baswin - lightless night.

Le coeur abîmé, l'âme en peine. Les larmes qui coulent le long des joues alors qu'elle a les mains rivées sur le volant, mains tremblantes qui enserrent si fort le volant qu'elle a les jointures qui blanchissent petit à petit. Elle a une boule au fond de la gorge et elle se met à pleurer Oswin alors qu'elle démarre le contact. Tu me casses les couilles qu'il lui a dit, Tu m'emmerdes Oswin a t-il hurlé, et il a continué, encore et toujours Je vois même pas pourquoi je t'ai demandé en mariage. Les mots sont ancrés dans l'âme alors qu'elle roule, un peu trop vite. Elle appuie sur l'accélérateur, se demande si ça fait mal de se foutre en l'air. Mais elle pense à Basilton et elle pile presque, le coeur qui bat trop vite, trop fort. Elle a mal Oswin et la seule personne capable de panser ses plaies, c'est Basilton. Basilton, celui qui panse ses plaies, qui apaise son âme. Elle monte un peu le son, pour éteindre les pensées, pour ne plus s'entendre penser. Quand elle arrive devant chez Baz, elle s'arrête, sa tête qu'elle pose sur le volant pour calmer la crise d'angoisse qui ne cesse de monter. Elle inspire, expire. Elle a envie de vomir, à force de trop pleurer. Quand elle se regarde dans le rétroviseur et elle voit sa pommette rougie par la gifle qu'il lui a mise. Elle trouve encore des moyens de l'excuser, elle trouve encore des moyens de lui trouver des excuses. Elle souffle, grimace quand elle passe ses doigts éternellement froid contre sa joue avant de voir le message de Basilton, elle sort alors de sa voiture et elle tremble jusqu'à chez lui, ses mains qui s'enfoncent dans ses poches, elle se rend compte qu'elle est partie sans rien. Sans affaires, juste son téléphone et le trousseau de clés pour le boulot demain. Elle aimerait ne plus penser ne serait-ce qu'un instant. Quand Basilton ouvre la porte, Oswin fond dans ses bras, là contre lui elle se sent invulnérable, là, contre lui, elle se sent bien. Ses larmes ne cessent de couler, incapable de parler. Incapable de prononcer un seul mot. Parce que ça fait trop mal.

Il sait bien qu’il devrait arrêter d’y répondre Basilton. Elle a quelqu’un dans sa vie après tout et il ne peut pas continuer à y rester alors qu’il ne se passera rien. Elle sait tout de sa vie, de son enfance alors elle pourrait s’en servir contre lui. Il n’est que marionnette entre ses doigts, vulnérable même s’il ne dira rien, forcément. Pourtant, lorsqu’elle lui envoie un message et qu’elle a besoin de lui, il ne peut s’empêcher de l’accueillir chez lui. Il n’allait pas la laisser dehors alors qu’il sent bien qu’il y a quelque chose. Il a les poings qui se serrent alors qu’il finit par comprendre qu’elle s’est disputée avec son fiancé et qu’il l’a touché. Il a envie de casser quelque chose, non, il a surtout envie d’aller voir ce mec en personne sauf qu’elle ne le laissera pas bien sûr. Il grogne alors chez lui. Il tourne en rond comme un lion en cage et il a l’impression que les minutes sont des heures. Il se demande ce qu’il lui a fait et il réfléchit à comment la sortir de là. Il le sait pourtant qu’elle ne l’écoutera pas et ça l’énerve un peu plus. Il prépare du thé en attendant. Il n’aime pas ça, c’est pour sa sœur qu’il a des boîtes mais il se dit que peut-être elle pourrait en avoir besoin Oswin. Il entend sonner et il sait que c’est elle alors il se précipite pratiquement. Quand il la voit, il sent son cœur qui se brise, un peu plus qu’il ne l’est déjà. Il ne dit rien et se contente de la tenir contre lui alors qu’il la sert un peu plus fort. « Oswin.. » Il souffle alors qu’il l’attire à l’intérieur et referme la porte de chez lui. Il l’entraîne jusque dans le salon, la tenant toujours dans ses bras. Il se recule pour pouvoir la regarder et puis il remarque cette marque sur son visage. Son visage si doux d’habitude. Il est en colère, parce qu’il connait les violences, il en a vécu par son père. Elle ne mérite pas cela Oswin mais il ne pouvait pas la protéger elle. « Qu’est- ce qui s’est passé ? » Il lui demande même si elle lui a rapidement dit par message. « C’est à cause de lui ? » Il se doute bien de la réponse et il a pas envie de savoir dans le fond, parce qu’il ne sait pas ce qu’il lui ferait.

