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Nous y voila. L’endroit où l’on pourrait avoir la dernière pièce du puzzle. Le dernier clou du cercueil ! Bon cette comparaison est peut-être un peu trop … trop. Parce que dans un sens, on va ruiner la vie du lieutenant oui. Il n’avait qu’à pas s’embarquer dans cette histoire c’est bien vrai. Et puis si on me demande mon avis, sa peine ne sera pas si énorme que ça. Jusqu’à preuve du contraire, il n’y a pas mort d’homme. Juste du vol, du recel, de l’arnaque à assurance. Et qui sait quoi d’autre ? On a pas encore passé en revue tout son passé à Hughes mais on pourrait y trouver quelques pépites. Cela étant dit, nous y voila ! On a retrouvé la piste d’un revendeur. Mon petit doigt me dit qu’il aura des infos sur les peintures volées. Le tout est de l’amener à le faire parler indirectement. On y va pas en tant que flic. Et consultante. Non. Ca me rappelle mes années infiltré. Alors là les rôles ne sont pas bien élaborés. Pas question non plus de jouer un couple. Parce que t’es pas rodée à l’exercice. Sans quoi moi ça me dérange pas. Je l’ai déjà fait. Vous êtes bien sûre que vous êtes toujours partante ? Au pire des cas, si on se foire, une équipe l’attend. Un mandat peut être fait en quelques heures à peine et on emmène le revendeur pour qu’il passe aux aveux. Notre manière de faire là, on s’est dit qu’il serait plus coopératif. Enfin disons qu’on arrivera certainement à lui soutirer plus d’info. Tu es donc la principale acheteuse. Grande amatrice d’oeuvre. Jusque là, ça te va bien. Moi, je suis juste ton larbin en quelque sorte. On a décidé que je ferai le plus gros de la parlote. Que t’es quelqu’un de silencieux mais qui réfléchis beaucoup et qui analyse beaucoup. On échangera quelques regards en signe de communication. Un peu comme si … j’étais ta bouche quoi. Ouais c’est bizarre à dire. De toute façon je vous rappelle que cet homme n’est pas dangereux donc vous n’avez rien à craindre. Puis je suis là. S’il faut se défendre et maîtriser le bonhomme, je gère. Un peu de pression ? Moi ça va. Sachant dans quoi on s’embarque, je dirais pas que je suis comme un poisson dans l’eau mais presque. On entre, on joue le jeu. Il parle. Quand on a tout ce qu’il faut, clac, on l’embarque. Inutile de préciser que cette opération se fait un peu en secret. Dans le dos du lieutenant. En petit comité pour pas que ça s’ébruite. Car il pourrait prendre des mesures. La dernière fois qu’on lui a parlé, il ne se sentait pas du tout menacé. Un petit témoignage indirect, c’est tout ce qu’il nous faut. Le rendez-vous se passe dans une arrière-boutique en presque plein centre de Wellington. C’est toujours quand on au milieu de tout qu’on est le mieux planqué. C’est assez incroyable ça.

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Ils y étaient, un moment décisif de leur enquête et tout reposait sur elle. En fait non, pas du tout puisqu’ils s’étaient mis d’accord pour que ça soit Jax qui ait le beau rôle. Celui du larbin peut-être mais celui du larbin qui parlait à la place de sa patronne et ça, c’est plutôt rare. Ça faisait des jours que Robin peaufinait son rôle. Sans doute pour rien mais au cas où, elle serait préparée. A l’instar des meilleurs – Saul Bloom, on pense à toi -, elle était même allée jusqu’à travailler un accent. Qu’elle n’était pas allée chercher bien loin étant donné qu’il remontait à son dernier voyage en date. Un accent italien. Alors certes, c’était prendre le risque de se mettre dans la sauce si jamais on s’adressait à elle dans cette langue mais ça lui paraissait tout de même plus crédible pour que ça ne soit pas elle qui ouvre la bouche. Et comme on parle là de quelqu’un de sérieux, elle l’avait travaillé jusqu’à ce qu’il soit acceptable. Pour l’heure, Jax, quant à lui, était occupé à tout d’abord s’assurer qu’elle était toujours partante – quand même, elle n’allait tout de même pas faire marche-arrière maintenant ! -, ensuite lui rappeler de ce dont ils avaient convenu. A savoir qu’elle ne devait pas trop parler, le laisser faire et ne pas avoir peur. Notamment parce qu’il serait là. Robin haussa les sourcils, incrédule ; elle se doutait bien qu’elle ne craignait rien, ce n’était jamais qu’un revendeur, en termes de criminalité, on a connu pire.
« Oui, oui, je vais pas vous laisser tomber maintenant. »
Même si au fond, ça ne changerait pas grand-chose à l’histoire mais bon, étant donné qu’elle l’avait accompagné tout au long du processus et qu’ils étaient à deux doigts de faire tomber Hughes, ça serait tout de même bien bête pour elle de ne pas prendre part à l’étape finale.
« Compris : vous parlez, je fais pression. »
Ce qui pouvait sembler un peu étrange, d’autant que le contraire serait plus logique mais pas dans le monde de l’art. Dans le monde de l’art, elle était une potentielle acheteuse qui s’y connaissait un maximum et avait, de fait, tous les pouvoirs parce que c’est bien connu, le client est roi. Bref, il était temps de s’y mettre, Robin revêtit son rôle sans le moindre souci en laissant Jax lui tenir la porte pour commencer. Forcément qu’elle allait en profiter un tout petit peu. D’abord la boutique – on ne pouvait vraiment parler de galerie –, puis l’arrière-boutique. D’un regard dédaigneux, elle balaya la pièce et tout ce qui s’y trouvait, vendeur compris, sans s’y attarder jusqu’à ce qu’il tombe sur les fameuses toiles « disparues » de Monsieur Collins.@Jackson Clarke

