private yoga lesson (skye&keila 2)

Après notre premier cours de Yoga avec les enfants, Skye et moi avons échangé nos numéros de téléphone. Le courant est bien passé avec elle, je ne sais pas encore si elle pourrait faire partie de mon cercle amical, mais j’ai plutôt bon espoir. En cette journée ensoleillée, j’ai décidé de prendre mon tapis de yoga pour aller me ressourcer un peu au parc. Après une court hésitation, j’envoie un sms à Skye pour lui proposer de me rejoindre, sans pression. Je la préviens de mon intention de me ressourcer avec une petite séance de yoga, qu’elle soit en connaissance de ce que j’ai à lui proposer.
Suite à sa réponse positive, c’est avec le sourire que je lui donne rendez-vous, un peu plus tard dans la matinée. Je prends un peu d’avance pour trouver l’endroit idéal, pas trop près des coureurs ni du parc pour enfant. Un endroit ensoleillé mais pas trop. Je trouve le spot parfait, et lui envoie la localisation par sms. La technologie est quand même merveilleuse dans ce genre de cas. Je retire mes tennis et prends place sur mon tapis que je viens de dérouler, prenant quelques longues inspirations. Petite séance de méditation pour me recentrer avant l’arrivée de Skye, que je repère de loin. Je me lève pour l’accueillir chaleureusement. « Je suis contente que tu aies accepté, c’ était un peu de dernière minute… » Ce n’est pas de la courtoisie de surface, je suis vraiment ravie qu’elle ait accepté ma proposition à partager ce moment toutes les deux. Et puis, ça me permettra d’apprendre à la connaître un peu plus. « J’ai hésité à te proposer une randonnée, mais je me suis dit qu’un cours particulier de yoga serait un joli clin d’oeil à notre rencontre..! »

@Skye O'Hara

Cette journée s’annonce radieuse. Keila m’a proposé une session yoga sous forme de cours particulier. J’ai eu l’occasion de découvrir cette pratique il y a quelques jours et je dois bien reconnaitre que ce n’était pas si mal. Je me rends compte avec le temps que j’ai envie de prendre du temps pour moi, me ressourcer, me retrouver et également, me découvrir. La découverte de soi prend toute une vie et j’ai hâte de voir ce que je peux devenir. S’agissant d’un week-end, je déconnecte du travail et reporte au lundi les différentes tâches qui m’incomberaient. J’essaie de tracer une ligne claire entre ma vie privée et ma vie professionnelle. Je ne compte pas mes heures la semaine, en revanche le week-end, je ne suis là que pour les grosses urgences. C’est un concept que j’ai instauré dans mon cabinet. Mes équipes seront bien plus efficaces si elles coupent réellement pendant deux jours et pour certains, en fonction de leur poste, je conseille même de ne plus répondre une fois rentrés chez eux. J’aime mon travail, je suis fière d’avoir ouvert ma firme mais nous ne sauvons pas des vies. Mon téléphone sonne. Je m’attends à voir le nom de Keila s’afficher. Il n’en est rien. « Allo ? […] Non, je ne suis pas intéressée par la location d’une pompe à chaleur » La personne au bout du fil raccroche bien rapidement. Les arnaques fleurissent en ce moment.
C’est donc avec un plaisir non dissimulé que j’ai accepté la proposition de Keila. J’enfile des vêtements amples et confortables. La jeune femme m’envoie l’adresse où la retrouver et je file. Je l’aperçois rapidement. Je constante que le coin est super, il fait bon et nous ne devrions pas être dérangées outre mesure. Elle m’accueille avec le sourire, que je lui rends. « J’ai hésité à te proposer une randonnée, mais je me suis dit qu’un cours particulier de yoga serait un joli clin d’œil à notre rencontre » Je hoche la tête « Tu as bien fait ! C’était une excellente idée et je suis contente que tu aies pensé à moi » J’installe mon tapis à côté du sien et retire mes chaussures. « Alors que nous as-tu préparé ? » J’ai hâte de commencer !

