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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
mai 2024
6° - 16° // un peu de soleil pour faire plaisir !
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


depuis un an il essaye de la séduire, mais en vain !
Quand finira-t-elle par craquer et le laisser entrer dans sa vie ?

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 be relieved from aches (jody)

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MessageSujet: be relieved from aches (jody) (#)   be relieved from aches (jody) EmptySam 10 Avr - 16:15

be relieved from aches




Mélopée à rallonge depuis l’accident début Janvier, chaque semaine le même cinéma, jambe et genou qui s’imprègnent des mouvements délicats pour retrouver la dextérité d’antan. Elle a trop tiré sur la corde Reira, elle a forcé jusqu’à tomber et se déchirer l’âme. Mais elle l’a cherchée, ne blâme personne d’autre qu’elle ; pas même cette foutue colonne qui a transpercé son espace de danse. Finalement, l’arrêt de la danse devait être écrit, encré dans le marbre que toutes les fuites du monde n’auraient pas pu annihiler. La fin était déjà écrite, à quoi bon poursuivre un idéal impossible ? Alors Reira, elle a lâché ses rêves et tant pis pour la petite fille qui rêvait d’être la princesse du Bolchoï. Parce que derrière sa quête chimérique, se cachent des gens qu’elle a fait souffrir, des psychés marquées par ses décisions irréfléchies. Et, ça, ça ne doit plus jamais se reproduire. Elle s’est alors armée de courage, à récolter les morceaux de son cœur et les a exposés à qui le méritait, ainsi qu’au psychologue, pour qu’il l’aide à recoller sa personnalité. Beaucoup d’efforts, de mots indicibles décryptés mais des maux physiques qui la font toujours souffrir. Les premiers ligaments croisés en 2012, associés à une lésion des ménisques comme si ça ne suffisait pas. Elle avait été bien traitée à Moscou mais la dépression l’avait empêchée de se rétablir sur le plan mental, l’échec de l’académie aux portes fermées toujours là pour la hanter. De longs mois d’errance dans son chaos mental pour que finalement le poing s’abatte sur la destinée. Il fallait tout recommencer. Jusqu’à Janvier 2021, où la danse faisait encore partie de sa vie au point de s’amouracher de quelques pas devant la caméra pour le label local. Sauf que le boomerang était en train de revenir, lancé depuis trop longtemps, l’équilibre hésitant et la danseuse qui vacille. Les ligaments croisés torturés une nouvelle fois, passage sur le billard retardé par une légère commotion cérébrale, mais la fatalité s’est bien dessinée. Les premières séances de kinésithérapie furent très rapprochées et faites à l’hôpital, pour assurer le suivi dans les premières semaines décisives pour la convalescence. Les 3 semaines d’attèle obligatoires lui faisaient presque aimer ces rendez-vous où sa jambe pouvait enfin se libérer et s’exercer par le biais d’exercices évidemment doux pour ne pas brusquer l’articulation. Après ce bon mois post-opératoire, l’hôpital lui a fourni l’autorisation de gérer ses rendez-vous par elle-même, lui intimant seulement de bien respecter les pauses entre chaque séance et également la décroissance minutieuse des rendez-vous mois après mois. Cela faisait donc deux bons mois que la russe avait dégoté le cabinet de Jody Jenkins au centre d’Island Bay ; trajet bien plus court que pour aller à Wellington, elle ne s’attendait pas à ce que ses rendez-vous deviennent aussi libérateurs pour l’esprit. Car la jeune kinésithérapeute avait la dextérité pour soulager son genou mais également son âme, à base de conversations légères, de confidences et de soutien. Elle doit en voir défiler des gens au destin sportif brisé, alors forcément, le pansement apaise aisément les maux. Nouveau rendez-vous aujourd’hui, comme chaque semaine, nouvelle discussion qui les délestera de poids morts dans leur poitrine. « Salut Jody ! Comment tu vas ? » lance-t-elle en arrivant dans sa salle de travail après avoir eu l’autorisation d’y pénétrer. « Ça sent bon, tu as changé de parfum d’intérieur ? » Le sourire aux lèvres, Reira s’entiche toujours des petits détails qui varient selon ses séances, ça l’occupe et lui donne envie de venir à chaque fois, de savoir ce que Jody a bien pu aménager différemment. Parce que même si elle est adorable, cela reste des rendez-vous médicaux, et la pratique reste encore difficile à avaler pour l’ancienne danseuse traumatisée par le domaine qui lui a pourtant sauvé la vie. « Tu m’as prévu quoi aujourd’hui ? Pas quelque chose de trop physique j’espère, je suis un peu fatiguée… » lâche la brune en faisant une moue presque suppliante. Peut-être qu’un peu d’exercice physique lui fera justement oublier les aléas de la vie et les piques qui se dressent encore sur son chemin, à commencer par sa relation avec son frère légèrement détériorée par l’accident, mais ça Jody en a déjà eu vent, c’est surtout sa mise en couple qui pose souci cette fois.


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MessageSujet: Re: be relieved from aches (jody) (#)   be relieved from aches (jody) EmptySam 17 Avr - 14:43

Relieved from aches @Reira Tsvetkov

Posant son sac à côté de son bureau, Jody glissa sur son siège et ouvrit son ordinateur pour consulter son agenda. La jeune femme était sortie de son cabinet pendant son temps de midi pour partager une pause-déjeuner avec son meilleur ami Milan O’Brien. Tous les deux, ils étaient liés par une passion commune pour la photographie et ils partaient régulièrement en virée dans les beaux coins de Nouvelle-Zélande pour immortaliser des paysages à couper le souffle. C’est ainsi qu’elle avait découvert les premiers résultats de leur dernier projet commun, qu’il avait apporté pour l’occasion, et qu’elle était ensuite retournée au cabinet, le cœur léger. Lorsque la kinésithérapeute parcourut le programme de la journée, elle se réjouit de recevoir la patiente de son prochain rendez-vous. Reira, une jolie danseuse russe, qui venait en consultation depuis quelques mois, suite à une déchirure des ligaments croisés. Une blessure profonde pour elle tant sur le plan physique que moral, réveil traumatique du passé comme elle le lui avait expliqué. Un travail de longue haleine pour Jody, qui à force de patience et de détermination, prenait à cœur de restaurer la confiance de ce phénix déchu, dans le but de l’aider à renaitre de ses cendres une seconde fois. Le défi était de taille mais c’était exactement la raison pour laquelle elle était tombée dans sa vocation : aider les gens à se remettre sur pied dans les meilleures conditions possibles. Entendant sa patiente entrer dans la salle d’attente, Jody prépara le cabinet pour leur prochaine séance puis ouvrit la porte pour l’inviter à entrer. « Salut Reira ! Plutôt bien et toi ? » La belle danseuse arrivait souvent le sourire aux lèvres, une constante qui s’était installée depuis que les deux femmes avaient noué des liens plus étroits que le premier rendez-vous. « Tu as du nez ! J’en ai choisi un avec des nuances de jasmin pour donner une note de fraicheur. » Tous les jours, Jody aérait son cabinet puis laissait ensuite le parfum d’intérieur se diffuser pour que les lieux aient toujours une odeur agréable.

Après cette entrée en matière, la brune attendit que Reira se déchausse et retire les vêtements autour de genou, puis elle l’invita à s’installer sur la table de soins. Elle commençait toujours par un petit massage de la zone douloureuse pour le traitement puis elle enchainait par des petits étirements pour évaluer les progrès ou les douleurs de sa patiente. La séance se terminait ensuite par une série d’exercices que la jolie russe effectuait sous l’œil attentif de Jody, qui veillait à vérifier ses positions et qui lui donnait ensuite des devoirs de pratique à appliquer chez elle pour continuer à améliorer la mobilité de son genou entre deux séances. Pour qu’un patient progresse, un quart du travail provenait du kiné, les trois autres quarts de l’assiduité de la personne dans le suivi des conseils et recommandations. Dans les premières séances après la pré-rééducation de Reira à l’hôpital, Jody avait travaillé avec elle l’extension et le réveil musculaire du genou par le biais d’exercices simples comme la flexion progressive de l’articulation endommagée. Récemment, elles avaient commencé à travailler la stabilisation du genou et s’ensuivrait ensuite l’étape de renforcement. « Comme d’habitude, d’abord, tu t’installes confortablement et je m’occupe de tout pendant la première partie. Ensuite, nous verrons de nouveaux exercices ensemble, ne t’inquiètes pas, on regardera en fonction de ce que tu es en mesure de faire. La séance se terminera par un peu de vélo pour dérouiller tes muscles. » Au début, la position assise était toujours recommandée pour travailler le genou sans forcer, d’où cette approche plus light et idéale via le vélo mais puisque Reira venait depuis un moment, Jody avait commencé à lui donner les premiers exercices debout tout en l’accompagnant dans cette phase. « Ohlala, ça n’a pas l’air d’être la grande forme, toi. Tu as trop sollicité ton corps ces derniers jours ou tu me parles d’une autre forme de fatigue ? » Dans sa tunique de kiné, la jeune femme s’approcha ensuite de la belle danseuse et commença à manipuler et à masser la zone blessée. « Ça va, tu es bien installée ? N’hésite pas à me dire tes ressentis. » Reira commençait à connaitre la chanson. A priori, cette phase servait surtout à détendre et à diminuer les douleurs.

