I'll be the light to guide you (lorena)

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I'll be the light to guide you.
abraham&lorena.

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« Écoute-moi bien, toi et moi, cela n'a jamais été l'amour fou. J'espère que tu t'es adouci depuis la dernière fois.. » il approcha en douceur sa main vers la tête du sale clébard. Qui lui montre aussitôt les dents en laissant de la bave un peu partout sur le plancher. Braham se recule d'un pas et puis de deux en voyant la bête se redresser. « Ce n'est donc pas aujourd'hui que tu vas me rendre la vie facile hein! » Son oncle se met à rire de la situation. Il arrive sans problème à s'approcher du chien. Je te hais sale bête, je te maudis. Braham lance un regard à l'animal avant de se poser près de la table et d'observer le vétérinaire, qui est son oncle. « Il me hait. » John administre les soins à la bête, le vaccin de rappel. Il se retourne vers son neveu. « Mais non, il est juste un peu.. grognon ? » Bien sûr. Seulement grognon. Cette journée semblait interminable. Le brun a pu partir enfin de la clinique, une demi-heure avant la fermeture. Il est donc environ dix-neuf heures. Braham saute dans sa voiture, la blouse de vétérinaire encore sur le dos, il se rend à sa pizzeria préférée. Il prend une pizza extra-fromage et la préférée de sa colocataire ainsi qu'une frite puis des boissons. C'est un habitué de cet endroit, il a toujours droit à un rabais offert par la maison. C'est la classe d'être privilégié de la sorte. Le jeune homme attend le repas, mais il sent soudainement sa main tremblée, il n'a pas pris ses médicaments ce matin. Cela a fait deux ans récemment que sa mère est morte, il ne s'en est jamais remis et jamais il ne le pourrait. Il pense constamment à elle et même si tout cela est normal, Braham a besoin l'impression qu'il ne vit pas comme elle le souhaiterait. Il n'est pas aussi heureux qu'elle l'aurait voulu. Il se déteste. Il se déteste de ne pas honorer sa promesse. Au moment où il sent que ses larmes vont émerger son visage, la caissière le rappel à l'ordre en lui disant que sa commande est prête. Braham attrape sa commande, ignorant les regards des autres, il sort aussitôt et se refuge dans sa bagnole. Il se doit d'être fort. Il n'a pas le droit de céder, ce n'est pas le moment. Tout se défile dans sa tête, les moments heureux qu'il a passés avec sa mère, ses amis, tout le monde. Pourquoi ? Juste pourquoi. On klaxonne, quelqu'un souhaite prendre sa place. Le jeune assistant résiste de baisser sa fenêtre et de balancer gratuitement des injures. Ce n'est pas lui ça. Abraham prend une grande respiration et roule jusqu'à l'appartement où il vit depuis un certain temps aux côtés de Lorena. Cette bombasse qu'il a retrouvé un jour, qui a aidé comme il a pu en l'accueillant chez lui avant de louer un appartement à deux, l'ancien devenant trop petit pour deux.
Braham débarque, prend la bouffe avec lui puis grimpe les quelques escaliers avant de pénétrer à l'intérieur. « PIZZA EXTRA-FROMAGE. FRITES. BOISSONS. » Oui, il hurle pour se faire entendre, ignorant si Lorena est rentré et surtout, ignorant dans la pièce laquelle elle se trouve. Il se débarrasse de ses souliers, toujours la blouse sur les épaules, il pénètre dans le salon, dépose le tout sur la table basse, qui commence sérieusement à être encombré de cochonneries. « Hola ? Il y a quelqu'un ? » Il s'écrase sur le canapé et fixe la pizza qui ne demande qu'à être dévoré.

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I'LL BE THE LIGHT TO GUIDE YOU

If I lay here, if I just lay here, would you lie with me and just forget the world ?

