[Mois du Challenge - Team Brindleton Bay] - Plante vache ? Kézako ? (Noah, Tegan & Abby)

Une fois encore, Abby se demande ce qui lui a pris de participer à une télé-réalité. La toute première expérience a été assez loufoque et, au fond, c’est peut-être ce qui lui plaît le plus : c’est plutôt amusant, au final. Elle passe du temps avec d’autres personnes, ça la sort un peu de sa zone de confort et ça lui permet de penser à autre chose qu’à ses devoirs et à son stage à venir. Aujourd’hui, il s’agit d’une séance de jardinage. Dans la vie réelle, la jeune femme n’est absolument pas douée dans ce domaine. Elle aime bien la nature, c’est vrai. Mais elle n’a jamais eu l’occasion de s’occuper d’un potager et elle est certaine que si on lui offrait une plante verte, celle-ci finirait par mourir faute de soins. Mais tant pis, il faut bien essayer et faire semblant. Au moins, elle se retrouve encore avec Tegan et ça, c’est toujours une bonne chose. Elle aura aussi l’occasion de côtoyer à nouveau Noah, l’acteur en herbe, frère de Levi. Au niveau de la serre, il y a plusieurs pots, et de la terre retournée. Les caméras déjà en action, Abby s’empare d’un petit pot. Mais l’exclamation de Noah - sans compter le fait qu’il les arrose au passage - la fait sursauter presque violemment et le pot lui échappe des mains. Les cheveux mouillés (elle qui déteste ça quand elle n’est pas à la mer ni sous la douche), la brune se tourne vers le jeune homme d’un air incrédule. « Comment ça, la plante a bougé ? » S’agit-il d’une plaisanterie ? Ou d’une mise en scène pour l’émission ? Jetant un coup d’oeil à Tegan, Abby reprend le pot et l’approche de celui de Noah, comme pour tester la réaction de ladite plante. « C’est une petite plante vache ? Celle qui est censée tout avaler ? »

Le jardinage. Quand on m’a annoncé l’activité qu’on nous réservait aujourd’hui, j’ai eu à la fois envie de rire, et pleurer en même temps. Encore maintenant, je suis très perplexe en rejoignant la serre, en compagnie de Noah et Abby. L’avantage, avec la présence de la brune, c’est que je sais au moins qu’on va passer un bon moment. Même si on ne fait pas de miracles, ou qu’on finit par tuer quelques plantes, on pourra au moins en rire. Parce que tuer des plantes, je sais faire, malheureusement... On parle quand même d’une nana qui a arrosé une plante verte pendant six mois avant de s’apercevoir qu’elle était artificielle ! (Oui oui, je parle de moi.) Alors je ne sais pas pour les autres, mais moi, on peut facilement dire que je pars de loin. Mais bon, haut les cœurs ! J’enfile des gants de jardinage, et je commence à examiner la petite plante que je suis censée rempoter... Jusqu’à ce que les cris de Noah me fassent sursauter. Les cris, mais aussi l’eau que je me prends en plein visage. D’ailleurs, je ne suis pas la seule, puisque Abby aussi est touchée. Aussitôt, mon attention est redirigée vers ladite plante vache dont ils parlent, et je vois la métisse s’en approcher dangereusement avec son propre pot. « Fais attention, c’est dangereux ! » J’ai déjà vu ce que donne une plante vache dans le jeu, je suis quand même assez perplexe en voyant la façon dont ils l’ont reproduite - ni comment est-ce qu’ils pourraient vraiment la rendre dangereuse, mais je ne suis sûrement pas au bout de mes surprises. « J’ai lu qu’il fallait lui parler pour essayer de la rendre aimable, mais ne surtout pas la toucher. Et encore moins accepter si elle essaie de nous faire des cadeaux. » Le côté sérieux et amie des bouquins de mon personnage, je suppose. Je me sens comme Hermione qui balance sa science dès qu’elle en a l’occasion. « Laissez-moi essayer. » Je me mets bien en face de la plante, tout en gardant une petite distance de sécurité, avant de sortir un joli : « Meuuuh ! » A ma grande surprise, elle me ‘répond’, en imitant un peu mon cri. Puis, contre toute attente, un cookie sort de sa ‘gueule’. Il a l’air chaud et appétissant, ça donnerait presque envie de craquer.