« En plus des exercices à pratiquer, tu utilises toujours bien le CAMOped ? C’est important. » Outre l’allègement des douleurs, cet outil ingénieux que Jody lui avait prêté avait été spécialement conçu pour que des patients atteints de lésions au niveau du genou ou de la hanche puissent accélérer leur guérison de façon autonome, à domicile, via une thérapie de mouvements. Sans lui faire miroiter monts et merveilles, la kiné lui avait préconisé l’utilisation de cette mécanique, véritable don du ciel, pour l’aider dans sa mobilité. Ce bijou médical constituait un complément de choix pour une rééducation efficace. Chez elle, en position assise, Reira pouvait facilement utiliser l’outil et effectuer des mouvements de flexion et d’extension sans surcharge, pour retrouver une stabilité plus rapide de son genou blessé tout en continuant de travailler celui qui n’était pas atteint. Innovante, Jody n’avait pas peur de recourir à des instruments susceptibles d’aider ses patients, pour ceux en mesure de les utiliser à bon escient. « Alors, cette fois-ci, as-tu le droit de me spoiler un peu plus sur ton projet ? Celui où tu devais poser comme modèle. Je suis un peu restée sur ma faim, la dernière fois. » La discussion permettait d’occuper la concentration de Reira sur autre chose que les manipulations de la kiné. Au détour de la séance précédente, les deux jeunes femmes avaient abordé les nouvelles activités qui occupaient la vie de la russe, dont celle en rapport avec le mannequinat. Mais la jolie russe n’avait pas eu le temps de lui en dire davantage, puisque la consultation s’était terminée à ce moment-là.

 
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MessageSujet: Re: be relieved from aches (jody) (#)   be relieved from aches (jody) EmptyLun 19 Avr - 19:14

be relieved from aches




Loin des traumatismes causés par le monde médical, Reira aime beaucoup retrouver Jody. Sa douceur, sa bienveillance, le choix toujours délicat des mots pour ne pas brusquer l’esprit torturé. Car si la kinésithérapeute doit réparer le corps, que le psychologue de la russe s’occupe de la psyché, souvent Jody est contrainte à aussi faire avec l’esprit maltraité par le passé igné. En effet, à force de travailler ensemble, les maux doivent bien se délier au travers de la langue alors Reira s’est mise à parler, et ça les a rapprochées. « Plutôt bien également, merci ! » lâche la russe enjouée, malgré les soucis qui s’accumulent, la crainte de ne pas trouver un avenir certain de celui de voir son frère la rejeter pour un amour qu’il ne peut accepter. Mais plutôt que de l’évoquer, la brune se penche sur la question du parfum d’intérieur. Ça sent souvent les crèmes et autres produits pour les muscles, mais lorsque Reira arrive quelques temps après le précédent patient, la douceur des lieux berce les narines de la belle. « J’aime beaucoup ! Ça fait plaisir de sentir du fleuri alors que l’automne va bientôt se montrer. » Les jours défilent, se raccourcissent mais les fleurs restent rayonnantes. Le jasmin donne un petit air de paradis sur Terre, le stress détalant encore mieux face à la beauté des séances détoxifiantes. Jody a réellement le don de rassurer l’océan troublé de ses pensées. Aussitôt, la russe s’intéresse au programme que lui a prévu sa thérapeute. Habitude prise depuis le temps, Reira se libère des chaussures et du pantalon trop encombrant pour soulager le genou. Elle n’a jamais été spécialement pudique de ce côté-là, la faute aux justaucorps du Bolchoï qui la forçait à passer le temps les fesses à l’air. Ses jambes ont toujours fait sa fierté, les exhiber était d’une évidence manifeste pour la jeune femme. Tout a changé quand les cuisses se sont teintées de rayures cicatrisées, des lignes brunâtres qui contrastent avec la peau d’albâtre tout droit tirée de Russie. Aujourd’hui s’ajoute de tristes cicatrices rosies autour du genou, mais Jody ne les a jamais évoquées : jamais en mal, toujours par l’apaiser. Reira s’installe sur la table de soins au signe de la kinésithérapeute, assise qu’elle retrouve bien rapidement. Attente du programme qui se solde par son annonce, la russe hoche lentement de la tête à mesure qu’elle capte les étapes qui l’attendent. Rien de bien différent de d’habitude, usage constant d’avoir le droit à un massage calmant avant que le physique prenne plus de place. Au moins ça ne va pas trop brusquer la belle, et c’est tout ce dont elle a besoin. « Parfait ! J’aime bien quand tu ne changes pas trop les habitudes. » ricane-t-elle, dévoilant la vérité dont elle a besoin. Ça lui fait du bien que quelque chose ne change pas dans cette nouvelle vie qui semble pouvoir vaciller au moindre faux pas. La danse, le genou, puis le petit-frère. Ça faisait un peu trop, en trop peu de temps. Quand Jody lui fait remarquer que son corps transpire une trop grande sollicitation, sa moue se tord sans qu’elle laisse trop d’émotions transparaître. « Tout va bien rassure-toi, je suis bien installée. » Un large sourire s’étire sur ses lèvres rebondies, avant qu’elle ne doive s’épancher sur la raison de ses tensions. « Je suis surtout tendue par quelques petits soucis. Ça doit jouer sur le genou non ? Ça affecte le corps de façon générale alors je me dis que peut-être ça vient de là. Mais tu vas me détendre tout ça, je le sais. » À nouveau, un petit rire s’échappe d’entre ses lippes. Elle ne veut pas trop noircir la journée de sa thérapeute, même si elle a l’habitude d’écouter les quelques soucis qui jonchent le chemin de la russe. Elle connaît déjà son parcours chaotique avec la danse, les années de souffrance accumulées. Les doigts de la professionnelle tranquillisent l’articulation tendue, pendant que Reira la rassure sur le fait qu’elle poursuit bien les efforts à la maison, même quand le cœur ne lui en dit pas. « Oui, je fais tous les exercices que tu me demandes, et je limite toujours les efforts qui solliciterait un peu trop le genou. Bon, j’ai raté deux petits jours parce que j’avais pas le moral… Tu te souviens du joli pompier avec qui je me suis mise en couple ? Ça n’a trop plu à mon petit-frère donc petite baisse de moral quoi. » Haussement d’épaule, la russe est nonchalante, parce qu’elle comprit que ça ne servait à rien de le forcer, que le temps et la raison devait faire son chemin jusqu’au cœur de sa jeunesse. De fait, l’outil gentiment prêté par Jody a pris la poussière le temps qu’elle retrouve l’envie de progresser, avant de se souvenir qu’elle en avait besoin, pour aller mieux et laisser enfin le passé derrière elle. Oui, cette fois, Reira est décidée à faire les choses suffisamment bien pour qu’un malheur ne survienne pas à nouveau. C’est bien pour ça qu’elle a mis la danse au placard. « Figure-toi que j’ai participé à un shooting. En tant qu’extra au départ parce que mon ami photographe avait besoin de moi en urgence. C’était super beau, des fringues à mettre en valeur, sur le thème de la Grèce antique. J’ai même pas eu le temps de bien tout détailler tant ça allait vite mais je te montrerai les photos ! » Les mirettes perses se teintent d’éclats de bonheur en se remémorant les instants passés sur le plateau. À la fois terrifiant et exaltant, la brune a fini par mettre de côté ses craintes pour se laisser embarquer par l’aventure, usant de ce talent que tout le monde semblait lui donner. « Du coup, j’ai signé. Je ne suis enfin plus sans emploi, ça m’a enlevé une sacrée épine du pied. » Soudain son regard s’assombrit, songeant à ce fameux genou que la thérapeute mani avec dextérité. À force, Reira a réussi à occulter sa jambe triturée pour ne pas que le cerveau intervienne et bloque les manipulations imposées par Jody. Les sourcils se froncent et elle observe Jody d’un air interrogateur. « C’est vraiment pas déconseillé comme profession, hein ? Je peux toujours annuler. En soit, je ne fais pas de gestes brusques mais si les shootings s’étendent, je suppose que je devrais faire attention à ne pas trop m’appuyer sur ma jambe fragile… » La question lui avait déjà été posée à l’époque où la russe avait accordé à Matthew le droit de la convoquer si une urgence l’imposait, mais elle avait besoin d’être à nouveau rassurée afin de ne pas s’éprendre d’une profession qu’elle devrait finalement lâcher, faute de forme physique adéquate.


