It's called karma baby - Ellie

"It's called karma baby "
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∾ with @Ellie Shelby ∾

Celui-là il commençait à lui taper sur le système. Grande gueule au possible, expansif et m’as-tu-vu au possible… Le genre à se vanter d’avoir enfanté le monde ou presque, typiquement le genre de gars qu’elle méprise du plus profond de son âme. Peut-être parce qu’il lui rappelle les hommes qui ont profité de son corps par le passé, le genre pervers dégueulasse profitant allégrement d’un système défaillant ! Durant toute la soirée, la brune avait gardé un œil sur lui et sur ses mains baladeuses. Espérant quelque part qu’il faute, histoire d’avoir une excuse valable pour le faire dégager. Et ça n’avait pas manqué, il avait suffi d’une gifle d’une de ses filles pour que la louve sorte les crocs et les griffes. Elle est comme ça Neema, impulsive et mordante à souhait. Elle s’impose en un claquement de doigt près du client à peine éméché. « Tu payes et tu te casses d’ici. T’as deux secondes avant que j’appelle la sécurité, alors si tu veux pas que j’te casse devant ta gonzesse, tu ne remets plus les pieds ici. » Le type se lève, visiblement peu enclin à se faire humilier par la Barmaid. Sauf qu’ici, c’est son territoire, il agit sur ses terres et l’Egyptienne déteste ça. « Les mauvais payeurs et les connards dans ton genre on n’en veut pas ici ! » D’un regard qu’elle lance à la sécurité, elle indique le perturbateur. « Tu me le sors et veilles à ce qu’il ne rentre plus à l’avenir. Monsieur pense qu’il peut profiter des prestations sans aligner les billets. » Elle enfonce le clou face à la nymphette qui l’accompagne, s’assurant au passage de casser son coup. Avec un regard incendiaire pour sa personne, l’homme se fait escorter sans faire d’esclandre tandis que Neema reporte son attention sur la serveuse. « Retourne au boulot, et ne lève plus la main sur un client. Si t’as un souci, tu me laisses gérer ! » Isaac aura été clair avec elle, il veut plus de chiffre… plus de la part de ces pauvres âmes en peine, forcée de se vendre plus encore. Elle peut sembler froide, mais le fond de son regard lui est empli de bienveillance. Elle sait que si ça vient à remonter aux hautes instances, la fille pourrait se prendre un savon… double peine à ses yeux. Sans compter les risques de retour de flamme d’un client maltraité. Pour sûr, elle préférait gérer ce genre de chose, elle avait assez de cran et de bagage pour ça.

Lorsqu’elle avait quitté le bar en fin d’après-midi, Neema savait qu’elle reviendrait sûrement plus tard. Elle n’arrivait jamais à rester trop longtemps loin du Holster. Toujours dans la crainte de ne pas être là en cas de souci ! Et puis elle s’y sent bien là-bas. La cigarette aux lèvres, perfecto sur le dos. Clés de voiture en main, elle sort par l’arrière cour comme elle en a l’habitude après avoir remercié Harley pour son intervention. Elle s’éloigne de deux rues à peine quand on lui assène une droite lourde sur sa pommette qui craque sous le choc. Surprise elle recule, décontenancée par le coup au ventre qui la plie en deux. Ça lui coupe le souffle autant que ça lui insuffle une poussée d’adrénaline. Quand elle se redresse, c’est avec rage qu’elle rend les coups à s’en fouler le poignet s’il le faut. Elle ne reconnait pas tout de suite son agresseur, un nouveau coup lui explose la lèvre et son crâne heurte le mur. Sonnée, l’homme en profite pour la bloquer au sol. Lorsqu’elle comprend, la brune se débat comme elle peut. Avec la voracité qui l’habite et toute sa rage. « Espèce de sale pute, tu pensais pas que j’allais te laisser t’en tirer comme ça ? » Quand il finit par lui grimper dessus, la brune lui crache des insultes au visage en se débattant plus encore. Elle frappe, griffe et le repousse. De son poids, il l’immobilise, enserre sa gorge jusqu’à ce qu’elle manque de s’évanouir. Il profite finalement de sa faiblesse pour venir la prendre de force. Main sur ses lèvres, il étouffe ses insultes en mettant sa hargne dans chaque mouvement qu’il fait. Quand enfin il termine, il prend soin de la gifler une nouvelle fois. « Tu fais moins la belle sans tes gorilles. » Une dernière avant de la laisser définitivement. « T’es un homme mort ! » Il lui balance un rire sec en refermant son pantalon et réajustant ses vêtements. Quand il disparait, Neema se refuse de céder aux larmes. Tout ce qu’elle laisse passer sur son visage, c’est la rage pourtant elle tremble. L’adrénaline quitte peu à peu ses veines, laissant place à la douleur de son visage abimé et sa main. A son tour, elle remet en place ses vêtements, efface d’un revers de main le sang sur son menton. Émotions mises sous clés, elle encaisse avec cette impression malsaine d’être redevenue la fille qu’on baise pour quelques billets. Elle ne reste finalement pas longtemps au sol, son paquet de cigarettes à la main. Elle est nerveuse, trop pour réussir à allumer le bâton de nicotine salvateur du premier coup, alors elle rage. Manque de l’envoyer au loin avant de se raviser. Elle en a trop besoin, quand elle réussit enfin, ses mains tremblent comme une camée en manque. « Si c’est une putain de blague… elle est franchement pas drôle… » Clairement pas non, parce que la personne qu’elle croit reconnaitre, c’est bien la dernière personne qu’elle souhaiterait voir à ce moment précis. Comme quoi quand le sort s’acharne ! « C’est pas le bon jour Ellie… » Pas alors qu’elle vient de se faire agresser par un gros dégueulasse et qu’elle n’aspire qu’à une chose : une douche pour la débarrasser de l’odeur qui lui colle à la peau. Elle n’aura franchement pas la patience d’écouter ses reproches encore.

