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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
mars 2024
11° - 22 ° // du soleil est à prévoir !
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


le jardin d'eden est un café/pâtisserie qui commence à se faire un nom à island bay.
si vous voulez rejoindre l'équipe, les portes vous sont grandes ouvertes !

une fratrie de trois enfants attend d'être complétée.
alors si vous désirez jouer l'un d'eux, venez voir ce pré-lien !
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 we'll win but not everyone will get out. | anibal #1

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MessageSujet: we'll win but not everyone will get out. | anibal #1 (#)   we'll win but not everyone will get out. | anibal #1 EmptyJeu 11 Oct - 17:25



anibal&sierra
we'll win but not everyone will get out.

Est-ce que tu allais réussir à t'en sortir ? Ou plutôt, est-ce que tu en as réellement envie ? Tu n'en as aucune idée. L'alcool fait partie de ta vie depuis plusieurs mois maintenant. La bouteille, ta meilleure amie. Être sobre, ça n'est pas arrivé depuis bien longtemps maintenant. Tu as essayé, Sierra. A plusieurs reprises, tu as voulu sortir la tête de l'eau. Et à chaque fois, tu as rechuté. Pire qu'une drogue, tu es bien consciente de ne plus pouvoir t'en passer. Tu n'as jamais été du genre à refuser un verre, c'est vrai. Des soirées où tu étais bien trop alcoolisée, il y en a eu pas mal. Mais aujourd'hui, c'est devenu ton quotidien. Qu'est-ce qui a bien pu provoquer cette électrochoc ? Là aussi, tu n'en as pas la moindre idée. Pourtant, tu es là. Le cul vissé sur cette chaise. A écouter ceux qui ont besoin de parler. Ceux qui s'étendent sur des sujets qui n'ont aucun sens. Des décès, des déceptions de coeur, des hommes violents qui cognent leurs épouses. Ici, il y a de tout. Le reflet terrifiant d'une société qui évolue. Pour certains, tu aurais pu les croiser derrière les barreaux. Tu aurais pu être celle qui les recadre et les protège. Aujourd'hui, tu es avec eux. Un premier pas vers une guérison. Vers une rédemption, peut-être. C'est ce que tu fais aujourd'hui alors que tu as poussé, pour la première fois, les portes accueillant les alcooliques anonymes. L'idée te fait doucement rire, d'ailleurs. Et te répugne tout autant. Tu es tombée bien bas, Sie. Mais tu es là.

Les minutes s'écoulent. Le temps passe à l'allure d'une tortue. Tu as envie de partir. Tu as envie de t'échapper. Être ici, ça ne te servira pas. Tu en es certaine. Non, ce ne sont pas eux qui vont t'aider. Leurs histoires, leurs vies ; tu es bien trop différente d'eux. Le mot final. Les salutations et l'encouragement. A bientôt. Ou pas. Tu as besoin d'air, Sierra. Tu as besoin de t'éloigner de cet endroit et des personnes qui y sont. Alors, tu n'attends pas plus longtemps avant de fuir les lieux. Tant pis pour les gourmandises et le café. Tant pis pour les échanges plus intimes avec les autres. Tu n'as pas envie de parler, Sierra. Tu n'as pas envie de manger. Juste de boire. T'enivrer à outrance. Ne plus ressentir cette boule dans ton bide. T'endormir sans penser. Dos appuyée contre le mur. Tu cherches une cigarette dans ton sac à main. Ça aussi, c'est nouveau. Tu fumes depuis peu. Pour compenser, que tu dis. Un vice contre un autre. Une cirrhose contre un cancer des poumons. L'autodestruction, ça te connait. Ton regard dérive. Il vient se poser sur la silhouette d'un homme. Tu l'as vu à l'intérieur. Il était à quelques mètres de toi. Silencieux, lui aussi. Démarche chancelante. Peu adaptée à celle d'un type qui sort des AA. Tu plisses les yeux quand tu le vois galérer. Mais qu'est-ce qu'il fout ? Quelques secondes d'hésitation. Peut-être une minute, même. Et tu viens creuser la distance entre vous. En général, c'est mieux de se pointer à ce genre de merde en étant sobre. Tu as détruis tes chances d'avoir ton premier jeton là. Ou de pouvoir porter celui qu'il a déjà. Parce qu'en réalité, tu n'en sais rien. Mots que tu balances d'un air complètement détaché. Aucun jugement. Tu aurais pu être à sa place. Venir ivre à une sauterie des alcooliques anonymes, ça te ressemble bien. Tu viens cracher la fumée. Cancéreuse entre les doigts. La nuit tombe, le soleil laisse sa place. A cette heure-ci, tu es normalement déjà en train d'écumer les bars de la ville. J'te ramène. Pas une question. Tu ne lui laisses pas le choix. Pour une fois, tu peux conduire. Tu es venue en taxi. Une habitude depuis plusieurs mois. Alcoolique, peut-être. Mais pas inconsciente. Et pas d'obstruction, je sais maîtriser des mecs bien plus balaises que toi. La prison t'a forgée, après tout. Un mètre cinquante-sept, mais une fille qui sait se défendre. Les taulards t'ont donné plus d'une fois du fil à retorde.


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MessageSujet: Re: we'll win but not everyone will get out. | anibal #1 (#)   we'll win but not everyone will get out. | anibal #1 EmptySam 13 Oct - 14:18


NOT EVRYONE WILL GET OUT
you get a shiver in the dark. it's raining in the park but meantime south of the river you stop and you hold everything. a band is blowing dixie double four time. you feel alright when you hear the music ring. (SULTAN OF SWING)

Une dizaine de silhouettes qui sont plantées là autour de lui. La tête qui bourdonne, le cerveau en bouillie. La conscience sans but qui flotte dans un océan éthylique. Les voix qui se mélangent et les gestes qui restent flous, déconnectés. Pas moyen de suivre le fil de la conversation, de comprendre une seule bribe du débat. De toute façon, il n'est pas là pour ça. Un acquis de conscience, une envie de ne pas décevoir. Anibal se pointe de façon toujours anarchique à ses petites sauteries qui n'intéressent personne, surtout pas lui. Toujours en retard, jamais assidu, il se passe souvent des semaines avant que le groupe puisse apercevoir de nouveau sa gueule au fond de la salle, ses yeux vitreux bien cachés derrière un gros bonnet et une capuche, même en plein été. Il est là pour eux, pour qu'on lui foute la paix, pour reprendre son poste et fouler à nouveau les terres désertiques qui ont vu mourir trop d'âmes. S'épancher sur des malheurs trop vus et trop entendus, très peu pour lui. Le soldat détruit, le sergent déchu, c'est vu et revu. Pas la peine d'écrire à nouveau cette histoire bien connue des films américains. Alors c'est pour eux, les Corberó, qu'il titube jusqu'à ce bâtiment qui accueille les plaintes des plus bavards. Il ne fait même pas mine d'écouter, Anibal, les mains dans les poches, il somnole en attendant que les minutes s'enfuient.