Quelle heure était-il ? Quel jour était-on? Faisait-il jour ou nuit dehors ? La joie d'être un interne, Lorena passait beaucoup de temps à l'hôpital. Du coup, dés qu'elle avait une minute, ce qui arrivait assez rarement, elle en profitait pour se réfugier dans un endroit calme et elle fermait les yeux, laissant son esprit s'évadait et ses yeux se reposaient. Bip, biiiip, et c'était reparti de plus belle. Aujourd'hui elle était au service des urgences, beaucoup de monde pour pas grand chose. Elle fit des points de suture à un jeune garçon qui était tombé à vélo, elle ausculta une femme enceinte qui ressentait des douleurs dans l'estomac avant de l'envoyer voir le gynécologue qui la suivait, elle s'occupa de quelques foulures et elle finit par un cas de brûlure sans gravité. Une journée des plus banales, des patients simples et sans complication, ça n'arrivait que très rarement. L'heure de s'en aller approcha et elle se rua dans les vestiaires pour attraper ses affaires et fila en vitesse à sa voiture avant que son biper sonne. Une fois arrivée devant son appartement, elle resta un moment dans la voiture, les yeux clos. Elle ignorait si Abraham était déjà rentré. Abraham, c'était son drôle de coloc, plutôt mignon d'ailleurs. Il était tombé sur elle, un soir, le genre de soir où ça n'allait vraiment pas. Après de longues heures, Lorena finit par accepter de se réfugier chez lui, après tout, elle ne connaissait personne à cet époque et elle ne voulait pas rester seule. Les mois s'écoulèrent et ils devinrent des colocs, elle finit même par suggérer qu'ils prennent plus grand. Elle possédait l'héritage de son père en cas de besoin, et les deux adultes travaillaient. Et c'était une fille. Oui, c'était surtout ça, elle avait vite encombré l'espace comme n'importe quelle fille qui se respecte. Ils s'entendent bien, ils rigolent pour rien aussi, mais ils ont chacun leurs démons qui ressortent parfois. La vie n'est jamais toute rose. Refermant la portière de sa voiture, elle grimpa les quelques marches qui menaient à sa porte d'entrée et elle pénétra à l'intérieur. « Braham ? » Elle tendit attentivement l'oreille mais elle constata rapidement que le jeune homme n'était pas encore rentré du travail. Elle haussa les épaules et grimpa les marches qui menaient à la mezzanine de l'appartement. Ni une, ni deux, elle s'engouffra dans la salle de bain et se débarrassa des vêtements poisseux de sa journée de boulot. Une bonne douche, c'était de ça dont elle avait besoin. Elle ne l'entendit pas rentrer, mais par contre elle entendit l'écho de sa voix en bas et un seul mot suffit pour qu'elle coupe court son petit moment détente. EXTRA-FROMAGE. Ce mot résonna dans ses oreilles tandis qu'elle s'enroulait dans son peignoir, chaussons au pied elle se pencha au dessus de la balustrade. « PIZZA ?! Oh mon dieu » Elle renifla à plein nez l'odeur qui venait se faufilait sous ses narines et dévala les escaliers. « Huuuum, t'es un homme à marier Prince. Je meurs de faim ! » Elle l'embrassa sur la joue en guise de remerciement et de salutation et lui vola une part de pizza où ses crocs vinrent goûter le délicieux fromage qui dégoulinait de celle-ci. « Exquis. Alors ta journée ? » Elle s'affala sur le canapé et tapota la place à coté d'elle pour qu'ils continuent leur repas et qu'ils profitent pour se parler un peu.

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Braham avait hâte de rentrer à la maison. Il est bien au boulot, mais il l'est tout autant dans son lit. L'appel du matelas est si fort, mais également celui de son estomac. Pizza. Frites. Extra-fromage. Pepperoni. Son ventre gargouille tout le long du chemin jusqu'à la maison. Enfin arrivé. Enfin, il va pouvoir dévorer sa nourriture. Il n'y a plus que cela qui compte. Il n'y a personne à son arrivée, du moins, c'est ce qu'il croit puisqu'il sursaute presque en entendant la voix de Lorena. C'était comme si elle s'était cachée, ce fut l'effet que ça donnait dans son esprit. Braham sourit en la voyant enfin arrivée. Cela voulait dire qu'il allait pouvoir enfin manger et profiter d'une soirée tranquille ou pas. Selon l'état d'humeur du jeune homme. Sans hésitation, il se prend une grosse part de pizza et mange quelques frites entre chaque bouchée, il peut sentir la sauce tomate lui dégouliner sur le menton, c'est chaud, il l'essuie rapidement, se retrouvant déjà complètement sale. « Oh, il y avait ce sale chien. » Tente-t-il d'expliquer en mangeant la bouche pleine. Ce n'est pas très clair ce qu'il dit, mais dans sa tête, c'est super-cohérent tout ça. « Il me déteste. Il veut constamment me mordre à chacune des visites qu'il fait. » C'est vrai, ce chien, ce pauvre chien n'abandonne pas. « Sinon rien d'extraordinaire. » Dit-il une fois que sa part est terminée. Aussitôt, il s'en prend une seconde. « Et toi ? Tu as pu soigner de jolies patientes ? » Un sourire niais s'affiche sur son visage en mangeant. Braham a encore oublié ses médicaments. Cette pensée lui traverse soudainement l'esprit, il cesse de mâcher durant quelques secondes avant de reprendre là où il s'était arrêté. Tant pis. Ce n'est pas comme si c'était la première fois. Il a tendance à pas mal oublier ces temps-ci. Il est également malhonnête avec ses proches, le jeune homme n'ose pas dire qu'il les oublie, il ment, mais lorsqu'il dit avoir pris ses cachets, cela semble tellement naturel, on y croit vraiment, même lui y croit. Presque. « J'ai congé demain. Enfin. Ça va tellement me faire du bien. » Le jeune homme n'avait pas eu de congé depuis un bail. Il faut dire que le boulot le garde occupé mentalement, cela l'empêche de penser à sa mère, à ses malheurs, ses problèmes. Il adore les animaux aussi et s'il peut sauver quelconque bête, il le fera avec plaisir. Braham compte tout de même dormir tôt pour se reposer davantage et faire la grasse matinée.

