my best valentine (jody - loterie)

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Contrairement à l'année dernière, la Saint-Valentin tombe plutôt bien en deux mille vingt-et-un puisque Roman ne travaille pas. Ce sont les aléas de son métier, d'une année à l'autre, les plannings changent. Parfois dans le bon sens et parfois non. L'avantage de connaître son emploi du temps à l'avance, c'est que Roman pouvait prévoir quelque chose avec sa douce. Il se prend même à espérer un coup du destin en proposant à Jody de s'inscrire à un jeu concours où ils ont la possibilité de gagner une activité qui sort du commun. Sans grands espoirs, il dépose leur candidature et se dit qu'au pire des cas, ils trouveront facilement autre chose à faire. Mais ils ont l'agréable surprise de voir, quelques jours plus tard dans leur boîte aux lettres, qu'ils sont les heureux gagnants. Surpris et à la fois amusé, les voilà qu'ils se retrouvent occupés pour la Saint-Valentin, d'une façon qu'il n'aurait jamais pensée. Parmi les activités proposées, le couple se met d'accord sur l'escalade. Malgré leur côté sportif, ce n'est pas quelque chose qu'ils ont l'habitude de faire, alors ça les changera tous les deux. La veille, en sortant du boulot, Roman se rend à la mairie pour récupérer leurs fiches d'inscriptions et les renseignements sur le point de rendez-vous. Un endroit qu'ils rejoignent le quatorze février sans trop de retard. Ils arrivent dans un sentier, situé à Wellington, où l’on peut retrouver plusieurs murs d’escalade à grimper les uns à la suite des autres. Du plus facile au plus compliqué, il est possible de s’arrêter à tout moment ou de simplement faire des pauses entre chaque pour marcher dans un cadre magnifique. Ils se rendent à un barnum installé pour l’occasion où on leur explique les règles à suivre pour s’assurer et éviter une chute à la fin dramatique. Roman est bon écolier pour le coup, il écoute attentivement : la sécurité avant tout. On les équipe chacun d’un baudrier et les laisse partir. Maintenant, ils sont seuls. Même si bien sûr, en cas de besoin, ils peuvent appeler à l’aide et on viendra les voir. « Je crois que j’ai été un peu trop prévoyant. » Dit-il, amusé en repensant à ce qu’il a mis dans son sac le matin même. « Déformation professionnelle. Mais au moins, on peut se perdre, on aura de quoi tenir la nuit. Voire même plusieurs nuits. » Il ne cherche pas à inquiéter sa petite amie, il sait bien qu’ils seront rentrés avant que la nuit tombe. L’objectif d’aujourd’hui, ce n’est pas de se surpasser au point de se faire du mal, c’est simplement de passer du temps ensemble et de profiter de cette journée qui leur est offerte. « Tu es prête ? » Lâche le pompier à la brune, alors qu’ils se rapprochent du premier mur.

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Roman & Jody

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Quelques jours auparavant, Jody avait appris que Roman avait participé à un jeu concours pour une activité au choix prévue le jour de la Saint-Valentin. A sa grande surprise, il avait remporté les tickets cadeaux et le couple avait décidé ensemble de tester le parcours d’escalade de Wellington. Tout comme le pompier, la kinésithérapeute avait pris congé. Elle s’était organisée pour ne prendre aucun rendez-vous le quatorze afin de pouvoir passer toute la journée avec son petit-ami. L’activité s’annonçait sportive mais Jody n’aimait pas rester en place alors le programme lui convenait tout à fait. Le jour J, ils empruntèrent un sentier pour rejoindre le complexe extérieur du parcours. L’accueillant leur montra l’équipement à enfiler et leur expliqua toutes les règles de sécurité pour que l’activité se déroule dans les meilleures conditions possibles. Jody peina à retenir toutes les consignes mais elle ne se formalisa pas trop. Bon élève, Roman avait écouté attentivement aussi et des formateurs étaient disponibles un peu partout près des différents murs d’escalade en cas de pépin. On les équipa puis on les laissa partir. N’étant pas des habitués de la discipline, le couple avait prévu de commencer doucement par des murs avec des prises nombreuses et pas trop espacées. « Ce n’est pas un kit de survie que tu as emmené avec toi, c’est une valise. » Jody jeta un œil amusé vers le sac à dos rempli de Roman. « Tu as prévu de camper ici ? » Auquel cas, ce serait une surprise à laquelle elle ne s’attendait pas. Tout en blaguant, ils arrivèrent devant le premier mur. « Tu es prête ? » Jody hocha la tête par la positive. Elle vérifia une dernière fois son équipement puis Roman l’assura et elle s’approcha du mur. « Bon. J’espère que je ne vais pas me découvrir un vertige excessif sinon on se donne rendez-vous en haut. » Lança-t-elle sur le ton de l’humour. La jeune femme n’était pas à l’aise dans le vide mais elle n’avait jamais été confrontée à celui-ci de près, se contentant de rester prudente quand elle longeait des falaises, des ravins ou se trouvait sur des buildings d’une certaine hauteur. Avant de monter, Jody leva les yeux vers les prises plus hautes pour décrypter le mur et anticiper un chemin. Elle saisit une première prise, puis une deuxième et décolla du sol. C’était le début. Les prises étaient faciles, elle était pleine d’énergie et d’entrain. Très vite, elle se retrouva à deux mètres de haut et stabilisa sa position. Jetant un œil vers Roman, elle lui adressa un sourire serein. « En fait, c’est malin d’être resté en bas le premier. Je t’ouvre la voie. » Il l’assurait surtout très bien. Il faudrait qu’elle s’applique. La vision vers le bas ne l’avait pas perturbée. Elle se sentait bien dans ses baskets. A l’aise, Jody reprit donc sur sa lancée et atteignit le haut du parcours sans trop de difficultés. Par contre, c’était un peu plus délicat de redescendre dans le vide mais elle avait confiance en Roman alors elle se détendit et lâcha prise pour retrouver pied à terre. « C’est génial, j’ai adoré ! » Elle n’avait qu’une hâte : passer au mur suivant. D’abord, ils devaient échanger les rôles.

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En préparant son sac, le pompier avait été prévoyant, peut-être même un peu trop. Sur le coup, rien de cela ne lui avait paru bizarre, mais maintenant, arrivés en bas du premier mur d’escalade, il trouve cela marrant. « Tu as prévu de camper ici ? » Cela ne fait pas partie de ses plans, même si maintenant, venant de la bouche de Jody, ça sonne comme une bonne idée. Mais pour le coup, là, si Roman s’est équipé de la sorte, c’est surtout pour éviter le pire. Il est prévoyant, peut-être un peu trop. C’est sûrement une déformation professionnelle. Après avoir regardé rapidement le premier mur qui se tient face à eux, le jeune homme se tourne vers sa petite amie et lui demande si elle est prête à partir. Il n’y a bien sûr pas de pression, ils ont tout leur temps. « Bon. J’espère que je ne vais pas me découvrir un vertige excessif sinon on se donne rendez-vous en haut. » Il est vrai que ce serait quand même dommage, ça remettrait en cause le reste de leur journée. La brune se tourne vers le mur et, à son rythme, commence à monter. Roman s’assure alors de toujours tendre la corde qui la retient, sans pour autant trop le faire pour éviter qu’elle ne se retrouve tirée vers le haut. Arrivée à plusieurs mètres de haut, elle s’arrête et regarde vers le bas. Vers Roman. « En fait, c’est malin d’être resté en bas le premier. Je t’ouvre la voie. » « Je suis surtout là pour te rattraper si jamais tu tombes. » Bon.. c’est loin d’être la phrase à dire à quelqu’un qui peut avoir peur, mais ça, le pompier ne le comprend que trop tard. « Pardon ! Non, c’est pas ce que je voulais dire. Tu vas très bien t’en sortir. Tu t’en sors très bien déjà. » Roman n'a fait que regarder pour l'instant : à aucun moment, Jody n'a eu besoin d'aide ou plutôt de conseils sur la prise à prendre. Arrivée en haut, la kinésithérapeute s'assoit dans son baudrier et son petit ami vient alors la faire redescendre doucement. « C'est génial, j'ai adoré ! » « C'est vrai ? Je suis content. » Les mots qu'elle avait prononcés un peu plus tôt l'avait effrayé. « Et pas de vertige ? Ça serait quand même dommage, ça compromettrait un peu la journée. Même si ça ne serait pas grave, je ne veux pas que tu fasses quelque chose que tu ne veux pas. » Même si cette Saint-Valentin sort de l'ordinaire, ils sont là pour se faire plaisir avant tout. Alors qu'il retire la corde du baudrier de sa petite amie, il reste attentif à ses expressions et comprend bien vite qu'elle est prête pour d'autres escalades. Le voilà rassuré. « Bon.. à mon tour ! » Il s'équipe et laisse à Jody le temps de tirer sur la corde jusqu'à ce qu'elle soit en position de départ. « Tu es prête ? Autant que moi. » Lui, il est certain de ne pas avoir le vertige. Ce serait quand même dommage pour un pompier de se retrouver tétanisé une fois en haut de la grande échelle. Néanmoins, il n'a pas souvent fait de l'escalade comme cela. À son tour, il escalade le mur. Sans trop de difficultés, il ne lui faut que quelques minutes pour revenir sur la terre ferme. « C'est la première fois que tu fais de l'escalade ? Original comme Saint-Valentin, n'est-ce pas ? » C'est une question plus ou moins rhétorique. Si elle en avait fait, elle aurait déjà su si elle avait le vertige ou non. « Ce n'est pas une fête que j'ai l'habitude de fêter. Mais aujourd'hui, je ne me voyais pas ailleurs. » Dit-il, un sourire sur les lèvres. On pourrait le qualifier de beau parleur, c'est vrai, mais quand il est avec Jody, son coeur parle pour lui et il ne peut pas vraiment le contrôler.

