breaking down barriers (kate)

Travailler pour une famille qui a une grande maison dans le sud d’Island Bay a quelques avantages non négligeables. Lorsque les parents ne sont pas là, j’ai accès à toutes les pièces et à l’extérieur. Rassurez-vous, je ne suis pas du genre à en profiter plus que nécessaire. Par exemple, je ne suis pas de celles qui pourraient se faufiler dans le dressing de la mère de famille, pendant la sieste des enfants, pour essayer quelques tenues et/ou bijoux, juste pour voir ce que ça fait d’enfiler des tailleurs qui coûtent certainement plus que ce que je me fais en plusieurs mois. Aujourd’hui, si je prends avantage de quelque chose dans cette maison, c’est de la piscine. Après être revenus de l’école et avoir pris un goûter digne de ce nom, les deux garçons Weaver essaye de m’amadouer pour aller faire un tour dans la piscine. Malheureusement, comme une légende urbaine ne recommande pas de baignade une heure après un repas et que je ne souhaite pas me retrouver avec une catastrophe sur les bras – celle que leur mère et moi avons dû gérer est bien suffisante pour l’année à venir – je leur propose un marché : ils font leurs devoirs et nous irons nous baigner après, si le soleil est encore là. Étrangement, dans les minutes qui suivent, ils sont calmes et les exercices sont faits à une vitesse folle. Leur part du marché respectée, je dois maintenant en faire autant avec la mienne. Ils montent dans leurs chambres, choisissent les maillots qu’ils souhaitent porter et les enfilent. Depuis que je travaille ici, j’en promène un dans mon sac à dos, alors pendant qu’ils se changent, je fais la même chose de mon côté. Nous nous rendons tous les trois dans le jardin et sélectionnons plusieurs jouets à mettre dans la piscine. Maintenant qu’ils ont l’eau à la bouche, il va être très compliqué pour moi de les arrêter. Je dois pourtant les retenir encore quelques minutes, juste le temps de leur mettre de la crème solaire. Leurs deux corps protégés, ils sont libre de faire ce qu’ils veulent. Leur entrée dans l’eau se fait en douceur, à ma demande, mais après ça, ils s’agitent dans tous les sens : ils sortent de l’eau, y entrent de nouveau, par les marches ou en sautant du bord de la piscine. « Maman ! Regarde ce que je sais faire ! » Aux mots du plus petit garçon de la famille, qui vient de sauter dans la piscine avec son gilet natation pour impressionner sa mère, je me tourne vers la maison. Je me relève et quitte le bord de la piscine pour aller rejoindre la jeune femme. « Kate ? Bonjour ! Vous avez terminé plus tôt que prévu. » Si je suis surprise de la voir ici, c’est parce que ma journée n’était pas censée se terminer avant deux heures. « Les garçons avaient envie de se baigner après leurs devoirs et comme il faisait encore bon, j’ai cédé. » Utiliser ma piscine n’est pas prohibé, pas à ma connaissance en tout cas – elle est là, il serait dommage de la laisser inutilisée. « Est-ce que vous voulez vous joindre à nous ? »

la journée est longue. trop à son goût. il est dix-sept heure passé, ça veut donc dire qu'elle est au bureau depuis plus de onze heures. elle soupire kate, laisse son corps s'affaler contre le dossier de son fauteuil avant de s'égarer dans ses pensées. elle n'est pas supposé rentrer avant au moins minuit, dîner d'affaires oblige. pourtant cette pensée la cogne plus fort que de raison et s'en est soudainement trop. elle referme l'ordinateur et se lève avant d'attraper son sac à main. le descente jusqu'au parking est rapide, jusqu'à ce qu'elle se souvienne qu'elle n'a prévenu personne. un appel passé en vitesse dans sa voiture à sa secrétaire lui donne sa soirée. elle ne sait pas d'où ça sort, cette envie soudaine de laisser le bureau, de profiter de ses fils, de rester au calme le temps d'une soirée. ne pas avoir à sourire, à faire semblant de s'intéresser, à se laisser draguer pour obtenir un nouveau client. je suis rentrée. ça fait bizarre de le dire à haute voix, d'habitude les garçons sont couchés quand elle rentre en semaine et il n'y a que le silence pour l'accueillir. quoi que aujourd'hui n'échappe pas à la règle car à sa plus grande surprise, aucun de ses garçons ne courent dans les escaliers, alors que c'est interdit, pour la retrouver. au lieu de ça, elle entend différents cris et le bruit reconnaissable de sauts dans la piscine. son sac à main posé sur la chaise de la table à manger, elle traverse l'une des deux immenses baies vitrées, traverse la terrasse pour enfin trouver ceux qu'elle cherchait depuis longtemps. aiden est le premier à la remarquer, forcément, le fils à maman par excellence. je te vois chéri, mais fais attention hein. un large sourire étire ses lèvres quand elle sent deux bras et un corps trempé la serrer très fortement. elle se penche kate, laisse un sourire venir embrasser les cheveux blonds d'archie. salut bébé. elle sait qu'il est grand, mais elle ne peut s'en empêcher, il restera à jamais son bébé et c'est certainement pour ça qu'elle s'en fiche qu'il vienne tremper son chemisier blanc. le moment mère/fils est interrompu par le voix de sa babysitteur. bonjour andréa. une main vient se caresser les cheveux de son fils alors qu'elle prête plus attention à la jeune brune. machinalement, la main gauche vient abaisser les lunettes de soleil sur le nez, presque pour admirer la vue. aucun doute que la jeune femme soit une grande sportive, le corps qui se dessine devant elle ne laisse pas place au questionnement. soudainement honteuse de ce qu'elle vient de faire, ses lunettes sont rapidement remises en place, alors qu'elle laisse archie retourner dans l'eau. oh non merci, le soleil ce n'est pas trop mon truc. elle est de chicago après tout. mais je vais quitter cette tenue beaucoup trop formelle et me poser à l'ombre sur la terrasse. un sourire est offert à la brune avant qu'elle ne retourne à l'intérieur et laisse son chemisier et sa jupe crayon pour un short en jean et un tee-shirt, presque surprise de découvrir ces vêtements dans ses affaires. la dernière fois qu'elle les avait enfiler devait dater de l'université et visiblement malgré deux grossesses, ça lui allait toujours. après cette heureuse surprise, elle rejoint ses garçons et la jeune femme, un verre d'eau glacé et un livre dans la main. les entendre rire, jouer dans l'eau, les voir sourire semble suffire à son bonheur aujourd'hui.

