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❝ Excuse me ? Or excuse you ? ❞
Nina & Nathaniel

Le changement de rythme de la musique permet un rapprochement conséquent entre la jolie rouquine et moi. Ce n’est pas désagréable, loin de là. Nina ne semble pas contre cette idée. Elle accepte que je supprime le peu de distance entre nous deux. C’est assez enivrant. J’ignore pourquoi ça me plait autant et mon instinct me dit que je ne suis pas le seul. Cependant, ce moment arrive rapidement à son terme. La musique change à nouveau de tempo et presque quasi instantanément nous nous écartons légèrement. C’est dommage. Nina me complimente, ce qui a le don de me faire sourire. « Je te remercie. Je trouve que l’on se débrouille plutôt bien tous les deux » Nous continuons à nous déhancher, en nous adaptant au rythme changeant. La foule se disperse peu à peu et cela nous permet de respirer. Ça fait du bien, il commençait à faire très chaud. Quelle idée de porter un perfecto en cuir dans une boite de nuit aussi ! Nina capte à nouveau mon attention « Je vole en solo ce soir, et toi ? Amis ? Quelqu’un d’important dans ta vie ? » Ma question est tout à fait intéressée, je dois bien le reconnaitre. Je n’aime pas marcher sur les platebandes de qui que ce soit, et me mettre dans des situations compliquées inutilement. Ma vie « sentimentale » est déjà assez difficile comme ça. J’espère bien qu’elle est seule sauf que je n’aurais visiblement pas le temps de le découvrir. Mon regard se pose immédiatement sur elle. J’ai passé 10 ans à la fuir, sans la voir et pourtant, mon cerveau est calibré sur sa silhouette : la fille Abbott est là. Mon visage se ferme. Je dois m’en aller. Je savais qu’elle avait débarqué sur l’île mais je ne pensais pas la croiser et encore moins ici. Encore moins maintenant. Alors que je passe la soirée en si bonne compagnie. Nina ne doit pas savoir. Elle ne doit pas comprendre qui elle est, qui est mon père, ma famille, tout ce que cela implique. Je baisse la tête « Je dois m’en aller. Je suis désolé » Et je pars. Sans un mot de plus, sans explication. Et putain, je déteste ça.

FIN