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Roman & Jody

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Lorsque Jody s’arrêta pour regarder vers Roman, la brune ne frémit pas car elle était fermement accrochée sur ses appuis et pas encore très haut. A l’aise, elle le taquina sur la voie qu’elle lui ouvrait, se doutant qu’il ne ferait qu’une bouchée de ce mur catégorisé facile. Il avait l’habitude des entrainements soutenus avec les pompiers. Courir, monter, descendre, porter des charges lourdes. Il devait garder une bonne condition physique en toutes circonstances. Par contre, la réponse de son petit-ami n’était pas très rassurante. Jody espérait ne pas tomber ou en tout cas que la corde tienne bon. « A bout de bras, comme dans les films. » Répondit-elle, amusée. Mais l’hypothèse de Roman continuait de trotter dans sa tête. « Tu crois qu’il y a déjà eu des accidents ici ? » Peut-être qu’il s’était renseigné en réservant l’activité. La kinésithérapeute continua son petit bonhomme de chemin et atteignit le sommet du mur sans encombre. C’était le premier, les prises étaient grosses et rapprochées. Jody était encore en pleine forme. Retrouvant pied à terre, elle partagea sa bonne impression avec Roman puis le couple échangea les rôles. « Non, ça a été. Mais il n’est pas aussi haut que d’autres murs. On verra sur les autres. » Le pompier s’occupa des cordes dans les baudriers – Jody n’avait pas tout retenu – et elle lui confirma qu’elle était prête d’un signe de tête. Le temps de prendre appui sur sa première prise et il grimpa avec une aisance ahurissante. La kiné n’eut même pas le loisir de lui adresser des encouragements, elle admirait en silence la vitesse et l’adresse avec laquelle il passait d’une prise à l’autre tandis qu’elle essayait d’assurer avec la corde. En très peu de temps, Roman arriva en haut puis redescendit comme s’il avait fait ça toute sa vie. « T’étais un chat ou un lémurien dans ta vie d’avant ? » C’est à peine si elle avait eu le temps de récupérer de sa montée. « Ouuuui, la première. Dans la famille, on pratiquait plutôt des activités randos ou plage. » Les sorties entre Jenkins ne s’appliquaient pas pour la Saint-Valentin évidemment, quoique ses deux frères et sa sœur organisaient peut-être une soirée tous les trois puisque la benjamine de la famille était la seule en couple, bizarrement. « Plutôt original oui, on garde la forme quand d’autres font péter les calories au restau. » Plaisanta Jody. Elle non plus n’avait pas l’habitude de fêter cette occasion. Elle n’avait eu qu’un copain avant Roman qui avait organisé un truc vite fait pour dire, et l’année passée, le pompier était de garde. Elle avait juste eu un petit flirt de son adolescence qui lui avait organisé un truc trop mignon mais ça remontait au lycée. Alors, cette année, c’était sa première Saint-Valentin depuis longtemps. Cette célébration avait un côté commercial indéniable, l’amour se fêtait tous les jours, etc. Il n’empêche qu’elle appréciait autant que lui cette journée qu’il avait préparée pour tous les deux. « Moi non plus. » Le nez de Jody effleura celui de Roman puis elle l’embrassa. Passé ce moment de distraction, le couple enchaina ensuite plusieurs murs d’escalade. La hauteur des parcours augmentait et leur difficulté aussi. Les prises étaient nombreuses en bas mais se raréfiaient en montant alors Jody écoutait les conseils de Roman pour l’aider à trouver son chemin. Lorsqu’ils arrivèrent à un mur plus imposant, la kiné proposa au pompier de commencer pour récupérer. Elle commençait à fatiguer. « A toi l’honneur, je vais regarder où tu prends appui. »

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« A bout de bras, comme dans les films. » Il hoche la tête, comme pour confirmer les propos de sa petite amie, mais d'où elle est, elle ne le voit sûrement pas. Il ignore si l'effet sera le même que celui des films, il l'espère. Pourtant, même s'il est sportif, il n'a jamais eu à récupérer quelqu'un qui tombe d'une telle hauteur, pas de cette manière. « Tu crois qu'il y a déjà eu des accidents ici ? » Parler de chute n'est pas la meilleure des choses à faire et le pompier le comprend bien en entendant cette question sortir des lèvres de Jody. Pour la rassurer, il a déjà fait mieux, alors maintenant, il doit se rattraper. « Non. Enfin peut-être. Mais rien dont tu dois t'inquiéter. » Être rassurant oui, mais mentir non. Il ne s'est pas ce qu'il a pu se passer dans ces bois, alors il laisse la possibilité qu'il y ait déjà eu des accidents. Néanmoins, avec les consignes qu'ils ont reçues et leurs maturités, il n'y a pas de raison que pour que ça dégénère pour eux. « Il doit arriver que des personnes prennent des risques inutilement et c'est là que c'est dangereux. Je ne pense pas que cela arrivera pour nous aujourd'hui. » De par leurs métiers, les amoureux connaissent les risques d'une chute, alors ils ne s'aventureront certainement pas dans cette direction. Pourtant, à une époque, Roman aurait sûrement été capable de faire des "bêtises" pour impressionner une fille. La jeune femme reprend son ascension et Roman espère l'avoir suffisamment rassurée pour qu'elle puisse finir ce mur d'escalade en paix. « Non, ça a été. Mais il n'est pas aussi haut que d'autres murs. On verra sur les autres. » Dit-elle à son petit ami une fois les pieds revenus sur terre. C'est alors à lui d'escalader. De par son métier ou son côté athlétique, le pompier ne fait qu'une bouchée des prises et il escalade et redescend à une vitesse folle. « T'étais un chat ou un lémurien dans ta vie d'avant ? » Amusé, il hausse légèrement les épaules. Même s'il n'est pas un habitué de l'escalade, il conçoit que sa maîtrise à des hauteurs variables l'avantage un peu. « Ouuuui, la première. Dans la famille, on pratiquait plutôt des activités randos ou plage. » Cette révélation fait d'autant plus plaisir à Roman. Ce n'est peut-être rien, mais elle fait suffisamment confiance en son petit ami pour avoir accepté une telle activité pour la Saint-Valentin. C'est vrai que ça change, mais c'est aussi très risqué. Après tout, un simple faux mouvement et ils pourraient se retrouver aux urgences. « Plutôt original oui, on garde la forme quand d'autres font péter les calories au restau. » Même si après cette séance d'escalade, ils pourront facilement aller compenser les calories qu'ils auront perdues. Il faudra bien qu'ils se ravitaillent un peu. « Moi non plus. » La brune se rapproche de lui, effleure le nez du pompier et l'embrasse. Ils enchaînent ensuite sur un autre mur d'escalade, de niveau similaire à celui d'avant. Ça les met doucement en jambes, ça permet à leurs muscles de se réchauffer pour affronter les murs plus difficiles. Un, puis deux, puis trois. Ils les enchaînent assez vite et forcément, les premières douleurs musculaires arrivent. Néanmoins, Roman connaît ses limites et il sait qu'il peut encore continuer. « A toi l'honneur, je vais regarder où tu prends appui. » Aussitôt dit, aussitôt fait. Le jeune homme s'équipe et laisse à Jody le soin de l'assurer. « N'oublie pas d'ouvrir les bras. Pour me récupérer comme dans les films si jamais je rate une prise. » Depuis le début, il laissait sa petite amie se lancer la première, alors les rôles sont maintenant inversés. Les choses se compliquent un peu et les bras sont de plus en plus nécessaires. Il faut tirer sur les prises pour pouvoir se hisser, les jambes ne suffisent plus. Néanmoins, avec un peu plus de difficultés, le pompier finit par arriver à bout de ce mur et il redescend. « C'est plus.. sport ! » Ils devaient s'y attendre, la difficulté ne pouvait pas rester à celle des premiers murs. « Tu te sens prête pour le faire ? Tu n'es pas obligée. » Encore une fois, Roman rappelle à la kinésithérapeute qu'ils sont là pour le plaisir avant tout. « Je me disais qu'après ce mur, ou maintenant, on pouvait se perdre un peu dans les bois. Après les différents murs que l'on a monté, on mérite bien une petite pause. » Perdre. Alors oui, mais non. Même si Roman a prononcé ce mot, il ne pensait pas vraiment au sens propre de ce mot. S'évader un peu serait finalement plus approprié.

