live wire (Joshua)

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Chimère ésotérique du gamin dépassé par la vie, gagné par les tourments mortuaires, il ne reste que l’acariâtre mère qui ne supporte pas la disparition malheureuse de celui qui a toujours bercé sa vie des chants mélodieux du lien filial. Tout ça a été emporté il y a quatre bons mois si ce n’est pas plus, carcasses désossées d’une existence pulvérisée. Putain. Ça fait vriller l’artiste qui a déjà tiré sur deux bâtonnets agrémentés d'un peu d'herbe, le crâne vrillé par les effluves toxiques qui masque la réalité. Daphne ne peut pas vivre sans ça, et si elle l’a pu un jour, les raisons de sa sobriété lui ont été retirées. Douleur omniprésente, elle retrouve les travers d’une addict qui ne sait pas découvrir les bienfaits de la vie sans un peu d’aide de Molly, mais elle ne peut plus y toucher. Danse partagée dans un bar de la ville, le bonheur falsifié sur le visage tiraillé par les supplices atrabilaires. Ce qu’elle déteste cette vie, ce truc qu’elle tente d’effacer de coups de pinceaux. Rien n’y fait, alors au bar elle commande verre sur verre. De la bière, du vin hors de prix puis fuit vers une boîte de nuit qui aurait de quoi lui offrir suffisamment de vodka pour noyer le chagrin étouffant. Il n’y a aucune issue si ce n’est le trou sans fin dans lequel elle s’entête, trou noir qui l’aspire sans jamais lui demander son reste, comme si la souffrance n’était empreinte que de gratuité. Dû d’une vie irrégulière depuis le départ. La musique pulse dans ses veines, permet à l’alcool de se disperser plus vite alors que la caboche se perd dans les méandres de son esprit, nébuleuse acrimonieuse qui lui pose des œillères et l’empêche de poser un nom sur son état. Ivresse visible, malgré elle, la peintre se retrouve poussée vers la sortie par quelques fêtards inquiets par l’euphorie trop lisse sur la figure déformée par l’affliction : ambivalence de l’être qui se borde à jongler entre le bonheur et l’amertume. Crève-cœur d’une sortie qu’elle n’a pas décidé, Daphne se force à ouvrir les mirettes pour observer le cadran numérique de son portable pour cliquer sur un des noms inscrits dans ses favoris. Chauffeur privé, meilleur ami, confident, et un tas d’autres casquettes. C’est Joshua qui a la chance d’écouter la douce voix teintée d’alcool d’une femme en détresse, déchirures harassées de l’âme vannée. « Josh ? J’crois que… j’suis pas bien là. » Silhouette titubante, elle s’avance dans la rue sans même savoir où elle peut bien aller, la marche ne lui sert qu’à ne pas ressentir un vertige désagréable causé par son corps statique. Pas qui se font l’un devant l’autre dans une maladresse flagrante, elle reprend la parole pour s’adresser à celui au bout du combiné. « Le genre, pas bien, tu vois. » Les néons verts d’une pharmacie attirent le regard de l’asiatique qui déglutit péniblement, souvenirs aux substances illicites réclamées souvent de façon illégale dans les officines qui lui titillent le myocarde. « Fais vite avant que je fasse une connerie s’il te plaît. » Pas besoin de donner les raisons de son mal-être, son meilleur ami connaît suffisamment le désespoir qui s’abat sur son amie perdue depuis des lustres maintenant. Pour ne pas continuer dans la direction interdite, prunelles attirées par la lumière comme un moustique, elle s’apprête à descendre du trottoir pour s’asseoir sur une petite bute qui délimite la route et évite les voitures de s’aventurer là où il ne faut pas. Sauf que ses pieds n’écoutent pas le cerveau, s’emmêlent pour lui mettre le nez à terre. Toujours au téléphone, elle peste. « Putain d’merde. J’en ai ma claque de ce pays de merde. J’peux pas tomber plus bas que là où je suis, je t’envoie mon adresse, je t’attends. » Et la brune n’attend même pas la réponse de son meilleur pote, sachant pertinemment qu’il viendra dès qu’il recevra sa position, chose qu’elle s’empresse de faire. En attendant, elle s’entache des bruits parasites des rues d’une capitale éveillée en pleine nuit.

