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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
mars 2024
11° - 22 ° // du soleil est à prévoir !
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


le jardin d'eden est un café/pâtisserie qui commence à se faire un nom à island bay.
si vous voulez rejoindre l'équipe, les portes vous sont grandes ouvertes !

une fratrie de trois enfants attend d'être complétée.
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 le temps d'un café ~ noomi

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MessageSujet: le temps d'un café ~ noomi (#)   le temps d'un café ~ noomi EmptyLun 12 Nov - 13:40

le temps d'un caféJe referme mon livre de recettes sur un plan de travail couvert de sucre glace. La cuisine est dans un piteux état, mais je crois que ça valait le coup de me donner autant de mal. Je m'accroupi pour observer mes petites créations gonfler dans le four et sourit à mon reflet satisfait dans la vitre de ce dernier. Pendant le nettoyage et la vaisselle, je me dis que je ferais peut-être aussi bien d'aller proposer quelques-un de ces ravissants macarons aux voisins. Ça ferait sûrement une introduction colorée et chaleureuse, et ça me permettrait de commencer à rencontrer du monde, parce que là, il est grand temps. Tout laver me prend une bonne trentaine de minutes en musique, au bout desquelles je tâche de me rendre présentable pour cette rencontre. Je peine à trouver une tenue qui conviendrait à ce genre d'événements. Je ne dois pas en faire trop, alors j'opte pour quelque chose de décontracté et de toutes manières il n'y a quasiment que ça dans ma garde-robe. Et si j'emprunte des vêtements à Odessa pour aller discuter avec une autre femme, ce serait probablement une pluie de météores qui me retomberait dessus. Un pull en laine assez ample, un jean et une paire de converses. Et voilà ! Je suis tout de même inquiète à l'idée de m'ouvrir aux habitants d'Island Bay. Je ne sais que peu de choses de leurs coutumes et Odessa n'a pas vraiment eu le temps de me faire un topo depuis qu'on est arrivées, ce qui fait que j'ai toujours peur de m'avancer, je ne voudrais surtout pas offenser qui que ce soit sur un malentendu. Je surveille occasionnellement la cuisson de mes gourmandises et prépare un petit plat pour les accueillir. Une fois arrivés à maturité, et non sans me brûler à plusieurs reprises, je les dispose de manière à faire un beau fouillis coloré, et nous voilà fin prêts. J'en laisse de côté pour Odessa et Roméo. Peut-être qu'il n'aura pas la force d'en manger, mais si c'est le cas, je ne m'en serais pas voulu de ne pas lui en avoir fait. Pour ce qui est d'Odessa, c'est une autre histoire. Elle va les engloutir en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Je n'oublie pas de prendre mes clés, je me sentirais vraiment ridicule d'avoir à m'imposer parce que je suis à la rue, puis je descend frapper à la porte. Je patiente sagement, jusqu'à ce la porte finisse par s'entrouvrir. J'arbore mon plus beau sourire et, plus ou moins poussée par le stress et l'excitation, lâche un « Bonjour ! » des plus français. « Je m'appelle Elsa. Je suis l'une des voisines du dessus. J'espérais pouvoir faire quelques rencontres à Island Bay, alors... j'ai fait des macarons ». J'espère ne pas être trop insistante ou que mes intentions ne paraissent pas toutes autres. J'adresse un sourire à ma voisine et présente le plat de pâtisseries devant moi.© 2981 12289 0
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○ statut : divorcée une première fois. récemment fiancée à celui dont parlent toutes les love songs.
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mère d'une petite fille de onze ans : sarah, le seul et unique amour de sa vie ♢ a pour interdiction de s'approcher à moins de 100 mètres de leonardo dicaprio ♢ pianiste ♢ chanteuse ♢ aime le camping et l'urbex ♢ son film préféré c'est grease ♢ invitée régulière dans une émission de chasseurs de fantômes diffusée sur youtube ♢ petite nièce de l'acteur telly savalas ♢ parle français et un peu de grec aussi ♢ a un labrador chocolat (hades) et un ara (persephone) ♢ elle a aussi des petits problèmes de mémoire à court terme depuis son accident de voiture en février 2018 ♢ a longtemps cru qu'un de ses voisins était strip-teaser ♢ conduit une mustang de 69 retapée par son père et elle ♢ sa mère lui a, elle, appris à tirer ♢ aime un peu trop mario kart et gershwin ♢ drifte comme personne ♢ amoureuse d'arthur morgan ♢ fait partie du mile high club ♢ tatouée de partout, elle-même ne les compte plus ♢ reine du patin ♢ regarde mindhunter pour les fesses d'holden l'histoire ❧

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MessageSujet: Re: le temps d'un café ~ noomi (#)   le temps d'un café ~ noomi EmptyLun 12 Nov - 21:55

Un soupir retentit sous les couvertures puis Noomi en émergea doucement. Quelle heure pouvait-il bien être ? A en juger par le rai de lumière qui filtrait à travers ses rideaux, ce devait être l’après-midi. Il était donc grand temps de se lever. Si ça ne tenait qu’à elle, la blonde resterait au lit jusqu’à ce que ça soit l’heure d’aller bosser mais la vie, ce n’est pas aussi simple, malheureusement. C’est qu’il y a tant de choses à faire dans une journée. Surtout lorsqu’elle commence l’après-midi. Alors la blonde prit son courage à deux mains et sortit du lit. Une bonne chose de faite. Mais avant tout le reste, clope et café. Elle se rendit dans la cuisine et alluma la radio histoire d’entendre ce que ses collègues plus sérieux avaient de beau à raconter. Pas grand-chose et elle nota sur un nouveau post-it toutes les infos qu’elle serait susceptible de devoir redire ce soir en attendant que le café coule. Plus qu’à passer sous la douche et c’était une chance car à peine en était-elle sortie que l’on sonnait à la porte. Elle sauta dans ses fringues, vérifia les post-it qui se trouvaient sur son chemin pour savoir si elle n’attendait pas quelque chose ou quelqu’un qu’elle aurait oublié. Apparemment non. Tant pis, elle ouvrit quand même en espérant que ce n’était tout une troupe de témoins de Jéhovah qui se serait faufilée par la porte d’entrée tant qu’elle était ouverte.