Elle se demande bien ce qu’elle a pu faire de mal, a part l’aimer. L’aimer, vouloir passer du temps avec lui. Elle l’aime Ruben, elle l’aime réellement. Mais est-ce aimer quand on finit par coucher avec un autre ? Sûrement pas. Peut-être qu’elle avait voulu rattraper le temps perdu, Oswin. Mais il s’est énervé. Il était agacé et elle l’a poussé à bout c’est ce qu’elle se dit. Pourquoi y’a t-il fallu qu’elle se retrouve chez Basilton ? Parce qu’il n’y a que la qu’elle a envie d’être quand elle réfléchit. Dans ses bras, là où elle se sent belle. Là où elle se sent désirée. Quelle connerie. Elle n’aurait pas dû coucher avec lui la première fois et pourtant, elle y est revenue plusieurs fois. garce, garce, garce que lui hurle la conscience alors qu’elle tente de récupérer une contenance. Elle n’a pas envie qu’il la voit dans cet état, parce que lui aussi il aurait envie de partir. Elle déglutit et elle se rend bien compte qu’elle n’y arrivera pas, alors elle se rapproche de chez lui et elle ne s’attendait pas à ce qu’il l’accueille de la sorte. Si gentil, si prévenant, si… lui. Elle le connaît, elle sait qu’il est comme ça. Elle a mal Oswin, au plus profond de son âme, ça se creuse dans le coeur, elle a envie de tout foutre en l’air. De partir avec Baz, loin. Loin de Ruben, de ses fiançailles, le caillou qu’elle a au bout du doigt, elle a envie de l’enlever, de le balancer loin. Mais non. Elle en est incapable. Quand il l’installe dans le canapé, ses yeux se ferment et elle ne sent pas les larmes qui roulent sur ses joues. Le coeur bat trop vite, trop fort et elle souffle, pour se calmer. « Je lui ai simplement demandé de rester chez nous pour le week-end… » explique t-elle entre deux sanglots et elle le regarde, les yeux baignés de larmes en hochant positivement la tête, elle tend sa main pour qu’il la saisisse et doucement, elle se lève pour se blottir contre lui. La démarche est titubante et elle se blottit contre lui. « Je voulais… Je voulais juste qu’il reste. Un week-end. Ça fait trois week-ends qu’il ne rentre pas. Trois week-end qu’il s’en va. Loin de chez nous. Je lui ai demandé pourquoi il m’a dit que je l’emmerdais. » geint-elle avant de prendre son visage entre ses mains, une grimace qui déforme son visage quand elle touche sa pommette. « Tout est de ma faute, j’suis pas capable de l’aimer. J’suis pas capable de lui donner envie de rester. » Et doucement elle regarde Basilton, son regard plein de larmes qui se plonge dans le regard sombre du brun « T’aurais envie de rester toi ? » demande t-elle dans un murmure. Personne n’a envie de rester, tout le monde a envie de partir et Oz, elle en a Assez de perdre tout le monde. Mais surtout, elle n’a pas envie de perdre Baz, parce qu’elle perdrait trop. Elle le sait. Mais elle ne l’assume pas, et c’est ça le problème.