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Entendre le téléphone qui sonne à une telle heure de la nuit était peu courant, mais tout à fait possible pour lui. Des commandes, des demandes de chauffeur, du travail ou des amis. Néanmoins lorsqu'il voit le visage de Daphne qui s'affiche sur son téléphone, la peur le prend aux tripes en un instant. Ce qui lui arrivait... un véritable cauchemars. Perdre son enfant, cela devait être une douleur pire que tout pour un parent, bien que lui n'avait pas eu le meilleur des modèles et ne semblait pas être prêt à sauter de le pas. Trop heureux de profiter de la vie d'homme libre, partageant les lits de plusieurs femmes sans trop se soucier du lendemain. Sauf que Daphne, ce n'est pas ce genre de relation qu'il a. C'est sa meilleur amie et bien plus depuis tout ce temps. Bien qu'il la trouve resplendissante depuis le premier jour, elle ne semblait pas attirée par lui et Joshua en avait fait son deuil rapidement, trouvant cette franche camaraderie bien plus précieuse à ses yeux.

Mais après une telle épreuve, il se jette sur son téléphone, de peur d'entendre d'autres mauvaises nouvelles, mais dès les premiers mots, il comprend qu'elle est juste malade, de chagrin et surtout d'alcool. Un appel à l'aide de son ami qui se rhabille rapidement tout en lui parlant. « T’inquiète Daphne, j'arrive tout de suite. Tu as forcé sur les shooter dis moi ? Et tu m'invite pas ? » Première règle, continuer à la faire parler. Quelle ne sombre pas dans l'inconscience et qu'il ne sache pas ou elle se trouve. Il attrape ses clés et démarre la voiture alors qu'elle semble tomber de l'autre côté du téléphone. Il se donne une direction, sachant bien ou elle pourrait se trouver suivant ou elle vivait et les bars et boites de nuits. A force de faire ces chemins, on apprend bien les emplacements des festivités. « Au moins tu ne te feras pas plus mal ! Je serais la dans ... 7min. Tiens bon et vomis avant de monter dans ma voiture ! » Petite boutade pour la garder avec lui le temps qu'il arrive.

Facile a retrouver, elle était belle et bien au sol et ne pouvait plus tomber plus bas. Il sort de la voiture et se met à genoux à côté d'elle. « C'est vous mademoiselle qui avez commandé un uber ? » Sourire amère, il l'aide à se redresser et prend le temps au passage de lui faire un câlin ainsi qu'un bisous sur la joue. Il la prend finalement comme une princesse, dans ses bras pour l'emmener jusqu’à la place passager. Il lui met bien la ceinture et revient à sa place. « Ca va aller la route ? Je te ramène chez toi ou tu préfère venir décuver chez moi ? » Il y avait trop de souvenir chez elle, alors il lui offrait une petite chance de ne pas se faire plus de mal durant cette soirée... il pouvait sentir sa peine rien qu'en la regardant, ainsi que sa haine envers le monde.