Au lieu d’une troupe, c’est une petite rouquine qu’elle vit. Avec ce qui semblait être un plateau dans les mains. Bonne nouvelle, les témoins de Jéhovah ne vous entourloupent pas encore avec des biscuits. Pas encore. Un peu plus en confiance, donc mais la grecque attendit néanmoins que l’autre jeune femme prenne la parole. Ce qu’elle ne tarda pas à faire en la saluant d’un bonjour à la française. Voilà qui était surprenant. Si bien que Noomi se demanda si elle avait bien compris. Sûrement que oui. Toujours est-il que la rouquine poursuivit en se présentant. Oh, c’était l’une des nouvelles voisines qui avaient emménagé récemment et elle avait la gentillesse de vouloir faire connaissance avec des macarons. Des macarons ! Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle serait d’accord avec n’importe quoi tant qu’il y aurait des macarons à la clef. Aussi, c’est un sourire radieux qui illumina son visage lorsqu’elle répondit, elle aussi en français :

    « Salut ! Comme c’est gentil. Moi c’est Noomi. Entre, je t’en prie. »


Avant de s’effacer pour la laisser entrer.

    « J’étais justement en train de faire du café, tu en veux une tasse ? »


Si elle avait opté pour le tutoiement, c’est parce qu’elles avaient l’air d’avoir plus ou moins le même âge et que ça faisait tout de suite plus sympa. Mais elle savait que ça ne plaisait pas forcément à tout le monde.

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MessageSujet: Re: le temps d'un café ~ noomi (#)   le temps d'un café ~ noomi EmptyMar 13 Nov - 18:57

le temps d'un café« Avec plaisir ! » Je n'ai pas vraiment eu le temps de boire mon café du matin, alors c'est l'occasion. Pudiquement, j'entre chez cette Noomi, un nom original, si bien que je me demande quelques instants d'où ça peut bien venir. Je zyeute un instant l'intérieur de l'appartement et, me rendant compte que c'est déplacé, je me retourne vers mon hôte, histoire au moins de me rattraper en complimentant son intérieur. « C'est chouette, chez toi. » Elle me tutoie, alors autant en faire de même, je vais être chiante si je fais trop de civilités, je le sais. Je me permet de poser le plateau sur la table ou le plan de travail le plus proche. « Excuse-moi d'avance, je ne veux pas paraître grossière mais... je ne connais pas vraiment les coutumes, ici. Je suis arrivée il y a quelques semaines. » Autant y aller à la franchise, je dois probablement passer pour un animal de foire, ce qui ne manque pas de me mettre un peu mal à l'aise. J'avais déjà fait quelques bourres en faisant des achats, il y a quelques jour. Le vendeur m'avait incendié, et je me suis rarement sentie aussi ridicule. Je n'ose pas m'asseoir, alors je garde les mains jointes dans le bas du dos, de manière plus ou moins studieuse, je crois, près de mon plateau. J'écoute le café couler, silencieuse. Je ne devrais pas trop en dire, histoire de ne pas trop m'imposer. Je n'ai pas vraiment réfléchi en venant frapper à sa porte, peut-être est-elle occupée, ou alors elle n'a simplement pas envie de recevoir du monde. Je remarque les post-it sur son mur. Ça m'intrigue quelques instants, mais je ne pose pas la moindre question. Je suis simplement Noomi du regard. En dehors des épisodes où j'ai passé des entretiens à l'hôpital, c'est probablement la première fois que je rencontre qui que ce soit à Island Bay. J'avais bien besoin de me faire quelques contacts, et c'est ce qui m'a poussé à franchir le cap. Odessa connaît probablement beaucoup de monde, elle, elle a vécu ici. Mais moi, c'est différent. Je suis une simple étrangère, perdue dans un monde que je ne connais pas et chaque pas me paraît être une épreuve. Je renifle un coup, l'odeur des macarons encore chauds me chatouille le nez. © 2981 12289 0
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MessageSujet: Re: le temps d'un café ~ noomi (#)   le temps d'un café ~ noomi EmptyMer 14 Nov - 21:41

Ah bon, son appartement était chouette ? C’était peut-être bien la première fois qu’on lui faisait la remarque. Il faut dire qu’avec une fillette de cinq ans dans les parages, c’était toujours le bordel. Et non, il n’y a pas d’autres mots pour rester polie. Des jouets par-ci, des poupées par-là, sans compter Hades qui s’amusait lui aussi avec certaines des peluches de Sarah. Alors forcément, c’était bien plus calme et plus rangé quand elle était chez son père. D’autant que Noomi n’y passait plus autant de temps non plus, préférant se réfugier chez son père pour ne pas avoir à affronter sa solitude. Dans tous les cas, c’était cool de l’entendre. Surtout venant d’une autre femme. Car elles ont souvent l’esprit plus critique, ce qui est une bonne chose, selon elle.

