(Ram) I'll eat you alive !

Ramirez Arlo Peñali

I'll eat you alive !

les informations en vrac

la partie anecdotes ○

♚ Ram a des origines chiliennes qu'il tient de son père trop tôt disparu d'un cancer généralisé, et néo-zélandaises du côté de sa mère. Il est fier de cet héritage.

♚ Il a deux frères dont l'un a été adopté par leurs parents mais qui fait tout autant partie intégrante de la famille que s'il avait été du même sang. Et il a une petite sœur. L'entente n'est pas si évidente entre Nathan qui est l'aîné et lui étant donné la rivalité permanente qui s'est installée entre eux depuis bien longtemps et quelques tensions et rancœurs qui font qu'ils ne se comprennent pas toujours sur certains points. Pourtant l'attachement est bel et bien présent mais leur relation est si houleuse qu'on ne le croirait pas.

♚ Le second prénom de Ram est Arlo et tout môme, son fils le prononçait "Lalo", aussi ce surnom est resté. On le surnomme principalement Ram ou sinon Dez.

♚ Côté caractère, il a du tempérament à revendre et même carrément trop. Il se révèle plutôt sanguin et sans gêne. Direct et franc il balance les choses du tac au tac et ce de plus en plus sans se freiner. La parlote inutile n'est pas franchement son fort, il ne l'ouvre généralement que s'il a quelque chose à dire ou s'il est d'humeur à blablater.
S'il peut se montrer d'apparence dure et froide la majorité du temps, au fond, il n'en demeure pas moins un homme bon qui aurait tendance à vouloir sauver la veuve et l'orphelin.
C'est un mec culotté, qui a des burnes et qui a même tendance à un peu trop s'enflammer surtout dernièrement. Déjà môme, on l'assimilait quelque peu à un chien fou, hyperactif, toujours à faire des conneries en douce, bien souvent sans se faire prendre, bagarreur et toujours prêt à défendre les autres histoire de se la jouer par rapport à son frère ainé. Encore une histoire de compétition, comme toujours entre eux. Mais voilà, à l'âge adulte, disons qu'il avait appris à se mesurer et à se montrer plus calme, encaissant la plupart du temps plutôt que de foncer dans le tas comme autrefois. Mais à force de se sentir sur la touche auprès de Nathan en voyant sa relation depuis toujours plus proche avec leur frère adoptif et leur petite soeur, il a fini par vraiment se sentir à part et poussé par le manque de ce grand frère, il s'est mis à trainer avec la mauvaise personne. C'est en se faisant assez récemment un nouveau pote qu'il s'est mis à dériver. Trop de colère en lui, trop de frustration ont fini par le pousser à outrepasser les barrières qu'il s'était imposées tout ce temps. Il est de plus en plus susceptible quand il s'agit de Nathan et s'il arrivait que ces deux là aient quelques accroches de temps à autre, les coups de gueule sont de plus en plus fréquents. Avec ça, il devient de plus en plus rancunier au fil du temps.
Il aime charmer son monde, surprendre les autres et agir sur le vif sous le coup d'un désir ou d'une idée même déraisonnable lorsque ça lui traverse l'esprit, comme partir sur un coup de tête pour quelques jours au risque de perdre son job.
Il se révèle câlin et attentionné avec l'être aimé, tout comme en retour il aime se faire papouiller.

♚ Il s'est fait remarquer malgré lui à des courses de voitures illégales, pour ses talents au volant et il s'est ainsi retrouvé enrôlé plus ou moins de force pour servir de conducteur lors de certains braquages à l'occasion, en particulier pour les situations délicates qui nécessitent un as du volant. Derrière cela, se cache son fameux pote qui a attiré l'attention de ces types sur les talents de Ramirez, sauf que ça, Ram ne le sait pas. On l'a abordé sans faire aucunement mention de son pote. Ce même pote qui déjà une ou deux fois l'avait incité à commettre un braquage en ciblant une petite banque paumée dans un village de campagne plus ou moins loin d'ici. Braquage dans lequel Ram s'était laissé entrainer et qui lui avait rapporté une coquette somme.
Dernièrement, on a fait appel à lui comme coursier, on ne lui a pas trop laissé le choix, prétextant que c'était un service exceptionnel.

♚ Ram n'aurait jamais pensé fricoter avec ce genre de types mais il a pris goût à l'adrénaline et la folie de ce type d'activités. Et si ses activités parallèles demeurent irrégulières pour l'instant, il se surprend parfois à avoir grand besoin d'action, espérant presqu'on va enfin lui refiler une nouvelle mission.