Basilton se demande toujours ce qu’elle fait avec ce mec Oswin. Il ne comprend pas mais en même temps, il ne connait pas l’amour. Il ne sait pas vraiment ce que c’est alors c’est peut-être pour ça. Pourtant, il connait le malheur, la tristesse, le désespoir. Il a connu tout ça avec son père qui l’as détruit et pas qu’un peu. Il ne comprend pas pourquoi est-ce qu’elle a envie de se détruire avec un homme comme lui. Il ne le connait pas mais de ce qu’il sait par elle, de ce qu’il voit, elle n’est pas heureuse. Elle mérite quelqu’un qui la rendra heureuse. Quelqu’un qui la fera sourire, rire et avec qui elle pourra réaliser ses rêves. Ses poings se serrent alors qu’il se dit qu’il l’a touché. Bordel. Il a osé levé la main sur elle, sur son visage d’ange. C’est un ange Oswin mais elle ne se rend pas compte. Il a connu la violence aussi. Il sait ce que ça fait et il ne comprend pas, elle ne doit pas vivre cela. Il a envie de l’enlever, de faire quelque chose. Il se sent impuissant et ça le ramène quelques années en arrière avec sa famille. Il ferme les yeux et se reprend parce qu’elle arrive.

Il ouvre la porte alors qu’il la prend dans ses bras et l’emmène dans son salon. Il sent qu’elle est mal, au plus haut point et il ne sait pas quoi faire. Dans le fond, il a envie de sortir d’ici et d’aller cacher la figure à ce mec mais elle ne veut pas. Sauf qu’il ne le dit pas mais il le fera. Il ira le voir. Elle est pas obligée de savoir et il peut se montrer plus malin, se cacher sans qu’il ne sache qui a fait ça. Il se retient de l’insulter car ce n’est pas ce qu’elle désire mais tout de même. « Je comprends.. tu voulais juste un moment avec lui et il n’avait pas besoin d’être violent pour ça. » Il pousse un soupir alors qu’il sait que ce qu’il va dire pourrait la blesser. Il se sent un peu hypocrite d’ailleurs. « Est-ce que tu t’es déjà demandé.. s’il voyait quelqu’un ? » Il hésite même à ajouter s’il a pas une double vie, des enfants ou autre. Il en sait rien Basilton mais ça expliquerait ses absences. Il prend son visage entre ses mains. Il n’a pas envie qu’elle se rabaisse ou entendre ça. « Je t’interdis de dire ça. » Il lui dit, la tenant toujours pour qu’elle le regarde. « Ce n’est pas de ta faute. Il ne t’aime pas, pas assez en tout cas. Et tu mérites quelqu’un qui t’aimera et te rendra heureuse. Ce qu’il ne sait pas faire. » Toi non plus pauvre idiot. « Tu ne peux plus rester avec lui, tu dois partir. Tu dois le dire.. pour sa violence. » Il a envie qu’elle prenne conscience des choses. Il a envie que ça change mais une voix lui dit que le lendemain, ce serait pareil. « Tu pourras venir ici en attendant si tu veux ou.. on trouvera. Mais tu dois le quitter, ça suffit Oswin. » Pas pour lui, pas pour eux. Il n’y a pas d’eux. Elle doit le faire pour elle. Pour son propre bonheur.