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Roman & Jody

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Lorsque Roman évoqua une chute, Jody se demanda si des accidents avaient déjà eu lieu pour des amateurs qui pratiquaient l’escalade ici. Ce n’était peut-être pas que des gens qui prenaient des risques inutilement, peut-être que des participants étaient tout simplement inexpérimentés. La jeune femme était accompagnée d’un partenaire qui avait déjà de l’expérience mais tout le monde n’avait pas la chance d’être aussi bien entouré pour grimper. Il y avait sûrement des gens qui, comme elle, ne s’étaient jamais essayés à l’escalade et qui devaient être encadrés par un membre du staff. Sinon, le risque de mal s’assurer et de chuter existait bel et bien. « De toute façon, si je tombe, tu es déjà sur place. » Répondit-elle, sur le même ton d’humour qu’il avait utilisé en se proposant de la rattraper. Pour l’instant, le premier mur s’était bien passé, Jody n’avait pas rencontré de difficulté particulière. A son tour, Roman boucla le parcours rapidement comme s’il pratiquait l’escalade quotidiennement. « A ce train-là, tu vas m’attendre les deux-tiers du temps. » En tout cas, elle appréciait cette activité qui sortait de l’ordinaire. De façon générale, Jody n’était pas difficile, la kiné se montrait souvent partante pour découvrir de nouvelles choses. Bien sûr, elle ne suivrait pas Roman à l’aveugle dans tout – par exemple sauter en parachute serait trop extrême pour elle – mais elle ne reculait pas devant la nouveauté. Comme elle l’expliqua à Roman, les moments en famille restaient plus traditionnels entre des randonnées ou des sorties plage. Les frères ou les sœurs Jenkins pratiquaient des activités particulières chacun de leur côté. Lucy et la plongée, Nate et le hockey sur glace, Gabriel et l’expérimentation artistique. L’autre côté réjouissant de l’escalade était que le couple perdrait les calories habituellement prises pendant un repas de Saint-Valentin. Après un petit échange affectueux, Jody et Roman enchainèrent sur d’autres murs avec une difficulté croissante. Au fur et à mesure, la jeune femme sentait la fatigue s’installer dans son corps, plus particulièrement ses bras, qu’elle utilisait pour se hisser vers le haut quand les prises s’espaçaient. En dépit de son travail, elle n’avait pas l’habitude d’utiliser tous les muscles dans cette zone à un rythme aussi soutenu. De son côté, Roman avait l’air toujours aussi à l’aise dans l’escalade. Ainsi, lorsque le couple arriva devant un mur plus haut et plus difficile, la brune lui proposa de se lancer en premier. De la sorte, elle gagnait des minutes supplémentaires pour récupérer et observer son parcours. Le pompier plaisanta à nouveau. « Comme dans les films ? N’oublie pas de tomber au ralenti et avec grâce alors. » Comme d’habitude, il enchaina les prises aisément même si lui aussi commençait à chercher son chemin. Redescendu, Roman lui demanda si elle était toujours partante ou si elle préférait passer son tour. « Oui, je vais faire celui-ci et on prendra la pause ensuite. » Ce serait un peu bête de s’arrêter maintenant alors qu’elle était devant. Jody venait de voir Roman monter, le mur lui paraissait faisable. Ils pourraient reprendre plus tard à un autre endroit. Echangeant sa place avec lui, la brune attrapa les premières prises facilement. Au début, elle suivit le même chemin que Roman mais elle perdit un peu le fil quand les appuis s’espacèrent. Progressant plus lentement, la fatigue dans ses bras se réveilla mais elle réussit à monter jusqu’au deux-tiers du mur. Il restait la portion la plus difficile car les distances entre les prises étaient devenues importantes dans la partie supérieure du mur. Entre la fatigue et la hauteur plus élevée, Jody ne se sentait plus aussi à l’aise que sur les parcours précédents. Elle avait l’impression d’être bloquée et de ne plus être en mesure d’avancer. Regardant vers Roman pour avoir un conseil, sa vue se troubla légèrement et elle s’accrocha à sa prise plus fermement pour ne pas vaciller. « Je vais essayer par la droite. » Plus petite que lui, cette prise demandait à ce qu’elle fasse une extension de son corps mai c’était la solution la plus proche. De l’autre côté, elle devait redescendre d’un cran pour contourner un obstacle dans le mur et se heurter à des distances tout aussi élevées. Prenant appui sur son pied et tendant le bras au maximum, Jody touchait la prise à droite du bout des doigts. Il lui faudrait se mettre sur la pointe du pied ou sauter légèrement. Hésitante, elle estima la distance et choisir la seconde option en donnant un petit coup d’impulsion dans son pied. Sa main attrapa adroitement la prise mais son bras était trop fatigué pour hisser tout son corps. La réception ne se déroula pas comme prévu et elle lâcha prise sous le coup d’une crampe surprise. « Ah ! Nooon ! » Se heurtant contre le mur, elle tomba sur un demi-mètre, l’avant-bras droit en partie éraflé, et elle sentit directement la corde se tendre pour jouer son rôle assureur. Jody se rattrapa et prit à nouveau appui sur ses jambes, refusant de lâcher le mur alors qu’elle était encore à plus de cinq mètres du sol. Son corps se raidit et elle se figea. Venant d’avoir une peur irraisonnée de tomber, elle refusait de lâcher, soudainement moins à l’aise malgré qu’elle soit parfaitement assurée par le matériel. « Je n’y arriverai pas. J’ai une crampe dans le bras. » De par son métier, elle adoptait les bons gestes pour la calmer mais elle n’était pas vraiment dans la position idéale. De toute façon, la question n’était plus de monter pour terminer le parcours, mais de savoir comment elle allait redescendre, car pour l’instant, elle n’était pas du tout disposée à se laisser aller en arrière après ce qui venait de se passer. Ses jambes se mirent à trembler un peu, elle avait besoin de retrouver ses esprits et de calmer cette montée en puissance d’adrénaline.

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Cette fois-ci, c’est à Roman de prendre les devants. Il ne va pas rechigner pour cela, surtout que depuis le début, c’est toujours la brune qui a commencé. Et bien souvent, lorsque c’était son tour, il ne lui laissait pas vraiment l’occasion de se reposer. Là au moins, avec la difficulté qui augmente, elle devrait pouvoir passer un peu plus de temps au sol et souffler un peu avant d’affronter à son tour ce mur d’escalade. « Comme dans les films ? N’oublie pas de tomber au ralenti et avec grâce alors. » Jody comprend très vite la plaisanterie de son petit ami et rentre même dans son jeu. Si jamais Roman devait tomber, pour que la brune puisse le rattraper à même ses bras, il faudrait sûrement un peu de ça : du ralenti, de la grâce et un peu d’aide de la gravité. Mais heureusement, rien de cela n’arrive. Ils verront ce que ça peut donner une autre fois. « Oui, je vais faire celui-ci et on prendra la pause ensuite. » Et ce sera une pause bien méritée, que ce soit pour le pompier ou sa petite amie. Laissant Jody se concentrer sur le mur qu’elle va escalader, Roman s’occupe de l’équiper. À la caserne, pour certains exercices, il a l’habitude de faire cela, alors ça ne le dérange pas et au moins, il s’assure que c’est bien fait. Après ça, la jeune femme s’élance. Elle commence par s’inspirer de la trajectoire qu’a pu prendre le pompier un peu plus tôt, mais elle est rapidement contrainte de faire ses propres choix. Ils n’ont pas la même corpulence, ni la même force, alors forcément, ce qu’il a fait n’est pas forcément dans ses cordes. Néanmoins, elle ne baisse pas les bras et cela fait sourire Roman qui la regarde, admiratif. « Je vais essayer par la droite. » Attentif à chacun de ses gestes, le jeune homme n’en oublie pas de l’assurer : elle lui fait confiance, il est hors de question de la décevoir. Surtout que sur ce mur-ci, elle a besoin de lui. « Ah ! Nooon ! » Lorsqu’il sent Jody chuter, il réagit le plus vite possible, mais elle a déjà chuté de plusieurs dizaines de centimètres. Maintenant stabilisée, il reprend confiance sur ses appuis et lève la tête. « Tout va bien ? » Soudainement, Roman culpabilise d’avoir proposé cette activité. Ils devaient prendre du plaisir et non finir aux urgences : si Jody se retrouve impactée dans sa vie de tous les jours, dans son travail, le pompier ne se le pardonnera pas. « Je n’y arriverai pas. J’ai une crampe dans le bras. » « Ça va aller, ne t’en fais pas. On va te faire redescendre. » À première vue, il n’y a rien de grave et Roman peut soupirer. Néanmoins, il est hors de question qu’elle reprenne ce mur, elle doit retrouver la terre ferme et se reposer un peu. Ils auraient dû faire une pause, le corps de Jody est clairement en train de lui faire comprendre. « Assieds-toi dans ton baudrier. Tend tes jambes et appuie tes pieds contre la paroi. » Là, la jeune femme n’a presque rien à faire, c’est un travail d’équipe. « Tu vas descendre en rappel. » Étonnement, il connaît certain terme technique lié à l’escalade. Il faut croire que finalement, ce sport et son métier ne sont pas si éloignés. « Doucement, je vais donner du lest à la corde et pendant ce temps, tu vas faire comme si tu marchais contre le mur. En reculant. » Il n’a peut-être pas les mots justes. Généralement, il est dans l’action et il n’a pas à expliquer, mais il espère que cette histoire de marche suffira à lui faire comprendre ce qu’elle a à faire. Elle s’installe complètement dans son harnais, laissant ainsi complètement son poids au bout de la corde. « Voilà, très bien. » Dit-il, alors qu'à mesure qu'il lâche la corde, la brune descend le long du mur. Doucement. Ils ne sont pas pressés et après ce qu'il vient de se passer, mieux vaut être prudents. Après plusieurs minutes, Jody arrive en bas du mur. « Et voilà, tu as les pieds sur terre. » Comme tout à l'heure, Roman s'occupe de la défaire, lui permettant ainsi de s'éloigner un peu de son objet de torture. Il lui laisse un peu de temps, profitant de ces secondes pour récupérer son sac. « Fais voir ton bras. » Il grimace un peu en voyant sa plaie. Ce n'est pas bien méchant, mais cela aurait été encore mieux si elle aurait pu revenir sans rien. Il ouvre son sac et en sort une pochette, qu'il ouvre à son tour. « On pourra remercier ma superbe trousse de premiers secours ! Du désinfectant, des compresses. Il y a tout pour que je m'occupe de toi. » Roman n'est pas médecin ou quoique ce soit, mais de par son métier, il a dû faire plusieurs formations pour savoir prodiguer les premiers soins en cas d'accident. Un bon nombre de choses vu dans ces formations ne lui servira pas, mais il devrait pouvoir réussir à panser sa petite amie. Ils s'installent un peu plus loin, sur un banc fait dans un tronc d'arbre. Original. Le pompier sort tout le nécessaire et commence par désinfecter l'avant-bras de la brune. « Pardon. » Ce genre de produit n'est jamais très agréable, mais il est pourtant obligatoire, afin d'éviter une quelconque infection qui pourrait transformer cette simple plaie en problèmes bien plus graves. Il vient ensuite déposer des gazes sur l'endroit écorché et les fait tenir avec du sparadrap. « Je pense que tu as bien mérité une petite pause. » Dit-il, un léger sourire sur les lèvres, avant de sortir une bouteille d'eau et de la tendre à Jody. « J'ai aussi de petits en-cas si tu veux. »

