Fonce dans le tas Gloubinours ! ** Finn

Fonce dans le tas Gloubinours !

Il est un peu moins de huit heures quand j'arrive devant la porte de chez mon frère. Cela fait une éternité que je n'ai pas été aussi matinale et aussi en forme. Armée de ma paire de basket, de mon sac à dos et de mon jogging je suis sur les starting block. Mon casque sur les oreilles Naâman me prodigue ma bonne humeur quotidienne et je sautille sur le perron avant de frapper. Sans même attendre une réponse je pénètre à l'intérieur. Je suis sur le point de crier un "c'est moiiii" lorsque je me souviens que tout comme moi Finn vit en colocation. Je dépose donc mes affaires dans l'entrée et comme personne ne semble avoir remarqué ma présence je me dirige vers la chambre de Finn. A nouveau je toque doucement et ouvre la porte. Mon cadet ne semble pas être encore levé, ni même réveillé. Bon d'accord je dois vous avouer quelque chose. La veille j'avais dit à mon frangin que je passerais chez lui seulement à neuf heures mais je mourrais d'envie de lui faire une surprise de ce genre. Comme au bon vieux temps. A pas de loup je m'avance en murmurant un petit « Fiiiiinn, ouhou réveilles-toi. Il est temps de laisser partir Selena Gomez. » Quand il était encore ado la jeune-femme était son fantasme et je m'en amuse toujours autant. Dans un petit rire je dépose tendrement la main sur l'épaule de Finn. Quand il bouge enfin et réalise ce qu'il se passe - parce que je ne suis pas aussi cruelle que vous le pensez - je lance un grand « SURPRIIIIIISE ! » Puis sans ménagement je m'écroule sur lui. Fière de moi je ris à nouveau plus franchement cette fois-ci. Dans une roulade je prend la place à coté de Finn et me glisse sous la couverture une seconde pour le serrer contre moi en guise de salut. « Je t'ai manqué ? » je demande innocemment.

« J'espère que t'es en forme je nous ai prévu un itinéraire de fou ! » je raconte une fois que j'ai enfin laissé Finn se lever, respirer, se doucher et se préparer. Comme je suis une sœur géniale j'ai pendant ce temps préparé un petit dejeuner de compétition avec œufs, fromage, brioche, fruits, de quoi affronter une grande journée. Parce qu'aujourd'hui est un grand jour, celui de la plus grande randonnée faîtes entre frère et sœur. « Six heures de marche nous attendent, j'ai imprimé la carte du circuit que j'ai choisi. Si j'ai bien tout compris on va faire une boucle autour de l'île. Ça va grimper un peu mais nous permettre de voir des panorama de fou. » Sans m'arrêter je continue « il ne faut surtout pas que tu oublies tes lunettes de soleil et la crème ! Le soleil va taper en hauteur. Oh et si tu as une casquette ou un chapeau. Tu as gardé le magnifique sombrero de ta fête d'anniversaire » je plaisante inarrêtable. Ça va être une grande journée. J'ai déjà hâte d'y être !
 

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Ça lui arrive de faire la grasse matinée, comme bien des gens, il aime bien profiter de ces moments où il dort à poings fermés, sans possibilités de se faire réveiller, sans se lever pour retomber dans le monde réel, il profite de ses rêves, même des cauchemars parfois étranges. Mais tout ceci prend fin lorsque Tess se pointe plus tôt que prévu et qu'elle décide de le réveiller de la pire des façons, en hurlant presque dans la pièce de sa chambre afin de bien faire savoir qu'elle est présente et qu'il est temps de se lever pour commencer une nouvelle journée. Il grogne légèrement, sursautant même lorsqu'elle s'écroule sur lui, il peine à ouvrir les yeux pour réaliser la situation, qu'il vient de sortir de son sommeil, de son confort. Il se passe les mains sur le visage. « Comme toujours, voyons. » Ils n'ont jamais été très proches, mais depuis un moment, ils essayent de rattraper tout ça, le temps perdu, entretenir une véritable relation entre un frère et sa sœur, ce n'est pas toujours évident, mais ils s'en sortent plutôt bien jusqu'à présent. Il hoche doucement la tête, il a juste besoin de reprendre ses esprits et il sera fin prêt pour la journée, il a toujours été quelqu'un d'énergique, même si présentement, il semble montrer le côté paresseux de sa personnalité, qui au final, ne ressort que très rarement. Il va se préparer, il rejoint ensuite sa sœur dans la cuisine. « Ça sent bon! » Lance le Gallois en pénétrant dans la pièce, il s'installe à la table et il commence à manger ce qu'elle a cuisiné. « Six heures, rien que ça ? » Il espérait quand même qu'elle avait prévu des pauses, parce qu'il a beau être en forme, il a certaines limites, cela dit, il a tout de même hâte de découvrir l'endroit qu'elle n'a pas cessé de lui parler. « J'ai une casquette va, t'inquiète, j'ai déjà tout prévu moi aussi. » Finn continue de manger tout en réfléchissant à la journée de folie qu'ils vont vivre. « Tu n'as pas peur qu'on ait envie de s’entre-tuer à la moitié de la journée ? » Avec le soleil qui tape, la fatigue, les nerfs peuvent rapidement lâcher et tout faire éclater.

