Une valise pour une nouvelle vie ○ Ana-Luisa

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Une valise pour une nouvelle vie

feat @Ana-Luisa Mendez

Je serrais le frein à main et coupais le moteur, me voilà garé non loin de la maison d’Ana. Malgré nos dix années d’écart, nous nous étions entendus tout de suite et avions rapidement construit une amitié. Nos passions communes nous avaient pas mal aidées, mais nos caractères et notre envie d’être là pour les autres aussi. J’admirais le travail qu’elle faisait au sein de la caserne, il faut dire que j’avais toujours eu un grand respect pour ceux qui affrontait le feu. Je trouvais ce dernier tellement puissant, dangereux, imprévisible, alors oui, j’avais un grand respect pour ceux qui avait le cran de lui tenir tête. Bon, notre rencontre, c'était dérouler dans un tout autre scénario, plus animalière, mais ça ne m’empêchait pas d'admirer ce que faisait mon amie dans la vie. Et ceux, même si depuis quelques mois, elle avait dû mettre sa carrière de côté pour cause de grossesse. Non, parce qu’on avait beau prendre toutes les précautions du monde, le métier de pompier restait dangereux, encore plus pour une femme enceinte. J’étais une des premières à défendre celle qui se battait pour qu’on arrête de les croire en sucre parce qu’elles attendaient un enfant, mais il y avait des limites à cette bataille.

Aujourd’hui était un jour spéciale, Ana m’avait demandé de l’aider à faire sa valise pour la maternité. J’avais accepté avec plaisir, pourtant, il me fallait un instant avant de franchir la porte. Ana n’était pas la première femme de mon entourage à être enceinte, mais c’était la première qui m’avait fait un tel demande. Ça peut paraître insignifiant, mais lorsque l’on sait qu’on ne pourrait jamais faire ce genre de chose pour soi, c’était tout un monde. Bailey avait fait les siennes avec son mari à l’époque, puis avec Trey, pour Thea, et je savais que si elle aurait eu besoin de l’aide d’une de ses sœurs pour le faire, elle ne m’aurait jamais choisie. Par délicatesse, par prévenance. Néanmoins, je l’aurais fait avec plaisir, mais les gens ne voulaient pas risquer de rouvrir une plaie difficilement cicatrisée. Concernant Ana, c’était différent. Elle ne savait pas. Je ne lui en avais jamais parlé, pas parce que je refusais de lui dire, mais parce que jamais le sujet n’avait été abordé. Il faut dire que si j’ai pu la voir évoluer de femme célibataire à femme amoureuse, elle m’avait toujours connu célibataire. Oh, j’avais bien eu quelques rendez-vous et courte relation depuis qu’on se connaissait, mais rien d’assez sérieux pour envisager de construire une famille. Et comme elle ne me connaissait que depuis presque deux ans, elle ne m’avait pas vue perdre pied à l’annonce du diagnostic, ni la traversée du désert qui avait suivi. J’avais eu le temps de cicatrisé lorsque je l’avais rencontré. Au point que lorsque j’avais appris sa grossesse, je n’avais pas eu besoin de cacher la douleur que ça provoquait en moi, j’arrivais déjà à vivre avec ma stérilité.

En fait, j’étais heureuse de partager ce moment avec mon amie. Oui, je ne le ferais jamais pour moi, mais ça ne m’empêchait pas d’être heureuse de partager cet instant avec Ana. Une dernière inspiration et je quittais mon véhicule. Un pied devant l’autre, j’avançais en direction de l’immeuble qui accueillait Ana-Luisa et Noah. Au pied de ce dernier, j'appuyais sur l’interphone. « C’est Alana » C'étaient les mots que je prononçais alors qu’on décrochait. Il y eut ensuite le grésillement caractéristique indiquant que la porte était déverrouillée. La porte de l’appartement m’attendait déjà ouverte, je souriais à mon ami qui m’attendait. « Hey ! Comment tu vas ? Pas trop dur la dernière ligne droite ? » J’avais beau n’avoir jamais été enceinte, j’avais déjà entendu bien des futures mamans râler à l’approche de la fin de la grossesse.

