in my defens god me defend → wes

C’est la première fois que Cleo remet les pieds sur sa terre natale depuis ses dix ans. Depuis que Jennie est venue la chercher après la mort de ses parents pour l’emmener en Australie. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça la rend un brin nerveuse. En effet, elle n’avait pas l’intention de revenir au pays avant un moment. Peut-être même un très long moment. Seulement, le fait d’avoir signé un contrat de mariage il y a de ça trois ans fait d’elle la propriétaire d’un manoir, de terres et tout le personnel qui va avec dans les Highlands. Parfois, certains gestionnaires lui envoyaient des mails pour la tenir au courant qu’il s’était passé ci ou ça sur son domaine ; Cleo n’y comprenait jamais rien mais elle se faisait un devoir de répondre même par une banalité. Quoi qu’il en soit, cette fois-ci, le problème en question requiert sa présence. On a bien tenté de lui expliquer ce dont il retourne exactement mais, comme souvent, la blonde n’y a strictement rien compris alors le mieux était encore de se prendre un billet d’avion pour Inverness même si ça ne l’enchante pas des masses. Et puis autant en faire profiter Wes par la même occasion. Non, il ne possède pas de manoir et tout ce qui va avec mais peut-être qu’il comprendra mieux qu’elle.

Arrivés à l’aéroport, la jeune femme repère immédiatement un écriteau avec son nom de jeune fille marqué dessus. Mariée ou pas, pour eux elle reste une McLeod visiblement. D’ailleurs, ils l’appellent toujours miss comme si mariage il n’y avait pas eu. Paradoxal quand on pense que la condition pour débloquer son héritage était de se marier. Bref, embrassades, effusions, autant de choses qui mettent Cleo mal à l’aise déjà en temps normal mais d’autant plus qu’ils se souviennent d’elle mais que c’est beaucoup moins réciproque de son côté. Parfois, un visage lui semble familier, comme tout droit sorti d’un songe mais presque impossible de mettre un nom dessus. On leur prend alors leurs bagages des mains pour les pousser sur un chariot à leur place et on les embarque vers une Rolls Royce stationnée juste devant l’entrée de l’aéroport. Elle grimpe à l’arrière, suivie de près par son mari, encore un peu de route à faire avant d’arriver au manoir. Elle se penche alors vers Wesley pour lui souffler à l’oreille :

« Aide-moi à faire la conversation s’il-te-plaît, j’ai un peu l’impression d’être un imposteur. »

Ce qui est ridicule, bien sûr, c’est chez elle, ce sont ses gens. Mais ça fait tellement longtemps.

Ha l'Écosse, pays de ton épouse. Vous voilà arrivés et pour le coup c'est une totale découverte pour toi vu que tu n'y es jamais venu. Curieux tu l'es et tu as plutôt hâte de découvrir les origines de celle que tu aimes histoire d'en apprendre toujours plus sur elle et sur son passé aussi. A peine arrivés dans une voiture de luxe que tu entends ta femme te demander de l'aider à faire la conversation car elle a le sentiment d'être un imposteur, tu caresses sa main tendrement en acquiesçant. « Et alors Bobby. Que pouvez-vous me dire de Cleo et de son enfance ici ? » Tu souris au chauffeur ainsi qu'à ton épouse tandis que l'homme te conte les mérites de ta femme. Bien sûr, tu n'as pas trop apprécié que l'on marque son nom de jeune fille sur une pancarte. Elle s'appelle Carter bon sang, McLeod c'est le passé. Et puis ce n'est plus Mademoiselle c'est Madame maintenant. Possessif ? Eh bien oui et non.... Disons que tu as toutes les raisons du monde vouloir qu'on l'appelle par son nom d'épouse étant donné que tu es amoureux d'elle et qu'en prime c'est ce mariage qui lui a permis de débloquer son héritage. « C'est Madame Carter maintenant. » Tu corriges l'homme qui l'a encore une fois appelée Miss McLeod. A croire qu'ils font exprès ou qu'ils se foutent de ta gueule tu n'en sais rien. « Et comment étaient les parents de ma femme ? » Parce que oui malheureusement tu ne les as jamais connus ces gens là donc tu aimerais bien en savoir plus sur ces gens qui ont donné la vie à celle que tu aimes de tout ton cœur. « Ça va ma chérie ? » Tu chuchotes presque tout en regardant les paysages défiler par la fenêtre. Hors de question d'ouvrir la fenêtre, ici il fait froid comparé à votre Nouvelle-Zélande où vous vivez, c'est l'hiver ici contrairement à votre pays où c'est encore l'été donc pas question d'ouvrir la fenêtre et de se les geler, commencer le voyage en tombant malade ne t'inspire rien de bon pour le coup et tu penses que ta femme sera d'accord avec toi et ce, même si vous êtes bien couverts... « Auriez-vous un cendrier dans cette voiture s'il vous plaît ? J'aimerais m'en griller une et je crois bien que ça ne déplairait pas à ma femme non plus. » Tu lui accordes un sourire comme pour avoir son point de vue...

