Un verre bien mérité | Lily

Le cabinet était fermé au public, l’heure n’était plus qu'à l’accueil des urgences. Ce n’était pas pour autant qu’il n’y avait plus d’activité à l’intérieur. Si Mia avait dû partir intervenir en extérieur, Lily et moi, assisté des aides vétérinaires, étions en train de s’occuper de la désinfection journalière du matériel et des tables de soin. Si cette tâche n’avait rien de passionnant et pouvait même être vu comme chronophage, il n’en était pas pour le moins essentiel. Mais bon, ici, on avait l’habitude de le faire ensemble, ce qui accélérait la manœuvre. Locaux propres, dossier rangé, mains lavées, aucune urgence qui n’avait passé la porte, nous voilà tous libres de vaquer à nos occupations. J’attrapais alors mon sac et ma veste dans la salle que j’avais occupé avant de m’élancer vers la sortie. Là, je retrouvais Lilly avec qui on s'était croisé tout au long de la journée. « Toujours ok pour ce verre ? » L’idée avait été lancée entre deux consultations tandis que nous nous rechargions toutes deux en café ou autre boisson. Si la journée n’avait pas été horrible, le rythme n’avait pas tout de même pas été de tout repos. Surtout qu’il avait fallu reprendre les consultations de notre consœur une fois celle-ci appeler en externe.
Veste sur le dos, sac sur l'épaule, nous prenions la direction du centre-ville qui n’était pas très loin de la clinique dans laquelle elles travaillaient. « Tu veux juste un verre ou manger ? » Je regardais la jeune femme en souriant, cherchant a déterminé là où l’on pouvait se poser. J’avais connu Lily à une conférence dédiée au vétérinaire, ce qui n’avait rien d’inhabituel vu que c’était notre métier. Par contre, l’échange que nous avions eu alors avait été inattendu. Elle traversait une partie de sa vie assez compliquée et j’avais été la personne qui avait été son exutoire. Elle avait lâché prise auprès d’une inconnue et j’étais cette inconnue. Résultat, à la fin de la conversation, si l’on connaissait tout juste le prénom de l’autre, l’on savait des choses bien plus intimes que certaines personnes de nos entourages ignoraient complètement. Elle avait parlé de sa fausse-couche, j’avais parlé de ma stérilité. Des situations incomparables, elle avait perdu quelqu’un, moi non. Les douleurs étaient différentes, mais l’on pouvait se rapprocher de ce que ressentait l’autre et les conséquences sur nos vies ne semblaient pas tant différées. Nous avions gardé contact après cette drôle de journée et lorsque Mia avait émis soulever la question qu’il nous fallait une troisième paire de bras, j’avais naturellement pensé à Lily. Parfois, la vie prenait des chemins étranges, mais pas toujours vide de sens.

Être vétérinaire c’est vraiment un métier qui te va a ravir, tu ne peux pas expliquer d’où t’es venu cette envie de sauver les vies de ses petites bêtes mais tu as un tel grand cœur que c’était comme une évidence. Aujourd’hui est une très longue journée pour toi, tu rumine beaucoup en ce moment mais tu sais rester la plus professionnelle possible. Tu as examiner plusieurs petites boules de poil tu as partager un café avec Alana et c’est à ce moment là que vous avez parler d’aller prendre un verre ce soir après le boulot. Bien sûr que tu en avais envie, tu as besoin de décompresser et quoi de mieux que de le faire avec un copine. Une fois votre petite session désinfection fini vous pouvez enfin complètement fermer le cabinet. « Bien sur que je suis toujours partante » réponds-tu avec le sourire à ta collègue et amie. Tu récupères tes affaires dans ton petit vestiaire et tu es prête à sortir et rejoindre Alana et vous voilà en direction du centre-ville. « Je suis pas contre manger un truc aussi j’avoue que ça commence à faire faim si ça te tente on peut aller dans un petit bistro du centre. » dis-tu en riant. Il faut dire que tu n’es pas spécialement pressée de rentrer chez toi pour retrouver ta maison complètement vide depuis que ton mari est partie. Vous n’êtes pas divorcé mais vous vivez simplement dans deux maisons différente mais vous ne vous voyez plus beaucoup même si vous chercher à reconstruire votre mariage petit à petit. Alana sait surement tout de toi, vous avez partagé vos expériences, tu lui as parlé de ta fausse couche, elle sait également pour toi et Liam, tu sais que tu peux tout lui dire.

ps : désolé c'est super court

L’humidité qui accompagnait les étés en Nouvelle-Zélande était plutôt présente ce soir. Mais rien de désagréable. Il faut dire que d’avoir grandi ici, j’en étais plutôt habitué. Les quelques pas pour rejoindre le centre-ville étaient même relaxants. Oui, il était relaxant d’avancer vers un but après une journée à piétiner autour d’une table de soins. Certes, nous accompagnons toujours nos patients et leur gardien jusqu’à la salle d’attente, mais c’était tout de même beaucoup du surplace. Mes jambes ce délétère donc de ses quelques mètres alors que nous étions en train d’échanger avec Lily sur la suite de notre périple. « Le bistro su centre, c’est parfait. J’avoue avoir un peu faim aussi. » Je lui apportais un nouveau sourire. « En même temps, c’est de ma faute, juste un sandwich le midi, il est étonnant que je ne me sois pas précipité sur la boite de chocolat qu’a rapporté monsieur Evans. » Oui, il arrivait parfois que des propriétaires nous ramenaient des petites friandises parce qu’ils étaient heureux du travail que l’on avait fait auprès de leur compagnon. Aujourd’hui, ça avait été le cas de monsieur Evans et de sa boite de chocolat. J’en étais encore plus reconnaissante lorsque je savais la note qu’avait eue le propriétaire après que son chat s'était fait agresser -on n’avait pas su déterminer par qui ou quoi-. Il nous avait fait une belle frayeur le minou, mais nous avions réussi à le remettre sur patte pour le plus grand plaisir de son gardien. « En parlant boulot… Bon, ce sera la dernière fois, promit. J’ai vu que tu avais reçu madame Pratt. Qu’avait son chat cette fois ? » Madame Pratt était une gentille dame qui venait très souvent au cabinet pour y présenter son compagnon à quatre pattes. Et à chaque fois, il y avait quelque chose qui n’y allait pas, d’après elle. La femme était extrêmement soucieuse et son chat était tout ce qu’elle avait, alors elle avait besoin d’être rassuré, tout le temps. Nous auscultions à chaque fois le chat consciencieusement, de peur que ce ne soit pas une fausse alerte cette fois, mais jusqu’à présent, ce dernier était en bonne santé. Nous faisions à ce moment-là psychologue de quelques minutes avec sa gardienne. Mia aimait dire que cette femme faisait une bonne partie de leur recette. Elle n’avait probablement pas tort, mais c’était tout de même un défi de devoir déterminé à chaque fois si l’attitude de madame Pratt était de la surinquiétude ou véritablement fondé.