    « Merci, c’est gentil. »


Là-dessus, la blonde s’en retourna à son café tandis qu’Elsa lui apprenait qu’elle ne connaissait pas les coutumes ici et qu’elle était arrivée il y a quelques semaines seulement. Si elle était bien française, comme elle le supposait, alors ça devait pas mal la changer. Enfin, c’est ce qu’elle croyait, puisque de son côté, Noomi n’avait jamais mis les pieds en France, en ce qui la concernait. Toujours est-il que si ça ressemblait un tant soit peu à ce que l’on voyait à la télé alors oui, ça devait être un sacré changement.

    « Ah oui, tu viens de France, alors ? Ça doit être assez différent par ici mais je dirais qu’on s’y fait vite. »


Du moins c’est ce dont elle croyait se souvenir mais ça faisait tellement longtemps qu’ils avaient débarqué de sa Louisiane natale avec son père. Et puis, c’est sûrement plus simple de s’y faire quand on est jeunes. Comme pour tout. Bref, Noomi sortit le sucre de son placard, le lait de son frigo et les cuillers de son tiroir pour les poser sur un plateau puis versa le café dans deux tasses. Ceci fait, elle migra vers le salon où elle posa le tout sur la table basse et fit signe à sa voisine de prendre place. Elle récupéra les macarons qu’elle servit parce que ce sont des choses qui se font même si c’est succulent et qu’on voudrait tout garder pour soi. Un principe qu’elle essayait encore d’inculquer à Sarah, ça. Elle put enfin s’installer à son tour, prit un macaron et mordit dedans.

    « Oh, ils sont délicieux. T’es très douée. »


La blonde était sortie plus d’un an avec le fils d’un pâtissier renommé de la ville et elle reconnaissait cette petite touche qu’ont leurs pâtisseries qu’on ne retrouve pas ailleurs.

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MessageSujet: Re: le temps d'un café ~ noomi (#)   le temps d'un café ~ noomi EmptyVen 16 Nov - 17:40

le temps d'un café« C'est ça. De Lyon, en fait. » Ça me réchauffe le cœur lorsqu'elle mentionne le fait qu'on s'habitue rapidement à la vie ici. Je prends peur à l'idée de continuer mon bonhomme de chemin à Island Bay alors que la moitié de mes cartons sont encore pleins. « Je suis venue avec ma compagne et son fils. » Autant ne pas aborder les raisons de ce voyage vers l'inconnu ; ou au moins pas tout de suite, je ne voudrais surtout pas plomber l'ambiance alors que le café n'est même pas encore servi. Elle me fait signe de m'installer, et je m'exécute avant de prendre la tasse dans le creux de mes mains. Je la remercie d'un sourire lorsqu'elle commente le goût des macarons. « Je me fais violence pour pâtisser au moins une fois par semaine. Je prenais plus de temps pour ça, avant, mais j'aurai pu gonfler plus vite que mes gâteaux à ce rythme là. » J'en prends un à mon tour et le déguste lentement. Je finirai probablement par lui poser la question, mais en attendant, je me demande d'où elle peut bien venir, ce qu'elle peut bien faire dans la vie... C'est plus ou moins facile de mettre un nom sur un visage, mais pour ce qui est de trouver une histoire derrière, c'est autre chose. Je prends quelques instants pour chercher des indices dans la pièce qui m'entoure, en évitant cependant de paraître trop curieuse. Je ne voudrais pas être étiquetée comme la commère du quartier alors que je me suis à peine présentée. Ce serait irréparable, pour sûr. « Et toi, alors ? Tu es née en Nouvelle-Zélande ? » Il est temps de demander, je n'ai pas assez d'éléments à portée du regard pour faire mes propres conclusions. Et puis, si c'est pour lui inventer une vie moi-même, autant rester chez moi pour le faire. Je prends une gorgée de mon café et repose la tasse le temps de remonter mes manches. D'ordinaire, je suis vachement extravertie, parfois trop, dirait Odessa. Là, c'est différent ; au moindre contact avec l'un des habitants d'Island Bay, je cherche à m'écraser, comme si tout était à apprendre. Je n'y pense que maintenant, mais c'est peut-être plus offensant encore. J'espère au moins ne pas trop paraître préoccupée à ses yeux, je ne veux pas être le genre de voisine qui vient uniquement pour rapporter ses problèmes, sans se soucier de ceux de la personne qui l'écoute.© 2981 12289 0
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MessageSujet: Re: le temps d'un café ~ noomi (#)   le temps d'un café ~ noomi EmptyDim 18 Nov - 22:34

Lyon. Noomi ne connaissait pas mais elle s’en fit une charmante idée dans sa tête. Des ruelles étroites et pavées baignées de soleil. Peut-être en bord de mer, qui sait. Bref, charmant, voilà le mot exact qui poppait dans son esprit à chaque fois qu’on parlait de la France. Et en français, s’il-vous-plaît. Bref, elle apprit ensuite qu’Elsa venait d’emménager avec sa compagne et son fils. Chouette, selon l’âge que le petit garçon avait, il pourrait peut-être devenir ami avec Sarah. Voilà qui serait pratique, un ami qui n’a même pas à changer d’immeuble pour rentrer chez lui. Mais elle peut-être un peu vite en besogne.

    « J’espère que vous vous plairez ici. Island Bay est plutôt une ville tranquille. »


Enfin, comme toutes les villes, avec son lot de potins. Mais Noomi n’était pas vraiment le genre à fouiner. Chacun fait ce qu’il veut et c’est bien comme ça.

    « Quel âge a votre fils ? Sarah, ma fille, a cinq ans, ils pourraient peut-être s’entendre. »


Voilà qui rendrait certainement l’intégration plus facile pour le petit garçon car c’était possiblement lui qui aurait le plus de mal à se faire au changement. Ensuite, la rouquine lui explique qu’elle doit se faire violence pour ne pas goûter à chacune de ses recettes, ce que la blonde n’a aucun mal à croire. Heureusement qu’elle-même n’était pas un cordon bleu, sans quoi il en aurait probablement été de même pour elle.