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If I lay here, if I just lay here, would you lie with me and just forget the world ?

Il fallait le vivre pour le croire. Cette expression prenait tout son sens pour la jeune femme. Avant de s’installer en collocation avec Abraham, elle aurait ri au nez à quiconque lui suggérait une telle idée. Elle aimait être seule, n’avoir de compte à rendre à personne, pouvoir contrôler ce qui l’entourait sans qu’on vienne essayer de la contredire, éviter d’écouter les gens se plaindre à longueur de journée et surtout elle aimait le calme. Pourtant, après ce fameux soir ses principes avaient changés et elle avait laissé la raison prendre le dessus. Il était temps qu'elle se reprenne en main, qu'elle se donne à fond dans ses études et qu'elle profite de la vie. C'est ce que son père aurait voulu. Son meurtrier avait été arrêté peu de temps après l'assassinat et malgré sa déception face au jugement rendu, ce monstre était enfermé. Aujourd'hui tout semble s'être accéléré, elle est ici, dans un joli petite appartement sur West Bay et étrangement tout se passe merveilleusement bien en surface, enfin, la plupart du temps. Ils leur arrivent d'avoir des désaccords et de hausser la voix mais ça ne dure jamais bien longtemps. Un léger rire s'échappa de ses lèvres quand elle l'entendit parler de ce chien qui lui faisait vivre un enfer. « Ouuhch pas très sympa de la part de Monsieur le chien. » ironisa t-elle en se penchant en avant pour dérober une autre part de pizza. Lorena avait toujours envié Abraham sur son boulot, elle adorait les animaux. Bien sûr il n'y avait pas que des bons côtés à travailler dans une clinique vétérinaire, notamment quand de pauvres bêtes n'avaient plus de chances de survie, mais le reste devait être vraiment super. Elle passait en coup de vent parfois quand elle avait le temps, pour fondre devant ces adorables boules de poil et saluer son petit coloc. Elle soupira quand il lui demanda si elle avait soigné de jolies patientes. « Si seulement, ce genre de jour idéal n'arrive pas souvent.. voir jamais. J'étais aux urgences toute la journée, alors tu sais ce que c'est. Des bras cassés, des femmes enceintes, des sutures. Rien de très palpitant quoi ! » Bien évidemment qu'elle préférait aller au bloc, comme tout interne qui se respecte, et voir des trucs de dingues et des opérations bien complexes. Mais comme dans chaque métier, là aussi, il y a la partie moins fun. D'ailleurs, elle avait oublié de regarder dans quel service elle était demain. Tant pis, elle regarderait en arrivant sur place. Le mot congé sortit de la bouche de Braham et Lor fronça les sourcils. Elle ne connaissait plus ce mot depuis un certain temps. Elle lui balança un coussin sur la tête. « Arrête de me narguer avec ton jour de repos » Elle fit une moue boudeuse et finit par sourire. « Faudrait qu'on échange une fois, que moi j'aille me faire mordre par un horrible toutou et que toi tu ailles recoudre de la chair et faire quelques coloscopies. » Elle mit sa main devant sa bouche pour ne pas rire, c'est vrai qu'ils étaient entrain de manger et il avait sans doute le cœur moins accroché qu'elle. « Désolé pour la partie dégueu. Sans dec je t'envie déjà pour la grasse mat que tu vas te faire et la journée zen que tu vas passer. Dors pour moi » Elle lui sourit et elle s'affala sur le canapé le ventre bien rempli.

