into the wood - dean

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Into the wood
Lorena & @Dean Wilkerson

Lorena a parfois encore du mal à réaliser qu'elle a bel et bien un frère sur cette planète. Cette histoire est dingue. Pendant 25 ans, elle a été gardé dans l'ignorance totale de l'existence de Dean. Jamais son père et sa mère ne l'ont évoqué et elle a uniquement découvert parce qu'il a réussi à la retrouver. Elle lui en est très reconnaissante malgré un début chaotique dû au choc de cette annonce. Depuis, ils ont appris à se connaître, doucement, en prenant leur temps et elle l'apprécie un peu plus chaque jour qui passe. Ce weekend, ils ont décidé de le passer ensemble et quoi de mieux pour se rapprocher de son frère que de partir hors de la ville et d'aller camper rien que tous les deux. Elle n'a pas fait ça depuis des années. Son père l'emmenait parfois camper près d'un lac quand elle était plus jeune, ils dormaient à la belle étoile, manger des marshmallows grillés au coin du feu avec juste la lune et les flammes pour les éclairer. La belle époque. Elle doit avouer qu'elle est impatiente de revivre ce genre de moment complice avec son frère. Elle a réussi à avoir ces deux jours de repos à l'hôpital pour profiter pleinement de ce weekend. Elle se lève de bonne heure, presque à l'aube, pour finir son sac à dos et s'assurer de ne rien oublier. Quand elle est certaine d'être fin prête, elle s'empresse d'attraper ses affaires et de se rendre chez Dean qui vit juste à côté de chez elle. Elle frappe doucement à la porte pour ne pas réveiller Chloé qui doit surement encore dormir et quand le visage de son frère apparaît dans l’entrebâillement de la porte, un grand sourire se dessine sur ses lèvres. "Prêt pour l'aventure?" Elle est impatiente de prendre la route mais surtout de passer ces deux jours en compagnie de Dean. Ils ont tellement de temps perdu à rattraper, tellement de choses à apprendre l'un sur l'autre. Maintenant qu'elle l'a dans sa vie elle se sent beaucoup mieux. Le cocon familial a toujours été très tendu et encore plus depuis la mort de son père alors avoir Dean qui débarque et qui se préoccupe réellement d'elle, ça lui fait un bien fou. Il tient à elle, elle le voit et elle tient également beaucoup à lui. Elle a toujours rêvé d'avoir un grand frère et c'est désormais le cas. "Je suis pas sûr d'avoir pris tout ce qu'il faut, ça fait des années que je n'ai pas campé mais j'ai la tente, c'est le principal, je crois ?" Un petit rire s'échappe de ses lèvres tandis qu'elle hausse les épaules. Elle a probablement oublié certaines choses indispensables mais elle ne doute pas que son frère y a pensé. Et dans le pire des cas, ils se débrouilleront. Une fois qu'il l'a rejoint à l'extérieur, elle s'installe sur le siège passager et attrape la carte en main pour repérer l'endroit où ils vont séjourner avant de relever la tête vers Dean en grimaçant. "On met le gps? J'voulais me la jouer à l'ancienne mais c'est du chinois cette carte..."

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Cela faisait quelques semaines qu’ils avaient planifié leur escapade entre frère et sœur. Dean n’arrêtait pas de saouler Chloé avec ça, à longueur de soirée. Tellement que la jeune femme languissait que ça ait lieu, mais pas pour les mêmes raisons enthousiastes. Elle le pardonnait néanmoins, parce qu’elle savait que ce moment présentait beaucoup d’importance pour son homme. Il avait grandi sans connaître ni son père, ni Lorena. Et maintenant il aspirait à rattraper le temps perdu. Une entreprise qui n’avait pas été gagnée d’avance loin de là, puisque devant la vérité, la jeune Caldwell l’avait rejeté de façon assez violente. Normal en même temps... il s’y était préparé mais le vivre fut extrêmement douloureux. Il devait accepter ce que sa petite amie lui disait assez sagement sur le sujet. Ils ne devaient pas être au même stade de l’acceptation et il fallait laisser le temps à Lorena de se relever et d’avancer. Ca ne servait à rien de brusquer, au contraire.

