les informations en vrac
(un) elle n’en a pas l’air, toujours particulièrement apprêtée et pourtant, nala n’a pas toujours été la femme en talon haut qui déambule dans les couloirs de l’hôpital. longtemps attirée par les sports considérés masculins, elle a fait taire les mauvaises langues en se montrant excellente. dès ses plus jeunes années, se moquant bien des rires et des réactions, nala avait choisi le football alors que ses camarades à jolies couettes s’étaient contentées de la gymnastique, de la danse. nala aimait l’adrénaline de la course après un ballon, le vent dans ses cheveux longs, le contact de l’herbe humide. elle a excellé. jusqu’à l’université, elle a poursuivi dans cette passion. jusqu’à se blesser violemment, et s’en était fini pour elle de sa passion à haut niveau.
(deux) enfant surdouée, nala a toujours brillé. parfois trop, s’offrant les railleries de ses camarades. c’était pourtant naturel. elle était simplement douée dans tout ce qu’elle pouvait entreprendre. sans savoir pourquoi. elle a bien essayé d’être comme les autres, sans succès. nala a fini par sauter deux classes, par fréquenter une école adaptée sans jamais arrêter d’étonner. enfant curieuse, puit d’informations et de connaissances. et surtout, une mémoire photographique particulièrement développée. nala retient sans mal et pour longtemps. encore aujourd’hui.
(trois) elle a toujours aimé les risques, jouer avec son destin. c’est comme ça qu’elle a choisi la médecine. parce qu’après des dizaines de rendez-vous avec la conseillère d’orientation, nala n’a jamais réellement su ce qu’elle voulait faire de sa vie. elle aurait pu faire n’importe quoi, sans aucun doute. le destin, ou devrait-on dire le bout de papier qu’elle a choisi, avait décidé. parmi les possibilités, il y avait avocate, chercheuse, archéologue, pilote de formule 1 - elle aurait adoré -, architecte, militaire, coach sportif, chirurgienne, etc. et sur le papier, c’est la chirurgie qui est apparue. à 16 ans, elle entrait en fac de médecine, à 20 ans, elle commençait son internat. c’était sa vocation à présent.
(quatre) elle s’est longtemps questionnée sur ses origines. jamais ses parents ne lui ont caché son adoption, ils n’en ont jamais eu l’occasion. trop caucasiens pour semer le doute. en quête d’identité, elle a fini par trouver le moyen de renouer contact avec sa famille biologique. elle a découvert un couple, heureux aujourd’hui. ils avaient du choisir, l’abandonner pour son bien-être, pour lui permettre d’avoir une vie digne qu’ils n’étaient pas en mesure de lui offrir à l’époque. nala, elle les a simplement remerciés. ils lui avaient permis de grandir sans encombre. aujourd’hui, elle sait qu’elle a deux frères et une soeur. aujourd’hui, elle a une deuxième famille, là-bas, en inde.
(cinq) un peu touche à tout, nala s’est souvent essayée à tout ce qui pouvait s’essayer. si elle excelle dans de nombreux domaines, il lui arrive quelques fois d’échouer. il ne faut pas lui confier de plantes, tant ses capacités en jardinage se limitent aux plantes décoratives en plastique, pour donner l’illusion. elle n’a aucun talent pour la musique, plutôt chanteuse de karaoké lorsqu’elle est un peu ivre. elle n’a d’ailleurs jamais réussi à apprendre la musique. sans savoir pourquoi, pourtant pas faute d’avoir essayé à de nombreuses reprises. parmi ces quelques talents, nala sait dessiner et cuisine à merveille. suffit simplement de lui donner le temps qu’elle n’a pas pour qu’elle montre ses talents.
(six) il a bien longtemps qu’elle n’a pas plus vécu de belle histoire d’amour. depuis son fiasco avec evan, d’ailleurs. ce pauvre homme qu’elle a abandonné quelques heures avant leur mariage. nala, elle n’a jamais su pourquoi elle lui avait dit oui. ni pourquoi elle avait participé à l’organisation. amoureuse, peut-être, mais le mariage n’était pas pour elle. loin du conformisme, nala avait préféré fuir que d’épouser cet homme pourtant parfait. elle se contente à présent de relations sans attache, lorsqu’un moment le lui permet. des relations simples, libres, qui n’impliquent pas le coeur. elle est devenue une amatrice de swipe sur les applications de rencontres. sa mine d’or pour éviter les faux-semblants et les rendez-vous inintéressants.