Je suis heureuse de voir que la jeune femme a répondu à mon invitation, et qu’elle arrive avec le sourire. C’est exactement ce dont j’ai besoin en ce moment. C’est une période un peu délicate dans ma vie, je me pose beaucoup de questions. « Tu as bien fait ! C’était une excellente idée et je suis contente que tu aies pensé à moi » Je ne connais pas énormément de personnes dans le coin pour le moment, et encore moins qui ne soient pas connectées à Laurel. Alors je profite de cette rencontre fortuite pour continuer à apprendre à la connaître. « Alors que nous as-tu préparé ? » demande-t-elle, enthousiaste. « On va commencer par une séance de respiration. » Quasiment de la méditation, mais je n’emprunte pas ce termes, certaines personnes y sont frileuses, puisqu’il s’agit ni plus ni moins d’apprendre à lâcher prise. Je l’invite à s’allonger sur son tapis, et je connecte mon téléphone à la petite enceinte que j’ai achetée la semaine dernière. Une musique de relaxation raisonne doucement, et je la guide dans une courte séance de respiration pour se connecter à elle-même. S’en suit un cours de yoga très simple, juste de quoi nous étirer et l’aider à apprendre à connaître un peu mieux son corps, et la connexion qu’il peut avoir avec son esprit. C’est le propre du yoga. Une fois la séance terminé, je me sens beaucoup plus apaisée, et je souffle avant de lui adresser un sourire bienveillant. « Ça fait toujours un bien fou… Si tu as besoin, tu peux refaire toute seule l’exercice de respiration qu’on a fait au début. Ça permet de se recentrer un peu, avant un évènement important ou stressant, ça aide beaucoup. » Je m’installe en tailleurs, en face d’elle. « Tu ne m’as même pas dit ce que tu faisais, pour gagner ta vie… » Il est temps d’apprendre à se connaître un peu mieux.

Cette petite séance de yoga improvisé me fera le plus grand bien. Parfois la vie nous surprend et il faut savoir saisir les occasions au vol. Ma thérapie m’aide énormément et il est important que je continue à construire ma vie, rencontrer de nouvelles personnes et me lier à nouveau. Il est vrai que nous avions évoqué lors d’une séance cette peur de m’attacher à ces rencontres. Pour qu’ils m’abandonnent ensuite. Josh ne m’a pas vraiment abandonné, il était impossible d’anticiper sa maladie et ce qui en a découlé. Mais c’est ainsi que je l’ai ressenti. Il m’a fallu du temps pour le reconnaitre, me l’avouer et commencer à en guérir. Keila a l’air adorable et je suis contente qu’elle souhaite passer du temps en ma compagnie. J’ai la sensation qu’elle a beaucoup de richesses à donner, à partager et j’espère pouvoir apprendre à la connaitre davantage. Une fois installée, je m’enquiers du programme « On va commencer par une séance de respiration » Je me mets en mode bonne élève et écoute attentivement ses conseils. Une fois allongée, je me laisse guider par sa voix. Il est vrai que cela me permet de me détendre davantage. La suite se déroule très naturellement. Encore une fois, je suis ses mouvements, le mimétisme étant ma seule option tant que je ne maitriserai pas la pratique. La séance se termine et nous nous asseyons en tailleur. Je hoche la tête en souriant. Elle a raison, l’exercice de respiration peut facilement se caler dans une journée. « Tu ne m’as même pas dit ce que tu faisais, pour gagner ta vie …. » C’est vrai, nous n’avons pas pris le temps de réellement apprendre à nous connaitre. La dernière fois, pendant la dégustation de notre jus de fruits frais nous avons abordé l’Inde et le Japon. « Je suis avocate. J’ai d’ailleurs ouvert mon cabinet il y a de cela quelques semaines » J’attrape ma gourde pour boire un peu et reprends « Je suis spécialisée dans les fonds d’investissements et bientôt dans le corporate, une spécialité que j’ai envie d’ajouter à mon cv. Nous sommes encore tout jeune mais j’ai confiance en l’avenir. Et toi ? » Je m’arrête là, sinon je vais déblatérer pendant des heures et Keila ne pourra pas en placer une. Je me connais. Ce métier me passionne, dans tous ses aspects. Et en ouvrant ma firme, je découvre également le côté managérial qui me plait. C’est du travail, on ne va pas se mentir mais je garde un équilibre vital entre le perso et le pro.