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Braham adore les animaux, mais il avoue avoir un peu la haine contre ce chien. Il ne le déteste pas sérieusement, mais ce n'est pas son préféré et il préfère l'éviter. « C'est Satan. » dit-il pour conclure sur l'histoire du chien. Il voulait savoir si elle avait eu une meilleure journée, surtout si elle avait vu de jolies femmes, parce que oui, c'est surtout ça qui l'intéresse, pas le sang, jamais le sang. Il déteste cela et ce, malgré son métier. Il devient faible à la vue du sang, son corps tremble, ses jambes ne tiennent plus. Bref. Il évite le plus qu'il le peut. Apparemment, sa journée semblait plus que banale que la sienne. Braham se prend une dernière pointe, dernière, peut-être, il bouffera peut-être que le fromage, c'est le meilleur du bout. Sa journée de congé allait sûrement être de courte durée, ça ne dure jamais bien longtemps. Le temps passe tellement vite. Il se met à rire à remarque. Il aime narguer, provoquer et pouvoir se vanter à sa façon. Le jeune homme fit une drôle de face en l'entendant. « Je mange, tu sais ? Nourriture dans ma bouche. Tu vois ? » Il montre même ce qu'il a sur sa langue. Parce qu'il est tellement démonstratif. Il ne peut s'empêcher de le faire. « Eh non, sans façon. Je préférais plutôt être gynécologue, je crois. Ouais. » C'est un peu le fantasme. Peut-être un peu trop. Il se met à rêver de tout ça. C'est sûrement mieux ça que tout le sang sur les tables d'opération. Trop facile pour ça. Malgré ce passage dégueux, il termine de manger. Il attrape sa canette de boisson gazeuse et la boit d'un trait, au point que ça lui procure un douloureux mal de ventre. Braham se tient le ventre et il se tourne vers elle. « Ouais, mais j'aimerais avoir une semaine. Là, ce n'est qu'une journée. Remarque, je vais quand même en profiter et je penserai à toi durant la journée. » Il ignore ce qu'il va faire de sa journée, sûrement dormir longtemps et après, ça sera à déterminé selon son humeur et ses envies. Il se lève, se tient debout et se met à roter, vous savez, le genre de rot qui résonne et qui vous aide à mieux vous sentir avec votre estomac gonflé. C'est exactement ça. Tranquille et sans gêne. « On se fait un karaoké ? » Dit-il comme si tout était normal. Il ne se gêne plus depuis un moment. Il n'est pas timide à ce point. Il s'exprime à sa façon.

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If I lay here, if I just lay here, would you lie with me and just forget the world ?