Au moins, dans son manque évident de capacités à s’occuper d’un jardin, Abby ne se sent pas trop seule. Elle sait que ce n’est pas trop le truc de Tegan non plus, donc elle espère que Noah est un peu plus calé dans le domaine. En même temps, il s’agit surtout de suivre des instructions soufflées dans l’oreillette, alors la Hallenstein se dit que ce ne sera peut-être pas si catastrophique que ça. Mais elle est vite détrompée au moment où Noah pousse une exclamation en évoquant une plante qui bouge et, quand elle s’approche, Tegan la met en garde sur le danger de ladite plante. « Ah… Merci. » Elle s’éloigne un peu, pourtant toujours intriguée. S’il s’agit de la même chose que dans le jeu, comment est-ce rendu aussi réaliste ? « Lui parler ? » Heureusement, Tegan se dévoue pour essayer la première. Incrédule, Abby observe la plante « répondre » à son acolyte. Un micro planté à l’intérieur ? Avant qu’elle ait le temps de réfléchir à la question, la métisse pousse une exclamation de surprise en voyant un cookie s’échapper allègrement de la plante. « Et donc si on accepte le cadeau enchanté, il se passe quoi ? » Noah s’approche et elle a envie de le retenir en arrière… Mais elle comprend qu’ils n’ont pas vraiment le choix. La suite est extrêmement prévisible. « Attention ! » Il fait soudain tout noir autour d’eux et de faux éclairs se produisent, Abby étant à deux doigts de paniquer même si elle sait que ça fait partie du truc. Bouche bée, elle observe Noah enfermé. « Euh… Comment on peut l’aider ? » Elle s’approche dans l’espoir d’attraper sa main, mais ne risque-t-elle pas de se faire prétendument avaler à son tour ? Elle ne sait pas ce que la production prévoit, mais chaque instruction reçue ne lui dit rien qui vaille.

Franchement, je me trouvais déjà ridicule à devoir ‘meugler’ face à une plante, mais tout ce qui se passe après ça est encore plus surréaliste. Évidemment, malgré mes mises en garde, Noah tombe dans le piège du cookie - c’était complètement prévisible, on est bien d’accord ? « Il se passe... ça. » Je ne suis pas sûre que j’aurais pu le décrire à Abby, alors je suis presque soulagée que les effets aient eu lieu sous nos yeux. Enfin, les ‘effets’ n’étaient pas particulièrement impressionnants de notre point de vue, mais à la caméra, ça rendra probablement beaucoup mieux. « Noah, tu vas bien ? » On l’entend crier et taper contre la paroi, pendant que je remarque que la plante dans laquelle il est entré - bien plus grosse que la petite qu’il a voulu arroser tout à l’heure - a maintenant des espèces de ‘pis’ qui dépassent. Avec un petit air circonspect, je les regarde tour à tour, alors qu’Abby essaie d’attraper la main du prisonnier. « Non, attends. Je me demande si... » Avec curiosité, je commence à tirer sur l’un des pis, tout en mettant un récipient vide en-dessous. Comme je m’y attendais, un liquide blanchâtre en sort, et autant dire qu’il ne fait pas du tout envie. « Tu veux goûter ? » Je tends le bol à Abby, sans être particulièrement rassurée. A priori, je suppose qu’il n’y a rien de vraiment dangereux de toute façon, mais on ne sait jamais. « Méchante plante ! C’est vraiment pas gentil, ce que tu as fait ! » Non, sans rire, on vient vraiment de me faire dire ça ? Je crois que la personne qui écrit mes dialogues a plutôt intérêt à prendre des vacances, parce que je veux bien être patiente, mais ‘c’est pas gentil d’être méchant’, c’est en-dessous de tout, même pour moi.