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Roman & Jody

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Malgré la fatigue dans les bras, Jody avait essayé de terminer la première partie du parcours par ce mur plus difficile. En regardant Roman escalader, la montée ne lui avait pas paru ardue au point de renoncer. Cependant, la kinésithérapeute avait perdu de l’énergie à chercher des prises à sa portée dans la partie supérieure du mur et elle avait présumé de la force dans ses bras. Lorsqu’elle chercha à se hisser sur le palier supérieur, elle ne supporta pas son poids et glissa légèrement contre la paroi, éraflant son avant-bras. Tout de suite, Roman réagit et l’assura. Elle sentit le baudrier se tendre et se resserrer autour de ses hanches. Plus de peur que de mal. Fébrile, Jody s’accrocha au mur en appuyant sur ses jambes. Elle venait de recevoir une décharge d’adrénaline dans le corps. Si elle avait présumé de ses forces, cet avertissement la persuadait de ne pas s’entêter : il était temps d’arrêter. De toute façon, la brune était trop fatiguée pour continuer. En dépit de son travail physique où elle était amenée à soulever des gens et à les soutenir, elle n’avait pas l’habitude de solliciter à ce point les muscles du haut de son corps d’où l’apparition d’une crampe. Le pompier l’invita alors à s’asseoir dans le baudrier pour la redescendre. Crispée par la frayeur qu’elle venait d’avoir, Jody n’osa pas regarder vers le bas. Fixant le mur, elle tira légèrement sur la corde pour vérifier instinctivement que tout était en ordre puis elle suivit les conseils de Roman en s’installant dans son harnais. Même si elle n’avait pas eu peur jusqu’à présent, elle n’était plus à l’aise à l’idée de peser de tout son poids sur la corde. Le pompier entreprit de la rassurer et de l’accompagner par la voix. « Doucement, je vais donner du lest à la corde et pendant ce temps, tu vas faire comme si tu marchais contre le mur. En reculant. » Mise en confiance par son petit-ami, Jody descendit progressivement en rappel et retrouva pied à terre. Son corps frémit légèrement au moment de la réception pendant que Roman détacha la corde. « Je me suis fait une belle frayeur et une blessure de guerrière à ramener à la maison. » Souffla-t-elle comme pour chasser cette mésaventure et la tourner en dérision. C’était une façon pour elle de masquer son trouble. Attentif, Roman vérifia son bras. Toujours baignée dans l’adrénaline, Jody n’avait pas pris regardé la blessure. Ce n’était qu’une éraflure, entaille superficielle de la peau qui avait frotté contre le mur. Un peu de désinfectant, un pansement, et ce serait vite oublié. Heureusement, le pompier avait été prévoyant, même si la kiné ne doutait pas que le complexe d’escalade avait tout le matériel en stock – dont la trousse de secours de base - pour agir en cas d’incident. « C’est ça en fait, je voulais te voir à l’œuvre sur moi. » L’année passée, Roman avait été son patient mais l’inverse ne s’était jamais produit – et ce n’était pas à souhaiter, car si le pompier devait se déplacer en intervention, ce n’était pas pour rien en général. Aujourd’hui, ce serait à plus petite échelle. Le couple s’installa sur un banc et Roman entreprit de désinfecter la plaie, ce qui arracha une grimace à la brune. Elle n’était pas douillette mais la sensation n’était pas agréable pour autant. Il appliqua ensuite un pansement et le tour était joué. « Merci. » Une fois l’éraflure traitée, Jody étira les bras pour diminuer les douleurs. Faire une pause et boire beaucoup d’eau, voilà une idée bienvenue pour reprendre des forces. « On l’a tous les deux bien méritée. C’est chouette comme activité mais assez physique, l’air de rien. » Elle but un peu d’eau et regarda le cadre extérieur, agréable en plein milieu des bois. Peut-être une idée de promenade à faire dans les environs avec Milan. Les deux meilleurs amis étaient partis plusieurs fois pour des virées en forêt avec leur matériel photo au cours des derniers mois, Jody avait des centaines d’images à tirer sur son ordinateur mais elle n’avait pas encore trouvé le temps. Cela dit, le couple pouvait aussi aller se promener un peu avant de reprendre l’escalade. Profitant de la pause, Roman lui proposa un en-cas. « Volontiers. » A l’instar du papa qui préparait les boîtes de ses enfants pour aller à l’école, le pompier avait pensé à tout pour eux. Jody choisit une banane et checka un message reçu de maman Hellington sur son téléphone. La kiné avait enregistré le numéro de sa belle-mère et vice versa puisqu’elles s’arrangeaient parfois pour les enfants. Quand Roman était de garde, il n’était pas toujours joignable tout de suite. Elles avaient donc développé une petite entente qui impliquait maintenant qu’elle lui envoyait parfois un message sans passer par son fils. Comme aujourd’hui pour donner des nouvelles des enfants. Souvent, Jody répondait très vite en dehors des consultations. « Les enfants ont l’air de bien s’amuser aussi. Ta mère a organisé un atelier peinture de main avec eux. » Enfin c’était surtout les mains de Roméo à en juger par la taille sur les dessins. Jody lui montra les photos, peut-être qu’il avait reçu les mêmes. Des superhéros, une poule et des mains multiples. Le potentiel créativité avait pris racine chez ses enfants.

