baswin -- 'cause something strange has come over me

Oswin ne se sentait pas vraiment d’attaquer à aller travailler aujourd’hui et pourtant elle le devait bien, elle devait maintenir un semblant de vie normale alors qu’au fond, toute sa vie se cassait la gueule. Elle était séparée. Toute cette relation qu’elle avait vécu, qui avait été belle fut un temps, n’était plus rien. Que de la poussière dont on se débarrasse comme ça, sans y porter attention, de la poussière dont on a plus envie parce qu’elle nous gêne, et Oswin, elle a du mal à s’en défaire. Encore la nuit elle en rêve, encore la nuit, parfois, elle espère qu’il lui demande de rester. Mais non, il n’est pas là. Il n’est plus là. Et quand les nuis deviennent noirs, Basilton est là. Il est là, à la prendre dans ses bras, à lui dire que tout ira bien. Mais est-ce que tout ira réellement bien quand la personne que vous étiez censés aimer le plus au monde vous brise en mille morceaux ? Elle a mal au coeur encore Oz, mais ça se panse petit à petit et elle n’a pas envie que Baz pense qu’il n’est qu’une roue de secours alors qu’il est bien plus que ça. Et il le sait, mais un jour, elle lui dira quand elle le pourra quand son coeur sera entièrement pansé de toute douleur du passé. Alors qu’elle râle parce qu’elle ne trouve pas c qu’elle veut dans ses cartons, elle soupire et respire. Pas la peine de s’énerver. Elle attrape un manteau, sa paire de bottes et elle regarde Basilton « On y va ? » demande t-elle, d’une voix mi-pressée, mi-anxieuse. Le camion qui les attend pour enfin libérer son piano. La seule chose importante à ses yeux quand elle y pense. Elle stresse Oswin, elle stresse tellement, ses clés avec lesquelles elle joue, elle ne se sent pas de conduire alors c’est Baz qui s’y colle. Elle a peur Oswin. Son regard qui se perd sur la route et quand ils arrivent devant sa maison, elle a le coeur qui se serre. Une voiture inconnue. Une femme inconnue. Une enfant. Non, impossible. Elle déglutit et sort du camion, ses joues qu’elle cache dans son écharpe. Oiseau abîmé. « Est-ce que tu veux que j’y aille en premier ? Je pourrais… Je pourrais lui demander de m’aider à sortir le piano. » Et elle voit bien que Baz voit rouge, alors doucement, à l’abri de tous, des regards, elle dépose sa main sur l’avant-bras « Reste calme s’il te plaît. » Même si elle se doute qu’il ne le fera pas. Elle voit déjà la voisine qui guigne, qui lui fait un petit signe et Oswin tente un sourire en coin, triste, abîmé. Un sourire fatigué de se rendre compte qu’elle s’est battue pour rien toutes ces années.

Quelques jours qu’elle vit avec lui Oswin, quelques jours depuis qu’il l’as recueilli chez lui. Il ne voulait pas qu’elle reste chez elle, avec cet homme qui ne la méritait pas le moins du monde. Est-ce qu’il la méritait lui ? Non, bien sûr que non. Ce n’était pas le sujet. Elle allait partir aussi Oswin, elle aussi elle allait le laisser. Elle le laisserait comme tout le monde parce qu’il ne pourrait pas lui offrir ce qu’elle désirait. Elle méritait mieux que cela. Il lui laissait le temps qu’il lui fallait pour se remettre et se retourner. Ce n’était pas comme si son appartement était habité, à part par lui. Il allait juste devoir prévenir sa sœur qui l’avait déjà questionnée à son sujet. Il n’avait pas envie qu’elle arrive à un moment où il ne fallait pas.