Les chaises qui rusent contre le sol dans un vacarme qui lui prend les tympans, les silhouettes se lèvent, s’agitent. De longues s’écoulent avant que la carcasse lourde du cubain suive le mouvement sans énergie. Comme un mouton dans le troupeau, il est campé sur ses deux jambes, attend que quelque chose se passe. Une main tendue vers lui, les détails des ongles vernis. Ravie de vous avoir revu Anibal, revenez la semaine prochaine. Il discerne à peine le visage qui lui offre un sourire amical, une mine qui se veut réconfortante. Sa paume s’écrase contre celle de la jeune femme aux manières agaçantes. Il hoche la tête comme un crétin, les pupilles dilatées et le sourire hypocrite qui veut tout simplement dire cause toujours. Parce que l’invitation, il la déclinera dans un silence radio et il remettra les pieds en ces lieux plus tard, un jour, quand les bombes feront pousser des fleurs et que ses frères et sœurs s’apercevront de son absentéisme. Dernier à entrer mais souvent premier à sortir, il écrase sa main sur la porte pour s’échapper de ces lieux de lamentations. Le troupeau suit juste derrière et commence à se dissiper. Chacun rentre chez soi avec toujours les mêmes emmerdes. Il titube jusqu’au mur le plus proche, y appuie son épaule. Une clope qu’il porte à ses lèvres, le briquet qui tangue en tout sens, incapable de synchroniser ses mouvements. Il grogne, la cancéreuse toujours éteinte tandis que de ses mains vagabondes il tente d’approcher le briquet un peu plus. Par chance, une bonne étoile, la flamme rencontre la nicotine et la fumée s’échappe enfin du tube. Quelques pas disgracieux et voilà le cubain face à la portière de sa voiture. Les mains dans les poches, il cherche les clefs parmis toutes les merdes inutiles qu’il garde au fond de son pantalon. Le tintement du métal, enfin. Le saint graal entre les doigts, ses épaules sursautent à la petite voix qui atteint ses tympans. Il se retourne, le sourire narquois. Parce que tu crois qu’j’en ai quelque chose à foutre de leurs jetons d’merde ? Le rire est guttural, les mots sont sincères et la clope qui danse entre ses lèvres au rythme de sa voix. Rien à faire d’une pseudo récompense en plastique avec laquelle on ne peut même pas s’acheter une bière. Ses yeux se posent sur la petite, toute petite, brune qui se tient face à lui, l’air déterminé et les bras croisés. Puis qui t’as dit que j’suis pas sobre ? Les épaules toujours parcourues du même rire alcoolisé. Il ne la contredira pas, ça se voit à son allure chancelante et à ses pupilles noires, il le sait. Mais il s’en cogne, préfère en rire. et jouer les heureux idiots. Un peu de foutage de gueule, oui. Non merci ma jolie, j’suis un grand garçon. Le sourire ancré sur les lèvres, il décline la proposition en laissant ses yeux vitreux errer sur la silhouette en face de lui. Pas besoin d’une baby-sitter pour trouver son chemin. Sans un mot plus haut que l’autre, la brunette crache sa fumée et ses menaces légères. Ouuuh, sérieusement ? Un nouveau rire, franc, parcourt son échine trop brusquement et les clefs lui échappent des doigts dans un bruit sur le trottoir. Une main sur la cuisse pour se donner de l’équilibre, le cubain se penche, chancelle en approchant son visage du bitume. La tête qui tourne, encore, il manque de trébucher, retrouve l’équilibre in extremis. Il se redresse, toise la gamine, le sourcil arqué et la langue qui passe sur ses lèvres asséchées. La gueule du gros con condescendant, le même gros con qu’on apprécie, au fond. J’suis mort de peur, j’te jure. Il ne tient le sérieux plus d’une seconde, les mains levées au niveau des épaules. Un rire rauque qui passe ses lippes, la peau du nez froncée par l’amusement. Elle est marrante, la p’tite. Et il est ivre, le sergent.

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Dernière édition par Anibal Corberó le Mer 17 Oct - 16:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: we'll win but not everyone will get out. | anibal #1 (#)   we'll win but not everyone will get out. | anibal #1 EmptySam 13 Oct - 15:29



anibal&sierra
we'll win but not everyone will get out.

Changer, devenir quelqu'un d'autre, reprendre le contrôle de toi-même. Toutes ces raisons qui t'ont poussé à venir ici aujourd'hui. Tu as toujours été une personne forte, Sierra. Tu as encaissé pendant de nombreuses années les aléas d'une vie merdique. Quoi que, pas aussi répugnante que certaines autres aventures. Tu n'as jamais subi de viol, ou même vu de tes propres yeux un de tes proches mourir. Dans le monde, il y a bien pire. Tu le sais très bien. Et lorsque tu y penses, tu te répugnes d'être tombée si bas pour si peu. Mais tu as baissé les bras. Ta force a fichu le camp, et tu es devenue cette épave en un claquement de doigts. Des mois que tu t'enfonces. L'alcool t'aide, mais te détruis. Tu en es consciente. Alors, aujourd'hui, tu t'es décidée. Venir à ces réunions pour t'en sortir. Venir pour essayer de changer les choses. C'est tout ce que tu peux faire, et tu t'y accroches. Pas franchement une réussite, d'ailleurs. Tu es là mais seulement physiquement. L'esprit ne suit pas. Il est resté au bar d'à côté. Finalement, tu regrettes rapidement d'être venue. Tu n'as aucun point commun avec toutes ces personnes. Tu peux t'en sortir seule, contrairement à eux. Tu peux t'en sortir, ouais. Avec un peu de bonne volonté. Le déni, il est toujours là. Tu sais que tu peux te qualifier d'alcoolique. Tu as accepté ça. Mais, au fond, tu en as honte. Alors, quand le ton est donné pour l'heure de la libération, tu n'attends pas longtemps pour sortir. L'air frais, la nicotine qui vient te cramer. Cette sensation d'étouffement qui disparaît directement. Tu respires à nouveau.

