Oh pauvre bête — Noa&Wes#1

J'ai décidé d'aller me balader dans la forêt de Island Bay aujourd'hui. Je n'ai pas le boulot, je suis donc totalement libre pour faire ce que je veux et quand je le veux. Autant dire simplement que je ne suis pas mécontent du tout.

J'avance dans la forêt tout en soupirant d'aise en sentant la caresse du vent sur ma peau ainsi qu'en sentant les diverses fleurs de la forêt, ça sent divinement bon et c'est magnifique à regarder. Autant dire simplement que j'en profite au maximum.

Alors que j'avance de plus en plus je vois un animal, un petit écureuil en sang à même le sol et je grimace, il y a une branche d'arbre à côté de lui, je comprends bien vite ce qu'il s'est passé. L'animal a dû tomber de son arbre suite à un saut sur une branche fragile et il est tombé puis il a dû se faire attaquer par un autre animal.

J'ai toujours été du genre à aimer les animaux énormément de ce fait voir ce pauvre écureuil dans cet état ça me fend le cœur et je m'approche de lui tout en le prenant dans mes bras tout en lui murmurant des paroles rassurantes comme quoi que je ne lui ferais pas le moindre mal.

Je m'engouffre dans la forêt avec la petite créature dans mes bras quand soudain je vois une femme face à moi. Je reste un moment face à elle surpris de constater que je ne suis pas le seul ici et je vais dans sa direction en affichant une mine inquiète.

« Bonjour Mademoiselle. Excusez moi de vous déranger... Saurions vous où je peux trouver un vétérinaire digne de ce nom ? Pauvre bête est tombée de son arbre et s'est sans doute fait attaquer par un autre animal... Je ne peux définitivement pas le laisser comme ça. » Je dis en grimaçant espérant que cette belle jeune femme saura m'aider à venir en aide à ce pauvre animal...

Je suis une habituée des plages. Le sable, l’océan surtout, ce sont mes éléments. Il y a de cela trois mois, j’ai fait un petit séjour en forêt, avec une collègue de bureau. Cela devait être un gros week end détente dans un village de vacances, cela s’est transformé en parcours de survie. De quoi me dégoûter des arbres, des forêts et des cabanes de bûcheron. Pourtant ce n’est pas le cas. J’ai découvert quelque chose d’intense. Je dirais même inquiétant. J’ai pris mon sac à dos. Il ne s’agit pas de faire une randonnée de plusieurs jours, simplement une grosse balade. Mais ce fameux séjour m’a appris qu’il faut être parée à toute éventualité, ou presque. Non je n’ai pas de toile de tente au cas je me perdrais et passerais la nuit ici. Je n’ai pas l’intention de sortir des chemins balisés. Je dois pourtant avoir une sacrée allure pour que ce type s’arrête et me regarde fixement. Est-ce le satyre du coin ? Je prends appuie sur mon pied en arrière, prête à faire un demi tour. Courir, c’est bien aussi dans ces cas là. Et puis je repère l’animal dans ses bras. Et puis heureusement, il est poli. En fait, il s’inquiète pour l’écureuil dans ses bras. Mais sa question, me laisse presque sans voix. Euh... Un vétérinaire ? Là ? Ici ? Au milieu de nulle part ? Il est sérieux ? Et bien, je pense qu’il faut retourner en ville. Mais je n’ai pas de nom à vous donner. Je n’ai pas de chien ni de chat. C’est le renseignement que j’aurais du mal à lui donner. Quoique... quand je travaillais chez la toiletteuse pour chiens nous avions abordé plusieurs fois le sujet avec des clients. Je dois chercher dans ma mémoire pour retrouver un nom. On m’avait parlé de la clinique Peterson à Wellington. A Island Bay, il y a la clinique du parc. Je fronce les sourcils en regardant autour de moi. Ça fait un bout de chemin pour retrouver la route puis aller là-bas. J’observe l’animal. Pauvre petite bête. J’ai des pansements et du désinfectant dans mon sac, mais je ne sais pas du tout si ça peut convenir.