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T’aurais pu te la jouer british, puisque tu l’es, mais t’as préféré … un autre personnage. Audacieux pour une première. Je n’y vois pas d’inconvénient. J’ai quand même un peu hésité et ça a du se voir sur mon visage mais soit, partons sur une italienne. Tu ne devrais pas beaucoup parler. Et si tu le fais, j’ose espérer que tu ne fasses pas dans le cliché non plus. C’est le moment. Je te demande quand même si tu es toujours partante. Si ce n’est pas le cas, je peux improviser quelque chose en solo, c’est prévu. Mais t’as bien envie de m’accompagner dans le processus. Je me doute bien. C’est juste que si vous ne le sentez pas, autant ne pas insister. Pas besoin de te rappeler ton rôle. Si tu te sens suffisamment bien, tu pourras toujours prendre la parole oui. Faire plus que ce qu’on a prévu au départ. Je saurai tenir mon rôle de mon côté. Dire oui amen si tu fais quelques remarques. C’est bien mieux d’avoir deux personnages plutôt que l’inverse. Que je sois un connard d’amateur d’art et que tu sois ma bonniche. Bien qu’on se demande laquelle des deux version est la plus crédible … Voila. Si t’es prête, on y va. Un peu de galanterie et nous voila à l’intérieur de la boutique d’art. Classique en apparence. Evidemment qu’ils ne vont pas exposer leurs œuvres volées ou contrefaçons ici-même. Bien qu’il faut s’y connaître pour savoir que tel ou tel tableau a été volé. Les novices ou ceux qui se donnent un genre doivent venir ici sans y connaître grand-chose. Pour savoir que nous avons un rendez-vous spécial, une petite phrase codée. Contenant le nom d’un peintre chinois, ne me demandez pas pourquoi. Le message passe et nous nous retrouvons rapidement dans une arrière-boutique qui ressemble bien plus à un endroit où il se passe des trucs louches. Un rapide coup d’oeil nous indique qu’on est tombé sur la bonne personne. Que nos infos étaient bonnes. Les tableaux volés semblent se situer dans un coin de la pièce. On va y aller étape par étape. Oui. Madame Bianchi aurait souhaité voir vos Ghirlandaio pour commencer. Il n’en a que deux sur place. Mais pourrait s’en procurer un troisième au besoin. Ca ira comme ça. Sur place, on se doute bien qu’il n’a pas des toiles de Picasso ou de Van Gogh. Un raid sur cette arrière-boutique et les voleurs repartiraient avec des millions et des millions de dollars. Puis bon en vérité ce n’est pas un revendeur de ce calibre non plus. Merci. Après quelques pas, nous avons en face de nous de belles œuvres. Il paraît. J’ai toujours eu du mal à comprendre l’attrait pour ce genre de tableau qui date de plus de cinq siècle. J’irai même jusqu’à dire que c’est moche. Je tourne la tête vers toi pour voir ce que tu en penses. L’homme insiste sur la qualité de la peinture. Elle a été restaurée il n’y a pas si longtemps de ça. Qu’il mente ou pas là-dessus, tu pourras facilement le deviner. D’autres acheteurs se sont déjà manifestés ? Une seule personne. D’accord. C’est juste de la parlote pour le moment. On va peut-être parler prix. Ou pas. Puisqu’on doit doucement se diriger vers là où on veut l’amener.

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Robin avait bien remarqué l’expression de Jax lorsqu’elle lui avait annoncé qu’elle jouerait une italienne. Dit comme ça, ç’aurait inquiété n’importe qui mais qu’il ne s’en fasse pas ! Non seulement elle était une excellente comédienne – lorsque vous êtes spéciale et que ça fait peur aux autres autour de vous, vous apprenez bien vite à masquer cette particularité -, mais en plus, elle ne prenait pas du tout cette affaire à la légère. Ça serait bien mal la connaître que de croire le contraire. De toute manière, il n’était pas prévu qu’elle parle beaucoup. Voire pas du tout. Elle aurait même pu jouer une muette que ça n’y changerait rien. Sauf qu’elle préférait une jeune femme de la haute méprisant ses inférieurs et ne voyait donc pas l’utilité de leur adresser la parole outre mesure. Ce n’est pas toujours ainsi qu’on imagine les amateurs d’art ? C’est même probablement comme ça qu’ils sont en général. La médium approuva d’un hochement de tête. Oui, oui, elle avait bien compris que c’était son choix. Mais curieusement, elle le sentait plutôt bien. Peut-être parce qu’elle avait connu bien pire. D’accord, pas souvent avec des êtres en chair et en os mais justement, elle trouvait ça d’autant moins rassurant.