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Rien de mieux pour attaquer la journée qu'un bon p'tit dej. Même si je n'ai jamais été une grande cuisinière c'est avec grand plaisir que je prépare à manger pour Finn. Il est mon frère après tout, je me dois d'être attentionnée pour lui et puis c'est ma façon de me faire pardonner de l'avoir réveillé aux aurores. Quand mon cadet me rejoint il a l'air enchanté par le festin que je lui ai concocté et rien que pour voir son air ravi je me dis que je pourrais me prendre au jeu plus souvent. Cuisiner fait parti de mes bonnes résolutions tous les 31 décembre et tous les ans j'abandonne l'idée au bout d'à peine un mois. Il y a des choses comme ça qui ne changeront jamais...
Toute excitée j'expose notre programme de la journée à Finn qui semble beaucoup plus inquiet que moi. « Six heures, rien que ça ? » Je hoche la tête enthousiaste. « Tu es aussi sportif que moi, ça va bien se passer. En soi le parcours est un peu long mais pas très compliqué et je nous ai prévu une escale dans une auberge pour le déjeuner, tu vas adorer l'endroit. » C'est aussi pour avoir le temps de se pauser un peu en début d'après-midi que j'avais prévu notre départ aussi tôt. Rassurée par le fait que le jeune-homme soit bien équipé pour la journée, je vérifie aussi d'un coup d’œil de haut en bas sa tenue pour la randonnée. Parfaitement adéquate ! Il faut dire que nous avions l'habitude de beaucoup marcher au Pays de Galle il y a tellement de belles choses à voir chez nous. Nous crapahutions de partout lorsque nous étions gamins et avions été élevés à la bonne école avec papa et maman.  « Tu n'as pas peur qu'on ait envie de s’entre-tuer à la moitié de la journée ? » A aucun moment je n'avais songé à cette éventualité et je hausse les épaules. Toujours positive et adepte de l'humour noir je préfère prendre les appréhensions de mon frère à la rigolade. « Au pire si t'es trop chiant je te pousserais du haut d'une falaise » je souris. En vérité je savais que tout allait bien se passer. Je me connaissais assez bien. Lorsque j'étais agacée ou en colère je savais me maîtriser de sorte de ne gâcher l'humeur de mes proches si je le voulais. De plus il en fallait beaucoup pour me pousser à bout. Lorsque l'on travaille dans l'animation la patience est la plus grande des vertus. « Dans tous les cas tu ne pourras pas être plus insupportable que certains touristes que j'ai connu. Quant à moi je vais faire des efforts. » Cette journée est un peu un test pour nous justement et une façon de mieux apprendre à nous connaître dans tous types de situation.
Voyant l'assiette de Finn vide je le motive d'un « prêt ? » Je le suis ensuite dans le couloir pour qu'il enfile ses chaussures, sa veste, sa casquette puis son sac à dos. Pour l'instant je reste plutôt silencieuse. Je sais que Finn a besoin de calme pour bien se réveiller je ne veux pas le noyer de paroles dès maintenant, bavarde comme je suis. C'est seulement arrivés en bas de chez lui que je lui explique : « le chemin commence à seulement dix minutes à pieds de chez toi. Comme ça pas besoin de prendre de voiture ou quoi que ce soit. » Motivée je lui emboîte le pas, prête pour la grande aventure.
 