L’Écosse est un pays tout en pierres, en lochs et en landes sauvages, Cleo regarde le paysage qui lui a tant manqué par la vitre tandis qu’elle laisse le soin à son mari de faire la conversation, laissant sa main dans la sienne. Elle écoute le chauffeur lui raconter un peu son enfance ; les précepteurs qui venaient lui donner cours au manoir, les parties de chasse et de pêche dans la lande – rien d’étonnant à ce qu’elle soit si bonne tireuse même sur un jeu vidéo, ça coule dans ses veines au fond -, le fait qu’à l’époque, Cleo était déjà une fillette solitaire mais heureuse. Et donc pas encore aussi cynique. Bien sûr qu’elle se souvient de tout ça mais on aurait vraiment cru à une histoire tirée d’un roman de Jane Austen. Ne manque que le promis qu’elle n’aurait pas connu mais qui aurait permis une alliance entre deux clans, histoire de perpétuer la lignée. Bien sûr, elle était un peu jeune à l’époque du drame mais elle était sûre et certaine que ses parents avaient déjà toute une liste de noms. Elle sourit en entendant la remarque de Wes comme quoi elle était madame Carter et plus miss McLeod maintenant ; ce qi la fait rire, ce n’est pas la possessivité de son mari à son égard mais surtout que c’était ses parents, depuis leur caveau qui l’avait obligée à épouser quelqu’un. N’importe qui. Quelle ironie.

Le chauffeur hoche la tête mais elle se doute qu’il continuera sur sa lancée, les mauvaises habitudes ont la vie dure. Puis il se met à vanter les mérites de Lord et Lady McLeod, à quel point ils avaient bons avec leur personnel, ainsi que bons au sens plus globale du terme et combien ils étaient regrettés par tous. Sur ce point, Cleo ne peut qu’être d’accord. A elle aussi ils lui manquent énormément. Elle sort de ses rêveries et de ses souvenirs en entendant Wes demander s’il y a un cendrier dans la Rolls , Bobby appuie alors sur un bouton qui en fait sortir un comme par magie.

« Ça fait bizarre d’être ici mais ça va. »

Là-dessus, elle sort son paquet de clopes de la poche de son manteau et le présente à son mari après en avoir pris une ainsi que son briquet.

« Et toi, ça va ? Pas trop secoué ? »

Pas uniquement par le voyage, s’entend mais par tout ce qu’il vient d’apprendre sur elle également. Cleo ne parle que très rarement de son passé car la plaie ne s’est pas tout à fait refermée. Peut-être même ne se refermera-t-elle jamais complètement.