Elle aurait dû le rencontrer plus tôt, peut-être que ça se serait passé autrement. Peut-être qu’ils auraient été heureux ensemble, plutôt que malheureux séparément. Oswin ne sait pas quoi faire, Oswin a peur. Peur de l’avenir, comment pouvait-elle passer d’une femme fiancée, à deux doigts de se marier, à quelqu’un qui n’a plus rien. Quelqu’un qui n’a plus personne. Que ses yeux pour pleurer, que ses mains abîmées à force d’être triturée de stress. Oswin se déteste, elle déteste ce qu’elle est devenue. Quelqu’un de dépendante à une personne toxique, une personne qui fait plus de mal que de bien, qui ne la touche même plus. Et quand elle se retrouve chez Basilton, elle ne veut pas partir, elle veut rester là. Et quand il lui expose la vérité, elle se sent mal « Je voulais juste cinq minutes… » Cinq minutes, avec lui. Le temps d’un film, le temps d’une chanson, le temps de se prendre dans les bras. Son regard qui se pose sur celui de Basilton, elle tente de chercher une réponse dans ses yeux « Je… Non… Est-ceque ce serait possible ? » Elle ne sait pas Oswin, elle ne veut pas imaginer ça. Elle ne veut pas imaginer qu’il aime quelqu’un d’autre qu’elle alors qu’il lui a toujours promis qu’eux deux ce serait éternel. Et le coeur n’y est pas, le coeur n’est pas là. Elle a mal Oswin, elle a mal si fort, au creux du coeur, dans l’âme. « J’aurais aimé que ça se passe autrement, qu’il m’aime, qu’il ne m’en veuille pas d’avoir perdu l’enfant que j’attendais… » explique t-elle avec des trémolos dans la voix, la boule qui ne cesse de gonfler au fond de la gorge. « Je verrais demain… » Demain, toujours demain. Elle se dit qu’elle a sûrement l’éternité mais l’éternité n’est rien Quand il y a de la violence. Et Basilton a raison, elle sait qu’elle devrait le quitter. « Je ne sais pas quoi faire … J’ai tellement de choses, mon piano, mes affaires… » Elle soupire et se blottit contre Basilton avant de lever la tête pour embrasser sa mâchoire « Je suis désolée.. » Désolée d’être si faible « Désolée de ne pas avoir ouvert les yeux avant…. »Murmure t-elle en baissant la tête un instant, avant de se mordre la lèvre pour le regarder dans les yeux « Pourquoi tu fais tout ça pour moi …? » Demande t-elle d’une petite voix, elle n’a rien fait pour le mériter en tout cas

Il ne comprend pas trop Basilton. Il ne sait pas ce qu’elle fait avec cet homme. Il ne la mérite pas et elle mérite mieux que lui. Il espère, même si c’est malheureux à dire, que cela lui fera prendre compte des choses. Il espère que maintenant, elle allait finir par partir. Il savait que ce n’était pas simple, que ça ne se faisait pas comme ça. Il se doutait qu’elle ne voulait se retrouver toute seule. Mais, à quoi bon avec un homme qui ne la rend heureuse ? « Je sais oui.. » Il lui souffle. Il ne connait pas cet homme mais bon sang ce qu’il a envie de le cogner en ce moment. Et pourtant, il se rappelle des agissements de son père. Est-ce qu’il pourrait aller au bout, sans pour autant qu’il ait l’impression de lui ressembler ? Non, il ne croit pas. « Je ne sais pas.. ça expliquerait peut-être ses absences et son comportement. » Mais encore une fois, qu’est-ce qu’il en sait ? Il ne veut pas la blesser en lui disant cela mais en même temps, ne pas voir la vérité serait mieux ? Il ne pense pas. Peut-être qu’il a tout faux dans le fond et il préfèrerait pour elle. Il pose une main dans son dos, le caressant pour la réconforter. « S’il a envie de t’en vouloir soit mais toi.. tu ne dois pas t’en vouloir. Ce n’est pas de ta faute Oswin, d’accord ? » Il le sait qu’elle s’en veut mais ce sont des choses qui arrivent. Elle n’aurait pas pu l’éviter. Il sait dans le fond qu’elle retournera vers lui mais il ne veut pas y penser maintenant parce qu’il sait. Il sait qu’il va péter un plomb, dans sa tête aussi alors il ne dit rien. « On pourra récupérer tes affaires. On trouverait une solution. Il n’est pas souvent là de toute façon non ? » Ce n’est pas pour enfoncer le couteau. Simplement que s’il n’était pas dans les parages ce serait plus facile de récupérer les choses. « Quant à ton piano.. il pourra rester ici en attendant. » Ce n’était pas le Basilton qui appréciait la musique qui dirait non. « Tu ne le pouvais pas, ne t’excuses pas. » Elle était amoureuse de lui et il suppose que dans ces cas-là, on ne voit pas forcément les mauvais côtés. Il soupire un peu à sa question. Il n’aime pas quand c’est trop personnel comme cela, quand il doit s’ouvrir. Il se protège, tout le temps. « Je ne sais pas.. » Parce que c’est la vérité, il ne sait pas. Est-ce qu’il aurait ça pour d’autres personnes ? Avec Oswin c’était différent. « Peut-être parce que j’ai connu le malheur, la violence et que je n’ai pas envie que tu subisses ça. » Personne ne méritait ça d’ailleurs. « Tu es quelqu’un de bien et.. tu mérites d’être heureuse. Avec quelqu’un qui t’aime. » Mais toi tu n’es pas cette personne Baz. Toi tu n’es pas capable de rendre les gens heureux. Pas même ton propre père. Il a envie de fuir toutes ces questions un peu trop personnelles. « T’as envie de boire ou manger un truc ? » Il ne lui avait pas encore proposé.