C’était ce genre de soirée qui lui permettait de relâcher toute la pression qu’elle subissait au travail. Elle savait qu’en rentrant chez elle elle pouvait souffler, qu’il n’y aurait plus de soucis à régler jusqu’au lendemain. En plus d’être sympathique et bon vivant, Abraham la faisait rire et c’était le remède parfait après une rude journée. Il était tombé à pic comme on dit. Depuis le procès qu’elle avait perdu, elle ne parlait plus avec sa mère. Elle lui en voulait d’avoir retourné sa veste au dernier moment et de l’avoir fait passer pour une jalouse compulsive et dégénérée qui essayait de se taper son mec. Ca avait été la goutte de trop, mais les conséquences n’avaient fait qu’empirer. Beaucoup de proches lui avaient tourné le dos après cela. Au départ, elle s’était convaincue qu’elle s’en fichait et qu’elle serait bien mieux sans eux mais les mois en loup solitaire lui avaient fait changer son point de vue. Le pire dans tout ça, c’était que ce salaud essayait encore de la joindre dans le dos sa propre mère. Elle espérait juste ne jamais le recroiser, ni lui ni sa mère d’ailleurs. Après toute cette histoire leur relation avait pris un sacré coup. Alors quand Abraham a débarqué dans sa vie, elle s’est sentie clairement soulagé. Il était bien plus qu’un simple colocataire, il était devenu un ami sur qui elle pouvait compter et elle n’en avait pas des masses. Elle pouffa de rire quand il grimaça à sa réflexion dégoutante alors qu’il était entrain de manger « Désolé, l’habitude. » La soirée s’annonce plutôt tranquille, rien que tous les deux à plaisanter et discuter de tout et de rien. Elle massa son ventre bien remplie quand elle s’affala sur le canapé et roula des yeux quand il lui proposa un karaoké. « Huuuum, tu sais que je chante très mal hein ? » Elle arqua un sourcil, un sourire en coin, il allait vite regretter cette idée. L’autre alternative étant qu’il soit aussi mauvais chanteur qu’elle, là c’est les voisins qui risquaient d’être servis pour la soirée. « Ok, c’est parti » Elle se releva d’un coup en attrapant la télécommande en face d’elle et alluma l’écran en face d’eux. « Mais d’abord je vais enfiler un truc plus confortable » Oui parce qu’elle était toujours en serviette de bain depuis qu’il était rentré. Elle remonta rapidement les escaliers et se glissa dans son pyjama, elle enfila ses chaussons et une fois qu’elle fut prête elle rejoint son camarade. Les mains en l’air, elle s’improvisa un chignon au dessus de sa tête et sortit les deux micros de la commode. Elle en tendit un à Prince et commença à faire défiler la liste des chansons. Très vite elle se stoppa sur une et un large sourire s’étala sur ses lèvres. Elle pressa le bouton Play et la musique commença à démarrer. Lorena commença à se déhancher en rigolant sur la musique avant que les paroles ne commencent.

« Yeah, yeah, yeah, yeah, yeah,
I think I did it again; I made you believe we're more than just friends,
Oh, baby,
It might seem like a crush, But it doesn't mean that I'm serious
'Cause to lose all my senses, That is just so typically me.
Oh, baby, baby. »

Elle chantait absolument comme une casserole et ça la faisait énormément rire. Elle rentrait dans le jeu et se prenait pour une Britney. Elle fit signe à Abraham de se joindre à elle dans le massacre de cette chanson.

« OOOOOOOPS!... I DID IT AGAAAAAAAAAIN »

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Le karaoké, c'est la vie, c'est vital, c'est sa passion, il aurait pu faire les tournées des bars, en faire son métier, si ça existe, il est devenu doué à force, sur les paroles et sur sa voix. Au départ, il chantait très mal, il ne faisait pas gaffe, il en faisait même trop, mais là, il s'est amélioré et il prend ça très au sérieux, peut-être un peu trop. Il se met à rire en l'entendant, pour elle, ce n'est qu'un jeu, rien de sérieux, mais Braham se laisse parfois emporter, s'énerve contre la tv, la machine et la musique s'il rate des bouts. Surtout lorsqu'il n'a pas pris ses médicaments, il ne se maîtrise pas tout le monde. Il débarrasse la table, le temps qu'elle se change, il se prend un grand verre d'eau pour aider la digestion, la pizza, c'est délicieux, certes, mais bonjour l'excès et les douleurs abdominales. Il se nettoie le visage, qui était rempli de sauce tomate, super l'apparence, heureusement, il n'est pas à un rendez-vous galant, seulement avec sa coloc. Il revient au salon et s'installe, prend un micro, puis il la laisse commencer la chanson. Britney Spears, ce n'est pas sa tasse de thé, alors, là, pas du tout, mais bon, la musique peut se laisser écouter quand il n'y a rien d'autre à la radio. Braham éclate de rire en la voyant danser et chanter. Il l'imite même pour la taquiner et se trémousse les hanches pour un imbécile. « Yeah, yeah, yeah, yeah, yeah, yeah. Yeah, yeah, yeah, yeah, yeah, yeah » Il continue de rire et se prend pour Britney en faisant des jeux de main de diva. « Britney, before you go, there's something I want you to have. » Il imite la voix du mec dans la chanson puis il continue de chanter jusqu'à la fin de la chanson. « T'aimes vraiment Britney ? Tu veux que je t'achète ses albums pour ton anniversaire ? » Il se moque gentiment avant d'attraper la télécommande pour regarder les chansons, il met du temps à chercher, il fouille un peu le répertoire et il tombe finalement sur une chanson qu'ils peuvent bien chanter à deux, même si elle est ringarde à souhait. Quand on l'entend, on a toujours envie de la chanter et imiter les voix. « Prête ? » Il sourit puis il part la machine, la chanson se met en route et les paroles défilent sur l'écran. « Hi Barbie! » Il attend qu'elle prenne la parole pour poursuivre la chanson, les paroles de l'homme chauve. « Do you wanna go for a ride? » Il sourit, mais à la fois, il a l'air sérieux, alors, que la chanson, c'est tout le contraire, une bêtise.

