Damaged goods | Abel

Abel Mariano

Ain't no sleep when the wicked play

les informations en vrac

la partie anecdotes ○
Caractère:

Bourru, méfiant, direct & n'a pas sa langue dans sa poche, souvent impulsif, loyal (à ceux qui le méritent), rancunier, têtu, sarcastique...

Divers :
- Depuis son adolescence, Abel commence à courir. C'était le seul moyen de contrôler sa colère, sa frustration, et de déverser toutes sortes de choses.
C'est peut-être un oiseau de nuit, mais occasionnellement, il aime se réveiller au petit matin pour courir quelques kilomètres.
- Il n'est peut-être pas allé très loin en études, mais ça ne veut pas dire qu'il est con. Il a toujours aimé lire. Si ça a commencé par la lecture d'histoires pour sa soeur, au fil du temps il trouvait du plaisir à se perdre dans un monde imaginaire à travers nouvelles et romans. En prison, les livres étaient ses meilleurs amis, même si le choix y était limité.
- Abel vivait peut-être dans le monde de la drogue, mais il n'est jamais tombé dans l'addiction. Il a goûté une ou deux fois, au début, pour s'assurer qu'il avait de la bonne marchandise, mais c'est tout. Ses vices à lui, c'est le tabac et l'alcool.
Anecdotes :
1. East Boston. 1980. Un nouvel "Eastie" pousse ses premiers cris dans ce quartier mal famé, dans l'un des appartements de ce grand immeuble de cité. Une des voisines était sage-femme, et avait aidé à l'accouchement de Jenna Mariano née Sasso. Parce que oui, aller à l'hôpital c'était limite un luxe pour cette petite famille. Enfin, famille était un grand mot. Le père, Robbie, était sûrement en train de se saouler la gueule quelque part dans Boston, au lieu d'être aux côtés de sa femme. Il allait devenir père, il fallait fêter ça qu'il disait. Il ne verra son fils que deux jours plus tard, l'odeur de l'alcool émanant de lui et parfumant le petit appartement où ils vivaient. Jenna, ce n'était pas mieux, mais au moins, elle, elle avait fait un effort pendant sa grossesse. Elle buvait et fumait seulement. La drogue, non, ce n'est pas bien pour le bébé. Autant dire que le destin d'Abel était déjà bien dessiné dès sa naissance.
2. Abel, au début, c'était le gentil de la classe, celui qui ne parlait pas beaucoup, et qui essayait de la résoudre cette foutue multiplication. Mais les devoirs, il fallait bien avoir un peu d'aide non ? Avec un Robbie absent, et une Jenna absente ou alors à moitié défoncée en étant à la maison, c'était un peu compliqué. De toute façon, Abel doutait qu'ils sachent faire une simple addition, ce n'étaient pas les parents les plus futés de l'immeuble. Forcément, il avait du retard avec le temps Abel. Alors à partir d'un moment, il essayait plus vraiment.
3. Quand t'habites dans un quartier mal famé, alors les gangs, les vols, les mauvaises influences, tu les vois tous les jours. C'était le cas d'Abel. Il a grandi dans la rue, éduqué par la rue, avec les enfants des voisins. Les petits vols ont commencé assez tôt, parce qu'il fallait bien quelques dollars pour s'acheter des trucs. A manger oui, parce qu'à un moment donné, les spaghettis bolognaises c'est bon quoi, malgré les origines italiennes. Et puis des fringues, des walkmans pour écouter de la musique. Il l'avait volé, celui qu'il avait. Qui se balade avec un walkman visible à tous à East Boston ? Quelqu'un qui n'est pas du coin. Alors Abel en a profité. Sans violence bien sûr, hein, juste un bon regard insistant.... et un petit couteau visible à la victime seulement.
4. Abel a 10 ans quand Jenna retombe enceinte. Seriously ? Une enfance gâchée, ce n'était pas suffisant, ma ? Et puis, ce n'est pas comme s'ils vivaient dans un palace. Il dormirait où ce foutu bébé ? Hors de question qu'Abel cède sa minuscule pièce qui lui servait de chambre. Et puis ça va commencer à crier tout le temps. L'horreur. Heureusement qu'Abel passait une grande partie de la journée à l'école, puis la soirée dehors, jusqu'à l'heure de dormir. Ce n'est pas comme s'il y avait quelqu'un qui s'inquiétait pour lui. Cela fait deux mois qu'il n'a pas vu son père, et Jenna ne semblait pas le moins inquiète aussi : "oh il doit sûrement être bourré quelque part, il finit toujours par revenir."  
1993 : Naissance de Mary Abigail Mariano. C'est fou comme un simple regard peut changer beaucoup de choses. Le Abel qui refusait de donner sa "chambre", qui n'avait rien à faire d'un frère ou une soeur, se retrouvait à sourire face à ce regard bleu perçant, à cette bouille d'ange. Too precious for this world. Personne ne toucherait à sa Mary, il prendrait soin de sa Mary, il ferait ce que n'ont pas fait ses parents à son égard pour sa Mary. Autant dire qu'au fil des années, et malgré les 10 ans de différence, les deux sont inséparables. Abel accompagne sa soeur à l'école et vient la chercher tous les jours. Tout le monde connaissait Mary, la soeur d'Abel, celle qu'il ne fallait pas embêter, au risque de se prendre une bonne raclée.
