virée shopping (rory)

virée shopping
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Pour une fois, l’emploi-du-temps de Rory et le mien concordent pour que nous nous permettions un petit moment toutes les deux. Entre ses études, mes gardes et Lilly, ce n’est pas toujours simple. Pourtant, comme nous ne sommes pas que deux personnes qui partagent un logement et la garde d’une petite fille de trois ans et demi, je trouve qu’il est important de pouvoir s’accorder ce genre de moment quand c’est possible, comme nous en avions l’habitude avant le décès d’Alice. Island Bay et Wellington nous offre un large choix d’activités, mais c’est d’un commun accord que nous décidons de partir sur une petite séance de shopping. Je ne pense pas être celle qui est la plus à plaindre au niveau de sa garde robe. Cependant, je ne suis pas non plus du genre à acheter quelque chose toutes les semaines, alors je crois qu’un peu de renouvellement ne pourra pas me faire de mal. C’est sûrement un peu la facilité, mais pour notre virée entre fille, nous choisissons un centre commercial que nous connaissons bien. L’avantage dans ce genre d’endroit, où les enseignes ne se comptent plus, c’est qu’il y en a pour tous les goûts et pour toute la famille – sans parler des magasins de décoration et des différents restaurants ou cafés qui parsèment la longue galerie marchande. La matinée passe très vite selon moi, mais il faut croire que nous trouvons ce qu’il nous faut, puisque nous comptons déjà plusieurs sacs accrochés à nos mains. Histoire de nous poser un peu et de reprendre quelques forces, je propose à ma petite sœur de faire une halte à l’un des cafés. Sans grande surprise, nous nous rendons dans un Starbucks. Il existe peut-être de meilleures enseignes dans le coin, mais là, c’est la facilité qui parle pour nous. « Qu’est-ce que tu veux prendre ? » Dis-je, à l’attention de Rory, alors que je viens de commander une boisson fraîche, ainsi qu’un petit en-cas. Sa commande passée, je paye pour nous deux et nous laissons le soin au serveur de préparer tout cela. Il ne nous faut attendre que quelques minutes avant de nous asseoir à l’une des tables. « J’en connais une qui va être contente ce soir. Lilly adore enfiler des tenues et défiler. » Elle est définitivement tombée dans la bonne famille. Même si l’entreprise familiale est plutôt tournée vers les tenues pour hommes, elle peut toujours compter sur son grand-père ou sur Abby pour avoir des tenues confectionnées exprès pour elle. Ce n’est pas vraiment le cas aujourd’hui, avec ce que je lui ai trouvé, mais ça devrait lui plaire quand même. Je ne pouvais définitivement pas repartir d’ici sans un petit quelque chose pour ma fille.

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Romi&Rory
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L'été battait son plein sur la côte néo-zélandaise et deux des sœurs Hallenstein avaient décidé d'en profiter pour s'octroyer une petite virée shopping. Il était rare qu'elles aient une journée entière à consacrer l'une à l'autre, et Rory voulait donc tirer meilleur parti de la fin de ses vacances, en passant quelques moments privilégiés avec sa sœur lors de son jour de repos. Elle admirait sa dévotion à son métier et l'énergie qu'elle y consacrait jour après jour, a fortiori parce que ce même métier lui avait pris sa femme quelques années plus tôt. Si Rory avait tout fait pour aider sa sœur dans son deuil, si elle avait voulu se montrer forte pour elle, elle n'oserait probablement jamais lui dire qu'à sa place, elle n'était pas sûre qu'elle aurait eu la force de se relever. Alors, plutôt que de donner une chance au destin de tester sa résilience, elle avait préféré se dire que l'amour n'était pas pour elle. Qu'elle ne le chercherait pas. Qu'elle l'éviterait, tant que possible. Elle se savait pourtant incapable de restreindre l'immense tendresse qu'elle éprouvait pour sa famille mais, tant qu'elle n'énonçait pas tout haut cette incohérence, elle se contentait de pouvoir l'ignorer.
