rencontre inattendue avec @tani cordell

Plusieurs semaines s’étaient écoulées depuis ce fameux après-midi, beaucoup d’évènements s’étaient même déroulés dans la vie d’Arlington lui qui avait pendant de nombreuses années vécues dans un certain calme. Finalement, le fait d’être arrivé à l’hôpital avait bousculé ses habitudes et pas qu’un peu. Le retour d’une personne de son passé continuait à le déstabiliser au plus haut point.

Aujourd’hui était son jour de congé, il avait bien l’intention d’en profiter, il devait retourner faire un tour dans les rues, s’assurer que le jeune qu’il avait pu rencontrer la dernière fois avait bien écouté son conseil. Toutefois avant de s’y rendre, un détour par le café qu’il aimait particulièrement s’imposait. Une vraie pause, lire quelques chapitres tout en déjeunant tranquillement. Le psychologue franchit la porte du café puis se dirigea vers cette merveilleuse vitrine où de nombreuses pâtisseries se trouvaient alléchantes. Il fit une sélection et pris un thé noir aux épices tout en demandant à la vendeuse de complimenter la personne responsable de ces gâteaux.

Au moment où il se dirigea vers une table près d’une fenêtre, il reconnut la silhouette d’une femme. Elle avait l’air concentré sur la paperasse étaler devant elle. Pendant une minute, le temps fut comme suspendu, devait-il ou non la déranger ? Vraisemblablement il risquait une fois de plus de lui faire peur. Il se souvient de ses paroles concernant le fait qu’elle devienne une patiente. Non, il ne tenait pas à faire suivre absolument toutes les personnes qu’il rencontrait, mais il voulait plutôt lui tendre la main, lui faire savoir que personne n’est jamais vraiment seul.

Il s’apprêta à tourner les talons quand un souvenir surgit, une de ses phrases qui parlait de sécurité. Cette phrase qui pourtant l’avait inquiété, qu’avait-elle voulu dire par là ? Sa décision était prise, il ne pouvait pas faire comme s’il ne l’avait pas vu.

« Je vois que finalement les pâtisseries ont fait le bonheur d’une nouvelle personne. Bonjour Tani, comment allez vous depuis la dernière fois ? » L’homme posa un regard long sur le visage de la jeune femme pour faire écho à leur précédente conversation, un sourire conciliant sans pour autant être intrusif.

Une semaine, c'était le temps qui restait à Tani avant le procès. Les rendez-vous avec son avocat se multipliaient et d'ailleurs, c'est la raison pour laquelle elle s'était retrouvée dans ce café. Il n'y avait rien de confidentiel dans leur discussion, sinon lieu choisi aurait été différent évidemment. Il s'agissait surtout de peaufiner une nouvelle fois le discours qu'elle allait tenir une fois à la barre. Leur prochain rendez-vous était fixé au lendemain pour faire l'exercice auquel elle allait être confrontée : répondre aux questions de la partie adverse. Ils avaient déjà fait un premier essai quelques jours avant, mais c'était une épreuve extrêmement éprouvante et pas du tout plaisante. Son avocat c'était mis dans la peau de son adversaire et ne l'avait clairement pas ménagé, mais si ça pouvait l'aider à laisser son ex-fiancé derrière les barreaux encore quelques années, alors elle était prête à répéter l'exercice autant que nécessaire.

L'avocat était parti, Tani était désormais seule, son dossier étalé sur la table, une tasse de chocolat chaud vidée de moitié ainsi qu'un lamington, le gâteau national qu'elle appréciait beaucoup, encore intact. Ce n'est qu'au moment où elle décida encore à croquer dedans qu'une silhouette se dessina dans son champ de vision. Arlington, le psychologue de l'hôpital. Surprise de le voir ici, mais surtout surprise de son intervention, mais elle n'avait pas sursauté !

" - Effectivement ! En même temps vous m'avez tellement vanté leurs pâtisseries, que mon côté gourmand était obligé d'aller y faire un tour. Et vous aviez raison, ils font des merveilles !"

Elle ne voulait pas trop se prononcer non plus, ça pourrait être interprété comme de la concurrence au café dans lequel elle travaillait, elle avait déjà goûté une ou deux pâtisseries mais elle n'en avait pas testé assez pour émettre un avis. Et quand bien même ce serait le cas, son avis ne serait pas des plus objectifs.

" - Je vais bien merci, et vous ? Cela m'étonne que vous ayez trouvé le temps de venir ici au vu de comment vous êtes demandé à l'hôpital ! " fit-elle un léger sourire sur son visage.

Psychologue c'est un peu comme policier ou pompier, ce sont des métiers où il y a toujours des personnes dans le besoin, ça ne s'arrête jamais. Tani était même étonné qu'il est pu rester aussi longtemps lors de son dernier passage avec l'association, mais heureuse que les enfants puisent être entourés par de tels professionnels, ça les aide à appréhender la suite plus sereinement selon la blonde.

