mois des fiertés ○ loterie rp

C'est vrai que dit comme ça, cela paraît plutôt suspect et cela peut prêter à confusion. Néanmoins, elle n'est pas en train de blanchir de l'argent à l'arrière-boutique, pas même pour mettre de la cocaïne dans de petits sachets pour un quelconque dealer. Et si c'était le cas, elle serait bête d'en parler ouvertement pour en risquer sa vie. Nisha glousse quand elle voit sa tête, sûrement à s'imaginer n'importe quoi, tout ce qui ne ressemble pas à la brune. D'ailleurs, même cuistot peut prêter à confusion, suffit d'avoir regardé la série Breaking Bad pour comprendre. « Non, non, je suis cartomancienne, je tire les cartes. » Voilà qui venait de mettre un terme à toute l'imagination possible de Dorian la concernant. Ce n'est sûrement pas un métier comme un autre, quand on sait ce que les gens en pensent et pourtant, elle est loin du cliché de l'arnaqueuse, puisqu'elle n'en est pas une. Ils font route vers l'établissement que le jeune homme a choisi et elle le suit sans broncher, elle va sûrement se prendre un truc pas trop fort, elle voit assez d'alcooliques là où elle bosse pour savoir que les gens ne savent pas boire et elle préfère éviter d'être dans un état second. Bref, il lui explique qu'il est bien originaire d'Island Bay et qu'effectivement, on ne peut pas vraiment connaître tout le monde. Elle secoue négativement la tête. « Je suis de Katmandou, au Népal, mais je suis à Island Bay depuis que j'ai huit ans. » Elle a aussi quitté la ville durant deux ans, mais c'est une autre histoire, pour une autre fois. Elle regarde l'enseigne du bar avant d'y entrer, non, elle ne connaît pas, en même temps, elle ne prête pas trop attention aux autres bars. Elle le suit jusqu'à une table avec une banquette et elle s'installe là-dessus, observant les environs. « C'est plutôt charmant comme endroit. » Sûrement parce qu'il est tôt et que c'est moins porté à être festif. « Tu me recommandes quoi ? »

Les gens s'attendent rarement à cela, c'est vrai, rare où on voit une cartomancienne ou une diseuse de bonne aventure à l'arrière d'un bar avec ses cartes de tarot et sa boule de cristal. Elle aurait pu ouvrir sa propre boutique, mais payer aussi cher un local, ce n'est pas dans ses moyens et de toute manière, ça serait trop grand pour si peu. Bien qu'elle garde en tête l'avenir d'une boutique ésotérique, alors oui, ça, c'est dans ses plans futurs et cela ne ressemblera en rien à ce que l'on voit déjà, puisqu'on sait que la plupart, c'est surtout de la camelote et sans connaissance de base. Quoi qu'il en soit, ils changent de sujet, elle lui dit qu'elle n'est pas de la région, mais c'est tout comme, elle est arrivée très jeune à la Nouvelle-Zélande, elle a ses marques, elle n'a juste pas les mêmes origines et coutumes que la plupart des habitants. « C'est vrai, mais c'était un nouveau départ pour mes parents, une échappatoire pour moi. » Sans donner les détails sur le fait que sa grand-mère souhaitait qu'elle épouse un homme plus âgé, comme on voit encore, des mariages forcés ou encore, uniquement pour bien paraître dans la société. Bref, inutile d'en dire plus. « Je vais prendre une bière. » Ce n'est pas très en accord avec ses croyances bouddhisme, mais ce n'est pas une nonne et cela semble évident, elle a toujours ses cheveux. Une serveuse prend la commande des deux jeunes adultes, les laissant discuter un peu avant d'apporter leur consommation. Elle boit quelques petites gorgées de sa bière, grimace légèrement, le goût est toujours aussi horrible, mais c'est peut-être parce qu'elle en boit très rarement et qu'elle n'arrive pas vraiment à s'y faire. Elle décide de plonger sa main dans le bol de grignotine qui est posé au milieu de la table, pour faire passer cela. « En tout cas, si jamais tu as besoin d'une cartomancienne, fais-moi signe. » Dit-elle en riant légèrement.