Si je peux dire que je travaille dans un lieu très agréable, je peux aussi affirmer que mes patrons sont des personnes à tendance bienveillante – du moins avec moi. Je ne suis pas une experte en baby-sitting, mais je ne peux m’empêcher de me dire que certains parents ne seraient pas forcément d’accord avec le fait que je sois en maillot de bain autour de la piscine, avec leurs enfants. J’aurais sûrement pu m’en tenir à quelque chose de plus simple, à m’installer sur une chaise et à les observer de loin. Néanmoins, les petits yeux charmeurs d’Archie et d’Aiden ne m’ont pas laissé beaucoup de chances. Face à des enfants aussi mignons, il est compliqué de dire non. Et puis, avec le temps qu’il fait, il faut bien avouer que se prélasser au bord d’une piscine est loin d’être désagréable – surtout quand on n’en a pas chez soi. Ce n’est qu’à la phrase  d’Aiden que je comprends que la porte d’entrée a été ouverte, sans que nous ne l’entendions. À bien y réfléchir, ce n’est sûrement pas rassurant. Mais comme il s’agit de leur mère, il n’y a finalement pas à s’inquiéter. Pas aujourd’hui. Je laisse le garçon le plus sec aller saluer sa mère, avant d’aller en faire autant. Je pourrais vouloir ranger mes affaires et partir, maintenant qu’un autre adulte est dans cette maison, mais étrangement, je n’en ressens pas encore l’envie. Il faut croire qu’avec le temps et les quelques moments que j’ai pu échanger avec Kate, je prends maintenant plaisir à échanger avec elle. Je lui propose de nous rejoindre, dans un maillot de bain, mais la blonde n’est pas très emballée par l’idée, à cause de sa peau. C’est un problème que  je ne connais pas vraiment, puisque je n’ai pas de mal à bronzer, sans passer par la case des coups de soleil. Mais si elle n'est pas partante pour s'habiller pour un tour dans la piscine, elle décide de se glisser dans une tenue plus décontractée et de se mettre sur la terrasse, à l'abri du soleil. Ce n'est sûrement pas ce que j'imaginais, mais c'est toujours mieux que rien – surtout que je suis sûre que c'est une bonne chose pour l'avocate de se détendre un peu. « Votre journée s'est bien passée ? » Maintenant que les garçons sont tous les deux retournés s'amuser dans l'eau, je décide de m'intéresser un peu à ma patronne. « Est-ce que je dois m'inquiéter ? La dernière fois où vous avez décidé de prendre quelques heures de congés, vous veniez de renverser quelqu'un à vélo. » Un sourire se dessine sur mes lèvres. J'ai la sensation qu'il n'y a pas eu d'accident aujourd'hui, je suis donc en droit de plaisanter un peu sur ce sujet. « Ils sont très en forme ce soir, j'espère qu'il ne sera pas trop compliqué pour vous de les coucher. » Dis-je, alors que mon regard se pose sur les garçons face à nous, en train de se chamailler un peu et d'enchaîner les sauts dans l'eau. « Nous devrions les laisser faire quelques longueurs encore, ça devrait les fatiguer un peu. » Et puis, pendant ce temps, ça nous laisse l'occasion de parler un peu avec Kate. Quand ils n'auront plus à cœur de jouer dans la piscine, leur mère devra forcément reporter son attention sur eux et se lancer dans la routine du soir qu'ils ont l'habitude de faire.

elle les regarde kate, se demande depuis combien de temps elle n'a pas eu l'occasion de voir ses fils sous la lumière du soleil un jour de soleil. malheureusement la réponse est bien trop longtemps. elle regarde andrea s'asseoir face à elle avant de rire légèrement à ses paroles. votre questionnement est justifié mais non rien de tout ça. encore une fois, son regard se perd sur les deux têtes blondes qui s'amusent dans l'eau. j'avais juste besoin de les voir. c'est ce genre de journée vous savez. elle hausse les épaules kate, se doutant que non, elle ne voit pas. mais c'est ce genre de journée où tout est de trop, où il faut revenir à la réalité du moment, où rien d'autre que la famille ne semble avoir son importance. oui j'ai bon espoir qu'ils tombent de sommeil d'ici la fin du dîner. elle ne va pas mentir, prendre une longue douche et se poser dans son canapé avec un verre de vin et un vieux livre semble être un verre qui peut devenir réalité, elle en a presque des frissons. si vous voulez, vous pouvez rester dîner avec nous. j'allais commander des pizzas. kate n'est pas le genre de mère à contrôler chaque assiette de ses enfants, elle n'est pas non plus du genre à les laisser manger n'importe quoi, alors commander une pizza veut dire jour de fête. je ne veux pas supposer que vous n'avez rien d'autre à faire évidemment. elle sourit kate et naturellement, vient poser sa main sur celle de la jeune femme. juste si vous le voulez, il y a une assiette pour vous et j'apprécie votre compagnie andrea. un nouveau sourire est offert à la jolie brune alors qu'elle se replonge dans son livre, presque intimidé par le regard de la jeune femme. ça sera un questionnement pour plus tard, pour le moment elle préfère écouter ses garçons rire.

