happy paintings → cydney

**○ inscrit le** : 18/01/2020

happy paintings.

We want happy paintings. Happy paintings. If you want sad things, watch the news.

Assise sur le coin du bureau dans son atelier du musée, la combinaison – et même les cheveux – couverte de taches de peinture, Robin avait l’impression de tourner en rond. D’habitude, lorsqu’elle était au travail, ça marchait généralement comme sur des roulettes. Mais aujourd’hui, elle avait un peu l’impression de rater tout ce qu’elle entreprenait. Une sensation pour le moins désagréable qui lui mettait un peu les nerfs en pelote. Et comme elle n’avait même pas l’excuse de fumer pour sortir de là, prendre l’air quelques minutes et revenir avec les idées plus claires pour repartir sur de meilleures bases, c’était compliqué. Pas de cigarette pour elle, non, mais elle pouvait quand même sortir pour aller se prendre un petit café à la cafétéria. Et si elle promettait de rapporter la tasse, elle pouvait même aller jusqu’à sortir s’aérer un peu. Relevant ses lunettes de protection sur le sommet de son crâne, elle laissa son sac sous le bureau mais s’empara de son téléphone portable. Finie l’époque où Robin pouvait se permettre de l’oublier ne serait-ce que quelques minutes depuis qu’elle était devenue maman ; elle avait bien averti la crèche, si Harper avait quoi que ce soit qui n’allait pas, il fallait impérativement qu’on la contacte de toute urgence. Du coup, pas d’autre choix que de rester joignable vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

Passage par la cafétéria donc, puis, sa tasse à la main, Robin poussa la porte du musée, pas mécontente de sentir le soleil lui réchauffer un peu la peau. Un écouteur dans une oreille, du Led Zeppelin s’y déversait tandis qu’elle gardait un œil sur les infos – non, la jeune maman n’était clairement pas du genre à croire aveuglément tout ce qui y était rapporté, mais elle aimait se tenir au courant de ce qui était censé se passer dans le monde tout en gardant un esprit aussi critique qu’analytique – et un œil sur les gens autour. Des visiteurs pour la plupart. Mais pas que. Cydney ! Voilà un visage familier qui lui faisait plaisir de voir. Lui faisant de grands signes de la main, elle esquissa à sourire à son attention en attendant de le voir approcher.
« Hé salut étranger ! T’es venu te perdre par chez nous ? »
Comme si elle ne le voyait pas mais puisque monsieur avait décidé de délaisser les musées au profit des romans, c’était quand même plus rare de le trouver dans les parages.@Cydney Lancaster

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ain't no sunshine when she's gone it's not warm when she's away ain't no sunshine when she's gone and she's always gone too long anytime she goes away

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@robin braithwaite - happy paintings happy paintings → cydney 4006438364

Depuis qu'il ne bossait plus comme conservateur, Cydney avait pris ses distances avec le monde de l'art, tentant au mieux de repousser cette sensation étrange qui l'envahissait quand il y repensait, cette impression d'avoir comme, trahis ses rêves de gosses. Pourtant, il prenait toujours autant plaisir à déambuler dans les allées quand il mettait les pieds dans l'un de ces lieux qui lui tenaient tant à cœur quand il était plus jeune. L'une des seules raisons qui l'avaient poussé à ne plus trop y passer la tête était finalement, ce sentiment de culpabilité qu'il ressentait face à son ancienne vie, celle d'avant les livres, celle d'avant la page blanche. L'gamin s'était pourtant toujours senti à sa place et pouvait même passer des heures et des heures à observer peintures et sculptures, sans s'ennuyer le moins du monde. Alors il s'était octroyé une pause dans sa torture d'imagination obstruée, entre deux pages de livres qu'il peinait à noircir, en prenant le chemin du musée d'Island bay. S'il n'y avait jamais vraiment travaillé, il s'y sentait malgré tout bien à sa place et avait trouvé l'idée prometteuse, espérant peut-être, y avoir un éclair d'idée.

Les pensées obnubilées par ce qui l'entoure, ne prêtant pas vraiment attention aux visiteurs, il a le regard qui papillonne d'œuvres en œuvres jusqu'à être distrait par un mouvement flou non loin de lui. Il observe la silhouette qui se rapproche et appose presque instantanément un sourire sur son visage quand il reconnaît l'intrus qui interrompt sa promenade. Couverte de peinture, tout sourire, il reconnaît sans difficulté Robin qu'il n'a pas vraiment eu l'occasion de recroiser depuis son retour dans le coin. "Quel meilleur endroit qu'ici pour se perdre ?" Sa question n'attend pas de réponse, évidemment. Mais il ne retire pas le sourire de son visage, agréablement surpris de croiser un visage familier. "Salut étrangère, tu viens aussi chercher l'inspiration à la source ?" il parle comme si c'était évident qu'il était là pour ça, Cydney oubliant beaucoup trop facilement que tout le monde ne peut pas deviner ce qu'il a en tête quand il fait quelque chose.

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Robin avait l’impression de ne plus avoir vu Cydney depuis des lustres alors que ça ne pouvait quand même remonter à si loin que ça, si ? Peut-être après tout, il faut dire que tout s’était enchaîné si vite dans sa vie depuis son mariage. Enfin, disons qu’il y avait surtout eu Harper qui avait décidé de pointer le bout de son adorable petit nez à peine huit mois plus tard et depuis, la jeune maman avait un peu l’impression de ne plus avoir une seule minute à elle. En dehors de ses heures de travail, en tout cas. Ce dont elle n’était pas du tout en train de se plaindre parce que c’était très exactement la vie dont elle avait toujours rêvé. Elle l’avait juste un peu sur le tard mais ça lui convenait très bien. Elle eut un sourire quand le jeune homme lui fit remarquer qu’il n’y avait pas de meilleur endroit pour venir se perdre ; tout à fait d’accord avec ça. Puis il lui demanda si elle aussi était venue chercher l’inspiration à la source. Sous-entendant par-là que c’était très certainement son cas à lui. Ça ne l’étonnait pas vraiment ; elle ne connaissait peut-être pas grand-chose au processus de l’écriture mais elle lisait Stephen King alors elle se doutait quand même vaguement qu’il n’était pas facile de trouver quoi écrire tous les jours.
« On peut dire ça, si ce n’est que je la vois pas souvent, l’inspiration, depuis mon studio. »
Peut-être que ça l’aiderait qu’on la déplace dans un studio avec une fenêtre donnant sur une des salles du musée. Mais déjà, elle n’était pas sûre qu’il y en ait un et puis ce dont elle était encore moins sûre, c’était de pouvoir arriver à travailler tout en sachant que les visiteurs pourraient tous assister à ce qu’elle était en train de faire. Non, Robin n’était pas particulièrement timide, il lui était même déjà arrivé de faire des ateliers de restauration, mais elle aimait bien avoir ses petits moments rien qu’à elle aussi où elle se mettait de la musique dans les oreilles et travaillait sans plus penser à rien d’autre jusqu’à ce qu’il soit l’heure de rentrer. Mais pour en revenir à Cydney, elle en profita pour rebondir sur ce qu’il avait dit un peu plus tôt.
« Alors comme ça, t’écris sur un artiste ? Ou sur le milieu ? »
Bien sûr que ça l’intéressait. Surtout si c’était bien le cas.@Cydney Lancaster

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