5. Fini le primaire et le collège, où, on va pas se mentir, les écoles faisaient tout pour faire passer les élèves au niveau supérieur. Il savent bien qu'au lycée du quartier, un grand pourcentage finissait par abandonner les études. Abel faisait partie de ce pourcentage. Alors autant les multiplications et compagnie ça passait, mais qu'allait-il vraiment faire d'équations, fonctions linéaires et triangles isocèles. A 17 ans, il quitte les bancs du lycée, et se déniche des petits jobs par-ci, par-là, en plus des quelques vols et petites missions pour des groupes de délinquants du quartier.
6. Mary commence à s'intéresser à la danse, les spectacles de ballet qu'elle regardait à la télé lui faisaient briller les yeux. Alors Abel lui a fait une promesse, la première promesse de sa vie probablement, il ferait tout pour lui payer des cours de danse. Parce que n'importe quelle équipe serait chanceuse de l'avoir. Il voulait qu'elle ait tout ce qu'elle veut, et il voulait surtout qu'elle réussisse dans sa vie, en faisant ce qu'elle aimait, et qu'elle quitte ce monde oublié et misérable. Alors les sous qu'il déniche lors de ses petites missions, il les garde de côté au lieu de s'acheter le dernier t-shirt ou le dernier CD de l'album de Metallica. Il garde ça pour elle, pour l'inscrire à une école de danse. Et il réussit. Ce n'était peut-être pas l'école la plus glamour ou la plus chère, mais au moins Mary était contente. Et lui aussi était bien fier d'assister à ses premiers recitals.
7. Mais bien sûr, les bonnes choses ne duraient jamais longtemps pour les Mariano, pour les enfants surtout, parce que les parents, ils ont baissé les bras depuis un moment. Abel doute même que Mary et lui ont le même père, mais cela ne changeait rien pour lui. C'est la seule bonne personne dans sa vie. Et le destin voulait la lui prendre. Pendant un entraînement, Mary a un malaise. Abel laisse tout tomber et la rejoint à l'hôpital où elle a été transportée d'urgence. Insuffisance cardiaque. Le monde d'Abel s'est écroulé sur le coup. Mary n'allait pas bien. Il fallait qu'elle reste à l'hôpital pour être surveillée. Et il fallait aussi lui faire suivre des traitements. Et ces traitements, ça coûtait de l'argent, beaucoup d'argent. Abel maudit les USA et son système de santé merdique. Mais il allait tout faire pour que sa Mary ait tous les soins possibles. Les vols deviennent plus fréquents, c'est un miracle qu'il ne se soit pas fait choper, mais à ce stade, il a l'habitude de travailler dans l'ombre et savoir rester discret. Puis il commence à dealer de la drogue. Parce que ça rapport ça, mine de rien. Et il était bien content sur le coup. Il arrivait à payer ses nuits à l'hôpital, ses traitements. Mais un soir, elle n'allait vraiment pas bien, et il fallait opérer d'urgence. Alors il est sorti ce soir, il fallait trouver une solution, quitte à emprunter de l'argent, et il en a emprunté un peu, et il a pu se débrouiller pour avoir au moins un montant du coup de l'opération. Il fallait une assurance à l'hôpital, qu'il pourrait payer, avant d'opérer. Il revient à l'hôpital, avec l'argent, mais Mary n'était plus là. Elle avait 11 ans.
8. Hors de question de rester à Boston après le décès de Mary. Abel n'a pas tardé à prendre ses affaires et partir au premier endroit qui lui vient en tête, la Philadelphie. Pendant près de cinq ans, entre 2001 et 2005, Abel ne restait pas dans un même endroit trop longtemps, restant tout de même dans la partie Est du pays. Atlanta, Chicago, Detroit. Il se faisait des petits business dans chaque ville, mais n'y restait pas trop longtemps pour éviter de se faire choper. Ce n'est que fin 2005 qu'il part à New York, et c'est là qu'il est resté le plus longtemps après Boston. Son trafic marchait bien, très bien même. Il ne le faisait plus pour les bonnes causes maintenant, mais pour l'argent, pour survivre, parce qu'il fallait bien faire quelque chose, et il ne se voyait pas travailler pour quelqu'un. Il commençait à être connu dans les rues du Bronx, du Queens, ou même à Brooklyn et Manhattan pendant des soirées de bobos hipsters qui voulaient s'essayer à tout. Il se faisait appeler Caïn, plutôt qu'Abel, dans le milieu. Le frère fort, le meurtrier, celui qu'on devait craindre. Même si en vrai, Abel n'avait jamais tué personne.
9. Pour la première fois de sa vie, Abel tombait amoureux. Adepte des relations purement physiques et des aventures sans lendemain, il ne lui a pas fallu beaucoup de temps pour qu'il comprenne de quoi parlaient tous ces films, tous ces livres qu'il considérait comme stupides de décrire un sentiment aussi fort. Et il allait en payer un cher prix. Cette belle brune, s'amusant pendant cette soirée bien animée, où Abel était assis dans son coin, fournissant de la marchandise pour pimenter la soirée à qui voulait. Dylan Tremblay. Elle lui avait vite tapé dans l'oeil, et est vite devenue une cliente. Mais avec le temps, c'est devenu une addiction. Passer un jour sans la voir était presque inconcevable. Trop belle, trop jeune, c'était presque un interdit pour lui, une dangereuse tentation, et tout le monde sait que le meilleur moyen de résister à la tentation est d'y céder. Et Abel a cédé, pour elle.

