boa sorte, good luck. (janine)

Cela fait maintenant deux jours qu'il se trouve à São Paulo, avec Janine, car oui, entre temps, ils ont réussi à s'entendre, parfois, elle est un peu encore collante, mais il a fini par s'y habituer, parce qu'il est tout aussi curieux que la brune et que la relation a évolué en positif. Ils avaient pris le temps de se reposer de ce long vol d'avion et de faire du tourisme dans la ville, qui est un brin trop grande pour pouvoir tout visiter. Il fait bien plus chaud qu'à la Nouvelle-Zélande, heureusement qu'il a apporté les bons vêtements et pas que des pulls et des pantalons. Il regarde rarement la météo avant de voyager, il préfère se fier aux clichés et bien, il n'est pas déçu concernant le Brésil. Quoi qu'il en soit, ils ne sont pas là pour des vacances, même si le vol fut payé par des inconnus, ce qui peut paraître très bizarre, car ça l'est carrément, on ne va pas se mentir, mais quand il a su que c'était pour du paranormal et du spirituel, il n'a pas fallu plus pour le brun pour accepter ce boulot, surtout qu'en ce moment, c'est plutôt calme dans la vie de Finn. Il n'a pas reçu beaucoup de détails de la part de l'anonyme, du moins, jusqu'à ce matin, un SMS reçu, indiquant une adresse, leur demandant de faire preuve de la plus grande discrétion et il comprend qu'en cherchant le lieu, qu'il s'agit d'une famille de riche, ils ne vont pas dans les favelas, non pas que cela l'aurait dérangé, mais aucun n'aurait jamais eu l'argent pour payer un vol et encore moins le job qui va suivre. « Tu es prête ? » Il prend son sac à dos, il l'attendait à l'entrée de l'hôtel, qui ne se trouve pas dans le quartier le plus chic, c'est plutôt moderne comme emplacement. C'est à l'aide de son téléphone, plus précisément du grand traducteur google, qu'il appelle un taxi, une fois qu'il est là, il s'engouffre à l'intérieur du véhicule. « Direction, les quartiers chics de Guarujá. » Il regarde à travers la vitre, il regarde défiler les bâtiments, les quartiers, il est un peu émerveillé, il a envie de rester plus longtemps pour profiter, mais pour l'heure, ils doivent faire leur boulot. « Si on a le temps, on pourra peut-être finir la journée à la plage ? »

C'est la première fois qu'il met les pieds au Brésil, n'ayant aucune raison avant cela de venir en Amérique du Sud, même pour des vacances, il apprécie plutôt le paysage exotique. Il ne peut pas nier non plus qu'il ait hâte de faire du tourisme, histoire d'en profiter un peu avant de rentrer en Océanie. Ils ont un peu profité autour de leur hôtel, mais pas assez à son goût, d'ailleurs, en parlant de cela, il apprécie les plats brésiliens, notamment le dessert brigadeiro, le chocolat est toujours une valeur sûr, selon lui. Il faut dire que ce n'est pas quelqu'un de très difficile et qu'il aime tester d'autres plats qui ne sont ni Islandais, ni Néo-Zélandais. Tout cela pour dire qu'une semaine, on sait tous que ça passe très vite et il se dit qu'après aujourd'hui, ils auront encore quelques jours pour profiter de la région et se faire quelques souvenirs au Brésil. Finn sourit à Jan, il la sent un peu nerveuse, mais c'est peut-être qu'une idée qu'il se fait, qui lui, est probablement plus habitué à voyager ou à faire ce boulot. Quoi qu'il en soit, il ne parle pas portugais et heureusement, la langue anglaise est parlé à travers le monde entier et ils arriveront sûrement à communiquer avec les gens du coin, en tout cas, son contact parle cette langue, du moins, dans son message. « Je ne sais pas, une demi-heure, peut-être ? » Tout dépend du chauffeur de taxi et comme Finn ne connaît pas le chemin, difficile à dire ou sinon se fier à google maps. Ils se mettent alors en route vers la destination, la maison de riche, car en cherchant le quartier, il a bien compris que ce n'était pas du côté des favelas. « Alors, c'est assez différent de ce qu'on a l'habitude de faire, même pour moi. Il s'agirait d'une possession, apparemment leur grand-mère agit bizarrement depuis déjà plusieurs semaines et tu sais, ici, ils sont si croyants, j'imagine qu'ils en sont convaincus. D'ailleurs, je pense qu'ils voulaient faire appel à quelqu'un de l'extérieur, étant donné leur classe sociale. » Mieux vaut que ça ne s'ébruite pas, on évite les scandales et tout ça, les riches quoi. Il hausse légèrement les épaules. Ils ne sont pas médecins, tant la dame est tout simplement atteinte de démence et a besoin de soin de la part des véritables professionnels, c'est-à-dire les médecins.