Elle a l'impression d'être entre deux eaux Oswin, perdu, sans bouée de sauvetage, dans la nuit noire sans lumière. Elle a mal au coeur, tellement qu'elle se demande encore comment elle a fait pour marcher jusqu'à chez lui, pour rouler jusque chez lui sans avoir commit l'irréparable, sans avoir eu envie de se foutre en l'air. Perdre dix ans de sa vie, perdre dix ans de soi pour s'enfermer dans une relation avec une personne qui ne vous mérite pas. Quelqu'un qui a vraisemblablement une double vie, quelqu'un d'autre a comblé, quelqu'un d'autre a aimé et on n'a pas envie de s'embêter avec celle qui réclame, celle qui veut un peu d'attention alors on la laisse de côté, on s'énerve, on lui donne des envies de haine, on lui donne envie de détester mais Oswin ne déteste personne, avec son coeur trop pur et son âme trop grande. Elle ne déteste personne et c'est bien là toute sa peine. « Non il n'est pas souvent là... Et je n'ai pas envie que mon piano t'embête... » prononce t-elle, d'une petite voix, sa langue qui passe sur ses lèvres pour les humidifier tant elles sont sèches. Elle reste contre lui, à s'excuser encore et toujours et à chercher des réponses à ses questions et elle le regarde, les yeux emplis de larmes, la tristesse dans les yeux et elle déglutit « J'aurais aimé qu'il m'aime comme moi je l'aime... comme moi je l'aimais. » Parler au passé pour ne pas se faire trop de mal et surtout pour ne pas faire de mal à Baz, parce que Baz est là, contre elle, Baz est là et elle aimerait qu'il soit là tout le temps. « Non, je n'ai pas faim. Ni soif. » répond t-elle en passant une main dans sa nuque avant de le regarder et de caresser son visage doucement, du bout du doigt « Tu sais pourquoi j'ai l'impression qu'on s'entend si bien tout les deux ? parce que tu es comme moi, un oiseau blessé. » explique t-elle en fermant les yeux un instant « Et j'aimerais te réparer, réparer ton coeur brisé à défaut de réparer le mien qui est en mille morceaux. »