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La sortie des amoureux ne passe pas loin d’une fin dramatique. Heureusement, Roman est attentif et quand il sent que sa petite amie chute, il s’occupe de freiner sa descente. En plus de mettre en difficulté leurs corps, l’escalade fait travailler leur confiance. Que ce soit là, avec le pompier, ou tout à l’heure, avec Jody, ils doivent s’assurer et la sûreté de leurs binômes est sur leurs épaules. « Je me suis fait une belle frayeur et une blessure de guerrière à ramener à la maison. » Un avant-bras érafler et une crampe, c’est finalement ce qui pouvait arriver de mieux. Sans parler de chute, la brune aurait facilement pu se faire une entorse ou quelque chose du genre en cherchant à se rattraper. Une fois débarrassée du matériel, le couple peut s’éloigner du mur et s’occuper du bras de la kinésithérapeute. Même si ce n’est pas grand-chose, il est préférable de couvrir la blessure pour éviter que de la poussière se mette dessus lors des prochaines escalades. « C’est ça en fait, je voulais te voir à l’œuvre sur moi. » « Je vois.. » Dit-il, amusé. « Tu sais, si un jour, un tour en camion de pompier te tente, ne mets pas le feu à ton cabinet. Demande-moi simplement. » Bien sûr, elle n’en arrivera jamais là, ça ne lui ressemble pas. Mais Roman se sentait obligé de le préciser sur le ton de l’humour. Attentif et méticuleux, le pompier s’occupe comme un chef de la blessure de Jody. Il suggère ensuite l’idée de faire une pause. Elle n’aurait pas été de refus avant ce drame, cela aurait évité qu’ils en arrivent là, mais tant pis, ce sont des choses qui arrivent. « On l’a tous les deux bien méritée. C’est chouette comme activité mais assez physique, l’air de rien. » « J’espère que cette expérience ne te fera pas détester l’escalade. » Après une chute de cheval, il faut remonter dessus directement, c’est ça ? Bon là, ils vont attendre quelques minutes, mais l’idée est là. « Volontiers. » Dit-elle lorsque Roman évoque les en-cas qu’il a préparé avant de partir ce matin. Il ouvre son sac un peu plus grand et en sort de quoi grignoter : des sandwichs, des fruits et des barres chocolatés. Il dépose le tout face à sa petite amie pour la laisser choisir. Pour lui, ce sera une barre au chocolat et un peu d’eau. Ayant bien mangé avant de partir, ça lui permettra de retrouver la force qu’il a pu perdre lors des premiers murs d’escalades. « Les enfants ont l’air de bien s’amuser aussi. Ta mère a organisé un atelier peinture de main avec eux. » Dit comme ça, Roman ignore de quoi il s’agit, mais en voyant les images sur le téléphone de Jody, son cerveau fait la connexion. Il a peut-être reçu les mêmes images, mais il n’a pas vraiment eu l’occasion de regarder son téléphone encore. « Il doit y avoir un peu de Savannah derrière ça, pour l’idée au moins. » Elle a ce côté artistique chez elle et Roméo le sait bien, alors peut-être que sa sœur a soufflé cette idée pour pouvoir occuper le garçon. « Il faut que je me méfie, bientôt tu vas me dépasser dans les numéros favoris de ma mère. » Loin de lui l’idée d’être jaloux, il trouve juste cela amusant. Il y a encore quelques semaines, elles ne se connaissaient pas officiellement et maintenant, elles échangent des messages. Il faut dire que pour gérer l’organisation de leur famille, c’est sûrement le plus simple. « Allez viens ! Profitons de notre moment à tous les deux. » Roman aime ses enfants, mais aujourd’hui, ce n’est que Jody et lui. Il récupère ses affaires, les remet dans son sac, et s’occupe ensuite de rechercher leurs équipements, ça serait dommage que quelqu’un qui passe par ici les voit et les prenne. À deux, ils s’éloignent des murs d’escalades et se retrouvent rapidement sur un sentier. Au bout de celui-ci, ils découvrent un plan d’eau avec une cascade. Roman n’avait pas connaissance d’un tel endroit ici, c’est une agréable surprise. « Waouh. » Lâche-t-il, sans vraiment le contrôler. « En fait, je ne suis pas du tout surpris. Ça faisait partie de mon plan : te faire céder à l’escalade pour ensuite t’amener dans un petit coin de paradis ! » Dit-il, quelque peu amusé. « Mais.. après l’effort qu’on a fait, je pense qu’on mérite bien un petit bain. Qu’est-ce que tu en dis ? » C’est peut-être une idée un peu folle, mais finalement, ça colle assez bien à Roman. Cette baignade ne sera pas la première pour lui. Un sourire charmeur se dessine sur les lèvres du pompier, en espérant réussir à tenter la brune. Très vite, il pose ses affaires au sol et commence à se déshabiller. Il ne lui faut que quelques secondes pour finir dans l’eau. Une eau un peu fraîche, mais à une température qui reste tolérable. « J’ai été prévoyant, mais pas au point d’amener des serviettes. Tu crois que c’est grave ? » Se rendre compte de cela une fois dans l’eau, c’est un peu dommage. Mais tant pis. Il y a du soleil, ils pourront toujours se poser un peu pour sécher. « Tu me rejoins ? »

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Roman & Jody

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Face à la touche d’humour de sa petite-amie, Roman rebondit par une autre plaisanterie. Allumer un feu dans son cabinet pour être immergée dans le monde des pompiers n’était effectivement pas dans les projets de la kinésithérapeute. La blessure traitée, le couple décida raisonnablement de prendre une pause. Le jeune papa espérait que cette mésaventure n’avait pas découragé la brune par rapport à l’escalade. « Non mais elle m’invite à plus de prudence. » Jody comptait se servir de cette pause pour reprendre des forces et boire beaucoup d’eau. Bien s’hydrater aidait à prévenir les crampes, même si la fatigue avait joué un rôle dans sa chute. En dépit de son travail qui l’amenait à effectuer des manipulations et des étirements sur autrui, les bras de la jeune femme n’avaient pas l’habitude d’être sollicités aussi intensément sur une plus longue période. Entre les horaires au cabinet et la vie de famille, le temps n’était pas un luxe dont elle disposait pour pratiquer un sport de façon régulière en dehors de la course à pied. Heureusement, en sa qualité de kiné, Jody connaissait les bons gestes pour récupérer assez vite. Elle étira ses bras d’une certaine façon afin de calmer les douleurs puis elle opta pour une banane parmi les encas que Roman avait emmené. Et surtout, elle but plusieurs gorgées de sa bouteille d’eau. Profitant de ce moment d’accalmie dans leur journée, Jody vérifia les messages sur son téléphone – au cas où une urgence serait survenue pendant leur absence – et elle ouvrit celui envoyé par sa belle-mère. Depuis que les présentations officielles avaient été faites entre les deux femmes, elles avaient noué une relation cordiale suffisamment développée pour échanger des messages à propos des enfants. Il faut dire que la maturité de Jody et la façon dont elle menait sa vie à son âge inspirait confiance et respect, que ce soit au sein de la famille de Roman ou au sein de sa propre famille. En effet, les Jenkins se plaisaient à rappeler à la benjamine combien elle était la plus posée sur le plan personnel de sa vie, comme ils l’avaient fait lors de leur voyage tous ensemble en Australie, après la Nouvelle Année. Elle menait de front le travail de ses rêves, sa relation amoureuse et des enfants qui n’étaient pas les siens mais qui occupaient une place de plus en plus importante dans son cœur. D’ailleurs, le message concernait Roméo et Louise, occupés à dessiner avec de la peinture, sous l’œil bienveillant de leur grand-mère. A la vue des photos, Roman supposa que son fils avait plutôt hérité ce côté artistique de sa sœur. Amusé, il releva aussi les échanges entre Jody et sa mère. Pour l’organisation de la famille, c’était plus simple et surtout un avantage que les deux femmes s’entendent bien. Le contraire aurait été ennuyeux. Après avoir répondu à maman Hellington, la kinésithérapeute rangea son téléphone. Comme Roman le lui rappela, ce moment à deux leur appartenait et il comptait bien en profiter. Pendant que le pompier récupéra les équipements, Jody termina sa bouteille d’eau puis ils empruntèrent un sentier qui les mena jusqu’à un plan d’eau avec une cascade. « Waouh, tu l’as dit. Comment ça se fait que nous n’ayons jamais entendu parler d’un tel endroit ? » Le complexe d’escalade se trouvait non loin de Wellington. Roman et Jody avaient tous les deux grandi dans les environs. Il était surprenant qu’aucun d’eux n’ait jamais mis les pieds ici. « Et tu as beaucoup d’autres surprises de cet ordre en réserve ? » Plaisanta la kiné, en écho à la remarque de son petit-ami. Soudain, il la prit de court lorsqu’il proposa spontanément de prendre un bain. Joignant le geste à la parole, Roman se départit de ses vêtements et s’approcha de l’eau en sous-vêtements. Déposant son sac à côté des affaires du pompier, Jody le regarda se baigner tandis qu’il lui lançait un sourire l’incitant à le rejoindre. « Je ne sais pas trop. Elle est bonne ? » Hésitante, la brune n’avait toujours pas commencé à se déshabiller. Ce n’était pas de dévoiler de sa chair qui la rendait réticente, elle s’était posée dans le jacuzzi de la bière avec Josh lors du festival dédié et plus récemment, elle avait nagé dans l’océan avec ses frères et sa sœur quand ils étaient à la plage en Australie, mais c’était toujours dans un contexte où tout le monde portait un maillot. Ici, les deux amoureux se retrouvaient en plein milieu de la nature, avec des promeneurs susceptibles de passer, en sous-vêtements et sans serviette pour se sécher, comme Roman le souligna judicieusement. Pas tout à fait le même cadre. « Ça dépend, le soleil est au rendez-vous donc ça va. » Face à l’hésitation de sa petite amie, il l’invita à nouveau à venir partager cette baignade avec lui. Parfois, c’était bien de ne pas tout prévoir et de se laisser vivre dans l’instant présent. « Zut alors. Toi qui venais de me faire un super pansement. » Celui-ci allait sûrement se détacher dans l’eau. Tant pis, elle pourrait toujours en refaire un après. Jetant un regard autour d’elle pour vérifier que personne n’arrivait juste à ce moment-là, Jody attacha ses cheveux en un chignon haut puis elle retira ses vêtements, qu’elle déposa à côté de ceux de Roman. Elle avança ensuite dans l’eau et un frisson la parcourut lorsque sa peau rentra en contact avec les vaguelettes froides. Mettant ses bras contre elle comme pour se tenir chaud, elle songea que le mieux était encore de rentrer d’un coup puis de s’habituer à la température progressivement. Ainsi, Jody descendit directement dans l’eau jusqu’à hauteur de son cou et elle s’éloigna du bord en nageant un peu. « Wow. La vue est encore plus belle d’ici. » Dans l’eau, à côté de Roman, au milieu de ce petit coin de paradis. Que pouvait-elle demander de mieux ?