J’apprécie le fait que la jeune femme soit attentive, et qu’elle ait eu réellement envie de s’investir dans l’apprentissage de cette pratique que j’adore. Elle me suit dans mes mouvements, et la séance se termine finalement, dans le plus grand des calmes, avec la musique de relaxation en fond sonore. C’est fou comme on se sent apaisé après une séance de yoga. Maintenant, je prends le temps d’apprendre à connaître un peu mieux la jeune femme. Attentive, je commence à lui poser une première question. « Je suis avocate. J’ai d’ailleurs ouvert mon cabinet il y a de cela quelques semaines » Un large sourire étire mes lèvres. « Oh ! Mais félicitations ! » lui dis-je, véritablement enthousiaste, tout en posant une main amicale sur son bras. « Je suis spécialisée dans les fonds d’investissements et bientôt dans le corporate, une spécialité que j’ai envie d’ajouter à mon cv. Nous sommes encore tout jeune mais j’ai confiance en l’avenir. Et toi ? » Je hoche vivement la tête. L’important, c’est l’envie de se donner à son métier, c’est ce qui fait le plus souvent avancer les choses. Je sens qu’elle est passionnée par son métier, ça se sent à sa manière d’en parler. J’ai ce même amour pour le mien, alors je ne peux que comprendre sa position. « Ça a l’air d’être un métier-passion pour toi aussi, je vois, c’est génial je trouve ! » Toujours souriante, je réponds à sa question. « Je suis galeriste. J’ai une passion pour l’art depuis très jeune, et j’ai eu la chance de pouvoir ouvrir une première galerie d’art quand je suis arrivée en Inde. Depuis j’en ai ouvert quelques autres, un peu partout dans le monde. » C’est une occupation que j’adore, et j’ajoute à ça les voyages, que demander de mieux après tout. « J’ai cru comprendre que tu n’avais pas d’enfants, on a le même amour pour ces petites choses… » Je ris légèrement et poursuis sur ma lancée. « Tu vis avec quelqu’un ? Enfin… tu as quelqu’un dans ta vie ? » Après tout, il y a beaucoup de personnes qui ne vivent pas avec la personne qui partage leur vie amoureuse. Je préfère rester ouverte en posant la question.

J’apprécie réellement l’invitation de Keila. C’était certes à l’improviste mais je ne regrette en rien. Tout se passe à merveille. La jeune femme a une manière naturelle de transmettre son savoir et cela rend l’apprentissage très agréable. Je reste très attentive tout le long. Je pense que je vais poursuivre cette pratique de manière assidue. Peut-être que cela pourrait devenir une habitude, comme un rendez-vous quotidien ? Je me demande si elle serait intéressée. Après ce moment de détente, Keila tâche d’en apprendre un peu plus sur moi. Je lui explique ce qu’est mon gagne-pain. J’essaie de ne pas trop m’étaler, je pourrais en parler pendant des heures. Je ne peux m’empêcher de lui faire part de l’ouverture de mon cabinet. Mes proches m’ont beaucoup soutenu durant cette période. Nova, ma meilleure amie, à son compte également, m’a été d’une aide précieuse. Les papiers, ça me connait, j’ai le nez dedans toute la journée mais ses conseils ont été plus qu’utile. Je dis tout cela avec le sourire et cela doit se voir « Ca a l’air d’être un métier-passion pour toi aussi, je vois c’est génial je trouve ! » Impossible de penser le contraire. Mon enthousiasme est légèrement exubérant sur ce sujet. Mais je ne suis pas la seule visiblement. J’écoute attentivement Keila. Son métier explique beaucoup de choses et je ne sais pas, j’ai l’impression que ça lui correspond assez. « Wahou, ça doit être super ! Je veux dire, chaque pays a sa culture et sa propre vision de l’art. Tu as dû en voir de belles choses. C’est très riche comme métier, sur le plan humain » Il est vrai que je me déplace beaucoup avec mon travail, je regrette juste de ne pas prendre le temps de découvrir davantage les lieux dans lesquels je me rends. Ce qui fait qu’aujourd’hui, j’ai une liste longue comme le bras de pays à visiter. « J’ai cru comprendre que tu n’avais pas d’enfants, on a le même amour pour ces petites choses … » Sa remarque me fait rire. Elle ne croit pas si bien dire. Je sens venir la suite, elle est logique. Je secoue la tête. Avant, j’avais les larmes aux yeux en parlant de Josh, c’était quasi automatique. Aujourd’hui je suis incapable de prévoir les choses. Je sens juste que ça va. J’ai le reflexe de jouer avec mes doigts où se situait mon alliance. « Non je suis veuve depuis .. Oh ça fait un an maintenant » je marque une pause en lui adressant un sourire rassurant. « La maternité pour moi n’était déjà pas envisagée lorsque j’étais mariée, et plus j’avance, moins j’en ai envie. Certaines femmes s’épanouissent dans la famille, et même si j’adore la mienne, nous sommes nombreux, je ne ressens ni l’envie ni le besoin d’avoir des enfants. En revanche, mes neveux et nièces sont gâtés pourris. Au grand dam de leurs parents » j’ajoute en riant « Et toi, est-ce qu’une personne occupe ton cœur et tes pensées ? »