(sept) lorsqu’elle était enfant, elle rêvait d’avoir une famille nombreuse. un peu comme celle que ses parents adoptifs, d’ailleurs. il faut dire que nala n’était pas la première, et n’a pas été la dernière. c’est cinq enfants qui ont grandi ensemble, au fil des années. si ses désirs de maternité ont bien changé avec le temps, elle n’en reste pas moins proche des siens. les liens qui les unissent valent plus que tous les liens du sang. nala sait, aujourd’hui, que si elle doit avoir un enfant, elle l’adoptera.
(huit) elle se bat pour plusieurs causes. la cause des minorités en est une, elle-même était considérée comme telle. être une femme de couleur n’a pas toujours été simple, se faire respecter dans sa profession, être prise au sérieux a demandé du temps. nala n’a jamais rien lâché. forte tête, parfois même têtue quand la cause est légitime, elle défend corps et âme toutes les femmes qui ont besoin de reconnaissance. elle a beaucoup lutté pour ses droits, elle continue de le faire pour les autres. plus encore, elle milite, s’insurge face à l’injustice. elle a toujours été bonne oratrice, quand bien même se faire entendre était difficile. aujourd’hui, nala soutient les minorités, les femmes comme les hommes, en leur venant en aide chaque fois qu’elle le peut. elle soutient les enfants, œuvre pour leur bien. elle sait qu’elle se battra jusqu’au bout pour ça.
(neuf) elle a beaucoup voyagé, ces dix dernières années. pas pour de beaux clichés à poster sur instagram. pas uniquement, en tout cas. ses voyages, ils se voulaient humanitaires. elle ne compte plus le nombre de missions qu’elle a pu entreprendre. chaque fois qu’un programme se mettait en place avec l’hôpital, elle sautait sur l’occasion. il fallait qu’elle y soit. elle en a vu des choses, rarement jolies d’ailleurs. elle a vu la souffrance dans les yeux de peuples malheureux, dans les joues creusées des enfants. nala s’est confrontée à ce qu’elle pense être le pire, à des conditions extrêmes pour soigner et offrir un peu décence. elle a voulu apporter un peu d’espoir. depuis que la médecine l’a choisi, elle sait qu’elle ne se contentera pas des salles de bloc et des couloirs désinfectés de l’hôpital. elle a besoin d’adrénaline, de défi, de se surpasser sans arrêt pour parvenir à la satisfaction d’aider, de guérir.
(dix) elle a toujours eu le contact facile, nala. elle se lie facilement, aborde les autres sans craintes. elle a le charisme qui fascine. pourtant discrète sur sa vie, sur ce que la carapace ne montre pas, nala attire et séduit. elle a la parole facile, les mots qu’il faut dans toutes les circonstances. la façade est belle mais nala n’a jamais vraiment trouvé sa place, elle n’a jamais su où la chercher non plus. elle s’est adaptée. toujours différente, trop jeune ou trop vieille, trop colorée, trop petite même parfois. elle a fait ce qu’il fallait pour être acceptée, elle a parfois menti. mais nala, malgré ce sentiment d’être en marge, a toujours su rebondir et se montrer digne. les sourires de circonstance, les courbettes, les œillades, ça marche à tous les coups. elle sait tout de même montrer les crocs quand il le faut, la tigresse n’est jamais loin.
(vrac) si vous tenez à la voir à l’agonie, donnez lui des fraises, elle y est allergiques. elle est amatrice de vin. elle aurait voulu avoir des animaux, mais a du y renoncer quand elle a vu qu’elle passait plus de temps à l’hôpital que dans son propre appartement. elle parle plusieurs langues. sa nourriture préférée, c’est la nourriture italienne et elle adore les pizzas. elle est particulièrement maniaque, elle aime que tout soit à sa place, le désordre l’angoisse. elle va parfois tirer quelques ballons en souvenir du bon vieux temps. elle a peur de l’engagement mais ne se l’avouera pas. elle a une écriture soignée contrairement à de nombreux médecins. elle adore danser en sous-vêtements, sur des musiques honteuses. elle va en inde tous les quatre mois. sa couleur préférée est le violet. elle prend des photos de tout (et de n’importe quoi). c’est une acheteuse compulsive et particulièrement irréfléchie, elle se demande encore pourquoi elle a acheté ce gadget pour couper les fruits.