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MessageSujet: Re: be relieved from aches (jody) (#)   be relieved from aches (jody) EmptyDim 2 Mai - 18:36

Relieved from aches @Reira Tsvetkov

Les séances de kinésithérapie se divisait en deux parties. La routine, partie qui se répétait à chaque rendez-vous, qui consistait à poser les bases et à habituer le corps à s’appuyer sur les mêmes fondations. Et la nouveauté, qui supposait d’introduire des éléments inédits pour renforcer ce qui avait été vu précédemment. Jody ne donnait pas de nouveaux exercices à chaque séance, accordant le temps nécessaire à ses patients pour les assimiler, les maitriser, et surtout pour que la zone blessée s’y habitue. Après avoir exposé le programme du jour à la jolie russe, la brune l’invita à retirer son pantalon et à s’installer sur la table de soins. Les cicatrices qui recouvraient les jambes galbées de la ballerine, elle les avait remarquées sans jamais les évoquer de vive voix. Pas par insensibilité. Au contraire, par souci de ne pas remuer des moments difficiles. Les cuisses de Reira ressemblaient à une carte de sa vie de danseuse, blessures en chemin de croix marquant durablement son derme et son psyché. Pour Jody, ce n’était pas nouveau. A force de manipuler des corps, elle avait souvent été amenée à voir tout type de lésions, ça faisait partie de son quotidien. Tout comme les destins bousculés, brisés, qu’il était vital de reconstruire. Avec l’expérience, la brune avait appris à garder son œil de professionnelle tout en mettant les patients à l’aise. Rassurée par Reira, Jody continua de lui masser la jambe et s’enquit des raisons de sa fatigue. « Oui, sans doute. Le stress n’est pas un bon cocktail pour le corps. J’espère que ce n’est rien de grave et que tes soucis s’arrangeront. As-tu un passe-temps qui t’aide à te détendre ? Te poser dans l’herbe, lire un livre ou dessiner par exemple. » La danse apparaissait comme la réponse la plus évidente mais pour des raisons tout aussi manifestes, celle-ci n’était plus d’actualité. Le rôle de Jody n’était pas de jouer à la psychologue, mais elle aussi essayait de trouver des façons de se relaxer quand elle était trop tendue. Par exemple, lorsque la jeune femme avait ouvert son cabinet, elle s’était retrouvée submergée par des démarches administratives colossales. Pour déconnecter, la kinésithérapeute avait été passer un week-end avec les Jenkins dans la maison de campagne des parents quand la folie était retombée. Ces précieux moments l’avaient ressourcée. « Pour ma part, je traine avec mes frères et ma sœur. Leurs blagues ont un effet relaxant instantané. Sinon, je m’évade grâce à des balades en forêt avec un ami, la nature nous apaise. » D’ordinaire, Jody ne racontait pas trop sa vie mais avec Reira, elles avaient développé un lien suffisamment solide pour se dévoiler un peu. « C’est vrai, je sens une tension dans le genou. On va y remédier. » Doigts de fée magiques, la jeune femme manipula délicatement l’articulation de la danseuse tandis que la ballerine déchue lui confirmait suivre les exercices à la lettre. « Ce n’est pas plus mal de t’accorder un jour de repos de temps en temps, c’est même mieux, du moment que tu suis bien le reste du temps. » Cependant, les raisons qui avaient poussé Reira à sauter la pratique étaient moins heureuses. Des petites tensions étaient nées avec son frère, qui ne voyait pas son couple d’un bon œil. « Oui tout à fait ! Chance, le collègue de Roman. J’ai déjà eu l’occasion de le croiser. » Et il était aussi le grand-frère de son meilleur ami Milan, mais Jody n’allait pas refaire toute la généalogie de ce qui la reliait indirectement au copain de Reira. Ce n’était pas le sujet. « Ton frère a des raisons de ne pas l’apprécier ? » Dans les explications, la kinésithérapeute n’avait pas compris que c’était la relation dans son ensemble qui déplaisait au frangin de la russe et non pas son petit-ami en particulier. « Tu vas pouvoir t’allonger, je vais t’étirer les jambes. En douceur. » Dans un registre différent, la spécialiste interrogea ensuite sa patiente sur ce nouveau projet qui l’occupait. « Oh wow ! Génial. J’adorerai voir les photos, oui. Les thèmes liés à l’Antiquité ont toujours la cote. Que ce soit dans les sculptures, les tableaux. Le shoot est destiné à une exposition, un magazine, un site ? » Après avoir terminé de manipuler la première jambe de la danseuse, elle se concentra à étirer la seconde pour réveiller les muscles aussi. C’était important d’équilibrer le travail pour ne pas porter préjudice à d’autres parties du corps. « Je ne sais pas si je t’en avais déjà parlé. Mon grand-frère, Gabriel, l’ancien militaire, il tient une galerie en centre-ville alors on parle souvent d’art dans les diners de famille. Enfin surtout lui. » Expliqua-t-elle, amusée. « Il nous fait découvrir les dernières pépites. » Quant à Reira, ses yeux s’illuminèrent de joie quand elle annonça à Jody une bonne nouvelle. « Sérieux ? T’as carrément signé un contrat ? Trop bien !! Félicitations ! Je suis très contente pour toi. » Elle adressa un grand sourire à la russe, sincèrement contente pour elle. La période qu’elle venait de traverser avait été compliquée pour elle, le chemin était encore semé d’embûches mais voilà une bonne surprise susceptible de lui redonner du baume au cœur. « Tu étais déjà intéressée par du mannequinat avant ? » Le succès de Reira n’était pas étonnant, sa silhouette longiligne, ses formes gracieuses, son sourire de poupée, son regard captivant. Autant de qualités qui la rendaient photogénique. Mais à chaque part de lumière dans la vie, sa part d’ombre. La jolie russe s’inquiéta en effet des défis qui l’attendaient sur le plan professionnel en raison de sa condition physique actuelle. Honnête, Jody lui répondit sans détour. « En principe, je ne vois pas de contre-indication. Tout dépend de ce qu’on te demande. Il y a certaines positions à éviter, surtout ce qui implique des mouvements de torsion. Comme tu dis, il est aussi important de ne pas rester trop longtemps debout ou dans des postures inconfortables. Tu le sentiras, de toute façon. Ça peut vite devenir fatigant pour ton genou. Forcer dessus serait mauvais. Et ce n’est pas ce qu’on veut. » Puisque Reira serait amenée à travailler sur d’autres shoots dans le futur, Jody avait répété ce qu’elle avait dit la fois précédente en plus de rajouter des conseils dans l’équation dont le plus essentiel : écouter les limites de son corps. « Tu me disais que le photographe est un de tes amis ? Je suppose qu’il est au courant et qu’il trouvera des moyens de s’adapter le temps que tu récupères. »


 
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MessageSujet: Re: be relieved from aches (jody) (#)   be relieved from aches (jody) EmptyMer 5 Mai - 12:05