    « Ça je veux bien le croire. C’est juste une passion ? »


Après quoi Elsa lui demanda si elle était née ici. Question logique car elle n’a pas vraiment la tête d’une néo-zélandaise avec sa pâleur de vampire. Et son nom ne fait pas très couleurs locales non plus mais il ne trahissait de toute façon en rien ses origines.

    « Oh non. Je suis née à Bâton-Rouge en ce qui me concerne. Ma mère vit toujours là-bas mais quand mes parents ont divorcé, mon père est venu s’installer ici et j’ai préféré rester auprès de lui. »


Même si ça ne l’empêchait pas de retourner en Louisiane de temps à autre. Elle était réellement amoureuse de sa terre natale. Et pas de l’Amérique qui devient de plus en plus problématique au fur et à mesure que le temps passe, juste de la Louisiane, de son vaudou, de ses bayous et de ses alligators adorables.

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MessageSujet: Re: le temps d'un café ~ noomi (#)   le temps d'un café ~ noomi EmptyJeu 22 Nov - 12:28

le temps d'un caféJ'espère qu'on s'y plaira, moi aussi. Notre principal objectif est de prendre soin du petit, de savoir si son père est compatible pour le sauver, mais nous avons trop abandonné pour repartir une nouvelle fois, alors on s'installe ici pour de bon. Le fait que ce soit une ville tranquille est un bon point, fini les rues bondées et les klaxons au bas de mon immeuble dès le lever du jour. Enfin un peu de calme. Noomi me demande l'âge du petit et me parle de sa fille, une certaine Sarah, en mettant en avant que les deux pourraient se lier d'amitié. Je préfère ne pas avoir à cacher des choses à ma voisine alors que je la rencontre à peine ; je vois bien qu'elle n'a pas de mauvaises intentions. « Il a cinq ans lui aussi, mais... c'est un peu compliqué. Il est malade et reste sous surveillance à l'hôpital. J'imagine que passer du temps avec d'autres enfants lui ferait du bien, j'en parlerai avec Odessa à l'occasion. Oh, c'est ma compagne. » Au moins, la bombe est lâchée. Je prends une gorgée de mon café avant de changer de sujet, je ne voudrais pas avoir à plomber l'ambiance. On parle un peu pâtisserie, et elle me demande si c'est une passion. Aussi loin que je puisse m'en souvenir, ça l'a toujours été mais sans jamais pour autant avoir songé à y faire carrière. « Oui, et très chronophage en plus de ça. Le monde culinaire professionnel est trop... militaire, pour moi. » Rien qu'à l'idée que le chef puisse me hurler dessus pendant que je travaille me fait froid dans le dos, alors non. Je lui demande à mon tour d'où elle vient, et la réponse vaut le détour. Bâton-Rouge. Je sais la situer, mais l'idée que je m'en fais reste très exotique. Je hausse les sourcils, ma tasse en main. « J'ai toujours eu un peu peur de voyager, mais je t'avoue que ça donne plus envie que Lyon. » Je pouffe de rire, et attrape un macaron. Je repense aux explications que j'ai du lui donner par rapport au petit, et je me sens coupable de l'avoir ainsi stoppée alors qu'elle ne cherchait pas à mal. Je baisse la tête et soupire un moment. « Ecoute, Noomi. Je... je suis désolée d'avoir abordée la situation du petit comme ça. En fait, pour tout te dire, c'est pour ça que nous sommes venus à Island Bay.  »© 2981 12289 0
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MessageSujet: Re: le temps d'un café ~ noomi (#)   le temps d'un café ~ noomi EmptyLun 26 Nov - 14:42

A la bonne heure, un enfant du même âge que celui de Sarah dans leur immeuble. En revanche, ce qui était tout de suite moins heureux c’était qu’apparemment, le petit était souffrant et passait beaucoup de temps à l’hôpital. Si ce n’était pas désolant, ça, avoir à passer sa vie dans les hôpitaux si jeune. Ça lui faisait un sérieux pincement au cœur à Noomi et ça devait se voir.

    « Oh, je suis vraiment désolée de l’apprendre. Et si je peux faire quoi que ce soit pour aider, il ne faut pas hésiter à me le dire. »


Le cœur sur la main. Et bien sûr, en ce qui concernait l’annonce de sa compagne qui portait le même nom qu’une ville ukrainienne, elle hocha simplement la tête. Ce n’était pas elle qui jugerait qui ni quoi que ce soit, par contre elle nota le prénom dans un petit coin de sa tête. Qu’elle finirait inévitablement par oublier d’ici quelques heures si elle ne le notait pas ailleurs mais on ne pouvait pas lui en vouloir, elle a des circonstances atténuantes. Tout ça pour dire qu’elle emmènerait Sarah rendre visite au petit garçon avec joie si ça pouvait lui faire plaisir, lui changer les idées ou lui remonter le moral.

Chronophage, oui ça, elle voulait bien le croire. C’était également une des raisons pour laquelle elle ne cuisinait pas souvent ; par manque de temps. La blonde approuva Elsa qui expliquait que si elle n’en avait pas fait son métier, c’était principalement parce que c’était trop militaire. Effectivement, d’ailleurs, ils employaient un peu le même jargon, non ?

    « Haha, je comprends bien, oui. »


Puis elles en vinrent à parler de la Nouvelle-Orléans puisque c’est de là qu’est originaire Noomi. Un endroit qu’elle adore mais loin d’être de tout repos si on ne s’éloigne pas considérablement des grandes villes pour se rapprocher des marais.