Tu en apprends donc bien plus au sujet de ta femme et notamment de son passif de vie, de son contexte familial et on en passe des meilleures, tu écoutes attentivement ce que le chauffeur te dit et tu acquiesces en souriant à ta belle blonde par moment où tu apprends des petites anecdotes qui te font plaisir. Au bout d'un moment il te parle des parents de Cleo, tes beaux parents du coup, et tu acquiesces ravi d'en apprendre plus sur les personnes qui ont donné la vie à la femme que tu aimes. Puis tu lui demandes un cendrier et il vous en donne un grâce à un interrupteur dans la voiture qui vous permet d'avoir un cendrier à disposition. Tu profites de cet instant pour demander à ta femme comment elle se sent et elle te répond que ça lui fait bizarre d'être ici mais que ça va tu lui souris alors d'une façon bienveillante « ça va revenir ne t'en fais pas. C'est un coup à prendre. Enfin je suppose. » Tu la scrutes tout un moment en caressant son genou tendrement comme pour lui donner confiance puis elle te propose une clope que tu acceptes avec plaisir en la remerciant d'un sourire. Elle te demande alors si ça va et si tu n'es pas trop secoué et tu hausses des épaules. « Tout va bien merci. Je suis content d'être ici avec toi et de découvrir tes origines. » Il est vrai que vous n'avez pas vraiment pris le temps d'apprendre à découvrir le passé de l'autre. Et puis autant être honnête tu as beaucoup plus parlé de ton vécu qu'elle ne l'a fait. Pas que ça ne t'intéresse, c'est même tout le contraire, mais disons simplement que Cleo est assez secrète sur sa vie personnelle. Tu ne lui en tiens pas rigueur après tout elle est comme ça et puis elle a été élevée comme étant une héritière d'une grande famille écossaise, un clan comme on dit, donc clairement tu ne peux pas lui en vouloir justement parce que c'est ancré en elle, ce sont ses racines et sa façon d'être après tout. Et puis comme elle le sait désormais c'est comme ça que tu l'aimes. Donc non tu ne lui demanderas pas de changer et d'être plus expressive sur sa vie ou sur son affection pour toi juste pour combler un intérêt certain pour elle. Ce n'est pas ton truc et puis tu as appris avec le temps qu'il y a différentes façons de témoigner à une personne qu'on l'aime, offrir sa veste quand il fait froid par exemple, envoyer un message pour demander comment ça va, s'assurer qu'une personne est bien rentrée à la maison après une sortie, des choses du style sont suffisantes pour prouver notre attachement à une personne et on peut dire que Cleo fait tout ça. D'ailleurs, la fenêtre étant ouverte tu viens aussitôt retirer ta veste et tu la poses sur les épaules de ta femme pour qu'elle n'attrape pas froid. Oh tu te doutes bien qu'elle connaît bien le climat écossais vu qu'elle y est née et y a vécu longtemps mais c'est juste un geste de gentleman que tu as à son égard et qui te semble légitime sur l'instant, oui tu veilles sur elle et ça te semble on ne peut plus normal vu que vous êtes mariés...

Revenir… Cleo n’est pas du tout sûre d’avoir envie que ça revienne. Elle n’a pas envie d’être une lady, d’avoir à agir comme telle. Si ces terres ne lui rappelaient pas à ce point les bons souvenirs qu’elle avait gardé de ses parents, sans doute les aurait-elle vendues pour ne jamais avoir à revenir ici. Pour cet endroit, elle éprouve un mélange de haine et d’amour ; c’est la terre qui l’a vue naître, où elle a passé les meilleures années de sa vie mais est-ce que ç’aurait toujours duré ? Peut-être bien : c’est ça qui aurait été sa vie et elle n’en aurait pas connue d’autre. Mais les choses sont différentes, maintenant, elle a connu d’autres vies. Et l’une d’entre elles avait été bien pire que tout ce qu’elle aurait pu imaginer. Tout ça pour dire qu’à présent, ça lui semble impossible de se glisser à nouveau dans la peau d’une lady ; le contact avec sa vie d’avant avait été rompu de la plus brutale des manières. Mais comme à son habitude, la blonde garde ça pour elle ; ça ne sera décidément jamais son genre de s’épancher sur ses sentiments, quels qu’ils soient. Au lieu de quoi, elle se contente de sourire avant de lui retourner sa question.