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Reira était déjà au courant des méfaits du stress, de l’anxiété. Jusqu’à ce que son destin bascule dans le trépas, elle ne l’avait jamais expérimenté. Trop sûre d’elle au Bolchoï, trop confiante sur son parcours radieux qui n’attendait que son passage. À croire que les étoiles se sont bien fichues d’elle en la faisant tomber de son piédestal au pire des moments. Depuis, tout n’est que dissonance, encore plus depuis que son utopie aussi s’est cassée la figure. Tout ne semble tenir qu’à un fil auquel Reira s’y tient plus fortement que jamais. Heureusement, quelques fils viennent s’ajouter pour l’aider à porter le fardeau qu’elle traîne depuis trop longtemps. Et puis, elle apprend tout simplement à vivre avec, aussi. Une risette gagne les lippes charnues à la question de la kinésithérapeute, puisqu’elle vient de mettre le doigt exactement où il fallait. « Effectivement oui je dessine un peu, parfois. Je ne suis pas une grande artiste mais ça me permet d’expulser les maux, un peu comme avec la danse, mais sur papier du coup. » Ça ne marche pas véritablement aussi bien, hélas la russe doit s’en contenter. D’autant plus que ça fait bien longtemps qu’elle n’a pas dessiné, cependant pour compenser, son nez s’est paumé dans pas mal de bouquins donc finalement, elle n’a pas laissé le stress pleinement s’installer. Les dernières semaines ont simplement été bousculées par l’entrevue avec son petit-frère qui a tourné d’une façon à laquelle elle ne s’attendait pas vraiment, enfin plutôt à laquelle elle n’osait pas s’attendre. Reira laisse s’échapper un sourire qui grandit sur ses lèvres lorsque Jody se confie sur sa façon de retrouver un peu de sérénité. « C’est vrai que la famille c’est bien pratique pour décompresser. » Mais c’est aussi ce qui peut apporter le plus de tracas, et la russe en faisait les frais, en grande partie par sa faute. Pourtant, son psychologue lui intime de ne pas prendre toute la responsabilité pour son erreur, de savoir apprendre à déculpabiliser là où Reira se flagelle encore pour la mauvaise décision prise par la gamine désespérée qu’elle était. Voir et croire en l’avenir, c’est ce qu’elle s’efforce de faire, même quand certains obstacles continuent inlassablement de lui barrer la route en lui rappelant qu’elle ne mérite pas vraiment d’y arriver. La raison de la tension sentie étant dite à moitié, et le point accumulant cette dernière étant trouvée par Jody, elle allait enfin pouvoir s’éclipser l’espace d’un instant. Un sourire s’étire à nouveau sur ses lèvres quand la kinésithérapeute sait se montrer compréhensive malgré les quelques écarts faits par la danseuse brisée. « Kiné aux doigts de fées et super compréhensive, que demander de plus ? » dit-elle en ricanant. La phobie des organismes médicaux s’érode petit à petit. Conscience d’adulte jouant probablement le jeu tout comme le personnel de l’hôpital et puis maintenant Jody, tout se passait pour le mieux, et ça aide beaucoup Reira à relativiser, à vouloir se battre. En plus d’autres éléments, à l’image du pompier que la russe évoque justement, s’arrêtant un peu plus en détails sur la raison de son stress sans pour autant terminer en monologue. Elle secoue doucement la tête à sa question, faisant légèrement froisser le papier sous son corps. « Non, au contraire, c’est comme un frère pour lui. C’est juste la relation qu’il n’apprécie pas, la peur de nous perdre, tout ça. Je le comprends bien sûr, mais ça m’a tout de même brusquée de ne pas avoir le droit à son approbation pour mon bonheur, en quelque sorte. » Alors que Reira est heureuse pour lui, perpétuellement, pour tous ses accomplissements. Ce n’est évidemment pas un concours, pourtant ça l’avait blessée. Sans oublier qu’il a réclamé un éloignement qui l’a beaucoup touchée aussi. La russe suit les instructions de la professionnelle en s’allongeant comme demandée, laissant toujours le contrôle de sa jambe alors que Jody l’étire tout en douceur, comme promis. Elle profite de l’instant pour rebondir sur quelque chose de plus joyeux : son expérience de mannequin. « Pour un magazine oui. Mais vu que j’étais là qu’en remplacement, je ne suis pas certaine que mes clichés soient gardés. Ça n’empêche pas que l’expérience a été super sympa ! » Forcément, les débuts furent un peu hasardeux, la russe ne sachant pas véritablement où se mettre ou quoi faire, puis malgré les incidents de parcours, tout s’est finalement bien terminé. Relevant le menton vers Jody, elle l’écoute parler de son frère avec un sourire sur les badigoinces. « Je crois que tu m’en avais parlé oui, j’ai déjà dû aller dans sa galerie si ça se trouve… J’aime beaucoup l’art, déformation de mon âme de danseuse sûrement. Faudrait que tu me donnes son adresse pour que j’y aille ! » Rien de mieux que de faire marcher les commerces de ses connaissances, presque devenues amies à ce rythme-ci. Reira parle beaucoup avec sa kiné, ça lui permet aussi d’oublier où elle est et pourquoi elle y est, ce que Jody a de suite compris, pour son plus grand bonheur. Voyant les prunelles de cette dernière s’illuminer à l’entente de sa signature de contrat, elle ne peut que ricaner de joie, risette enjouée collée sur les lippes. « Merci ! » Voir des gens aussi heureux pour elle donne un petit pincement au cœur à Reira, néanmoins rien de négatif, simplement la sensation de compter et d’avoir le droit d’être heureuse. « Oui et non, c’est surtout le mannequinat qui a déjà été intéressée par moi. À l’image de mon ami, que j’ai rencontré en Russie quand il voulait se créer un book, son dévolu s’est jeté sur moi. J’avais jamais voulu passer le pas, ça ne m’intéressait pas tant que ça et puis… » Finalement le destin a choisi d’éclair son chemin d’une nouvelle façon. Réticente au départ, les voiles ont fini par se lever et lui permettre d’apprécier, bien que des doutes subsistent encore, à l’image de ses capacités à effectivement faire le boulot. Elle s’empresse rapidement de s’enquérir de l’avis de la professionnelle sur la question, et ce qu’elle entend la soulage d’un énorme poids. Ça l’aurait mal foutue de devoir résilier son contrat aussitôt signé… Fort heureusement, il n’y aucune contre-indication, seulement une attention accrue particulière portée à son corps. S’écouter est le maître mot, Reira approuve d’un hochement de tête vigoureux. Avec le temps, la danseuse a su le faire, même si bien trop souvent, elle tirait volontairement sur la corde. Voyant où ça la conduite, cette fois-ci, elle sera bien plus prévenante. « Oui en effet, je lui ai parlé de tout ça, des cicatrices aussi. Il saura sûrement quoi me faire faire pour ne pas me blesser. En tout cas, ça s’est bien passé pendant le shooting donc hormis le cas où ça traîne en durée, ça devrait aller, je pense… » souffle sa voix délicate alors qu’elle essaye d’imaginer les cas de figure où ça pourrait poser problème, outre les cas de torsions desquels a déjà parlé Jody. « Puis de toute façon, je pense qu’il y aura un temps d’adaptation, j’suis une néophyte, il faut quand même que je prenne mes marques. Au moins, j’suis en confiance avec un ami. En plus tu me donnes ton feu vert, c’est parfait ! » Un large sourire vient illuminer ses traits parfois encore trop meurtris par les remembrances du passé, échos lointains qui continuent de la hanter. « T'as déjà eu ce genre d'expérience un peu hors du commun toi ? » s'enquiert la brune en plongeant son regard sur les traits de sa kiné.


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MessageSujet: Re: be relieved from aches (jody) (#)   be relieved from aches (jody) EmptyJeu 13 Mai - 21:05