    « Vraiment ? La Nouvelle-Orléans c’est super si t’aimes la musique et faire la fête mais en dehors de ça, les mentalités sont restées très fermées, malheureusement. »


Comme un peu partout dans le sud de l’Amérique du nord. Voire même comme un peu partout en Amérique, en fin de compte.

    « C’est comment Lyon, alors ? »


Puis tout à coup, Elsa s’excusa d’avoir évoqué la situation du petit de la sorte. Mais pourquoi s’en excuser ? Là, Noomi avait du mal à comprendre.

    « Mais non, ne t’excuses pas, c’est bien naturel. C’est grave, ce qu’il a ? »


Evidemment que oui, on ne déménage pas à l’autre bout de la terre à cause d’une maladie si ce n’est rien de grave.

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MessageSujet: Re: le temps d'un café ~ noomi (#)   le temps d'un café ~ noomi EmptyMar 27 Nov - 19:35

le temps d'un caféAu fond, c'est important que Noomi soit au courant de tout ça. Elle doit nous entendre ou voir défiler à longueur de temps sans jamais nous poser ne serait-ce qu'un instant, et il y a de quoi se poser des questions. Je n'ai pas réellement envie que l'on nous voit comme des gens aux manies "bizarres" ou simplement fracassés par des problèmes qu'ils n'arrivent pas à surmonter, et je préfère qu'elle soit au courant avant qu'Odessa n'ai à lui expliquer elle-même. Ce serait sûrement moins... calme. Si on peut aborder le sujet tranquillement, c'est d'autant mieux. C'est une chouette fille ; très vite, elle propose poliment son aide. Nous n'oserons probablement pas lui demander, mais je pense que voir une nouvelle petite tête ferait du bien à Roméo. S'il est réveillé. J'adresse un sourire à Noomi et lui dit que c'est vraiment gentil de sa part, et que je prendrais soin d'en parler à ma compagne. On parle, rapidement cuisine, et elle semble d'accord avec moi lorsque l'on aborde l'aspect militaire de la profession culinaire. En effet, entre les chefs de brigades et les cris de respect, difficile de se trouver une place quand on est habituée à une vie civile tout ce qu'il y a de plus tranquille. Je ricane avec elle, et nous parlons un peu de ses origines ; la Nouvelle-Orléans, ça fait rêver. Du moins, sur le papier ; quand Noomi en parle, il y a comme un hic. Je ne vais pas la contredire parce que je n'ai jamais expérimenté ça, mais je me permets de m'interroger vis-à-vis des mentalités là-bas. « C'est dommage, je n'imaginais pas ça comme ça. J'imagine qu'il vaut mieux écouter de la musique et faire la fête lorsque l'on est sûrs d'être bien accompagnés. C'est parfois pareil, en France. » Cette fois, je parle en connaissance de causes ; on a assez expérimenté les jugements des autres Odessa et moi, quand on était là-bas. Ca tombe, bien elle aimerait en savoir plus sur Lyon. « Une très belle ville, l'une des plus grandes de France mais étrangement elle fait partie des métropoles les plus calmes. Ça vaut le détour, ne serait-ce qu'une semaine. » On boit tranquillement le café, puis c'est à ce moment que je me sens obligée de m'excuser pour avoir parlé du petit et de nos problèmes aussi vite. Elle s'interroge sur ce qui lui arrive, et je n'ai pas envie de lui cacher mais je ne veux pas attirer la pitié sur nous non plus. Je hoche lentement la tête de haut en bas lorsqu'elle demande si c'est grave. « Une leucémie. Ça fait un peu plus d'un an, et on était à cours de solution. Le père du petit habite ici, et on a espoir qu'il soit compatible pour une greffe. C'est pour ça qu'on est là. Et jamais là, en même temps. » Je n'ai pas le sentiment d'en avoir trop fait, tant mieux. Je soupire un grand coup en regardant Noomi, peinée d'avoir à ainsi gâcher sa première rencontre avec un morceau de notre petite troupe.© 2981 12289 0
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MessageSujet: Re: le temps d'un café ~ noomi (#)   le temps d'un café ~ noomi EmptyDim 2 Déc - 4:35

L’une des raisons pour lesquelles Noomi adorait sa Louisiane, c’était bien évidemment la musique. En Louisiane, elle était partout et ça faisait le bonheur de la blonde pour qui elle était si indispensable. Et puis bien sûr, personne ne faisait mieux la fête que les néo-orléanais. Elle se rappelait parfaitement de mardis gras endiablés lorsqu’elle était plus jeune. Le genre de trucs que l’on n’oublie pas, troubles de la mémoire ou non. Mais Elsa voyait juste quand elle disait qu’il valait mieux savoir s’entourer pour ça. Il semblerait que ça soit pareil en France. Ah bon ? La blonde avait toujours cru que le sud des Etats-Unis avait un train de retard en matière d’évolution mais il semblerait que ce ne soit pas franchement mieux en Europe. Comme quoi, c’est fou la fausse idée que les américains se font de l’Europe qu’ils croient si libre. Il semblerait donc que la Louisiane et la France n’aient pas que leur langue en commun.

    « Vraiment ? Peut-être que c’est parfois pareil partout. Mais c’est triste. Alors oui, mieux vaut faire la fête et ne pas y penser. »


La blonde écouta sagement la description que sa voisine lui fit de Lyon. Une grande ville de France mais plutôt calme. En effet, l’adjectif « calme » n’est pas vraiment le premier à venir en tête lorsque l’on parle de métropoles alors rien que ça, c’est une curiosité en soi. D’ailleurs la rouquine lui avoua que ça valait la peine de la visiter. Par réflexe, elle s’empara d’un bloc de post-it et d’un stylo pour ne pas l’oublier. C’est qu’elle projetait de passer un peu de temps en Grèce, d’où elle tirait l’autre moitié de ses origines, un jour alors pourquoi pas envisager de se faire un roadtrip dans d’autres coins de l’Europe qu’elle avait toujours voulu voir comme Rome, Londres, Lisbonne et Lyon, soyons fous.