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Même si l'activité principale de leur journée est l'escalade, faire un petit break ne pourra pas leur faire de mal, surtout après la frayeur qu'ils viennent d'avoir. Ils auraient pu vivre bien pire, c'est vrai, mais ça n'en reste pas moins agréable de chuter ou de voir quelqu'un le faire. Leurs affaires récupérées, ils se lancent à la découverte du parc où ils se trouvent. Sans parler de l'escalade, cet endroit renferme sûrement de nombreuses activités : des simples balades aux occupations plus sportives. C'est d'ailleurs assez dingue de se dire qu'il y a tout cela à quelques kilomètres seulement du centre-ville de la capitale. Mais pour l'instant, ce qui s'offre au couple, c'est la beauté d'un paysage. « Waouh, tu l'as dit. Comment ça se fait que nous n'ayons jamais entendu parler d'un tel endroit ? » La ville leur réserve encore de belles surprises, même si ça fait bien longtemps qu'ils vivent ici tous les deux. « Et tu as beaucoup d'autres surprises de cet ordre en réserve ? » Prétendre qu'il connaissait cet endroit et que c'est pour cela qu'il a Jody amené là, cela arrange assez bien le pompier. « Je peux en trouver d'autres. » Même s'il a grandi ici, Roman a finalement toujours côtoyé les mêmes endroits. Il ne suffit pas toujours de partir loin pour découvrir de nouvelles choses. Pris d'une envie soudaine, le jeune homme propose une petite baignade. Ils ont souffert lors des dernières minutes, ça ne pourra faire que du bien un tel rafraîchissement. Sans vraiment attendre l'approbation de sa petite amie, il retire ses vêtements et file dans l'eau. « Je ne sais pas trop. Elle est bonne ? » Dire qu'elle est bonne serait mentir. Néanmoins, elle n'est pas non plus glaciale. En réalité, tout dépend de la tolérance de chacun. Là, selon Roman, la température de l'eau est acceptable. « Ça dépend, le soleil est au rendez-vous donc ça va. » Et puis, si vraiment ils ont froid en sortant de l'eau, ils pourront toujours faire un rapide détour pour trouver de quoi se sécher. Seul dans le plan d'eau, Roman réitère sa demande. Après tout, la brune n'a pas refusé, tout est encore possible. « Zut alors. Toi qui venais de me faire un super pansement. » C'est vrai qu'il n'avait pas vraiment pensé à cela. Il n'y a plus qu'à espérer que la fraîcheur et la qualité de l'eau n'empire pas la douleur que peut lui faire sa blessure. Finalement, Jody finit par céder et à son tour, elle se déshabille et rejoint l'eau. « Wow. La vue est encore plus belle d'ici. » « C'est vrai ça. » Dit-il, les yeux rivés sur sa petite amie qui se rapproche de lui. Le sourire présent sur ses lèvres s'étend à mesure qu'elle se rapproche. « Ah.. tu parlais de la vue du paysage ? C'est vrai qu'elle est belle aussi. » Il s'amuse de la situation, mais il n'en reste pas moins malhonnête. Que ce soit Jody ou la vue, c'est agréable à regarder. « Au moins, nous allons être bien rafraîchit. » D'un côté, c'est bon pour les muscles aussi. Il y a bien des athlètes qui se plongent dans un bain glacé après leur entraînement. Bon.. c'est vrai qu'ils n'en sont pas encore là, mais disons que cette eau fraîche est un mal pour un bien. « On aurait peut-être dû partir sur une séance au spa, on aurait eu cela dès le début. » Roman s'allonge dans l'eau et se laisse flotter. « Avec des massages en plus, des jets et de l’eau chaude. » Quelque chose qui se rapproche finalement plus d’un rendez-vous galant comparé à de l’escalade. Mais faire comme les autres, ce n’est pas vraiment eux. « C’est décidé, on partira sur ça la prochaine fois. Il n’y aura même pas besoin d’avoir une trousse de secours ! » Amusé, il finit par se redresser. « Après.. il y a peut-être moyen de trouver quelque chose pour remplacer les jets. » Dit-il, alors que d’un signe de la tête, il montre la cascade. En nageant, il se rapproche de celle-ci et passe en dessous. Derrière, il découvre un endroit qui pourrait s’apparenter à une grotte. Bien que celle-ci ne va pas bien loin, elle permet seulement à certaines personnes de s’asseoir pour contempler la cascade de l’intérieur. « Tu vois, j’ai encore de la ressource. » Dit-il à Jody qui l’a suivi, en référence aux surprises. « Tu n’as pas trop froid ? » Le jeune homme s’attarde sur le paysage, il s’éloigne un peu plus de l’endroit où se trouvent leurs affaires, mais si elle le veut, ils pourront sortir. Après une éraflure, ils ne sont pas là pour hypothermie. Roman tend sa main vers la brune et l’invite à se rapprocher de lui. Il passe ses bras autour d’elle et colle leurs deux corps l’un contre l’autre. Ainsi, elle aura un peu de sa chaleur à lui.

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Roman & Jody

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« Tu peux en trouver d’autres ? Vous voilà bien mystérieux, lieutenant Hellington. » Toujours en formation, Roman devait encore valider le module mais Jody ne prenait pas beaucoup de risques en l’appelant ainsi, elle était certaine de son succès et puis elle trouvait ce qualificatif sexy. Autant qu’il commence à s’habituer à ce futur pseudonyme. En plus, ce n’était pas la première fois qu’elle le lui donnait. Après avoir emprunté un sentier qui s’éloignait des murs d’escalade, le couple arriva en bordure d’une clairière et d’un point d’eau qui offrait une superbe vue sur la forêt dans leur dos. N’ayant pas froid aux yeux ni au corps, Roman retira ses vêtements et descendit dans l’eau pour une petite baignade improvisée sous l’œil surpris de la kinésithérapeute. Moins audacieuse, Jody s’éternisa au bord alors que petit-ami lui avait proposé de la rejoindre. Les rares fois où ils se retrouvaient tous les deux, il réveillait un côté plus aventureux chez elle bien qu’elle eût l’impression de revivre une scène de son voyage en famille, cet été en Australie, lorsqu’elle avait proposé à ses frères et à sa sœur, d’aller piquer une tête dans la mer, à la différence que tout le monde se baignait à la plage alors qu’aujourd’hui elle se retrouvait seule avec son homme dans un coin relativement discret. Face à l’incertitude de la jeune femme, il réitéra sa demande et les dernières barrières raisonnables de la brune cédèrent. D’une part, son corps finirait par s’habituer à la température froide, d’autre part si des regards indiscrets s’approchaient du plan d’eau, leur corps était caché en-dessous de la surface. Après avoir rejoint Roman, la kiné admira la vue du paysage depuis son nouvel angle, réflexion à laquelle le pompier rebondit en la taquinant. Réservée quand il la complimentait, même de façon détournée, Jody esquissa un petit sourire et se mordilla légèrement la lèvre. En dépit de l’incident sur le dernier mur d’escalade, elle passait une agréable journée en compagnie de son amoureux. « C’est vivifiant, c’est sûr. » A cet instant précis, Roman regrettait presque de ne pas avoir opté pour une journée au spa avec massage, bains moussants et tutti quanti. « Pour les massages, ça peut s’arranger. » Petit sourire espiègle. Même si Jody se concentrait sur de la rééducation et que non, masseuse n’était pas son métier, il était évident qu’elle était douée de ses dix doigts, elle n’allait pas s’en cacher. Emballé par l’idée qu’il avait évoquée, le pompier promit d’organiser une journée détente lors de leur prochaine Saint-Valentin dans laquelle la trousse de secours deviendrait futile. « Ça dépend, on peut toujours glisser dans une piscine. » Répondit-elle, aussi amusée que lui. Pour pallier à l’absence de jets, c’est Roman qui trouva une solution au problème. Désignant la cascade, il nagea jusqu’à celle-ci et disparut derrière le rideau d’eau. Jody l’imita et découvrit un petit écrin derrière la cascade, une sorte de petite grotte synonyme de point de vue pour regarder la cascade de l’intérieur ou repère idéal pour un moment en amoureux. « Moui… Je ne suis pas sûre que tu le connaissais, cet endroit. » Répondit la kiné qui devinait qu’il jouait un peu sur la découverte de l’endroit et sur la carte de la surprise. Quand Roman lui demanda si elle avait froid, elle confirma. « Un peu. » Son corps ne s’était pas encore habitué à la fraicheur de la température. En écho à sa réponse, le pompier l’attira contre lui et encercla ses bras autour d’elle. Se blottissant contre lui, Jody profita de la chaleur corporelle de son petit-ami. Au contact de son derme, sa chair s’électrisa légèrement, les mains douces et fraiches de la jeune femme s’attardèrent sur le corps de Roman, comme une caresse. Bercée par le moment, Jody s'imprégna de ce contact qui réchauffait sa peau. « Parfois, je redoute que tu te lasses de moi. Si je ne suis pas assez aventureuse ou d’autres choses. Je sais, c’est idiot, je sais aussi au fond de moi, que je n’ai pas besoin de m’inquiéter, mais c’est plus fort que moi. » Pensée inquiète qui lui avait traversé l’esprit avant qu’elle ne le rejoigne dans l’eau, insécurité qui la rattrapait parfois lorsqu’elle s’interrogeait sur la chance qu’elle avait de vivre dans une relation qui s’était si naturellement épanouie. Après tout, la société de consommation actuelle avait augmenté le désir et les attentes des gens. Souvent, dès que quelqu’un obtenait ce qu’il voulait, il n’hésitait pas à le troquer par quelque chose de mieux. Comme pour les produits, Jody avait remarqué la tendance de la nature humaine à reproduire le schéma dans son relationnel à cause de la multitude de personnes qui gravitaient autour d’eux. Tout était plus facile dans un monde où les technologies avaient réduit les barrières et les distances. Lorsqu’une relation prenait l’eau, pour des tensions ou autre, il était plus facile de s’en détacher et de rebondir vers quelque chose d’autre. Evidemment, elle ne pensait pas que Roman était ainsi, mais parfois, elle restait cette jeune femme qui ressentait encore des petites appréhensions, dont celle que ce bonheur lui échappe un jour. A cause d’elle. C’était humain. « Je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve, mais je sais que je le veux avec toi. »