les indiscrétions sur le joueur

 

Code:

<pris>○ jake gyllenhaal</pris> abel mariano

Code: abel

Code: mariano

l'histoire de ma vie

Black tar and nicotine shot me in the heart and killed my dreams

"Abel Mariano, you're under arrest for drug trafficking. You have the right to remain silent, everything you say can and will be held against you in a court of law"

Menotté, Abel a été pris par surprise. Il avait été très discret pourtant. Personne ne connaissait son vrai nom. Il savait que c'était un risque, de finir derrière les barreaux, mais il avait toujours tout bien calculé. Et s'il y avait un jour où il s'y attendait le moins, c'était aujourd'hui.
Il avait droit à un avocat, il fit appel à un qui avait déjà représenté certaines connaissances d'Abel dans le "domaine". Il aurait pu écoper de plus, s'il avait de la marchandise chez lui, là où il s'est fait arrêter. Son avocat n'était peut-être pas diplômé de Harvard ou autre université de l'Ivy League, mais il savait ce qu'il faisait. Il avait tout discuté avec Abel, de quelles étaient les possibilités, qu'il pourrait avoir droit à une libération conditionnelle s'ils jouaient les bonnes cartes. Mais il lui a aussi expliqué la raison de son arrêt. Il lui demande s'il connaissait quelqu'un au nom de Dylan Tremblay, et entendre ce nom avait été beaucoup plus dur, plus blessant, qu'entendre sa sentence de prison. Non, elle n'a pas fait ça, il doit y avoir une erreur. Oui, elle avait disparu après une soirée, et Abel l'avait cherchée, pendant un bon moment, jusqu'à laisser tomber. Mais il ne l'avait jamais oubliée, elle était bien trop importante pour qu'il l'oublie. Mais il ne pouvait pas se permettre de tout laisser tomber pour aller la chercher partout dans New York. Peut-être qu'elle était mieux sans lui. Une partie de lui s'en était toujours voulu de lui procurer de la drogue pendant toutes ces années, mais pour lui, c'était probablement le seul moyen de l'avoir à ses côtés. Oui, c'était égoïste, mais il n'a jamais prétendu être une bonne personne. Il savait que si elle arrêtait, elle ne resterait plus avec lui. Après tout, elle méritait mieux, Abel le savait au fond de lui, mais Dylan était son addiction, la seule. Il lui avait donné son coeur impénétrable jusque là, son âme, et elle l'a trahi.