    « Pourquoi pas un de ces quatre, j’adore voyager. »


Bref, Noomi prit une gorgée de son café tandis que la rouquine lui expliquait que la maladie grave du fils de sa compagne n’était autre qu’une leucémie. Rien que ça. A n’importe quel âge, la leucémie c’est moche mais alors à cinq ans, ça ne devrait tout simplement pas être permis. Elle comprenait mieux pourquoi ses voisines se faisaient si discrètes à présent.

    « C’est affreux, j’espère de tout cœur que ça sera la solution pour ce pauvre bout de chou. Comment s’appelle-t-il ? »

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MessageSujet: Re: le temps d'un café ~ noomi (#)   le temps d'un café ~ noomi EmptyJeu 6 Déc - 22:27

le temps d'un caféNoomi a probablement raison : dans ces moments, mieux vaut ne pas penser à quoi que ce soit. Je la regarde attraper un post-it et y gribouiller quelque chose. Peut-être Lyon, que je viens de lui décrire. C’est étrange, maintenant que j’y repense ces petits mémos sont partout dans son appartement. J’attends qu’elle ai fini d’écrire, elle a peut-être une mémoire de poisson rouge et je ne voudrais pas lui faire perdre le fil. Alors qu’elle termine, elle confirme ce que je pensais : elle notait le nom de ma ville natale, avant de m’expliquer qu’elle aime voyager. Je fais la moue quelques instants, car moi, en revanche, ça n’a jamais trop été mon truc ; je pense que je n’ai jamais eu l’audace de faire mon sac et de partir vers l’inconnu, comme ça, sur un coup de tête. Le seul qui eu le courage de le faire, c’est Yann, mon frère. « C’est pas vraiment mon truc. En vérité, c’est la première fois que je quitte la France. Enfin, je suis allée une fois en Italie, petite, mais… pas loin de la frontière. Je ne suis pas une grande aventurière. » Je prends une gorgée de mon café, avant d’enchaîner, trop curieuse et en faisant un signe de tête en direction du post-it fraîchement marqué : « Tu as l’air d’y noter un sacré paquet de choses. C’est une habitude ? » Je ne veux pas paraître trop intrusive, mais est-ce que ça vaut le coup de le rappeler ? Je crois que la gêne dont je faisais preuve en venant frapper à sa porte parlait d’elle-même, et Noomi l’a sûrement vite compris. Je repense à cette histoire de post-it, et me rend compte que la piste de la mémoire est fort plausible ; elle aurait aussi bien pu être surbookée, mais personne n’est occupé au point de couvrir ses murs de petits bouts de papier. Je me permets de lui demander si je peux fumer une cigarette et lui en propose une, ces dernières agrémentant la plupart de mes conversations au sujet de Roméo lorsque je ne suis pas à l’hôpital. La condition du petit semble l’attrister, comme n’importe qui j’imagine. Elle espère que notre déplacement jusqu’en Nouvelle-Zélande puisse le sauver, ce qui me fait vivement hocher la tête, puis demande le nom du petit. « Oh, Roméo. C’est un petit Roméo.  Je l’ai soigné peu après sa naissance. C’est comme ça que je les ai rencontrés, lui et sa mère, alors… ce sont mes problèmes aussi, maintenant. » Noomi est compatissante à nos soucis, et je ne veux pas attirer la pitié sur notre petite famille, alors je préfère autant qu’on en parle comme si l’on disposait de tout l’espoir du monde. Ça a l’air d’être une chouette fille, et je risque fort probablement d’aller raconter toutes nos discussions à Odessa avant de la pousser à faire sa connaissance à son tour.
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MessageSujet: Re: le temps d'un café ~ noomi (#)   le temps d'un café ~ noomi EmptyDim 9 Déc - 20:01


C’est fou ça, dire qu’il existe des gens qui n’aiment pas voyager. Si elle en avait les moyens, Noomi ne serait jamais chez elle. L’été elle serait à la neige et l’hiver au soleil. Ce qui n’a aucun sens, me direz-vous mais ça en a. Ne serait-ce que pour avoir le luxe de tromper le climat, comme les riches. C’est d’ailleurs d’autant plus facile lorsque l’on vit de ce côté de l’équateur où les saisons sont inversées. Mais bon, elle pouvait aussi essayer de se mettre à la place des gens et comprendre que voyager, c’est se lancer dans l’inconnu. Il paraît que les gens ont souvent peur de l’inconnu et qu’ils préfèrent s’en tenir à ce qu’ils connaissent. Ç’avait du sens aussi.


    « Ah bon. C’est dommage, ça. Du coup, je me rends mieux compte que ça ne doit pas être simple de déménager à l’autre bout de la planète. »


Et pourtant, l’Italie faisait clairement partie des pays que la blonde rêvait de visiter depuis toujours alors d’un côté, on peut dire qu’elle enviait un peu Elsa. Soit, il semblerait que la rouquine s’interroge sur cette manie qu’elle a de tout marquer sur des post-it. Et il y a de quoi quand la personne a littéralement redécoré tout son appartement en jaune ou presque comme Noomi a dû le faire.