Ce n'est pas dans les habitudes de Kate d'être rentrée avant que la nuit soit tombée, mais aujourd'hui semble être un peu particulier. Il n'y a pourtant pas d'événement spécial, du moins, pas à ma connaissance. Mais à en croire ce qu'elle répond à mon interrogation, la jeune femme avait juste besoin de rentrer plus tôt pour passer un peu de temps avec ses garçons et je dois avouer que je trouve cela attendrissant. Archie et Aiden ont deux parents aux emplois prestigieux, mais qui ne laissent pas beaucoup de temps, alors forcément, ils sont souvent couchés avant de ne les voir rentrer. Installée à côté de la mère de famille, je plaisante un peu sur l'énergie que les deux blonds ont à revendre. D'ici qu'ils passent à table ou encore au lit, ils peuvent encore se dépenser un peu, par chance. En parlant de repas, Kate m'invite à se joindre à eux. « Vous voulez que je reste pour manger avec vous ? » Je ne peux m'empêcher de poser cette question, pour être sûre de bien comprendre ce qu'elle vient de dire. Néanmoins, comme elle continue sur sa lancée, je comprends que je ne suis pas réellement à côté de la plaque. « Pourquoi pas. Je suis toujours en convalescence, alors je n'ai pas le droit d'être vue au vélodrome, même à une heure tardive. » Habituellement, en quittant la grande maison des Weaver, c’est là-bas que je serais allée. Mais là, si je ne veux pas que mon entorse dure plus longtemps que nécessaire, je dois me ménager un peu. Si je n’avais pas particulièrement envie de partir, les derniers mots de Kate n’aident en rien. Elle est ma patronne, elle ne me doit rien et pourtant, depuis plusieurs semaines, j’apprécie les moments que nous partageons, même si les premiers étaient encore très solennels. « Vous m’accordez une petite baignade avec eux ? Un peu de sport, en toute légèreté, me creusera l’appétit. » J’offre un tendre sourire à la jeune femme et promis, ce n’est pas pour l’amadouer – je ne crois pas avoir besoin de ça. Avec l’accord de Kate, qui a maintenant repris le contrôle de la maison et que je ne souhaite pas contrarier, je m’avance jusqu’à la piscine, descend doucement et commence à m’amuser avec les garçons. Même s’ils me supplient de les porter et de les jeter un peu plus loin dans l’eau, je refuse et leur propose uniquement de les prendre sur mon dos pour avancer. Comme quoi, parfois, je peux être raisonnable concernant ma santé. Après de longues minutes dans l’eau, l’heure est venue de sortir. Je suis la première à le faire, mais c’est pourtant les deux garçons que je cherche à essuyer en premiers – il ne faudrait pas qu’ils attrapent froid. Quand vient mon tour, je m’entoure d’une serviette, cachant mon corps entièrement pour la première fois depuis nos débuts autour de la piscine. « Vous voulez sûrement leur donner leur bain. En attendant, je peux m’occuper de ranger l’extérieur. » Cela lui offrira un moment privilégié avec ses enfants et de mon côté, je pourrais continuer de l’aider un peu, à ma façon.

la discussion est toujours facile avec andrea, bien plus qu'avec son mari et c'est désolant. beaucoup diront que le fait de ne pas partager deux enfants avec elle doit en être la raison, kate aurait tendance à répondre que c'est une question de volonté. discuter avec connor est plus devenu une obligation de son mariage qu'un véritable plaisir. même partager une dîner avec lui est devenu pesant. sûrement parce que le silence est tout ce qu'ils arrivent à partager. il est ainsi plus facile d'inviter andrea à rester pour le dîner et plus facile de sourire et de hocher la tête quand la demoiselle lui demande sa confirmation. vous en avez encore pour combien de temps ? inconsciemment, son regard sur porte sur le poignet de la jeune femme, toujours inquiète de son bien-être physique depuis qu'elle l'a littéralement renversée. et puis la jeune femme demande à retourner avec ses enfants et c'est avec plaisir qu'elle lui indique d'un geste de la main qu'elle peut y retourner. et au bout d'une vingtaine de minutes, elle peut entendre ses enfants et leur babysitteur sortir dans l'eau. s'il vous plait. elle apprécie la proposition de la jeune femme et se lève en ramassant son livre afin d'accompagner ses enfants à leur salle de bain. l'avantage de vivre dans une grande maison, c'est de ne pas partager la même baignoire. ça évite de se retrouver avec un requin en plastique dans le dos quand on veut se prélasser dans son bain. ses fils ne sont pas long à sauter dans l'eau chaude, pas long non plus à s'envoyer de la mousse au visage, ainsi que sur le sol. ok, ok, pause. dieu, moi qui pensait que vous laisser barboter dans l'eau vous fatiguerait. elle secoue la tête kate, verse une dose raisonnable de shampoing dans la main d'aiden avant de l'aider à se laver les cheveux, quand la voix de son aîné attire son attention. maman ? comment est-ce qu'on sait qu'on est amoureux ? elle lève la tête, interpellée par cette question, tout en se demandant depuis quand est-ce que son fils est en âge d'avoir ce genre de préoccupation. et bien, quand tu es amoureux, tu ne peux pas t'empêcher de vouloir voir cette personne, quand elle est là, tu n'arrêtes pas de sourire, de penser à elle, de vouloir lui parler. est-ce que c'est à ce moment qu'elle réalise qu'elle ne ressent plus ça pour son mari ? alors je suis amoureux d'andy. elle s'étouffe avec sa propre salive faisant hurler de rire aiden. elle est jolie maman et trop cool et je suis content de la voir, tout le temps. je vois ... comment est-ce qu'elle supposée réagir à ça ? et bien, c'est vrai qu'andréa est très belle chéri, mais c'est une adulte et tu es peut-être un peu trop jeune pour elle. un sourire compatissant est offert à son aîné alors qu'il semble analyser les mots de sa mère. une trentaine de minutes plus tard, kate réapparait dans la cuisine avec ses deux fils en pyjama et elle changée avec un short de nuit et un vieux sweat de l'université appartenant à connor. ses cheveux relevés dans une queue de cheval qui laisse échapper quelques mèches de cheveux blonds est la preuve de la bataille aquatique. nous re-voilà, les pizzas sont commandées, j'ai pris un assortiment, on pourra partager. qu'est-ce que je peux vous offrir andrea ? les garçons se sont échappés dans le salon pour jouer à la console et alors qu'elle sort le vin blanc, elle peut entendre le ton monter. vous avez jusqu'à ce que les pizzas arrivent, après on éteint. et c'est chacun son tour, si j'entends une seule dispute, pas de console avant deux semaines. elle secoue la tête kate, habituée à devoir jouer les policiers quand il s'agit de la dernière console de jeu de ses fils, cadeau de leur père, à son grand désespoir. alors andrea, ou devrais-je vous appeler andy ? le verre est versé dans son verre avec un sourire mafieux. je ne pensais pas dire ça un jour, mais apparemment je vais bientôt devenir une femme très importante dans votre vie. elle lève un sourcil avant de porter le verre à ses lèvres. après tout, vous êtes semble-t-il, ma future belle-fille. son regard vert se plante dans celui de la jeune femme, alors qu'elle doit lutter pour masquer son sourire.  