L’initiative de ce week-end en escapade était venue comme ça naturellement après l’une de leurs entrevues. Et Dean sentait déjà l’adrénaline le posséder. Il aimait l’aventure. Ca le mettait dans tous ses états. La veille, Chloé avait bien eu du mal à le calmer. Et malgré leur séance de câlins très animée, Wilkerson ne ferma pas l’oeil de la nuit. Il avait déjà des tendances insomniaques, autant dire qu’il était habitué. Il se leva une bonne heure avant, en pleine forme, subjugué par les nerfs et par l’envie de s’éclater. Il prépara tout ce qu’il fallait. Et il avait tout. Des couvertures en passant par la trousse de secours, la nourriture, les vêtements. Ces derniers étaient rangés de manière très ordonnée dans son sac. On voyait là son côté militaire et sa nette propension à la rigueur. En une demi-heure il termina de boucler les affaires et retourna dans la cuisine pour prendre son petit-déjeuner. Il s’occupa ensuite en mettant de l’ordre dans la maison. Chloé avait décidément tendance à être bordélique ! Elle dormait profondément en tout cas.

Il entendit frapper à la porte, discrètement et fonça comme s’il s’agissait du Père Noël. Difficile de cacher son sourire. Il était plus qu’heureux. Il hocha frénétiquement la tête quand elle lui demanda s’il était prêt. Plus que jamais oui. Il ne pouvait se départir d’un franc sourire. Personne n’aurait pu se douter qu’il avait fait une nuit blanche. Ils se firent la bise, puis Dean éteignit les lumières, accorda un dernier câlin à Felix, et sortir de la maison, en prenant le soin de fermer à clé. Quand Lorena lui parla de ses affaires, Wilkerson relativisa d’entrée.

- Les miennes sont dans le garage. Mais ne t’en fait pas, s’il te manque des choses, je te dépannerais !

Il ouvrit la porte du garage et en ressortit, chargé comme un soldat qui part en expédition. Il plaça tout dans la voiture de Lorena. Ils avaient décidé de prendre la sienne, celle de Chloé étant petite - et sacrée, soit dit en passant - et Dean ne disposant que d’une moto. Une fois à bord du véhicule Lorena sortit la carte et laissa tomber rapidement. Elle parla même de GPS. Dean regarda le bout de papier et sortit une boussole qu’il avait autour de son cou.

- Forcément ! Il te manque de quoi la déchiffrer. La boussole est à la carte ce que Bonnie est à Clyde ! Regarde, je te montre... on est ici. Il faut positionner la carte dans le bon sens. Ensuite, avec la boussole tu regardes comment ça pointe. Là c’est le nord. On va... ici... pas besoin de GPS, regarde... on prend cette route, puis celle-ci et ensuite ce chemin. On continue jusque là et on est arrivés.

Il était patient et avait cette capacité à bien expliquer et démontrer les choses. Dean s’avérait très débrouillard. Mais jamais il ne s’en servait pour paraître hautain. Sur le ton de la plaisanterie il donna carte et boussole à Lorena et lui dit :

- Bon j’ai mémorisé le trajet, donc tu peux déstresser copilote ! Par contre, je veux bien que tu mettes la musique tiens ! Il démarra le moteur, recula et ils se mirent en route.

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Into the wood
Lorena & @Dean Wilkerson