Relieved from aches @Reira Tsvetkov

Les personnes qui mettaient un pied dans le monde de l’art l’exprimaient généralement de différentes façons. Pour Reira, cette expression se traduisait dans la danse et dans le dessin aussi. Par le biais des crayons et des fusains, elle trouvait le moyen d’extérioriser ses problèmes sur papier. « C’est une bonne façon de s’évader. Qu’aimes-tu dessiner par exemple ? Tu t’inspires d’images ou tu visualises tout dans ta tête ? » L’exercice n’était pas le même. Dans le rayon de l’art, la famille Jenkins n’était pas en reste. Son frère tenait une galerie d’exposition, Nate s’essayait à la peinture, Jody touchait à la photographie et jouait du piano. Mais c’est pour une autre raison que la kinésithérapeute évoqua sa famille. Soudée, la fratrie se serrait les coudes et se voyait autant que possible pour se changer les idées. Il n’était pas toujours évident de se retrouver tous les quatre, alors la brune passait parfois du temps avec l’un plutôt que l’autre. Depuis qu’elle avait emménagé avec Roman et qu’elle menait une vie de famille de front, elle avait moins d’occasions de les voir qu’avant. Mais il était question de Reira aujourd’hui et des derniers tracas qui la préoccupaient. C’est pourquoi, il lui était arrivé de sauter des jours dans la pratique de ses exercices. Compréhensive, Jody lui expliqua que les zapper un jour n’était pas un souci du moment que le manquement ne devenait pas une habitude. Le but était de créer la répétition pour son genou afin de l’aider à se rétablir dans de bonnes conditions. Un sourire étira la jeune femme quand la russe qualifia gentiment ses mains expertes de doigts de fée. « Mais pas encore faiseuse de miracles, malheureusement. On vérifiera quand même tes progrès tout à l’heure. » Entretemps, Reira s’épancha sur ses maux de cœur. Son petit frère n’avait pas accueilli la nouvelle de son couple avec le bonheur qu’elle espérait par peur de « perdre » sa sœur et celui qu’il considérait comme un grand frère en la personne de Chance. Au cours de leurs séances, la danseuse avait brièvement expliqué à Jody ne pas avoir vu sa famille pendant longtemps, son petit frère l’avait ensuite retrouvée en Nouvelle-Zélande et les morceaux avaient été plus ou moins recollés, une esquisse encore fragile et qui semblait vaciller à la moindre nouveauté dans la vie de la jolie russe. La peur compréhensible de perdre sa sœur, de revivre le traumatisme d’une nouvelle séparation, alors que son couple n’était pas synonyme de coupure avec son frère. « Je comprends, tu aurais aimé qu’il soit content pour toi. Le lien que l’on partage avec un frère ou une sœur est à part et ce n’est pas toujours facile de trouver sa place quand la dynamique change… Tu as essayé de lui en reparler depuis ? Il lui fallait peut-être un peu de temps. » En tant que petite sœur, Jody avait toujours été bien entourée. Et protégée aussi. Au début, ses parents n’avaient pas forcément vu d’un bon œil qu’elle fréquente un garçon plus âgé qu’elle, déjà père deux fois. La situation familiale de Roman n’était pas idéale pour une jeune étudiante qui avait vécu une expérience particulièrement déplaisante dans son histoire précédente, un garçon qui avait profité de sa naïveté et s’était fichu d’elle. Et pourtant, au fil du temps, Roman avait réussi à trouver sa place parce que leur relation était saine et durait. Ses frères et sa sœur s’étaient aussi inquiétés pour elle mais avaient rapidement adopté son petit-ami au sein de la famille quand ils avaient compris que Jody était heureuse avec lui. La spécialiste ne doutait pas que Reira veillait sur son frère de la même façon depuis qu’ils s’étaient retrouvés. Elle parlait de lui dans des termes fiers et affectueux. Parlant de couple, Jody s’enquit de celui de la jolie russe. « Et sinon tout se passe bien entre Chance et toi ? Les débuts ont toujours une saveur particulière. » D’un sourire complice, la kinésithérapeute continua de manipuler sa patiente et rebondit sur son expérience de mannequin pour la distraire pendant qu’elle lui étirait la jambe. Reira avait participé à un shooting comme remplaçante et les photos étaient susceptibles d’être utilisées dans un magazine. « Oui, tu as pu te faire une idée de l’envers du décor. Et puis, ce n’est pas perdu, les photos pourraient servir pour te faire un book ? Chaque mannequin doit en avoir un, je crois ? » Jody n’était pas familiarisée avec les termes du milieu de la mode. « En tout cas, ce serait génial de te voir dans les pages d’un magazine. » Petite parenthèse, puisque Reira paraissait amatrice d’art dans sa globalité, la kinésithérapeute lui parla ensuite de son frère qui tenait une galerie en ville. Elle lui en avait déjà touché un mot mais elle était tellement fière de Gabriel qu’elle ne ratait pas une occasion de partager sur son travail, en particulier parce qu’il contribuait à la découverte d’artistes du pays. « Si ça se trouve, oui. Je te la donnerai tout à l’heure, sans faute. » La russe lui annonça ensuite une bonne nouvelle pour elle. Adieu le milieu de la danse et bienvenue dans le monde du mannequinat. L’essai s’était transformé en la conclusion d’un contrat. Jody se montra ravie pour elle. « Et puis finalement, c’est revenu sur ton chemin. » Répondit-elle, en complétant la phrase de la danseuse. Rattrapée par ses inquiétudes, Reira espérait que le mannequinat n’était pas déconseillé pour son problème mais la kiné la rassura. Tant qu’elle s’écoutait et qu’elle s’adaptait en fonction de ses douleurs, la Jenkins ne voyait pas de contre-indication en dehors des évidences déjà énoncées précédemment. L’avantage c’était qu’elle était encadrée par un ami à elle pour débuter l’aventure, un ami à l’écoute de son modèle. « Avoir confiance dans les personnes qui te guident, c’est important, surtout dans un milieu inconnu pour toi. Et c’est bien qu’il prenne en compte tes souhaits, tu as l’air entre de bonnes mains. Parfois, on entend des histoires pas commodes dans le monde de la mode. » Un triste constat. Jody ne cherchait pas à effrayer Reira, elle était probablement consciente elle aussi des mauvais échos parfois liés au secteur. Lorsque la russe l’interrogea sur d’éventuelles expériences qui sortaient de l’ordinaire, la brune chercha dans sa tête. « Dans la mode, non. Par contre, sur mon temps libre, je touche un peu à la photographie aussi. » La brune avait suivi des cours du soir et elle continuait à apprendre auprès de son meilleur ami – le frère de Chance justement. « Pendant mes randos, j’immortalise la nature et les paysages, ça m’est déjà arrivé de faire des rencontres inattendues avec le monde animal. » Des kiwis, des opossums, des espères d’oiseaux plus rares que d’autres. « Je me souviens surtout d’un point de vue depuis la forêt qui donnait sur la mer et depuis lequel je voyais des baleines bondir de l’eau à l’horizon. C’était magique. » En termes d’expérience qui sortait de l’ordinaire, Jody avait aussi vécu des soirées sympas à l’époque où elle jouait dans des pianos-bars de la ville pour se faire un peu d’argent de poche. Un jour, un artiste était venu la féliciter personnellement, elle avait failli s’évanouir d’intimidation. Virtuose brisée, elle ne jouait presque plus depuis son agression et avait à peine retouché à son instrument, bien que celui-ci l’avait accompagnée chez Roman. Une période compliquée qu’elle se garda d’évoquer, peu envieuse de ressasser des souvenirs liés à ce fameux soir où tout avait basculé. « On va pouvoir commencer la phase d’exercices. » La kiné lui indiqua les premiers mouvements à exécuter, répétition de ceux que Reira avait déjà vu lors de séances précédentes. En fonction de ses progrès, Jody lui apprendrait ensuite une nouvelle série pour s’entrainer chez elle.
 
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MessageSujet: Re: be relieved from aches (jody) (#)   be relieved from aches (jody) EmptyDim 16 Mai - 19:00

be relieved from aches




« À vrai dire, j’utilise surtout des modèles que je tente de reproduire. Sans avoir véritablement de préférence. Je tente parfois du paysage, de l’architecture, des corps ou des visages. Peut-être que l’amour de la danse fait que j’aurais tendance à me diriger vers les corps en mouvement mais leur complexité me fait regretter. » ricane la russe qui ne vaut pas un véritable artiste en la manière, comme dit plus tôt, ce n’est qu’une façon d’extérioriser la douleur, exorciser les maux qu’elle ne peut plus tuer d’un pas bien travaillé. Elle n’en prend pas moins de plaisir, après tout, l’âme artistique peut se complaire dans diverses contrées tant que la fibre se développe. De fait, quelque part son inquiétude quant à son avenir fane quand elle observe la variété de choix qui peuvent potentiellement s’offrir à elle. En attendant, la belle se concentre sur la rééducation du genou qui reste sa priorité, bien que le futur ne soit plus aussi incertain, le sujet viendra sur la table plus tard. Toujours cette chance de confier l’articulation meurtrie aux doigts de fée de Jody, la russe ne la remerciera jamais assez pour tout ce qu’elle lui apporte, au-delà même du genou soigné. Elle a trouvé une oreille attentive, une femme attentive qui ne jure pas que par l’exercice, prenant conscience que le rétablissement passe aussi, et surtout, par l’état d’esprit. Si les médecins de Moscou avaient pris en compte cet élément, peut-être qu’un traitement plus adapté psychologiquement aurait pu accompagner la danseuse sur le devant de la scène à nouveau. Que nenni, le temps a passé et la blessure s’est encrassée au point de péter à la nouvelle année. C’est qu’elle tente de travailler sur elle-même, les efforts hésitent à s’étioler quand les résultats ne sont pas au rendez-vous, les remembrances de son entrevue avec son petit-frère qui viennent lui scier le crâne tandis qu’elle se confie sur la raison de cette tension latente dans tout son corps et de son manque d’assiduité. Elle opine lentement du chef à ses premiers mots avant de se mettre à grimacer vers la fin, crainte qui vient lui serrer le cœur alors qu’elle s’imagine déjà être élue pire sœur de l’année. « Hé bien non… Il m’a dit qu’il avait besoin de prendre ses distances, de se soigner lui aussi de son côté. Je le suis de loin, prenant des nouvelles par le biais de ses autres proches mais je n’ose pas m’imposer. Je n’ose plus. » Babines déformées, Reira ne sait pas véritablement quoi rajouter, alors elle hausse une épaule, nonchalante car ignorante. Peut-être qu’elle aurait dû lui reparler pour améliorer les choses, ou ça aurait encore tout briser… Les Tsvetkov ont des liens particuliers, de par leur passé, encore plus depuis l’abandon tragique de la sœur incapable de se gérer qui a opté pour la fuite plutôt que la résilience, la présence pour le gamin qui avait désespérément besoin d’une grande sœur. La discussion divague sur l’amour porté au pompier, alors les lippes esquissent un bout de félicité dans l’étirement des commissures, sourire jusqu’aux oreilles à l’entente du prénom salvateur. « Terriblement bien. Si j’oubliais les soucis avec mon frère et mon genou, je crois que je serais littéralement aux anges. » chantent la voix enjouée. « J’avais jamais connu ça, parfois j’ai un peu peur de mal faire mais… c’est que du bonheur. » Premier amour, le véritable, car les expériences ratées du passé ne peuvent faire office de premier amour. La saveur est effectivement particulière, goût fruité de la sérénité qui englobe son myocarde dès qu’elle le voit ou l’entend, les papillons dans le ventre et le sourire grandissant dès qu’on l’évoque. Oh oui, elle a tout de la gamine éperdument amoureuse, et ça lui va bien comme ça.