Bref, il est temps de passer à l’action. Ce qu’ils ne tardèrent pas à faire en pénétrant dans la boutique. Une espèce de galerie un peu minable mais qui faisait illusion aux yeux des non-initiés, sans doute. Ils ne s’y attardèrent cependant pas et furent invités à rejoindre l’arrière-boutique. Bien moins reluisante et tape-à-l’œil. S’il y avait effectivement des contrefaçons – ce dont elle ne doutait même pas -, alors Robin ne serait pas étonnée d’apprendre qu’elles étaient réalisées sur place. Comme convenu, Jax parla pour elle. Ghirlandaio. C’est un style, il faut aimer. En ce qui la concerne, la renaissance était sa période préférée de l’histoire de l’art ; toutes ces toiles créées au nom de la religion sans lésiner sur les moyens car on ne rigolait pas avec Dieu en ce temps-là, ça en avait fait quelque chose de grandiose. Pas facile à accrocher au-dessus de la télé, certes, mais justement, ces œuvres avaient surtout leur place dans un musée. Ghirlandaio en revanche… disons que comme tout le monde, elle lui préfère Botticelli. A en juger par l’expression de son coéquipier, on peut sans trop se risquer affirmer que ce n’est pas son truc. Robin réprima un sourire et le laissa s’enquérir de s’il y avait d’autres acheteurs sur le coup, tout en observant d’un peu plus près l’une des toiles soi-disant restaurée. Vrai mais c’était tout de même un peu bâclé. Manque de temps, sûrement. Sans même connaître l’histoire un peu louche de cette toile, Robin n’en aurait pas voulu. Mais madame Bianchi, elle, si. Elle était même super intéressée et n’hésiterait pas à y mettre le prix. Imperceptiblement mais en appuyant tout de même suffisamment le geste pour que le vendeur ne puisse pas passer à côté, elle adressa un petit mouvement de tête à son larbin attitré : les négociations pouvaient débuter.@Jackson Clarke

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Nous y voila. Boutique, arrière-boutique. Rendez-vous avec la personne qu’on cible. Tu m’accompagnes, t’as pas attendu la dernière minute pour te défiler. J’aurais rien dit si ça avait été le cas. C’est déjà assez couillu de notre part de t’impliquer autant dans l’affaire. De cette façon là. Tout en restant assez discret pour pas que nos opérations s’ébruitent. C’est pas facile mais ça me rappelle tellement mes années d’infiltré. Je vais pas dire que c’est fun mais c’est mieux que le boulot de policier classique on va pas se mentir. Une fois devant le revendeur, on entame le sujet. Ghirlandaio. Un peintre relativement connu mais pas trop. Ses toiles valent chères mais pas une fortune. Parce que ce n’est pas un trop gros receleur. On serait jamais tombé dessus sinon. Il nous montre ce qu’il a en stock et tu peux juger des œuvres. Moi j’ai rien à dire. Je peux faire le larbin qui s’y connaît un peu oui mais j’obéis. On s’inquiète de savoir s’il y a déjà des offres pour ce tableau. A moins d’y déposer un fort prix directement, il doit toujours y avoir des sortes de mise aux enchères. Plus on en tire de l’argent mieux c’est non ? Une personne sur ce Ghirlandaio. Bien. Je te regarde. C’est le feu vert pour entamer les discussions un peu plus sérieuses. Tu joues bien ton rôle franchement. Alors que ce caractère te ressemble pas. L’offre s’élève à combien pour commencer ? Cent mille. Oui, on est très loin des millions et des millions de certaines œuvres comme je le disais. C’est déjà assez fou de se dire que ce truc a autant de valeur qu’une maison. Les gens sont fous. Je tourne la tête pour te regarder. Réaction équivalente au mouais. On monte mais pas trop. Tout est relatif. Je pense que nous pouvons augmenter les enchères de vingt milles. Pas trop comme je disais … Un an de salaire pour certains pour juste du pas trop oui. On ne fait pas partie du même monde c’est tout. Il note la proposition et reviendra vers nous. Soit pour qu’on règle la note, soit pour qu’on renchérit. C’est ça ouais. Si seulement il savait. Je lui offre un petit sourire et à toi aussi. Satisfaite ? On ne dirait pas. Bon. Doucement mais sûrement on va l’amener vers là où on veut aller. On devrait partir sur le plan B à priori. Puisque les peintures sont visibles, bien que placées dans un coin de la pièce, il suffit que tu regardes avec insistance de ce côté de l’arrière-boutique et que tu me fasses passer le message par le regard. Parce que nous ne sommes pas forcément censés savoir que ces œuvres volées, ou volées avec arrangement, sont ici. Collins, Hughes et compagnie se sont bien gardées de faire de la pub pour les revendre. Un regard de ta part ou une parole aussi. Rien ne t’interdit d’utiliser ta voie. Je vous laisserai les coordonnées de Madame Bianchi pour que nous puissions nous arranger dans ce cas. Et non, pas de mademoiselle Bianchi. Ou Wade. Ca m’a marqué oui évidemment.

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Cent milles. Ça semble à la fois être une importante somme d’argent pour quelqu’un qui n’en a jamais eu autant à sa disposition et à la fois une somme dérisoire quand on sait à combien se vendent certaines toiles. Pour Robin c’est quelque chose d’encore plus abstrait que les diverses œuvres classées dans cette catégorie, c’est dire. Mais là n’est pas la question. Ce qui l’est, c’est « est-ce cette toile-ci en particulier, les vaut ? » et la réponse, c’est oui. On pouvait compter sur monsieur Collins pour n’avoir chez lui que les toiles les plus estimées de cet artiste. Enfin, oui, mais pas tout à fait à non plus car le receleur a très certainement un peu surévalué étant donné que c’est lui qui prend les risques. Il était donc question d’augmenter la mise mais pas trop. D’un côté, Robin était tentée de jouer le jeu différemment. Non parce que si elle prétendait vouloir l’augmenter suffisamment pour n’avoir aucun autre concurrent, alors ça signifierait forcément qu’elle était quelqu’un de confiance, non ? Alors que dans ce cas, elle prouvait simplement que Madame Bianchi n’était rien de plus qu’une redoutable femme d’affaires. Et qui aurait l’audace de faire confiance à quelqu’un de cette engeance ? D’autant qu’il n’y avait pas vraiment d’argent en jeu. Mais loin d’elle l’idée de remettre en question le plan de Jax, aussi s’y tint-elle. Une petite moue de sa part et de cent milles, ils proposèrent cent-vingt milles. Autant dire rien du tout même si tout est relatif et que Robin arrivait seulement à avoir une idée un peu plus précise de ce que ça pouvait représenter.