L'heure n'était certainement pas à la gravité, au contraire : elle était plutôt aux robes bohèmes à fleurs que Rory affectionnait tant, aux rires des enfants à qui les parents acceptaient d'offrir une glace, à l'énergie à la fois inspirante et drainante d'une foule dépensière que l'été ravissait. Alors après déjà plusieurs heures à arpenter les différentes boutiques, et fortes de leurs premiers achats, les deux jeunes femmes décidèrent de s'accorder une petite pause. « Un thé glacé me ferait le plus grand bien ! » Répondit Rory à sa sœur, ne manquant pas de la remercier. Elles furent bientôt installées et servies, et la jeune étudiante étira ses jambes sous la table afin d'en libérer les tensions. « J’en connais une qui va être contente ce soir. Lilly adore enfiler des tenues et défiler. » Romi avait raison, Lilly était déjà une grande fan de vêtements. Et ce n'était pas pour déplaire à sa tante, qui non seulement savait toujours quoi lui offrir pour lui faire plaisir, mais qui de plus s'enthousiasmait de voir son adorable frimousse se donner en spectacle avec un air si fier. « Je crois que je vais encore plus aimer ce défilé qu'elle » Rory jeta un œil en direction des sacs à ses pieds, déjà relativement nombreux. A l'image de sa nièce, elle avait elle-même hâte de tout réessayer chez elle avant de ne pouvoir les porter à l'extérieur. « Si elle défile ce soir, tu seras là ? Je veux dire, tu n'as rien de prévu ? » S'enquit la brunette d'un air à demi innocent, à demi provocateur, en sirotant son thé glacé. Il était assez rare que Romi lui fausse compagnie sans prévenir. En général, Rory prenait connaissance du planning de sa sœur plus ou moins en même temps qu'elle, afin qu'elles s'organisent pour garder Lilly. Elle se doutait donc bien qu'elle n'avait pas de garde inopinée, néanmoins, il lui semblait plus facile de se renseigner sur ses activités à venir plutôt que de faire référence à cette unique fois où elle n'était pas rentrée de la nuit -et alors qu'elle n'était pas de garde. Rory avait ressenti un mélange de mélancolie et d'apaisement à l'idée que sa sœur puisse fréquenter quelqu'un.e après Alice, et elle n'avait pas voulu la mettre dans l'embarras ou empiéter sur son espace vital. Elles étaient sœurs, colocataires, proches amies, et Rory comprenait la nécessité de se laisser de l'espace malgré cela. Pire, elle avait eu peur que Romi ne culpabilise de devoir dire tout haut qu'elle retrouvait une vie amoureuse. Alors non, définitivement, elle ne l'interrogerait pas directement sur cette nuit. Elle s'en souvenait et s'en souviendrait, ça, oui, mais elle ne voulait en aucun cas brusquer sa grande sœur. « Avec tes collègues de la caserne ou... ou pas forcément. » Selon elle, des collègues de la caserne ne pouvaient pas être des compagnons de nuitée, et inversement... Elle était loin de se douter que la personne avec qui Romi avait passé la nuit quelques mois plus tôt entrait dans les deux catégories.

virée shopping
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Dans une fratrie comme la nôtre, il n'est pas toujours facile de passer du temps avec chacun des membres qui la constitue. J'ai la chance d'avoir la plus petite de la famille à mes côtés au quotidien et de la voir dès que mon boulot le permet. Mon petit bébé, je l'ai toujours vu comme ça. Jusqu'à ce que Lilly rentre dans la vie et qu'elle lui prenne la place. Mais qu'elle se rassure, mon amour pour elle ne s'est pas divisé au moment où je suis devenue maman. Quoiqu'il en soit, pouvoir passer du temps en tête-à-tête avec elle me fait le plus grand bien : c'est pour cela que quand les rares occasions se présentent, j'essaye d'en profiter au maximum. Notre commande passée et nos fesses posées sur deux chaises, j'évoque le défilé que devrait nous faire Lilly ce soir, quand elle découvrira ce que j'ai acheté pour elle. Cette idée semble soulever une interrogation chez ma sœur. La question de Rory me laisse un sentiment étrange. Elle est à la fois innocente et lourde de sens. Je ne sais pas pourquoi, mais au sourire dessiné sur ses lèvres, j'ai comme l'impression qu'elle cherche à me faire passer un message, qu'elle essaye de me dire des choses, sans vraiment les dire. Elle a de la chance, je ne suis pas le genre de personne qui pourrait commencer à s'énerver pour si peu. En réalité, ça m'amuse un peu. Même si je ne suis pas de ce genre habituellement, celui où je n'ai pas le contrôle des choses. Dans mon métier et même en dehors, j'aime savoir ce qui se passe, pour pouvoir agir en conséquence. Là, avec Rory et ce sourire, je navigue en eaux troubles. Alors au lieu de me faire des films et de jouer aux devinettes, je décide d'être honnête avec elle, dans l'espoir de peut-être avoir des réponses à mes questions un peu plus tard. « Non. Je n'ai rien de prévu ce soir. » Cette idée n’est pas complètement tirée par les cheveux : je suis plutôt bien entourée, alors il n’y aurait rien d’étonnant à ce que quelqu’un me propose quelque chose ce soir. Néanmoins, comme je vais retourner à la caserne demain pour quelques jours, je préfère encore passer cette dernière soirée au calme, avec les deux personnes qui vivent avec moi. Je viens boire une gorgée de ma boisson, avant de reporter mon attention sur la jeune femme. À bien y réfléchir, je n’ai peut-être pas pris le problème sous le bon angle. Si depuis quelques minutes, j’ai l’impression qu’elle a une idée derrière la tête à mon sujet, peut-être que je me trompe et pour vérifier ça, il n’y a rien de mieux que de mener l’enquête. « Tu voudrais m’envoyer quelque part ? » Curieuse de la réponse, un sourire s’installe sur mes lèvres. Alors que presque naturellement, je viens rapidement hausser les épaules. « Est-ce que tu veux la maison pour pouvoir faire une fête ? Si c’est ça, laisse-moi emmener Lilly avec moi ! » Rares sont les fois où ce genre de choses est arrivé. Soit elle fait cela chez ses amis, soit elle s’arrange pour le faire je ne sais où. Mais Rory est jeune et l’idée qu’elle puisse vouloir faire la fête n’est pas surréaliste : je suis passée par là avant elle, alors je ne m’y opposerais pas. Je tacherais même de ne pas jouer les sœurs trop protectrices en venait faire irruption en plein milieu de la nuit pour faire partir tout le monde. Ou alors, ce n’est peut-être pas une fête qu’elle veut faire, mais juste faire venir une personne et là, je trouverais cette conversation tout de suite plus intéressante. Le sourire qui se dessine sur mes lèvres traduit aisément la pensée qui me traverse l’esprit. Si je ne suis pas chiante au niveau de ses soirées, rien ne dit que je ne peux pas être un peu curieuse au sujet de la vie privée de ma petite sœur. « Est-ce que tu as quelque chose à me dire ? » Une nouvelle fois, je bois une gorgée de la boisson, sans lâcher Rory des yeux. « Ou à me demander ? » Dans l’optique où sont insinuation m’était bien destinée — il ne faudrait pas mettre cette possibilité à la poubelle trop vite.