Deux ans de prison à Rikers Island au James A. Thomas Center, et quinze mille dollars d'amende. Abel avait fini par sortir plus tôt pour bonne conduite, ne passant qu'une année en prison. Il avait su faire comprendre aux autres détenus qu'il ne fallait pas le faire chier, et sa carrure avait bien aidé. D'autant plus qu'il a retrouvé des connaissances en prison, des anciens dealers, des voleurs, des clients. Alors il avait son petit cercle, et évitait les problèmes. Il ne comptait pas s'éterniser ici. Il passait son temps à faire du sport ou à lire, malgré le choix limité de livres en prison. Mais c'était mieux que rien, et cela ne le dérangeait pas de relire un roman qu'il avait bien aimé. D'ailleurs, il connaît maintenant plusieurs répliques par coeur de "Catcher in the Rye" de J.D Salinger.

Abel avait perdu une grosse partie de sa fortune durant son année en prison, principalement à cause de l'amende qu'il a dû donner, et l'argent que la police a saisi. Il devait commencer de zéro, mais cette fois, il ne comptait pas reprendre le trafic. C'était certes le moyen le plus facile, et il retrouverai facilement ses repères, ses clients, et ferait rapidement fortune encore une fois, mais il n'avait aucun souhait de se retrouver derrière les barreaux. Et puis, il avait d'autres plans.
Abel enchaîna alors les petits boulots, se retrouvant souvent derrière un bar, c'était là où il se sentait le plus à l'aise. Il était peut-être quelqu'un de bourru, mais il arrivait à se taper la discussion avec pas mal de personnes pendant ses services. Certains étaient bien lourds, et il n'hésitait pas à les envoyer bouler. D'autres étaient plus intéressants. Comme cette jeune femme russe, Reira, dont la joie de vivre et surtout, son amour pour la danse, lui fit rappeler Mary, sa soeur. Ils avaient vite sympathisé, une relation limite fraternelle, et Abel avait été en quelque sorte son guide touristique pendant un moment, lui faisant visiter les quartiers atypiques de New York et pas seulement les clichés trouvés sur les guides touristiques. Reira faisait un tour du monde, et allait visiter d'autres villes aux US avant de s'envoler du continent. Alors naturellement, Abel rejoignit son périple américain. Après tout, à ce stade, New York ne lui rappelait que des mauvais souvenirs, et il avait toujours été un grand baroudeur. Alors il a pas mal bougé, pendant quelques semaines, avant les au-revoir avec Reira.
Des connaissances comme ça, il n'en avait pas fait tellement, Abel. Pendant des années, il errait dans sa propre vie. Après tout, il n'avait pas vraiment de but, d'objectif à atteindre. Sauf retrouver celle qui l'a détruit. Ce n'était pas tâche facile, il se rendait compte qu'il n'en savait pas tant que ça sur sa vie personnelle. Mais avec les avantages d'internet, et quelqu'un qui savait chercher entre les lignes, il finit par trouver sa trace. Nouvelle-Zélande. Bien sûr qu'il fallait qu'elle soit à l'autre bout du monde, c'était sa spécialité, de lui compliquer la vie. Il a fallu plusieurs mois à Abel pour pouvoir avoir une somme suffisante pour laisser sa vie américaine derrière et se payer le voyage vers Island Bay. Parce que oui, il était rancunier Abel, il n'allait pas juste continuer à vivre sa vie comme si de rien n'était.

Quelques semaines seulement qu'il est à Island Bay. Il avait encore un peu de mal à comprendre certaines phrases avec l'accent local. Des discussions mélangeant l'accent de Nouvelle-Zélande et celui de Boston méritaient une série TV. Il réussit à se trouver un studio dans l'un des quartiers de cette ville côtière. Coup de chance pour lui, lui qui avait rarement de la chance dans cette vie.
Dylan était là, au détour d'une rue. Toujours aussi ravissante. En la regardant, Abel oublierait presque sa trahison face à ses beaux cheveux qu'il avait tant caressés, face à sa démarche qu'il avait tant suivie, et ce sourire, ce sourire qui l'avait détruit. Abel guettait ses gestes, pendant plusieurs semaines, dans l'ombre. Elle ne sait pas qu'il est là, il se montrera au moment opportun. Putain, son regard. Probablement la raison de toutes ces péripéties durant des années. C'est fou comme un simple regard peut changer beaucoup de choses.