Je cherche de l'aide tant bien que mal jusqu'à tomber sur une petite brune qui semble aussi surprise que moi de voir quelqu'un ici. Pour le coup j'admets être surtout emballé d'être tombé sur quelqu'un. J'espérais vraiment recevoir de l'aide mais visiblement la fille n'est pas vétérinaire donc on n'est pas dans la merde. Mais à quoi je m'attendais ? Le hasard aurait été de taille si par hasard un vétérinaire passait par là à ce moment précis... "Euh... Un vétérinaire ?" J'acquiesce en fixant mon écureuil dans mes bras "Et bien, je pense qu’il faut retourner en ville. Mais je n’ai pas de nom à vous donner. Je n’ai pas de chien ni de chat." J'acquiesce à nouveau stressé me demandant si cette petite chose va réussir à survivre jusque là...

Je ne saurais dire exactement où se trouve un vétérinaire digne de ce nom pour sauver la vie à cette pauvre bête. Combien de temps me faudra-t-il exactement pour regagner Island Bay et combien de temps encore vais-je attendre pour être servi par un vétérinaire ? Trop de questions dans ma tête "On m’avait parlé de la clinique Peterson à Wellington. A Island Bay, il y a la clinique du parc." J'acquiesce en souriant ravi de cette information qu'elle me donne. "Ça fait un bout de chemin pour retrouver la route puis aller là-bas." A nouveau j'acquiesce quelque peu stressé tout en caressant la tête de l'écureuil pour le rassurer. "J’ai des pansements et du désinfectant dans mon sac, mais je ne sais pas du tout si ça peut convenir." Je réfléchis un moment me demandant si c'est une bonne chose, les médicaments humains ne sont pas forcément bons pour les animaux... Mais si on ne tente rien il va forcément mourir...

« Merci pour votre aide... Je ne sais pas du tout si ça peut lui convenir... Je crois bien que les médocs humains ne sont pas très bons sur les animaux... Vous voulez bien le prendre le temps que je trouve le numéro d'un vétérinaire qui saurait nous dire si on peut tenter le coup ? » Je dis à la fille en gémissant.

Je lui tends alors l'écureuil espérant que l'animal comme la fille ne vont pas paniquer. Je rassure alors l'animal, lui disant des paroles rassurantes, il est faible mais tout de même il semble prêt à planter les crocs à la moindre agression mais je doute que cette fille tente de lui faire le moindre mal elle a l'air d'aimer les animaux tout comme moi...

Je n’en reviens pas de cette histoire. Faire un sauvetage d’écureuil en plein milieu des bois. Apparemment la forêt est la source la plus propice aux évènements les plus surprenants. Cette rencontre est surprenante mais pour l'instant pas trop bizarre. Alors je ne prends pas mes jambes à mon coup pour m'éloigner à l'opposé. Le médical, ce n'est pas mon élément. Les premiers secours pour un noyé, je connais le B-A-BA, mais la version secouriste pour animaux sauvages en détresse, je ne savais pas que ça existait. Me voilà en plein dedans. Le gars surtout, moi... à peine. Je vais faire de la figuration. Les informations que j’ai donné à l’homme sont de peu d’utilité à cet instant précis. Reste le matos que j’ai dans mon sac mais il a quelques doutes sur sa fiabilité. Je me serais trouvée seule avec l’animal blessé, je n’ai aucune idée de ce que j’aurais fait, mais lui semble avoir de la ressource. En l’écoutant, j’ai l’impression d’être dans une série où les héros vont réaliser une opérations dangereuses sur leur compagnon, blessé lors d'une randonnée, grâce aux conseils téléphoniques d’un chirurgien. J’imagine la musique qui va avec, ajoutant au suspens et à l’angoisse. Et là... tadam ! Le générique de fin, suite au prochain épisode. Sauf que si on attend celui de la semaine prochaine pour connaitre les gestes qui sauvent, on est mal. Il me propose de prendre la victime dans mes bras. Gros plan sur la patte en piteuse état. Oui, je suis encore dans mon trip cinématographique. On vendra le scénario à Netflix si on sauve l’animal. Je commence d’abord par me décharger de mon sac à dos pour être plus à l’aise. Cette passation entre nous deux fait bouger la tête de l’animal. Il nous regarde intensément. Il s’agite un peu. Là je minimise. Il s'agite un peu beaucoup en réalité, trop à mon goût. Je réussis à le récupérer. Ça va aller. N'aie pas peur. On est stupide dans ces moments-là, comme si la bestiole comprenait ce qu'on lui dit ! J'espère qu'elle captera la petite musique douce dans ma voix qui lui fera comprendre qu'on est là pour elle.