Il laissait la jeune femme se préparer alors qu’il buvait un café dans le salon. Ils avaient prévu d’aller chez elle pour récupérer son piano et quelques affaires. Il s’était proposé pour l’accompagner. Il ne lui avait pas dit mais le piano c’était important à ses yeux aussi. Il faisait de la musique, il écrivait mais il ne voulait pas qu’elle tombe dessus. Ni elle ni personne. Il n’avait pas assez confiance en ce qu’il faisait pour. Il comprenait quand même que ce soit important à ses yeux de le récupérer. « Oui.. allons y. » Elle avait toujours les clés et puis, il était si peu chez eux que ça devrait aller. Il prend les clés du camion pour conduire. Il connait le chemin maintenant. Il fronce les sourcils en voyant une femme et un enfant. Est-ce qu’elle était au courant ? Non, il le saurait. Il a envie de jurer mais il se retient de le faire à voix haute. Quel enfoiré. Il n’ose pas imaginer ce qu’elle ressent encore une fois. « Non, vous risquez de vous disputer. Je vais le faire. » Il est tendu, il a les poings qui se serrent mais il se répète dans sa tête qu’il n’est pas comme son père. Il se répète que cogner ne sert à rien mais bon sang qu’il en a envie. Est-ce que ça lui ferait comprendre à son ex fiancé ? Probablement pas. « Ne le défends pas. » Il lâche d’une voix un peu sec, avant de le voir apparaître dehors. Cette fois, il ne se retient pas. « Ah tiens, le connard de l’année. » Il n’allait tout de même pas se taire bon sang. Il avait une famille, un enfant, en tout cas ça y ressemblait. Il les installait dans l’ancienne maison d’Oswin. Ce même mec qui lui reprochait d’avoir perdu leur enfant. Il lui demande qui il est et ce qu’il vit alors il soupire Basilton. Celui qui couche avec ton ex. Il ne dit rien, parce qu’elle ne mérite pas ça et puis elle l’avait trompée mais il n’avait pas besoin de savoir cela. « Un ami. » Vraiment ? Il ne le savait même pas mais c’était probablement le terme le plus adapté. « Ecoutes, on a pas ton temps alors on récupère ses affaires, le piano et on entends plus parler de toi. Et t’as plutôt intérêt à ne pas faire d’histoires. » Il ne le connaissait pas le moins du monde et il était préférable qu’il ne le connaisse pas quand il était en colère.

Elle est abîmée Oswin, quand elle le voit devant sa maison. Quand elle le voit devant leur maison, avec un enfant, une fille de deux ans environ. Elle ne sait pas vraiment si c’est la vérité, si c’est vrai. Peut-être que c’est quelqu’un qu’il héberge, peut-être que c’est quelqu’un qu’il aide. Mais elle est naïve Oswin, naïve de croire que c’était simplement qu’une amie. Elle voit le regard, les gestes tendres et elle a envie de vomir. Parce qu’elle le déteste, la haine, l’animosité, la tristesse, la mélancolie. Les sentiments qui se mélangent peu à peu, et qui font un melting pot qui ne demande qu’à exploser. Et Baz qui est là, elle le voit bien qu’il est agacé, elle s’humidifie les lèvres et le regarde « Baz… » Mais il a raison, il risquerait de se disputer. Elle risquerait de se laisser faire et qui sait, qui sait ce qu’il pourrait faire. Sa main sur l’avant bras de Baz, elle le caresse du bout du doigt en tentant de s’apaiser comme elle le peut. Elle pense à ce soir, quand elle se blottira contre Baz pour s’endormir, quand elle sera dans le canapé, et qu’il la prendra dans ses bras comme ils savent si bien le faire parce qu’il sait comment la faire se sentir bien. Et elle se mord violemment la lèvre quand elle entend Baz, elle se fait craquer la nuque et avance, timidement. Elle aimerait lui prendre la main pour qu’il la rassure, qu’il lui dise que ça ira, que leurs doigts s’entrelacent et se délacent comme ils savent si bien le faire. Quand elle s’approche de la maison, elle sent son coeur qui veut s’extraire de sa poitrine alors qu’elle avance et elle ferme les yeux, elle a l’impression qu’elle va tomber d’un instant à l’autre. « Le piano et ses affaires sont dans le garage. » Et Oswin, elle a un mouvement de recul. Comme si elle n’avait jamais existé. Et elle tremble Oswin en déglutissant avant de se diriger jusqu’au garage ou toutes ses affaires sont entreposées. Le piano qui croule sous les affaires et Oswin elle a les nerfs qui lâchent Oswin. Parce que ça fait mal, elle tremble en regardant toutes ses affaires et elle se tourne vers Baz « Je… Je peux pas. » murmure t-elle en passant ses mains dans ses cheveux « J’y arriverais pas Baz… »

