la nuit, tous les chats sont gris ○ maggie

maggie lovewood

chaque pot a son couvercle

les informations en vrac

dans son bureau de conseillère, on y trouve toujours ces grandes affiches sur la contraception, des flyers de prévention sur le cyber-harcèlement mais aussi des petites coffrets de pâte d'amande qu'elle donne aux élèves qu'elle préfère : mais comme elle les aime tous, elle a un très gros stock dans ses tiroirs de bureau. ○ toujours optimiste et positive ; maggie est pourtant "connue" pour être une femme qui a traversé de grands malheurs dans ses vies de femme, épouse, mère... elle était mariée à un homme, à qui semblait tout sourire. seulement, maggie n'était pas capable de lui donner des enfants. elle est tombée enceinte, quatre fois. quatre grossesses très compliquées, qui ont toutes connues la même issue... celle de bébés qui ne vivront malheureusement pas. elle les a tous perdu. ces tragédies ont littéralement brisé maggie, se retrouvant sans aucun soutien de son ex-mari, qui lui, noyait son chagrin dans les draps d'autres femmes ; il finira d'ailleurs, par avoir un enfant avec une autre durant la période de leur mariage et durant la dernière grossesse de maggie. un véritable fiasco. elle finira par le quitter, pour devenir une femme libre, indépendante. ○ elle a pour passion : les réunions tupperware, la peinture aquarelle approximative, son rendez-vous piscine le mercredi soir, l'accompagnement de ses élèves au quotidien... ○ elle apprécie particulièrement les dîners chandelle avec les hommes, elle a d'ailleurs certains amis, avec qui sortir du temps en temps au restaurant, se rappeler du bon vieux temps où elle partageait un moment sentimental. même si ces dîners, à présent, sont simplement amicaux, cela lui permet de voir du monde, des visages familiers de plus de 20 ans. ○ depuis son divorce, maggie a recueilli trois chats, a adopté un chien et à récupéré trois poules, qui gambadent dans son jardin et lui donnent des œufs. il y a de l'animation à la maison, puisque les poules sont poursuivies par les chats, les chats par le chien et les poules par le chien. une véritable garderie. ○ la famille lovewood est vaste et assez dispersée un peu partout dans le monde, tout le monde est parti d'island bay à partir du moment où maggie a été indépendante. ○ sous son air angélique, maggie ne supporte pas l'hypocrisie, l'injustice et la moquerie. ses vices sont sûrement l'alcool mauvais ; non pas qu'elle picole beaucoup, le peu qu'elle ingurgitera fera remonter sa jumelle maléfique, rendant la femme méconnaissable. ○ elle a toujours su plaire aux hommes, depuis jeune. seulement depuis son mariage et forcément, par son divorce : elle a totalement perdu confiance en elle, en son charme naturel. incapable de s'aimer à nouveau, elle ne passe pas le cap d'ami avec les hommes et ce, depuis quatre ans. ○ elle aime la musique jazz et est très romantique. oui les pétales de roses dans le bain avec les bougies : très à l'eau de rose tout ça... ○ depuis son plus jeune âge, maggie s'occupait déjà des autres : elle a commencé par du babysitting et nounou pendant de nombreuses années et un peu d'aide à domicile... mais ce qu'elle aime par dessus tout, c'est travailler avec les enfants, avec des jeunes. certains jeunes enfants qu'elle gardait en babysitting à ses quinze ans, sont ceux qu'elle reçoit dans son bureau de conseille d'orientation à l'université. tout le monde la connait : elle est réputée pour son oreille attentive, ses bons conseils et son côté très maternel. tout le monde l'aime mme maggie. elle ne juge pas ce qu'on lui confit, non et elle évite toute forme de conflit, oui. ○ elle adore qu'on lui raconte des histoires de voyage, elle qui n'est jamais partie. elle qui n'a jamais vu plus loin que les paysages de wellington et de la nouvelle zélande de chez elle. son ex-mari qui partait en voyage d'affaire très régulièrement lui racontait ses palpitants voyages à travers le globe, et elle aimait ça par dessus tout. l'évasion et des rêves plein la tête. ○ elle cultive son micro potager dans un coin de son jardin, elle pense avoir la main verte : alors que toutes ses herbes aromatiques continuent de mourir saisons après saisons dans leur sol détrempé.