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L’idée de se baigner dans ce plan d’eau sort de nulle part. Mais sur le moment, ça semble être une bonne idée. En voyant sa petite amie sur l’herbe, alors que lui est dans l’eau, Roman se demande s’il n’a pas sauté un peu trop vite. Ils sont ici pour la Saint-Valentin, c’était la moindre des choses. Mais finalement, la brune finit par le rejoindre et il ne peut s’empêcher de sourire. « C’est vivifiant, c’est sûr. » L’eau froide est bonne pour la circulation sanguine, non ? Cependant, sans mentir, le pompier aurait sûrement préféré que l’eau soit un peu plus chaude et il est presque sûr que Jody serait du même avis que lui. L’idée d’un autre rendez-vous, pour l’année prochaine, lui vient à l’esprit. « Pour les massages, ça peut s’arranger. » Le sourire sur le visage de la kinésithérapeute en dit long et très vite, il provoque le même chez le jeune homme. Elle n’est pas habituée à faire ce genre de massage, mais il est certain qu’elle s’en sortirait comme une cheffe. Aujourd’hui, leur sortie sort un peu de l’ordinaire, mais l’idée de faire autre chose avec elle, quelque chose de plus romantique ne le dérangerait pas le moins du monde. Ce n’est pas pour éviter ce genre de choses qu’il a proposé l’escalade, il aurait même adoré, mais il y a eu ce concours. Pour coller à cette idée de spa, Roman se glisse sous la cascade. Il va de surprise en surprise en découvrant ce qui se trouve derrière l’eau. « Moui… Je ne suis pas sûre que tu le connaissais, cet endroit. » Il hausse légèrement les épaules, l’air de rien. Elle a raison, mais c’est beaucoup moins drôle de l’avouer à haute voix. Réalisant qu’il a poussé à Jody à venir ici, dans cette eau froide, il s’inquiète rapidement de ce qu’elle peut ressentir vis-à-vis de la température. « Un peu. » Sans aucune hésitation, il invite sa petite amie à se rapprocher et la serre dans ses bras. « Parfois, je redoute que tu te lasses de moi. Si je ne suis pas assez aventureuse ou d’autres choses. Je sais, c’est idiot, je sais aussi au fond de moi, que je n’ai pas besoin de m’inquiéter, mais c’est plus fort que moi. » Dans sa vie, le pompier a eu l’habitude de perdre des gens, mais jamais on ne s’est inquiété que cela vienne de lui. Bien sûr, avec la brune, ça n’arrivera pas, ce n’est pas dans ses plans. « Ne te fais pas de soucis pour ça. » Il ne s’est pas mis avec elle pour ça, il a toujours des amis s’il veut sauter en parachute ou passer un moment au karting. « D’une certaine façon, parfois tu me calmes. J’ai un boulot assez tumultueux, dans lequel je ne vois pas toujours le danger. Et j’ai tendance à poursuivre cela, même quand je ne suis plus à la caserne. Ça a ses avantages, mais ses inconvénients aussi. » Il faut savoir se mettre des limites et ça, Roman n’a pas toujours su le faire avant. Parfois, il a frôlé la légalité, sûrement pour se tester un peu. Du bout de ses doigts, il vient caresser sa joue. « Je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve, mais je sais que je le veux avec toi. » « Je le veux aussi. » Et ça, il n’a aucun doute là-dessus. Son front vient se poser contre celui de la jeune femme. « Je t’aime. » Jody est l’une des rares personnes à qui il a déjà dit cela. Il a d’ailleurs mis un certain temps avant d’arriver à le faire, mais maintenant, il pourrait lui dire tous les jours pour être sûr qu’elle n’oublie pas. « Tu es la plus belle chose qui me soit arrivée. » Il y a les enfants aussi, mais il n’est pas question d’eux aujourd’hui. La serrant un peu plus contre lui, il profite de ce moment pour l’embrasser. « On sort ? Tes patients vont m’en vouloir si tu arrives au cabinet avec un rhume ou une grippe. » Si jamais cela devait arriver, c’est déjà le cas : le mal est fait. Elle accepte et ils sortent tous les deux par l’endroit où ils sont arrivés. Comme prévu, ils n’ont rien pour se sécher, mais cela ne l’empêche pas d’enfiler de nouveau son pantalon. « Tiens, mets ça. » Dit-il en lui tendant son t-shirt. Il n’en a pas vraiment besoin pour l’instant, alors autant que ça serve à Jody. Il vient ensuite secouer sa tête, essorant rapidement ses cheveux. « Tu te sens de reprendre l’escalade ? » Ce n’est bien sûr pas une obligation. D’ailleurs, il enchaîne rapidement, laissant à la jeune femme la possibilité de choisir autre chose. « Ou alors on rentre et on répare ma bêtise, ou plutôt mon idée stupide, en allant prendre une douche bien chaude. Après ça, on pourra même enfiler des vêtements secs. Ou alors, ne pas mettre de vêtements tout court, les enfants ne sont pas là. » Dit-il, un sourire malicieux sur le visage.

