[Mois du Challenge - Team Brindleton Bay] - A very platonic couple (Silas & Tegan)

On va pas se mentir, ce rôle de petite femme hétéro, ou au moins en couple avec un homme, est un vrai défi pour moi. D’accord, Silas est sympa - et plutôt beau garçon, je crois - et il est lui-même gay, alors il n’y a pas d’ambiguïté possible entre nous. Mais je commence sérieusement à me dire que les Maîtres du Jeu, comme on les appelle, ont une bonne fibre sadique. Et ce n’est pas tout ! En plus de me retrouver dans cette supercherie d’hétéronormativité ; il a fallu en plus que je me retrouve en colocation avec mon ‘amoureux’. Je sais, normalement on n’utilise pas ce mot pour un couple qui vit ensemble, mais je préfère y aller par étapes. A coup d’instructions glissées à travers mon oreillette, voilà que je mène la petite vie de couple parfait dans une maison que nous partageons à deux, et j’ai presque fini par débrancher mon cerveau, pour ne suivre plus que les instructions qu’on me donne, en mode automatique.
Là, par exemple, je lis un livre, assise dans le canapé. La tâche n’est pas si simple quand on me connaît, mais je fais de mon mieux pour avoir l’air crédible. Je n’entends même pas le jeune homme qui vient se glisser derrière moi, et je fais un bond quand il se met à me chatouiller. « Aaaah ! » En sursaut, je lâche mon livre, pour me relever et me retourner vers mon ‘mari’. Mais je n’ai même pas le temps de réagir que je me prends un coussin en plein visage. « Aïe ! Mais ! » De révolte, je lui lance un regard noir. Mais en réalité, j’ai juste envie de lui renvoyer son coussin en rigolant. « Bataille de polochons !!! Tu joues ? Hahaha ! T'as pas le choix ! Tiens ! Prends ça ! » Bim, deuxième coussin dans la figure. Cette fois, c’est la déclaration de guerre ! « Ah ouais, tu veux la jouer comme ça ? » Sans attendre, je lui renvoie le premier coussin. Mais il ne se laisse pas faire, et repart à l’attaque, cette fois avec des chatouilles. Là, j’avoue que je n’ai même pas besoin de jouer un rôle : je suis vraiment sensible aux chatouilles.
Je rigole avec lui, en essayant de lui rendre quelques unes de ses attaques, mais je me laisse vite dépasser par la situation. « Okay, pouce ! Laisse moi me remettre de mes émotions. » En temps normal, si un mec s’était jeté sur moi comme ça, je lui aurais fait une clé de bras, ou quelque chose qui puisse l’immobiliser assez longtemps pour me laisser prendre l’avantage. Mais là, je suis censée être douce. D’ailleurs, c’est ce qu’on me rappelle à l’oreillette, en me demandant un geste tendre à l’attention de mon... cher et tendre, tiens. « Je suis contente qu’on puisse vivre ici tous les deux. » Avec un sourire, je dépose ma main sur sa joue, alors qu’une nouvelle instruction arrive à mes oreilles. « Est-ce que tu crois qu’on pourrait adopter un chien ? » Le regard implorant, j’attends sa réponse. Mais la prod, elle, a déjà tout prévu. D’ailleurs, il y a un bébé golden retriever qui attend juste devant la porte de la maison, et on n’a plus qu’à aller le cueillir dans son panier.