« En effet, c’est beaucoup plus vendeur d’avoir un book. Mon ami photographe, qui est du coup mon employeur, légalement, semble avoir déjà réuni les photos suffisantes en associant les vieilles photos de Moscou avec celle du shooting récent, plus de quelques clichés qu’il a tiré entre temps. Je te le montrerai à la fin de la séance, il n’est que digital pour l’instant, et pas fini, mais ça pourra te donner une idée ! » Car même si elles papotent, la russe n’oublie pas qu’il s’agit avant tout d’un rendez-vous médical, que Jody doit rester aussi concentrée qu’elle. De fait, elle pourra potasser ses photos quand l’exercice sera terminé, et qu’il ne restera plus qu’à papoter et payer pour clôturer la séance correctement. « Je crois que je vais me mettre à collectionner les magazines, perso, juste pour ça… » Un éclat de rire lui échappe à nouveau, joie de pouvoir se lâcher sans se préoccuper des soucis qui lui dévorent habituellement l’esprit. Le flot des paroles divaguent quelque peu, sur la galerie de son frère, sur son aventure avec le mannequinat, ses lèvres s’arrêtent d’ailleurs en un sourire à la remarque de la kinésithérapeute, hochement vigoureux de tête. Le destin semble toujours avoir son mot à dire avec Reira. D’abord Chance, puis Piotr, puis Matthew et le mannequinat. Décidemment. Rien n’est définitivement gagné, elle le sait, quand bien même le destin semble l’avoir à la bonne. Il faudra travailler dur pour garantir sa place, prouver sa valeur, et il ne manquait plus que l’aval de Jody pour que Reira ait confiance et s’y lance à deux cents pour cent. Le sourire fane légèrement aux allusions de la brune, russe qui connait les dangers des milieux qui en demandent trop, des souvenirs du passé qui la hantent encore parfois quand elle mange, constitution physique changée à jamais. « Je pense que travailler avec un ami peut avoir du bon… Tant que l’amitié ne se brise pas à cause du travail, je devrais être entre de bonnes mains, c’est vraiment important pour moi. Montrer son corps ça peut paraître rien, mais le mien peut raconter beaucoup de choses alors… » Les stigmates du passé ne disparaissent pas en un flash, ils resteront à jamais. La première expérience a failli vriller à la catastrophe à cause de ça, mais elle a réussi à garder son sang-froid et arranger la situation pour assurer la réputation du photographe. Sans s’y attarder, elle préfère plutôt s’enquérir des occupations de Jody, conversation qu’elle n’aime pas tellement tourner uniquement envers elle-même, bien loin du narcissisme que ses traits suggèrent parfois. « Oh c’est vrai ? Ça doit être super ça ! » Rêve d’apprivoiser l’espace d’un instant un animal sauvage qui traverse la caboche, elle sourit à sa remarque, prunelles qui s’illuminent au passage. « Wow ! La photo devait être magnifique. Des baleines… wow. Un décor de carte postale ça ! J’espère que tu l’as gardé pour toi, même si elle doit valoir un bon petit paquet. » Ses divers voyages ont permis à Reira d’avoir une vision globale de tous les plus beaux paysages, mais ça ne l’empêche pas de rester rêveuse à l’entente de ce genre d’anecdotes. Professionnalisme qui reprend le dessus, la russe obéit et suit les instructions de sa kiné en tentant d’effectuer les mouvements précis, étant déjà connus ça facilite grandement l’exercice qui semble bien plus simple que les premières fois. « Je sais pas si ça t’intéresse la mode, mais quand j’aurais le pied un peu plus dedans, je pourrais parler de tes travaux, éventuellement. Histoire de te faire un petit billet en plus. » sourit-elle en la regardant du coin de l’œil avant que ses mirettes ne se figent plutôt sur ses pieds qui ne doivent pas mal se positionner. « Tu me parlais du monde animal tout à l’heure, t’as vécu les mêmes genres d’expérience que les reporters animaliers ? Du style des écureuils qui te prennent pour leur maman et te suivent partout ? J’avoue que je rêve secrètement d’être comme ces gens extraordinaires qui deviennent amis avec des animaux sauvages. Enfin, j’ai déjà mon chien et mon chat, c’est suffisant, j’vais pas mentir. » Les lippes s’étirent en un large sourire, son temps libre étant déjà bien pris par deux boules de poils qui la comblent d’amour bienfaiteur, parts de son bien-être.


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MessageSujet: Re: be relieved from aches (jody) (#)   be relieved from aches (jody) EmptyMar 18 Mai - 22:18

Relieved from aches @Reira Tsvetkov

D’une oreille attentive, Jody écouta Reira lui partager sa passion du dessin. Jusqu’à présent, sa patiente lui avait parlé de la danse, vocation brisée de l’étoile montante qui avait chuté et ne brillerait plus sur scène prochainement. Avec un mélange de surprise et d’intérêt, la kiné découvrait donc cette autre façon que la jeune femme avait d’extérioriser ses pensées. Dans cette période de transition où Reira s’interrogeait sur son avenir incertain, Jody trouvait important qu’elle se raccroche à d’autres branches qui constituaient l’arbre de son être. Ne pas se perdre complètement. « Ah oui, c’est très varié ! J’admire les gens capables de reproduire des modèles ou de s’inspirer de ce qui les entoure. J’aurai adoré avoir un bon coup de crayon. » En la matière, Jody n’était pas une calamité, juste une dessinatrice lambda. Elle se débrouillait dans les esquisses et les bricolages avec les enfants de Roman. Si elle dessinait un animal ou un objet avec eux, ils le devineraient mais ses essais restaient très schématisés, loin d’une dimension réelle. Sa fibre artistique se développait plutôt dans la photographie et la musique à travers son piano. Chez Reira, le besoin de se vider la tête était d’autant plus présent que sa blessure n’était pas sa seule source d’inquiétude. Comme elle l’expliqua à Jody, la relation qu’elle entretenait avec son frère était des plus compliquées, un frère qui avait mal pris la nouvelle de son couple. Depuis, la russe ne savait plus sur quel pied danser avec lui, car il avait peur de la perdre et lui avait pourtant affirmé avoir besoin de prendre ses distances. Le temps était souvent le meilleur allié dans ces périodes de remise en question. Il finirait sans doute par s’habituer à la relation de sa sœur et être rassuré quand il verrait qu’il ne la perdrait pas à cause de son couple. C’est peut-être lui qui reviendrait vers elle quand il se sentirait prêt. Ne se permettant pas de s’immiscer davantage dans la vie privée de sa patiente, Jody se contenta d’énoncer une évidence valable dans de nombreux cas. « Dans une famille, ce n’est tant de se parler tous les jours qui compte, c’est de savoir que nos proches sont là, peu importe la situation. » Par la suite, la kiné se concentra sur le couple de Reira, elle qui semblait s’épanouir dans cette relation, une appréciation confirmée par l’intéressée, qui nageait pour la première fois dans le bonheur de l’amour réciproque. « Première fois que tu ressens tout ça ? » Répéta Jody, un sourire aux lèvres. « C’est difficile à décrire tant qu’on ne l’a pas vécu, c’est sûr. » De ce point de vue, elle était assise à côté de la danseuse dans le chariot de cette montagne russe, partageant ce sentiment de bonheur envers Roman, amoureuse de toutes les fibres de son corps. « Parfois, le plus compliqué, c’est de faire le grand saut, mais quand tout va bien, ça vaut tous les sauts du monde. C’est super pour vous deux ! » Au détour de leur conversation, Jody se concentrait aussi sur le massage puis les étirements de la jambe blessée de Reira. En même temps, la russe lui donna plus de détails sur ses nouveaux projets dans le mannequinat, à commencer par l’élaboration de son book digital. « Oh oui, on regardera après les exercices. » Joignant son rire au sien à l’évocation du magazine, Jody était rassurée de voir que la danseuse était entre de bonnes mains avec son ami photographe. L’envers du décor du milieu de la mode trainait derrière lui une réputation pas toujours des plus reluisantes, une réalité dont Reira semblait avoir conscience. « Oui, c’est important de se protéger et de se préverser dans la mesure du possible. » Bien sûr, en signant un contrat de mannequin, la russe savait qu’elle serait amenée à dévoiler son corps. Il était important de définir les limites qu’elle ne souhaitait pas franchir, bien que des engagements risquaient de lui échapper pour cette raison aussi. Tout était une question d’équilibre. « C’est donc lui ton employeur ? Ce n’est pas via une agence ? » Preuve que Jody ne connaissait rien au milieu. La conversation s’orienta ensuite vers elle, lorsque Reira se demanda si elle aussi avait vécu des expériences qui sortaient de l’ordinaire. Amatrice de photographie, elle qui avait pris des cours du soir lorsqu’elle était à l’université, Jody raconta donc ses sorties en pleine nature avec un de ses amis, dont le merveilleux spectacle auquel elle avait assisté un jour et duquel elle avait immortalisé sa plus belle photo. « Oui, je garde mes photos pour moi. C’est un passe-temps, je n’ai pas la prétention d’être une professionnelle. » Ce n’était pas le cas. D’ailleurs, Jody avait beaucoup appris de Milan. Sa vocation à elle était dans le médical. Lorsque Reira lui proposa de parler d’elle dans le cadre de ses contacts dans le mannequinat, la brune esquissa un sourire gêné. « C’est gentil même si le monde de la mode ne m’attire pas vraiment. Je préfère la nature. » Et puis, Jody ne cherchait pas à gagner de l’argent sur ses photos, même si récemment, elle avait un projet en cours avec Milan, sur un livre de photographies des plus belles forêts et réserves de Nouvelle-Zélande. « Oui et non. Je photographie surtout de beaux paysages, dans la forêt, les réserves naturelles… J’attends la bonne lumière et je cherche le bon angle. Mais non, je ne me cache pas pendant des heures pour immortaliser les animaux. Cela dit, en étant dans leur habitat, il m’arrive d’en croiser. » Surtout si Jody partait aux aurores, dans des endroits plus reculés, à des moments où le grand public et les marcheurs ordinaires n’étaient pas encore de sortie. « Pas au point d’avoir un kiwi comme compagnon de route. » Après un nouveau sourire, Jody compléta sa réponse en écho à la dernière phrase de Reira sur ses boules de poil. « Nous n’avons pas non plus de chien et de chat à la maison, même si nous avons déjà discuté. Deux jeunes enfants à s’occuper, c’est suffisant aussi pour l’instant. » Jody se reconcentra ensuite la séance et demanda à Reira de répéter les exercices qu’elle connaissait déjà. La kiné aida ensuite la russe à se redresser en position assise. Le dernier étirement vu la semaine précédente consistait à tendre la jambe sur la table en contractant le quadriceps afin de tendre complètement le genou. Reira devait ensuite écraser le coussin que Jody plaçait en-dessous du genou tout en se penchant et en tirant la pointe de son pied vers elle. La souplesse de la danseuse se manifestait dans cet exercice. « Bien. Tu les as bien retenus. On va refaire le dernier encore une fois, dix répétitions. D’abord, la jambe opérée et puis on travaillera la seconde. » La brune la regarda s’exécuter et s’enquit de son ses sensations, une fois la première jambe terminée. « Comment va ton genou ? Tu ressens des douleurs particulières ou ça va ? » Jody attendit ensuite qu’elle termine l’autre jambe, qui était tout autant travaillée que la première pour ne pas créer de déséquilibré musculaire. « Nous allons en voir deux nouvelles séries. Malgré les jours sans exercices, ton genou a gagné de l’amplitude articulaire. Les étirements portent leurs fruits. » La première des deux séries était le prolongement du dernier exercice. Toujours assise, Reira devait attraper sa jambe et poser les mains sur le haut de son tibia, en-dessous du genou, pour le fléchir jusqu’au maximum autorisé par Jody en raison de la mobilité limitée, tout en gardant le talon sur la table. Dans cette position, elle devait ensuite tirer sur la pointe de son pied, ce qui lui permettait de plier davantage le genou. Dix répétitions et ainsi de suite sur l’autre jambe. Pour la seconde nouveauté, Jody invita sa patiente à se remettre debout. « Nous allons travailler l’équilibre du bassin. Tu vas marcher sur place en montant lentement ton genou tout en gardant l’alignement avec le bassin, mains sur les hanches. » Jody lui montra un exemple en restant bien droite et en remontant la jambe assez haut comme si elle marchait en exagérant les mouvements sans avancer. « Le but est de garder l’équilibre et de travailler la stabilité de ton corps en plus de la mobilité du genou. » Puis, après quelques secondes, Reira devait alterner avec l’autre jambe et continuer dans cet esprit.  
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MessageSujet: Re: be relieved from aches (jody) (#)   be relieved from aches (jody) EmptyLun 24 Mai - 9:42

