You'll be the prettiest girl at your wedding ! | ft. Noomi & Wade

Bon, peut-être bien que Noomi s’emballait un peu parce qu’au fond, Jimmy et elle n’avaient pas encore fixé de date. Pas décidé d’où ils allaient se marier non plus, d’ailleurs. En fait, ils avaient assez peu parlé de leur mariage jusqu’ici et se contentaient tous deux de vivre à fond leurs fiançailles. Ce qui était pas plus mal en fin de compte parce que la grecque s’était déjà mariée une fois, oui, mais elle avait pas vraiment eu de fiançailles. Disons que Frank avait sagement – c’est étonnant, ouais, je sais – attendu qu’elle soit majeure pour la demander en mariage. Et comme Noomi n’était rien d’autre qu’une tête de linotte aimant défier l’autorité – surtout celle de sa mère qui n’approuvait pas vraiment qu’elle fréquente autre chose qu’un médecin ou un avocat – , elle avait accepté et ils étaient partis se marier presqu’aussitôt. Ça non, ça n’avait rien eu d’un mariage en grandes pompes. Plutôt du genre très intime. Avec juste eux. Et son père quand même parce qu’elle aurait pas voulu qu’il soit pas là pour ce qu’elle voyait autrefois comme l’un des plus importants jours de sa vie. Vu comment leur histoire s’était terminée, c’était moins le cas maintenant, mais elle pouvait malheureusement pas nier qu’ils avaient aussi eu de bons moments. Bref, la blonde s’y prenait tôt, ouais, mais d’un autre côté, fallait bien commencer quelque part. Puis comme elle avait pas forcément envie de brusquer Jimmy, autant commencer par quelque chose qu’elle pouvait – et même devait – faire sans son aide. A savoir choisir une robe. Ou un costume, elle en savait encore rien, mais quelque chose à porter pour le grand jour en tout cas. Pour ce faire, elle aurait pu demander à bien des gens de l’accompagner. Notamment une autre femme, qui aurait peut-être été de meilleur conseil qu’un homme, mais le fait est que Noomi n’avait pas tellement d’amies ; depuis toujours, elle s’était mieux entendue avec les hommes, c’était comme ça. Autant demander à son témoin de s’acquitter de cette tâche, du coup. D’autant que Wade était très sûrement le plus à même de l’aider sur ce point. Parce que lui, comparé à plein d’autres, en aurait quelque chose à foutre de ce qu’elle porterait ce jour-là. Sarah à l’école, Jimmy au travail, elle attendait que Wade vienne la chercher. Tant et si bien que quand la sonnerie de l’interphone retentit, elle prit même pas la peine d’y répondre pour dire qu’elle arrivait et alla même jusqu’à prendre les escaliers pour descendre rejoindre son ami plus vite. Qui l’accueillit comme si elle était la reine de la journée. Et dire que c’était même pas le jour du mariage encore. Pour coller à ses paroles, elle enfila sa paire de lunettes de soleil et répondit :
« Parée ! »
Avant de jeter un coup d’œil un peu plus observateur à Wade qui, en effet, s’était mis sur son trente-et-un. On aurait pu croire qu’il allait à un bal plutôt que dans les magasins.
« Wow, t’as la classe. Ça t’va très bien ! »
C’est juste que bon, vu qu’elle était en jean baskets – comme souvent -, c’était deux salles deux ambiances. Mais peu importait, au fond ; elle était plutôt fière d’être accompagnée par quelqu’un qui prenait tout ça tellement au sérieux qu’il avait décidé de se fringuer en conséquence même pour des essayages. Puis elle se pencha légèrement de côté pour jeter un coup d’œil à la moto derrière lui.
« Par contre, t’as pas peur d’froisser ton joli costume ? »
C’est vrai qu’elle pouvait toujours proposer de prendre sa Mustang mais c’était mal connaître Noomi de penser que, si elle en avait l’occasion, elle ferait pas un tour à moto. Et puis, en toute franchise, elle détestait prendre sa voiture pour aller faire les boutiques parce qu’à chaque fois, la Mustang revenait un peu plus égratignée à cause des gens qui faisaient pas vraiment attention quand ils ouvraient leur portière. Y a pas à dire, c’est quand même bien pratique d’avoir un père qui tient un garage quand on habite en ville.

Oh, ben c’est pas elle qui jetterait la pierre rapport aux taches de sauce tomate, c’est sûr. Parce qu’elle en faisait pas. Même pas celle toute prête dans ces bocaux en verre qu’on avait plus qu’à faire réchauffer un peu avant de la verser sur les pâtes. Avec Noomi, c’était pâtes au ketchup ou rien d’autre – c’était un peu exagéré quand même, elle était capable de cuisiner d’autres choses même si le choix restait limité. Cela dit, maintenant qu’elle y pensait, le ketchup pouvait tout autant tacher. Surtout quand on appuyait de manière bourrine pour le faire sortir de sa bouteille. Ce qui, je vous le donne en mille, lui était déjà arrivé aussi, bien entendu.
« Bah j’suis sûre que ça lui aurait pas forcément déplu. Y a des façons marrantes d’se nettoyer à deux. »
Bref, loin d’elle l’idée d’épiloguer sur le sujet parce qu’elle savait pertinemment que tout le monde était pas aussi à l’aise qu’elle avec tout ça et qu’elle avait pas vraiment envie de plomber l’ambiance, aussi s’empara-t-elle de son casque – le sien, rien qu’à elle et à sa taille ! – et grimpa-t-elle en selle.
« Ça roule, tu peux prendre la route de Wellington. Y a un centre-commercial où y a une boutique de robes de mariage qui fait des trucs vraiment pas mal ! »
Les chances qu’elle y trouve son bonheur étaient relativement minces mais fallait bien commencer quelque part et, tant qu’à faire, autant commencer dans un endroit qui lui plaisait bien. Surtout qu’elle avait entendu dire que, pendant les essayages, on servait du champ’ et des macarons vraiment top. Ça serait déjà ça de pris. Arrivés aux abords de la capitale, la grecque indiqua à Wade le chemin pour arriver au centre-commercial, des fois qu’il le connaîtrait pas. Y avait du monde et Noomi était pas mécontente d’avoir laissé sa Mustang au garage. C’était tellement plus simple de trouver une place de parking quand on n’avait qu’une moto à y garer. Une musique assourdissante les accueillit. Accompagnée de cris d’enfants. Manifestement, y avait une activité pour eux et Noomi songea qu’elle aurait peut-être dû emmener Sarah finalement… Mais ça pouvait prendre du temps, ce genre de trucs. Et sa fille n’aurait jamais eu la patience nécessaire. C’était déjà pas sûr qu’elle l’ait… Elle prit alors la direction de la boutique et se stoppa devant la vitrine. Où trônait des mannequins vêtus de robes… Aux allures de pièce montée. C’est ça, la plupart de ces robes ressemblaient à de gros gâteaux à cause de toute cette tulle. La blonde fit alors le grimace avant de se tourner vers son ami.
« Ouais je sais, ça paye pas d’mine comme ça, mais y a des trucs beaucoup plus cool à l’intérieur. J’sais pas pourquoi ils les exposent pas. »
Sans plus attendre, elle poussa ensuite la porte faisant tinter le carillon annonçant l’arrivée d’un nouveau client. Personne dans la boutique mais un plateau de macarons reposait sur une petite table recouverte d’une nappe. Ni une ni deux, elle fonça dessus et fit signe à Wade d’en prendre un aussi.