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Il est toujours heureux lorsqu'on cuisine pour lui, il a pris cette habitude avec leur maman qui prenait un plaisir à lui concocter de bons petits plats dont le petit déjeuner. Il lui arrive de jouer les enfants gâtés pour cela, parce qu'il adore la nourriture, alors, il se permet, surtout qu'il n'est habituellement pas ce genre de personne qui profite des autres, cela dit, tout le monde aime bien se faire gâter de temps en autres, non ? « Ah, bien si le déjeuner est compris alors, c'est une bonne motivation ça. » Gourmand ? Certainement. Il est bien connu pour cela et il n'a aucune honte. Il vit une très belle histoire d'amour avec la nourriture et l'avantage dans tout cela, c'est qu'il ne prend jamais un gramme, il bouge constamment, il n'a pas le temps d'engraisser et donc, il en profite de manger comme un goinfre, même si certains aliments ne sont pas forcément délicieux pour la santé, mais bon, tant pis. « Ça pourrait aussi bien être moi, tu sais. » Lance-t-il aussitôt pour lui répondre, mais toujours avec un certain ton pour éviter que cela ne soit pris trop au sérieux, il ne faudrait quand même pas qu'ils aient déjà envie de se taper dessus, alors qu'ils ne sont toujours pas partis en randonnée. Il termine de manger après un moment, il est bon pour quelques heures, bien que la marche creuse l'appétit, il allait pouvoir profiter du paysage et de la journée aux côtés de sa sœur aînée. « T'inquiète, ça va aller. » Il n'aime pas jouer les colériques, Finn, c'est plutôt le genre joyeux luron, mais oui, il peut s'énerver, comme à peu près tout le monde sur cette planète, cela dit, il préfère éviter quand même. Il hoche la tête, il va faire un dernier tour à la salle de bains et il va ensuite se vêtir et il ferme la porte à clé, fin prêt à partir pour l'aventure. Finn la suit, ils commencent donc à marcher vers la destination. Il reste silencieux durant un moment et il lève les yeux vers le ciel pour admirer les nuages qui se dispersent peu à peu dans le ciel. « La maison te manque ? » Simple question comme ça, il a envie de savoir si la maison lui manque, si elle regrette d'être partie aussi rapidement ou pas.

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L'estomac plein nous sommes fins prêts. Finn et moi nous ressemblons pas mal là-dessus ; il faut nous mettre dans de bonnes dispositions avant de faire quelque chose et lui comme moi sommes à la fois très gourmands et très sportifs. Pour rassurer mon frère je lui fais part de chacune de nos étapes et alors que nous sommes en bas de chez lui je sens à ses paroles qu'il est prêt à affronter cette journée. Depuis son arrivée à Island Bay je lui propose régulièrement des activités comme celle-ci pour que nous puissions passer un peu de temps ensemble. Nous sommes encore un peu trop pudiques pour faire simplement une soirée télé à discuter ou un restau. Partager des aventures, des découvertes et des imprévus, c'est plus notre truc. Je crois que nous nous ressemblons plus que ce que nous l'imaginons.

C'est d'abord en silence que nous entamons notre périple. Pour l'instant le chemin est plutôt cool. Il nous permet donc de discuter tranquillement et c'est Finn le premier à se lancer. « La maison te manque ? » Tandis que nous marchons cote à cote je me tourne vers lui pour lui sourire. Mon cadet essaie de sonder mon âme et je le comprend. Il est vrai que je ne parle pas souvent de moi-même de ma décision soudaine d'avoir quitté la maison familiale. « Quelquefois oui. Il m'arrive d'être nostalgique. » Je ne peux pas mentir. Pas là-dessus. Pas à Finn. Je l'ai abandonné plus jeune, je lui dois au moins la vérité. « Mais je ne regrette pas d'être partie et je pense avoir fais le bon choix. Mon avenir n'était pas dans notre petite ville natale, j'avais besoin de vivre de nouvelles aventures, de découvrir le monde. Peut-être de fuir pour mieux me retrouver. »  Je m'arrête une seconde pour le regarder. « Je suis juste désolée que les choses se soient faîtes aussi... brutalement. » Souvent je me demande comment à du être le quotidien de Finn à la maison pendant cette période de sa vie. Ses deux aînés se sont envolés d'un coup et il a du rester totalement impuissant face à ça. Jamais je n'ai osé lui demander comment c'était. Sûrement ai-je trop peur de l'entendre me dire qu'il m'en voulait profondément. Encore aujourd'hui quand je rentre au Pays de Galles avec mes parents il y a une petite distance. Rien de bien méchant mais je la ressens. Avec Finn j'essaie de faire les choses bien depuis qu'il est arrivé à Island Bay. « Et toi ? Comment tu te sens ici ? » je lui demande à mon tour. Chaque fois que je vois mon frère j'essaie de suivre ce qu'il se passe pour lui en Nouvelle-Zélande. Ce n'est pas toujours facile il est très secret mais c'est important pour moi qu'il s'acclimate. J'aurais l'impression d'avoir tout foiré s'il ne se sentait pas bien à Island Bay.
 