Ensuite, ce fut un peu la déception, nul besoin de le cacher. Robin s’attendait à ce que le receleur marchande, les menace que l’autre potentiel futur acheteur serait sans doute d’accord de mettre plus, sur quoi elle interviendrait pour la première fois depuis le début de cet échange pour dire que, peu importe le prix, elle était prête à mettre ce qu’il faudrait pour que la toile lui appartienne mais rien de tout ça. L’affaire fut plus ou moins conclue au moment où Jax fit savoir qu’il laisserait ses coordonnées pour qu’ils règlent l’affaire. Là-dessus, le type tiqua quelque peu. Premier signe que quelque chose de suspect se tramait ?
« - Puis-je savoir comment Madame souhaiterait payer ?
- Par chèque. »
Robin avait pris son plus bel accent italien en prenant bien garde de faire rouler le R comme il se doit. A première vue, on pourrait croire que cette question n’avait rien de curieux mais elle savait bien que si. S’il demandait ça, c’était d’abord et avant tout parce qu’il aurait préféré qu’elle paye en liquide, elle en était sûre et certaine. Normal, ces toiles-ci n’étaient pas censées faire partie de son stock, à priori. Son visage se plissa en une grimace.
« Vous m’en voyez navré mais nous n’acceptons pas les chèques. »
Jusque-là, rien d’anormal, trop de chèques en bois. Ce milieu n’avait pas dû être épargné. Puis il se pencha vers eux.
« Et pour tout vous dire, nous préférons les paiements en espèce. »
Plutôt habile, il leur faisait croire à une certaine proximité entre eux en les mettant dans la confidence. Bientôt il essayerait de leur faire croire qu’ils refusaient les virements bancaires car la transaction était trop coûteuse. Et à voir la tête du magasin, on pourrait presque tomber dans le panneau.@Jackson Clarke

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La première négociation est en marche. Ce n'est pas avec lui que nous allons jouer à ce jeu là mais plutôt avec un autre acheteur. Réel ou non. Il peut facilement mentir et s'inventer une clique de personnes intéressées pour faire monter les prix. Ce serait pas absurde. Comment pourrait-on le vérifier ? On monte donc légèrement le prix. Plus vingt pourcents. C'est pas mal franchement. Est-ce que c'est dans la boîte ? Non. Il faut attendre une éventuelle contre-offre. Il ne va pas de suite appeler tout le monde pouvoir savoir s'il y a surenchère ou non. Un peu laborieux comme processus selon moi mais il doit avoir à faire à des gens qui ne sont pas trop impatients. A moins d'y mettre cash le prix et on en parle plus. En attendant, si ça se passe bien pour nous, on lui laisse tes coordonnées, il nous rappelle, et voila. On s'arrange pour le paiement. En chèque ??? Heureusement que j'arrive à me contenir parce que j'aurais pu rapidement tourner la tête pour te demander ce que tu faisais. Tu sais très bien qu'il acceptera jamais ! Mais je te fais confiance. J'ai pas trop le choix. Bien sûr il refuse. Comme si on allait payer des oeuvres volées en chèque. Ou par carte ou j'en sais rien. Ces transactions là se font tout le temps en cash. Ou en or, ou en diamant ou autre. Un échange de valeurs égal, pas très légal. Et surtout intraçable. Pour eux comme pour nous. Je vais pas intervenir car ce n'est pas ma place. J'attends. Le paiement en espèce oui. Tu tournes la tête vers moi. On échange un regard. J'opine légèrement du chef. Nous prendrons nos dispositions. Cela ne posera pas problème. On s'y connaît, ce sera pas notre premier achat de ce genre. Je sais toujours pas trop ce qui t'as pris de parler de chèque mais ... enfin pourquoi pas. Ca l'a fait pas tilter ou se méfier de nous. Ce serait dommage d'employer la manière un peu plus forte. On peut poursuivre. Nouvel échange de regard et hochement de t^te. Mme Bianchi a également eu vent de récentes acquisitions de votre part ? Voyons voir ce qu'il en dit de ces peintures fraîchement volées. Il peut pas vraiment les cacher puisqu'elles sont dans un coin de la pièce. Quant à savoir comment on le sait, c'est notre job en tant qu'amateur d'art. Sur lesquelles nous pourrions porter un intérêt certain.

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On pourrait bien sûr croire qu’il s’agissait d’un move risqué. Et peut-être un peu car Robin savait en effet qu’on la remballerait avec cette histoire de chèque, même dans une boutique des plus légales, les vendeurs se montraient quelque peu réticents à chaque fois que le mot interdit était prononcé. Mais c’était une manière de le tester un peu. Qui payait qui plus est puisqu’ils en étaient au stade des confidences. Bon d’accord, faire affaire dans une arrière-boutique, n’importe qui se serait douté que c’était un peu louche mais on parle de riches, de gens qui ne voient pas beaucoup plus loin que le bout de leur nez quand il n’est pas question que d’argent. Et puis, elle avait beau se balader avec une espèce de garde du corps à ses basques, ça faisait une sacrée somme qu’il fallait sortir de ses poches. Tout ça pour dire qu’elle a bien remarqué que Jax tiquait un tout petit peu mais qu’elle trouvait déjà l’atmosphère nettement plus détendue alors ça en valait la peine. Robin confirma d’un mouvement de tête que ça ne posait pas de problème. Bien sûr que non, aucun. Puis elle laissa Jax reprendre les commandes ; c’était le moment, c’était l’instant de commencer à parler de certaines autres toiles.