« Encore quelques jours. Rien d'insurmontable. » Bien sûr, j'aurais préféré ne pas me priver de sport et d'entraînements. Mais parfois, la vie en décide autrement et le plus important, c'est que j'aurais l'occasion de remonter sur mon vélo de piste – ce qui n'aurait pas forcément été le cas si l'accident avait été plus grave. Avec la permission de la mère de famille, je la laisse quelques minutes pour jouer avec ses deux garçons, avant qu'il ne soit temps de passer à autre chose. Ce moment arrivé, et les blonds séchés, je les laisse avec leur mère pour qu'ils prennent leur bain. Pendant ce temps, je récupère les différents jouets dans le jardin et les range dans la malle où ils étaient au début de l'après-midi. Forcément, cette action est bien plus courte que le fait de faire prendre un bain à deux garçons, alors avant de les voir redescendre dans le salon, j'ai largement le temps de me changer et de m'attacher les cheveux dans un chignon vite fait – c'est déjà gentil de m'accueillir ici pour dîner, je ne vais pas en plus me doucher sous le toit des Weaver. Après une dizaine de minutes, à peu près, je suis rejointe dans la cuisine par les membres de la famille, sauf le père qui est encore au travail. Si Archie et Aiden sont propres, Kate s'est aussi changée. « La dernière fois, Connor a mentionné des bières sans alcool. » Achetées pour moi, selon ses dires. En cas d'envie, une fois que les enfants sont couchés, et en attendant que lui, ou sa femme, rentre à la maison. « S'il y en a toujours, j'en veux bien une. » Ça me donnera l'impression de l'accompagner, même si nous restons encore d'un verre de vin. Alors que nous ne sommes plus que deux dans la pièce, les garçons s'emportent à côté et leur mère ne tarde pas à la réprimander. Le calme retrouvé, elle reporte son attention sur moi. « Pour être honnête, je préfère comme ça. Tous mes amis m'appellent Andi. » Ma famille aussi, sauf quand ils ne sont visiblement pas d'accord avec quelque chose que j'ai fait. À sa deuxième phrase, je fronce les sourcils, légèrement dubitative face à ses propos. « Pardon ? » Ce n'est qu'avec des explications supplémentaires que mon visage s'adoucit. « Ceci explique pourquoi ils sont généralement plus tendres avec moi : c'est pour pouvoir gagner mon cœur. » Amusée par cette histoire, le sourire présent sur mes lèvres s'élargit un peu. « Est-ce que j'ai le droit de savoir de qui il s'agit ? » S'il s'est confié à sa mère, sans m'en faire part avant, c'est peut-être parce qu'il s'agit d'un secret. « Ne vous méprenez pas, je ne cherche pas à séduire vos enfants quand vous n'êtes pas là. » Je pense être suffisamment professionnelle pour garder ses fils, je ne voudrais pas que les sentiments de l'un des deux remette cela en cause. « Même si je dois avouer que c'est plutôt flatteur. » Cette conversation est interrompue par le livreur de pizza. Enfin, je suppose.. sauf si elle attend quelqu'un d'autre ce soir. « Je m'en occupe ! Nous finirons par partager des repas plus tard, quand je serai mariée à l'un de vos fils, alors autant me mettre en action dès maintenant. » Dis-je, sur le ton de la plaisanterie. Je quitte la cuisine pour me diriger vers la porte d’entrée. Comme je m’y attendais, c’est un homme avec le repas qui se trouve derrière la porte. Je récupère le tout, lui donne un léger pourboire et referme la porte. À peine ce geste fait, l’agitation des garçons est relancée. « Pas de panique, il y en aura pour tout le monde. » Je n’ai pas fait la commande, mais à en voir le nombre de cartons, il en restera sûrement même un peu, un peu plus tard – peut-être que Kate a pensé à son mari, lorsqu’il rentrera de sa journée de travail. Je pose les pizzas sur la table de la salle à manger, avant d’aller chercher des assiettes dans la cuisine. Ce n’est pas obligatoire, mais c’est sûrement mieux pour ne pas en mettre partout, surtout avec de jeunes enfants. Après avoir pris la vaisselle dans le placard, je me relève et tombe sur Kate, face à Kate, à seulement quelques centimètres d’elle. « Je suis désolée.. » Sans trop savoir pourquoi, je sens les battements de mon cœur qui s’accélèrent. « Je voulais seulement aider. C’est ça que vous cherchiez ? » Lui tendre les assiettes, c’est bien la seule chose qui je suis capable de faire pour l’instant. Pourquoi ? Je n’en sais rien.