Il va bien et est content d’en savoir un peu plus sur elle. Elle trouve ça mignon et prend une cigarette après lui en avoir proposé une. Et comme ils entrouvrent une fenêtre pour ne pas mourir asphyxiée par toute cette fumée non plus, il lui pose sa veste sur les épaules ; le genre d’attention qui la fait toujours fondre. En tout cas de la part de Wes car sinon, elle aurait tôt fait de la ficher dans la face de la première personne qui oserait se permettre ce genre de familiarité avec elle. Au lieu de ça, elle se penche un peu pour venir déposer un baiser sur sa tempe en guise de remerciement. Puis elle se remet à observer le paysage défiler jusqu’à ce que la Rolls franchisse un portail des plus imposants. Voilà qu’ils entraient sur les terres des McLeod. Des landes, de la verdure et des moutons à perte de vue sur plusieurs kilomètres puis une allée bordée de jardins à la française et enfin le manoir se découpant sur le ciel gris. Les domestiques alignés en rang d’oignon juste devant l’entrée, attendant qu’ils descendent de voiture pour les saluer comme il se soit. Y a pas à dire, c’est vraiment un autre univers. L’un d’eux lui demande alors s’il fait monter ses bagages dans sa chambre après lui avoir assuré que c’est un réel plaisir de la revoir. Elle hoche la tête et le remercie avant de se tourner vers son mari.

« Je te fais visiter ? »

Vous arrivez finalement au domaine des McLeod et tu es plutôt impressionné par tout ce que tu vois au travers des vitres de la voiture. Tu regardes tout que ce soit la végétation comme les moutons qui mangent de l'herbe. C'est beau et ça te rappelle tes séances de visionnage devant Outlander une série que tu apprécies tout particulièrement même si tu ne l'as jamais bouclée. En tous les cas une fois arrivés devant une... Maison ? Non. Plutôt un Manoir voire même un château tu ne peux t'empêcher d'écarquiller les yeux. Si tu doutais jusqu'à présent du titre de ta femme aujourd'hui tu n'en as plus aucun doute. Wow carrément quoi. Tu sors alors de la voiture en lui laissant ta veste sur ses épaules tandis qu'un des domestiques propose de monter vos valises jusqu'à la chambre et tu la laisses prendre les commandes tandis qu'elle te propose de te faire visiter. « Et comment. Je sens que je vais me perdre ici. La vache ! » Tu glousses ne pouvant t'empêcher de montrer ta stupéfaction face à la taille de ce.... Domicile ? Oui on va appeler ça comme ça pour ne pas contrarier ta femme qui a grandit là-dedans. « Tu sais j'ai un peu l'impression d'être un gueux maintenant. » Tu glousses à cette idée. Et voilà que tu nous fais un remake des Visiteurs film français que tu ne connais pas mais qui te ferait sans doute bien rire si tu le voyais. En tous les cas tu te sens comme ça maintenant que tu as vu dans quoi elle a grandit la femme que tu aimes et y a de quoi c'est gigantesque après tout...

Effectivement, le domaine des McLeod peut impressionner par sa taille ainsi que toute la ribambelle de domestiques qui y travaille jour et nuit. Heureusement qu’ils sont là d’ailleurs, sinon c’est un manoir délabré que Cleo aurait dû faire visiter à son mari aujourd’hui. Pas que ça la dérange plus que ça mais si l’idée que la demeure de ses parents ait perdu son lustre d’antan l’aurait quand même un peu chagrinée, il faut bien l’admettre. Un sourire étire ses lèvres tandis qu’elle ajoute :

« Et encore, c’est sans compter les passages secrets dont la porte ne s’ouvre que si on tire sur le bon volume de la bibliothèque. »

Qu’est-ce que c’est cliché, oui. Et aussi un peu inutile sans doute. Enfin, peut-être pas inutile mais elle n’a jamais tout à fait compris à quoi ça pouvait bien servir. Peut-être que ça a un rapport avec les différentes guerres, que ça visait justement à perdre des intrus qui seraient venus occuper les lieux ? Cleo n’en sait rien mais ça ne change rien au fait qu’elle adorait s’y cacher quand venait l’heure des devoirs autrefois. Ses parents mettaient parfois des heures à la retrouver et l’envoyaient directement au lit, elle avait tout gagné.

Elle pouffe alors à la mention de gueux.