♚ Son ex est la mère de son fils. Une fille à problèmes qui lui cause bien souvent des emmerdes et qui vient régulièrement lui chercher querelle. Il l'a aimé et a tenté de renouer à une période mais cette dernière en dehors de quelques flirts, n'a jamais voulu quitter son nouveau mec. C'est sans doute mieux comme ça pour lui vu les confrontations qui mènent dernièrement à des querelles plus vives au sujet du môme vu que la mère fait de plus en plus preuve d'un comportement irresponsables envers l'enfant, en proie à l'alcool d'après ce que Ram a constaté, poussée à la consommation par ce fameux mec qui lui a fait prendre de vilaines habitudes/addictions.

♚ Il aime la bonne bouffe, il boit mesurément en général mais il lui arrive tout de même de se payer quelques méchantes cuites à l'occasion.

♚ C'était un véritable bourreau des cœurs à une époque. Allez savoir s'il ne l'est pas un peu resté, juste pour le plaisir d'une nuit partagée avec une parfaite inconnue, le jeu de la séduction et la simple fierté de voir qu'il plait encore autant qu'autrefois. Il a eu nombre de conquêtes par le passé.

♚ Il lui arrive de retomber en enfance lorsqu'il en a marre d'être trop sérieux. Il aime qu'on le fasse rire et qu'on le surprenne. Sans doute qu'il y a au fond de lui une partie enfouie qui rêve d'à nouveau ressentir la magie de certains instants passés comme la sensation d'un premier amour d'adolescent et de toute ce panel de sensations qui vous chatouille l'estomac lors de moments plein d'amour et plein de joie. De ces instants qu'il a parfois l'impression de ne pas avoir assez goûté.

♚ Son fils Ace est tout pour lui. Il l'a en général une semaine sur deux à la maison. Ils partagent beaucoup ensemble et ce môme fait toute sa fierté. Il a neuf ans et se révèle vif d'esprit et débrouillard. Le gosse s'intéresse à tout, comme à la mécanique à laquelle son père l'initie entre autres trucs manuels et aussi tout particulièrement à la musique. Il partage pas mal de goûts en commun avec son père, c'est Ram qui lui a fait sa culture musicale et Ace s'est mis entre autre à adorer le rock et le metal. D'ailleurs, il a déjà un style de "metalleux" avec sa longue tignasse qui lui arrive en bas du dos. Il a les cheveux très longs comme Ram lorsqu'il était tout môme.

♚ Il a de plus en plus de mal avec cette tension et cette forme de jalousie de la part de son frère, comme s'il lui en voulait d'avoir pu avoir un môme alors que Nat lui n'en aura définitivement pas l'occasion dans sa situation actuelle.

♚ Il gagne bien sa vie, plus encore vu ses activités en parallèle.

♚ Avec sa petite sœur, il se montre pas mal protecteur, tant et si bien qu'il a même squizzé un de ses petits-copains un jour alors qu'il ne sentait pas trop ce dernier. Pas sûr que ça ait réellement marché mais quoi qu'il en soit, tous les deux demeurent proches et elle se confie beaucoup à lui. Quant à Christopher, leur frère adoptif, il le considère au même titre que les autres comme faisant partie intégrale de la famille même s'ils ne partagent pas le même sang. Et puis il y a Nathan, relation quelque peu différente, faite de rivalité depuis toujours et de tensions. Ça a toujours été pour le moins houleux entre eux deux même s'ils s'aiment évidemment au fond.
Concernant leurs parents, Ram est proche de leur mère et il a eu beaucoup de mal avec la perte de leur père et les circonstances en particulier qui le leur ont arraché à tous.

♚ Il y a environ deux mois, il a fait une rencontre haute en couleur avec une certaine Charlie. En effet, Ram se rendait chez son frère Nat pour lui emprunter un truc, et en l'absence de ce dernier, il s'est permis d'entrer comme le sans gêne qu'il est. Sauf qu'une invitée était là et qu'elle a bien cru à un cambriolage ... . Une fois la face refaite à coups de poêle à frire, disons qu'il s'est produit quelque chose. Comme une étincelle entre eux... . En attendant, il semble qu'il a un sacré béguin pour elle, ça fait quelques bonnes semaines qu'ils se fréquentent.

les indiscrétions sur le joueur

 

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<pris>○ Jon Bernthal</pris> Ramirez Peñali

Code: Ramirez

Code: Peñali

l'histoire de ma vie

I feel like a fool inside.