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Romi&Rory
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La subtilité pouvait être le fort de Rory, si elle décidait de s'y employer avec ferveur. Avec sa famille, et sa plus grande sœur en particulier, c'était rarement le cas. Elle s'amusait presque de faire semblant de tourner autour du pot, parce qu'elle se sentait assez à l'aise et en confiance pour dire ce qu'elle avait sur le cœur. Ses sous-entendus lui servaient plutôt d'amorce pour tâter le terrain : elle voulait laisser à ceux qu'elle aimait la possibilité de ne pas lui répondre, mais elle entendait également faire savoir à Romi qu'elle avait une idée derrière la tête. Évidemment, sa sœur avait tout de suite su qu'il y avait à interpréter le sourire farceur de Rory. Elle la connaissait par cœur, et si un inconnu se serait contenté de lui répondre nonchalamment, Romi sembla tout de suite avoir bien plus de questions en retour, ce qui amusa sa cadette. « Tu voudrais m’envoyer quelque part ? » Rory secoua la tête dans un rictus. « Oh non certainement pas, j'adore quand on est toutes les trois à la maison ! » Si son air mignon était surjoué, le fond de ses paroles n'en demeurait pas moins vrai. « Est-ce que tu veux la maison pour pouvoir faire une fête ? Si c’est ça, laisse-moi emmener Lilly avec moi ! » Rory était assez maligne pour avoir compris qu'au plus elle évitait les soirées en sa demeure, au mieux elle s'en porterait. Sa petite expérience universitaire l'avait déjà rendue témoin d'arrestations pour tapage nocturne, de vases multigénérationnels brisés, de régurgitations venues tout droit des enfers sur des meubles hors de prix. Non définitivement, si les soirées pouvaient se dérouler chez ses camarades les plus friands de courses à la popularité, elle ne s'en portait que mieux. « Non laisse-la moi je t'en prie, c'est la plus forte au beer-pong ! » Rory n'avait aucun doute sur le fait que sa sœur n'envisageait pas une seconde qu'elle ait pu laisser une enfant de trois ans jouer à un jeu d'alcool parmi des fêtards encore légalement mineurs, mais elle préféra ne pas laisser s'éterniser sa plaisanterie. « C'est gentil merci, mais non, je n'organise pas de fête » Le regard et le sourire appuyé que lui lança alors Romi intrigua sa sœur. Elle avait un air presque malicieux qui fit plisser les yeux à Rory dans un petit recul défensif. Elle avait une idée derrière la tête, et la jeune étudiante se disait qu'elle allait bientôt regretter de les avoir amenées sur ce terrain glissant. « Est-ce que tu as quelque chose à me dire ? » Le ton de sa sœur ne laissait pas de place au doute : au moyen d'un habile effet "boomerang-boomerang" qu'elle ne soupçonnait peut-être seulement pas, Romi sous-entendait maintenant que sa sœur avait peut-être -à défaut d'une bande d'ados fêtards- au moins une personne à ramener chez elle. Rory sentit presque ses joues s'empourprer. Elle s'était toujours dit que, lorsqu'elle aurait quelqu'un dans sa vie, elle se confirait rapidement à ses frères et sœurs, et en particulier à sa colocataire, dont elle était la plus proche. Elle ne cerna donc pas très bien ce semblant de gêne qui pointait en elle. Elle soupçonna qu'il était surtout dû à la presque honte de ne pas profiter de sa pimpante jeunesse pour enchaîner les histoires de cœurs et de corps. Elle naviguait trop prudemment dans les eaux de la vie étudiante et commençait à craindre de ne jamais avoir le cœur brisé. Parce que oui, c'était bon pour le développement personnel. Enfin, à petite dose. « Non, rien de spécial, heureusement, malheureusement, je ne sais pas trop. » Après tout que pouvait-elle y faire ? Elle ne pouvait décemment pas se forcer à s'enticher de qui que ce soit. Alors si personne de décent n'accourait vers elle, elle n'accourrait vers personne. Après tout, c'était de la simple logique. Et la logique, ça la rassurait. « Ou à me demander ? » Dans le mille. Ne voulant ni mentir, ni brusquer sa sœur, Rory haussa les épaules et leva les yeux au ciel en souriant, espiègle. « Je me renseigne sur ta vie, voilà tout... » Elle sirota une gorgée de son thé glacé et reprit. « Disons que les Hallenstein sont plutôt canons, objectivement bien entendu, et je me disais que je n'étais probablement pas la seule à l'avoir remarqué » S'essaya Rory pour lui répondre d'une manière légèrement détournée. Il était hors de question de lui parler d'une unique découche vieille de plusieurs mois, ce serait déplacé. Si elle ne lui en avait pas parlé, c'est qu'elle