Lorena va pouvoir souffler, s'éloigner un peu de sa vie mouvementée des cinq derniers mois et du bordel dans lequel elle s'est foutue sentimentalement parlant. Alex, son beau-père a décidé de divorcer de sa mère et de s'installer ici. Il bosse désormais avec elle à l'hôpital tout comme son ex petit ami, Rayan. Et ces deux-là étaient meilleurs amis quelques mois plus tôt avant que tout ne vole en éclat. Lorena a le cul entre deux chaises c'est le cas de le dire, elle ressent des choses pour les deux et elle n'a aucune idée de ce qu'elle veut, ni de ce qu'elle doit faire alors quoi de mieux qu'un weekend avec son grand frère au beau milieu de la forêt ? Elle n'aura pas à se soucier de quoique ce soit hormis de se faire dévorer par une bête sauvage pendant la nuit mais ce n'est qu'un détail. A cette pensée, elle se dit qu'elle devrait arrêter de regarder tous ces films d'horreur qui finissent mal histoire de ne pas psychoter toute la nuit sous la tente même si la présence de son frère est rassurante. La jeune interne sait que ce petit weekend va forcément lui rappeler les moments passés avec son père mais elle se sent désormais prête à en parler ouvertement avec Dean s’il le souhaite. Elle y pense encore énormément mais elle fait son deuil, elle continue à vivre et ses proches y sont pour beaucoup. Elle a réussi à sortir de cette solitude dans laquelle elle s’était enfermée grâce aux personnes qu’elle a rencontré depuis qu’elle vit à Island Bay. « Je pars avec Indiana Jones, c’est rassurant » plaisante-t-elle en lui adressant un grand sourire. Il semble savoir parfaitement ce qu’il fait, Lorena quant à elle n’a pas fait ça depuis très longtemps alors elle aurait probablement oublié certaines choses. « Wow. Ah ouais, toi tu fais pas les choses à moitié » qu’elle lâche quand elle le voit sortir avec toutes ses affaires du garage et elle s’empresse d’aller l’aider à charger la voiture.

Installée sur le siège passager, Lorena s’attaque à la carte sans grande conviction. Elle n’a jamais su lire une carte et encore moins la déchiffrer. Elle n’en est pas fière mais elle utilise, comme tout le monde, le gps à chaque fois qu’elle se rend quelque part ce qui n’aide pas à savoir se débrouiller quand on a que la version à l’ancienne sous la main. Dean ne l’entend pas de cette oreille et décide de lui expliquer comment lire et comprendre une carte. Une boussole ? Un air désespéré sur le visage, Lorena regarde l’engin comme si on venait de lui sortir une momie d’un sarcophage. Elle n’est même pas sûr d’en avoir déjà eu une en main, de boussole. Avec ses explications on ne peut plus claire, la jeune interne se sent moins stupide avec le bout de papier sur les genoux et s’intéresse réellement à ce qu’il lui raconte. Elle hoche la tête une fois qu’il énonce le trajet et relève la tête. « T’aurais dû être prof, c’est inné chez toi les explications compréhensibles » Un sourire amicale sur les lèvres, elle rabaisse les yeux sur la carte. « Je dormirai moins bête ce soir » Elle est toujours partante pour apprendre de nouvelles choses. « DJ ça je sais faire ! » Les voilà en route vers un weekend qui s’annonce excellent tandis qu’elle lance une playlist des années 2000 pour les mettre dans l’ambiance et commencer à danser sur son siège en faisant du playback, la boussole lui servant de micro. « Tu connais le coin ? J’veux pas faire ma flippette mais j’risque d’être collante, les bestioles la nuit ça m’a toujours foutu les jetons même si j’adorais aller camper ! Oh ! et j’ai pensé aux chamallow et aux bananes pour nous faire une dégustation de roi sur le feu ! » Et sur ses bonnes paroles, elle attrape un paquet de chips dans son sac qu’elle ouvre avant de plonger sa main dedans. Lorena et la bouffe, une grande histoire d’amour. Elle tend le paquet à son frère. « T’en veux ? Bon et dis-moi comment ça se passe de ton côté ? Le boulot, Cholé… » Un sourire en coin se dessine à l’évocation du nom de la jeune femme parce qu’elle sait qu’ils ont franchi une étape et la jeune Caldwell est curieuse, puis il faut bien tuer le temps sur la route alors autant qu’elle parte à la pêche aux informations sur la vie sentimentale de son frère qui se porte bien mieux que la sienne.

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- C'est marrant que tu me dises ça, parce que ma mère m'a toujours dit que j'aurais du être prof. Et dernièrement, à la caserne, on m'a proposé un poste de formateur. Je n'ai pas encore dit oui ou non, je pense que je vais y réfléchir... même si à mon avis, je ne suis pas fait pour l'enseignement, c'est trop... calme. J'ai besoin d'adrénaline, de bouger, d'aventures... Mais d'un autre côté, il y a Chloé... tu vois ? Et je me demande si pour elle, si on se marie, si on a des enfants, ça ne serait pas mieux que j'ai un métier calme ? Je t'avoue que je suis un peu perdu et que je ne sais pas quoi décider... la réponse finira par s'imposer d'elle-même, je suppose.