La souffrance des animaux a tendance à plus m'affecter que la souffrance des humains ç'a toujours été comme ça et ça ne changera certainement jamais. Je vois un humain dans la merde pour sûr que je vais apporter mon aide si je le peux mais je ne ferais que le strict minimum soit d'appeler les pompiers et d'attendre que les pompiers arrivent. Pour un animal je me mettrais en quatre pour le sortir de ce pétrin. Comme je le fais là avec ce jeune écureuil qui semble tellement flippé.

Oui le voir dans cet état m'affecte et je ne suis pas mécontent d'être tombé sur cette fille qui semble aussi surprise que moi par la situation. Mais c'est comme ça la nature est ingrate. Un animal style un sanglier a dû s'en prendre à cet écureuil parce qu'il avait faim ou je ne sais quoi. C'est malheureux mais ça fait partie de la vie et on n'y peut rien.

Je demande donc à la brune si elle veut bien prendre l'animal dans ses bras le temps que je cherche le numéro d'un véto qui pourra nous renseigner sur le produit qu'elle a sur elle et elle s'exécute. Aussitôt je vois notre bel ami s'agiter visiblement inquiet d'être dans les bras d'une nouvelle personne. Son espèce étant très sauvage automatiquement être confronté de si près aux humains ça ne doit pas lui arriver souvent mais la fille s'y prend comme une cheffe "Ça va aller. N'aies pas peur." Je souris en voyant l'animal se radoucir en comprenant qu'elle ne va pas lui faire de mal.

Je prends alors un moment pour chercher sur mon iPhone le numéro d'un vétérinaire jusqu'à en trouver un. Je l'appelle donc et tombe sur une secrétaire a qui j'explique la situation, elle semble affolée et bien vite je me retrouve en communication avec le vétérinaire de son centre qui m'indique qu'il ne faut surtout pas le désinfecter avec du produit humain. Il propose alors de se déplacer jusqu'à nous et de venir soigner la petite bête et j'accepte aussitôt son offre en lui indiquant que nous allons nous déplacer jusqu'à l'entrée de la forêt pour qu'on se retrouve sans trop de difficultés, après quoi je me tourne vers ma partenaire.

« Bon et bien du coup le vétérinaire nous interdit catégoriquement de soigner notre ami avec du désinfectant humain. Il va néanmoins se déplacer jusqu'à nous. Il faudrait que l'on aille jusqu'à l'entrée de la forêt et il va venir nous retrouver ici même. C'est bon pour vous ? » J'indique à la brune histoire d'avoir son opinion sur la chose..

Non, je ne lui fais pas de guili guili, ni de papouille, ni... rien de tout ça. Je le berce ! Mais je ne chante pas, faut pas abuser. Je le serre sans le serrer trop fort pour ne pas l’écraser. Je ne quitte pas bébé écureuil des yeux. J’épie le moindre de ses mouvements. Je ne veux pas qu’il m’échappe et tombe par terre en se fracassant le crâne. Je suis tellement préoccupée par veiller sur l’animal, que je n’ai pas fais attention à la communication téléphonique que l’homme a donné. Je lève la tête comme surprise par je ne sais quoi, comme si tout à coup me soucier d’autre chose. Ah ben oui, il me parle et me donne le résultat de sa conversation. Il me demande même si cela me convient. Euh... c’est son écureuil, c’est sa quête de sauver la bête, et... mais... Je porte mon regard vers l’écureuil. Il est blottie dans mes bras. Il ne bouge plus. Je ne sais pas s’il dort, mais là, je ne me sens pas de le vérifier et de le rebalancer dans les mains de l’homme. Ah ben... Je jette un coup d’oeil dans la direction par laquelle je suis venue. Oui, on va le porter là-bas. Je me tourne pour prendre le chemin mais m’arrête aussitôt. Mon sac ! Quelle cruche, j’aurais pas dû le poser. Maintenant pour le récupérer, avec de l'acrobatie façon Lara Croft, du bout du pied je le lance en l’air et il retombe direct à sa place sur mes épaules. Même pas, ça ne marchera pas, il faudra que je lâche l’animal pour enfiler les bras dans les bretelles. Je ne sais pas s’il a repéré mon hésitation qui s’éternise, alors il faut bien trouver la solution. Mon sac... j'ai posé mon sac, on peut pas le laisser là. Vous préférez porter l’écureuil ou mon sac. Peut-être mon sac, parce que le changer de main, une fois de plus, le pauvre, il va pas comprendre. On risque de lui faire mal à force de le balloter comme ça.