n'avait pas eu envie d'en parler. D'ailleurs, peut-être que Romi n'était même pas dans cette optique. Elle avait eu beaucoup à gérer ces dernières années. Le deuil de sa femme avait certainement pris un certain temps et être le seul parent d'un enfant en bas-âge n'avait rien d'évident -ce même si elle était aidée par les membres de sa famille. Alors peut-être qu'elle n'était pas encore tout à fait prête à se lancer dans une nouvelle relation. Ou en tout cas, peut-être qu'elle ne cherchait pas à le faire. « Et, en fait si, je me demandais... » Après tout, si leurs âges et expériences de vie faisaient qu'elles n'avaient encore que peu eu l'occasion de s'épancher sur leurs histoires d'amour, la gêne n'avait pas de place entre elles et Rory savait que sa sœur ne se sentirait pas obligée de répondre si elle n'en avait pas envie. « Si l'occasion se présentait, tu serais prête à sortir à nouveau avec quelqu'un ? » L'occasion se présentait certainement, Rory n'était pas naïve, mais elle savait aussi que sa grande sœur était plutôt exigeante. C'était déjà le cas avant Alice, et elle imaginait donc que ça le serait d'autant plus après elle.

virée shopping
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Après plusieurs heures de shopping – et certainement pas les dernières de la journée –, rien de mieux qu’une petite pause rafraîchissement. On ne dirait pas comme ça, mais je trouve qu’il est plus fatiguant de s’aventurer de magasins en magasins que de sauter dans des bâtiments en feu. Question de point de vue, je suppose. En attendant, je reste satisfaite des trouvailles faites jusque là et je ne tarde pas à imaginer la joie qu’aura Lilly quand elle verra tout cela. Aussi surprenant que cela puisse paraître, cette simple phrase attise la curiosité de ma sœur sur un autre sujet : mes plans pour la soirée. Là-dessus, rien à l’horizon. Mais je ne peux m’empêcher de relever la façon dont elle a amené cela et donc de poser des questions à mon tour. Si elle s’intéresse de ma présence ou non ce soir, à notre maison, c’est peut-être qu’elle a prévu d’y faire quelque chose. Pour commencer, elle essaye de noyer le poisson en affirmant qu’elle apprécie quand nous sommes toutes les trois et forcément, je ne peux freiner le sourire qui se dessine doucement sur mes lèvres à cette phrase. J’aime ces moments aussi, sinon je ne lui aurais jamais proposé d’emménager avec nous au départ d’Alice. Mais ce n’est pas la question ! Elle n’a pas été curieuse sans raison et je ne compte pas baisser les bras aussi facilement. Je continue mon interrogatoire et émets l’hypothèse d’une éventuelle fête à la maison – elle a toute la liberté d’en faire quand je suis de garde, sans que je sois au courant, mais peut-être qu’il y a un impératif pour que ce soit aujourd’hui. « Ne m’oblige pas à mettre des caméras dans la maison.. » Dis-je, alors qu'elle évoque le talent caché de ma fille au beer-pong, qui j'espère est un mensonge. Finalement, ce n'est pas ça. Il ne me reste plus qu'à poser des questions ouvertes, dans l'espoir qu'elle y réponde. Je commence par évoquer le fait qu'elle ait quelque chose à me dire et il faut croire que le ton que j'utilise pour cette phrase ne laisse que peu de place au doute, puisque la jeune femme voit rapidement où je veux en venir et balaye cette nouvelle hypothèse – bien malgré elle visiblement, mais ça c'est une autre histoire. Il ne reste donc qu'une chose : celle où elle a quelque chose à me demander. Nous vivons sous le même toit depuis trois ans maintenant, elle devrait savoir qu'elle n'a pas à tourner autour du pot avant de me poser une question. Néanmoins, quand je l'entends évoquer le fameux sujet de sa curiosité, je comprends pourquoi elle a voulu y aller doucement. Depuis le décès de ma femme, on ne peut pas vraiment dire que mes relations amoureuses font partie de mes priorités. Pour être honnête, il n'a même jamais été question de sentiments amoureux depuis elle. « Je pense oui. » Finis-je par dire, après quelques secondes de silence. Comme si j'avais eu besoin de cela pour réfléchir à une question qui avait déjà une réponse toute trouvée pour être honnête. « Je suis encore jeune et j'ai beau avoir aimé Alice de tout mon être, je pense que je mérite d'être de nouveau heureuse avec quelqu'un. Je suis sûre que c'est quelque chose qu'elle voudrait aussi. » C'est quelque chose que nous avions déjà évoqué : être pompier est un métier dangereux et nous savions qu'il existait la possibilité où nous ne pourrions pas rentrer chez nous un