Le regard glisse sur la silhouette d'un homme. Tu l'as vu arriver en retard. Tu as remarqué sa démarche chancelante. Et cet air de désintérêt qu'il porte sur le visage. Il a bu, et tu le sais. Tu peux le sentir lorsqu'il passe à côté de toi sans même faire attention. Et sans trop savoir pourquoi, tu viens creuser la distance. Qui es-tu pour lui faire la morale ? Personne. Et d'ailleurs, le ton est donné. Tu te fiches bien de ce qu'il fait ou veut. Tu devrais. Sinon, ça n'a aucun sens de venir ici. Une simple constatation. Si ça amuse ce type de venir à moitié ivre aux réunions des alcooliques anonymes, tant mieux pour lui. A croire qu'il a probablement du temps à perdre. Un temps bien trop précieux à tes yeux. Mon petit doigt. Tu souffles, rire aux lippes, le geste accompagnant tes paroles. S'il avait envie de se foutre de toi, tu n'allais pas le laisser faire. Qu'il se regarde, et il comprendra. Un gamin de trois ans comprendrait que quelque chose cloche chez lui. Surtout lorsque ses clés lui échappent des doigts. Tu le regardes, bras croisés contre ta poitrine. Cendre de la cancéreuse qui s'écrase au sol. Regard qui se lève au ciel. Pathétique. Un murmure à peine audible. Va savoir si tu parles de son comportement ou de lui en particulier. Mais peu importe, le type ne te prend pas au sérieux. Ça ne t'étonne pas vraiment. Il n'est pas le premier et ne sera probablement pas le dernier. Tu ne payes pas de mine, comme ça. C'est d'ailleurs ce qu'on t'a balancé quand tu as décidé de devenir surveillante pénitentiaire.

Alors, forcément, tu prends son comportement comme une provocation. La cigarette que tu lâches après avoir tiré une dernière latte dessus. Un pas pour creuser d'avantage la distance, chaussure qui écrase le mégot. Tes mains viennent l'agripper, le tenant fermement contre la carrosserie de la voiture. Les clés que tu subtilises dans un geste vif. La porte arrière qui s'ouvre, tu le pousses à l'intérieur du véhicule avant de lui fermer la porte au nez. Je t'avais prévenu. Tu lâches avant le claquement. Ta carcasse se traîne jusqu'au siège conducteur. Quelques réglages pour ajuster la voiture à ta petite taille, un coup d'oeil dans le rétroviseur intérieur pour constaté qu'il est toujours là et tu viens tourner la clé. Le moteur vient gronder. Bon, tu habites où ? Il ne te connait pas. Et toi, tu ne lâcheras pas l'affaire. Têtue comme une mule. Et c'est peu dire. Qu'il le veuille ou non, tu le raccompagneras jusque chez lui. Hors de question que tu sois complice d'un homicide involontaire. S'il est inconscient, ce n'est pas ton cas.


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MessageSujet: Re: we'll win but not everyone will get out. | anibal #1 (#)   we'll win but not everyone will get out. | anibal #1 EmptyMer 17 Oct - 16:41


NOT EVRYONE WILL GET OUT
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Elle était chiante à mourir, cette soirée. Jusqu'à ce que la brunette pointe le bout de son tout petit nez. Et les soirs de galère, les nuits de flottement entre deux eaux, celles dans lesquelles ont finit par se noyer, ils étaient de plus en plus fréquentes. Ca lui manquait, à Anibal, les maigres repas dans les jeeps et les bleus qu'on secouait parce qu'ils avaient enrayé leur fusil. Le sable dans les dents, l'odeur des balles dans le nez et les ongles sur la tempe pour un garde-à-vous cérémonieux : c'était pour ça qu'il se levait tous les matins, avant. Conduire une potiche aux quatre coins de la ville, c'était pas ça sa vie. Alors s'il n'avait plus de raison de se lever, il n'en avait plus non plus pour se coucher. Errer dans les rues de Wellington jusqu'à être quasiment en rade d'essence, c'était ça son programme. Avant qu'elle en décide autrement.

Pathétique. Ouais, c'est probablement le mot. Il n'empêche que ça la fait rire, d'ironie ou pas, peu importe. Il a toujours les paumes levées, le sergent, lorsque les cendres tombent sur les sol, la cancéreuse avec. La brune écrase le mégot et fait un pas de plus. Provoquant ou inconscient, il lève les mains un peu plus haut et prend cet air exagéré de victime, qui est loin d'en être une. Elle s'approche encore, enfouit ses doigts dans le col du cubain, l'obligeant à garder le dos contre la carrosserie juste derrière. Il se marre, se laisse faire. Là maintenant ? Ca va un peu vite entre nous tu sais. La vanne graveleuse et l'esprit masculin, trop masculin. Il n'en pense pas un mot, sait que ses intentions sont probablement toutes autres mais ça le fait rire, cette gamine qui prend les devants avec inconnu dont elle ne sait rien, à part l'éthylisme, évidemment. Elle attrape fermement les clefs qui pendaient de leur anneau sur un des doigts du brun. Ce même brun qui ne fait pas le lien entre ces petits poings sur ses clavicules, les clefs dont elle vient de s'emparer et la portière qu'elle ouvre juste à côté. Avec plus de forces qu'il ne l'aurait imaginé, elle le balance sur la banquette arrière. Elles sont loin les insinuations douteuses. La carcasse du cubain s'écrase sur les sièges, la terre tourne un peu plus vite, les sons se déforment encore un peu plus. A peine le temps de lever les yeux, la porte claque, une autre s'ouvre. Mais qu'est-ce que tu fous ?! La brune s'engouffre dans l'habitacle, règle le siège et tourne la clef dans le contact. Elle pose une question qu'il n'écoute même pas, complètement perturbé par ce qu'il vient de lui arriver. Oh tu m'écoutes ? Il se redresse, s'accroche d'une main à l'appui-tête de siège conducteur et de l'autre, au siège passager. Elle a l'air décidée, la brune. Une remise à flot expresse, une décuite sans palier : l'alcool semblait subitement s'être évaporé des veines de Corberó. La réalité qui revient, les temps toujours prises dans un étau.