Je passe un coup de fil à un vétérinaire en ville en lui expliquant la situation aussi bien que possible et l'homme m'apprend qu'il va venir nous rejoindre la fille, l'écureuil et moi-même à l'entrée de la forêt, j'acquiesce donc et apprends à la fille la bonne nouvelle "Ah ben..." Je le fixe penchant ma tête sur mon épaule en me demandant ce qu'il lui arrive elle semble hésitante tout d'un coup "Oui, on va le porter là-bas." Je souris, ravi qu'elle soit toujours de la partie puis alors que j'allais me mettre à avancer vers l'entrée de la forêt comme le véto nous l'a demandé Noa se tourne vers moi "Mon sac... j'ai posé mon sac, on peut pas le laisser là. Vous préférez porter l’écureuil ou mon sac. Peut-être mon sac, parce que le changer de main, une fois de plus, le pauvre, il va pas comprendre. On risque de lui faire mal à force de le balloter comme ça." J'acquiesce aussitôt tout en la scrutant longuement « Je vais prendre votre sac. C'est mieux comme ça, inutile de lui faire trop d'émotions surtout qu'il semble dormir désormais. » Je dis tout en cherchant le sac que je finis par trouver, je le prends par la anse du sac à dos et nous avançons jusqu'à l'entrée de la forêt soit la direction inverse d'où nous étions. Le trajet se fait silencieux et lorsque nous arrivons à notre point de rendez-vous l'homme n'est toujours pas là. Je me tourne alors vers la fille « Je m'appelle Wesley. Merci pour votre aide avec le petit. » Dis-je aussi d'un ton doux...

Je suis sûre qu’il est mort. Il ne bouge plus. Je vais pas le secouer pour vérifier mais il a l’air tellement inerte ! A moins qu’il ait fait un malaise. C’est pareil, je ne vais pas le secouer pour le ranimer. Il faudrait que je vérifie sa respiration, sauf que marcher dans les bois signifie en priorité vérifier où mettre les pieds, alors impossible. J’avance près de l’homme qui a, gentiment, pris mon sac. Je n’ose pas dire mes craintes, il est tellement à fond dans ce sauvetage. Il n’est pas plus expressif. Notre mutisme a l’avantage de nous faire entendre les bruits de la forêt, cris et chants d’oiseaux, craquement en tout genre, bruissement de feuilles. Même si on peut soupçonner une vie intense caché dans les branchages, c’est d’un calme intense. La forêt laisse filtrer la lumière devant nous, nous arrivons enfin au bout de notre périple. La première chose que nous faisons, une fois la route retrouvée, c’est de chercher le véhicule du vétérinaire sur le parking où j’ai laissé ma voiture. Il y en a trois autres. Je suppose que l’une d’entre elles et celle du sauveteur d’écureuil que je suis depuis que je l’ai rencontré. En tout cas, aucun signe de la présence du véto. Je peux enfin baisser le regard et être soulagée, l’écureuil respire. Ouf ! L’homme profite de l’attente pour se présenter. Noa. De rien, on allait pas le laisser agoniser tout seul. Quoiqu’il a peut-être une famille. Un famille qui s’inquiète pour sa disparition. Je sens mon coeur se serré. On a commis un enlèvement ! On le séquestre. Et sa maman pendant ce temps doit pleurer toutes les larmes de son corps. De rien, ç’aurait été bête qu’il meurt de septicémie ou de gangrène. Je dis ça mais je ne sais pas si les animaux attrapent un de ces trucs. Vous venez souvent vous promenez en forêt ? Tant qu’à faire, un brin de conversation va meubler l’attente et j'ai bien envie d'un connaitre un peu plus sur ce bon samaritain.