jour. « Quand ? Où ? Je ne sais pas. Je verrais bien ce que l'avenir me réserve. » Est-ce que ce sera dans un futur proche ? Je l'ignore. Peut-être. Les sentiments que je peux avoir à l’égard de l’un de mes collègues me font me poser la question. « Il m’arrive de voir des personnes, mais ce n’est rien de sérieux. » Et surtout, je ne les vois qu’une fois. Otis est l’exception à la règle. J’aurais bien aimé que ce ne soit pas le cas, mais le matin où il est arrivé à la caserne et que notre chef me l’a présenté comme notre nouvelle recrue, j’ai très vite compris que je devrais faire avec – avec notre nuit et le fait de le voir à chacune de mes gardes. « Quand cela arrivera, je t’autoriserais à tester la personne – dans la limite du raisonnable, bien sûr. » Dis-je, sur le ton de la plaisanterie. Pourtant, il y a une part de vérité là-dedans. De toute la fratrie Hallenstein, Rory est celle dont je suis la plus proche, il est donc normal qu’elle puisse me donner son avis sur mes fréquentations. « Si tu veux tout savoir.. l’autre jour, je me disais que je ne serais pas contre l’idée d’être maman une seconde fois. » Cela n’arrivera pas d’ici la semaine prochaine, mais comme je suis honnête avec ma sœur, autant l’être jusqu’au bout. Cette fois-ci, je ne sais pas si je porterais l’enfant ou si c’est quelqu’un d’autre qui le fera, je suppose que cela dépendra de la personne avec qui l’aventure se fera. « Je ne sais pas si cela atteint le niveau de Gossip que tu espérais, mais c’est globalement tout ce que j’ai à te donner pour l’instant. » Au fond de moi, je sais qu’il y a autre chose, que je pourrais aller un peu plus loin. Mais avant de pouvoir en parler, il faudrait déjà que les choses soient un peu plus claires pour moi. Notre mère est au courant déjà, certes.. disons juste qu’elle a su comprendre ce qui se passait et je ne pouvais tout bonnement pas lui mentir et faire comme si de rien était – elle m’a fait, elle me connaît plutôt bien.

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Romi&Rory
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Si Rory pouvait s'interroger sincèrement sur la soirée à venir, et sur la présence ou non de sa sœur à la maison, ce n'était pas simplement pour se projeter dans l'éventuel baby-sitting de sa nièce ou, au contraire, pour annoncer qu'elle avait d'autres projets. Romi l'avait bien compris, il ne s'agissait pas simplement pour sa sœur de déterminer si oui ou non elles passeraient la soirée ensemble, mais plus exactement si Romi passerait la soirée chez elle -et indirectement, avec qui elle aurait pu la passer si ce n'était pas le cas. Il n'était nul besoin d'installer des caméras dans leur demeure, et Rory laissa échapper un petit rire lorsque son aînée le suggéra. Non, définitivement, elle considérait Lilly comme la prunelle de ses yeux et n'aurait jamais rien fait qui aille à l'encore de son bienêtre, moins encore de sa sécurité.
Malgré elle cependant, Rory s'était pris un léger retour de flamme qui avait amené la conversation sur le terrain de sa propre vie sentimentale. Le calme était relativement plat, quoiqu'il lui semblait que ses messages avec Achille devenaient tendancieux, mais elle n'en avait seulement pas la certitude. Elle savait encore moins si cela allait donner quoi que ce soit et, l'anecdote étant trop légère pour seulement passer la barrière de son inconscient, la jeune femme la refoula aussitôt et n'en fit pas mention.
Ce qui l'intéressait davantage aujourd'hui, c'était sa grande sœur. Certes, Rory pouvait être friande de potins, surtout en ce qui concernait les personnes qu'elle aimait, mais il y avait également une part de sollicitude dans son enquête. En effet, il lui semblait savoir que depuis le décès de Alice, Romi n'avait pas eu de "rancard" officiel. Alors définitivement, quand il lui avait semblé qu'elle avait pu découcher pour une autre raison qu'une garde à la caserne, la jeune étudiante s'était mis en tête de savoir si cela pouvait vouloir dire que l'aînée de la famille s'était à nouveau éprise de quelqu'un. La savoir batifoler ne l'intéresserait que par amusement, mais si Romi avait des sentiments pour quelqu'un, Rory se sentirait probablement emplie de bienveillance et d'un sentiment protecteur envers sa sœur. Certes, par son âge, c'était plutôt Romi qui avait toujours eu ce rôle envers sa cadette, mais suite au départ de sa femme et les années passant aidant, Rory se surprenait aussi à vouloir se battre pour son bienêtre et terrasser quiconque y constituerait un obstacle.