Elle s'en fou d'avoir bousculé l'âme fragile du cubain. Un coup d'oeil dans le rétro et elle sort de la place de parking. Il n'y avait plus grand monde dans les rues à cette heure-ci. Plus que les dealeurs, les sans abris et les alcoolos, justement. Anibal pousse un long soupir, les coudes sur chaque sièges avants. Ok t'as gagné. Une main qui s'écrase sur l'épaule de la brune, il se hisse à l'avant du véhicule, prend place sur le siège passager avec la lourdeur d'un pachyderme. West Bay, les résidences un peu moches là, enfin j'te guiderai. D'un geste imprécis de la main, il désigne la direction à prendre tout en ouvrant la boîte à gants de l'autre. Un bordel sans nom, comme le reste de la voiture d'ailleurs. Il en sort un paquet de clope et ouvre la fenêtre. L'air est encore doux. Il en sort aussi une boîte d'allumettes, allume la cancéreuse avec l'une d'entre elles. Vieux jeu. Tu ramènes souvent des inconnus chez eux, dans leur propre caisse ? La flamme au creux de la main, la clope qui danse avec ses lèvres. Habituellement c'est plutôt moi qui trimballe les gens. Le chauffeur alcoolique, ça fait tâche, mais c'est la triste réalité. Il se redresse, passe son bras à travers la fenêtre, laisse sa main s'échouer contre la portière.

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MessageSujet: Re: we'll win but not everyone will get out. | anibal #1 (#)   we'll win but not everyone will get out. | anibal #1 EmptyJeu 18 Oct - 23:01



anibal&sierra
we'll win but not everyone will get out.

Ces nuits de solitude. Celles où tu ères comme une âme en peine. Celles où l'alcool est venu ton seul ami. Elles sont là. Bien présentes. Elles te bouffent et te font gerber. Déchet que tu es devenu. Incapable de t'en sortir. Incapable de réussir à sortir la tête de l'eau. Un pas en avant, trois pas en arrière. Tu es devenue une personne qui te répugnait jusqu'à maintenant. Bien trop faible. Pas assez solide pour surmonter certaines épreuves. Fragile. Petite âme qui se brise bien trop facilement. Mais pas ce soir. Tu fais ce pas, Sierra. Tu avances un peu plus, tu prends le risque de sombrer encore d'avantage. Tant pis. Peut-être que tu regretteras d'être venue. Ou peut-être pas. Parce qu'au fond de toi, tu as cette certitude. Celle d'avoir bien fait. Celle d'avoir agis de la meilleure des façons. Pourtant, lorsque tu quittes le bâtiment, tu as cette sensation d'étouffer. Cette envie de boire un verre, peut-être même deux. Ce besoin, presque vital, de tomber dans l'oubli. Tu as besoin de ça, Sierra. Et t'en sortir ne sera sûrement pas aussi facile que tu le penses. Mais il te suffit de poser le regard sur le brun pour que ta nuit devienne plus intéressante. Il te suffit de t'avancer, de laisser ces mots sortir de tes lippes pour que cette envie d'ébriété s'évapore. Pour combien de temps, tu n'en sais rien. Mais quand tu t'approches du colosse, c'est tout autre chose qui te traverse l'esprit. Sentiment de protection. Presque maternel qui avait disparu depuis bien longtemps. Sentiment de vouloir être quelqu'un de bien, et plus une épave. Ou peut-être que tu as simplement envie de l'emmerder. C'est possible aussi. Il ne faut pas oublier qui tu es. Et finalement, tu aimes avoir raison. Alors, il te provoque et tu réponds. Personne ne se méfie de toi, mais il devrait. Ferme là. Autoritaire. Tu supposes qu'il ne comprend pas grand chose. Il t'est bien trop facile de subtiliser ses clés et de le faire entrer dans la voiture. C'en est presque décevant de voir qu'il ne s'oppose pas à tes gestes. Peu importe, la portière claque et tu démarres rapidement la voiture pour sortir de la place de parking. Tu ne l'écoutes qu'à moitié. Restes stoïques à ses questions. Tu l'as prévenu, pas besoin d'en rajouter. Si en plus d'être inconscient, ce gars a une mémoire de poisson rouge ; ce n'est pas ton problème. Mais le bougre abdique enfin.

Tu sauras que je gagne toujours. Sourire aux coins des lèvres, victorieuse. Tu le laisses prendre appui pour venir s'installer côté passager. Good boy. Léger signe de tête pour prouver que tu as capté ce qu'il disait. West Bay, pas un endroit où tu te rends souvent mais peu importe. Tu traces, conduis prudemment sans être pour autant une tortue. Tu n'as pas touché à un volant depuis des lustres. J'les ramène souvent chez eux, ouais. Mais généralement, leur chez eux se résume à la taule. Enfin, ça, c'était avant. Avant que tu déconnes et qu'on t'ordonne presque de te mettre en arrêt. Le temps de régler les choses, qu'ils ont dit. Le temps que tu redeviennes sobre, en réalité. C'était ça ou la démission forcée. Ton choix a été vite fait. Ton travail, c'est toute ta vie. Tes taulards, tu les apprécies, au fond. Ça m'ferait chier de devoir te voir là-bas parce que t'as tué un gamin en étant saoul. Pure vérité. Tu ne le connais pas, mais tu ne souhaites à personne de passer par la case prison. C'est moins drôle qu'au monopoly en réalité. J'suis surveillante pénitentiaire. Tu préfères préciser. T'es pas une flic. Et ces simples mots expliqueront pas mal de choses. Tu te penches, viens attraper le paquet de cigarettes qu'il a déjà rangé dans la boîte à gant et tires une cancéreuse du paquet. Briquet dans la poche de ta veste que tu sors, fumée qui s'échappe. Tu baisses la fenêtre et viens finalement poser ton regard sur lui. Et je m'appelle Sierra. Comme ça, tu pourras raconter à tes potes que je t'ai mis la misère sans me surnommer de folle ou je n'sais quoi. Probablement que tu l'es, folle. Mais peu importe. Ton regard se porte à nouveau sur la route, sourire aux lèvres. Tu n'es pas peu fière, il faut l'avouer. Tu n'as pas perdu la main, et c'est rassurant.