« T’exagères, c’est pas comme si tes casinos n’étaient pas gigantesques non plus. »

Leur maison est bien plus modeste quant à elle, c’est un fait mais il faut voir le bon côté des chose : c’est bien plus facile à entretenir. Quel enfer ça serait de devoir passer l’aspirateur ou prendre les poussières dans un manoir ! C’est bien pour cette raison qu’il y a tant de domestiques, il faut carrément toute une équipe pour y parvenir. Soit, une fois passée l’entrée, ils arrivent dans le salon, une pièce immense avec du marbre au sol, des fauteuils vieillots, une cheminée au-dessus de laquelle trônait toujours le portrait familial, des bibliothèques presque à tous les murs mais…

« Et même pas de télé, c’est triste. Heureusement, on en avait chacun une dans notre chambre. »

Ce qui peut paraître étrange mais ses parents étaient du genre à tenir à passer chaque instant ensemble sans qu’il soit gâché par la télé ou un ordinateur ou quelque chose dans ce goût-là. Ensuite elle lui montre le bureau de son père et véranda de sa mère, pièces restées en l’état depuis la mort de lord et lady McLeod, la cuisine où elle n’avait jamais mis les pieds ou presque, la salle à manger et pas moins de quatre salles de bains, tout ça rien qu’au rez-de-chaussée.

En voyant dans quoi ta femme a bien pu grandir tu te dis que tu n'es réellement pas à ta place ici mais d'un autre côté ça te permet de réaliser tout ce luxe dans lequel elle a grandir et donc de voir que ta femme n'est pas n'importe qui. Bon tu le savais que c'était une descendante d'un clan écossais mais tu n'as jamais mesuré à quel point son titre n'est pas n'importe quoi. Et évidemment elle en rajoute une couche en te parlant de passages secrets qui se déverrouillent lorsqu'on tire sur le bon livre et tu fais les gros yeux. « Tu me fais marcher là... » Tu glousses amusé à cette idée. « Je vais vraiment finir par croire qu'on est dans le château de Dracula et non pas dans le Manoir de ma chère petite femme là. » Tu la fixes avec amusement en haussant des épaules tandis que tu lui confies avoir le sentiment d'être un gueux en te retrouvant ici. Elle se met alors à rire en t'entendant te qualifier comme ça et te rappelle la taille de tes casinos. « Ouais mais quand même.. Je n'ai pas grandi dans le château de Dracula moi ! » Tu te marres en prononçant ces quelques mots il faut dire que c'est assez impressionnant et plus tu visites les lieux plus tu découvres la grandeur de cet endroit. Elle te fait remarquer qu'il n'y a pas de télévision dans les pièces principales mais qu'ils en avaient chacun une dans leurs chambres et tu acquiesces en souriant. « De toute façon j'ai mon ordinateur portable au besoin. Donc on aurait eu de quoi s'occuper au cas où. Je sais que tu ne voulais pas que j'emmène le boulot avec moi mais tu sais bien que me séparer de mon ordinateur est mission impossible pour moi. » Tu lui souris en haussant des épaules. Et puis ce n'est pas comme si tu avais emmené ton PC pour bosser sur tes entreprises, non, seulement pour pouvoir regarder des films et quelques séries quand tu en as envie. Il faut dire que ta femme et toi n'avez pas forcément les mêmes goûts en matière de films et séries donc avoir ton PC avec toi peut toujours être utile. « Et ta chambre elle se trouve dans quelle aile ? » Tu glousses amusé, tu te moques juste un peu mais tu ne peux pas t'en empêcher vu la taille des lieux tu ne serais pas surpris qu'il y ai des ailes particulières voire même une aile rien que pour elle après tout c'est l'unique progéniture des McLeod alors elle devait bien avoir un endroit dédié juste pour elle, non ? Ou alors c'est juste toi qui te fais trop de films ? Quoi que non ça paraît évident qu'elle avait un endroit bien à elle en dehors de sa chambre de jeune fille qu'elle était à l'époque...