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Détresse palpable, elle aurait préféré ne devoir appeler personne en renfort, se perdre dans la nuitée jusqu’à avoir les pieds qui brûlent, tomber d’un pont ou se noyer dans l’océan. Tant de possibilités qui s’offraient à l’être meurtri mais Daphne n’était plus la gamine dépassée par la drogue, toujours dépendante, elle avait tout de même appris à poser un certain contrôle sur sa consommation, et le passage à la douceur des clopes quelques peu agrémentées n’est rien comparé à ce qui a pu valser dans ses veines ; alors le maintien d’une conscience suffisante est presque aisé. Appel forcé à son meilleur ami, il était le seul à pouvoir la sauver de ce mauvais pas. Car Jay était parti, Gus n’avait plus à s’occuper d’elle, il ne restait plus que Joshua ; aide précieuse qui l’accompagne depuis le drame, à défaut de pouvoir effacer sa peine, il se contente d’offrir un soutien infaillible à toute heure de la journée ou de la nuit. Du moins c’est ce qu’il lui avait dit. « J’me suis perdue dans un bar, puis une boîte. Les shooters, la beuh, les deux ensembles. Promis, pas de drogues dures, ça c’est fini. » Encore une fois, elle n’est plus la jeune écervelée qu’elle a pu être, alors elle retient Cerbère qui gardent ses démons. Pourtant, les néons verts de la pharmacie l’appellent, chemin qu’elle prend malgré elle avant que le destin ne s’interpose sur sa route pour la forcer à s’asseoir, lui offrant une chute et une salve d’insultes au passage. Petites égratignures sur les jambes dénudées, la douleur se ressentait à peine. Après avoir envoyé sa position, elle attend. Sept minutes à tenir, à compter les grains de goudron coincés dans ses blessures superficielles. Elle aurait pu vomir si elle en avait eu envie, sauf qu’elle ne le voulait pas, son corps plane la plupart du temps sans effets secondaires désagréables.

Le meilleur ami apparaît peut-être plus rapidement qu’elle ne l’aurait cru. Est-ce qu’il a fait des excès de vitesse pour la sauver ? Peut-être, elle sait qu’il en sera capable pour arriver avant qu’elle ne fasse une bêtise. Regard auparavant vide qui se teinte d’une pointe de soulagement en le voyant s’agenouiller, glissant quelques paroles amusantes. « Quelle rapidité ! » Ton las qu’elle tente de teinter d’une pointe de joie, parce qu’au fond elle est bien contente de le voir. L’étreinte rapide et le contact de ses lippes contre sa joue lui fait un bien fou, soupçon de tendresse qui réchauffe le myocarde meurtri. Elle s’accroche à son cou, profitant de ce sentiment enfantin de se sentir comme une princesse, rictus béat coincé sur les lippes. Silhouette trop molle, elle se laisse installer et ceinturer pour ne pas potentiellement finir au travers du pare-brise. « Ça va aller t’inquiète, j’vais pas vomir, ou alors je te préviendrais suffisamment en avance pour l’faire par la fenêtre. J’ai l’habitude. » Ou l’avait plutôt, à l’époque où les taxis devaient subir ses tendances à festoyer un peu trop fortement. « Chez moi ça ira, vous m’direz combien j’vous dois m’sieur Uber. Elles sont où les bouteilles d’eau et les petits gâteaux d’ailleurs ? » Rictus amusé, pour ne pas dire légèrement déformé par les effluves alcoolisées, Daphne ne dupe pourtant personne avec son divertissement déguisé. « Désolé de t’avoir dérangé, mais c’est le risque du métier quand on accepte d’être mon chauffeur… » Le trajet se passe sans embûches, ni nausée omniprésente pour le plus grand bien de la voiture du chauffeur. South bay leur ouvre ses portes, maison au bord de l’eau qui attend l’arrivée de sa propriétaire. Elle sort difficilement de la voiture mais fait signe à son meilleur ami que ça va. Son état est suffisamment pathétique comme ça, elle n’a pas besoin d’un porteur pour l’enfoncer encore plus. Elle fouille dans ses poches pour dégainer les clés, qu’elle lui tend. « Tu peux ouvrir ? J’suis presque sûre que j’vais mettre dix minutes à trouver le trou. Sauf si ça te plaît de me voir galérer, je t’en tiendrais pas rigueur pour cette fois. »