Sans avoir l’air d’y toucher plus que ça, elle observait les réactions du vendeur. Qu’ils soient au courant de ses dernières acquisitions aurait pu lui mettre la puce à l’oreille mais il savait maintenant qu’ils étaient entre personnes qui savent de quoi elles parlent. Son visage s’éclaira avant qu’il ne confirme à son tour d’un hochement de tête signifiant clairement qu’ils resteraient donc dans la confidence. Surtout que Jax venait de lui assurer que ça pourrait les intéresser. D’ailleurs, ça l’amusait de l’entendre dire « nous » : du rang de larbin, il passait soudain à celui de gigolo, un peu. Ce qu’elle se garda bien de lui faire observer d’une quelconque façon. Du moins pour l’instant.
« Je vois que Madame est bien informée. Venez voir par ici. »
Il ouvrit la marche et ils lui emboîtèrent le pas. Les toiles volées n’étaient pas exposées, juste posées là, par terre.
« Celles-ci ne devraient pas rester longtemps en vente, il y a beaucoup d’autres personnes intéressées. »
Oui, fatalement, on devait plus se battre pour ces toiles-ci que pour n’importe laquelle de Ghirlandaio mais dans ce cas, ça voulait dire qu’il y avait beaucoup de gens bien informés. Ça ne l’étonnerait même pas que certains d’entre eux soient des amis de Collins, ou même de Hughes, uniquement là pour faire monter les enchères.@Jackson Clarke

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On va gentiment passer la seconde. Nos personnages ont le temps, nous un peu moins. C'est pas une question de minute non plus. On doit juste repartir d'ici avec ce qu'on est venu chercher. Cette affaire risque de faire du bruit. Et ce receleur là ? On verra comment il s'en tire. Je doute qu'on lui fasse faire de la prison. Surtout s'il coopère par la suite. C'est pas comme si nos coupables, présumés toujours, étaient de grands mafieux qui pouvaient faire des menaces. Menaces de type mortelles bien sûr. On en vient donc à la conclusion de la première négociation de ce peintre italien avant de parler de récentes acquisitions de ce brave homme. S'il savait à quel point on est informé oui ... On évitera tout commentaire du genre à haute voix. Là, gros plan sur nos tableaux. Ceux de Collins. On les avait bien vus et là on en est certain. Beaucoup d'acheteurs potentiels. Besoin de vendre vite aussi ? Ca ne nous étonnerait pas. Plus vite on se débarrasse d’œuvres volées, mieux c'est non ? C'est également ce que nous avions entendu dire oui. Je marque un petit temps d'arrêt. Nouvel échange de regards. Je te laisse juger de la qualité des peintures. C'est pas mal mais sans plus. Je mettrais pas vraiment ça chez moi. Trop vieillot évidemment. Qui à avoir un cadre, poster, ou autre, autant mettre un peu de nouveauté. Tout comme le fait de garder ces oeuvres pour une collection très privée. Forcément, on affiche pas publiquement des choses volées. Bien que les acheteurs soient pas les plus en tort non plus, ce n'est pas eux qui ont commis le crime. Remarque confirmée par notre interlocuteur. On sent qu'il est un peu plus gêné pour le coup. Et bah alors ? On ne va pas avouer si facilement qu'elles sont fraîchement volées ? Parce qu'on le sait. Que ce soit nous, nous, consultante et flic. Ou nous, personnages. Pas de risques avec la police ? Il ne le nierait pas. Et on est censé avoir l'habitude de ça donc inutile de poser la question pour gratter ce qu'on cherche. Maintenant, si on peut le lancer sur la piste Collins. Savoir ce qu'il en pense de cet homme par exemple. S'il le connaît. N'ayez crainte que Mme Bianchi connaît la valeur de ces oeuvres et ne les achète pas simplement pour faire bon genre. Après, peut-être que lui il s'en fout vers où ça part. Du moment qu'il touche l'argent.

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Le temps passe et Jax se dirige lentement mais sûrement dans une direction précise. Comme convenu, elle n’était là que pour faire pression. En imposer un peu de par sa stature, au propre comme au figuré. Quant à son coéquipier, il s’occupait de la parlotte, confirmant qu’ils étaient très bien informés. Le receleur aurait très bien pu se braquer, songeant qu’ils étaient trop bien informés mais il n’en fit rien ; non seulement il était en confiance mais il devait de toute manière les vendre à quelqu’un, ces toiles. Alors eux ou d’autres, ça devait revenir au même, pour lui. Pour l’instant, c’était le meilleur indicateur pour savoir si ça marchait ou bien si ça commençait à sentir le sapin. Enfin, autre que le don de Robin, bien sûr. Mais comme celui-ci requérait une certaine proximité qu’il n’était pas toujours facile d’atteindre avec des parfaits étrangers… C’était d’ailleurs aussi pour ça qu’elle se faisait passer pour une italienne : si elle se montrait soudainement beaucoup plus tactile, personne ne se poserait de questions puisque c’était supposément dans leur nature, n’est-ce pas ? En vérité, elle aurait pu prétendre venir de n’importe quel pays d’Europe que ça serait passé puisqu’ils ont la réputation d’être si libérés mais étant donné que c’était les italiens qu’elle connaissait le mieux… Enfin, après les anglais, pour être fiancée à l’un d’entre eux, à l’évidence.