« Wahou, ça doit être super ! Je veux dire, chaque pays a sa culture et sa propre vision de l’art. Tu as dû en voir de belles choses. C’est très riche comme métier, sur le plan humain » J’aime sa façon de voir les choses. En général, quand je parle aux personnes de mon métier, il est rare qu’on pense aux cultures et à la façon différente de voir l’art par les différents peuples. Mon sourire s’élargit alors. « Exactement ! C’est beaucoup plus riche qu’on ne l’imagine. Il y a tellement de choses à voir, à apprendre… » L’art dans son intégralité, mais les gens, aussi. Et croiser les deux pour mon métier, c’est vraiment une chance.
Avec un peu de curiosité non feinte - mais toujours le respect qu’elle puisse refuser de me répondre - je lui demande si elle partage sa vie avec quelqu’un. Sa manière de secouer la tête me donne une première partie de la réponse, peut-être même la plus importante. Elle n’aurait pas besoin d’aller plus loin. « Non je suis veuve depuis .. Oh ça fait un an maintenant » Oh merde. Bravo K ! Les deux pieds dans le plat ! Je me pince les lèvres, arborant une mine désolée. J’allais m’excuser, mais elle me coupe l’herbe sous le pied tout en me souriant, me racontant une partie de son histoire que je trouve d’autant plus touchante. Je suis vraiment attendrie par le personnage que je vois se dessiner en apprenant à la connaître. Et puis, mon intuition ne me dit que de belles choses à son propos. « Les enfants des autres, c’est une autre histoire. Et je crois que les neveux et nièces, ça aussi c’est une autre histoire ! » Je ris avec elle. Mes deux frères n’ont pas d’enfant, et je ne sais pas si ça viendra un jour. Je ne suis pas pour autant ‘en manque’ d’enfants dans ma vie, grand bien me fasse. « Et toi, est-ce qu’une personne occupe ton cœur et tes pensées ? » Malgré moi, un léger sourire s’esquisse au quoi de mes lèvres. « Oui… C’est pour elle que je suis venue ici. On s’est rencontrées en Inde, mais elle vit ici. Et j’ai eu envie de lui rendre visite. Pour être honnête, je n’ai pas vraiment envie de repartir en Inde… » Je lui adresse un sourire entendu, elle a été amoureuse, elle sait ce que ce sentiment peut faire dans une vie. « Je ne sais pas trop où ça va me mener, mais je n’ai pas eu envie de laisser passer ma chance. »

