sourire solaire. pensées lunaire. (romy)

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s o u r i r e s o l a i r e.
p e n s é e s l u n a i r e s.
ft. @Romy Warrington

journée longue, cody.
rythmée par les interventions à la banalité affligeante. ces appels qui te laissent trop le temps de penser. ces fausses alertes qui te donnent envie de soupirer. fort. d’insulter ces personnes égoïstes qui vous appellent pour des broutilles. des égratignures. des prises de bec de voisinage. comme si c’était votre boulot, à vous. nettoyer la caserne, sauter dans le camion à la moindre sonnerie, s’attendre à une vie en perdition pour se retrouver au pied d’un arbre. le classique du chat perché sur les branches qui finit toujours par descendre tout seul mais pour lequel vous finissez quand même par sortir l’échelle.

journée longue, cody.
envahissante de souvenirs d’une autre vie. d’un autre temps. tu peines à garder les pieds sur terre entre deux départs en trombe. tu vas faire un trou dans la carrosserie à force de frotter comme ça. sourire. léger rire. ça te fait tenir. ça perturbe tes songes moroses. ceux-là même qui t’assaillent parfois sans que tu saches trop pourquoi. un bruit. une odeur. la présence de romy, aussi. ce deuil et cette douleur que vous partagez silencieusement. tu reviens de loin, cody. mais, de temps en temps, t’es pas encore tout à fait là. le poids de cet anneau que tu portes autour du cou qui te pèse comme un fardeau dont tu n’es pas prêt de te défaire. pas encore. t’as peur surtout, cody. peur d’oublier. peur de te reconstruire sans noah. peur que tous ces plans tirés sur la comète ne s’évadent. vous aviez pas parlé de cette éventualité. du jour où l’un quitterait l’autre. impensable dans votre bulle de bonheur écarlate. celle qui mettait de la couleur dans ton existence et rendait tout plus simple. plus beau.

journée longue, cody.
tu presses le pas dans les rues d’island bay, hâte de rentrer. hâte de retrouver romy. son sourire solaire dans tes pensées lunaires qui ne manque jamais de te redonner l’envie d’avancer. t’as été dur avec elle. pas autant qu’avec toi-même. mais elle a jamais failli. présence stable sur ta planète bancale. t’as jamais trouvé les mots assez fort pour exprimer tout ce que tu ressens. à quel point tu lui es redevable d’avoir participé à te sortir la tête hors de l’eau les mois qui ont suivi le décès de noah. même quand tu refusais catégoriquement toute aide. des mercis qui te laissent un arrière-goût d’insuffisance. arrêt express dans votre pizzeria préférée. demain, vous retrouvez l’univers aseptisé de l’hôpital. mais, demain est un autre jour. demain appartient à l’avenir et il vous reste le moment présent qui n’attend que d’être vécu. nourriture rapidement récupérée, tu traverses la ville jusqu’à ton appartement. votre appartement. ce cocon de confort dans lequel tu te laisses finalement aller sans crainte, dans les bras toujours ouverts de romy dès lors que t’en as besoin. amitié inébranlable forgée par les années qui passent et les épreuves que vous surmontez main dans la main. j’suis rentré ! tu fermes la porte derrière toi, prends une grande inspiration comme si tu respirais enfin pour la première fois. j’ai amené les pizzas. tu sais qu’elle sait, cody. c’est un peu votre rituel. ces soirées canapé à avaler des cochonneries devant tout un tas de films stupides, à rire aux éclats tels deux enfants que rien n’atteint. la douceur d’un instant avant toutes les merdes du lendemain.

journée longue, cody.
pourtant là, avec romy, t’as l’impression qu’elle est passée en un éclair.

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sourire solaire. pensées lunaire.

Romy avait passé une petite journée des plus classiques entre la venue de l’infirmière ce matin pour voir si elle prenait bien ses médicaments et les cours tout était d’un banal comme tous les jours. La jeune femme avait appris depuis peu de temps qu’elle était en rechute. Elle sait aussi que demain matin, elle va avoir une journée complète à l’hôpital. Cela n’est pas des plus intéressantes pour elle, elle ne veut pas qu’on puisse lui dire progression de la maladie. Elle passe une main dans ses cheveux, elle est complètement nerveuse. Elle sait qu’elle n’est pas seule, il y a Cody maintenant, elle sait très bien qu’elle ne peut pas le laisser tout seul.

Les deux jeunes gens ont commencé à faire le deuil de Noah ensemble, ils sont comme une petite famille maintenant. Elle sait qu’elle peut compter sur lui à tout moment du jour comme de la nuit, Romy ne sait pas si elle a envie de se battre ou non. Elle se pose tellement de questions, pourtant elle a déjà vaincu la maladie. Elle a surtout peur de l’inconnu, peur que la mort puisse venir la faucher. Elle essaie de vivre sa vie comme si de rien n’était. Cela est compliqué, compliqué comme elle commence à avoir des effets secondaires de son traitement.

Elle sait que la vie aurait pu couler comme si de rien n’était quand elle était encore en pleine santé. Elle ne peut plus faire du sport sans être essoufflée et avoir des nausées. Ce matin, elle aurait pu aller en cours sans aucun souci, mais la maladie a décidé de la clouer au lit. Elle avait tellement mal au ventre, elle était au plus mal. Peu de personnes sont au courant qu’elle est encore malade, les jours se suivent comme toujours. Mais ils ne se ressemblent pas, elle se dit que demain elle serait peut-être en mode euphorique.

Elle n’avait rien avalé de la journée, comme elle était au plus mal. Elle avait passé la journée sur l’ordinateur et la télévision en regardant les réseaux sociaux et Netflix. Ce soir, elle va passer la soirée a regardé des séries ou des comédies romantiques. Romy regarde l’heure sur son téléphone portable, elle ne se fait pas de soucis comme Cody peut arriver souvent en retard. Elle espère juste que rien ne lui est arrivé. Depuis l’accident de Noah, elle se fait très vite du souci pour Cody, il est comme un frère pour elle.

Elle décide donc de prendre un bain, elle a besoin de se détendre et penser à autre chose. Elle s’immerge dans la baignoire et ferme les yeux. Elle ne se rend pas compte qu’elle s’est endormie pendant son bain. Elle est réveillée par le bruit dans la serrure, elle sort de manière assez brusque et elle se tape la cuisse contre la paroi de la baignoire.

La jeune femme s’habille rapidement avec un débardeur et un pantalon de yoga. Elle va dans la pièce à vivre et lui fait un petit sourire :

« Salut, contente que tu sois enfin là. Tu me gâtes Cody, tu es tellement adorable avec moi. »

AVENGEDINCHAINS