les indiscrétions sur le joueur

 

Code:

<pris>○ natalie portman</pris> maggie lovewood

Code: maggie

Code: lovewood

l'histoire de ma vie

pierre qui roule n'amasse pas mousse

Tes trois précédentes grossesses se sont soldées par des échecs tous plus tragiques les uns que les autres. Celle-ci est celle de la dernière chance. Cette fois-ci tout est différent et tu le ressens. Cette fois, ça semblait être la bonne. Tu ressentais dans tes tripes, dans toutes tes viscères que cette fois-ci serait la bonne. Au bout de huit mois et demi, tu avais bien enflé, la pastèque qui te servait de ventre ne cessait de gonfler au fil des mois de gestation. Ta quatrième grossesse serait la bonne. Tu en étais convaincue. Ce qui te donnait du courage, de l'espoir ? Ce n'était sûrement pas ton mari, non ; ni les habitants d'Island Bay que tu connais depuis toujours, non non. Étonnamment, ce sont les visages les moins familiers, ceux qui sont là pour les vacances, qui viennent d'emménager dans la région et qui ne savent rien de toi. Ceux qui s'émerveille de voir une femme enceinte pleine de vie. Ceux qui te laissent passer devant eux au supermarché, non pas par pitié mais par civisme pour tes petites jambes pleines de flotte. Ce sont dans leurs yeux que tu vois de l'espoir, l'espoir de commencer quelque chose de nouveau, sans prendre en compte ce qui a pu se passer dans le passé.

Le jour de l'accouchement, tu étais seule, désespérément seule. La perte des eaux s'est faite alors que tu faisais ton marché, sur la place de la ville, pour faire le plein des placards pour la semaine. C'est une gentille voisine, qui se trouvait là, au bon endroit, au bon moment qui t'a emmené à la maternité. Ton mari était injoignable. Mais qu'est-ce qu'il fout, bon sang ?
Le travail avait commencé à 9:00. A 14:00 toujours personne, personne pour décrocher ce maudit téléphone, personne pour te tenir la main et t'encourager à donner la vie : cette fois-ci était la bonne pourtant.
Le monitoring affichait des contractions de plus en plus rapprochées et virulentes. A 19:30, bébé était là, dans tes bras : et il vivait, il respirait. Toujours personne. Tu ne l'attendais plus. C'est seulement en fin de journée, que ton mari daigne entrer dans la chambre où tu te reposais avec votre fils. Ce jour semblait hors du temps, aujourd'hui tu as encore du mal à te souvenir des faits, des couleurs et de l'odeur qu'il y avait à cet instant précis. Il rentrait, accompagné d'un paquet dans les bras. Ce paquet n'avait pas de forme, ni paquet cadeau brillant, ni nœud pour le décorer. Il s'approche, tout ému de ton lit, les yeux luisant et la voix mielleuse, il brandit timidement ce qu'il tenait précieusement dans ses bras : un bébé. - Mais qu'est-ce que tu fais avec cet enfant ? Ce n'est pas le nôtre! Ton fils est ici, regarde ! Tu désignes le berceau mitoyen à ton lit. - Repose le vite où tu l'as trouvé, tu es complètement fou ! Il s'assoit sur ton lit, sans prêter attention à ce que tu dis ; il ne prête attention qu'au petit être qu'il tient au creux de ses mains. Ton fils commence à crier, puis à hurler. Ton mari te parle mais tu ne l'entends pas. Tu es dans un tunnel où les seuls échos que tu entends ce sont les pleurs de ton enfant. - Qu'est-ce que tu me racontes, je ne comprends rien. Dépêche toi de donner ce bébé à une aide soignante et reviens. J'ai vraiment besoin de me reposer s'il te plait. - Et elle, c'est ma fille. Il faut aussi que je veille sur elle. Il faut aussi que je veille sur sa mère. Je suis désolée. Il désigne le paquet emmitouflé dans ses bras de mâle protecteur. Il repart, comme si de rien n'était, vers une chambre voisine. Il n'a pas daigné prêter attention à votre enfant. Comme si, pour lui, c'était impossible qu'il soit vivant. Impossible que lui ai survécu alors que tu n'en avais jamais été capable jusqu'à lors. Qu'est-ce qu'il fout, bon sang ? Tu te lèves, malgré la fatigue car tu ne comprends rien. Tu ouvres chacune des portes du service, à la recherche de l'homme et du paquet. Jusqu'à ouvrir la porte 102 et tomber sur un merveilleux tableau de famille. L'illustre et parfaite famille peinte là, devant tes petits yeux de merlan frit. Une belle blonde, qui ne semblait pas avoir vécu le même accouchement que toi, dans la douleur et la solitude : elle était magnifiquement bien peignée et maquillée pour les photos de ses proches. Un joli petit paquet, qui n'avait ni coin, ni paquet cadeau brillant, ni nœud autour du cou. Et enfin un gentil petit mari, qui était le tien. Une vision d'horreur. Un tableau que tu ne pourras jamais accrocher aux murs de ton salon.