    « Oh ça, on peut dire que c’en est devenu une. J’ai eu un grave accident de voiture il y a quelques mois et depuis, ma mémoire a tendance à me jouer des tours. »


De plus, les médecins ne cessaient de lui dire que c’était un excellent exercice si elle voulait que ça redevienne comme avant. Et elle le voulait, puisque c’était à cause de ça que sa fille se trouvait chez son père en ce moment. Pourtant, le moins que l’on puisse dire, c’est que ça avait également ses avantages d’oublier un tas de choses. Mais ça lui avait gâché la vie plus qu’autre chose, alors.

Elle prit volontiers une cigarette tandis qu'Elsa lui apprenait que leur fils s’appelait Roméo et qu’elle avait fait sa connaissance ainsi que celle de sa mère quand elle l’avait comme patient. Touchante, cette histoire. Et elle appelait une nouvelle question :


    « C’est mignon, ça, Roméo. Ça veut dire que tu es pédiatre ? »


Soigner un enfant ne signifie pas forcément que l’on est pédiatre mais Noomi était allée au plus au plus évident. Et puis aussi, ça l’arrangerait pas mal d’avoir une pédiatre pour voisine, il est vrai.

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MessageSujet: Re: le temps d'un café ~ noomi (#)   le temps d'un café ~ noomi EmptyLun 10 Déc - 15:18

le temps d'un caféEt c’est peu de le dire. Pour quelqu’un qui n’a jamais quitté l’ouest de l’Europe, tout plaquer du jour au lendemain pour changer de continent, d’hémisphère, de langage et de mode de vie, c’est dur à envisager, surtout lorsqu’on laisse une partie de soi au pays. Mais je m’y fais, petit à petit. Peut-être qu’un jour je me sentirais comme chez moi, ici ; pour l’instant, ça a tout l’air d’une espèce de voyage temporaire. Mais ce ne sera sûrement pas le cas si le père de Roméo souhaite rester près de son fils. Noomi, elle, à sa façon d’envisager le voyage, n’aurai probablement pas vécues les choses de la même façon. Mais chacun est différent à sa manière, et moi, j’aime avoir un chez moi bien ancré. Des bases solides. De toutes manières, je crois bien que les études de médecine m’ont rendue trop monomaniaque quant à ma façon de planifier ma vie.

J’obtiens quelques réponses à propos de ces fameux murs jaunes. Un accident de voiture. « Merde. J’espère que tu t’en remets. Et… ta petite ? Elle était avec toi ? » C’est sûrement mon côté proche des enfants et le boulot que je n’arrive pas à me sortir de la tête qui parle pour moi. J’ai connu ça aussi, il y a quelques années, les trous de mémoire en moins. Je n’en parlerai pas à Noomi parce que de toutes manières je n’en ai jamais parlé à personne d’autre. Ce qui s’est passé est trop moche et encore plus terrorisant que je n’ai pas envie de ressasser le passé. Au moins, elle va de l’avant ; maintenant que je comprends leur utilité, je me dis que ces post-it ne sont pas une mauvaise idée. Loin de là. « C’est une bonne idée, ces mémos, en tout cas. Ça donne un petit côté funky. » Je ne tiens pas à la mettre mal à l’aise, c’est déjà assez bien comme ça de parler d’un événement aussi traumatisant sans filtres avec la première inconnue.

Noomi prends une cigarette, me permettant d’en déduire que je suis libre de fumer chez elle. Je lui propose du feu puis recrache un écran de fumée au dessus de ma tête. Nous parlons un peu famille, notamment la façon dont j’ai rencontrés Roméo et Odessa. Ça a l’air de toucher ma voisine, ce qui ne manque pas de me faire sourire. Elle fait une déduction, qui s’avère juste, sur mon métier. Je hoche alors vivement la tête en prenant une nouvelle bouffée de ma cigarette. « Bien vu. Ça va faire six ans, maintenant. J’ai du faire une pause le temps de m’installer ici, mais je reprend le travail dans quelques jours. A l’hôpital de Wellington, alors... s’il te faut quoi que ce soit, pour toi ou pour Sarah, n’hésite pas. » Il n’était pas rare que je file un coups de mains à quelques amis avec leurs enfants lorsque j’étais encore en France, même à côté du boulot. Je veillais toujours à faire ce qu’il fallait dans les règles, et je comprenais que certains n’avaient pas toujours le temps ou les moyens de se déplacer jusqu’à l’hôpital. Au moins, Noomi sait qu’elle peut compter sur moi pour prendre soin de sa petite famille, à elle aussi. En attendant, il pourrait être intéressant de savoir ce que pouvais bien faire la jeune mère de ses journées. « Et toi, alors ? Tu fais quoi dans la vie ? »
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MessageSujet: Re: le temps d'un café ~ noomi (#)   le temps d'un café ~ noomi EmptyMer 12 Déc - 3:51


Si elle s’en remettait ? Voilà une question à laquelle il est difficile de répondre. Se remet-on jamais d’un accident de voiture assez conséquent ? C’est rare, si l’on voulait son avis. Quand ce n’est pas mental ou émotionnel, alors c’est physique. Mais Noomi était pratiquement sûre qu’on ne se remettait jamais totalement. Pour sa part, tout allait plus ou moins bien en dehors de ses problèmes de mémoire. Oh, peut-être que quand elle serait plus vieille, de l’arthrose viendrait se faufiler dans ses os mal ressoudés lorsqu’il ferait humide mais ça serait ça l’occasion de partir vers un climat plus sec. Soit, cette question passait au second plan puisqu’elle fut bien vite suivie d’une question autrement plus importante. A savoir : est-ce que sa fille était avec elle ? La grecque éluda donc la première question d’un geste de la main pour se pencher sur la deuxième.