Bref, revenons-en à nos moutons. Jax était en train d’expliquer qu’ils étaient également au courant qu’ils étaient censés garder ça pour une collection privée et la raison à ça ne la frappa qu’à l’instant. Elle trouvait vraiment stupide de dépenser autant d’argent si c’était pour ne même pas pouvoir faire ce qu’on en voulait. D’autant que des vols d’œuvres d’art, il y en a pour ainsi dire toujours eu ; exposées un jour ici, le lendemain à l’autre bout de la planète. Mais elle ne montra rien de son indignation, évidemment. Elle comprenait également que les enquêtes étaient plus poussées qu’autrefois. Un peu, en tout cas, car elle n’irait pas jusqu’à croire qu’ils en faisaient une priorité absolue non plus. Tout ça pour dire qu’elle approuva d’un signe de tête lorsque Jax précisa qu’elle connaissait la valeur de ces œuvres. Pour faire bon genre ? Qu’est-ce que ça signifiait au juste ? Aucune idée.
« Non, bien sûr. Je ne doute pas que Madame Bianchi soit quelqu’un de bon ton. »
Pas de sourire face à ce compliment qui n’en était de toute façon pas vraiment un. Plus une manière de la brosser dans le sens du poil étant donné que c’était elle qui s’apprêtait à aligner les billets. C’est d’ailleurs vers elle qu’il se tourna ensuite.
« Seriez-vous prête à faire une offre également ? »
D’un geste impérieux, elle fit signe à Jax de se rapprocher pour lui murmurer quelques mots à l’oreille. Ce que le receleur devait supposer être une somme, et il ne serait pas si loin de la vérité, puisqu’elle suggéra :
« Mettez-y le paquet, ça lui fera aborder le sujet du vendeur. »
Remarque inutile s’il en était : Jax savait très bien ce qu’il faisait.@Jackson Clarke

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On balance l’hameçon à la flotte et on attend que ça vienne mordre. Enfin pas exactement. Car là on va le chercher le poisson. On s’approche, on s’approche. On jette deux, trois appâts. Et puis on se prépare à refermer le piège. Tout ça pour aller pêcher un autre poisson. Bien plus gros et bien plus technique à attraper. Il faut pas se louper, être sûrs de notre coup sinon … je risque un peu ma carrière. Toi ? Pas grand-chose au final. Au pire tu seras plus consultante chez nous. Les tableaux volés en question donc. On risque fort bien de mettre la main dessus oui. Pour du vrai. Après une petite descente des collègues. Echange d’amabilité entre toi et lui. Après quoi il passe directement à l’argent. C’est qu’il ne perd pas de temps. Je peux le comprendre. Plus vite débarrassé, moins de problèmes potentiels. Tu me demandes de m’approcher. D’un geste qui va bien à ton personnage. Viens-ici mon petit larbin. Je m’exécute. Messes-basses. Bien loin de comment ton personnage est censé me parler. Le principal c'est que notre hôte n'entende rien. Vu ce que je vais lui dire juste après, il se doutera du message. Enfin, le supposé message. J'acquiesce doucement de la tête et je me retourne. Mme Bianchi souhaiterait faire une offre à hauteur de deux cents pourcents de la dernière enchère en cours. Le double oui. Comme ça. Sans savoir l'argent déjà posé sur la table. Et ça c'est que la base. Ca veut dire qu'elle est prête à aller bien plus haut. Il a le regard un peu plus présent d'un coup. Il flaire la bonne affaire. A condition bien sûr de ne pas avoir d'éventuelles mauvais surprises par la suite. Mme Bianchi a eu une mauvaise expérience récemment ... Qu'on ne s'inquiète pas à ce sujet là ! On ne va pas venir nous réclamer la, ou les, peintures. Tout est déjà bien arrangé. Que ce au niveau de l'ancien propriétaire ou de la justice. Ancien proprio qui sera visiblement doublement gagnant selon lui. Ah. Parce qu'il va toucher la revente et l'assurance donc ? C'est bien ça. Petit échange de regard de avec toi. Un brin d'incompréhension sur mon visage. C'est-à-dire ? Rien, rien. Enfin si un peu. Il reste bavard notre homme. En dépassant les limites juste ce qu'il faut. Parce que oui on voit ce qu'il veut dire. Qu'il va avoir un petit extra en plus de l'argent que nous allons lui remettre. Je feins la petite pièce qui tombe, la lumière qui s'allume. Je vois. Autant en profiter un maximum j'imagine ... Si tout est bien préparé et exécuté. C'est le cas selon lui. Il le sait même d'une source assez sûre. Ces personnes là ne feront pas d'erreurs. Surtout quand ils ont un pied ... dans un certain endroit. Traduction, chez nous, la police. Je pense que c'est comme ça qu'on doit l'interpréter. Un nom peut-être ? Tant qu'on y est. Ce serait fort. On est à l'abri de rien. On lui glisse un mot, un nom, il nous corrige derrière par réflexe, sans faire exprès, ça peut arriver.