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Dans la famille ringard, j’appelle la fille ! Lorena venait de lancer du Britney avec "Oops I did it again" et ça la faisait énormément marrer, plus cliché tu meurs ! Surtout que la jeune interne en médecine ne savait absolument pas chanter, une vraie casserole mais c’était justement ça le plus amusant. Elle commença à se trémousser devant l'écran en continuant à chanter, approximativement, les paroles. Après tout il fallait bien éliminer la pizza qu'ils venaient d'engloutir, quoi de mieux qu'un bon karaoké pour digérer. Elle donna une tape sur l'épaule de son acolyte « Heeeeeeeey, te moques pas de mon superbe déhanché » Elle lui donna un coup de hanche comme pour l'évincer de la scène, continuant de chanter de plus belle en lui tirant la langue. C'était extrêmement rare que Lorena se lâche autant en présence d'un ami. Elle en avait peu et en général elle préférait rester sombre face à eux, ne pas leur dévoiler tout ce qu'elle avait en elle. Elle réservait ce côté fêtarde et déjanté aux personnes qu'elle rencontrait par hasard dans les bars et qu'elle ne revoyait jamais : sauf l'exception qui confirme la règle, Cliff, qui faisait parti d'un rebondissement inattendu. Malgré ses principes, avec Abraham là aussi c'était différent. Rien ne l'effrayait avec lui, elle n'avait pas peur d'être elle-même, elle laissait sa carapace au placard en sa présence. Ce dernier rentra dans le jeu de la brunette et ils commencèrent tous les deux à se prendre pour de vrai stars. Étonnamment, ou pas, Abraham chantait bien mieux qu'elle ! « Arrête c'est le cadeau de mes rêves ! » ironisa t-elle, en faisait mine d'être émue face à cette annonce puis elle éclata de rire à nouveau. Elle se stoppa nette quand il prit les commandes et chercha une nouvelle chanson. Elle fronça les sourcils et pouffa sans se retenir en entendant le début de la chanson. « Ok je m'incline, tu me bats à plate couture là ! Elle attrapa le second micro et s’assit sur l’accoudoir du canapé commença à jouer avec ses cheveux, faisant sa diva. « Hi Ken ! » rétorqua t-elle quand Abraham entama les premières notes. Là aussi, elle joua le jeu avec des expressions de visages exagérées digne d'un vieux clip des années 80. « Sure Ken ! I'm a barbie girl, in the barbie girl, life in plastic, it's FANTASTIIIIIC » Ils continuèrent à s’amuser sur cette chanson des plus ringardes et quand celle ci prit fin, Lorena s'étala de tout son long sur le canapé. « Ouuuuh ça fait du bien dis donc, par contre ça donne soif d'être une star ! Tu veux boire un truc ? » Elle attendit qu'ils lui répondent et elle fila chercher leurs boissons à la cuisine. Décidément cette soirée prenait une tournure inattendu, et c'était fort agréable de relâcher toute la pression.