Dean avait toujours aimé le danger et c'était pour ça qu'il aimait être pompier. Seulement, s'il faisait ça, c'était parce qu'il menait une vie de célibataire, tout ce qu'il y avait de plus classique. Et puis la belle Chloé Wells avait accepté ce voyage à Paris... ils avaient bu, puis couché ensemble et maintenant, ils se retrouvaient en couple. Pour la première fois depuis de longues années, Dean rentrait chez lui avec une personne aimante qui l'attendait. Même si quand il revenait de sa garde nocturne, à quatre heures du matin, elle pionçait dur sur le canapé, couverte d'un plaid, Félix blotti contre son flanc. Le fait d'éprouver des sentiments et de pouvoir les exprimer, de se sentir aimé en retour, ça n'avait pas de prix et c'était même terriblement agréable. Cela impliquait aussi des responsabilités. On ne perçoit pas les choses de la même façon lorsque l'on a des attaches solides qui se créent. Et Dean parlait de fonder une famille, car dans sa tête, ça restait son plus grand échec. Il vivait encore mal son divorce, le fait d'être éloigné de sa fille. Il aurait aimé connaitre la paternité réellement, ne pas seulement être le géniteur d'un enfant, mais pouvoir le tenir dans ses bras, lui raconter des histoires, l'amener à l'école, lui apprendre à bricoler... des trucs qu'un père fait normalement avec la chair de sa chair. Quand il parlait de ses projets sentimentaux, on sentait que ça importait énormément. Chloé comptait beaucoup pour lui, il affichait une tendresse naturelle dès qu'il prononçait son prénom.

- Sinon, pour répondre à ton autre question, je ne connais pas vraiment le coin, mais c'est ça qui est top ! On va découvrir, partir à l'aventure ! C'est excitant !

Effectivement, il trépignait sur son siège alors qu'il conduisait la voiture d'une manière un peu brusque. Clairement, Dean restait plus à l'aise sur sa bécane ou sur son vélo. Les quatre roues, il savait les conduire mais il ne possédait pas beaucoup de souplesse. Il avait tendance à freiner de manière un peu brusque, et à un peu trop appuyer sur l'accélérateur pour repartir. Pour le reste, il faisait attention, on ne pouvait pas lui reprocher ça. La musique en fond lui plaisait. C'était important de découvrir un peu les goûts de sa soeur. Il ne l'aurait pas imaginée fan des années 2000. Mais la surprise restait plus qu'agréable ! Il en apprenait tout le temps quand ils se voyaient. Il se décida à piquer une chips, tout en imaginant les bons moments qu'ils allaient vivre. Wilkerson commença à sourire et comme Lorena le regardait avec un air un peu surpris, il lui expliqua :

- Tu disais que tu étais flippette c'est ça ? T'es au courant que s'il y a une guêpe dans les parages, je t'abandonne à ton sort, hein ? Je refuse de me faire avoir par une de ses saloperies ! Faudra me protéger ! Je te propose un deal ! Je m'occupe des araignées, des moustiques, des serpents et des ours, toi tu chasses les guêpes ! C'est équitable ! Deal ?

On sentait qu'il n'angoissait pas beaucoup de base. Mais exposer ainsi un point faible le rendait soudainement plus sensible et moins "soldat" qu'on ne pouvait le croire. Dean n'avait aucun problème à admettre ses phobies. Tant pis si sa virilité en prenait un coup aux yeux de certains. Chloé aimait cette partie de lui, parce qu'il était sensible, sentimental, démonstratif. Un peu trop même... Par moments, elle trouvait des prétextes pour éviter qu'il ne la colle trop ou que la situation ne dégénère en moment un peu trop chauds. C'est que Wilkerson avait une sacrée libido !