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Roman & Jody

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Malgré la fraicheur de la température, Jody était finalement rentrée dans l’eau. Après l’effort de l’escalade, le derme de la jeune femme se tendit sous la froideur des flots mais son corps s’adapta progressivement tout en rejoignant le pompier qui se dirigea vers la petite cascade de l’autre côté du point d’eau. Magnifique, l’endroit ressemblait à un petit écrin perdu en pleine nature. Même si elle avait grandi à Wellington, Jody n’en avait jamais entendu parler, comme si le lieu avait été préservé. En même temps, les sentiers qui menaient jusqu’à ce bassin faisaient partie du complexe d’escalade et elle n’avait jamais pratiqué cette activité auparavant. Cette idée sortait de l’ordinaire, loin des programmes classiques de Saint-Valentin. En dépit de sa petite frayeur, la kinésithérapeute passait un bon moment. Pourtant, alors que le tableau prenait des allures idylliques, dans les bras de son petit ami, à l’abri dans cet écrin discret, des petites insécurités s’immiscèrent dans sa tête. Ce n’était pas la première fois que ces doutes la traversaient mais elle réussissait en général à les chasser ou à les garder pour elle. Pas aujourd’hui. Tout de suite, il coupa court à ses inquiétudes. Contrairement à ce que Jody pensait, il ne cherchait pas une personne pour le suivre dans toutes ses folies. Au contraire, le caractère posé de la kiné le calmait et l’incitait à la prudence. D’une certaine façon, ils se complétaient. Rassurée, la brune se colla un peu plus contre lui tandis qu’il effleurait sa joue, lui soufflant qu’elle voyait son avenir avec lui. Bien sûr, l’emménagement avait été une étape pour renforcer leur engagement l’un envers l’autre. Sur la même longueur d’onde, Roman partageait la même envie. Il colla ensuite son front contre le sien, leurs souffles se mêlèrent et dans un murmure, le pompier lui glissa les trois mots, baume cicatrisant toutes les insécurités polluant l’esprit de la jeune femme. Mais c’est la déclaration suivante qui la chamboula le plus : la meilleure chose qui lui était arrivée. Le sentiment qui la traversa était comparable à celui d’un enfant qui ouvre le cadeau de Noël qu’il pensait impossible de recevoir, à celui d’un(e) fan qui rencontrait enfin son artiste préféré après avoir écumé tous les concerts de sa tournée, à celui d’un peintre qui dessinait sur un tableau les contours du visage de son âme sœur. « Moi aussi, je t’aime. » Quand les lèvres du pompier trouvèrent les siennes, Jody lui rendit son baiser. Par la suite, il lui proposa de regagner la rive sous peine de tomber malade. « C’est un peu tard pour m’en inquiéter, je crois » Répondit-elle, en souriant. Le couple sortit de l’eau et commença à se rhabiller. Roman tendit alors son t-shirt à la kiné. « Mais et toi, tu ne vas pas attraper froid ? » S'inquiéta-t-elle, en le prenant. Terminant d’enfiler son pantalon et le reste de ses fringues, la jeune femme noua ensuite ses cheveux en une longue tresse pour éviter qu’ils perlent dans son dos. Son regard se perdit brièvement sur le corps de son petit ami qui se penchait pour récupérer le sac rempli de provisions. Elle se mordit légèrement la lèvre inférieure et sortit de sa rêverie lorsqu’il l’interpella sur la suite du programme. « Mmh ? » L’escalade ou une douche chaude à la maison. Jody aurait été d’avis d’escalader un dernier mur pour oublier l’incident sur l’autre montée, mais l’eau froide avait plutôt contribué à amplifier les contractures musculaires dans ses bras. Ce n’était pas raisonnable. Comme l’avait dit le pompier, elle avait des patients à soigner le lendemain. Un rhume, c’était gérable, pour manipuler les corps. Une blessure physique, beaucoup moins. Face au sourire de Roman, elle rigola doucement. « Je n’aime pas rester sur un échec mais on reviendra une autre fois. Cette fois, je vais écouter les signes. Assez de grimpe pour aujourd’hui. » Et puis, il ne lui avait pas vendu une option déplaisante pour le retour à la maison. « C’est vrai, les enfants ne sont pas là. » Le pompier l’avait répété à plusieurs reprises, content de partager cette journée rien qu’avec elle sans doute parce qu’ils avaient rarement l’occasion de passer plusieurs heures seuls ensemble. En général, le soir, quand les enfants étaient endormis, ils étaient fatigués aussi et ne s’éternisaient pas ou alors le couple s’occupait de mille et une tâches dans la maison. Pas vraiment l’idéal pour se poser. Les affaires récupérées, ils remontèrent par le sentier qu’ils avaient emprunté pour se rapprocher du complexe où ils ramenèrent les baudriers et le matériel d’escalade. Quittant les lieux, ils se retrouvèrent bientôt chez eux. Jody étira légèrement ses bras, la contracture s’était enfin détendue. Elle se débarrassa du pansement trempé, qu’elle serait toujours avisée de refaire plus tard. « C’était chouette en tout cas. Ce soir, je propose qu’on ne s’embête pas, cheat meal, ce sera très bien. Sauf si tu avais d’autres plans. » Après tout, Jody ne savait pas si Roman avait prévu d’autres projets, elle ne voudrait pas contrecarrer ses idées éventuelles mais après cette après-midi sportive, la kiné trouvait que c’était aussi bien de ne pas se prendre la tête pour la suite. Sur ces entrefaites, la jeune femme aida à ranger quelques affaires puis elle reprit sur sa lancée. « Je vais déjà aller me glisser sous l’eau chaude, si jamais ta proposition tient toujours, tu me rejoins quand tu veux. » La scène faisait bizarrement écho à celle de son appartement à Hamilton, à la différence que les rôles étaient inversés entre eux. Jody disparut en direction de la salle de bains, semant ses vêtements comme un petit poucet dans la maison. Envie de prendre une douche, de se réchauffer et de lui exprimer son amour autrement que par les mots.

AVENGEDINCHAINS

**○ inscrit le** : 24/10/2016

my best valentine
crédit/ tumblr ✶ w/jody

Ce moment à deux est magique, il ressemble à ceux que l'on peut voir dans les films. Ce lieu, découvert au hasard, relance cette journée de Saint-Valentin. De la simple séance d'escalade, ils se retrouvaient maintenant collés l'un à l'autre dans une eau fraîche. La fin de Titanic, en moins dramatique et en plus romantique. Quelque chose qui ne ressemblait plus vraiment à Roman, mais depuis que la brune fait partie de sa vie, beaucoup de choses ont changé. « Moi aussi, je t'aime. » De telles confessions sont sûrement mieux ici qu'en bas d'un mur d'escalade. Quoique, à deux, ils auraient été capables de rendre cela romantique aussi. Leurs confessions terminées, le pompier propose de revenir sur la terre ferme. Le mal est sûrement fait, mais il ne voudrait pas que sa petite amie tombe malade, elle pourrait prendre du retard avec ses patients et c'est suffisamment la course dans leur vie comme ça. « C'est un peu tard pour m'en inquiéter, je crois » Visiblement, elle est du même avis que lui. Alors très vite, ils regagnent la rive et se revêtissent. Enfin partiellement, Roman offre son haut à Jody. « Mais et toi, tu ne vas pas attraper froid ? » « Non, ne t'inquiète pas. » Comme elle a pu en être témoin dans l'eau, ce n'est pas un peu de frais qui effraie le brun et puis, avec son corps humide, elle aura peut-être du mal à rentrer dans son t-shirt : celui de son petit ami est bien plus ample. Enfin prêts à partir, le jeune homme s'interroge sur la suite de leur programme. Encore un peu d'escalade ou un retour à leur domicile ? Le choix appartient à la kinésithérapeute. Après ce qui est arrivé, il ne voudrait pas la forcer à faire quelque chose qu'elle ne veut pas. « Je n'aime pas rester sur un échec mais on reviendra une autre fois. Cette fois, je vais écouter les signes. Assez de grimpe pour aujourd'hui. » C'est une sage décision. « On pourra même amener Roméo. J’ai vu qu’il y avait des parcours pour les enfants. » Bien qu’artistique dans l’âme, faire un peu d’activité physique ne déplaît jamais au petit garçon. Et puis, faire quelque chose à trois, c’est forcément une idée qui lui plaira. Leurs affaires récupérées, ils repassent par la cabane d’accueil de l’escalade pour rendre le matériel, puis filent chez eux. « C’était chouette en tout cas. Ce soir, je propose qu’on ne s’embête pas, cheat meal, ce sera très bien. Sauf si tu avais d’autres plans. » Le pompier ouvre le sac qu’il avait fait plus haut et il commence à ranger les différents éléments à leur place. « Non, je n’avais rien prévu. C’est parfait ! Et puis, nous avons bien mérité un tel repas. » Même s’ils sont partis moins longtemps que prévu, leurs corps ont dû puiser dans leurs réserves et faire une pause, commander ce soir, ne pourra pas leur faire de mal. « Je vais déjà aller me glisser sous l’eau chaude, si jamais ta proposition tient toujours, tu me rejoins quand tu veux. » Il la regarde s’éloigner de lui, un sourire sur les lèvres. Cette proposition n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd et dès qu’il en aura fini avec sa tâche, il ira la rejoindre sous l’eau. Il ne lui faut pas longtemps pour cela, en quelques minutes, il se retrouve dans la salle de bain. Il se déshabille et passe sa tête derrière le rideau. « Est-ce que je dérange ? » Le sourire qui illumine son visage est charmeur. Il ne s’attend pas vraiment à une réponse, elle l’a quand même invité. « Au moins, on s’en souviendra de cette Saint-Valentin. » Dit-il alors qu’il passe ses jambes pour rentrer dans la baignoire. « Ma mère m’a envoyé un message. Elle propose de garder les enfants ce soir, de les ramener seulement demain. » Il s’avance sous l’eau chaude et ses mains retrouvent rapidement le corps de sa petite amie. « J’ai accepté sa proposition, je me suis dis que tu serais d’accord. » Ils n’ont pas forcément beaucoup l’occasion de se retrouver en tête-à-tête, avoir de jeunes enfants et travailler sous forme de gardes, ce n’est pas l’idéal pour une vie de couple. Mais Jody et Roman s’aiment et c’est bien pour cela que ça fonctionne. Seuls dans cette maison, sous cette eau qui réchauffe leurs dos corps, les amoureux se laissent aller à un peu de tendresse. C’est leur fête aujourd’hui, il ne faut pas l’oublier. Leurs deux corps s’apprivoisent, se touchent et finissent pas s’épouser à la perfection. Plus rien n’a d’importance dans cette pièce, seuls leurs désirs comptent. Après ce moment intime, ils reviennent à la réalité, mais ce n’est pas pour autant que leur journée ensemble est terminée. Ils commandent leur repas, se chamaillent et finissent sur le canapé, l’un dans les bras de l’autre.

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