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Encore une fois, seuls des gens extrêmement riches pourraient se permettre de proposer le double d’argent sans même connaître la somme. Des gens pour qui l’argent n’a aucune espèce d’importance tellement ils en ont à ne plus savoir qu’en faire. Eh oui, c’est fou de se dire que des gens comme ça existent alors que d’autres meurent de faim ou se demandent comment terminer le mois et ce, tous les mois sans exception. Robin n’avait jamais fait partie d’aucune de ces deux catégories. Pourtant, on pourrait croire qu’une veuve se retrouvant avec cinq enfants sur les bras, ça a financièrement du mal à s’en sortir mais aucun des enfants Wade n’avait jamais eu à se plaindre à ce sujet. D’autant que les aînées avaient été mises à contribution relativement tôt. Alors l’espace d’un instant, elle se demanda ce que ça devait faire de posséder une telle fortune ? Ça doit carrément changer toute la perception qu’on a du monde qui nous entoure. Dès lors, on comprenait mieux que Marie-Antoinette ait suggéré à son peuple de manger de la brioche puisqu’il se plaignait de ne plus rien pouvoir se mettre sous la dent. Bon, il semblerait qu’elle n’ait jamais dit ça en réalité mais ça ne changeait rien au fait qu’on n’ait aucun mal à y croire.

Tout ça pour dire que l’intérêt du receleur monta d’un cran – quelle surprise – et que Jax ajouta que oui, ça serait bien beau mais qu’il leur faudrait une garantie que ça ne lui porte pas préjudice par la suite, en quelque sorte. Le receleur eut tôt fait de les rassurer à ce propos : pas d’inquiétudes à avoir, l’ancien propriétaire comme la justice étaient de leur côté. Ah voilà, on y venait. Robin n’était pas bien sûre que ça soit très malin de parler de ça quand on est que receleur mais tout pour faire une bonne vente. Puis il n’en parlait pas vraiment. Enfin si, mais en tournant autour du pot, sans entrer dans les détails. Pour l’instant, car elle sentait qu’il ne faudrait pas grand-chose pour l’y pousser. Elle suivit son instinct et y alla franchement.
« Récemment j’ai eu à faire à un certain lieutenant. Yu, je crois. Avec qui tout s’est très bien passé. »
Robin faisait exprès de se tromper pour voir s’il la corrigerait – ce qui serait bien bête mais puisqu’il n’avait pas l’air de réfléchir outre mesure de toute manière, autant jouer là-dessus -. Elle avait même hésité à raconter qu’elle s’en souvenait parce qu’il n’avait pas du tout l’air asiatique et on la pardonnerait de se tromper parce qu’elle était étrangère mais elle estima que ça, ça serait too much, aussi s’abstint-elle. Contre toute attente, elle le vit hocher la tête d’un air entendu.
« Je crois qu’il s’appelle Hughes. »
Vraiment ? Aussi simple que ça ? Mais d'un autre côté, il ne devait être qu'un intermédiaire, sans vraiment faire partie du plan. Intermédiaire ou pas, pas de nom devrait être la règle d'or. Cela dit, ce n'était pas à Robin de leur apprendre ce genre de choses.@Jackson Clarke

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On y va pas mollo sur l’offre. Faut mettre le paquet. Montrer qu’on est sérieux. Il doit certainement se demander d’où on vient puisqu’il nous a jamais eu. Et s’il fait des petites recherches sur nos background ? Pas de soucis il va trouver ! La magie de Molly et des collègues. Se construire une fausse identité ça simple si facile quand on sait comment faire. C’est un métier ouais. On va voir ce qu’il en pense maintenant. Non sans lui rappeler que pour un tel prix, voir beaucoup plus si les enchères montent, on veut être sûrs qu’il n’y ait aucune magouille derrière tout ça. Aucune mauvaise surprise à prévoir. Il nous dira pas le contraire quoiqu’il en soit de toute évidence. Enfin on sait jamais car il a l’air bavard notre coco. Alors on va le faire parler un peu. Tu emploies la technique la plus connue, la plus vieille du monde mais qui marche toujours. Surtout sur des types comme lui. C’est fou quand même. En même temps il a pas la moindre idée de qui il a en face de lui. Tu prêches le faux et il tombe dans le panneau donc. Bing. Il percute même pas sur le fait qu’il a sans doute fait une gaffe en plus. Tant mieux pour nous. On va bientôt faire la une du commissariat à ce stade. Tu vas pouvoir demander une augmentation concernant tes tarifs de consultance … Oui. Très certainement. C’est bien à lui que madame Bianchi faisait référence. Bien qu’elle était sceptique au départ étant donné … son activité professionnelle. Il a un espèce de petit rire. Il ne nous le fait pas dire. Mais c’est justement cela qui fait que. Plus de doutes sur la personne donc. Un espèce de premier aveu de sa part. Je pense qu’il est bon pour un petit voyage au poste lui. On continuera de le cuisiner là-bas. Remarquez que c’est plutôt pratique en fin de compte. On est jamais plus discret que quand on ne se cache pas. A qui je le dis ! C’est pareil pour lui. Pour la boutique. Je tourne donc le regard vers toi. Petit signe de tête. Assez perdu de temps. Il pourra pas broncher. Car oui on a un mandat. Il demandera son avocat, compagnie mais comme il n’est pas notre cible, il comprendra vite qu’il faut coopérer. Je m’approche doucement de lui. Mr Adama ? Je porte la main à l’intérieur de mon veston pour en ressortir mon badge. Agent Clarke. Je vais vous demander de nous suivre jusqu’au poste. Nous avons quelques questions à vous poser … C’est la panique. Dans son regard. Il tourne vite les yeux faire la porte arrière. Je ne ferais pas ça si j’étais vous. Je me prépare à toute éventualité. A le maîtriser s’il fait geste de prendre une arme. A courir après s’il veut s’enfuir, même si on a des équipes aux sorties. Il est cuit. Il bégaye, un peu perdu. Il reprend plus ou moins une contenance. Il refuse. Il n’a commis aucun crime. Ce qui peut techniquement être le cas en vérité. Pas encore du moins, pas véritablement. Malheureusement pour vous, nous avons bien un mandat pour votre arrestation. Maintenant si vous êtes suffisant censé, vous nous suivez de votre plein gré et tout se passera bien pour vous. Ou alors … je me vois dans l’obligation de passer à l’arrestation oui. Allez mon petit gars, percute. Comprends la situation. Si on te voulait vraiment depuis le début, avec ce mandat, on aurait pas fait tout ce chichi hein ? Voilà, ça y’est ? La pièce tombe ?