be relieved from aches




La russe ne sait pas véritablement si elle a un bon coup de crayon ou simplement un coup basique, en tout cas le résultat final lui importe peu en réalité, préférant se concentrer sur l’exorcisme des maux et la focalisation du cerveau sur autre chose que les soucis. L’activité est franchement bénéfique, elle le ressent encore plus depuis qu’elle a un peu laissé tomber tout cela, cette conversation la fait d’ailleurs songer à replonger là-dedans. Même pendant son confinement forcé par les béquilles, elle n’a pas dessiné, se plongeant plus volontiers dans tous ces bouquins qui prenaient la poussière en attendant d’être lus. Après tout, ça reste un passe-temps artistique, et Dieu sait que l’art a une saveur particulière, chère au palais de Reira. Oui, en évoquant les soucis avec Piotr, elle sent son ventre se tordre, son corps se tendre encore, alors le dessin va l’aider à oublier un peu plus, extérioriser tout cela en plus de ses séances chez le psychologue. Un sourire contrit s’affiche sur ses lippes, obligée d’approuver ce que Jody lui dit. Évidemment qu’elle sera toujours là pour son petit frère, c’est une évidence plus que manifeste depuis qu’elle l’a retrouvée. Hélas, elle sait pertinemment que le passé tumultueux ne laisse pas le choix au petit russe, le forçant à penser qu’elle va fuir encore, et toujours. Épaule haussée, nonchalante qui capitule face à l’adversité, elle va laisser tout le temps du monde à son petit-frère pour se faire à l’idée qu’elle est en couple et heureuse, elle n’interviendra pas dans son processus de guérison même si elle en a envie. Elle veut qu’il fasse le premier pas, quand lui, il sera prêt. Hors de question de le bousculer à nouveau pour le voir sombrer dans une nouvelle crise d’angoisse, ça lui briserait le cœur. En attendant, elle va donc se concentrer sur son avenir : son petit-ami, ses animaux et son nouveau boulot. Parlant de petit-ami, elle retombe dans l’adolescence avec sa risette béate nichée sur les lèvres quand les deux femmes évoquent le beau pompier et cette expérience qui a tout d’inédit. Car malheureusement, Reira n’a jamais véritablement connu l’amour, n’écopant que de quelques amourettes passagères et jamais, ô grand jamais, sérieuse. C’est bien pour ça qu’il a été si difficile de plonger dans l’inconnu avec Chance, crainte de ne pas savoir comment s’y prendre, peur de tout gâcher. Et, elle a failli effectivement tout gâcher, une chance que le destin soit clément. Elle hoche vivement de la tête à la question de la kiné. « Oui ! » ton enjoué, prunelles luisantes d’étincelles joyeuses. « C’est comme dans les films tu sais. Tout beau, tout rose, on se croit invincibles ! » glousse-t-elle doucement. Il est pourtant bien difficile de faire pour eux deux dans la perfection sans interférence, et pourtant, quand leur bulle les enveloppe, plus rien n’existe et les tracas s’envolent fort loin d’eux. Rien que pour ça, elle continuerait de plonger sans cesse dans son océan bleuté. « C’est exactement ça ! » qu'elle confirme alors que Jody décrit parfaitement ce qu'elle peut ressentir.