Notre ami l'écureuil ne bouge plus et après avoir passé mon coup de fil à la clinique vétérinaire la plus proche je me mets en chemin avec Mademoiselle près de moi qui tient l'écureuil dans ses bras pendant que moi j'ai son sac dans mes mains. Je me présente alors à elle en la remerciant pour son aide "Noa. De rien, on allait pas le laisser agoniser tout seul." J'acquiesce en la scrutant tandis qu'elle poursuit "De rien, ç’aurait été bête qu’il meurt de septicémie ou de gangrène." A nouveau j'acquiesce « Vous aussi, Noa, vous êtes passionnée par les animaux ? » Je demande en souriant. "Vous venez souvent vous promenez en forêt ?" Je secoue la tête en lui accordant un sourire poli « De temps en temps. Mais c'est rare désormais. Et je doute remettre les pieds ici après ce qu'il s'est passé aujourd'hui. » Je réponds en soupirant alors que je vois une voiture approcher à grande vitesse sur le parking où je me trouve avec Noa. « Ce doit être lui ! » Dis-je joyeusement tout en étant soulagé à la fois. Je m'approche donc avec Noa de la nouvelle voiture qui vient de se pointer et effectivement il s'agit du véto. Je me présente donc à lui en expliquant la situation comme je le peux avec l'aide de Noa puis il s'occupe du petit animal qui respire faiblement...

Je suis en compagnie d'un passionné d'animaux mais qui ne se livre pas souvent à des randonnées en forêt. Je l'aurais croisé ailleurs, effectivement je n'aurais peut-être pas misé sur lui pour une expédition survivor en pleine nature. "Rare désormais" dit-il, il aurait troqué le pleine air pour les salles de sport ? Il a cependant une corde sensible qui s'agite quand il croise une petite bête en détresse. Je hausse les épaules. Pas passionnée au point d'aller observer les oiseaux migrateurs aux jumelles, mais le respect de la nature et de la faune est important pour moi. En tant que surfeuse, je ne supporte pas de croiser un sac plastique sur l'océan ou la plage. Je pense que même sans cela, je n'apprécierais pas.  

Une voiture s'arrête sur le parking. Le vétérinaire d'après mon compagnon sauveteur. Cela se confirme dès qu'il l'aborde. Cette fois, l'écureuil est entre les mains d'un professionnel qui sait exactement quoi faire. Pourvu que nous, nous n'ayons pas fait plus de mal que de bien. Je lui confie l'animal avec soulagement et m'écarte pour le laisser faire. J'attends le verdict. J'angoisse un peu. En attendant, pour destresser un peu, je finis par m'adresser à Wesley. Sinon, quand vous ne faites pas de sauvetage, vous faites quoi dans la vie ?

Nous faisons brièvement connaissance elle et moi, elle est gentille comme tout cette Noa et puis très jolie il faut bien l'avouer. Je suis marié certes mais ça ne m'empêche pas de regarder de temps en temps bien que je sois de nature très fidèle. "Pas passionnée au point d'aller observer les oiseaux migrateurs aux jumelles, mais le respect de la nature et de la faune est important pour moi." J'acquiesce en lui souriant largement « je suis comme vous. Le respect de la nature pour moi c'est très important. Quand je vois un truc qui traine je ramasse toujours lorsque je le peux. Enfin quand ça n'est pas toxique parce que parfois malheureusement même pour nous ça l'est... » Dis-je en grimaçant. Malheureusement l'être humain est un salopard qui ruine la planète, ça n'est pas nouveau et ça ne date pas d'hier et ça empirera avec les années. L'humain fait des dégâts considérables sur la planète, je m'en soucie pour ma part et je suis ravi que la brune près de moi s'en soucie elle aussi. On est beaucoup trop peu à s'en soucier.

Nous arrivons ensuite sur le parking et peu de temps après le véto arrive et prend en charge notre ami l'écureuil. Pendant qu'il s'occupe de lui, ou d'elle, Noa et moi faisons encore et toujours la conversation "Sinon, quand vous ne faites pas de sauvetage, vous faites quoi dans la vie ?" Je souris face à ses mots « Je suis le créateur des casinos Carter qui s'étendent de partout à travers le monde. Ça vous dit quelque chose ? » Je réponds en la scrutant tandis que le véto se tourne vers nous en nous apprenant que l'écureuil est en fait une jeune fille très jeune puis il nous dit qu'elle a été mordue à plusieurs endroits et nécessite d'être opérée puis qu'il va devoir l'emmener avec lui dans son cabinet de véto. « Très bien... Est-ce que je peux vous laisser mon numéro pour que vous me teniez au courant de l'évolution de tout ceci ? » Je demande au véto tandis que je me tourne vers Noa « Et vous Noa ? Que faites vous dans la vie? » Je demande curieux d'en savoir plus sur cette jeune femme...