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MessageSujet: Re: we'll win but not everyone will get out. | anibal #1 (#)   we'll win but not everyone will get out. | anibal #1 EmptyVen 19 Oct - 14:40


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Le moteur gronde dans les rues sourdes de la ville. Les dernières silhouettes fantomatiques prennent la large, s'engouffrent dans les ombres, fuient la lumière des lampadaires. Chacun regagne sa cambuse dans le plus grand des silences, ses putains de problèmes toujours sur les épaules, comme si ces réunions de débiles pouvaient aider à en alléger la sentence. Il y croit pas, Anibal, au pouvoir de la parole, à la libération par la confidence. Encore un truc d'utopiste pour pouvoir étaler un peu plus la misère de ce monde, qu'elle coule jusque dans les coins et qu'elle y reste. C'est plus facile pour pouvoir se dire qu'il y a rien à faire, que de toute façon, c'est une cause perdue. L'humain est fait de vices, c'est bien connu. Son épaule ne flanche pas lorsque le brun y prend appui pour se hisser sur le siège juste à côté. Pas l'intention de rester à l'arrière, Anibal n'a jamais été le client idéal. Ca la fait sourire, de gagner et lui ça le fait sourire, qu'elle lui adresse cette mine victorieuse de la gamine à qui l'on concède une friandise. La voiture se met en mouvement, ses petites mains s'agitent sur le volant qu'elle tourne et c'est en direction du sud qu'elle se dirige. La cancéreuse qui respire et Anibal pose les premières questions, les premières interrogations. Quitte à se faire trimballer par une nana dans sa propre caisse, autant faire connaissance. Le geste qui s'arrête, le brun lève un regard perplexe vers la conductrice, la clope au bec et l'allumette qui se consume toujours. Ola, j'veux pas d'emmerdes moi. La fumée vient faire rempart à ses yeux interloqués. Un aussi petit bout de femme, qui passe par la case prison ? Il ne l'aurait jamais parié. Il se marre, rauque et éraillé par le cancer qui lui prend les poumons. Tuer un gamin, il avait déjà fait une croix devant ses mots sur la liste des choses à éviter. Elle pouvait pas savoir. Mais il avait eu la chance, ou tout le malheur, de ne pas finir en taule. Dans son métier, ôter une vie parfois, c'est félicité. Et il l'avait été. Une tape dans l'épaule de la part du colonel pour cette prise de décision judicieuse : même si n'y avait pas de bombe, ça avait été le bon choix, qu'ils avaient dit. Alors le fusil dans les mains, il s'était retrouvé comme un con, la nausée qui lui prenait les tripes et la mort d'un gamin sur la conscience.

La brunette passe son bras devant lui, lui taxe une clope avec un naturel sans pareil. Il suit sa main du regard mais reste silencieux. Eh ben. Pardon d'te l'dire mais, t'en as pas l'air. J'te voyais plus en jupette, un dossier à la main et les lunettes sur le nez à courir entre la photocopieuse et la machine à café. J'suis impressionné. Il hoche la tête, lui sert la moue approximative du type réellement impressionné et porte le filtre à ses lèvres, enfume ses poumons un peu plus. D'un geste nonchalant, il jette la boîte d'allumettes au fond de la boîte à gants toujours ouverte. Le regard sur les bâtiments qui défilent, elle se présente et lui arrache un rire. J'dirais que t'es folle, ouais, mais certainement pas que tu m'as mis la misère, tu m'as pris pour un pigeon ? Il le racontera, c'est certain, à Nathan, probablement. Parce que cette histoire, elle vaut le détour : la brunette qui enfourne le sergent dans sa propre caisse, personne n'y croira. Lui le premier, difficile de réaliser. Et moi c'est Anibal, sergent au sein du corps militaire terrestre. J'suis en permission, pour le petit problème que je n'peux maintenant plus te cacher. L'avantage avec ce genre de rencontre, c'est qu'on se trouve forcément des points communs et celui-là malheureusement, il crève les yeux. En attendant je sers de chauffeur à une aristo', c'est pas le job de mes rêves mais faut c'qui faut. Son corps qui s'avachit dans le fauteuil et son genou qui vient s'appuyer contre le tableau de bord, Anibal regarde la route, droit devant, la nicotine qui continue de lui jaunir les doigts.  

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MessageSujet: Re: we'll win but not everyone will get out. | anibal #1 (#)   we'll win but not everyone will get out. | anibal #1 EmptyVen 19 Oct - 15:42



anibal&sierra
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Tu ne payes pas de mine, comme ça. La petite nana qui enferme les mecs entre quatre murs. Celle qui les protège et les soutient. Parce que dans le fond, c'est ce que tu fais. Tu as imposé un certain respect. S'ils suivent tes règles, tu es là pour eux. Personne n'a parié sur toi. Bien trop petite, bien trop frêle. Physiquement, tu n'es qu'une minipousse. Une fille qui aurait dû rentrer dans le moule. Psychologiquement, tu es une battante. Tu l'étais, en tout cas. Les choses ont bien changé depuis ces années où tu as tout fait pour réaliser ton rêve. Un rêve ambitieux et ridicule à la fois. Devenir surveillante pénitentiaire. Alors, tu ne t'offusques pas. Un rire vient même franchir tes lippes quand il fait sa remarque. Celle qu'ils te balancent tous. Celle qui ne t'étonne pas, au fond. Secrétaire ou avocate, peu importe. Tout mais pas cet emploi que tu exerces avec passion depuis plusieurs années maintenant. Tu ne t'en lasses pas. Nouveaux visages, nouvelles histoires. Les murs de la prison grouillent de souvenirs. Douloureux, à présent. Gab, Chris. Ceux auxquels tu t'es attachée. Ceux qui t'ont fait échouer. T'es pas le premier à me le dire, et sûrement pas le dernier. J'suis une fille pleine de surprises, que veux-tu. Sourire en coin, battement de cils dans sa direction. Pleine de surprises, c'est peu dire. Tornade dévastatrice. Bien trop têtue pour lâcher l'affaire. Ambitieuse à soit. Ce mec, tu peux peut-être le sauver. C'est l'idée qui traverse ton esprit. Pari lancé dans un souffle silencieux. Ton regard se concentre à nouveau sur la route. Les lippes toujours étirées par cette victoire. Tu es fière, Sierra. Bien plus que tu ne le devrais. Un pas en avant, c'est ce que tu te dis. Sauver les désespérés, ça a toujours été ta came. S'il te faut ça pour t'en sortir, pourquoi pas. Désolée de te l'dire, mais t'es un pigeon. Tu t'es fais avoir comme un bleu par une nana d'un mètre cinquante-sept. C'est moche, et ça mérite plus de respect que ça. Toujours avec le sourire, la cancéreuse que tu portes à tes lippes. Il en entendra parler pendant un sacré moment, il peut en être certain. Même si cette rencontre s'achève ce soir. Même si tu ne reverras peut-être jamais ce type. Tu comptes bien sur une chose : il ne t'oubliera pas. Marquer son esprit au fer rouge. Sa peau à l'encre. La marque de tes doigts dans sa nuque est toujours présente. Dans son esprit, c'est certain. L'ego en a pris un coup, t'en es certaine. Il ne peut pas en être autrement.