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Les deux amis avaient des démons qu'ils combattaient tous les jours pour ne pas retomber au plus bas. Pour Daphne, il s'agissait de ses addictions aux drogues durs et cela fit du bien de l'entendre dire de l'autre côté du téléphone qu'elle n'avait pas déconné à ce point la. Joshua lui, avait trop flirté avec l'illégalité. Corruption, vente sous le manteau, trafic, mais ici, il désirait faire les choses bien, quitte à ce que ça prenne du temps. Il pourrait vendre son alcool au bar, à des clients, se faire connaître, mais ce n'était pas ce qu'il faisait. Il avait des plans et s'y tiendrait. « Mieux vaut pour toi que tu dise la vérité ! Ca me foutrait mal de te donner la fessée cul nue devant tout le monde ! » Et il aurait pas hésité pour lui foutre la honte de sa vie !

Arrivé rapidement sur place, il vérifie qu'elle est pas trop amochée. De petits bobos aux genoux, mais rien de grave. L'alcool avait fait son effet et ça ce voyait sur le visage de la brune. La prenant avec lui dans la voiture, il fait bien attention à l'attacher et espère qu'elle ne vomira pas dans sa voiture, parce que bon, c'était pas la meilleur des choses que de nettoyer ça, même si c'était sa meilleur amie. « C'est le genre d'habitude don je me passerais tu vois ! » Elle lui dit de la ramener chez elle tout en lui demandant ou était l'eau et tout le reste. Comme s'il faisait ça ! De l'eau, il en avait, mais dans son état... rien pendant la conduite. Il eu un sourire amusé lorsqu'elle dit que c'était un risque que d'être son chauffeur. « Tu as une assurance tout risque avec un ami tel que moi, tu devrais le savoir ! Et je le fais avec plaisir, tu peux m'appeler à n'importe quelle heure, même pour discuter tu sais ? » Elle avait été la pendant dix ans, la ou il avait le plus besoin d'aide. Il serait la jusqu'à la fin de leurs jours.

Ils furent rapidement chez elle et elle lui demanda de lui ouvrir, histoire qu'elle face pas du sur place pendant dix minutes devant sa porte. « Ca aurait pu être drôle, mais j'vais quand même venir te désinfecter tout ça et te border au lit histoire que tu finisse pas en culotte sur le canapé avec d'autres cadavres de bouteilles. » Il éteint la voiture, prend les clés et va ouvrir la porte de la maison sur la plage. Il la connait plus ou moins bien et traine la jeune femme jusqu'à la sale de bain ou il la fait s’assoir sur les toilettes. « Tu t'es pas loupée. » Il attrape la trousse à pharmacie et lui retire les petits gravillons sur sa blessure tout en grimaçant, désinfectant par la même occasion. « Comme neuve ! Et même pas besoin d'un bisous guérisseur. » Ou presque !

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Daphne sait bien que personne n’a envie de la revoir sombrer aussi bas que dans sa jeunesse. Elle non plus n’en a pas envie, c’est bien pour cela que malgré la situation elle tient bon, se contentant des herbes récréatives pour éponger l’âme en mal. Elle aurait pu rire à la blague de son ami qui n’en était pas vraiment une, capable de mettre à exécution sa menace, sauf qu’elle est tombée et ça l’a coupée en pleine réponse. Ceci dit, le rire aurait été plus nerveux qu’autre chose, l’esprit trop cabossé n’aurait jamais accepté un tel geste, aussi bienveillante soit l’intention derrière l’acte, et l’ivresse ne l’aurait probablement pas aidé à garder son calme. Fort heureusement pour le duo de meilleurs amis, Daphne ne ment pas. À vrai dire, elle reste même curieusement sage en attendant que son ami déboule en voiture, chauffeur privilégié quand elle doit aller quelque part. Elle le rassure quant à son état, garantissant le bon état de sa bagnole. Non, ce ne sera pas elle qui refera l’intérieur, pas ce soir. Ni même probablement jamais. Les trips du passé lui ont permis d’avoir les organes internes suffisamment accrochés pour contrôler les remontées fétides. Les traits asiatiques se froncent légèrement alors qu’elle se complaint dans des excuses, situation qu’elle aurait préféré éviter. Ne pas infliger ça à Joshua, peu importe à quel point elle est désespérée. « Assurance tout risque tu dis ? Fais gaffe, je pourrais en profiter. » Encore capable d’articuler distinctement, Daphne se permet même un léger ricanement légèrement dopé par les mélanges de substances qui dansent dans ses veines. « J’vais quand même pas t’appeler à trois heures du mat, t’as une vie moins libre que la mienne, j’voudrais pas gâcher ton sommeil. C’est précieux pour le boulot. » L’artiste peut se permettre des folies car elle est son propre patron et utilise sa perdition comme inspiration. Le malheur est un étrange grappin à attention, le public préfère souvent les œuvres dramatiques aux jardins bucoliques, aux couples poétiques. Le bonheur ne rapporte pas autant c’est certain. « Mais je prends note, si jamais je ne peux absolument pas me passer de te dire un truc, du style le chien d’à côté fait que de gueuler. » Rictus malicieux au bord des lippes, elle observe son meilleur ami avec une lueur malicieuse dans le regard.