L’hiver est encore bien présent, semble-t-il peu décidé à laisser si aisément sa place face au changement de saison. Si bien que le printemps s'installe difficilement, partagé entre des moments de grand beau temps entrecoupés à nouveau d'un froid hivernal. Aussi, je profite de l'agréable douceur de l'air aujourd'hui pour défricher un peu le terrain. Ça m'aide à me ressourcer avant la mission qui m'attend. L'une de celles qui vous éprouve un peu plus à chaque fois sans rien en laisser paraitre, laissant juste une marque plus ou moins discrète au fond de votre esprit comme autant d'entailles prêtes à vous rappeler à leur bon souvenir un jour ou l'autre.

Perdu dans mes pensées, la clope coincée au coin de ma bouche se consume toute seule jusqu'à ce que la gravité l'emporte et que le long cylindre de cendres ne tombe sur mon bras. J’époussète l'amas grisâtre puis croise à nouveau les bras en reprenant appui sur la barrière en bois qui fait face au sentier pédestre jouxtant un côté de la propriété, lequel mène à la plage quelques centaines de mètres plus bas. La villa est située sur les hauteurs, dans un écrin de verdure où je me plais bien pour son isolement et son calme. C'est du boulot d'entretenir la partie du sentier qui jouxte la maison mais j'y prends un certain plaisir. J'aime m'occuper et présentement, mon fils m'aide bien. D'ailleurs, il laisse soudain échapper une exclamation en voyant débarquer ma mère. Ace se précipite vers elle pour des salutations chaleureuses, puis vient mon tour. Je m'avance dans le dos de ma mère qui dépose un plat sur la table de la terrasse et l'enlace un instant, calant mon visage sur son épaule.

- Ton sixième sens est efficace, j'avais un énorme creux à bosser sous ce cagnard... dis-je en tendant le bras pour retirer le papier aluminium qui recouvre le plat.

- Ouais des Alfajor !! s'exclame Ace qui bondit d'enthousiasme devant les pâtisseries.

Je suis fin fou moi aussi. Il s'agit d'une spécialité d'Amérique latine, notamment du Chili, composée de deux ou de plusieurs biscuits réunis par un remplissage sucré et le plus souvent nappés de chocolat ou d'un glaçage. Le remplissage est généralement constitué de confiture de fruits, de lait ou de mousse au chocolat. Karen sachant qu'on est deux gros fana de chocolat, c'est à la mousse qu'elle les a faits. Je resserre mon étreinte autour de ma mère puis dépose un baiser sur sa joue avant de me servir et engloutir aussitôt l'un d'eux.

- Tes frères et ta sœur ont tous eu droit eux aussi à une fournée, déclare-t-elle. Elle est toujours pleine d'attention et ça me fait super plaisir de la voir ici tout comme mon fils.

- Comment vont les trois affreux ? demandais-je après eux. J'aime bien les surnommer ainsi. Ma mère me donne ainsi de leurs nouvelles et nous discutons de choses et d'autres le temps de passer un moment ensemble. Quand je la regarde, il y a des moments où je songe au bonheur que j'aurais éprouvé si Ace avait pu connaitre son grand-père. A tout ce qu'ils auraient pu partager eux aussi ensemble, tout ce qu'un grand-père est censé faire découvrir ou apprendre à son petit-fils comme il m'a appris à moi-même beaucoup de choses. Le manque ressurgit sur l'instant mais je l'étouffe dans l’œuf avant que le trouble ne se lise dans mes yeux.
Ma mère ne tarde pas à repartir après une petite heure passée avec nous et embarque Ace avec elle. Vu la température du jour, je marche un instant pieds nus dans l'herbe, appréciant la sensation des brins d'herbe tendres entre mes orteils. Je jette un coup d’œil à ma montre. Mike ne devrait pas tarder à me faire sonner. Le signal qui me mettra alors aussitôt sur le départ pour aller le rejoindre au hangar. Il est censé me remettre un paquet au contenu particulier dont je dois me charger pour une livraison surprise qui m'a été pour ainsi dire imposée.


Mike est calé contre le capot  d'un vieux pick-up déglingué à proximité du hangar. Brève salutation adressée d'un signe de la tête, je récupère le colis et m'apprête à m'en retourner quand il me lance.