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Une valise pour une nouvelle vie. / @Alana Holt

C'est à peine le début de l'hivers, le jour commence à prendre son temps pour se dévoiler, tout comme Ana, encore bien blottis sous sa couverture, réveillée par le baiser que Noah venait de lui déposer sur la base de son front avant qu'il ne quitte leur appartement pour se rendre sur son lieu de travail. La tête bien enfouie, elle soupire non pas à cause de cette fatigue qui perdure depuis sa grossesse, mais bien parce qu'elle se demande encore une fois, comment elle compte se prendre pour réussir à sortir de ce lit. Par chance, Ana n'avait prit que très peu de kilos, mais le poids de son ventre qui était juste, énorme - surtout par rapport au reste de son corps de moins en moins musclé - avait tendance à lui faire perdre parfois l'équilibre. Repoussant la couette, elle opte une fois de plus pour se laisser rouler jusqu'au bord du lit, avant de forcer sur ses bras pour se redresser. Chose qu'elle parvint à faire, tant bien que mal, tout en éjectant plus d'un soupire. Il fallait vraiment que ça s'arrête. Il fallait vraiment qu'elle accouche pour ne plus à devoir supporter ces changements d'humeur imprévisibles et atroces - d'après Noah -, cet épuisement général qui venait même infecter son moral, cette douleur incessante qui ne faisait que s'étaler tout au long de sa colonne vertébrale, ainsi que d'autres points négatifs qu'elle subissait depuis le début de cette grossesse. C'est qu'il y en avait tant d'autres, face auxquelles Ana se disait toujours qu'elle n'aurait qu'un seul et unique enfant. Pour tout avouer, son terme, elle l'avait aussi bien dépassé et ce dernier mois fut très pénible pour elle. Bien que sa fille aime rester au chaud dans l'ancre de son ventre - s'amusant parfois à donner quelques coups -, Ana subissait de longues conversations entre son médecin généraliste, son gynécologue, sa sage-femme et Noah. Est-ce qu'ils finiraient tous par prendre la décision de la déclencher ? Ou espèrent-ils tous qu'elle finisse par perdre les eaux quelques jours après son terme ? Tout ça pour dire, qu'Ana en avait marre. Ereintée, elle était même prête à commencer à pousser sans avoir eut les premières contractions. Caressant alors par habitudes son ventre bien gonflé, elle tente d'encourager sa fille à vouloir découvrir le monde. Mais aucune réponse de sa part, pas même une sorte de gargouillis, pas même un coup de pied. Rien. Nouveau soupire, elle quitte sa chambre pour prendre une douche bien chaude.

Une habitude qu'elle n'a cependant jamais perdue, la salle de bain se veut envahie de vapeur alors qu'elle prend son temps pour s'habiller : un jean noir quelque peu moulant avec une gaine à la taille, puis un chemiser blanc qui lui offrait un large décolleté, au vu de la poitrine gonflée qu'elle avait gagné. Prenant le temps de se sécher les cheveux et de se coiffer, elle reçut un message de Noah et lui répondit entre deux coups de brosse. Noah l'incitait à ce qu'elle prépare sa valise, vu le terme de sa grossesse dépassé. Chose qu'Ana n'avait pas encore fait, sans aucune raison valable. Puis il lui donna également l'idée de la faire avec une amie, pour ne rien oublier. Ce à quoi Ana ne put retenir un sourire, en pensant à Alana. C'est ainsi qu'Alana répondit positivement à cette invitation, ce qui précipita Ana à finir de se préparer. L'attendant patiemment, elle se remplit d'abord une gourde d'eau bien fraîche et en bu quelques gorgées avant d'entendre l'interphone résonner dans son appartement. Rapidement, elle déclenche l'ouverture centralisée de la porte de l'immeuble avant d'ouvrir en grand sa porte d'entrée. Et le temps qu'Alana monte jusqu'à son étage, Ana entreprit alors l'idée de déjà récupérer une petite valise dans le fond de son dressing pour venir la déposer sur son lit. Suite à quoi elle entendit l'arrivée de son amie, et décide de la rejoindre pour l'accueillir. « Alana, j'suis contente de te voir ! » dit-elle en la serrant amicalement dans ses bras du mieux qu'elle le pouvait, puis vient à fermer la porte derrière son amie. « Ca va, enfin j'ai surtout hâte de pouvoir expulser ce bébé ! Et toi, comment tu vas ? » Elle en ricane quelque peu nerveusement, puis reprend. « Tu veux boire quelque chose de chaud ? Ou autre ? J'ai du jus de fruits, du soda ou simplement de l'eau. » L'eau, c'est ce qu'elle s'efforçait à boire depuis de longs mois, tout en bavant devant les verres de soda que Noah s'empiffrait. Toutefois, elle se dirige quand même dans la cuisine. « Dis moi ce qu'il te ferait plaisir...et tu fais comme chez toi, hein ! »