Contrairement à Tegan, Abby n’avait pas remarqué les pis dépassant de la plante vache. Trop concentrée sur Nah, elle n’est pas très observatrice. Quand elle voit la jeune femme s’approcher pour tirer, elle ne peut retenir une grimace de dégoût. « Ew ! » Avec de grands gestes, elle est censée avoir l’air écoeurée. Ça tombe bien, c’est vraiment le cas. « Non merci, ça va aller. » Prenant pourtant le bol, la métisse se demande si elle est censée traire la plante vache aussi. L’idée lui donnerait presque envie de vomir, même si elle sait qu’il n’y a rien de dangereux là-dedans. Encore de la télé-réalité, hein ? La prochaine fois, peut-être qu’elle y réfléchira à deux fois. Observant d’un air circonspect le contenu du bol (est-ce vraiment du lait ?), elle entend Tegan s’en prendre en paroles à la plante, avant de sursauter. La voix de Noah, toujours enfermé à l’intérieur, le ramène à la réalité. Heureusement, peu de temps après, un mécanisme se déclenche et il est libéré. Bouche bée, Abby se tourne vers l’autre brune. « Tu crois que c’est parce que tu l’as grondée ? » Presque en courant, elle s’écarte du chemin du jeune homme qui semble être couvert de lait. Elle affiche toujours un petit air écoeuré, parfaitement de circonstance à vrai dire, pendant que Noah se met en colère. Lui-même ou le personnage ? Probablement les deux. Quoi qu’il en soit, la Hallenstein reçoit l’ordre de continuer le jardinage en rempotant sa petite plante de tout à l’heure. Puis la session semble être terminée. Caméras enfin éteintes, Abby regarde ses mains pleines de boue. « Bon, eh bien… Je comprends pourquoi je n’aime pas le jardinage en vrai. » Mais au moins, c’est fini et plus personne n'aura à en parler. Soulagée, elle suit Tegan à l’extérieur.

Je ne sais pas trop ce que les scénaristes - c’est un peu ce qu’ils sont, non ? - ont en tête, mais je suis plutôt très perplexe. On est censées chercher une solution pendant que Noah commence à s’impatienter à l’intérieur, et plus ça va, plus j’ai l’impression que c’est un peu plus qu’un bon jeu d’acteur de sa part. Débarrassée du bol de ‘lait’, le ton que j’emploie avec la plante a l’air de faire effet, et je m’éloigne un peu en la voyant s’agiter. Finalement, c’est un Noah couvert de lait qui ressort de là, et je me retiens de pouffer de rire en voyant le regard qu’il nous adresse. Je vais plutôt me concentrer sur la question d’Abby, qui se demande si c’est ma remontrance qui l’a libéré. « Aucune idée. Avec ces bêtes-là, on ne peut jamais rien prévoir. » Dans tous les cas, ça n’a pas vraiment de sens et je me demande comment ils vont réussir à rendre tout ça crédible pour l’émission. Mais trêve de bavardage, il est temps de reprendre le rempotage. Quoique... Noah se met à assener de violents coups de pelle à la plante vache, qui tire une sale tronche sur le sol. Abby n’a pas l’air d’être embêtée pendant qu’elle continue son activité, et c’est à moi qu’on ordonne de faire de grands gestes de désespoir pour exprimer la peur de mon personnage. Est-ce qu’elle aime les plantes vache ? On n’en saura probablement jamais rien, puisque le tournage s’arrête là. Les caméras s’éteignent, et la vie ‘normale’ peut reprendre son cours. Enfin, j’ai quand même l’impression que Noah n’est toujours pas complètement sorti du personnage. « Allez, détends-toi, c’est fini. » C’est sûrement plus facile à dire qu’à faire quand on a été aspergé de lait, mais j’imagine qu’il va pouvoir se plonger sous une douche bien chaude. « C’était la séance de jardinage la plus longue de toute ma vie... Et sans doute la dernière. » Je suis vaccinée, ça y est. Et c’est avec soulagement qu’on finit par quitter la serre. Noah a droit à sa douche, pendant qu’Abby et moi nous retrouvons à la buvette, pour profiter de cocktails bien mérités.