roller disco ! ☾ sam

Voilà déjà de nombreux mois que Zoë a fait la connaissance de Sam, lors d'une banale sortie photo à la foire. Elle ne s'attendait pas à grand chose mais elle est rentrée avec une énorme peluche et un copain en plus. Un copain intéressant, qui plus est ! Ils ont gardé contact sur les réseaux, mais sans se parler tous les jours non plus. Zoë n'est pas de ce genre-là, de toute manière. Elle préfère amplement les conversations grandeur nature que par écrans interposés ; sauf quand il n'y a pas le choix et qu'une grande distance est de mise.
Elle est tombée la semaine passée sur une publicité pour une soirée roller disco et a presque immédiatement pensé à Sam après s'être fait refuser son invitation par son amoureux, de garde à la caserne ce soir-là. Elle avait tellement envie d'y aller avec quelqu'un, impossible pour elle de louper cet événement qui promettait de folles tranches de rire. Il y avait un moment que Zoë voulait revoir Sam, de toute manière, et elle a été ravie de le voir accepter sa proposition.
Dans le thème, Zoë enfile le soir-même un legging noir à paillettes et un débardeur à sequins argentés. Elle se maquille bien plus que d'habitude, et fait en sorte que ses cheveux tiennent en une queue haute. Quitte à s'éclater sur du disco et sur des rollers, autant le faire avec panache ! Elle s'attend à déclencher beaucoup de moqueries chez Sam car elle n'a pas fait de roller depuis son enfance, il va lui falloir un moment pour trouver son équilibre.
Se demandant si Sam a également fait un effort de présentation pour l'occasion, Zoë se pointe devant le centre récréatif de Wellington peu avant le début de l'événement. Peut-être est-elle légèrement en avance, mais elle n'est au moins pas la seule à s'être habillée en conséquence. Elle voit passer et entrer dans le complexe des dizaines de personnes qui n'ont pas lésiné sur les moyens. La soirée risque d'être amusante !

Pour être tout à fait honnête, Sam n'est pas très sportif, ce qui le maintient en forme, c'est surtout l'escalade et la fuite, c'est-à-dire courir pour s'enfuir, encore, cela n'arrive pas très souvent. Tout cela pour dire qu'il avait hésité avec l'invitation de Zoë, faire du roller, vraiment ? Il y a des chances qu'il se pète la gueule, non ? C'est vraiment la première chose qui lui vient à l'esprit, ça et le fait qu'il n'aime pas les endroits peuplés, car il ne faut jamais sous-estimer le fait que pas mal de choses reviennent à la mode, compris le roller derby, heureusement ici et après avoir vérifié, personne ne va se pousser pour faire tomber les autres et donc, pas de risque de se retrouver à l'hôpital. Enfin, quoi qu'il en soit, il a bien évidemment accepté, sinon il ne serait pas là, en train d'enfiler un jean légèrement trop moulant, mais pas autant que le chanteur de Led Zeppelin, Robert Plant. Non, Sam s'est gardé une petite gêne, d'autant qu'il n'est pas vraiment extravagant. Il est resté simple, avec une chemise un peu fantaisie en satin et légèrement entrouverte, pas question de trop en dévoiler, mais c'était une mode à l'époque des années 70. Bref, dès qu'il termine de se préparer, c'est direction Wellington, une fois là-bas, il met du temps à retrouver sa partenaire du vendredi soir, en tout bien tout honneur, ça va de soi. Il fait signe à la brune, le fou rire, pour une fois qu'il ne peut pas retenir, lui qui est de nature assez sérieuse dans la vie de tous les jours. Néanmoins, s'il doit se moquer, il doit le faire avec tous les autres qui sont présents, alors, il ne critique pas sa tenue, après tout, elle a fait l'effort, alors, que lui, il est resté simple, après, il faut avouer que les tenues des hommes sont moins impressionnantes. « Hey ! » Il lui fait la bise. « Tu m'attends depuis longtemps ? » Pourvu que non, mais ce n'est qu'en vérifiant sa montre qu'il constate qu'il n'est pas trop en retard.

