Vacation with you. ~ Joey et Nathan.

Les fêtes de Noël, celles que j’attendais plus que tout avant ma maladie. Cette fête qui est censée rendre les gens heureux, souriants, qui rapprochent les gens et les coeurs. Chez moi Noël rime avec déprime. Je tente toujours de garder le sourire pour n’inquiéter personne, mais Nathan n’a jamais été dupe. Je sais dans le fond que lui aussi a du mal, que lui aussi en souffre, mais il ne peut pas imaginer ce qui me tourne en tête. C’ est moi qui serai à tout jamais incapable de lui offrir ce bonheur. C’est moi qui le prive d’un jour voir son enfant faire ses premiers pas, avoir son premier amour, se marier et avoir des enfants à son tour. C’est moi qui suis défaillante alors le poids de la culpabilité devient en ces périodes tellement forte que je me renferme malgré moi. Et même pour cet homme qui est mon tout. Généralement, moi je cache le tout derrière des sourires gravés au marbre sur mon visage et lui, il se cache dans son métier. Je ne dis rien, je suis juste contente quand le soir venu, je m’endors malgré tout au creu de ses bras. Je sais qu’il m’aime mais dans certains temps j’ai besoin d’en être plus sûre qu’à d’autre. Attention, cela ne me change pas, je suis toujours fidèle à moi même, grande gueule et toujours très impatiente et à ne pas me laisser marcher sur les pieds. Mais je l’aime tant !

Aujourd’hui, je suis morte de fatigue, alors je rentre avec l’idée de me faire un thé et d’aller me mettre devant la télévision ou me pencher sur un nouveau livre. Je me doute à tort qu’il ne sera pas là. A tort car ça faisait longtemps que Nate ne m’a attendu comme ça de pied ferme derrière la porte. Je ne dis pas que c’est impossible, mais il a des horaires de folie, pire que les miens c’est vous dire. Son sourire fait naître le mien. Je prends juste le temps de balancer mes chaussures à talons d’un geste de mes pieds vers un coin de l’entrée. Et je viens avec plaisir me lover dans ses bras. Et je tente d’un peu éterniser le baiser, mais cette enveloppe qu’il me tend et sa manière d’être pressé de me l’offrir me fait me reculer et plisser le regard interrogative. Une fois enlever les autres bouts de papiers qui étaient bien enfoncés dans l’enveloppe, je me pinçais les lèvres entre elles pour ne pas lui montrer trop vite ce qui me traversait l’esprit. Je trouvais, le coeur léger, qu’il avait pris une décision tellement excellente. Et par là, je parle du lieu de nos vacances et du moment de les prendre. Tout était parfait. Je me mordilles la lèvre inférieure à sa phrase et je relève le regard vers lui. Je finis donc par lui dire, tout en voulant garder, très difficilement mon sérieux « Si tu réussis à te séparer pendant si longtemps de ta maîtresse, je crois que je pourrai bien trouver des vêtements assez chauds pour t’accompagner ! » Puis je rigole. Sa maîtresse est le petit nom affectueux que je donne très souvent à son boulot qui lui prend tellement de temps et d’énergie.

Je range les places et la totale à nouveau dans l’enveloppe que je referme précieusement, puis je viens dans ses bras et je lui dis après un baiser « C’est parfait monsieur Peñali ! Mais dites moi … » Je me fais taquine et enjôleuse « … fut un temps où nous n’avions pas besoin de vêtements chauds pour se réchauffer vous et moi ! Est-ce que vous vous feriez vieux ? » Puis je rigole m’attendant à une représaille de sa part ! Mais il n’a pas beaucoup le temps que mon gros loup, Baggle, arrive avec le pas lourd, le poil totalement défait, comme si il venait de se réveiller. Je quitte alors les bras de mon mari pour me mettre à genoux et accepter dans un rire une grosse léchouille sur la joue de mon bébé ! Moi, je lui flatte le museau et lui demande en rigolant comme si il pouvait me répondre, mais plutôt à l’attention de mon mari « Alors tu as été sage aujourd’hui, tu n’as pas grogné ? » Puis je lève le regard amusée vers le maitre de maison.