Tu retournes sagement dans ta chambre, la queue entre les jambes, abasourdie par le spectacle magnifique et émouvant auquel tu venais d'assister. Cette image d'une famille soudée que tu n'as jamais eu avec ton mari et que ton mari a avec une autre. Mais qui était-elle ? Et qui était véritablement ton mari ? Tout se bouscule dans ta tête. Où est ton bébé ? Tu retrouves hâtivement ta chambre, dans cette pièce où le temps semble s'être arrêté. Tu restes silencieuse pour ne pas réveiller ton bébé, qui semblait dormir très profondément. Tu t'endors, à ton tour pour essayer de parvenir à te réveiller de ce vilain cauchemar. Et pourtant l'horreur continue à ton réveil : ton bébé ne bouge plus et ne respire plus. Tes hurlements amènent dans la chambre une nuée d'infirmières et ton mari. Ton mari qui comprend, en une fraction de seconde, qu'il a fait le bon choix : celui d'avoir choisi de rester dans la chambre d'à côté.

Quelques jours plus tard, tu rentrais à la maison avec ton mari, comme si tout cet épisode ne s'était jamais passé. Vous n'étiez plus trois, vous n'étiez plus deux non plus. Tu te retrouvais seule. Naïve, perdue et désemparée face à la situation. Ton mari, qui avait d'autres responsabilités au sein de son autre foyer, programmait plusieurs fois par jour, des voyages entre deux maisons. Tu l'encourageais à ce qu'il aille s'occuper de sa fille et de cette femme qui, elle aussi avait besoin d'être entourée et choyée. Ce processus est vite devenue une véritable routine. Leur histoire saugrenue était devenue totalement publique et toi le gros dindon de la farce. Tout le monde dans le quartier et dans la ville y allait de sa propre opinion. Celle qui acquiesce gentiment et qui n'y voit aucun problème : c'est toi, celle qui se voile entièrement la face. Le ménage à trois de la north bay qu'ils vous appelaient. Un jour, miraculeusement, tu as ouvert les yeux. Tu t'es rendue compte que tout le monde ici, savait que ton mari avait partagé les draps avec la moitié des célibataires de votre quartier durant votre mariage et qu'il t'a fait un enfant dans le dos. Que tu as été tournée en ridicule. Tu as pris tes cliques et tes claques, sans tourner les talons, tu as entamée une procédure de divorce et tu as redémarrée une vie seule à trente-six ans.

Aujourd'hui, après quatre ans de psychanalyse et un divorce, ton désir d'enfant est toujours présent. Tes chances de concevoir et de porter la vie à nouveau se sont considérablement amoindries, si ce n'est quasi nulles... Pourtant, tu rêves, qu'un jour, une cigogne dépose devant ta porte : un bébé. Peut-être que la vie t'offrira la chance d'être véritablement mère et épouse. Tu te demandes qu'est-ce qui serait le plus simple à sacrifier pour atteindre un de ces buts. Si tu souhaites devenir épouse à quarante ans, dans la tête des hommes, il serait plus simple de ne pas avoir d'enfant : bâtir une vie solide a deux serait déjà grandiose pour toi, qui n'a jamais vécu ni ressenti ça. Si tu souhaites devenir maman, avant qu'il ne soit trop tard, il faut sacrifier le fait de construire quelque chose avant. D'avoir recours à la médecine et au don : de créer son foyer seule. Le questionnement est profond, ta décision est changeante et indécise. Pourtant, le temps n'a jamais été autant compté que maintenant. Le fleur que tu es se fane un peu plus de jour en jour...