...

PAR ZAJA.

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Une valise pour une nouvelle vie

feat @Ana-Luisa Mendez
C’était avec le sourire que m’accueillait mon amie, mais lorsqu’elle répondit à ma question, je comprenais bien qu’elle était plutôt pressée d’arriver à la fin. Et si je basais ce point sur mes paroles, je le basais aussi sur le ricanement quelque peu nerveux qui l’avait suivie. « Je vais bien, merci. Tu as eu une chance folle en tapant sur mon jour de repos. » Non, parce que ça aurait un jour où j’aurais dû assurer mes consultations à la clinique, je n’aurais pas pu accéder à la demande de mon ami ou alors pas avant une certaine heure. « Oh, si tu as du café, je veux bien. Autrement, de l’eau, c’est très bien. » Je souriais tandis que j’entendais Ana me dire de faire comme chez moi. « Tu es bien généreuse, mais ça peut être une invitation dangereuse, tu ignores ce que je fais une fois chez moi. » Sourire en coins, je disais davantage ceci pour l’humour que pour sous-entendre un complétement inapproprié. Je n’étais pas un grand mystère, à part me réfugier sous un plaid sur le canapé, je ne faisais rien de bien exceptionnel. Mais bon, j’aurais pu être une sociopathe avec un cave plein d’objet pour dépecer un être-humain. Oui, je partais dans les extrêmes, mais bon, au moins vous avez l’image. Bon, en réalité, le seul risque en débarquant à l’improviste, c’était de trouver mon soutif posé sur la table ou la rampe de l’escalier parce que j’avais souhaité m’en débarrasser après une longue journée, mais eu la flemme de montée le déposer à l’étage. « Alors, on commence par quoi ? La maternité t’a donné une liste du minima ? Tu fais une ou deux valises ? » J’avais parlé avec engouement de ce projet de valise. En même temps, c’était lui qui m’avait amené ici en cette journée, donc autant le faire et papoter après. Surtout qu’une fois fait, ce serait moins la panique en cas de déclenchement du travail. Bah quoi ? C’était de la pure logique. Elle était avancée ans sa grossesse, en conséquence elle pouvait bien accoucher d’un moment à un autre et si on préparait des valises à l’avance, c'était justement dans le but d’avoir ça en moins à se soucier alors qu’il fallait courir à la maternité. « Rassure-moi, tu as au moins une valise ? » Oui, la question pouvait paraître idiote, mais il n’était pas rare de voir des personnes sans valise chez soi. En même temps, s’il n’y en avait pas besoin, pourquoi on en aurait ? Moi-même, j'avais passé quelques années sans, empruntant celle de mes parents au besoin ou voyageant simplement avec un sac à dos. Si vous voulez tous savoir, j’avais une tente et de quoi randonné avant d’investir dans ma première valise.

Hj:

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