Puis vient le mannequinat, cette nouvelle facette de sa vie qui se dessine encore au brouillon, première pierre de l’édifice déposée sur le sol terrassé par le passé suranné. Tout reste flou, car ce n’est que le début et que Reira a encore beaucoup de doutes, notamment quant à ses capacités, à la tenue de son genou, sa santé, ainsi que le contrat. Le chemin est long, elle le sait. L’apprentissage sera délicat mais elle n’est pas effrayée. Après avoir survécu au Bolchoï et tous les malheurs qui la chute a engendré, la russe se sent capable de tout surmonter, hormis lorsque les doutes lui encerclent le cœur. Dans l’ensemble, elle mène la lutte avec brio. Jody la met en garde contre les risques du métier, les déboires qui accompagnent les mannequins, mais la belle ne s’en inquiète pas vraiment. Son corps a été tellement façonnée à la dure en Russie que sa silhouette est presque figée dans le marbre, les quelques troubles qui l’accompagne aussi, toutefois, comme pour le reste, elle sait les gérer. Elle secoue doucement la tête à sa question. « Non pas vraiment, enfin disons qu’il est un peu sa propre agence… Je ne sais pas vraiment comment expliquer. » qu’elle dit en se grattant légèrement la tempe droite. Ce n’est pas comme si elle s’était réellement souciée de cela, faisant une confiance aveugle avec son partenaire de l’époque. Et puis, si une arnaque venait à être décelée, elle sait pertinemment qu’un appel à son paternel suffirait à régler le problème à base d’avocats surentraînés. D’ailleurs, elle profite de l’occasion pour proposer à Jody d’éventuellement la faire rentrer dans le milieu maintenant qu’elle en a les clés et que ses doigts de fée ne font pas que consoler des genoux meurtris. Son refus ne la brusque pas, bien au contraire, elle comprend d’un hochement de tête et d’un sourire tendre. Il faut bien des goûts différents pour faire un monde aussi varié. Puis, la russe s’intéresse plus précisément à ce que fait Jody en photographie, si ses photographies d’animaux lui permettent d’avoir des expériences aussi mythiques que les reporters animaliers. Un rictus amusé se dessine sur ses lèvres en l’entendant dire qu’elle ne va jusqu’à se cacher pendant des heures pour apprivoiser la nature. Et elle saisit plutôt bien le manque d’envie et de patience, parce que personnellement, elle ne l’aurait clairement pas. Se poser, observer les paysages et les environs en espérant qu’un heureux événement la surprenne oui, aller jusqu’à camper pendant des mois au milieu de la jungle, pas vraiment. « C’est un peu moins contraignant comme façon de faire oui. Et puis, vu que la nature est tout de même pas mal luxuriante en Nouvelle-Zélande, il n’est pas bien difficile d’en croiser. » Un éclat de rire percute sa cage thoracique à ses remarques. C’est vrai que Jody a deux enfants à la maison, ça doit être épuisant. Rien qu’avec Blacky et Rocket, Reira en voit de toutes les couleurs et peut rapidement être éreintée à la fin de la journée, alors deux enfants… « Je suis sûre qu’un kiwi serait moins énergique qu’un enfant ! » rajoute-t-elle en riant de bon cœur. Une dernière envolée rieuse avant que le sérieux du rendez-vous ne reprenne le dessus. En effet, Reira n’est pas là que pour faire la causette, mais aussi, et même surtout, pour renforcer son genou. Les premiers exercices plutôt bien effectués, Reira suit le reste des instructions. « Non ça va. Parfois quand c’est humide, ça me tiraille un peu, mais rien de vraiment dérangeant. Dans l’ensemble, je ne force jamais. J’ai fini par connaître mes limites donc j’arrive à voir quand je vais trop loin, pour me stopper à temps. » Elle n’a franchement pas trop à se plaindre là-dessus. La douleur n’est plus forte depuis longtemps, elle ne reste que dans son cœur dès qu’elle pose les mirettes sur ses cicatrices. Approbation d’un hochement de tête face à l’énoncé des nouveaux exercices, les extensions et flexions se relaient pour étirer le genou et ses ligaments malmenés. Elle aime particulièrement les exercices d’équilibre, se sentant plutôt compétentes en la matière à force d’avoir pratiqué des positions toutes plus inconfortables les unes que les autres en ayant le pied de terre sur un demi-sphère. Alors, sincèrement, elle se débrouille plutôt pas mal dans ce dernier exercice proposé par Jody. Elle alterne ses jambes quand la kiné lui fait signe que l’étirement a assez duré, tout en en profitant pour reprendre la parole. « Oui franchement les étirements ça sauve une jambe. Je l’ai toujours su, mais là, je le sens encore plus. » dit-elle avec un large sourire avant que ses mirettes perses ne viennent s’obscurcir légèrement d’un froncement de sourcils. « Tu crois que je retrouverai ma mobilité d’antan ou elle est définitivement perdue ? Je sais que ça ne me servirait plus si je ne danse plus… mais, je considérais ça un peu comme un trophée de guerre, après avoir le Bolchoï. » Souffle délicat qui s’échappe de ses lippes, les remembrances du passé qui s’étiolent dans les airs.


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MessageSujet: Re: be relieved from aches (jody) (#)   be relieved from aches (jody) EmptySam 19 Juin - 17:42

Relieved from aches @Reira Tsvetkov

Après l’accident de Reira, Jody était contente de la voir reprendre du poil de la bête. Entre son histoire d’amour avec Chance qui se passait comme dans les films, ses nouveaux projets professionnels à venir et la bonne progression de son genou, toute proportion gardée, l’ancienne danseuse avait matière à se réjouir. Tel un phénix, elle renaissait petit à petit de ses cendres bien qu’elle ne pourrait probablement pas renouer avec sa passion première comme avant, brisure qui avait engendré une blessure importante dans les interstices de son ménisque. La séance de kinésithérapie se poursuivait tout comme la discussion. Parfois, Jody se retrouvait en face de patients qui préféraient ne pas parler, d’autres qui en revanche ne s’arrêtaient pas. Elle s’adaptait à chacun d’eux, essayant de s’intéresser un minimum aux gens et de les aider à ne pas se concentrer sur les douleurs ressenties pendant la demi-heure. A force, elle faisait connaissance avec certains d’entre eux, comme par exemple des personnes plus âgées, ayant besoin de soins hebdomadaires constants sans limite de séance, ou bien des gens qui souffraient chroniquement. Jody passait aussi de bons moments avec des patients qui ne venaient qu’une dizaine ou une vingtaine de fois, à l’instar des séances partagées avec Reira où le temps défilait. Les deux jeunes femmes parlaient de tout et de rien, brassant différents sujets. Aujourd’hui, Jody en avait appris un peu plus sur le monde de la mode, même si elle n’était pas tentée de s’en approcher plus qu’au travers des anecdotes racontées par sa patiente. « C’est cool, tu verras tout ça en commençant. » Après quelques conseils distillés sur les positions à éviter dans le cadre de ses photoshoots, Jody termina d’étirer les jambes de Reira. En évoquant les photos de mannequin, elles abordèrent aussi l’intérêt de la kiné pour la photographe, passion plutôt axée sur la nature et la beauté de ses paysages. « Tout à fait. Avec un peu de chance, n’importe qui peut ramener une belle photo chez lui lors d’une promenade. On a fait de belles rencontres avec Milan. » Le frère de Chance. Comme Reira l’avait souligné, la Nouvelle-Zélande regorgeait d’animaux magnifiques alors tout le monde était susceptible de vivre une belle expérience, en poussant un peu ses promenades et en se montrant discret. Jody se concentrait sur les beaux paysages et saisissait les occasions qui s’offraient à elle si la faune croisait sa route. A propos de la comparaison entre l’énergie d’un kiwi et d’un enfant, Jody rit de bon cœur. « Je crois aussi. » La transition s’était bien passée pour elle, elle avait appris à jongler entre sa nouvelle vie d’indépendante, son emménagement et ses beaux-enfants. En intégrant la famille, elle avait à cœur de s’occuper d’eux aussi, même si Roman s’assurait toujours pour gérer au maximum. Pourtant, Jody l’avait progressivement aidé à se reposer sur elle pour son fils et sa fille, notamment pendant les gardes du pompier. La kiné se reconcentra ensuite sur la séance. Après les étirements, elle s’enquit du ressenti de Reira par rapport à l’état de son genou. La russe était raisonnable et connaissait ses limites, ce qui constituait une partie importante du processus de guérison : accepter de prendre le temps sans brûler des étapes. « C’est vrai que l’humidité joue sur les articulations mais ne pas forcer et connaitre son corps, c’est très bien. » Encourageante, Jody lui énonça ensuite les nouveaux exercices et l’accompagna dans l’exécution de ceux-ci tout en observant les réactions au niveau de ses jambes et en la conseillant de temps à autre sur la meilleure position à adopter. A la fin, la kiné adressa un signe à Reira pour lui signifier qu’elle avait terminé ses séries. « C’est parfait. Pense à bien garder le dos droit tout le long et ça devrait aller. Tu n’as pas eu trop mal sur celui-ci ? Tu pourras l’ajouter à ceux qu’on a déjà vu ensemble, pour les répéter à la maison. Si tu as la moindre question ou le moindre doute, n’hésite pas à me contacter. » En tant que kiné, elle restait disponible pour ses patients pendant les heures d’ouverture du cabinet. Jody invita ensuite Reira à se rhabiller et retourna derrière son bureau. L’ancienne danseuse l’interrogea alors sur sa mobilité. Prenant une inspiration, la brune lui répondit franchement. « C’est encore tôt pour se prononcer mais les progrès sont encourageants, tu es en bonne voie. Je ne vais pas te mentir : il faudra encore du temps, une bonne dose de patience et d’assiduité. Mais je pense que tu pourras en retrouver une bonne partie. Pour la danse, ce sera plus compliqué… voire risqué. » Ce que Reira savait déjà, elle ne le lui avait pas caché. Personne n’était à l’abri d’une bonne surprise, mais le rôle de Jody n’était pas de faire miroiter l’impossible. Un cas n’était pas l’autre. Le temps et la régularité dans les exercices de rééducation seraient ses meilleurs alliés pour la conforter dans une guérison partielle ou totale. « Oh ! Je vais t’écrire les coordonnées de la galerie de mon frère. » Ajouta ensuite Jody, en référence à leur conversation plus tôt. Elle glissa la petite carte accompagnée de la date du prochain rendez-vous qu’elles avaient aussi convenu au détour de leur conversation. « Si tu as toujours envie de me montrer tes photos, j’ai un peu de temps avant le prochain rendez-vous. » Le prochain patient de Jody n’arrivait que dans une quinzaine de minutes. Tout dépendait si Reira avait le temps aussi et si elle n’avait pas changé d’avis pour lui dévoiler la version digitale de son book. Ainsi, les deux jeunes femmes continuèrent à discuter pendant un petit moment avant de se quitter au terme de cette séance plutôt légère et positive.  
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