Bruit de la mer hypnotisante retrouvé, elle laisse les clés de la baraque à celui qui sera le plus à même de déverrouiller la demeure sans y penser une demi-heure. Un sourire teinte ses lèvres, couleur de l’ironie empruntée. « J’ai pas de bouteilles chez moi, c’est un conseil que j’ai gardé des associations où j’ai été forcée à aller à l’époque. Ne pas être tenté, ça aide à garder la sobriété. » Des cadavres de clopes à l’herbicide illicite, en revanche il peut en trouver. Daphne se laisse traîner jusqu’à la salle de bains, trône de porcelaine qui accueille ses fesses pendant qu’il déballe le matériel pour la désinfecter. Elle ne peut retenir un gloussement en voyant son petit air renfrogné face à la blessure superficielle décorée par un peu de goudron. « T’as jamais vu de petites égratignures, Goodman ? » Aucune grimace ne transforme son visage, anesthésie de l’alcool qui tait la douleur. En revanche, elle commence à sentir sa tête se faire lacérer par les piques de la migraine latente. « Merci ! Je n’aurais pas rêvé meilleur infirmier, tu sais en quoi te reconvertir si être chauffeur ça ne paye plus. » Ricanement enjoué, elle peut encore adopter un air amusé tant que son être est annihilé par l’ivresse. « Faut que j’boive. De l’eau. » s’empresse-t-elle d’ajouter. « Mon chaperon veut m’accompagner jusqu’à la cuisine pour s’assurer que je me tape pas de la vodka ? » Sourcil droit arqué, elle profite légèrement de la situation pour taquiner son ami qui lui fait autant de bien que l’illégalité. Elle titube légèrement jusqu’à la cuisine, équilibré bouleversé par l’alcool, cependant elle ne rentre dans aucun meuble et ne fait tomber aucun tableau. Une fois près du frigo, elle dégaine une bouteille d’eau qu’elle s’empresse de vider pour combattre en prévention la gueule de bois. Rapide calcul de tête pour savoir combien de litres elle va devoir s’enfiler pour éviter la déshydratation, et ça fait beaucoup. « Je t’ai réveillé au fait ? Qu’est-ce que tu faisais encore debout à cette heure-là ? » Puis elle réalise que, peut-être, il était en train de passer une bonne soirée. « Oh j’espère que tu n’étais pas en rendez-vous galant ! »

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Même si elle était dans un état second, la jeune femme pouvait encore parler distinctement a son ami et même faire des traits d'humour en répondant Joshua. C'est qu'elle n'était pas si mal en point finalement. « Profite donc, tu es la seule a l'avoir en ce bas monde. Je peux sacrifier mon sommeil pour toi, ce n'est pas cher payé pour toute l'aide que toi, tu m'as apporté quand j'en avais le plus besoin. » Lorsqu'il était au trou et qu'elle était la seule a prendre soin de lui. Une véritable amitié. Cela lui faisait même plaisir... que quelqu'un puisse avoir besoin de lui. « Hésite pas, même si c'est parce que tu arrive pas a ouvrir le pot de glace. J'viendrais le finir avec toi... » regard amusé, il avait toujours été gourmand, encore plus depuis qu'il était sortit de prison.