    « Heureusement non, je ne transportais personne ce jour-là. »


Comme quoi, elle avait eu un peu de chance dans son malheur. Oui bon d’accord, celle de sortir du coma aussi, en soi. Mais ce qui importait clairement le plus, c’était que Sarah n’était pas avec elle ce jour-là. Il lui serait arrivé n’importe quoi que Noomi s’en serait voulue au point de ne pas s’en remettre. Mais par chance, sa blondinette d’amour allait parfaitement bien. Enfin bref, le commentaire d’Elsa concernant ses post-it la fit rire. Funky. Oui, ce n’est pas le terme qu’elle aurait employé mais autant voir les choses de cette façon, pourquoi pas.


    « Haha oui. Disons qu’il faut aimer le jaune. »


Ce qui, devinez quoi, n’est pas du tout sa couleur favorite. La blonde s’empara du feu qui lui fut proposé alors qu’elle avait pourtant son propre briquet, simple réflexe, puis le rendit à sa voisine une fois qu’elle eut allumé sa cigarette. Et les voici entourées d’un nuage de fumée. Toujours est-il qu’elle avait vu juste en ce qui concernait Elsa ; elle était bel et bien pédiatre. Elle travaillait même à l’hôpital de Wellington. Ou plutôt, elle y travaillerait d’ici quelques jours. Ça doit être un métier constamment en pénurie, médecin, peu importe la branche.


    « C’est gentil de ta part, je n’hésiterai pas. Et bon courage pour cette nouvelle place. »


Là où elle avait de la chance, c’est que Sarah ne tombait que très rarement malade et ce, depuis qu’elle était bébé. Elle ne lui avait même pas encore fait la varicelle ou tout autre maladie de ce genre, qu’il vaut pourtant mieux attraper quand on est enfant. Cela dit, elle avait encore le temps et puis elle n’était pas encore entrée en primaire.


    « Je suis pianiste. Mais ma mémoire étant ce qu’elle est, j’anime une émission de radio ces temps-ci. Je suis la voix préférée des insomniaques, il paraît. »


Ce n’était pas elle qui le disait, c’était le slogan de son émission.

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MessageSujet: Re: le temps d'un café ~ noomi (#)   le temps d'un café ~ noomi EmptyJeu 13 Déc - 12:04

le temps d'un caféElle balaye ma première question d’un simple geste de main. Je ne peux que compatir, la question avait surtout été posée par politesse : en effet, on se remet difficilement d’un accident de ce genre. Au-delà de ce qui est physique, c’est quelque chose qui reste bien ancré dans la tête. Ça fait plusieurs années maintenant que je ne me sens plus en sécurité dans une voiture, et j’évite de l’utiliser autant que possible pour mes trajets. J’ignore encore si j’arriverais à m’y refaire un jour. Quoi qu’il en soit, Noomi m’explique qu’il n’y avait personne avec elle se jour là. Je suis rassurée à l’idée que sa petite n’ai pas eu à vivre ça, mais d’un autre côté, ce n’est peut-être pas forcément mieux d’être seule quand on a ce genre de pépin. Je ne m’attarde pas sur le sujet, ce sont des choses dont il est difficile de parler sans ressortir des souvenirs douloureux. La voisine ricane lorsque j’emploie le mot funky ; au moins, elle sait positiver. C’est une bonne chose, plutôt que d’avoir à simplement penser que son cerveau lui joue des tours dès qu’elle pose les yeux sur ses mémos.

Je m’installe dans le fond du fauteuil et regarde un instant la brume qui s’épaissit autour de nous. J’explique à Noomi que je compte reprendre le travail d’ici quelques jours ; je ne veux pas passer une journée de plus enfermée chez moi à attendre des nouvelles de Roméo ou à broyer du noir. Autant me remettre à quelque chose qui me plaît, quelque chose que je fais mieux que la cuisine. Odessa a eu du mal à le comprendre, elle avait eu ce sentiment que je lui cachais quelque chose lorsque je lui ai dit avoir déjà postulé. « Merci. On verra bien ce que les enfants néo-zélandais nous réservent. Et au moins, je serais plus proche de notre bout de chou au quotidien. » Et ça, c’est un luxe. Plus de limite de temps de visite, bien plus d’informations sur l’évolution de la maladie. Mais il y a aussi des inconvénients ; ma compagne va en profiter pour pouvoir passer plus de temps avec son fils, me poser des questions auxquelles il est difficile de répondre avec tact. Enfin, au moins, Noomi sait à qui faire appel au moindre doute sur la santé de Sarah. Même pas le temps de s’inquiéter, il n’y a qu’à aller frapper en face.

Lorsqu’à mon tour je lui demande ce qu’elle fait de sa vie, elle m’explique être pianiste. Du moins, avant son accident. La voix préférée des insomniaques. Je laisse échapper un sourire. Peut-être qu’Odessa l’écoute, qui sait ? En tout cas, si se rappeler le moindre événement est une peine, je n’ose pas imaginer ce que ça peut être si son cerveau est en activité constante même au beau milieu de la nuit. Je sait jouer du piano, moi aussi, mais je n’ai jamais poussé le vice au point de songer à y faire carrière. « C’est cool. Je fais un peu de piano à mes heures perdues, moi aussi. C’est ton métier depuis longtemps ? » Je n’ai pas eu l’occasion de croiser beaucoup de musiciens ces derniers temps, alors… autant aborder un sujet qui nous passionne tous autant. Je vais également lui demander quelques renseignements à propos de son émission. Si elle ne l’écoute pas déjà, ça pourrait peut-être intéresser Odessa. « Cette émission de radio… tu saurais m’en dire un peu plus ? »
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MessageSujet: Re: le temps d'un café ~ noomi (#)   le temps d'un café ~ noomi Empty

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