une bière sans alcool est finalement sur la table après quelques minutes, parce qu'elle oublie souvent kate, qu'andrea a toujours refusé le moindre verre jusque là. elle profite d'ailleurs d'en poser un verre à côté de la bouteille en verre pour rassurer, si besoin, la jeune femme. vous savez andrea, je trouve ça très bien si vous avez décidé de ne pas boire, c'est même très responsable. et termine sa phrase en portant son verre à sa bouche. sans alcool, elle aurait certainement déjà divorcé et tuer sa voisine. mais si vous vous privez pour moi, pour ne pas donner la mauvaise image ou quoi, c'est pas un problème. je veux dire, je n'encourage pas la beuverie sous mon toit et avec mes enfants à côté. mais si vous le souhaitez, quand je suis là, vous pouvez vous permettre un verre, ou pas. un clin d'oeil est offert à la jolie brune avant que kate hoche la tête en adéquation avec le surnom. andi. elle pouvait faire ça. le sujet ne tarde pas à dériver et forcément kate ne peut s'empêcher d'évoquer les "sentiments" de son fils pour la jeune femme et si elle tente de ne pas rire face à la maladresse d'andrea. c'est gentil de me rassurer andi, pour tout vous dire si vous me disiez que je vous cherchiez à séduire mes enfants de 7 et 4 ans, d'abord j'aurais appelé la police et ensuite, tenté de vous tuer. elle la montre du doigt en plissant des yeux, mais le sourire au coin montre clairement qu'elle plaisante. ou pas. kate n'est pas la plus présente des mères bien qu'elle essaye, mais elle n'en reste pas moins une mère extrêmement protectrice. archie. archie vous aime, j'ai déjà expliqué que la différence d'âge pouvait être un problème, alors s'i vous plait, ne brisez pas son  coeur. pas déjà. le sien se serre à cette éventualité, mais elle n'a pas plus de temps d'y penser car le livreur vient sonner et kate ne peut s'empêcher de rire en entendant la dernière remarque de la jeune femme. les garçons, allez vous nettoyer les mains, on passe à table. elle peut entendre deux paires de jambes se précipiter dans le couloir. et on ne court pas. elle secoue la tête kate, parce que ce n'est pas comme si elle devait le dire tous les jours. un nouveau sourire s'étire sur son visage en voyant ses fils se placer de la manière la plus calme possible à leur place attendant impatiemment de pouvoir déguster leur nourriture. aiden michael weaver si ses mains ne sont pas parfaitement propres, pas de console pendant au moins 3 semaines. elle peut comiquement voir les yeux de son fils s'écarquiller alors qu'il se dépêche de retourner se laver les mains dans la salle de bain. c'est toujours la même chose. elle rit à la remarque désemparée de son fils et lui embrasse la tête avant de se retourner pour rejoindre la grande cuisine ouverte. elle ne fait pas attention kate, car son téléphone vibre, archie tente de voler une part de pizza et comme toujours, aiden utilise beaucoup trop d'eau pour un simple lavage de mains. elle ne fait pas attention au placement d'andrea, au fait qu'elle se soit déjà occupée des assiettes alors c'est surprise qu'elle se retrouve face à elle, aussi proche d'elle. le souffle un peu coupé et de vieilles sensations qui reviennent furtivement alors qu'elle se perd dans le regard brun de celle qui lui fait face. oui c'est ça, parfait, c'est ... parfait. aiden qui revient triomphant dans la salle à manger la sort de ses rêveries, alors qu'elle se dépêche de sortir 4 verres et la carafe d'eau, ainsi que des couverts. elle dépose le tout sur la table avant d'enfin servir ses fils. tu sais andi, maman a dit que tu étais magnifique et je suis d'accord. elle s'étouffe kate, avec le vin, sa bouchée de pizza ou juste sa salive, elle ne sait pas, mais elle sait qu'elle ne s'attendait pas à ça. non archie je n'ai pas dit qu'elle était magnifique.si tu l'as dit. ouais. elle regarde ses deux garçons, outrée de les voir l'enfoncer comme ça. elle devrait s'émerveiller de leur complicité, pas être choquée du manque de solidarité envers leur mère. non andrea, pardon, andi. je vous assure que ... ok elle ne doit pas mentir devant ses enfants et archie lui fait sentir en penchant la tête sur le côté et en la fusillant du regard. pas magnifique, mais très belle. j'ai dit que vous étiez en effet très belle. elle a cherché à l'éviter, ce regard presque ambré quand il est au soleil, pourtant elle se retrouve de nouveau plongée dedans et l'impression que la babysitteuse de ses garçons peut lire à travers son âme. heureux ? ses garçons hochent la tête et retournent à leur nourriture ne portant pas d'attention au malaise qu'ils viennent de causer chez leur mère. si vous voulez bien m'excuser. elle fait 8 pas et se retrouve dans la cuisine à se servir un nouveau verre, l'eau ne suffira pas ce coup ci.

Cette soirée semble prendre une tournure un peu différente de ce que j'imaginais à la base. Étrangement, à un moment donné, je me sens à ma place, exactement là où je suis censée être, et la minute d'après, j'ai l'impression d'être de trop. Cette famille a tout ce qui faut pour être heureuse et je ne suis que la baby-sitter, alors pourquoi suis-je encore là ? Par envie ? Sûrement un peu. Si Micah n'était pas parti, c'est peut-être ce que j'aurais aussi à l'heure actuelle : une famille et je dois avouer que ça fait plaisir de se l'imaginer. Et puis, je n'ai pas vraiment envie de dire que si je suis là, c'est uniquement pour ne pas contrarier Kate, car même si c'est une réponse logique de par son statut de patronne, il n'y a pas une once de vérité dans cette phrase. Si ce questionnement n'était pas suffisant pour me torturer l'esprit, il fallait maintenant qu'un rapprochement soudain avec Kate me fasse perdre mes moyens. Là encore, je ne sais pas vraiment comment interpréter cela et comment expliquer pourquoi ce geste me met dans un tel état. L'histoire de famille encore, peut-être. Cette attention, je l'ai perdue il y a plusieurs mois maintenant et je ne l'ai jamais vraiment retrouvée. Toutes ces questions prennent fin lorsque les deux garçons semblent enfin prêts à manger. Je reprends mes esprits et fais en sorte d'aider la mère de famille à préparer la table pour que le repas se passe de la meilleure des manières. Tous attablés, nous commençons enfin à manger les pizzas, avant qu'elles ne se refroidissent. C'est à ce moment précis qu'Archie décide de trahir le secret d'une précédente conversation avec sa mère. « C'est vrai ? » Je ne peux m'empêcher de sourire, imaginant que le garçon a quelque peu déformé les propos de Kate. Néanmoins, à en voir l'échange qui se fait entre eux, je me suis peut-être avancée. Je les regarde à tour de rôle, ne sachant pas vraiment où me mettre. Voyant que ces garçons ne lâchent pas l’affaire, la blonde baisse les bras et cherche un juste milieu. « Merci. » Dis-je, presque timidement, alors que je sens la chaleur monter au niveau de mes joues. C’est peut-être bête, mais recevoir des compliments ne fait pas partie de mes habitudes et que cela arrive de ma patronne est d’autant plus perturbant. Je ne sais pas si c’est cette mise au pied du mur qui lui donne envie de s’isoler un peu, mais la jeune femme le fait, nous laissant tous les trois, Archie, Aiden et moi, autour de la table. La réaction des garçons ne se fait pas attendre longtemps, ils comprennent qu’il y a quelque chose. Je fais de mon mieux pour les rassurer, affirmant que leur mère va bien. Mais pour en avoir le cœur net, je dois aller voir en cuisine ce qui se passe. « Est-ce que tout va bien ? » Dis-je, doucement, pour ne pas effrayer Kate. « Je me suis portée garante auprès de vos fils, alors s’il vous plaît, ne me faites pas mentir auprès d’eux. » L’important, c’est qu’ils aient compris que ce n’était pas de leur faute et là-dessus, je pense que je ne me trompe pas. Si la conversation a réveillé quelque chose chez elle, c’est qu’il y a forcément un élément déclencheur et ça, ils ne peuvent pas en être la cause. « Quelle crédibilité j’aurais auprès de mon futur fiancé sinon ? » Alléger un peu l’atmosphère, c’est une bonne idée. Du moins, sur le moment. « Si finalement, vous préférez que je parte, il ne faut pas hésiter à me le dire. » Peut-être que ce n’est pas eux le problème, peut-être que c’est moi et ma présence ce soir, alors qu’elle pourrait passer la soirée seule avec ses garçons. « Si c’est lié à l’échange de tout à l’heure, vous n’avez pas de soucis à vous faire : il faut parfois aller dans le sens des enfants pour qu’ils arrêtent de parler d’un sujet. Et si vous étiez honnête, concernant le compliment, je ne peux que vous remerciez de nouveau. » Dans un geste tendre, je viens déposer ma main sur son avant-bras, comme pour chercher à la déculpabiliser. Après tout, ce n’était pas grand-chose. « Vous êtes très belle aussi, si vous voulez savoir, il faudrait être bête pour ne pas le voir. » Mais ça, je suppose qu’elle a déjà l’occasion de l’entendre de son mari, ou encore de ses enfants. C’est l’avantage d’être entourée. Entourée et aimée. « Je peux retourner avec les garçons et vous laissez un peu de temps seule, si vous préférez. » En réalité, je ne lui laisse pas vraiment le choix. Si elle est venue ici, c’est qu’elle avait besoin d’être seule et ma présence ne va pas vraiment dans ce sens. Je lui offre un tendre sourire, avant de tourner les talons et de retourner dans la salle à manger avec les garçons. Rassurés de savoir que leur mère va bien, en quelque sorte, ils ont retrouvé l’appétit et dévorent même leurs parts respectives. À ce rythme, ils seront bientôt prêts à aller se coucher – même s’ils voudront sûrement négocier avec leur mère pour pouvoir rejouer un peu avant.