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Il n'avait jamais osé lui poser la question, surtout après son départ précipité de la maison, alors que Finn n'était qu'un pauvre adolescent, et d'ailleurs, c'est toujours le cas, il a parfois tendance à se comporter comme un enfant qui n'a mentalement pas grandi, cela lui arrive d'avoir certains comportements qu'un adulte ne devrait pas avoir. Il ne sait pas vraiment ce que ça fait de payer des factures, à part pour son téléphone portable, il n'y connaît pas grand-chose en facture d'électricité ou encore les impôts, non pas qu'il ne les paye pas, mais ce sont habituellement sa mère qui les fait, ça sauve du temps, mais également, il est certain de n'avoir rien oublié et que tout est en règle. Alors, lui, oui, ça lui arrive encore, parce qu'il ne veut pas se détacher de ses origines, ni de sa famille, qui est importante à ses yeux, c'est important de savoir d'où il vient et parce qu'il est habitué à la neige aussi. Finn l'écoute parler, lui dire qu'elle ne regrette pas d'être partie, alors que Finn lui en voulait, mais il ne dit rien, il ne fait que tendre l'oreille. Il peut comprendre d'une certaine manière, avec la mort de leur frère aîné puis le fait qu'il n'y ait pas beaucoup d'opportunité d'emploi en ville. Il baisse légèrement la tête, il ne veut pas partir, ni commencer un débat, après tout, ils ne peuvent pas revenir en arrière, ils ne peuvent pas sauver leur frère de l'armée, parce que c'est ce que papa voulait, il voulait l'aîné dans l'armée, qu'il soit comme lui, mais résultat, cela lui a coûté la vie. Il se racle la gorge, haussant les épaules. « Ça va, c'est super, la neige me manque, les sports d'hiver, je veux dire, ça manque un peu de magie. Mais je m'en sors. » Il soupire légèrement. « D'accord, je vais te dire un truc, mais ne le dis pas à nos parents, puis ne hurle pas non plus, ok ? » Parce que même à son âge, il ne veut pas que ses parents débarquent pour lui faire la honte et de le ramener de force à la maison, parce que leur père serait bien capable de se pointer avec une armée juste pour ça. « Je fais des combats illégaux derrière un bar. » Ça le soulage de pouvoir lui en parler, de le dire à quelqu'un de confiance.

Fonce dans le tas Gloubinours !

C'est la première fois que je parle des raisons de mon départ avec Finn. Le sujet avait toujours été tabou. Il faut dire qu'à l'âge d'à peine vingt-trois ans j'avais abandonné mon cadet à la maison familiale. Lui comme moi nous savons que c'était en grande partie pour fuir. Pas le quotidien comme tout adolescent mais fuir le chagrin suite à la mort de William, notre frère. Nous parlons très peu de lui encore aujourd'hui. Si mon deuil est fait, son souvenir est beaucoup trop lié au sentiment de culpabilité que j'ai d'avoir laissé Finn. Pourtant j'aimerais parfois lui raconter les bons moments qu'on avait vécu tous ensemble. Finn était jeune, il se souvient moins bien de notre aîné que moi et c'est dommage de ne pas pouvoir l'évoquer sans malaise. Nos parents quant à eux refusent de prononcer son nom et c'est une véritable torture. Nous sommes tous littéralement coincés et j'ai de plus en plus de mal à supporter cette situation à la maison. Avec Finn en revanche j'essaie de réparer mes erreurs pour pouvoir faire en sorte qu'un jour on se confie tout. C'est dans ce but que je répond à sa question franchement. A mes révélations je le vois seulement baisser la tête et ne parviens pas à décrypter ses émotions. Malgré tout comme il ne semble pas fermé à la discussion je lui demande à mon tour comment il se sent en Nouvelle-Zélande. Sa réponse me fait plaisir. Elle reste assez évasive mais je le sens sincère, Finn est bien ici. Tendrement je le prend par les épaules. « Je te promet que l'an prochain on retournera au ski ensemble. » Les sports d'hiver me manquent souvent à moi aussi.