« Moi il faudrait juste que je prévienne Shay, je vais la laisser gérer la boite pendant notre absence. »  J’avais l’impression d’être une gamine à qui on a offert la dernière poupée à la mode. Ce voyage ne pouvait pas mieux tomber dans un sens, j’étais heureuse de ne pas être présente pour les fêtes, de ne pas avoir à penser à la famille que nous n’aurons pas. Nous ne devrons penser qu’à nous et à nous seuls. Le programme quel qu’il soit sera formidable à mes yeux. Depuis le jour de notre mariage, Nate a toujours été le premier visage que je voulais voir en me couchant, le seul homme dont j’aimais que les bras s’enroulent autour de mon corps. Lorsque nous nous sommes séparé un moment, je me sentais tellement perdue et abandonnée, comme si on m’avait tout simplement coupé d’une partie de moi-même. Mon mari est celui qui me connait par coeur, qui connait mes peines et mes joies. Et surtout il est le seul à savoir comment vraiment me rendre le sourire, la preuve en est  ce voyage. Une sorte de renouvellement de nos voeux d’ailleurs. Une manière de montrer qu’on est pas que routine, on est toujours ces animaux sauvages qu’on tente d’apprivoiser l’un l’autre, de temps en temps câlin et la seconde d’après prêt à sauter à la gorge. On s’aime, on se déchire, mais je sais qu’il sera toujours là pour moi.

Mes bras s’enroulent autour du cou de cet homme qui me rend toujours aussi folle. Il est passionné et tellement à vif, j’aime le sentir. Quand je suis contre son corps, je m’y love comme si nous étions fait pour être ainsi, si proche, comme deux pièces d’un même puzzle qui s'emmêle parfaitement pour faire un tout ! Je passe mes mains froides dans son dos sous son tee shirt et je rigole légèrement en lui disant « Oh je ne demande pas mieux qu’on réapprenne ! Et d’autant plus si tu comptes m’en donner un avant goût en soirée ! » Je me rapproche encore de lui, des quelques millimètres qui séparent encore nos deux corps, mais le chien, Baggle, se décide à venir dire bonjour à ce moment-là. Alors pas de bisou pour mon homme, juste un gros câlin pour ma grosse boule de poil !

Mais je sourie quand j’entends que mon homme à, encore une fois, pensé à tout. Et Chris, je l’adore, il est un peu comme mon frère également. Et je suis d’autant plus contente que entre Baggle et lui, c’est l’amour fou. Je sens que je vais revenir et mon gros toutou aura pris deux trois kilos. Je plisse par contre le nez quand il parle de mettre des caméras partout et je rigole en me relevant pour laisser le chien repartir vaquer à ses occupations « Oh non pas de vidéos, je n’ose même pas imaginer ce qu’on pourrait y voir. » Je rigole bien sûr, j’ai aucune peur de Chris. Je sais qu’il est très respectueux de nos affaires, mais ça me fait bien rire en tout cas.

« Si tu me prends par les sentiments. Va pour le verre et le programme. Mais je reviens, je vais me mettre à mon aise ! » Je file à la salle de bain, j’enlève les vêtements que j’avais enfilé pour aller au travail, puis j’enfile un petit short et un tee shirt. J’aime être  à mon aise pour me placer dans ses bras et rêver à notre très proche, futur voyage. Je me regarde dans la glace, je remets ma chevelure comme il le faut et je le rejoins au salon. En entrant dans la pièce, je dis pour lui envoyer un petite pique, agrémentée d’un clin d’oeil pour lui montrer que c’est juste pour l’ennuyer « J’avais presque oublié que tu étais l’homme parfait mon amour ! »