L’art est très subjectif. Chacun l’apprécie, le déteste. J’imagine que l’artiste fait son boulot correctement lorsqu’il suggère une émotion, que les gens réagissent. Et il existe autant de forme d’art que de culture dans le monde. Cela a dû être tellement enrichissant ! Je l’envie un peu je crois. Il est vrai que nous nous épanouissons chacune dans des domaines très différents. Ils sont même diamétralement opposés ! Elle doit avoir beaucoup de choses à partager, plein d’histoires et d’anecdotes à raconter. Peut-être acceptera-t-elle de m’en faire part si nous nous revoyions. Viennent finalement les questions sur la vie privée. Il est normal que nous en venions à ça. C’est la suite logique même. Je choisis d’être franche. Je n’ai rien à cacher, et encore une fois, c’est important de poser des mots sur ce que l’on ressent, ce que l’on a traversé. Il faut s’approprier ces moments, accepter notre douleur. Il existe ces derniers temps, une espèce de mode de la positivité. Je suis aussi pour voir le verre à moitié plein. Mais je refuse de renier mes sentiments négatifs. C’est ce qui nous aide à remonter, et c’est là toute la différence : il faut remonter et ne pas se complaire en restant en bas. Nous sommes en droit d’avoir des instants de doute, de ne pas être bien. L’essentiel étant de se relever. Et aujourd’hui, je suis en mesure de raconter mon histoire sans avoir envie de pleurer. J’enchaine avec mon amour inconditionnel pour les enfants. « Les enfants des autres, c’est une autre histoire. Et je crois que les neveux et nièces, ça aussi c’est une autre histoire ! » Je me mets à rire. C’est peut-être horrible de penser ça mais les enfants, c’est bien chez les autres. Disons que c’est le luxe d’être tante. Je suis ravie de les garder, les voir, les gâter mais je les rends toujours à leurs parents. Et c’est très bien ainsi « Oui … C’est pour elle que je suis venue ici. On s’est rencontrée en Inde, mais elle vit ici. Et j’ai eu envie de lui rendre visite. Pour être honnête, je n’ai pas vraiment envie de repartir en Inde … » Son sourire en dit long.  « Je ne sais pas trop où ça va me mener, mais je n’ai pas eu envie de laisser passer ma chance » Et elle a bien raison. Je ne regrette rien de mon histoire avec Josh. Bien entendu que je préfèrerai qu’il soit encore à mes côtés. Pour autant, je ne changerai rien. Nous avons eu une belle vie, le jour de notre mariage était magique. Je le porterai toujours dans mon cœur, je l’aimerai toujours d’une certaine manière. Mais je sais que je retomberai amoureuse, j’y crois. Et puis, je suis bien trop jeune pour être aigrie « C’était la bonne décision. L’amour, celui qui te fait chavirer, le vrai, tu ne le rencontres pas si souvent. Parfois une seule fois, parfois plusieurs si tu es chanceuse. Mais il ne faut pas le laisser passer, tu le regretterai » La jeune femme en question doit être très spéciale et j’ose espérer que ce que Keila ressent est réciproque.

C’est la première fois que je me livre sur cette histoire, sans pour autant prononcer son nom. J’avais évoqué rapidement quelqu’un, lors de mon rendez-vous avec Eden, mais je n’en ai pas parlé comme je le fais aujourd’hui face à Skye. Je dois dire que le contexte est différent, c’est un fait. Et puis, j’ai revu Laurel depuis, ce qui n’a fait qu’approuver en moi ce que je pouvais ressentir pour elle. D’ailleurs, depuis ça, j’ai vraiment commencé à chercher un logement ici, ce qui a une vraie signification pour moi. A part elle, je n’ai rien ici, et je ressens cette envie de construire. Wellington est une belle ville, et je suis sûre que je pourrai y ouvrir une galerie. « C’était la bonne décision. L’amour, celui qui te fait chavirer, le vrai, tu ne le rencontres pas si souvent. Parfois une seule fois, parfois plusieurs si tu es chanceuse. Mais il ne faut pas le laisser passer, tu le regretterai » Je lui souris, tendrement, alors que mes pensées divaguent sur la jolie blonde qui semble avoir volé mon coeur. C’est compliqué, je le sais, mais ce que je ressens, je ne l’ai jamais ressenti pour personne d’autre avant elle. On verra ce que la vie aura à m’apporter, en attendant, je choisis de vivre cette histoire, peu importe où elle me mène.
Les discussions continuent de manière naturelle, j’apprécie beaucoup ce moment passé en la compagnie de la jeune avocate. Cette relation qui se tisse est très agréable. Pourtant, un coup de fil professionnel vient briser ce moment paisible. « Je suis vraiment désolée Skye, j’ai un petit souci de boulot à gérer, je vais devoir te laisser. » Je n’aime pas quitter les gens pour un prétexte de boulot, mais je sens bien qu’il y a un caractère d’urgence. Je ne pense pas que la jeune femme m’en voudra, et je serai ravie de passer à nouveau du temps avec elle, quand nos emploi du temps nous le permettront.