« D'accord, je vais te dire un truc, mais ne le dis pas à nos parents, puis ne hurle pas non plus, ok ? »  Sur mes gardes tout à coup je défais de mon étreinte pour pouvoir regarder attentivement Finn et stoppe d'ailleurs notre marche. « Ok » je promet machinalement. Il faut dire que je ne crie jamais alors je ne prend pas beaucoup de risques. La seule fois où ça m'est arrivé c'était avec Teddy à la fin de notre histoire. Quant à répéter nos secrets aux parents ça ne me viendrait même pas à l'idée. « Je fais des combats illégaux derrière un bar. » Ce n'est pas la colère qui vient alors m'envahir mais une profonde inquiétude. « Des combats ? De boxe ? » je demande confirmation. On peut dire que je ne m'attendais pas à une telle révélation. Perplexe et avant de tirer n'importe quelle conclusion ou jugement je préfère chercher à comprendre. « Pourquoi ? » Beaucoup de questions commencent à se bousculer dans ma tête, c'est plus fort que moi, mais je reste calme. « C'est comme ça que tu vis, enfin je veux dire que tu gagnes de l'argent ? Et la danse ? »
 

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Bien sûr, l'hiver ici n'est pas comme dans leur pays nordique, la neige n'arrive pas jusqu'au sol et jamais elle ne reste sur le ciment, depuis qu'il est là, il n'a jamais vécu une seule dose de neige, sauf dans les montagnes, il n'y a que là-bas qu'il peut se ressourcer et retrouver un peu le Pays-de-Galles, et encore, ça ne sera jamais la maison. Il ne retourne jamais chez eux, ça coûte un bras de voyager jusqu'à leur petit village, sans compter le nombre d'heures en avion. Il l'a fait une fois, il avait ramené Nina avec lui, mais ça fait plus d'un an maintenant et il ne va pas nier que ça lui manque, mais il savait qu'en restant là-bas, sa vie se transformerait en carrière militaire ou en vendeur de bétail, des métiers qui ne l'ont jamais intéressés. Certes, à Island Bay, les choix de carrière restent limités, mais l'avantage c'est que Wellington n'est qu'à quelques kilomètres à peine d'où il vit en ce moment, laissant place à plus de possibilités. Finn hoche doucement la tête, ça pourrait sûrement être cool de pouvoir faire du ski avec sa grande sœur, ils partagent ça dans la famille, ça coule dans leurs veines, le sport est en eux, comme leurs parents. Après tout, sa maman était aussi championne en danse, tout comme Finn, mais il a arrêté d'y croire, au départ, ce n'était qu'une question d'argent, puis finalement, il a complètement changé son orientation. Cette passion est toujours en lui et il ne compte pas s'en défaire, il continue de pratiquer de temps en autre. Quoi qu'il en soit, c'est l'heure des confidences, ça le soulagera en partie, mais rien qu'une petite partie en lui. « Ouais, on peut dire ça. Je dirais plutôt sans gant de boxe, tu vois. » À la dure ? Comme on voit dans les films, il la laisse s'imaginer les scènes. Finn hausse les épaules, pourquoi, voilà, au départ, ce n'était qu'une question d'argent, mais il ne s'est pas arrêté depuis tout ce temps. « Je n'en sais rien, oui, pour remplir mon compte de banque et peut-être aussi pour cette adrénaline.. Je n'ai pas arrêté la danse, enfin, pas complètement. C'est compliqué. »