Tu es presque étonnée qu'il t'en dise autant. Il n'a pas la tronche du type qui parle facilement. Tu sais les analyser, maintenant. Ça t'colle bien à la peau, l'armée. Par contre, chauffeur ... Vu l'état de ta caisse et l'tien, j'ai du mal à m'faire à cette idée. Idées reçues ou pas, il a la silhouette du type cassée. Alcoolique à cause des horreurs qu'il a pu voir à l'extérieur du pays, ou pour une autre raison. La question te brûle les lippes, mais reste silencieuse. Pas ton problème, après tout. Et il y a peu de chances qu'il te réponde franchement. Ils m'ont aussi forcé à arrêter. "C'est mieux comme ça Mademoiselle Andersson, une catastrophe qui briserait votre carrière pourrait arriver. C'est ça ou la démission forcée. " Tu souffles en imitant la voix masculine de ton supérieur. Tu exagères la prononciation et la moue sur ton visage. Les yeux toujours rivés sur la route. Bande de cons ! Tes petits poings viennent instinctivement serrer un peu plus fort le volant. Au fond, ça fait du bien de cracher le morceau. Surtout s'il s'agit d'un inconnu. Un type que tu ne reverras probablement jamais. T'en sais rien, après tout. Vitesse qui augmente alors que tu prends la voie rapide quittant Wellington pour Island Bay. Et ton accent, tu le sors d'où ? T'as l'oreille fine. Et tu as cru entendre un juron prononcé en espagnol quand tu l'as enfourné dans sa caisse. Un mot que tu n'as pas compris. Polyglotte, peut-être. Mais l'espagnol, pas encore.


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MessageSujet: Re: we'll win but not everyone will get out. | anibal #1 (#)   we'll win but not everyone will get out. | anibal #1 EmptySam 20 Oct - 15:21


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you get a shiver in the dark. it's raining in the park but meantime south of the river you stop and you hold everything. a band is blowing dixie double four time. you feel alright when you hear the music ring. (SULTAN OF SWING)

Elle était amusante, ouais, sous ses airs de brunette en fin d'adolescence. Un si gros coeur dans une aussi petite poitrine, c'était à peine si on pouvait y croire. Parce qu'elle aurait pu le laisser sur ce foutu trottoir, le regarder de coin de l'oeil se battre avec son porte clef. Elle aurait pu continuer de fumer sa clope, silencieuse, éviter les désagréments des types bourrés. Elle aurait pu le laisser prendre la route, zigzaguer sur les marques blanches ancrées dans le macadam et croiser les doigts pour qu'il ne croise ni âme, ni faussé. Mais elle l'a bousculé dans son ivresse, ce vice qui lui colle à la peau. Elle a choisi la sécurité pour un type qui n'était plus capable d'en faire, des choix. Tu parles d'une surprise. Il garde ce sourire qui lui fend les lippes, passe sa main libre dans sa nuque, celle que Sierra a emprisonnée entre ses doigts pour l'emmener au fond de la caisse à la portière ouverte. La susceptibilité, Anibal il connaît pas, préfère s'amuser d'une situation aussi improbable. Tu m'donnes déjà ta taille, eh ben. C'est qu'on commence à de'vnir intimes toi et moi. Le bras qui se laisse tomber par la fenêtre ouverte, contre la carrosserie. La fumée grise qui s'échappe de ses narines dans un soupir profond. La brune, elle dégage quelque chose qui apaise. Elle a eu beau forcer des poings sur les épaules du brun, c'était déjà presque oublié. Un ego qu'on n'écorche pas, qui s'effrite seul, érodé par l'éthanol.

Et moi j'avais du mal à m'faire à l'idée qu'un format miniature pouvait pousser des types à rester bien gentiment en cage. Il tourne son visage vers elle, les sourcils haussés par la vanne balancée, la bouche entrouverte et le rictus installé. Quelques secondes de silence, il observe sa réaction. Tu vois, faut s'méfier des apparences. Le brun laisse ses pupilles dériver sur le pare-brise, loin dans cette rue à peine éclairée. Il porte la cancéreuse à ses lèvres. Entre l'alcool et la nicotine, sa vie se résumait à une course vers la mort : cancer de la gorge, de l'estomac ou des poumons, c'était à celui qui lui ôterait la vie en premier. Avant qu'une balle perdue ne le fasse. Sorti de ses songes par un rire non contrôlé, le cubain s'amuse d'observer la brune qui s'égosille avec la voix d'un soixantenaire en fin de course. Elle a le front plissé, les lippes qui s'agitent avec véhémence et les doigts qui se serrent sur ce volant qui n'a visiblement rien demandé. De longues secondes pendant lesquelles Anibal est le spectateur médusé de la jeune femme qui vide son sac, innocemment. Ça lui bouffe les tripes, à elle aussi, d'être mise sur la touche, le banc des remplaçants. Il peut sentir l'aigreur qui lui coule au coin de la bouche, les remords de ne pas être là où elle devrait être. La vache, t'es hargneuse. J'aimerais pas être ton patron. De sa paume, Anibal vient machinalement frotter une de ses tempes rasées presque à blanc. Militaire un jour, militaire toujours. Et ça fait longtemps qu't'as arrêté ? Parce que derrière son masque de gamine aux épaules solides, le cubain la trouve bien jeune pour se noyer dans une dépendance comme celle-ci. L'alcoolisme, s'il en était le cliché, elle, elle en était l'exception.

Wellington s'éloigne peu à peu dans la nuit noire. Le chemin ne sera pas long, le temps d'une conversation, pas assez pour apprendre à se connaître. Observatrice à l'ouïe fine, la brune. Il se tourne vers elle, étonné qu'elle ait remarqué cette langue qui tord, cet accent si léger. J'suis cubain. Votre langue c'est pas la mienne, à la base. Né au coeur de la mer des Caraïbes, il a pourtant vécu toute sa vie dans le giron de la Nouvelle-Zélande. L'Anglais est une langue connue sur le bout des doigts, depuis le temps. Mais la langue naturelle, celle qu'il parle volontier, celle qui s'échappe quand il n'y pense plus, celle qui résonne dans sa tête : c'est l'espagnol.  