elle doit se ressaisir, elle en a conscience quand une voix se fait entendre dans son dos. elle ferme les yeux kate, fort et serre un peu plus fort le plan de travail avant de se retourner. oui. oui tout va bien merci. et désolé pour ... elle montre du doigt la table. tout ça. le vin est monté un peu trop vite je suppose. machinalement, comme pour prouver les choses, elle attrape un verre dans un des placards avant d'ouvrir le robinet et de le remplir. l'eau porté à ses lèvres semble rafraichir l'ensemble de son système. je vous remercie andrea, mais vous pouvez rester. ce n'est vraiment pas vous le problème. c'est tout le reste sauf elle à vrai dire. c'est son couple qui ne va plus, son mari qui encore une fois n'est pas là, c'est le travail, c'est beaucoup. c'était honnête. elle repose le verre contre le marbre blanc avant de croiser les bras sur sa poitrine. plus tôt, c'était honnête. je n'ai pas pour habitude de mentir à mes enfants. elle hausse les épaules kate, se rappelle sa promesse. elle préfère leur dire la vérité dans tous les cas, assurer ce lien de confiance, c'est ce que son père avait fait avec elle et ça a été la meilleure chose au monde. le compliment la frappe plus fort que de raison, alors qu'elle peut sentir ses joues prendre feu. je vous remercie andrea, vous n'étiez pas obligée. elle veut s'assurer que le message est clair, qu'elle n'a pas besoin de sa politesse, même s'il est vrai que c'est toujours agréable. on lui répète assez souvent pourtant, venant de jeunes stagiaires ambitieux, d'homologues trop déplacés, des femmes de ses partenaires qui pensent que parce qu'elle rit poliment aux blagues de leurs maris, elle veut coucher avec eux. je vais coucher les garçons, mais vous pouvez finir de manger ou vous installer dans le canapé si vous le souhaitez, ça ne sera pas long. elle tente un nouveau sourire avant de se diriger vers ses fils et de leur faire signe de monter. aussitôt les plaintes commencent. non, je ne veux rien savoir. vous avez eu de la piscine, de la console et une pizza, je pense que votre mère a été super cool avec vous aujourd'hui. elle hausse un sourcil et regarde archie se lever, la tête basse, alors qu'elle soulève aiden dans ses bras et le laisse s'accrocher à son cou.

il faut vingt minutes pour qu'ils s'endorment ou dans le cas d'archie, qu'il fasse semblant. me revoilà, désolé, ils n'étaient pas si fatigué que ça finalement. pourtant avec la piscine, elle avait espéré le contraire. elle s'approche des assiettes vides sur la table et les ajoute au lave vaisselle avant de finir de débarrasser. vous voulez boire quelque chose, un café, un thé, un jus de fruit ? elle se retourne enfin vers la jeune femme alors qu'elle laisse la machine à café se mettre en route pour elle-même. est-ce que c'est normalement le moment où je suis supposée confier mes plus grands secrets ? elle plisse les yeux avant de sourire, essaye de détendre l'atmosphère. tout pour oublier le petit moment désastreux du dîner.