Avoir un chien, ça a toujours été un rêve pour moi. Mais quand je prononce ces mots à l’attention de Silas, je ne sais pas exactement à quoi m’attendre. Tout est factice dans cette émission. Les accessoires, les conversations, et mêmes les relations entre participants. Mon personnage est censée être complètement dingue du sien, par exemple, et c’est assez drôle à jouer. Vraiment on s’amuse bien !
Et pour en ajouter un peu plus, je découvre que c’est un vrai petit toutou qu’ils ont décidé de nous mettre dans les bras ! Quand je le vois, je fonds d’amour pour sa petite bouille - et ce n’est même pas de la comédie, là. Je rigole en voyant mon ‘mari’ se mettre à quatre pattes et déjà commencer à faire connaissance avec notre nouvel ami. J’aurais adoré faire de même, mais je ne suis pas censée être la comique du duo - hélas. « Adopté ! Comment on l'appelle ? A toi l'honneur ! » Ah ! En voilà une bonne question ! J’attends qu’on me souffle ma réponse dans l’oreillette, mais on m’indique que j’ai carte blanche pour le nommer. Je sors donc le premier nom qui me vient en tête. « Pirate ! Parce qu’il a piraté mon p’tit cœur, pas vrai ? » Est-ce que mon personnage aime les pirates ? Je n’en ai pas la moindre idée, mais je décide que oui. Et je finis par m’accroupir près du toutou pour lui donner une caresse - à laquelle il répond déjà par une attaque de léchouilles. « Est-ce que ça te convient ? » Je pose la question au premier concerné, à savoir, le chien. Et vu comme il remue la queue, j’aurais tendance à dire que ça lui va. « Alors ça roule ! Ou plutôt, ça vogue, comme un pirate ! » Je me prends un peu trop au jeu, je le sens bien. Mais en même temps, avec un animal si mignon, il serait compliqué de faire autrement. « Est-ce qu’on ne lui ferait pas une petite niche, à Pirate ? » Cette fois, c’est à mon bien-aimé - Silas - que je m’adresse, tout en caressant mon nouveau meilleur ami derrière les oreilles - là, je parle de Pirate.

« Enfin, j'suis un peu jaloux, je crois que c'était moi qui avais piraté ton joli petit coeur ! » Rôle ou pas, j’ai envie d’éclater de rire après cette réplique digne du plus gros geek de l’histoire des geeks. Non, sérieusement, c’était un peu lourd, mais j’avoue que j’aurais pu la sortir. Heureusement pour moi, mon personnage est folle amoureuse de son mari - autant qu’on peut l’être chez les sims -, et le trouve infiniment drôle. Aussi, je souris d’aisance lorsqu’il vient se blottir contre moi, ravie de ce petit moment câlin après l’agitation de tout à l’heure. Il ne s’éternise pas trop, cependant, puisqu’on se lance dans une nouvelle activité de couple. Cette fois, il s’agit de construire une niche à Pirate. Silas me montre une vidéo tutoriel trouvée sur YouTube, puis il va chercher les outils dans le garage, pendant que je récupère des planches - sorties d’on ne sait où, je jurerais qu’elles n’étaient pas là il y a cinq minutes ! « Comme ça ? » Selon les instructions du jeune homme, je maintiens les planches en place pendant qu’il les fixe à l’aide de clous. « On n’a pas intérêt à se louper, on a un public à satisfaire. » Avec un petit sourire en coin, j’entends la production s’agiter dans mes oreilles. Pourtant, mon regard en direction du chiot indique bien que c’est de lui que je parle, pas des caméras qui nous entourent. « Tu t’en sors ? Fais attention à tes doigts ! » Ma part du travail n’est pas très compliquée, c’est lui qui se prend tout le ‘risque’, sur ce coup-là. Et une fois les planches assemblées dans ce qui commence à ressembler à une maison miniature, je m’éclipse à mon tour dans le garage pour récupérer un pot de peinture. Sauf qu’il y en a trois. « Tu préfères quelle couleur ? Rouge, jaune, ou vert ? »

Les...trois ? Ah oui, ça promet. Je ramène les trois pots de peinture, et je regarde mon ‘cher et tendre’ qui se lance dans ce qui ressemble à une véritable œuvre d’art, qui tient plus de l’abstrait qu’autre chose. C’est d’autant plus drôle qu’il se compare à Picasso, ce qui me fait sourire. Il a vraiment l’air de s’amuser comme un fou en peignant cette niche - qui ressemble de plus en plus à un  hommage à Bob Marley - et j’ai très envie de le rejoindre, mais je sais très bien qu’on va me l’interdire, parce que ce ne serait pas dans le caractère de mon personnage. Dans cette histoire, c’est Silas qui s’amuse, et moi qui fais la baby-sitter, encore et toujours. C’est vrai que ça me change, par rapport à ce dont j’ai l’habitude. « Ça se voit ! Tu as sûrement une compétence 5 en peinture aussi, non ? » Dire ça alors qu’il a autant de peinture sur lui-même qu’il y en a sur la niche, c’est osé, mais il faut croire que ça se défend chez les Sims. Pendant qu’il fignole les derniers détails, j’appelle Pirate, et quand il arrive à mon niveau, je lui distribue une tonne de grattouilles derrière les oreilles. Pour ça, je n’ai absolument aucun rôle à jouer. « Alors mon grand, ta nouvelle maison te plaît ? Tu vas être bien ici ! »