Basilton ne sait pas quoi faire ni même quoi dire pour la sortir de là. A vrai dire, il a un peu l’impression qu’elle retournera toujours vers lui. Il ne préfère pas y penser parce que ça le met dans une colère noire mais elle l’aime. Lui il ne l’aime pas et puis, elle lui avait dit qu’elle l’aimait mais sûrement pas assez pour le laisser. Pourquoi faire de toute façon ? Pour qu’elle soit encore plus malheureuse avec lui ? Elle ne le méritait pas. Elle méritait de rencontrer quelqu’un. Lui.. il resterait seul toute sa vie. C’est ce qu’il méritait, on lui avait bien assez rabâché. « Il ne m’embête pas tu sais je te le propose et j’ai de la place pour le mettre. » Pas besoin qu’elle s’embête à payer un lieu pour déposer ses affaires. Il pourrait essayer de jouer aussi. Non. Mauvaise idée. Personne ne devait savoir qu’il chantait et faisait de la musique. Il refusait de lire de la déception dans le regard des gens. Encore. « Mais quelqu’un t’aimera autant que toi, même si ça pourra prendre du temps avant de trouver cette personne. » Même si cela lui coûtait un peu de dire ça. Il n’était pas cette personne et en même temps, il n’avait pas envie de la laisser filer. Il hoche la tête alors qu’il aimerait faire quelque chose mais il ne sait pas quoi. « Oui je suppose.. » Qu’il était un oiseau blessé, comme elle. Il aurait pourtant préféré être le seul oiseau blessé dans cette histoire. « Mais tu vas te sortir de là maintenant, tu ne seras plus cet oiseau. Tu seras.. une hirondelle qui t’envolera vers de nouveaux horizons. » Il l’espérait mais rien ne disait qu’elle allait rompre ses fiançailles. Rien ne disait non plus qu’il la laisserait faire. « Tu n’as pas à le faire, tu dois te concentrer sur ton propre cœur à toi. Je suis une cause perdue tu sais. » Il souffle et il entend déjà les reproches de sa sœur à ce sujet. Elle n’est pas là pour l’entendre se rabaisser de toute façon, si ? « Tu devrais te reposer.. » Lui ne parviendrait pas à trouver le sommeil pour l’instant. Il bouillonne toujours et se retient d’aller trouver son fiancé pendant qu’elle dormirait. Il se remémorait ses blessures à lui et cela suffisait pour l’empêcher de le faire. « Tu veux aller te rafraîchir ? » Elle voudrait peut-être se laver, se changer après cela.

Il ne comprend pas Basilton. Il ne voit pas ce qu’elle lui trouve ni même ce qu’elle voit en lui. Il ne voit rien de son côté. Il ne se sent pas comme elle le voit. Il se sent comme une personne sans cœur, un homme brisé de toute part. Il l’a été par son passé, par son père surtout. Il n’a pas envie d’être sauvé parce qu’il aurait dû l’être il y a des années. C’était trop tard maintenant. En revanche pour Oswin, elle pouvait encore se sauver de là. Elle pouvait partir. Il ne savait pas ce qu’elle avait vécu auparavant mais pour ce qui est de son fiancé, elle pouvait encore le laisser tomber. Il n’avait pas envie de la laisser dans les bras d’une personne comme lui. Ce n’était pas par jalousie parce qu’il n’avait pas de raison d’être. Il voulait simplement la protéger. Il lève les yeux au ciel, parce qu’ils ne tomberaient pas d’accord là-dessus. « Ce n’est pas vrai Oswin.. » Il souffle mais ils ne vont pas débattre là-dessus. « Occupes toi de ton bien être. » Le sien, qui s’en était occupé ces quarante dernières années ? Hormis Alice, elle faisait de son mieux et il appréciait cela mais le soir, chez lui, les démons lui revenaient.

Il ne veut plus parler de lui et puis, elle doit se reposer. Il y a eu assez d’émotions comme cela pour cette soirée et le lendemain serait un autre jour. Elle aurait encore des choses à régler. Il passe une main sur sa barbe alors qu’il la suit. Il ne sait pas s’il doit faire cela parce qu’il ne sait pas comment ça va se finir. « Oswin.. » Il souffle alors qu’il la laisse faire. Il est tiraillé entre deux sentiments, comme toujours. Il ne sait pas ce qu’il doit faire. Il la regarde entrer dans la douche. « Tu sais que ce n’est pas une bonne idée.. » Mais au point où ils en étaient ? Ils avaient déjà fait bien plus que cela. Qu’est-ce que ça change ? Il finit par se déshabiller, avant de la rejoindre sous l’eau. « Viens la.. » Il souffle alors qu’il l’attire contre lui. Il attrape son visage entre ses mains alors que l’eau coule sur leurs corps. A chaque fois qu’il voit la marque sur son visage, il a envie de s’énerver. « Ca te fait mal ? » Il passe son pouce dessus. « Je ne veux plus voir ça. » Mais est-ce qu’elle l’écoutera ? Il ne sait pas, il ne sait plus.