- Et toi, alors ? J'ai l'impression que quelque chose te tracasse... tu sais, t'es pas obligée d'en parler, mais c'est toujours mieux de vider son sac, ça soulage la conscience. Je sais de quoi je parle. Si tu veux te confier, je suis là, d'accord ?

Dean n'avait pas envie d'insister et de se faire trop intrusif. Mais il voulait aussi montrer à Lorena qu'il était capable de ressentir ses états d'esprit et de lui tendre la main. Après tout, il était son grand frère, s'il pouvait l'aider et la soutenir, il le ferais avec beaucoup de plaisir et non sans fierté.

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Lorena & @Dean Wilkerson

Elle n'est pourtant pas débutante en manière de camping et de virée en pleine forêt sauf que sur ce point elle a toujours laissé son père gérer tout ce qui les entourait. Elle n'a jamais cherché à se servir d'une boussole, à apprendre à lire une carte ou même à faire un feu. Elle regardait son père faire, admirative mais jamais elle n'a demandé à apprendre. Elle a désormais une seconde chance avec son frère, il peut indéniablement lui apprendre et combler ces lacunes. D'ailleurs, plus elle le regarde plus elle voit les ressemblances physiques avec son père. Elle a l'impression qu'il lui a été envoyé au moment où elle en avait le plus besoin dans sa vie, pour ne pas qu'elle se retrouve sans plus personne et elle remercie chaque jour le cadeau qu'on lui a fait, celui d'avoir découvert qu'elle a un frère. « Je comprends, j'ai ce besoin permanent d'adrénaline aussi et j'ai mon compte en bossant à l'hôpital même si c'est encore différent de toi. Je ne risque pas ma vie mais j'ai celle des autres entre les mains tout comme toi. C'est vrai que le poste de formateur t'irait comme un gant mais après il faut que tu le fasses pour toi avant tout. Si tu n'es pas épanoui, que tu ressens le manque d'adrénaline et que tu le fais pour les autres, ça ne fonctionnera pas » Lorena a le sourire aux lèvres qui ne s'éteint pas parce qu'elle voit à quel point son frère est heureux depuis qu'ils ont sauté le pas avec Chloé. Ils sont fait pour être ensemble et ça crevait les yeux bien avant qu'ils le réalisent eux même. Elle espère pouvoir un jour connaître le bonheur d'être à deux, de vouloir construire quelque chose ensemble et de ne s'imaginer avec personne d'autre que son âme sœur. Pour le moment, elle est à l'opposé de Dean, perdue entre ses sentiments pour Rayan et Alex qui se confondent et avec lesquels elle n'arrive pas se démêler. « Je suis vraiment contente pour toi et Chloé, c'est une évidence et t'es plus qu'heureux, ça se voit » Elle a besoin de lui dire à voix haute et elle lui adresse un grand sourire avant de poser sa main sur son bras. Elle grimace ensuite parce qu'elle n'est jamais très rassurée quand elle s'aventure dans un coin totalement inconnu et encore plus en foret pour camper. « Excitant ? Mhh j'vais essayer de voir les choses comme ça sans trop paniquer alors » qu'elle lâche accompagnée d'un petit rire nerveux en découvrant de la bouche de Dean qu'il n'a absolument aucune idée non plus de l'endroit où ils partent à l'aventure. Elle fait mine de réfléchir une minute à son deal afin de lever la main pour taper dans la sienne en guise d'accord. « Ça me va mais tu ne laisses aucune araignée m'approcher ! Entre un médecin et un pompier on devrait pouvoir s'en sortir si l'un de nous se fait méchamment attaquer » qu'elle termine en ironisant bien qu'elle appréhende le fait de dormir au beau milieu de la faune et la flore new zélandaise. Lorena essaye de savoir comment se passe la vie de son frère en ce moment histoire de faire s'écouler les heures de trajet mais ce dernier, à sa grande surprise, lui retourne la question sans répondre à la sienne. Elle fronce les sourcils et hésite un moment à se confier. « Tu me promets que tu me jugeras pas ? » parce qu'elle n'est pas fière de tout ce bordel qu'est sa vie sentimentale. Et Dean a tapé dans le mille, elle a besoin de confier tout ce qu'elle a sur le cœur à quelqu'un. « Pour te la faire courte, je suis sortie pendant plus d'un an avec un de mes titulaires à l'hôpital, Rayan, sans que nos collègues l'apprennent. On a récemment rompu parce qu'Alex, mon futur ex beau père, a décidé de débarquer pour me faire part que ma rencontre avec Rayan n'était pas un hasard et qu'il avait manigancé tout ça. Il avait juste pas prévu qu'on tombe amoureux apparemment.. » Elle marque une pause en soupirant, laissant son regard se perdre quelques secondes sur la route qui défile. « .. j'ai également un passif avec Alex, je te fais pas un dessin.. alors j'suis un peu perdue, déçue, en colère, tout ce que tu veux.. »