Rapidement arrivé, il prend les choses en main et lui nettoie sa petite blessure. Il n'aimait pas trop le sang, il l'avouait. Il avait pas passé un bon moment non plus la dernière fois qu'il avait soigné Jude, mais bon, il gardait son sang froid pour les blessés. « J'ai soigné la jeune femme qu'on a croisé au bal la dernière fois. Mais je suis pas fan de ce genre de choses, surtout que tu as pas une goute d'alcool pour me donner du courage ! » Il termina au plus vite et elle semblait satisfaite du résultat. Une chance qu'elle saoul, ca avait joué l'anesthésiant ! « Je préfere me reconvertir dans dans autre chose que ca ! Je n'ai pas la fibre pour ce genre de métier. Mais vu que tu as l'assurance tout risque Goodman ... pas le choix ! » Quelle belle assurance ! Une fois remise sur pied, ils filent lentement jusqu'a la cuisine, elle avait besoin de boire un peu d'eau pour éviter la trop grosse gueule de bois. « Tsss. Si tu bois de l'alcool, c'est la fessée tu le sais ? » Il la laisse boire son eau et ouvre la baie vitrée pour aller s'installer dans le salon de jardin, la plage non loin de la et s'y installe tout en écoutant la jeune femme.

« Je ne faisais rien de particulier, ne t'inquiète pas. J'étais en train de me renseigner pour lancer une micro entreprise d'alcool, mais ca semble ... compliqué. » Rien de bien glorieux, mais d'un mouvement de main, il invite la jeune femme a le rejoindre en titubant encore et toujours. « Viens prendre l'air et profiter du bruit des vagues avec moi. »

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« Fais pas ta chochotte. » ricane-t-elle face au malaise de celui visiblement rebuté par le sang. Ce n’est qu’un détail duquel il ne lui a jamais fait part distinctement, mais depuis le temps Daphne a appris à le connaître suffisamment bien pour le savoir sensible au sang, liquide vermillon qu'il n’apprécie pas vraiment. Heureusement pour lui qu’il n’a pas eu d’enfants, il n’en aurait pas fini avec les bobos en tout genre et les nez qui pissent le sang. Pensée pas vraiment bienvenue, elle se fait happer par ses paroles en souriant. « C’est sûr que si tu fais la grimace à la première goutte de sang, t’es pas sorti de l’auberge. En tout cas, tu as bien soigné la jeune femme et moi aussi, que demande le peuple ? » Daphne aurait pu se soigner elle-même, mais la maladresse de l’ivresse lui aurait sûrement fait renverser la bouteille d’alcool, chose pas forcément agréable à renifler. Et puis, elle n’avait pas le choix, l’assurance de son meilleur ami lui imposait de se faire soigner par celui-ci. Gueule de bois à éviter, la belle l’invite à la suivre jusqu’à la cuisine, besoin de s’enfiler pas mal d’eau pour faire disparaître les maux. « Je sais que tu aimes user de tes mains mais je te rassure, tu peux les garder dans tes poches. Et puis ça t’arrange quand j’bois pour goûter tes petites créations… » Rictus amusé, elle ne dit évidemment pas ça d’un ton méchant. Au fond, même si elle sait que cette menace n’aurait mené à rien sur elle, elle est contente de voir l’inquiétude de son ami derrière les boutades. Loin du sadisme mal placé, ça lui réchauffe évidemment le cœur de voir des gens continuer à s’enquérir de son état, lui offrir du soutien et l’impression d’avoir sa place ici.