Zoë aurait clairement pu pousser le vice jusqu'au bout et proposer au centre de photographier l'événement tout en y participant, mais pour une fois elle a laissé son outil de travail à la maison. C'est pourtant clairement dans ses habitudes, de faire des extras et de couvrir des soirées de ce genre-là. Même si elle n'est pas artiste indépendante comme d'autres de ses contacts si précieux, elle ne refuse jamais un peu de publicité pour le studio et pour ses collègues. En même temps, elle peut aussi parfaire ses techniques, car photographier des personnes en mouvement demande pas mal de pratique pour que cela finisse par donner quelque chose d'agréable à regarder. Combien de photos complètement floues a-t-elle pu produire... Encore aujourd'hui, ça lui arrive !
Lorsque Sam finit par arriver devant le complexe, Zoë est touchée qu'il ait fait un effort de présentation. Certes, pas aussi extravagant qu'elle, mais tout de même ! "Hey !" répond-elle, enjouée, en le laissant la saluer avec une accolade et une bise. "Eh bien, on va dire que sur une échelle chronologique... L'âge du disco doit être fini depuis longtemps !" raille la brune avant d'éclater de rire. "Je viens d'arriver, ne t'en fais pas. J'ai pu regarder passer quelques personnes, et on risque de faire tache au vu de certains costumes !" Zoë fait un signe de la main, signifiant que d'autres participants ont mis la barre très haute. Elle se saisit ensuite de la réservation pour deux personnes qu'elle a imprimée depuis sa boîte mail et invite Sam à entrer avant elle. "Après vous, monsieur !"

Sam n'a pas eu besoin de fouiller dans les boutiques d'occasion pour se costumer, il avait déjà tout à la maison, ce n'est pas vraiment l'habit la plus difficile à reproduire, mais ce n'est pas bien grave, après tout, ils sont là pour s'amuser, pas pour un défilé de mode. « Pas ce soir, on dirait bien ! » Non, les organisateurs ont mis le paquet pour que tout le monde puisse se sentir comme dans les années 70 sans la drogue, bien évidemment, la musique est présente, dès qu'ils posent les pieds dans l'établissement, ils peuvent tout de suite la musique des Bee Gees, you should be dancing. Ce n'est pas vraiment son style de musique, néanmoins Sam ne peut pas nier que c'est entraînant et que ça donne envie de se déhancher, qu'importe si on aime les Bee Gees ou pas. Quoi qu'il en soit, ils font la file pour louer les patins, il repère aussi le coin de la nourriture, le pop-corn, les hot-dogs géants, les boissons gazeuses et d'autres trucs qui remplissent bien le ventre. « C'est les années 70 qui t'ont donné envie de venir à cet événement ou les patins à roulettes ? » Curieux de savoir ce qui l'a poussé à vouloir venir, d'autant que ce n'est pas non plus son époque et que de nos jours, la plupart des gamins écoutent surtout Taylor Swift et ce n'est pas du tout sa came. Tout cela pour dire, qu'il n'a pas profité d'une soirée comme celle-ci depuis des lustres. Sam récupère ses patins et il s'installe sur un banc pour pouvoir les enfiler. Il y a beaucoup de personnes, mine de rien, il ne pensait pas que ça allait autant attirer les habitants de cette ville, comme quoi, il peut être encore surpris après deux ans. « Alors, autant dire que je n'ai pas fait de roller depuis des années. »

Dès qu'ils entrent dans le complexe récréatif de Wellington, Sam et Zoë tombent dans la file pour la location des patins, apparemment c'est la condition pour pouvoir participer à l'évènement ! Ceux qui viennent avec leurs propres patins passent directement aux caisses prévues à cet effet, Zoë suit d'ailleurs des yeux un couple aux chemises très colorées, patins sur l'épaule. Elle ne peut s'empêcher de sourire et se fait ramener à la réalité par Sam qui lui demande ce qui lui a donné envie de venir ce soir. "Un peu des deux, j'avoue !" fait-elle en laissant son sourire se transformer en un éclat de rire. Leur tour dans la file arrive, et c'est patins en mains que Zoë suit Sam jusqu'à un banc non loin. Enfiler de tels engins lui demande une concentration sans pareil... "Moi non plus, on va voir qui se casse la figure en premier !" raille Zoë alors qu'elle noue les lacets de son premier patin. Ses tennis mises de côté avec sa petite besace dans laquelle elle a glissé quelques pièces de monnaies pour qu'ils puissent louer un casier de vestiaire à deux, elle se lève et manque déjà de tomber. "Mince, ça roule trop facilement !" se plaint-elle, penchée et les mains sur le banc. Une fois que Sam l'a rejointe en position debout, la brunette attrape ses quelques affaires et se dirige vers la rangée de casiers la plus proche. "Même sur la moquette c'est déjà dur de garder l'équilibre, alors j'imagine pas quand on sera sur la piste !" lance Zoë en riant. "Tiens, si tu veux mettre tes chaussures," propose-t-elle à Sam après avoir glissé les siennes ainsi que son sac dans l'un des casiers vides. Elle ne sait pas s'il a prévu le coup mais au cas où, Zoë pense toujours à tout.