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Tout ce qui Dean savait, sur la survie, sur l'orientation, sur comment faire des noeuds, comment chasser si besoin, il l'avait appris par son expérience militaire mais aussi par son adolescence. Il aimait la nature, la verdure, les randonnées. En fait, il se sentait bien quand il était livré à lui-même, parce qu'il voulait se sentir ivre d'adrénaline, en permanence. L'armée n'avait fait que confirmer sa débrouillardise. Dans le désert, difficile de se repérer et de survivre sans prendre des précautions. Certains contrées d'Afghanistan lui permirent aussi de mieux se connaitre, comme quand il avait du passer une nuit entière à faire le guet et à lutter contre la fatigue et l'épuisement, pour attendre des renforts après que son escouade ait été encerclée par les talibans. Des évènements marquants, qui avaient forgé son caractère. Cette escapade, il l'appréciait déjà, parce qu'il savait qu'il allait passer un bon moment avec sa soeur. Et ça comptait beaucoup. Après, il ne la saoulait pas de ses connaissances, il voulait juste partager son savoir, lui apprendre, si elle s'avérait réceptive. Rien de pire pour flinguer un instant pareil, que de faire son Monsieur Je-Sais-Tout. Clairement, ça ne faisait pas partie de son tempérament. C'est d'ailleurs pour ça qu'on lui avait proposé d'être formateur. Sur le papier, c'était intéressant, mais Wilkerson avait besoin de se sentir vivant et rien de tel pour ça que de frôler la mort. A ce moment là, d'ailleurs, il ne pouvait se douter qu'il allait vivre, quelques jours plus tard, une véritable épreuve et que sa vie passerait à un cheveu d'être fauchée. Non, il vivait dans l'insouciance, focalisé sur cette femme à côté de lui, dont il partageait les gènes mais qu'il connaissait très peu, finalement. Il écouta son histoire.

Dean se plongea dans une intense réflexion, à mesure qu'elle faisait un exposé de sa situaiton. Ce que lui racontait Lorena était... wow, on aurait dit un feuilleton télévisé ! Un genre de remake de Dallas, mais pas franchement agréable. Mine de rien, à côté de ça, son divorce passait pour du pipi de chat ! Donc, Lorena avait eu une aventure avec son beau-père ? Ça, c’était... non, elle lui avait demandé de ne pas juger. Alors il devait s’abstenir de tout commentaire là-dessus. Pas évident, surtout pour quelqu'un comme lui qui débarquait un peu dans cette famille. Les Caldwell, on en entendait parler dans les tabloïds, il savait qu'il existait des embrouilles mais jamais il n'aurait pu penser que ça atteingnait ce stade. Il se concentra sur le reste. S’il comprenait bien, Rayan avait été complice d’Alex. En tout cas, au départ. Mais que ressentait-il pour elle maintenant ? Bon il fallait mettre les choses au clair d’un côté. Et commencer par déterminer ce que Lorena en pensait. Même si elle se sentait perdue, la logique voulait qu’elle ait ses sentiments à fleur de peau, ce qui serait très pratique pour faire ressortir ses émotions. Dean avait suffisamment d’expérience terrain pour savoir qu’un choc pouvait déclencher des réactions incontrôlées, un dispositif naturel d’auto-défense. Il allait donc apporter son point de vue extérieur, rationnel, en tout cas il allait s’y efforcer, en restant neutre.