Basilton n’avait pas envie de rigoler pour le coup. Il était venu ici mais il n’en avait pas vraiment envie dans le fond. Il le faisait pour récupérer les affaires d’Oswin et pour qu’elle parte d’ici. Il n’avait pas spécialement eu envie de tomber sur ce mec, son ex parce qu’il ne le sentait pas. Il aurait espéré qu’elle ne soit pas là mais il ne pouvait rien y faire. Il devait faire avec. Il sent Oswin à ses côtés qui tente de lui dire de se calmer. Il aimerait bien mais il n’y arrive pas. Il ne va pas la laisser non plus aller récupérer ses affaires toute seule. Il ne savait pas de quoi était capable cet homme. Il ne ferait pas cela devant ce qu’il suppose être son enfant et sa femme mais tout de même. S’il faut qu’il aille récupérer ses affaires lui-même alors il le ferait. Finalement, c’est plutôt lui qui se dispute avec mais il est capable de prendre tous les coups, les paroles. Il lève les yeux au ciel. Est-ce qu’il est toujours aussi insensible ? Il n’a jamais eu de sentiments pour elle ou quoi ? Dans le fond, il ne veut pas savoir, ça ne change rien. « C’est pas une amie ou une coloc bon sang, tu pourrais avoir un minimum de considération. » Sauf que ça n’arrivera pas et puis il se demande aussi comment fait cette femme pour être avec un homme qui avait une double vie. « Je pensais être un connard mais finalement, il y a pire que moi. » Il hausse les épaules et accompagne Oswin. Il ne lui sert à rien de gâcher sa salive pour cet homme. Il ne veut pas avoir à se battre avec lui parce qu’il ne sait pas jusqu’à où il serait capable d’aller. Il n’a pas envie de montrer ceci à la blonde. Il n’a pas envie de se montrer sous un mauvais jour. Il se tourne vers elle alors qu’il attrape sa main. Non. Elle ne peut pas lui dire cela. « Hey.. bien sûr que tu le peux. On est ici maintenant. On va le faire et on entendra plus jamais parler de lui. » Il choisit ses mots parce que trouver des noms d’oiseaux n’aidera en rien à la situation. « Si c’est trop dur tu peux m’attendre dans le camion. Je peux m’en charger. » Elle devait juste récupérer ses affaires parce que sinon, elle n’arriverait jamais à avancer, se sortir de là. « Tu mérites mieux que ça. On va tout prendre et repartir et tu pourras avancer. » Il ne se voyait pas revenir une autre fois de toute façon. Il ne se sentait pas très à l’aise au départ parce qu’elle avait quelqu’un dans sa vie mais finalement, il n’était pas la seule ordure ici.