- Si j'étais toi, je m'abstiendrais de jeter un coup d’œil à l'intérieur ... .

- J'en avais pas l'intention. relevais-je.

Et ce en toute connaissance de cause. Sur ce, n'ayant aucunement l'intention de taper la discute, je rejoins mon véhicule. Toutefois, en chemin, quelque chose attire mon attention alors que Mike retourne à l'intérieur du hangar en écartant les portes sur son passage, assez pour que j'entrevois un type sanglé à une chaise, une marre de sang à ses pieds. Mort. Ils l'ont salement amoché avant de lui retirer ses bijoux de famille. Vous devinerez ainsi aisément le contenu du dit paquet ... . La vision de ce type gisant là n'est pas sans me rappeler un épisode similaire que je préfèrerais oublier.

Aussi, tandis que je quitte les lieux, je m'efforce de disperser les miettes de ce souvenir désagréable de mon esprit. Après avoir rejoint la nationale, j'emprunte les routes de campagne en prenant au nord, direction Masterton à une petite trentaine de minutes d'ici. Puis je remonte sur les terres une fois passé le centre ville, empruntant bientôt Ardsley Lane jusqu'au 16 Milford Downs, un ranch isolé au bout d'une longue allée. Le tout cerné de près alentours.
Passé le portique, je remonte un chemin cahoteux qui conduit bientôt à l'un des points de chute de Walter Frazer. Un des types en affaires avec le type qui m'a engagé pour cette course, lequel l'a mis à son service en faisant main basse sur ses affaires pour en prendre le contrôle total. Un trafic à petite échelle mais néanmoins juteux qui a pris son envol depuis que le boss qui m'a imposé cette mission s'est imposé auprès d'eux.
Outre son trafic, le type n'est pas net et il a une gueule qui ne me revient pas. Le genre de gros porc dégueulasse qui réclame des filles pour des soirées orgiaques où ça finit toujours par partir en couilles, passez-moi l'expression. Il a déjà renvoyé des filles dans un triste état d'après ce qu'on dit.
C'est avec ce genre de type là que je prendrais vraiment plaisir à jouer du couteau. Ce moment arrivera sans doute d'ailleurs et je m'en chargerais personnellement. Mais pas maintenant. Il y a des ordres auxquels je ne peux me dérober. Et aucune ruse pour l'heure, ne pourra me faire parvenir à mes fins sans que je ne me prenne des conséquences sérieuses de plein fouet. Je n'ai déjà pas demandé à faire office de coursier alors allons-y mollo. Ma tâche de départ constituait à servir de chauffeur pour des braquages, là on a beau me laisser entendre que c'est une exception, j’ai des doutes. Ils me testent sûrement pour voir de quelle trempe je suis et si je peux leur servir au-delà de mes simples compétences derrière un volant.

Bref, pas le choix. Présentement, c'est dans une ferme en pierre apparente perdue en plein milieu de nul part que je me rend. D'après ce qu'on m'a dit, cet endroit lui sert de garçonnière et c’est là qu'il effectue des parties de chasse quand il n'organise pas de monstrueuses soirées de débauche.
Je sais déjà sur qui je vais tomber, je me suis renseigné un minimum, je n'y vais pas complètement au hasard. Pour l'heure, il ne devrait y avoir que quelques messieurs parmi les plus proches dans l'entourage de Frazer. Lui toutefois, n'attend certainement pas ma venue, c'est là que se situe tout l'intérêt de la chose. Miser sur l'effet de surprise. Surtout que rares sont ceux qui connaissent l'existence de cette propriété en dehors de ses gens et que la sécurité est donc quasi inexistante. Erreur mon cher Frazer. Il ne faut jamais abaisser sa vigilance dans ce milieu.
La preuve en est lorsque je m'introduis discrètement à l'intérieur et me glisse dans un coin de l'immense salle principale qui sert de salon et salle à manger, où des messieurs impeccables en costume trois pièces, semblant au-dessus de tout soupçon côtoient deux-trois types gras, alcooliques et violents rien qu'à voir leur gueule et leur dégaine ... sans doute de la famille ou de vieux potes à ce cher Walter.
Mais je ne suis pas ici pour jouer les observateurs Ad vitam æternam. Sans compter que les filles ne vont pas tarder à débarquer au vu de la soirée qui se prépare.