Wesley Carter ! Mon étonnement, en comprenant qui j’ai en face de moi, est de courte durée, alors que j’allais répondre à l’ami des animaux, le vétérinaire nous interrompt. Il nous explique ce qu’il en est pour la petite bête que nous avons transportée jusqu’à lui. Toujours avec cette sensibilité qu’il montre depuis le premier instant de notre rencontre, Wesley veut avoir des nouvelles de l’opération et de la convalescence. Je n’ose pas ajouter mon numéro au sien de peur d’abuser de la gentillesse des employés du cabinet. En tout cas, si j’ai besoin, je sais qu’ils sont très professionnels. Le vétérinaire retourne à son véhicule et s'apprête à reprendre la route, nous laissant sur le parking et à nos questions qui nous permettent de faire connaissance. Je travaille pour le magazine Vogue. Avant qu’il ne parte dans l’idée de jobs prestigieux comme journaliste, mannequin ou photographe, je préfère préciser. Attachée de presse. J’ai enlevé le grade d’assistante, mais c’est un détail, pas sur le bulletin de salaire, mais là pas la peine de s’étaler en détails. Les casinos Carter. Je connais de nom et de réputation. Je n’ai pas eu l’occasion de m’y rendre, mais ma mère y emmenait parfois des clients. Avant que vous ne demandiez qui elle est, je vous le précise, Parker Lane, PDG du groupe BMW de Nouvelle Zélande il y a encore peu. Peut-être l’a-t-il même rencontré avant qu’elle ne parte en Europe. Le monde des gens fortunés et du top de celui des affaires ne sont pas si grands et s’emmêlent dans leurs occupations et préoccupations. Ils se côtoient régulièrement ne serait-ce que lors de cocktails et autres réceptions, ne serait-ce que quand il s’agit de dépenser une petite fortune. D’autant plus ravie de faire votre connaissance, que je découvre que vous n’êtes pas qu’un requin des affaires, mais que vous avez un coeur en or. Le statut social donne une image de la personne qui n’est pas parfaitement juste, le rencontrer au milieu de cette forêt donne une humanité profonde à Wesley.

Après que le vétérinaire soit partit avec l'écureuil je me suis retrouvé à nouveau seul avec Noa pas que ça me dérange cette fille m'est très agréable. Du coup nous faisons connaissance. Elle m'a interrogé sur mon métier donc je me suis tout naturellement intéressé au sien "Je travaille pour le magazine Vogue." J'acquiesce en souriant m'attendant déjà à avoir une mannequin ou quelque chose dans le genre en face de moi mais il n'en est rien "Attachée de presse." A nouveau j'acquiesce tout en la scrutant longuement « Oh je vois. Vous m'auriez dit que vous étiez mannequin je vous aurais cru sur parole. Vous avez le physique pour. » Dis-je avec sincérité. Il est vrai qu'elle est très jolie en plus de ça elle est grande et mince donc elle pourrait facilement passer pour une mannequin la preuve c'est ce que je m'imaginais. "Les casinos Carter. Je connais de nom et de réputation. Je n’ai pas eu l’occasion de m’y rendre, mais ma mère y emmenait parfois des clients. Avant que vous ne demandiez qui elle est, je vous le précise, Parker Lane, PDG du groupe BMW de Nouvelle Zélande il y a encore peu." Je souris en hochant de la tête « Je connais votre mère en effet. Elle est venue plusieurs fois à des soirées caritatives. » Je réponds poliment. « Comment se porte-t-elle ? Ça fait une éternité que je ne l'ai pas croisée ? » Je demande curieux d'avoir des nouvelles parce qu'effectivement ça fait un certain temps que je n'ai pas croisé sa mère que ce soit dans mon casino en ville comme dans un autre endroit. "D’autant plus ravie de faire votre connaissance, que je découvre que vous n’êtes pas qu’un requin des affaires, mais que vous avez un cœur en or." Je souris timidement face à ce compliment « c'est très gentil merci beaucoup... Vous savez il y a d'un part la personne et d'une personne le bosseur... On n'est pas tous des requins même s'il est vrai que j'en connais énormément. » Je dis en roulant des yeux. Dans mon milieu c'est très rare malheureusement de tomber sur des personnes de qualités mais c'est triste mais c'est une réalité...

