take a break ; take a breath | ft Dongchul

T'adorais passer du temps avec eux, Paige et Noah : ta nièce et ton neveu. Ils étaient adorables, toujours sages avec toi. Ca faisait toujours râler ton frère de les voir si doux avec toi alors qu'il disait qu'ils étaient des terreurs à la maison. C'était dit toujours si tendrement que tu en doutais cela dit. Ils adoraient passer du temps avec toi, ton frère et sa femme te le disait souvent, autant que tu aimais en passer avec eux. Tu ne refusais jamais pour les garder. Tu ne pouvais pas. Ca arrivait mais c'était rare. Tu adorais les moments avec eux parce qu'ils te permettaient de souffler. Tu pouvais t'oublier. Tu perdais quelques années, tu retombais en enfance et t'oubliais les soucis du quotidien ainsi que les problèmes de toute une vie. Tu refaisais le monde en leur compagnie, ton monde. Tu ne pensais plus à ce que tu ressentais, disais ressentir ou ressentais réellement. Tu ressentais, tout simplement, et t'étais heureux, léger, durant ces instants. Tu ne pensais plus à Maddie. Et surtout à la différence des adultes, ton neveu et ta nièce te regardaient avec adoration. Leurs pupilles de gamins t’éclairaient de leur innocence et joie de vivre. Ca te changeait des regards d'adultes désolés et plein de pitié ou de compassion. Tu savais jamais quoi en faire de ce genre de regards. Tu savais jamais quoi en penser. Parce que t’étais pas désolé qu'elle soit plus là... et en même temps tu l’étais. Terriblement. Les pires moments étant quand tu croisais ses parents. C’était encore pire que le reste. Ta sœur ne te regardait pas comme ça non plus mais tu voyais une lueur peinée dans ses yeux parfois. Tout comme ton frère ou tes parents. Ils semblaient tous penser la même chose. Ton neveu et ta nièce, non. Ils étaient des enfants, ils ne comprenaient pas tout ça et à choisir tu voudrais ne rien comprendre non plus. Ca leur passait au-dessus et quand t'étais avec eux, tu décidais que ça te passerait au-dessus. T'aurais le temps de toute une vie pour te pencher sur les questions, pour chercher les réponses.

Envoyant un message à ton frère, tu confirmas que ses enfants étaient bien arrivés à l'école, et tu souriais en les revoyant te faire des larges signes de la main. Ton neveu avait fait la tête parce que tu n'avais pas pu l'accompagner en classe. Tu demandas aussi à ton frère quand tu allais les revoir, parce qu'ils te manquaient déjà. Dramatique, qu'il avait directement commenté, mais tu savais qu'il riait très certainement en lisant tes messages.
Tu rangeas ton téléphone, glissant les mains dans tes poches alors que t'avançais vers le parc, le regard levé pour observer la nature, les couleurs, le ciel. T'allais faire un petit tour et rentrer. T'allais prendre un peu l'air, profiter du calme et retourner chez toi. Tes prunelles s'arrêtèrent sur une silhouette, ton visage se penchant quelque peu alors que tu avançais plus doucement, comme hésitant. Puis une fois sûr qu'il s'agissait de la personne à laquelle tu pensais, tu fis un léger signe de la main dans un sourire discret tout en t'arrêtant près de lui. « Salut », soufflas-tu lentement. « Tu vas bien ? », demandas-tu directement dans une esquisse plus large maintenant. « Qu'est-ce que tu fais là ? Toi aussi t'as décidé de faire une pause nature au parc ? », tu ris quelque peu, le nez plissé, amusé.

Tenue - Il a décidé d'aller se balader un petit peu et de décompresser. Il en a besoin en ce moment. Sa situation avec sa copine actuelle ne fait que se détériorer et notre jeune décoloré a de plus en plus de mal à savoir quoi faire de sa relation avec elle. D'un côté il pourrait la quitter et ce serait le plus sage pour lui mais concrètement Dongchul n'est pas du genre à apprécier faire du mal aux autres, encore moins quand une personne compte sur lui pour aller mieux. C'est le cas de sa copine qui semble dépendante affectivement parlant de lui. Mais lui dans tout ça ? Eh bien disons qu'il a un manque affectif depuis quelques années et qu'en fin de compte il ne sait vraiment plus comment combler ce manque affectueux. Donc il a pris la première qui passait sous ses yeux à savoir sa copine actuelle et il s'est mis avec elle. Depuis ça fait quelques mois qu'ils sont ensemble; ils ne vivent pas ensemble mais ils se voient souvent ne serait-ce que pour du sexe. Est-ce que ça comble le blond ? Pas le moins du monde, il lui manque quelque chose mais il ne saurait dire quoi précisément. Il a besoin de plus, de quelque chose de supplémentaire. Oh n'allez pas croire il n'ira pas tromper Victoria, ce n'est pas son genre d'être infidèle mais il n'en reste pas moins qu'il a du mal à savoir ce qu'il doit faire ou encore ce qu'il peut faire avec elle. Donc oui pour l'heure notre homme est un peu paumé. Qui plus est avec son affection naissante pour Christopher, le jeune chilien ne laisse pas Dongchul indifférent mais ça il refuse de l'admettre préférant se voiler la face inutilement. De ce fait, il a décidé ce matin d'aller se balader dans le parc pour te dégourdir les jambes et éventuellement tenter de penser à autre chose. Alors qu'il se baladait tranquillement sans réel but précis il voit un ancien patient à lui devenu un ami qui s'approche de lui et le salue en lui demandant comment ça va. « Casey bonjour ! » Il lui accorde un petit sourire. « Je vais bien et toi comment ça va depuis le temps ? » Il le fixe en soupirant se doutant bien que ce soit un peu délicat par moment pour le jeune homme après ce qu'il a pu vivre de part le passé. Le jeune Casey lui demande alors ce qu'il fait là supposant qu'il avait besoin d'une pause nature dans le parc et Dongchul sourit. « J'avais besoin de me dégourdir les pattes. Je réfléchis trop. » Il glousse en le scrutant. « Alors quoi de neuf pour toi ? Qu'est-ce que tu deviens ? » Il lui sourit tendrement comme il le ferait avec n'importe lequel de ses amis.