C'est comme si elle était dans un labyrinthe sans issues Oswin, la sortie introuvable, le noir qui l'enveloppe, l'impossibilité de s'en sortir. Elle a tellement mal au coeur qu'elle se demande encore comment elle a fait pour rester toutes ses années avec lui sans ne rien voir. Naïve. Alors les voyages n'étaient qu'une raison pour revoir sa seconde famille. Alors, quand il était censé être au travail, qu'il la laissait seule, c'était pour retrouver cette femme. Et leur enfant. Oswin a la nausée, l'estomac qui se tord, qui se noue un peu plus à chaque instant qui passe et elle a envie de se mettre à pleurer, elle a envie de lui hurler dessus. Et la rousse qui se tient sur le perron qui ne comprend rien. Oswin n'a même pas la force d'aller la voir pour lui expliquer qui elle était, elle veut juste récupérer ses affaires et partir. Loin d'ici. Elle n'entend que la réponse de son ex, aux remarques de basilton mais elle ne veut pas y répondre « Oh bah tu sais... Elle était bien trop naïve pour comprendre que je me servais d'elle mais tant pis c'est fini maintenant. » Et quand elle entrait dans le garage, elle avait l'impression que tout se cassait la gueule et elle regarde Baz. Baz qui était là, Baz qui la surplombait, Baz qu'elle avait envie de prendre dans ses bras et elle le regardait « Je... Non. Il faut que je t'aide pour le piano. » Ses mains qu'elle pose sur le sac poubelle qui contient ses affaires, et sur le carton qui semble si lourd, elle se dépêche d'aller dans le camion sans prendre le soin de regarder derrière elle. Près de la maison. Elle s'humidifie les lèvres et souffle. « Mais comment je vais faire pour avancer... Je lui ai tout donné... Tout. » explique t-elle, les larmes aux yeux. Avant de se rapprocher de lui pour déposer son front contre le torse de Baz « Est-ce que c'est tout ce que je mérite ? » demande t-elle. « Est-ce que tu partiras aussi ? » conclut-elle, en essuyant les larmes qui commencent à ruisseler sur ses joues « Je ne veux pas que... je ne veux pas que tu te sentes obligée de rester dans ma vie si tu as envie de partir. »

Heureusement qu’il était venu Basilton parce qu’il ne sait pas comment il aurait retrouvé Oswin après cela. Il sait qu’elle n’aurait pas supporté et qu’elle aurait été triste, encore plus brisée qu’elle ne l’était aujourd’hui. Il le savait, il le sentait que ce type avait quelque chose de louche, de pas très net. Il ne l’aimait pas trop mais on aurait pu mettre cela sur le compte d’une quelconque jalousie ou autre. Ce n’était pas le cas. Il avait vu juste mais il aurait préféré avoir tort. Il aurait préféré se tromper et qu’elle n’apprenne pas ce genre de choses. Il serre les poings aux paroles de ce type mais il se retient. Il se répète qu’il n’est pas comme son père mais c’est difficile. Il aurait juste envie de lui casser la figure, qu’il se prenne ce qu’il mérite. « Je vais rien dire parce que tu mérites pas mais t’avises plus de l’approcher. » Il ne saura pas rester aussi calme si c’était le cas. Il avait sa famille de toute manière et il n’avait plus besoin de faire double jeu. Il se demande si cette personne est au courant ou non. Comment cette femme a pu accepter cela mais ça ne le regarde pas. Il a juste envie de partir d’ici au plus vite. « Je peux le faire tu sais. » Il lui souffle alors. Il ne veut pas lui infliger ça. Il mettra plus de temps mais peu importe, il y arriverait. Il pose une main sur le bras d’Oswin après avoir déposé le carton dans la voiture. « Tu vas y arriver.. tu as ton travail et puis on va te trouver un appartement même si tu peux rester dans le mien. » Le temps qu’il lui fallait. Il ne serait pas toujours chez lui mais il lui donnerait des clés. Il la serre un peu plus contre lui. Il n’est pas très à l’aise avec cela le musicien. Il n’a jamais vraiment été doué pour réconforter les gens. « Bien sûr que non que tu ne le mérites pas. Ce type est idiot et il ne sait pas ce qu’il perd. Il n’était pas fait pour toi, c’est tout. » Il se refuse qu’elle pense qu’elle est la coupable dans tout ça. Elle n’a rien fait pour mériter cela et même si elle l’as trompé, il avait fait bien pire et dieu sait depuis combien de temps. Il passe sa main sur son visage pour effacer les larmes de la jeune femme. « Je ne le fais pas par obligation d’accord. Je.. » Bordel, il en perdait ses mots. « J’ai envie d’y rester, même si je sais que je ne peux pas t’apporter ce que tu veux. Même si tu mérites mieux que ça. » Mieux que lui mais il ne va rien dire de plus parce qu’elle ne sera pas d’accord. « Tu as tout ? On devrait y aller. » Il ne voulait pas rester ici plus longtemps non plus. A quoi bon. « On peut s’arrêter quelque part si tu ne veux pas rentrer toute suite. » Si elle avait besoin de se changer les idées ou n’importe.