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MessageSujet: Re: we'll win but not everyone will get out. | anibal #1 (#)   we'll win but not everyone will get out. | anibal #1 EmptySam 20 Oct - 16:11



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C'est plus fort que toi, Sierra. Tu ressens le besoin de les sauver, ces gens. De cueillir les âmes en peine. De les aider. Jusqu'à t'en détruire toi-même. Il n'est pas le premier, Anibal. Et sûrement pas le dernier. Est-ce que lui aussi te détruira en retour ? Tu n'en as aucune idée. Mais tu prends le risque. Tu fonces tête baissée sans te soucier de ce qu'il pourrait bien t'arriver. Tant pis. Tu réitères tes erreurs passées. Des erreurs que tu assumes, au fond. Celles qui t'ont poussé à être là ce soir. L'alcool qui t'aide et le vice dans la peau. Une mort lente et douloureuse que tu t'infliges. Cancer ou cirrhose, peu importe. Ça t'arrivera bien un jour, de crever. Ce n'est pas une surprise. Tout le monde voit un jour le bout du tunnel. Tôt ou tard. Et peut-être que ces vices que tu t'es collée à la peau déterminent le fait que tu aies envie que la fin approche rapidement. Tendances suicidaires ? Pas directement, en tout cas. Pourquoi pas, après tout ? J'ai bien senti que ça t'faisait de l'effet quand je t'ai collé la tronche sur les banquettes arrières. S'il veut jouer à ça, tu es partante. Propos masqués. Sourire en coin et regard en biais. Toi aussi, tu peux avoir de la répartie. Pas seulement quand il s'agit de le coller contre la carrosserie. Tu as des muscles, mais des neurones aussi. Par contre, si t'en veux plus, il va falloir que tu m'donnes la tienne aussi. Regard qui dérive vers lui, rictus qui étire toujours tes lippes. Ta droite vient lâcher le volant alors que ton majeur et ton pouce viennent accompagner tes dires. J'suppose que c'est plutôt comme ça. Un clin d'oeil alors que tes doigts ne sont séparés que de quelques centimètres puis ton attention se porte à nouveau sur la route. Que le meilleur gagne.

Ton petit poing vient doucement frapper son épaule. Un rire s'échappe. J'suis pas un format miniature. Que les choses soient claires. Tu lèves les yeux au ciel, portes la cigarette à tes lippes. La fumée s'échappe, le goudron s'engouffre d'avantage dans tes poumons. Fenêtre toujours ouverte, l'air frais vient caresser tes joues tandis que tu prends de l'allure. L'hôpital qui s'fout de la charité. Tu es la première à dire que les apparences peuvent être trompeuses. La première à ne pas te fier de ce qui fait la première impression. Tu es celle qui casse les clichés. Celle qui tend la main. Celle qui donnera tout. Tu reprends rapidement ton sérieux quand tu évoques ton travail. Ou ton arrêt maladie. Peu importe. La voix porte, ne ressemble pas vraiment à celle de ton directeur mais le coeur y est. Tes petits poings écrasent le volant, sans ménagement. Patron ou pas, je m'en fiche bien. Il paraît que les formats miniatures sont nerveux. Qui s'y frotte s'y pique. Tu n'as jamais été du genre à baisser les bras. Tu t'es toujours bien fichue de savoir si le type en face de toi serait plus fort ou pas. Tu es une sanguine, Sierra. Parler, ce n'est pas franchement ta came. Mais montrer les poings, ça te ressemble bien. Quelques mois, j'ai arrêté de compter. Le ton de ta voix est bien moins gaie qu'il ne l'avait été jusqu'à présent. Souvenirs douloureux. Ton métier, c'est ta vie. Ton métier, tu vis pour lui. Et aujourd'hui, tu n'as plus rien. Seulement l'alcool qui te noie. L'alcool, ce qui t'a éloigné de tout ce que tu aimes.

Tu hoches doucement la tête. Ton ouïe ne t'a pas trahi. Tu as su reconnaître les consonances latines de ses mots. J'sais pas parler espagnol. Mais j'ai de bonnes notions de français, de russe et de mandarin. Comme quoi, tu n'as pas que de gros bras. Enfin, façon de parler. Tu es bien plus qu'une carcasse sans cervelle. Y'en a là-dedans. Sûrement un peu trop, d'ailleurs. J'dois avouer que ça ne me sert pas à grand chose. Mais ça fait joli sur le CV. Tu balances ça comme ça. Sans trop savoir pourquoi. Tu as juste envie de parler. De lui parler. A cet inconnu. A ce type aussi brisé que toi. Ce mec t'apaise. Inconsciemment, il te fait déjà du bien. Au moins, j'pourrais m'exiler en Chine si des fois ça tourne trop mal pour moi. Léger rire qui s'échappe. Beaucoup trop de possibilités. Une tuile peut te tomber sur le coin de la tronche à tout moment, après tout.


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MessageSujet: Re: we'll win but not everyone will get out. | anibal #1 (#)   we'll win but not everyone will get out. | anibal #1 EmptyVen 26 Oct - 10:06


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you get a shiver in the dark. it's raining in the park but meantime south of the river you stop and you hold everything. a band is blowing dixie double four time. you feel alright when you hear the music ring. (SULTAN OF SWING)

Il se marre comme une baleine lorsqu’elle lui offre à la vue ses petits doigts qui miment tout sauf la virilité. L’alcool s’évapore peu à peu de ses veines, les esprits reprennent un peu de vigueur. Elle n’a pas peur, Sierra, de vanner sans précaution un type complètement inconnu, au comportement imprévisible. Est-ce du culot ou de l’inconscience ? Peut-être un peu des deux. J’te trouve bien intéressée d’un seul coup. Le sourire indélébile, il lui rend le clin d’œil et la répartie. Une bouffée de cancer de plus, ses poumons ne sont plus à ça près. Il en fallait un peu plus pour atteindre sa susceptibilité. L’assurance masculine absolument entière, ses nuits, il les passait rarement seul : avantage ou inconvénient de traîner tard le soir, d’attendre que l’heure avance assez pour laisser sortir de leur tanière les créatures de la nuit. Loin d’être un solitaire, Anibal il aimait ça, il recherchait ça, deux corps qui se bouffent pour réduire à néant les pensées parasites, les traumatismes qui traînent dans les sillages.