Hé non, Cleo ne le vanne même pas quant au fait qu’il y ait bel et bien des passages secrets dans le manoir des McLeod, pure vérité. D’ailleurs, elle serait même tentée de les lui montrer car évidemment, elle se souvient de leur emplacement et comment on y accède. Ses parents n’ont pas eu le temps de lui apprendre beaucoup de choses mais au moins celui de lui apprendre comment s’y retrouver dans leur maison, c’était le b.a.-ba. Elle sourit à la comparaison avec le château de Dracula. Ah, on en était pas si loin, il est vrai. Enfin, en termes de comparaison, bien sûr, car géographiquement parlant, la Transylvanie, bien que ça soit sur le même continent, c’est pas la porte à côté non plus. Disons que le manoir pourrait éventuellement faire office de mini-château. Non parce que bon, un manoir c’est vaste mais pas autant qu’un château tout de même. La jeune femme hausse les épaules, sourire aux lèvres.

« Je préfère le comparer au manoir des Croft de Tomb Raider mais qui sait ? Si j’étais à ta place, je dormirais que d’un œil, cette nuit. »

Afin de ne pas se faire mordre, bien sûr. Bref, elle hoche la tête avec un petit rire en entendant que lui n’avait pas grandi dans ce fameux château de Dracula. Non, certes. Un peu rares sont les gens qui peuvent le dire. Et à quoi bon, franchement ? Cleo part du principe que plus une demeure est grande, plus elle est difficile à chauffer et à entretenir. Alors en théorie, quand on a une bâtisse de ce genre, on a également les moyens de la chauffer et de l’entretenir mais il a tout de même toujours des couloirs qui restent froids et humides. Quelle que soit la largeur de l’âtre. Soit, Cleo annonce alors à Wes que ses parents étaient des Lord et Lady un peu modernes quand même car s’il n’y a pas télé dans les salons, il y en a dans les chambres. Et là-dessus, il lui révèle avoir emporter son ordinateur de toute façon. Aucun reproche à lui faire puisqu’elle en a fait de même. Sûrement pas pour bosser en ce qui la concerne. Plutôt pour jouer.

« T’as bien fait, sinon on aurait dû vivre à l’ancienne durant quelques jours. »

Ce qui lui aurait moyennement plu à elle aussi. Bref, son mari lui demande alors dans quelle aile se trouve sa chambre, ce qui l’amuse une fois de plus.

« On pourrait dire dans l’aile ouest. »

Oui bien sûr, Cleo a trop souvent regardé La Belle et la Bête mais elle n’a pas tout à fait tort puisqu’après avoir monté l’escalier central, elle tourne à gauche, longe le couloir pour prendre la dernière porte à droite. Nouveau couloir qu’il leur faut traverser avant de se retrouver face à une grande porte. L’écossaise la pousse pour se retrouver dans sa chambre d’enfant. Une bouffée de nostalgie la submerge alors. Elle se doutait que tout serait resté en l’état mais elle n’était pas préparée à ça, de toute évidence.

« Bon ben je crois qu’il va falloir qu’on occupe une des nombreuses chambres d’amis. »

Elle n’aurait pas la force d’entrer dans celle de ses parents, ça, c’est sûr.