Elle ne s'étonne jamais des gens qui n'ont foi en rien, qu'ils ne veulent pas croire à ce qu'on leur montre, même quand cela leur pend au bout du nez. Nisha ne juge pas les autres, c'est sûrement pour cette raison qu'elle espère que les autres n'en feront pas de même, bien qu'on vit dans un monde où tout le monde juge tout le monde, c'est donc compliqué d'éviter les remarques désobligeantes et les connards qui ne sont jamais contents du résultat de son tarot. Quoi qu'il en soit, comme si cela était une évidence, Dorian n'y croit pas, pas surprise par cette révélation, puisque personne ne croit à grand-chose de nos jours, même en sachant que ce n'est pas une charlatante qui court après le fric. Si cela avait été le cas, elle aurait sûrement plus d'argent dans son compte de banque, or, elle préfère les choses qui sont simples et minimalistes, vivre avec peu, comme le veut ses croyances et parce que finalement, elle se rend bien compte qu'on n'a pas besoin de vivre à travers des choses inutiles pour être heureux ou heureuse. « Cela m'a évité un mariage forcé, alors, je dirais que oui. Enfin, même si techniquement mes parents n'auraient jamais accepté cela, c'était l'idée de ma grand-mère, elle vivait à une autre époque. » Elle boit quelques gorgées de la bière qu'on lui a servie, cela pourrait être étonnant à dire à voix haute, pourtant, ce n'est pas un secret concernant les vieilles traditions. Mais passons. « Ce n'est pas ce que je préfère, mais ça ira. » Elle s'est déjà saoulé au bar où elle bosse, c'était une mauvaise idée. Aujourd'hui, elle n'ira sûrement pas jusqu'à ce stade, une seule bière suffira. « Hum, sinon à part le bar, il y a quelque chose d'autre que tu aimes faire en ville ? »

« T'inquiète, ce n'est pas bien grave. » Elle hausse légèrement les épaules, ce n'est pas si différent de l'Inde, si ce n'est que la taille du pays, certaines religions et coutumes sont les mêmes, mais elle suppose que tout le monde ne cherche pas à connaître les autres origines de ce monde. Donc, elle ne peut pas lui en vouloir et puis, ce n'est pas plus mal, le but n'était pas de le rendre mal à l'aise face à ce qu'elle venait de lui avouer, c'était uniquement la vérité, ne cherchant pas à avoir de la pitié ou quoi que ce soit d'autre de sa part ou celle d'un autre. Nisha rit légèrement, certes, la bière, ce n'est pas son truc, mais elle ne va pas en mourir non plus, enfin, techniquement. « Je vais survivre, je t'assure et je vais même la finir cette bière. » Et puis, elle-même qui travaille dans un bar, sans vraiment y travailler, puisqu'elle bosse à l'arrière, ils servent rarement du jus, sauf avec cocktail, en effet, bien que très sucré pour les papilles gustatives, elle peut aussi s'en passer. Quoi qu'il en soit, ils changent de sujet pour pouvoir se connaître un peu mieux. Elle l'écoute parler, elle constate qu'effectivement, il est sportif, par ses bras musclés et sa carrure. Elle lui sourit, puis pouffe de rire, non, elle n'a rien de sportive, pas qu'elle déteste, mais elle est plus du genre à avoir une âme d'artiste. « Pas vraiment, non. » Peut-être qu'elle le ferait pour une bonne cause, si jamais l'occasion se présentait, genre si son frère lui demandait, elle le ferait sûrement, mise à part de cela, elle évite de suer à grosses gouttes. « Je dirais plutôt yoga. Je n'ai peut-être pas les muscles, mais de la souplesse, ça, j'en ai en stock. » Qu'elle lance avec un ton d'humour, bien que pas totalement faux non plus. Elle attrape sa bière et en boit quelques gorgées. « Et je trouve que ça détend plutôt bien, si un jour tu veux tenter. »

Le Népal n'est peut-être pas aussi grand que les États-Unis ou l'Allemagne, n'empêche qu'il y a pas mal de touristes, surtout pour grimper l'Himalaya ou encore se ressourcer dans les temples bouddhistes, d'autant que le pays est pauvre et doit vivre en quelque sorte du tourisme. Tout cela pour dire qu'elle n'a pas nécessairement envie de jouer les guides touristiques, google est le meilleur moyen d'y faire des recherches et prendre un billet d'avion pour visiter l'endroit où elle est née. Mais passons, ce n'est pas vraiment le sujet, pas vraiment besoin de s'y attarder. Un peu comme le sport, on fait vite le tour selon Nisha, elle n'est pas comme son frère, le sport, elle peut s'en passer, l'écouter à la télévision, ce n'est pas pour elle, car de toute façon, à part son ordinateur, il n'y a pas moyen de le regarder chez elle. Elle préfère le yoga, même si ce n'est pas un besoin vital comme bien des femmes, avec un horaire précis pour chaque jour de la semaine, elle le fait quand elle en a envie. « Ce n'est pas vraiment la même chose, mais je vois ce que tu veux dire, oui. » En effet, ce n'est pas qu'une question de respiration, ni même de souplesse, bien que cela aide, c'est bien aussi pour la détente et la méditation, mais ça, chacun son truc comme on dit. Nisha termine finalement sa bière, enfin, une partie, l'autre se retrouve sur son t-shirt, quand un groupe de joyeux lurons débarquent et que l'un d'eux la bouscule de façon accidentelle. Même si elle est de nature calme, cela a quand même le don de la faire chier, l'odeur est déjà assez répugnante, ça va prendre plusieurs lavages pour pouvoir retirer celle-ci, enfin, espérant qu'une seule brassée suffira quand même. « Hé bien, il y a des gens qui font la fête plus que d'autres. » Elle grimace légèrement en regardant son t-shirt, pas moyen de nettoyer le dégât ici, à moins d'être aspergé d'un parfum, mais autant dire que ça ne risque pas de s'améliorer. « Je vais devoir traîner cette odeur jusque chez moi, super. »