« Je vais bien », articulas-tu doucement dans une fine esquisse. Depuis le temps, allais-tu bien, Casey ? Tu te posais la question, parfois. Tu te demandais si tu allais bien. Et tu avais les jours où tu répondais oui, tu allais bien. Tu te sentais bien. Tu faisais un métier qui t'inspirais, qui te passionnais. Tu étais entouré de bonnes personnes, d'ami.e.s, de collègues. Tu avais ta famille, toujours là et avec qui t'avais l'impression de t'être un peu plus rapproché ces deux dernières années. Tu te sentais bien, libre, à ta place. T'avais personne qui t'attendait à la maison pour te demander pourquoi tu étais en retard ou pourquoi tu ne pouvais pas rentrer plus tôt. T'étais bien, parfois un peu seul, mais qui pouvait dire ne jamais se sentir seul ? Tout le monde se sentait un peu seul de temps en temps n'est-ce pas ? Et puis tu avais les jours où tu te regardais dans le miroir et tu savais que c'était un « non ». Non, tu n'allais pas bien. Non, tu ne te sentais pas à ta place, ni heureux. Tu te sentais fatigué, fragile, vide. Tu te posais trop de questions dont tu passais des heures à chercher les réponses. Etais-tu un monstre ? Tu ne faisais que fixer ton reflet en supposant que oui, t'en étais un. T'étais pas né comme ça, tu l'étais devenu. T'étais devenu un monstre de te sentir libre un jour sur deux. Parce que Maddie n'était plus là. T'étais un monstre de te sentir léger en sachant que quelqu'un avait perdu la vie. T'étais soulagé qu'elle soit plus là – t'en avais supposé que si elle était encore présente dans ta vie, ce serait toi qui aurais peut-être passé l'arme à gauche. T'avais des remords, Casey. Vous aviez vécu de bons moments, elle et toi. Il n'y avait pas eu que du mauvais. Pourtant c'était uniquement ça qui te revenait en tête quand on l'évoquait. Sa façon de te parler, de te regarder, de te traiter. Avait-elle vu le monstre en toi pour te traiter ainsi ? Ou voulait-elle réveillé le monstre en toi en te traitant ainsi ? Que cherchait-elle à faire, finalement ? Te briser ? Te broyer ? Te détruire ?  
Il y avait des jours où tu répondais qu'elle n'avait pas réussi à cette question. Après tout, t'étais encore là, tu respirais. Et d'autres où tu te regardais dans le miroir en susurrant qu'elle avait réussi. Parce que même si ton corps était debout, ton âme était à terre.

Un léger rire au fond de la gorge tu fis un bref mouvement d'épaules, compréhensif. « Ca fait du bien de marcher un peu », confirmas-tu dans un sourire. « Et puis ça aère l'esprit », que tu ajoutas doucement, lui faisant comprendre que prendre de l'air faisait du bien, que trop réfléchir n'en faisait pas. Mais il devait le savoir en soit. « Oh euh », tu clignas des paupières avant de rire brièvement. « Pas grand chose, la routine », métro, boulot, dodo. Tu haussas les épaules dans un sourire. « J'ai gardé ma nièce et mon neveu hier et avant-hier, je me sens... vidé », tu ris à nouveau, un peu plus bruyamment. « Mais positivement bien sûr. Ca fait toujours du bien de les avoir à la maison. Sinon rien de neuf », tu te pinças les lèvres, songeur. Est-ce que tu pouvais dire que tu avais hésité à t'acheter un autre t-shirt en rapport avec le fait d'avoir de chats ? Alors que tu n'en avais toujours pas. Tu préférais taire ce détail. « Et toi ? Quoi de neuf ? », retournas-tu la question, l'invitant à continuer la petite balade, marchant tranquillement. « Tu trouves des réponses aux questions que tu te poses ? », t'inquiétas-tu, ne parvenant pas à garder la question sous silence. S'il réfléchissait trop cela voulait dire qu'il se posait énormément de questions pas vrai ? Un peu comme toi. Trouvait-il des réponses ? Allait-il te donner l'espoir que toi aussi, un jour, t'en trouveras ? « On s'assoit un peu ? », tu désignas un banc un peu plus loin tout en te dirigeant vers celui-ci.