- Ok... hum... je ne juge pas. Même si j'ai un peu de mal à mettre toutes les pièces du puzzle dans l'ordre. Mais il y a une question que je me pose. Qu’est-ce que tu ressens pour chacun d’eux ?

Sa question n'avait probablement aucune réponse claire. Mais pour éviter que Lorena ne culpabilise, il ajouta :

- D'un côté, tu as de quoi être en colère. Je crois que je le serais aussi à ta place. Voire même pire... je ne sais pas comment j'aurais réagi si j'avais découvert que Chloé était en fait envoyée par mon ex-femme pour... enfin bref... je ne connais pas ce Rayan mais il mériterait un coup de pied bien placé, par principe.

Il esquissa un petit sourire, histoire de détendre un peu l'atmophère.

- Je crois que tu as aussi de quoi être déçue... et je comprends que tu avais des sentiments pour Rayan. Et que tu les as toujours, si tu ressens de la détresse. Je ne juge pas, d'accord, je vais juste te dire ce que j'en pense, à mon niveau. Je crois que si pendant autant de temps, Rayan n'a rien dit de l'embrouille, c'est peut-être parce qu'il était sincère dans ses sentiments. C'est con, un mec, tu sais... J'en suis un... j'ai foutu un temps de dingue à déclarer ma flamme à Chloé... et à reparler de cette fois à Paris à l'hôtel où on a...

Oups... trop d'informations. Il s'empressa de poursuivre :

- Mon attitude après, ça n'a pas été le truc le plus fûté... mais alors vraiment pas. Aussi, je peux comprendre qu'il n'ait pas voulu prendre le risque de te perdre, s'il ressentait des choses pour toi. Ca ne justifie pas ses actes, entendons-nous bien, mais ça peut expliquer. Par contre, Alex... lui, faut dire les choses comme elles sont, c'est un connard.

Ca faisait bizarre d'entendre un tel mot de sa bouche. Dean avait toujours beaucoup de respect et évitait d'insulter les autres. Mais là, il trouvait le terme approprié. Leur discussion avait permis d'éviter que le temps soit trop long. Ils arrivèrent sur les lieux, où un parking était sobrement aménagé au pied du parcours de randonnée. Ils se garèrent, puis sortirent du véhicule. Dean récupéra les affaires, afin de mettre les plus lourdes sur son dos. On voyait qu'il était sportif, parce que se trimballer avait tout ça, c'était pas donné à tout le monde. Ils se mirent à marcher, tranquillement, profitant du grand air.

- Tu as l'air de tenir à Rayan... mais je sais que ça n'est pas toujours facile de pardonner. Ma mère m'a parlé de papa, après que j'ai découvert la vérité. Elle disait qu'il n'était pas un homme mauvais, mais qu'il ne fallait pas lui faire de crasse, parce qu'il pouvait devenir impitoyable. Et elle arrête pas de dire que j'ai pas du tout hérité de ce trait. Ca me fait rire, parce qu'elle aussi est rancunière ! Personnellement, j'ai du mal à en vouloir aux gens. Je veux dire... je pardonne facilement, parce que dans le fond, je me dis que la rancoeur ne me fera pas avancer... C'est un peu comme si tu te mettais des chaines et des boulets en métal aux chevilles... j'ai plus forcément envie d'être prisonnier du passé, tu vois ? Après, je crois que la décision t'appartient et qu'il te faudra probablement du temps, un peu comme quand je t'ai dit qui j'étais.

Dean se gratta l'arrière du crâne en y repensant et confia :

- J'avais pas du tout prévu que ça se passe comme ça... je voulais apprendre à te connaitre, voir si je pouvais avoir une place dans ta vie, avant de m'y incruster... je ne voulais pas te faire de la peine. Et tout s'est passé très vite... je n'avais plus rien sous mon contrôle. Maintenant, je me dis que c'est pas plus mal que ça se soit passé comme ça. Parce que je ne suis pas sûr d'avoir eu le courage de tout t'avouer après m'être attaché à toi. J'ai surestimé mes capacités et je pense que Rayan en a fait autant. Vous ne vous voyez plus du tout, je présume ? Il a essayé de s'expliquer ?

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