Il y a quand même certains avantages à travailler à l'arrière-boutique, avoir sa propre pièce, sans que l'on vienne la déranger ou tout simplement lui renverser de la bière sur les vêtements comme on venait de le faire, la liste est longue aussi, ajoutant le fait qu'elle n'a pas besoin d'écouter les ivrognes parler ou entendre des commentaires désobligeants. Quoi qu'il en soit, elle fut surprise, après tout, elle était de dos, elle ne pensait pas du tout qu'on viendrait aussi près d'elle pour lui faire vider le reste de sa bière sur son t-shirt, le moindre que l'on puisse dire, c'est que l'odeur est répugnante. Le pire dans tout cela ? Les inconnus ne prennent même pas la peine de s'excuser, car apparemment, foncer sur une jeune femme ou même dans un mur, ils ne voient pas vraiment la différence, ici, elle aurait préféré que cela tombe sur le mur et non pas le dos de sa chaise. Nisha est dégoûté, tant par l'odeur que la situation agaçante, de devoir supporter cela jusque chez elle. « Je ne suis même pas sûre qu'ils vont comprendre ou alors, ils vont plutôt prendre cela pour de la provocation. » Et son but n'est quand même pas de provoquer une bagarre dans un bar, elle se sentirait mal de mettre Dorian dans une mauvaise situation tout cela à cause de quelques idiots aux manières discutables. « C'est gentil, mais je pense que le mieux est de prendre un bain ou deux. » À vrai dire, bien que l'odeur du parfum soit agréable sur lui, elle doute que cela arrange la situation, non, elle craint que cela empire. « Je reviens. » Nisha se rend aux toilettes de l'établissement, elle tente de faire partir l'odeur, eau, savon, mais c'est pire, elle aurait au moins essayé, mais tant pis, elle revient auprès de Dorian. « Ce n'est vraiment pas de chance, je ferai peut-être mieux d'y aller. »

Depuis qu'elle travaille à l'arrière-boutique d'un bar, elle sait à peu près comment sont les clients, l'odeur ne lui est pas totalement inconnue non plus, mais jamais on lui avait renversé ce liquide à l'odeur désagréable sur le chandail. Certes, cela ne semblait pas avoir été volontaire, mais tout de même, même pas un désolé pour la bourde. Nisha préfère éviter le conflit, de toute façon, ça ne va pas changer grand-chose, ils sont sûrement déjà bourrés, puisque la bière est offerte partout dans les rues d'Island Bay pour le grand festival. Finalement, être à l'arrière de l'établissement, lui plaît davantage que d'être au centre de l'attention de tout le monde et puis, honnêtement, elle préfère le calme. Néanmoins, cela ne l'empêche pas d'apprécier les sorties en boîte de nuit ou dans un bar avec des amis, sans pour autant abuser de l'alcool. Quoi qu'il en soit, elle ne va pas y passer la journée, ni même la soirée à se demander pourquoi ils ont fait ça et le pourquoi ils refusent de s'excuser, il y a des personnes comme ça. Nisha glousse, quand même pas, sinon elle ferait mieux de devenir une espèce d'ermite si elle veut éviter à tout prix les mauvaises odeurs, quand on habite dans une ville, il faut s'y faire et ce n'est pas cela qui va la tuer non plus. Bref, tout cela pour dire, qu'ils finissent par se dire au revoir, empruntant une route différente. Elle ne va pas nier, elle a bien apprécié ce petit concours, plus précisément ce moment où elle dessinait sur une toile humaine, différent de ce qu'elle fait parfois, mais agréable comme expérience.