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Ils auraient pu faire durer cette petite scène pendant longtemps encore mais Robin avait su saisir l’opportunité quand elle s’était présentée et elle n’en revenait toujours pas qu’on puisse travailler avec des crapules, peut-être même en être une soi-même et ne pas faire plus attention que ça. C’était fou. Et il y avait fort à parier que plus aucun criminel ne voudrait s’associer à ce type si ça venait à s’apprendre. Quoi qu’il en soit, Jax en profita pour enfoncer davantage le clou, des fois qu’il y ait un autre flic ripou portant le nom de Hugues. Peu probable mais pas impossible en tenant compte du fait qu’il s’agisse d’un nom assez commun. Mais le receleur confirma et plutôt deux fois qu’une. Elle ne savait pas si c’était le fait d’avoir vu des tas de films et de séries où on hurle aux personnages de faire ci, de ne pas faire ça alors qu’ils n’en font qu’à leur tête, tant et si bien que ça finit mal pour leur matricule dans la plupart des cas mais Robin se dit tout de même que c’était très, très simple de le faire tomber. Trop simple, encore une fois. Pourtant, c’était le cas.

Ensuite, Jax put tomber le masque et débiter quelques phrases qu’elle n’avait entendues que dans les films, jusqu’ici. Force était d’admettre qu’elle trouvait plutôt cool de pouvoir y assister en live. Tout en se disant qu’elle avait aidé à cette finalité, qui plus est. Le vendeur eut d’abord l’air surpris puis trahis, comme s’ils étaient des amis de longue date à qui ils venaient de planter un couteau dans le dos alors que c’était surtout lui qui aurait dû être plus prudent. L’idée d’essayer de s’enfuir sembla lui traverser l’esprit mais c’était un peu tard. Robin craignait surtout qu’il appelle des renforts quant à elle. Ça devait forcément être le genre de types qui connaissait des gens, n’est-ce pas ? Des gens un peu dangereux sur les bords. Il parut ensuite se remettre du choc mais son visage resta livide. Elle s’attendait à ce qu’il proteste, à ce qu’il refuse de parler sans la présence de son avocat et ce fut presque ça, il argumenta surtout qu’il n’avait commis aucun crime. Non c’est vrai, il n’était qu’un intermédiaire dans cette histoire mais ça le rendait complice, non ? Toujours en proie à la panique, il sembla réfléchir intensément aux paroles que Jax prononçait. Evaluer les risques, ce qu’il valait mieux faire ou ne pas faire et se décida finalement à coopérer. C’était sans doute le mieux pour lui. Puis qui sait ? S’il les suit comme on le lui demande, peut-être que ça ne ferait pas trop de bruit ? En tout cas ça, c’est ce qu’il espérait. Et Robin misait sur le fait qu’il tenterait sa chance.@Jackson Clarke

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C’est parti. On sort le grand jeu. Agent Clarke dans la place. J’ai un peu d’appréhension forcément. Et si monsieur Adama nous pète un câble ? Et s’il te prend en otage ou je ne sais quoi. Bon il y a peu de risque. T’es assez loin de nous là. Il n’a à priori pas d’arme à portée de main. Et même s’il est stressé, un peu dans l’incompréhension, il fait rien de dangereux jusqu’à présent. C’était le plan. J’aime quand un plan se déroule sans accroc qu’il disait. Du moins la première partie. Faut qu’on l’amène au poste et qu’il passe à table à présent. Je lui fais donc tout le topo. A lui de faire le bon choix. Une moitié de bluff sur le fait qu’on encercle la boutique parce que oui, la mission devant se faire en communauté très restreinte, c’est pas comme si on avait deux fourgons de renforts et un hélico qui surveille du ciel. Puis sans vouloir lui manquer de respect, s’il met à courir il me faudra pas long avant de le rattraper bien que je sois pas dans la tenue idéale pour. Les menottes ? On fera sans visiblement. Il se rend. Bien. Vous avez fait le bon choix. Je te laisse sortir de la boutique bien devant nous et je suis notre homme de près. On sait jamais qu’il tente un quelque chose. Une fois dehors, on se dirige vers une de nos voitures banalisées et on l’embarque. Son arrivée au poste doit se faire discrète. Ce qu’on arrive à faire. On évite certains collègues. De toute façon ils sauraient pas vraiment qui est ce type. Le principal étant de pas croiser Hughes évidemment. Après quelques minutes de discussions où on lui explique ce qu’il va se passer pour lui et pour ceux qu’on va faire tomber, il comprend la situation. Il comprend surtout le deal oui. Puis vu comment il réagit, on sent bien qu’il n’a pas peur de représailles de type mafieux. On a une belle déposition. La pièce finale. Collins, Hughes, on arrive. Une opération de petite envergure au demeurant mais c’est plus gros qu’on ne le croit. Mandat d’urgence pour notre lieutenant, c’est quand on veut pour aller l’intercepter. Comme quoi parfois ça va très vite. L’urgence de la situation et on le fait que le procureur était prévenu de l’entourloupe. Heureusement que c’est pas un pourri lui d’ailleurs. Allons-y. Si tout va bien dans quelques heures on fait péter le champagne au bureau. Pas un très gros si, si ?

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