Kate me confirme que son compliment était honnête et à cette affirmation, je ne peux m'empêcher de sourire. Encore. Plus les jours passent et moins je sais ce que cette relation entre nous est. Je suis la baby-sitter de ses enfants, nous nous voyons de temps en temps, après mes journées de travail. Mais je ne sais pas, j'ai l'impression qu'il y a plus que ça. Quoi ? Ça, c'est encore un peu trop vague pour que je puisse mettre un mot dessus. Peut-être que je me monte la tête pour rien aussi.. depuis quelques semaines, Kate et les garçons sont les personnes que je vois le plus – en dehors de mon colocataire et des membres du vélodrome –, ça doit sûrement jouer. Après avoir pris des nouvelles de la jeune femme, et m'être assurée qu'il n'y avait rien d'inquiétant, je retourne me mettre à table et Kate profite de ce moment-là pour aller coucher les garçons, qui ont terminé leurs assiettes. Comme je m'y attendais un peu, ils essayent de négocier pour gagner un peu de temps. Seulement, leur mère n'est pas de cet avis et clairement, je ne voudrais pas être la personne qui tient tête à Kate – c'est une femme de pouvoir et ça se ressent facilement. J'offre un baiser à Archie et Aiden et les laisse monter se coucher, alors que je viens terminer ma part de pizza. Ce n'est que plusieurs dizaines de minutes plus tard que la blonde revient me tenir compagnie. Ce n'était pas simple, mais elle a fini par avoir le dernier mot et par endormir ses fils. « Je crois qu'ils étaient excités à l'idée de vous avoir. Juste vous, sans Connor. » Je suis là aussi, mais ça ne compte pas vraiment. Ça fait maintenant plusieurs mois que je travaille ici, alors ils ont l'habitude de me voir : l'excitation des premiers jours s'est doucement dissipée, même s'ils sont toujours contents de me voir à la sortie de l'école. Le repas étant terminé, l'hôte de la maison débarrasse les différentes assiettes et les met dans le lave-vaisselle. « Non, c'est bon. Merci. Je suis parfaitement rassasiée. » Dis-je, alors qu'elle me demande si je veux boire quelque chose. J'ai bien mangé et la bière sans alcool me suffit pour l'instant, je verrais peut-être plus tard, si la soif se fait de nouveau ressentir – je ne suis pas de ceux qui boivent le plus, au plus grand dam de mon entraîneur.. Maintenant que nous sommes seules, Kate demande si le moment arrivé est celui où elle est supposée se confier sur ses plus grands secrets. « Vous en avez beaucoup ? » Dis-je, amusée. « Attention.. si la liste est vraiment longue, vous allez devoir me prêter un pyjama. » J'exagère un peu les choses, rentrant quelque peu dans son jeu. « Si vous avez besoin d'une oreille attentive, je suis là. Vraiment. » Cette fois-ci, je suis un peu plus sérieuse. Je suis baby-sitter et je suis censée m'occuper de ses enfants, juste ça, mais si elle en ressent le besoin, je suis là, alors autant en profiter. « Est-ce que je vais devoir vous en donner en retour ? Une révélation pour une révélation ? » Je ne suis pas certaine d'avoir des choses trop alléchante à lui avouer, mais on peut toujours essayer. Et si le vin a commencé à lui monter à la tête, alors peut-être qu'elle oubliera ce que je dis, comme la dernière fois – si elle a vraiment oublié.

les garçons couchés, elle a l'impression que sa journée se termine enfin. pour autant, elle ne se sent pas prête à dire au revoir à cette journée tout de suite. au lieu de ça, elle préfère inviter andrea à rester, à converser. une fois la vaisselle une fois débarrassée et la table lavée, elle se pose enfin dans le canapé une tasse de café à la main. la question d'andréa la fait sourire alors qu'elle secoue la tête. non, je suis mariée à un homme que j'ai rencontré à la fac, avant ça j'ai été capitaine des cheerleaders au lycée, présidente du conseil des élèves, j'ai été élevée par un père merveilleux. elle hausse les épaules kate, porte la tasse à ses lèvres. ma vie n'est pas la plus palpitante, rien à voir avec une athlète olympique. le plus fou a peut-être été mes rares expériences avec des copines de sororité avant connor, mais c'est tout. un léger rire s'échappe de ses lèvres à ces souvenirs, rien de bien fou. des soirées souvent arrosées qui se sont terminées deux ou trois fois dans le lit de certaines filles. juste assez pour savoir qu'elle n'est pas si indifférante au genre féminin finalement. je pense même que connor n'est pas au courant tant ce fut bref. elle passe une main dans ses cheveux kate, presque gênée de n'avoir rien à raconter. et vous ? personne après votre ex fiancé ? ou bien avant ? désolé si ça vous gêne, on peut éviter d'en parler si vous préférez! elle ne veut pas se montrer intrusive, se doute que le souvenir d'un mariage avorté n'est pas le plus agréable. j'ai un tatouage. elle tente de détendre l'ambiance comme elle peut. enfin avais, il a été retiré, mais il se situait sur les côtes. je pense cependant à en ajouter un nouveau avec les jours de naissance des garçons. un doux sourire est offert à la jeune femme avant qu'elle ne pose une main sur son épaule. j'ai évidemment vu celui que vous aviez sur l'épaule, très beau je dois le dire. vous en avez d'autres ? elle ne sait pas comment, pourquoi, mais ses yeux se retrouvent plongé dans ceux de la jeune femme et il est alors impossible pour elle de s'en détacher.

Maintenant que les garçons sont couchés, il n'y a que plus que Kate et moi. Kate, moi et les secrets qu'elle semble prête à me confier. Cependant, quand je rentre dans son jeu et essaye d'en apprendre un peu plus sur ceux-ci, la blonde fait un pas en arrière, évoquant qu'il n'y a finalement pas grand-chose de palpitant dans sa vie. En tant que mère de famille et avocate de renom, c'est difficile à croire, mais l'intérêt de certains secrets est sûrement différent selon le point de vue. D'ailleurs, selon la mère de famille, ma vie d'athlète est certainement plus palpitante. Si seulement.. « Non, personne. Il m'a comme vacciné. » Dis-je, sur le ton de la plaisanterie. Aujourd'hui, je peux en rigoler, le processus de guérison de tout cela étant bien avancé. Je sais bien qu'un jour, je finirais par rencontrer quelqu'un de nouveau, que je ne peux pas me fermer à l'amour. C'est seulement que, jusque là, personne n'a réussi à devenir important à mes yeux, pas comme Micah, et je n'ai surtout pas eu envie de m'investir, de peur de finir blessée, encore. « Avant non plus, pour être honnête. Pour en arriver au niveau où j'étais à l'époque, j'ai dû faire sport-étude dès le lycée et clairement, les garçons ne font pas partie des priorités dans ces cursus-là. » Les fêtes non plus, c'est peut-être pour cela que ce n'est pas quelque chose qui m'intéresse trop aujourd'hui encore. Lancée dans les confessions, Kate évoque le tatouage qu'elle a. Qu'elle avait plutôt. « Retiré ? Il ne vous plaisait plus ? » C’est un risque à prendre, même si souvent, les gens vivent avec pendant des années, quitte à modifier un peu le dessin pour lui donner un autre sens. Là, si elle a fait le choix de le retirer, c’est sûrement qu’il y a une bonne explication. « Merci. » Dis-je, alors qu’elle complimente celui que j’ai sur l’épaule – c’est peut-être celui-ci qui lui a inspiré la confession d’ailleurs. « J’ai vécu plusieurs années avec un artiste, un musicien, alors ce tatouage, c’était un peu comme un rite de passage. » C’est le premier que j’ai fait. « J’en ai d’autres, un peu plus discrets et j’espère pouvoir me faire dessiner les anneaux olympiques un jour. » Si un tatoueur y arrive un jour, cela voudra dire que j’ai atteint mon but, que j’ai réussi à courir pour mon pays pour la plus belle des compétitions et ça, j’en serais très fière, au point de l’afficher sur mon corps aux yeux de tous. « Vous êtes déjà sortie avec des femmes ? » Ce n’est peut-être pas très intelligent de relancer ce sujet, mais depuis qu’elle a évoqué des expériences avec des  "copines", je ne peux m’empêcher d’y penser. « Ça remonte à longtemps la dernière fois qu’une femme a attiré votre attention ? » De pire en pire.. je ferais sûrement mieux de me taire. Peut-être que j’aurais dû accepter une boisson finalement, j’aurais pu boire des gorgées et ainsi passer sous silence toutes mes questions.