En revanche, Daphne est presque consternée par l’heure, et l’arrivée aussi soudaine de son ami comme s’il n’était pas en train de dormir. Ça l’embêterait vraiment de l’avoir interrompu, peu importe l’activité. Quand il lui propose de le rejoindre dehors, elle s’exécute. Le temps est encore suffisamment doux pour les accueillir face à la nuit noire et la lune qui se reflète sur l’océan. « Et tu ne te renseignais pas auprès de moi ? J’suis outrée… » Rire délicat qui s’échappe d’entre les lèvres de l’asiatique, elle s’installe sur la chaise du salon de jardin, laisse sa tête tombée en arrière. « C’est pas si compliqué que ça en a l’air, c’est même plutôt facile, la plupart des trucs c’est que des papiers à remplir, puis tu déposes ça au greffe du tribunal et roule ma poule. Le plus compliqué ce sera d’avoir un comptable derrière pour s’occuper de tes impôts, parce que si tu t’plantes, ça va te coûter cher. » Sérieux des paroles presque surprenante, elle reste toujours particulièrement éveillée malgré l'alcool, même si elle ne pourrait pas prodiguer des conseils très précis à l'instant T ; sourcils qui se froncent légèrement en pensant à son projet, Daphne redresse la tête pour l’observer. « Ah et du coup il te faudra des autorisations pour l’alcool quand même. T’avances bien là-dessus ? Niveau goût, degré, tout ça ? La dernière fois que j'ai goûté, c'était presque ça ! »

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Ne pas faire sa chochotte, elle est mignonne celle la ! Comme s'il faisait ca exprès ou quelque chose du genre. C'est plus fort que lui, le sang, tout ca. Ca lui rappel quand sa mère et lui même se faisaient battre lorsqu'il était encore tout jeune. Surement était-ce aussi pour ca que sa mere l'avait renié, a faire de prendre pour les bêtises de son fils, car oui. Pleurer lorsqu'on tombe, lorsqu'on se fait des bobo en étant enfant, c'est terrible. Ca dérange le paternel devant son match de foot avec son ami le pack de douze. D'un mouvement de tête il chasse ces vieux souvenirs de son esprit et sourit a la remarque de la jeune femme. « On m'en demande toujours plus tu le sais ! C'est ca d'être un homme aussi exceptionnel que moi... » Petit rire nerveux, il n'y avait vraiment qu'avec Daphne qu'il pouvait être... lui même. Elle le connaissait aussi bien que lui la connaissait et leur passé n'avait aucuns secrets.

Il l'emmène boire son verre d'eau dans la cuisine et lui fait bien comprendre que si elle fait des bêtises, ca ce terminerait par une fessée et sa réponse le fait rire. « Tu me connais que trop bien.. mais tu passe a côté de quelque chose de fantastique ! Mes fessées sont réputées dans tout Londres. » Il reprend un peu son sérieux. « Ce n'est pas pareil pour mon whisky. C'est une dégustation ! » Pas la même chose ! Allant s'installer a la belle étoile dehors, la jeune femme le rejoins pour s'installer et prendre l'air. Elle semble offusqué qu'il ne soit pas passé par elle pour son projet d'entreprise et de vente de sa boisson maison et commence même a lui expliquer deux trois trucs.

« Je comptais bien venir te voir, mais déja je voulais tout comprendre par moi même et être certain de ce que je fais. Tu es mon backup, mon garde fou. » Il lui mettrait sa vie entre ses mains, alors il ne voulait pas l'embeter au début, mais surtout qu'elle valide le tout a la fin. Il désirait tout comprendre de sa futur entreprise. « J'avance bien. Je pense que je tiens au moins un des trois types de whisky que je désire produire. Malheureusement, c'est celui qui sera bon pour le vieillissement. Va falloir patienter encore quelques temps et surveiller sa progression. Les deux autres par contre, je ne suis pas assez satisfait. » Il hausse les épaules. « On aura d'autres occasions de goûter mon whisky du coup. en tout cas, je dois bien avouer que j'aime le climat ici... pouvoir aller se baigner en plein mois de mars sans risquer l'hypothermie, c'est un rêve. Ca donne presque envie de s'acheter une maison en bord de plage comme toi ! »