S'ils avaient vécu au Moyen-Âge et dans les années 70, elle aurait été moins choquée d'apprendre ce qu'il vient de lui annoncer à propos de leur mission au Brésil, surtout aux États-Unis, c'était une autre dimension. On aurait presque cru que les exorcistes n'avaient pas de tabou ou en tout cas, c'était surtout utilisé dès qu'une personne avait un comportement étrange aux yeux des catholiques, bien sûr, c'était surtout de la peur de la part des gens et de l'église. Quoi qu'il en soit, Finn hausse doucement les épaules. « Peut-être qu'on va être assisté par un prêtre ? Qui sait.. » De plus, il ne comprend pas trop la langue portugaise, ils vont peut-être avoir un peu de mal à saisir ce qu'ils vont leur raconter, malgré l'anglais moyen de l'hôte. Enfin, ils verront sur place comment se débrouiller, car heureusement, ils sont 21ᵉ siècle et ils peuvent utiliser leur téléphone pour s'aider. « Tout ce que je sais, c'est qu'il avait vraiment l'air de vouloir garder cela à huis clos, tu vois, comme si ça devait être un secret. » Bref, une famille riche qui ne veut pas faire scandale quoi, tout ce qu'il y a plus de cliché dans ce milieu. Dans tous les cas, Finn n'est pas le genre à faire beaucoup de bruit, du moins, pas pour cela, il sait se montrer discret quand il le faut et puis bon, il ne connaît personne ici, c'est un peu pour cette raison qu'ils sont là. « Je ne sais pas, il vaut mieux savoir si ce n'est pas une maladie que seuls les médecins peuvent s'occuper avant de savoir si c'est une entité ou non. Sinon, tu n'as pas oublié l'eau bénite ? » Bon, ils ne sont pas médecins, il le sait très bien, ni même exorciseur, certes, cela dit, ils doivent attendre d'être sur place connaître les consignes de la famille. Finn profite des dernières minutes du trajet pour relire les échanges courriels avec Gabriel da Silva. Ils arrivent devant un grand portail, qui s'ouvre au bout de quelques minutes, le temps de vérification des identités. Il relève la tête, il observe la grande maison. « Nous y voilà. » Le chauffeur de taxi est déjà payé, enfin, comme un uber, pas besoin de s'attarder dans le véhicule, un simple merci en portugais et il sort en récupérant son sac à dos.