" - Pardon je me suis un peu étalée, je vous libère la place de suite !" dit-elle en regroupant les papiers encore sur la table.

Le psychologue retrouva ce côté pétillant qu’il avait déjà pu constater chez la jeune femme, bien qu’il fût persuadé que quelque chose d’autre, plus profond se cachait derrière son sourire, toutefois il faut avouer qu’elle faisait son possible pour ne rien laisser paraitre. Son visage coupable s’empressait de finir sa bouchée afin de lui répondre plus aisément sur la qualité des gâteaux. A ce moment-là, Arlington se souvenu du métier qu’elle avait entrepris dernièrement.
« Pour une pâtissière, le compliment est d’autant plus grand. Vous travaillez vous aussi dans ce genre d’endroit ?» La jeune femme se dépêcha de ramasser ses papiers pour lui indiquer la place assise, libre, en face d’elle. « Vous êtes sûr que ça ne vous gêne pas ? Je ne voudrais pas vous importuner si vous souhaitiez être tranquille ».

L’insistance de Tani eu raison de lui et il prit place tout en posant son plateau à son tour. « Je vous remercie, je vais bien de mon côté et figurez vous qu’il m’arrive d’avoir des jours de congés. Imaginez si je devenais fou à force de travailler h24…. Le comble pour un psychologue ».

Arlington aimait beaucoup plaisanter avec la folie, il faut dire que c’était une notion assez particulière, très subjective en même temps. Selon lui, il était même plus que vitale que nous possédions tous un petit grain de folie en nous si nous voulions résister à la vie qui pouvait parfois être injuste. Parvenir à s’évader quelques instants. Il prit son mug entre ses mains et commença à souffler sur le breuvage. Ses yeux remontèrent jusqu’au visage de Tani avant de surprendre son regard étonné.

« Je suppose que vu votre air, vous vous demandez qu’est ce que je fiche ici à une heure aussi matinale pour un jour de congé ? » Après tout, elle n’avait pas tord de penser cela, et habituellement il était plutôt ours, à hiberner le plus tard possible dans son lit. L’avantage de ne pas avoir de marmots dans les pattes. Toutefois, il aimait par-dessus tout ses petites explorations, son enquête, c’était son monde à lui, un secret qu’il gardait farouchement ou plutôt qu’il n’avait jamais eu envie de commencer à se justifier auprès de son entourage.

« C’est que la journée appartient à ceux qui se lèvent tôt voyez-vous…. et je suppose qu’il en est de même pour vous, vous avez l’air de vous êtes levé aux aurores » Quoi de mieux que de dévier l’attention sur lui en ramenant le sujet à l’autre personne. La plupart du temps ça marchait à tous les coups.

Tani en tant que gourmande invétérée aimait découvrir de nouvelles saveurs, expérimenter de nouveaux mélanges, alors évidemment quand on lui donnait une adresse en complimenter les aliments servis à celle-ci, elle ne pouvait que s'y rendre afin de les tester par elle-même. Et le psychologue n'avait pas menti, leurs pâtisseries étaient délicieuses, à tel point qu'elle n'avait pas vu le temps passé, jusqu'à ce que le jeune homme en question ne vienne la tirer de ses rêveries.

" - Tout à fait, je travaille dans un café un peu comme celui-ci où je suis en charge de la partie pâtisseries alors que mes collègues s'occupent du café."

Il lui arrivait parfois de jouer les serveuses quand le personnel manquait ou quand il fallait arranger un de ses collègues, elle se dévouait avec grand plaisir, comme à son habitude de toujours vouloir aider tout le monde.

Elle secoua la tête tandis qu'Arlington s'assura que sa présence ne la gênait pas. La blonde s'empressa de ranger toute sa paperasse pour qu'il puisse s'installer. Les papiers étaient rangés dans la chemise qu'elle avait amené pour l'occasion, mais l'un d'entre d'entre dépassait avec le logo du cabinet d'avocat ainsi que la convocation de justice qui n'étaient parfaitement alignés avec le reste.

Un sourire se dessina sur ses lèvres quand le psychologue plaisanta sur la raison pour laquelle il était ici. Il était en repos, pourtant, il était tôt et si la jeune française avait la chance de pouvoir bénéficier d'un jour off, elle ne se lèverai sans doute pas aux aurores à moins d'y être contrainte par un quelconque rendez-vous. Et d'ailleurs, son étonnement dû se lire aisément puisque le jeune homme rebondit sur sa réaction.

" - Oh.. Et bien.." fit-elle gênée et déstabilisée par sa réflexion avant de tenter de se reprendre " - Disons que pour pouvoir accueillir les clients avec de bons produits, il faut les faire avant d'ouvrir la boutique donc je dois me lever tôt pour pouvoir leur proposer de quoi se restaurer avant leur journée de travail."

Et puis, c'est surtout qu'elle ne dormait que très peu ces derniers temps. Les cernes qu'elle avait sous les yeux étaient sans doute à l'origine de la remarque du psychologue.

" - Quel est le programme d'un psychologue pendant sa journée de repos ?"