Cleo ne s'offusque heureusement pas de tes nombreuses comparaisons entre son Manoir de jeunesse et le château de Vladislaus Dracula au contraire, ça semble même l'amuser plus qu'autre chose. Il faut dire que pour un mec comme toi qui n'es pas un Lord ni rien de tout cela clairement voir dans quoi ta femme a bien pu grandir ça peut te faire un choc. C'est vraiment aujourd'hui que tu réalises que ta femme est une héritière d'un grand clan écossais et non pas une simple personne parmi tant d'autres. Bon, autant être honnête, Cleo a toujours été spéciale à tes yeux mais elle l'est encore plus maintenant que tu découvres son passif de vie ainsi que ses origines. Est-ce que ça te rend encore plus amoureux d'elle ? Non parce que tu es déjà totalement fou d'elle et que rien ni même personne ne pourra jamais changer ça seulement tu dois bien avouer que tu es tout de même étonné de voir dans quoi elle a pu grandir. Elle t'indique alors qu'elle préfère comparer son Manoir au Manoir Croft de la saga de jeux vidéos Tomb Raider plutôt qu'au château du célèbre vampire et tu souris tandis qu'elle te recommande de faire attention la nuit. « Tu as l'intention de me mordre pendant mon sommeil ? » Tu glousses à cette idée. Elle t'indique par la suite que ses parents étaient tout de même assez modernes pour des Lords et Ladies et donc qu'ils avaient la télévision dans leurs chambres tu lui dis donc que de toute façon tu as emmené ton PC avec toi mais pas dans le but de bosser et elle te dit que tu as bien fait sinon vous auriez dû vivre à l'ancienne et tu souris en acquiesçant tandis qu'elle te propose de t'emmener jusqu'à sa chambre, tu ne peux t'empêcher de la taquiner à nouveau sur la taille de son Manoir et elle te dit que sa chambre se trouve dans l'aile ouest, tu acquiesces alors tout en la suivant jusqu'à ladite chambre et en arrivant tu vois bien qu'elle est prise par les émotions ainsi que les souvenirs elle te propose donc de dormir dans une chambre d'amis et tu acquiesces. « Comme tu le sens ma chérie. » Tu ne vas certainement pas forcer pour dormir ici si jamais c'est trop dur pour elle, tu peux comprendre après tout. Ayant toi-même perdu des personnes chères à ta vie il est clair que tu ne peux pas vraiment lui reprocher d'avoir du mal avec les souvenirs que ça ranime dans son esprit, au contraire tu comprends même très bien ce qu'elle peut ressentir même si dans ton cas c'est encore différent par rapport à elle. « Où se trouvent les chambres d'amis ? » Tu lui souris ayant envie de visiter encore et encore cet endroit et donc de voir à quoi peuvent bien ressembler les chambres d'amis comme le reste des lieux ici.

Si elle compte le mordre, elle ? Ah, il faut bien avouer que l’idée est tentante ; on ne peut avoir envie que de le croquer, Wes. Et si cette vision prête à sourire, Cleo ne cède toutefois pas à la tentation de glisser sur cette pente-là, en répondant :

« Franchement ? Tu crois pas que si j’avais voulu te vider de ton sang, je m’y serais prise plus tôt ? C’est pas les occasions qui manquent… Mais reste quand même sur tes gardes, on sait jamais. »

Toutes les nuits elle pourrait, si elle le voulait. Mais jusqu’à preuve du contraire, son mari ne s’est encore jamais réveillé avec la marque de ses crocs dans le cou. Peut-être ailleurs mais pas dans le cou. Quoi qu’il en soit, elle lui adresse un clin d’œil avant de poursuivre la visite qui les mène à sa chambre d’enfant. Pas de lit double, elle avait omis ce détail. Alors certes, ils peuvent quand même se coller pour y tenir à deux mais ça se ferait sous le regard inquisiteur de ses poupées et peluches. Un peu trop glauque, même pour elle. Dormir dans celle de ses parents est une possibilité qu’elle écarte immédiatement. Encore plus glauque. Puis, si elle parvenait à garder la tête haute jusqu’ici, pas dit qu’elle puisse en faire autant en prenant la place de ses parents dans leur propre chambre. Ce dont elle fait part à Wes. Peut-être pas dans les détails mais elle en dit suffisamment pour qu’il comprenne. Et s’enquiert d’à quoi peuvent bien ressembler les chambres d’amis dans le manoir des McLeod.

La blonde s’empare alors de sa main et l’entraîne dans ce dédale de couloirs jusqu’à pousser la porte de l’immense bibliothèque. Elle parcourt les livres pas même recouverts d’un peu de poussière au fil du temps et tire sur un volume de Frankenstein de Mary Shelley. Bruit de glissement sur un rail, un passage se dévoile.

« Tu vois ? Je t’ai pas menti. »

Nul besoin de passer par-là, en revanche, c’est juste histoire de frimer un peu. Elle s’y engouffre en le traînant à sa suite. Le long couloir débouche sur le bureau de son père. Cette fois, pas de livre à actionner, juste un bouton au mur. L’écossaise ne s’attarde pas dans cette pièce, trop de souvenirs encore une fois et elle ne leur laisse pas le temps de prendre trop de place dans sa petite tête. De retour dans un énième couloir, elle se tourne vers son mari.

« Choisis une porte. Toutes celles qui se trouvent ici donnent sur une chambre d’amis. On a l’embarras du choix. »