elle hocha la tête kate, parce qu'elle comprend le fait d'être vacciné par un homme. elle n'est pas divorcée, pas encore, mais sait déjà qu'épouser de nouveau quelqu'un sera difficile. elle posa sa tête sur sa main kate, écoute attentivement la jeune femme, reste impressionnée par la volonté dont elle a su faire preuve tout au long de sa jeunesse pour réussir à atteindre ses objectifs. et puis vient la conversation des tatouages, l'aveu du sien qu'elle a retiré. plus parce qu'il me correspondait plus, qu'elle explique. une énième erreur de jeunesse, qu'elle a eu la chance de pouvoir effacer. andrea lui avoue espérer dessiner les anneaux olympiques sur son corps et c'est avec douceur que kate vient déposer sa main libre sur celle de la brune. je suis certaine que vous allez y arriver. votre volonté ne fait aucun doute et c'est ce qui est le plus important. un sourire est offert à la jeune femme, comme pour appuyer ses propos. je ne pense pas que sortir soit le terme exact. elle secoue la tête kate, peine à croire qu'elle a cette conversation avec la babysitteur de ses fils. des expériences ici et là, rien de fou. de toute façon je n'ai pas eu beaucoup de temps, connor a tout fait pour m'avoir, ça a duré plus d'un an, mais quand un homme fait livrer des dizaines de bouquets dans un amphithéâtre, je suppose que ça décourage n'importe qui qui pourrait être intéressé. maintenant qu'elle y pense, les grandes démonstrations publiques étaient certainement plus pour les autres que pour elle. elle se réinstalle convenablement sur le canapé, passe une main dans ses cheveux avant de chercher dans sa mémoire une réponse adéquate à la question de la jeune femme. hm, tous les jours en fait. les femmes sont magnifiques, drôles, intelligentes. je travaille avec ces femmes, je leur confie mes enfants, je discute avec elles en amenant les garçons au sport. ce n'est pas quelque chose d'unique. elle hausse les épaule kate, pas tellement honteuse de ce qu'elle avoue. elles attirent toute mon attention, ça ne veut pas dire que je veux leur sauter dessus. l'attention et l'attirance sont deux choses parfaitement distinctes. elle offre un nouveau sourire à la jeune femme avant de jeter un oeil à son téléphone qui vient de s'allumer. connor ne rentrera pas ce soir, je peux vous raccompagner chez vous en voiture, je ne suis pas rassurée à l'idée de vous laisser rentrer en vélo. elle laisse son regard détaillé les traits du visage qui lui fait face, elle a peut-être une idée de la dernière fois qu'elle a été attiré par quelqu'un.

Bien sûr que j'ai envie de participer aux Jeux Olympiques un jour, je pense que c'est le rêve de tout sportif. C'est bien pour cela que, parfois, je me sens un peu bête d'avoir fait un caprice d'adolescente pour suivre, à l'autre bout du pays, le garçon dont j'étais tombée amoureuse, laissant de côté ce pourquoi j'étais douée. Sans grande surprise, j'ai pris du retard, j'ai aussi laissé passer plusieurs opportunités et maintenant, je me retrouve à devoir faire plusieurs boulots dans l'espoir de pouvoir m'en sortir toute seule. Certes.. sans ça, je n'aurais peut-être jamais rencontré les garçons et Kate, alors disons que c'est peut-être un mal pour un bien. Car oui, même si je dois passer de longues heures en compagnie d'enfants – ce qui ne ravirait pas tout le monde – ils sont vraiment ma bouffée d'air frais au quotidien. Et maintenant qu'ils sont couchés, c'est avec leur mère que je me retrouve. Il y a encore quelques semaines, c'était plutôt son mari que je voyais et sans trop savoir pourquoi, les rôles se sont inversés et rares sont les fois où je croise Connor. Ce n'est peut-être pas si mal, car la blonde est très agréable. En général, mais avec moi aussi. Au point même que parfois, nous nous risquons à quelques questions indiscrètes pour en apprendre un peu plus sur nous. La signification de nos tatouages, mais aussi nos expériences plus intimes. C'est ainsi que j'apprends qu'elle a déjà eu de brèves histoires avec des femmes et clairement, je ne m'y attendais pas. Est-ce que ça change quelque chose ? Non. Nous sommes tous libres de faire ce que nous voulons de nos vies. Mais étrangement, ce qu'elle peut me dire maintenant risque d'avoir une saveur toute particulière. Et si finalement, ça me plaisait d'attirer son attention ? « Je suis désolée.. » Dis-je, alors qu'elle évoque le fait que son mari ne rentrera pas ce soir. Même si je ne sais pas vraiment ce qui se passe entre eux, j'ai quand même la sensation que ce n'est pas l'euphorie des premiers jours. Quand on décide de se marier, c'est pour la vie, non ? Alors je comprendrais que cela affecte Kate, dans le mauvais sens du terme. « Et vous allez appeler une baby-sitter de secours pour venir surveiller les garçons ? » Même s'ils dorment, il ne faudrait pas les laisser seuls ici. Quelques minutes sont parfois suffisantes pour des accidents. « Ne vous en faites pas pour moi, j'ai déjà fait ce trajet une multitude de fois. » Que ce soit entre ici et mon appartement ou encore ma boutique et mes lieux d'entraînement. « À cette heure-ci, il n'y a plus beaucoup de circulation. Et je ferais attention, c'est promis. » Je lui offre un tendre sourire, qui se veut rassurant. Je me suis déjà faite percuter, une fois, mais ça ne veut pas dire que ça recommencera un jour. « Reposez-vous, vous le méritez. » Mon travail ici est terminé et j'ai déjà un peu trop abusé de sa gentillesse. Alors je me lève du canapé et récupère mes affaires pour partir.