J'attire ainsi l'intention sur moi en fendant le menu rassemblement formé par les convives déjà présents, lesquels s'écartent sur mon passage en formant un V dont Frazer ferme la pointe. Je pose le paquet sur le sol et le fait glisser jusqu'à lui en y donnant un coup de pied de manière désinvolte. Frazer me jauge du regard, tentant de masquer sa surprise et ne pipe pas le moindre foutu mot. Le reste de l'assemblée semble intriguée. Des murmures s'élèvent. Un de ses hommes de main est présent à ses côtés et c'est à lui qu'il refile le paquet pour l'ouvrir à sa place. Il sait qu'il ne s'agit là de rien de dangereux, sans quoi je ne me tiendrais pas si près de lui. Mais il prend un minimum de précautions malgré tout car il se doute de la teneur cachée derrière ma visite surprise, sachant pertinemment de la part de qui je viens et ce qui nous pousse nous autres à déroger aux règles établies.
Une expression teintée d’inquiétude passe sur ses traits malgré ses efforts pour la dissimuler. Il n'est sans doute pas au courant que l'un des siens l'a trahi en nous jouant une entourloupe dans son dos, sinon, ça ne se serait pas passé ainsi.

L'autre type ouvre enfin le paquet après des vérifications inutiles et laisse bientôt retomber la boite au sol en s'écartant vivement. Pendant ce temps, je m'allume une clope tranquillement. Frazer, intrigué, n'a toujours pas prononcé un mot. Il doit se douter à mon expression, qu'il est inutile de me poser tout un tas de questions si je ne suis pas décidé à parler. Il se penche à son tour sur son contenu et s'efforce de ne rien montrer de son dégoût. J'attire son attention et lui lance un autre souvenir. Moins dégueulasse celui-ci. Il s'agit de la gourmette de la victime avec son prénom gravé dessus.
Ça ne plait assurément pas à ce dernier mais il accuse le coup en comprenant que le châtiment infligé par les hommes de celui qui m’emploient envers le cher disparu dont le service trois pièces repose désormais au fond d'une boite, ne veut dire qu'une chose: trahison.

De la surprise mêlée de dégoût passe sur les visages à proximité du spectacle. La tension est palpable et le regard que Frazer et moi nous adressons est plein de défis, ajouté à de la frustration et de la colère pour lui. Ce type l'a trahi lui, autant qu'il a cherché à le faire avec nous. Et le présent constitue en une gentille menace quant au choix futur de ses hommes.
Frazer fait néanmoins signe à son second de ne pas lever le petit doigt. Et finalement après un long silence, une entente implicite passe respectivement dans un dernier regard entendu. Il a compris le message.
Pas un traitre mot n'a été échangé depuis mon intrusion. Je suis étonné du cran qu'il est parvenu à garder face à moi tout comme moi en retour.
Je quitte les lieux à reculons, tout aussi tranquillement que lorsque je suis arrivé, sans le lâcher du regard. Ni inquiétude ni méfiance ne peuvent se lire sur mes traits. Inutile de le menacer lui et sa clic avec le calibre bien sagement planqué dans mon dos, même s'il y a toujours un risque. Ce serait présentement faire preuve de faiblesse que de laisser entrevoir la moindre once de méfiance ou de peur.
Je sais qu'il ravalera son amertume et sa fierté, car il a pleinement conscience de qui il devra affronter dans le cas contraire. Et il ne fait pas encore le poids face à notre organisation. Ça me fait drôle d'évoquer mon appartenance mais c'est pourtant une réalité dans laquelle j'ai été enrôlé malgré moi.

Après avoir quitté les lieux et mis quelques kilomètres de distance entre nous, je relâche la pression en m'arrêtant dans un coin tranquille et en me grillant une clope. Personne n'est au courant de mes activités en parallèle et c'est fort heureux, sachant notamment les relations que mon frère Nathan a avec la flicaille du coin. Dire que plus jeune nous étions toujours en compétition, à celui qui ramènerait la meilleure note entre autres conneries de ce genre. Aujourd'hui, du point de vue de ma situation financière, on peut dire que je me suis bien démerdé, mais pas de façon tout-à-fait honnête, soyons clairs. Et j'ai parfois du mal à encaisser mes propres mensonges depuis le temps que je balourde mon entourage familial. Mais je suis tombé dedans comme une buse et peut-on dire que j'avais le choix à ce moment-là ? Pas vraiment. Et dans un sens, je ne me vois pas avoir une vie plus calme maintenant que j'ai pris goût à cette méchante dose d'adrénaline ainsi qu'au risque.