"It's called karma baby "
@Ellie Shelby ∾

Le hasard, ça n’avait aucun sens pour la brune. Elle n’avait jamais cru en ce genre de connerie. Chaque acte implique quelque chose, et ce soir, elle avait peut-être évité à une de ses filles de subir la violence d’un homme qui croit que tout lui est dû. L’Egyptienne l’avait vu dans son regard, ce type n’était pas net, avait quelque chose de malsain et elle ne l’avait pas senti. Ce genre de chose, la brune le pressentait pour avoir roulé sa bosse durant des années… ces clients abusifs, elle les avait connus, ne souhaitait pas ça pour ses filles. Elles n’étaient peut-être qu’un business aux yeux du loup, un moyen facile de se faire du fric, ça n’était pas sa façon de voir les choses. Alors le retour de flamme avait été brutal, violent et elle en garderait les stigmates quelques temps. Une blessure de plus qui viendrait fragiliser sa carapace déjà fragile. Une fois seule, laissée à son sort après cette agression macabre, elle aurait voulu hurler et tout lâcher. Craquer, pleurer, mais elle ne pouvait pas, pas alors qu’on pouvait la voir. Se rendre vulnérable aux yeux du monde, impensable ! C’est sans surprise que l’arrivée d’Ellie la met sur la défensive. Elle n’a aucune envie de la voir maintenant, aucune envie d’être vue dans cet état lamentable. Neema essaie de garder la face, comme toujours mais sa détresse dégouline malgré ses efforts. « C’est l’hôpital qui s’foue d’la charité ! » Oui elle avait une sale tête, mais en regardant Ellie et son ventre surexposé, la brune avait de quoi lui cracher au visage sa rancœur. Elle savait pour ce bébé, que ça éloignait définitivement ses rêves de vie loin de la meute.

Elle avait envie de lui dire de dégager, de retourner à sa petite vie parfaite. Alors dans un premier temps, elle n’avait pas répondu, préférant de loin être seule. Neema, elle n’était pas habituée à ce qu’on veille sur elle. Et pour être franche, elle était toujours mal à l’aise dès lors qu’on lui accordait un minimum de bienveillance. Elle ressemblait à un animal sauvage blessé, pourtant elle avait accepté son aide pour se relever. Son corps entier lui faisait mal, et elle ne pouvait calmer ses tremblements dans ses mains. « Ouais… l’un n’a pas trop apprécié de se faire interdire l’entrée du casino. » L’Egyptienne sent le regard de sa rivale la détailler et ça la force à détourner le regard. Elle sait que lorsqu’elle se regardera dans le miroir, elle y verra un visage ravagé et des hématomes disséminés ici et là sur son corps. « Merci » C’est furtif, mais elle lui doit au moins ça, même si elle ne l’appréciera sûrement jamais. Sa main se porte à sa lèvre abimée et gonflée, ça lui arrache une grimace et elle ne peut s’empêcher de se dire qu’Ellie doit jubiler quelque part de la voir au fond du trou. « T’as rien vu Ellie, tu m’entends ? » C’est pas une menace, juste une requête, car elle déteste déjà le statut de victime qu’elle peut lire dans son regard de flic. « J’irai pas voir les flics, t’es bien placée pour savoir qu’on ne croit pas une fille comme moi ! » Parce qu’avec son passif, personne ne croirait une pute même si les preuves étaient accablantes. Neema finit par s’allumer une cigarette, sa main la fait souffrir, mais la première bouffée est presque salvatrice tant elle apaise ses humeurs. Autant qu’elle peut, elle évite de lui souffler au visage histoire d’épargner la vie qu’elle porte et qui n’a rien demandé.

« Tu dois t’dire que jl’ai bien mérité. » Peut-être même qu’elle aurait préféré la savoir loin de son mari de façon définitive. Qu’elle se rassure, Isaac n’avait d’yeux que pour elle et c’était pas près de changer ! Elle aurait sûrement raison, la brune le méritait peut-être. Soupirant, elle avait penché la tête, étirant sa nuque raide. Une main dans sa poche lui avait permis de constater qu’elle n’avait plus ses clés de voiture et ça l’avait fait jurer. « Ces connards ont pris mes clés de voiture… » Ou bien les avait-elle perdu plus tôt, elle ne savait plus. Un poil désorientée, elle n’a plus les idées claires Neema.