J’apprécie ses compliments sur le fait que je pourrais être mannequin. Physiquement, peut-être le pourrais-je, mais ce mode de vie particulier avec ses contraintes ne me tente pas du tout. Evidemment, il connait ma mère. Cela ne m’étonne pas. Et puis soyons juste, ma mère entrant dans une salle, tous les regards se tournent, elle a un charisme, une beauté et une prestance qui ne laissent personne de glace. Elle travaille en Europe. Voilà quelques mois qu’elle s’est installée là-bas. Si vous passez vers Paris, Londres, ou la principauté de Monaco, vous aurez des chances de la croiser. Peut-être, je n’en sais trop rien. Nos vies ont pris beaucoup de distance, kilométrique de fait, mais aussi par le décalage horaire, il n’est pas toujours évident de communiquer. Je n’ai pas non plus la curiosité de lui demander des détails sur ses activités, de toutes façons, je ne pourrais pas interagir directement si elle a besoin.

Nous avons échangé des compliments sur nos personnes. C’est amusant. Ailleurs, j’aurais douté de l’authenticité, mais ici, au milieu des bois, un écureuil moribond dans les bras, faire des simagrées n’avait aucun sens. Sincères tous les deux, j’en suis certaine. Je me vois mal lui proposé d’aller prendre un café maintenant, mais il m’a donné envie de renouer avec une activité sociale que j’ai abandonnée depuis le déménagement de ma mère puis de mon frère. Hormis les strictes sorties professionnelles ça et là, hormis de rares amis avec lesquels je garde le contact, ma vie est en ce moment un grand vide. Des courriers d’invitations arrivent toujours à la maison pour des soirées en tout genre, adressées à ma mère, mais après tout, je peux la représenter ! Je suis très contente d’avoir fait votre connaissance. Peut-être aurons-nous l’occasion de nous croiser de nouveau. Peut-être que je passerai un soir au casino. Je lui souris en disant cela. C’est une idée qui me tente. Je pense que je vais écourter ma promenade en forêt, mais j’ai le temps de faire encore un tour. Vous avez surement vos propres activités qui vous attendent. Diriger les casinos Carter doit prendre temps et énergie ! Mon sac à dos sur les épaules, je suis prête à retourner braver le monde sauvage.

Elle ne commente pas quand je lui dis qu'elle pourrait être mannequin car elle a le physique pour. Sans doute est-elle autant consciente que moi qu'un tel boulot ne fait pas tant rêver que ça quand on connait les contraintes de ce que ce métier apporte. Il faut soigner son apparence et avoir une bonne image en tout temps, ne pas faire de vague, être parfait en fait. Donc c'est rapidement lassant je présume. Moi ça me lasserait en tout cas. Mais pour l'heure nous parlons de sa mère que je connais bien et je prends des nouvelles vu que je ne l'aie pas vue depuis un certain temps "Elle travaille en Europe. Voilà quelques mois qu’elle s’est installée là-bas. Si vous passez vers Paris, Londres, ou la principauté de Monaco, vous aurez des chances de la croiser." J'acquiesce en la scrutant voyant bien qu'elle manque d'informations voire même de détails sur l'emplacement exact de sa mère. Je suppose que les Lane ne sont pas si proches que ça et ce n'est pas un drame, après tout moi non plus je ne sais pas où se trouvent tout le temps mes parents. Je n'ai jamais été très proches d'eux. Du fait de ma bisexualité ils n'ont jamais pu accepter d'avoir un fils qui aime les deux et moi j'étais très fermé à l'idée de m'expliquer éternellement sur ça. Donc les ponts se sont coupés naturellement. "Je suis très contente d’avoir fait votre connaissance. Peut-être aurons-nous l’occasion de nous croiser de nouveau. Peut-être que je passerai un soir au casino." Je souris en acquiesçant « Je serais heureux de vous y croiser ! » Dis-je d'un ton joyeux. "Je pense que je vais écourter ma promenade en forêt, mais j’ai le temps de faire encore un tour. Vous avez surement vos propres activités qui vous attendent." A nouveau j'acquiesce en lui souriant « bonne journée à vous. Et encore merci pour votre aide Mademoiselle. Au plaisir de vous revoir. » Je réponds tandis que je la quitte en montant dans ma voiture puis je roule jusqu'à ma maison...

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