Le temps de silence que marqua Romi laissa Rory suspendue à ses lèvres, impatiente et attentive. L'instant fut court mais lui parut passer au ralenti. Tout était possible à ce moment et Rory la fixait donc avec curiosité. Lorsque le verdict tomba, un sourire ému releva les lèvres de la jeune femme. Sa sœur lui annonçait qu'elle se pensait prête à avoir une nouvelle relation amoureuse. Rory avait adoré Alice. Elle avait aimé sa classe, son humour, son amour pour sa sœur et sa nièce. Elle avait aimé leur couple et leur mariage, elle avait aimé leur projet d'enfants et elle adorait Lilly de tout son être. Seulement aujourd'hui, elle adorait également l'idée de sa sœur avec quelqu'un d'autre. Pas pour la remplacer, pas pour l'effacer, mais plutôt pour colmater le chagrin qu'elle avait laissé derrière elle. Pour que Romi continue de vivre selon ce que lui dictait son cœur. « Oh ! J'en suis heureuse. Vraiment. » Rory posa sa main sur celle de sa grande sœur et la caressa tendrement avec son pouce. Elle ne pouvait pas imaginer ce que cela pouvait représenter de perdre la personne avec qui l'on voulait passer le restant de sa vie, mais elle admirait énormément son aînée d'avoir la maturité nécessaire à réaliser que la vie devait continuer malgré son absence. D'une manière générale, la force et la persévérance de Romi étaient des idéaux à suivre pour sa petite sœur. « C'est certain, elle voudrait que tu sois épanouie » En couple ou pas, d'ailleurs. Ceci dit, Rory retint un hoquet de surprise lorsque sa sœur commença à avouer qu'elle voyait "des personnes". La suite de sa phrase fit cependant reprendre son calme à Rory car, tant que ce n'était rien de sérieux, elle ne voulait pas lui donner l'impression de lui mettre une quelconque pression. Elle s'imaginait cependant déjà rire aux éclats lorsqu'elle aurait certains détails, si certains de ses rendez-vous ne se passaient pas très bien... et si, à l'inverse, une personne sortait du lot et finissait par avoir son intérêt plus profond, Romi promit à sa petite sœur qu'elle aurait un droit de regard et d'interrogatoire sur ladite personne. Rory rit de bon cœur en s'imaginant braquer une lampe froide sur le visage décontenancé de la pauvre âme qui voulait juste passer du temps avec Romi. « Je n'y manquerai pas, je vais dès à présent préparer un court questionnaire d'une centaine de questions... on ne sait jamais, ça peut arriver plus vite qu'on ne le pense ces choses-là ! » Elle appuya ses propos avec un clin d'œil. « Enfin, si ça rentre dans ta définition de "raisonnable" » Feintant de rouler les yeux au ciel, Rory grimaça légèrement pour faire savoir qu'elle plaisantait. Il n'empêche que, si la scène était exagérée, elle voudrait sûrement s'assurer que la personne que lui présenterait sa sœur serait digne d'elle. Elle s'appliquerait donc à lui poser quelques questions et, probablement, à le.a traquer sur les réseaux. Et faire une enquête de voisinage, si les deux premiers tests éveillaient ses soupçons.
Rory troqua son humeur taquine pour une excitation plus mure et posée lorsque sa sœur lui annonça qu'elle envisagerait d'être à nouveau mère. « Ce serait merveilleux ! Un petit frère ou une petite sœur pour Lilly, j'en serais toute excitée ! » Il ne s'agissait cependant pas de mettre la charrue avant les bœufs. Si Romi en parlait maintenant, c'était probablement parce qu'elle voudrait de cette aventure en compagnie d'une autre personne. « C'est un projet que tu as seule ou que tu aimerais concrétiser avec quelqu'un ? » S'enquit tout de même Rory. Puisqu'elles parlaient à cœur ouvert, autant lui montrer qu'elle était toute ouïe. « Je ne sais pas si cela atteint le niveau de Gossip que tu espérais, mais c’est globalement tout ce que j’ai à te donner pour l’instant. » En d'autres circonstances, peut-être que Rory aurait pu percevoir quelque chose derrière cette phrase. Après tout si la mère Hallenstein avait su faire parler sa fille, peut-être que sa sœur aurait pu le faire également. Mais tout cela, Rory était bien loin de s'en douter, et il était vrai que les deux révélations dont l'avait gâtée sa sœur embrumaient déjà son esprit. C'étaient déjà de grandes informations selon elle, et elle ne songeait donc plus un instant qu'elle puisse être en plein questionnement amoureux sur une personne en particulier. « Du gossip je ne sais pas, mais de très bonnes nouvelles, ça oui ! » Elle voulait par là faire savoir qu'elle ne cherchait pas simplement un ragot à se mettre sous la dent, lorsqu'il s'agissait de sa sœur. Mais elle était convaincue qu'elle le savait déjà. Rory leva alors son verre vers elle pour trinquer. « A un nouveau départ, alors ? Et c'est pas pour rire, regarde, je trinque avec du thé glacé, il n'y a rien de plus officiel ! »