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Amusement dans les rétines, risette à l’étincelle espiègle, l’artiste-peintre apprécie sa présence, délicat onguent sur son myocarde tremblant. Les étapes sont difficiles, la chute est inévitable, comme ce soir. Mais Joshua, il continue de la relever sans broncher, sans la juger pour ses travers désagréables. Il n’a jamais émis la moindre protestation, les âmes se comprennent et s’enchaînent dans cette amitié sans limites. Contrairement à Jay, ils n’ont jamais lâché ce lien indéfectible. « Ah ça pour te connaître… » Rictus malicieux, elle hausse une épaule, nonchalante. « Je suis certaine que ton petit talent peut encore faire fureur ici. Mais sérieux une fessée ? J’ai passé l’âge mon pauvre… » Le sexe-vanille a parfois du bon quand les articulations commencent déjà à ne plus suivre le rythme, folie qui ne revient que lorsqu’elle tonne en chœur avec la sienne, filon toujours bien exploité chez l’artiste. « Une dégustation qui se finit en titubant ou en riant à tout et n’importe quoi. » Jeu de sourcils bien placé, Daphne apprécie ces dégustations, au-delà de l’alcool qui coule à flots pour pouvoir goûter tous les crus de l’apprenti sorcier. Parce que c’est l’occasion de se plonger dans l’œuvre de son meilleur ami, de le conseiller et le pousser vers le haut. Au final, c’est gratifiant d’être cette aide qui lui permet de se perfectionner, car malgré les bons sentiments, elle tente toujours d’être objective et impartiale.

« Être certain de ce que tu fais ? J’veux bien te croire mais t’sais le droit et l’administration qui tourne autour, c’est un charabia qui t’fout la migraine. » Elle sait de quoi elle parle, parce qu’elle sait coltiner du droit toute sa vie, à cause de son père et de ses études forcées. Ceci dit, elle doit bien avouer que la souffrance valait presque le tout maintenant qu’elle peut user à bon escient de ces connaissances redistribuées. Et puis, ça l’aurait occupé que de gérer le cas de Josh qui n’a rien de véritablement compliqué pour elle. « Argh, toujours de l’attente… Mais bon t’es quand même sur une bonne lancée, il n’y a pas de raison pour que ça ressorte mal ! » Daphne n’y connaît rien en whisky, elle sait simplement dire si ça sonne bien au niveau de ses papilles ou non, si ça lui brûle l’estomac ou si au contraire le bien-être l’envahit. Elle ose penser que c’est tout aussi utile qu’un fin connaisseur en la matière. Ses lèvres esquissent un large sourire à sa remarque. « C’est vrai que ça n’a rien à voir avec la température de chez nous, même si en hiver ça caille. Ceci dit, j’te conseille pas de faire un bain de minuit, il paraît qu’y a des requins qui rôdent. » Probablement un de ses voisins qui lui a fait la blague, elle ne sait plus vraiment ou elle a entendu ça mais pour sûr, ça vient de quelque part. « Si t’as besoin d’une coloc parce que tu supportes plus ta vieille bicoque tu peux toujours venir ici, j’ai une chambre de libre, maintenant… » Déglutition difficile, l’asiatique ne s’arrête pas sur ses paroles et reprend aussi d’une voix faussement enjouée. « Bon parfois je chante quand je peins, mais rien qui te fera saigner des tympans, normalement. » Avec un chaperon constant, ça l’aiderait sûrement à calmer ses ardeurs, ou pas. À voir si un jour ça devait se produire. « Au moins pour un week-end, nan ça te tente pas ? Tu pourras profiter de la plage pendant que je surveillerai de loin si tu te noies pas. »

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