Les phalanges de la brunette qui s’écrasent sur son épaule, le cubain lui adresse un regard en biai, le sourcil réhaussé et le rictus qu’il s’efforce à cacher au coin des lèvres. T’es clairement un format miniature. Il appuie ses propos, répète ce qui semblait avoir piqué la gamine. Trop facile. Aussi difficiles puissent être les épreuves qui ont forgé la carapace de la brune, aussi brutaux puissent être les univers dans lesquels elle a évolué, le cubain n’est pas effarouché par cette petite démonstration de force. Des droites dans les dents, il s’en est mangé des plus violentes. Mais elle, il mettrait sa main à couper que des règlements comptes, elle n’en a pas encore vécu pour dégager une telle assurance face à un type en liberté, qu’elle ne connaît pas. La voix de la brune devient plus grave, il a touché dans le mile, Anibal. Il l’observe, le temps en suspend. Il était là, le fond du problème : ce foutu arrêt, cette fougue société qui les a gracieusement mis sur le côté. Le cœur de Sierra hurle dans sa poitrine, ça s’entend jusqu’à la place passager. Une autre taffe, silencieuse, il reste muet, refuse de remuer le couteau dans la plaie. Plus blessée qu’il n’y paraît, la gamine.

Elle avait eu l’ouïe fine et avait rapidement reconnu le semblant d’accent qui traîne entre les cordes vocales du cubain. C’était du sang latin qui coulait dans ses veines, toujours, ça n’avait jamais arrêté. Il devait faire cet effort d’esprit, pour ne pas répondre à la brunette dans sa langue natale. La plupart des satellites qui tournent autour de sa vie parlent le même dialecte alors, à la moindre occasion, sa langue vrille. Pas mal le CV en effet, t’as fais des études là d’dans ? Il est impressionné, être polyglotte est une chance dans ce foutu monde. Le regard jeté par la fenêtre, Island Bay les a engloutis et l’ouest de la ville se rapproche à grand pas. Franchement, Cuba c’est plus sympa qu’la Chine. Enfin, j’suis jamais allé en Chine mais ça m’fait pas rêver. Leurs deux rires qui s’y bercent l’habitacle désordonné. L’armée l’a emmené aux quatre coins du monde, Anibal, mais le continent asiatique, jamais. Trop froid d’esprit pour lui. Ce qu’il connaît, lui, c’est le désert algérien, la jungle costaricaine, les montagnes afghanes. Du soleil et du sang, c’est tout. C’est au bout d’la rue, là bas. Son index qui lève vers les petits immeubles entassés les uns sur les autres et son genou qui se détache du tableau de bord, il se redresse. La brune gare la voiture, coupe le moteur tandis que le cubain sort sa carcasse du véhicule. T’es trop jeune et pas assez saoule pour que j’te propose de monter mais j’suis pas assez con pour pas t’remercier. Dehors, debout sur le macadam, il passe sa tête dans la caisse et s’adresse à Sierra. Tu rentres comment ?

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MessageSujet: Re: we'll win but not everyone will get out. | anibal #1 (#)   we'll win but not everyone will get out. | anibal #1 EmptySam 27 Oct - 9:47



anibal&sierra
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Tu n'as jamais eu peur de quoi que ce soit, Sierra. Hormis de cette solitude qui te pèse et de ce coeur qui se brise. L'alcool t'aide. Tu te réfugies dans ce vice pour ne pas affronter la réalité. Comme la plupart des alcooliques, à vrai dire. Tu te fiches bien d'effriter la virilité d'un inconnu. Tu ne le connais pas, lui non plus. Et probablement que tu ne le reverras jamais. Tes doigts miment incandescent, un rire qui s'échappe d'entre tes lippes. Est-ce que tu allais le heurter ? Probablement pas. Il n'a pas l'air d'être le genre de mec à s'arrêter sur ça. Et si c'était le cas, tant pis. La fumée que tu recraches, aucune autre réplique ne sort d'entre tes lèvres. Est-ce que tu étais intéressée ? Personne ne peut le savoir, pas même toi. Tu n'as pas partagé de draps depuis bien longtemps maintenant. Préférant la solitude à la compagnie d'un homme ou d'une femme. Tes dernières aventures se sont révélées catastrophiques ; même lorsque ta raison te hurlait de ne pas t'attacher. Ton coeur, lui, a besoin de ça. C'est d'ailleurs suite à sa question que tu te demandes à quoi tu joues ? Que la réalité vient frapper sans ménagement. L'histoire se répète inlassablement. Tu reproduis sans cesse les mêmes erreurs et sautes à pieds joints dans la gueule du loup. Tu veux aider, puis tu souffres. Alors, le silence s'installe doucement dans l'habitacle. Quelques secondes, puis ta voix se fait plus dure. Le travail, ta vie. Tout ce qui te pousse à t'être rendue à cette réunion aujourd'hui. Tu peux parler, Sierra. Débiter une tonne de conneries à la minute, c'est ta spécialité. Parler d'une taille ridicule ou faire ta propre éloge, ça tu sais faire. Mais parler de toi, c'est une autre histoire.

La voiture qui l'obscurité des routes de campagne pour entrer dans Island Bay. Le trajet ne s'éternisera pas, et tu sais que cette soirée touche à sa fin. Non, j'ai toujours été surveillante pénitentiaire. Des études, tu n'en as pas fais. Tu as terminé le lycée, puis tu as atterri en prison. Mais tu n'as jamais arrêté de t'instruire. Les nuits peuvent parfois être longues. Tu préfères te blinder de connaissances. Enfin, ça, c'était avant. Avant que les livres soient remplacés par les bouteilles. C'est vrai que ça parait être sympa. Tu hoches la tête, viens jeter ta cigarette par la fenêtre. L'idée de partir t'a déjà traversé l'esprit. Reprendre ta vie à zéro, comme ton père a pu le faire. Mais vivre éloignée d'Hélios, l'idée t'est simplement insupportable. Tu n'as jamais mis les pieds en dehors de la Nouvelle-Zélande, après tout. Et ce malgré tes connaissances linguistiques. Island Bay, c'est ta ville. Ton territoire. Et tu ne pourrais pas en être éloignée bien longtemps, en réalité. L'inconnu, ça te fait peur. Tu mets active le clignotant et viens garer la voiture à l'endroit qui te semble approprié après les instructions données par Anibal. Moteur éteint, lui a déjà quitté le véhicule. Et même si j'étais ivre et plus agée, qui te dit que je serai intéressée ? Tu retires finalement les clés du contact, retrouves la terre ferme. Avec ta voiture. Comme une évidence, sourire qui vient étirer tes lippes.  J'vais appeler un taxi. Comme tu le fais régulièrement. Mais cette fois, tu es sobre. Ça étonnera sûrement le type qui te compte parmi ses habitués maintenant. La caisse vous sépare et tu viens balancer les clés pour les lui rendre. Cette fois, il a d'avantage de réflexe. Et ne t'en fais pas, ce fut un plaisir. Sincère, tu l'es. Un dernier signe de tête pour conclure l'histoire.


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