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Hormis quand le sujet est directement abordé, je n’ai pas pour habitude de parler de ma vie sentimentale avec mes proches. Il faut dire que depuis le départ d’Alice, celle-ci n’a pas été très remplie. Certes, j’ai eu des aventures, mais rien qui ne vaut une vraie discussion avec eux – il est inutile de débattre de la qualité d’une nuit passée avec quelqu’un que je ne reverrais sûrement jamais. Otis est l’exception à la règle et pour le coup, ça me met dans une situation un peu compliquée. Cette nuit ensemble était très agréable et je ne peux pas nier que c’est mon style d’homme, mais nous travaillons ensemble – lui en tant que nouvelle recrue, moi en tant que lieutenant – et j’ai peur que notre relation ne soit pas très bien vue au niveau du département. Peut-être que je me trompe, sûrement même, mais pour l’instant, c’est ce qui me permet de gérer au mieux tout cela. Plus je suis dure avec lui et moins j’ai le temps de me souvenir des sentiments qu’il m’a procuré cette nuit-là. Un mal pour un bien, croyez-moi. Néanmoins, si Rory a amené cette conversation aujourd’hui, c’est peut-être qu’elle a ressenti quelque chose, aussi infime soit cette chose. Quoiqu’il en soit, j’essaye de noyer le poisson concernant les récents événements et j’essaye de lui donner autre chose. Même si ce n’est peut-être pas ce qu’elle imaginait, rien de ce que je dis n’est un mensonge. À trente-deux ans, j’espère bien pouvoir refaire ma vie un jour. Pour l'instant, Lilly me comble de bonheur, mais je ne sais pas si cela pourrait être suffisant, surtout qu'elle va grandir et finir par partir à son tour – ce n'est pas pour demain, néanmoins ça finira par arriver. Le jour où quelqu'un entrera dans ma vie, d'un point de vue sentimental, je ne manquerais pas de demander lui demander son avis – aux autres membres de la famille aussi. Avec Alice, cela a été une évidence et je ne voudrais pas que les quelques années seules me fassent oublier mes fondamentaux. « Une centaine de questions ? » Dis-je, pour rebondir sur sa phrase et pour le coup, je reprends exactement les mots qu'elle a utilisés. « Tu ne fais pas dans la demi-mesure à ce que je vois. Je me pensais exigeante, mais tu l'es finalement plus que moi. » Je ne peux m'empêcher de rire en imaginant la tête que ferait n'importe quelle personne face à un tel interrogatoire. Cette révélation, ou plutôt cette conversation, en amène une deuxième. Si bien lancée, je ne peux pas passer à côté de cette envie que j'ai eue récemment : celle d'avoir un deuxième enfant. C'est quelques choses que j'ai déjà abordé avec Skye, mon ancienne belle-sœur, alors pourquoi ne pas le faire avec ma sœur. Elle semble ravie d'entendre cette nouvelle, rien qui ne me surprenne vraiment lorsque je vois comment elle est avec Lilly. Et puis, nous avons toutes les deux grandies entourées de plusieurs enfants, ce n'est que la suite logique des choses que je veuille cela pour ma fille aussi. « À deux, c'est sûrement mieux. Je n'aurais pas toujours la chance d'avoir une baby-sitter aussi bien que toi à disposition. » Un sourire se dessine naturellement sur mes lèvres. Je réalise la chance que j'ai de l'avoir au quotidien, tout aurait été différent si elle n'était pas venue vivre chez nous. Visiblement ravie de ce que j'ai pu lui dire, Rory propose de trinquer à un nouveau départ. Je ne pensais pas que nous irions sur quelque chose d'aussi formel, mais pourquoi pas. « À un nouveau départ ! » Plus de trois ans après le décès de mon épouse, c'est peut-être bien de l'officialiser. Je sais que ça n'urge pas et que personne ne me mettra la pression à ce sujet, mais il est peut-être temps d'avancer un peu et de refaire confiance à Cupidon. Après avoir fait claquer mon verre contre le sien, je viens en boire une gorgée. Je viens aussi prendre une petite bouchée de mon en-cas. « Le jour où quelqu'un rentrera dans ma vie, tu le sauras. » Parce que je lui aurais dit, tout simplement, ou parce qu'elle l'aura ressenti. Nous vivons sous le même toit, alors je dois être lucide : si vraiment quelqu'un arrive à me faire ressentir des choses comme le faisait si bien Alice, ça se verra forcément sur mon visage. C'est peut-être pour cela que notre mère a rapidement compris qu'il y avait eu quelque chose entre Otis et moi. Est-ce que cela veut dire qu'il est différent des autres à mes yeux ? Je préfère ne pas me poser la question pour l'instant. « En tout cas, c’est gentil de t’inquiéter de ma vie sentimentale. Est-ce que je dois comprendre que je peux être chiante depuis que je suis célibataire ? » Quand je ne l’étais pas, je vivais directement avec mon épouse, sans ma sœur, alors on ne peut pas vraiment dire qu’elle m’a connu au quotidien à cette époque là. Elle sait ce qu’elle perd, mais pas ce qu’elle gagne, elle devrait peut-être se méfier. À mon tour, je pourrais embêter ma sœur sur sa vie sentimentale – j’ai été très soft tout à l’heure –, mais ce n’est peut-être utile pour aujourd’hui. Elle est encore jeune, elle a le temps de se faire une idée de ce qu’elle veut et de ce qu’est l’amour. Elle découvrira en temps et en heure les bons et les mauvais côtés, inutile de la brusquer plus que nécessaire. Mais le jour où cela arrivera, si Rory ressent le besoin d’en parler avec moi, alors je serais toujours là pour ça. De vive voix ou par messages si c’est comme cela qu’elle se sent le plus à l’aise. Mon métier fait que je ne suis pas toujours à la maison, ou sur son dos, alors autant que ça serve. « Une fois que notre pause sera terminée, qu’est-ce que tu veux aller voir ? » Je parle de la suite de nos achats, mais si elle a d’autres plans, je prends aussi.