Heureusement pour eux, ils sont venus dans un pays où ils croient à l'au-delà, le spiritisme est une religion ici, avec plus 6 millions de membres, ce n'est pas rien, ils ont donc de la chance, en quelque sorte, ils ne vont pas avoir l'air de deux fous. C'est pour cela que Finn n'est pas inquiet, c'est vraiment un autre monde ici, bien évidemment, il n'est pas serein à 100%, après tout, ils ne savent pas du tout ce qui va se passer et comment la journée va se dérouler dans cette demeure et avec des inconnus sortis de nulle part. « Je vois ce que tu veux dire. » Répond Finn avec un léger rire. Bien sûr, si c'était que cela, il s'intéressait à autre chose, pourquoi pas aux ovni ou il ne sait quoi. Il la regarde faire et sourit. « Je l'ai rarement fait, mais pas pour un exorciste. » Bon, après, ça ne fonctionne pas comme dans les films, sans la fumée blanche qui se dégage de la chair en train de se décomposer sur place, puis, il n'est pas certain que cela fonctionne à tous les coups, peut-être qu'il faut vraiment y croire, il l'ignore totalement, après tout, c'est arrivé que deux fois, la première, c'était parce qu'il avait peur et il a cru que cela allait le protéger, la deuxième fois, avec une partenaire, ils pensaient avoir affaire à des démons invisibles dans une vieille prison. Bref, les voilà devant cette belle et grande porte, à croire que tout est grand ici, il n'imagine même pas l'intérieur de la baraque. Mine de rien, il est plutôt nerveux à l'idée d'être là, il ne sait pas trop à quoi s'attendre, tout peut arriver. « J'espère aussi. » Heureusement, ils peuvent toujours utiliser le téléphone pour traduire. Enfin, la porte s'ouvre, un majordome les accueille et les invite à entrer à l'intérieur, on les attendait bien, Finalement, Gabriel se pointe le bout de son nez, il le sait qu'après les présentations, il n'a pas envie de rencontrer toute la famille, mais ils passent devant des membres, direction l'étage vers la pièce qui les concerne. Une dame allongée sur un grand lit, les volets fermés, cette chambre dégage une drôle d'odeur. « Et du coup.. vous attendez quoi de nous ? »  

Même si le manoir n'est pas noir, qu'il n'y a pas de corbeau sur le toit ou d'araignée sur les murs extérieurs, qu'elle ne ressemble pas à ce cliché représenté dans les films d'horreur, elle en impose tout de même. Il ne pense pas pouvoir vivre dans ce genre de maison, sachant qu'il est seul avec son chien et qu'il arriverait facilement à se perdre là-dedans, pas vraiment pour lui. Bien sûr, il ne juge pas, sachant qu'ils ont l'air d'être une grande famille et donc, de vivre en communauté, ça doit leur être utile d'avoir autant d'espace. D'ailleurs, une fois à l'intérieur, c'est tout aussi impressionnant, néanmoins, pas le temps de faire une visite guidée de la maison, car après tout, ils ne sont pas là pour l'acheter, mais pour exorciser quelqu'un, enfin, techniquement, c'est après tout, la raison de leur venue, rien n'est encore sûr pour ce qui va suivre. Ils ne perdent pas de temps, se retrouvent dans la pièce de la grand-mère, les rayons du soleil n'arrivent même pas à réchauffer la sombre pièce et la regardant, l'Islandais frissonne légèrement, cette vue le terrifie un peu, bien qu'il ne le montre pas, il n'est pas très à l'aise non plus, enfin, qui le serait, l'aura autour de la femme n'est pas très bonne. Gabriel se met alors à parler, leur demandant s'ils sont en mesure de faire le boulot d'un prêtre spécialisé dans le domaine de l'exorciste, car oui, ça se fait encore, toute fois, moins souvent que dans les années 70 et 80. Il regarde la réaction de Janine, effectivement, ils ne peuvent pas s'exécuter, pas question de finir en prison ou il ne sait où pour avoir commis une erreur quelconque, néanmoins, il serait curieux de savoir si c'est comme dans le film Exorciste.
« Est-ce qu'on peut.. être seuls pour travailler ? » Il y a beaucoup trop d'observateurs dans la pièce et ça le gêne de se faire observer autant, ressentant une certaine pression. « Oui et le chapelet, qui a aussi été béni. » Finn sort un appareil et chuchote à Janine. « Pourquoi le prêtre n'est pas là ? C'est bizarre, non ? » En plus, cette famille est catholique et la dame semble être sur le bord de la mort, il se dit que ce serait normal qu'un membre du clergé soit présent. Peut-être qu'au final, elle est toujours vivante et qu'elle est tout simplement malade, bref, ils vont devoir le découvrir, les boîtes avec les cachets sont un bon indicateur. Il ne reste que le frère et la soeur, ce qui est normal, Finn a aussi besoin de réponses. « A-t-elle parlé dans une langue étrangère ? Elle a été victime d'hallucinations ? » La soeur est beaucoup plus discrète et elle regarde son frère, sans parler, mais l'air de se dire que c'est peut-être le cas.