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Romi&Rory
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Il était certain que, lorsque Romi présenterait quelqu'un à sa famille, sa sœur cadette se montrerait on ne peut plus exigeante. Non seulement la personne en question devrait être convenable et intrinsèquement assez bien pour l'ainée Hallenstein, mais, en plus, elle devrait être aussi bien qu'Alice. C'était une pression un peu inconsciente et en tout cas silencieuse que Rory mettrait sans même le vouloir sur les épaules de l'autre, du prochain. Evidemment, le moment venu, elle saurait se tenir et ne sortirait pas un calepin parsemé d'une centaine de questions, mais, somme toute, elle finirait peut-être par les poser, à un rythme et un espacement temporel socialement convenable. Elle commencerait par de classiques renseignements sur l'état civil et professionnel du prétendant, et ne manquerait pas de préciser ses demandes jusqu'à chercher à connaître ses aspirations les plus essentielles. En attendant, elle se contenta d'hausser une épaule en rassurant sa sœur. « Bon, par respect pour ton choix, j'essaierai de ne pas les faire fuir. » C'était la moindre des choses : si Romi retrouvait l'amour après l'avoir perdu une fois, il était du devoir de sa sœur de la soutenir dans cette démarche plutôt que de lui mettre des bâtons dans les roues.
Plus intéressant encore selon Rory, sa sœur souhaitait, théoriquement et dans un futur plus ou moins proche, donner un petit frère ou une petite sœur à sa Lilly. Tante comblée -et un peu gaga, il fallait le dire- Rory était très enthousiaste à cette idée. Sans vouloir trop brusquer sa sœur, elle lui demanda toutefois si ce projet était quelque chose qu'elle comptait mener à bien seule ou une fois qu'elle aurait trouvé quelqu'un pour s'y engager avec elle. Elle lui répondit que, pour l'instant, elle envisageait cela avec une deuxième personne. Elle en profita pour complimenter sa sœur sur son travail en tant que nounou et Rory la gratifia d'un grand sourire. « Si le deuxième est aussi adorable que Lilly, ça ne me pose pas de soucis ! » Plaisanta-t-elle un instant. « Mais c'est cool. J'espère que tu trouveras bientôt quelqu'un, no pressure mais j'ai déjà hâte ! » No pressure, alors.
Elles trinquèrent ainsi à ces nouvelles perspectives et Rory but quelques gorgées de son thé glacé, qu'elle avait quasiment terminé. Dans le même temps, elle sourit lorsque sa sœur lui affirma qu'elle serait au courant si quelqu'un entrait dans sa vie. Elle ne voulait pas lui mettre la pression et la laisserait donc gérer son annonce comme elle le voulait, même si, il était vrai, certains indices ne pourraient pas être cachés étant donné qu'elles vivaient sous le même toit. Si elle regardait son téléphone plus qu'à l'accoutumée et d'un air idiot, elle aurait du mal à le cacher. Si elle découchait régulièrement hors de ses heures de garde, Rory le remarquerait. Sans parler du fait qu'elle croiserait probablement l'élu.e de son cœur s'iel venait régulièrement chez elles. Mais Rory se promit intérieurement d'ignorer ces indices lorsqu'elle les verrait, si c'était la volonté de Romi -restait à savoir si elle serait capable d'honorer cette promesse.
Lorsque sa sœur plaisanta sur le fait d'être "chiante" lorsqu'elle était célibataire, Rory préféra entrer dans la taquinerie plutôt que la contredire. « Oh, ça non, sœurette Je pense que tu es naturellement chiante mais c'est un autre débat ! » Elle rit en faisant mine de se protéger le visage avec la paume de ses mains, comme si Romi allait la frapper. Se détendant une fois qu'elle se jugea hors de danger, Rory réfléchit un instant à la suite de leur programme. « J'aimerais bien passer à la papeterie, il faut que j'achète des fiches pour la reprise des cours... » Boring, pensa-t-elle. En réalité, Rory aimait les fiches et l'organisation plus qu'elle n'aimait l'avouer. En revanche, elle se serait bien passée de s'en servir pour des études qui ne la passionnaient que moyennement.

THE END.