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Il arrive parfois qu'on ait l'apparence d'une personne heureuse, de quelqu'un qui aime vivre, qui n'a aucun problème. C'est souvent ce genre de personne qui n'arrive jamais à tout gérer, que les sentiments sont à fleur de peau, que la vie bascule d'un bord ou de l'autre. Braham était ainsi, l'homme énergique, toujours prêt à tout, prêt à déconner, à rire, à faire des blagues merdiques. Mais Braham n'est pas normal, il ne prend pas sa maladie au sérieux, son état de santé mentala est différent de celui des autres humains. Il doit prendre des médicaments, médicaments qu'il oublie constamment. Son humeur peut changer radicalement, ce n'est pas de la spontanéité, c'est bien pire. Il pouvait se mettre à chanter, comme si rien était, ça lui fait du bien de passer du temps Lorena et le karaoké, ça le détend, enfin, ça semble l'apaiser. Ils s'amusent, ils dansent, ils chantent. Il les connaît pratiquement par cœur, une drôle d'obsession. La chanson prend fin, il va s'étaler sur le canapé, jambes écartées, le double menton pratiquement, à cause de la position. Il attrape la boisson qu'il commence à boire. « Tu as déjà rêvé de partir loin d'ici et de tout recommencer ? Ou de revenir dans le passé et tout changé ? » Sa question était soudaine, mais lui, il s'est déjà posé la question souvent, trop souvent. « Il me semble que des fois, j'aimerais revenir dans le passé juste pour que ma mère puisse battre cette satanée maladie. Mais je voudrais également partir loin, faire le tour du monde, voir les merveilles, mourir dans un champ de fraises. » Braham éclate de rire, pourquoi pas, des fraises, c'est bon. Il s'installe mieux sur le canapé et boit quelques gorgées. « Tu as un mec dans ta vie en ce moment ? » Il dépose la bouteille sur la table basse tout en l'observant. Il ne pense pas réellement à lui, à ses sentiments, il aimerait vraiment pouvoir le faire, aimer une fille, l'emmener dans un restaurant douteux et sortir de là en riant ou avec une gastro. Faire l'amour sous un ciel étoilé, regarder la série complète de star wars ou de star trek. Ça l'énerve d'être ainsi, seul, célibataire.

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La collocation avec Abraham, soyons franc, était la meilleure chose qui lui soit arrivée au cours de ces dernières années. Il avait fait irruption dans sa vie au moment où elle en avait le plus besoin, un besoin dont elle n’était même pas consciente. Elle se renfermait dans sa bulle, en tentant désespérément de se convaincre que tout allait bien. Elle avait tord, encore une fois. Malgré son entrée à l’hôpital en tant qu'interne, Lorena était au bord du gouffre l'année passé.Dés qu'elle quittait son boulot, elle allait errer dans un bar ou sur un banc dans un parc. La blessure qu'avait laissé la perte de son père ainsi que le traumatisme qu'elle avait vécu la hantaient un peu plus tous les jours. L’apparition soudaine et inattendue d'Abraham était venue percer l'épais brouillard qui régnait autour d'elle. Leur amitié lui réchauffait le cœur et lui redonner espoir en la vie. Elle ignorait encore tellement de choses sur lui mais elle s'en fichait, elle aurait tout le temps d'apprendre à la connaître davantage car elle ne comptait pas le laisser filer.

La séance de karaoké prit fin après une mémorable reprise d'Aqua. Le sourire aux lèvres, elle continua de fredonner l'air de la chanson en se dirigeant vers la cuisine. Elle attrapa deux bières fraiches dans le frigo qu'elle ramena au salon. L'adrénaline du karaoké redescendit doucement tandis qu'elle s'affalait dans le canapé aux côtés de Braham. La question qui sortit des lèvres de son colocataire la déstabilisa, elle n'y était pas préparé. En une fraction de seconde, elle repartit sept ans en arrière. Elle ferma les yeux un instant pour se ressaisir. Son ami n'était pas au courant après tout. Elle ne lui en avait jamais parlé, elle avait préféré enfouir ça au fond de son cœur. Abraham continua dans sa lancée en lui énumérant les différentes choses qu'il souhaiterait changer et celle dont il pouvait encore rêver de faire. Les yeux brillant, Lorena fut touché d'apprendre pour sa mère, elle l'ignorait et elle posa instinctivement sa main sur la jambe de son ami, en signe de soutien probablement. Elle ne put s'empêcher de sourire, voilà ce qu'elle admirait chez lui. Là encore, il réussissait à rire et à garder la tête hors de l'eau. « Oui.. elle hésita un instant. J'aimerai pouvoir sauver mon père moi aussi..» Un léger sourire, triste et remplit de nostalgie se dessina sur son visage tandis qu'elle s'empressa de boire une gorgée d'alcool. Elle faillit tout recracher en entendant la question qui suit, pouffant de rire devant la spontanéité de Braham. « Qu'est ce que c'est que ça? » plaisanta t-elle en souriant. « Sérieusement, non j'ai pas vraiment le temps avec l'internat. Tu es celui que je vois le plus si c’est pas cool ça ? » Elle lui fit un grand sourire avant de poser sa boisson sur la table. C’est vrai qu'avec ses études, le temps lui manquait. Elle sortait de temps en temps mais ce n'était rien de sérieux. Ça faisait un sacré moment qu'elle n'avait pas eu de relations amoureuses, elle avait presque oublié ce que cela faisait, elle n'était même pas sûr d'être encore capable de donner de l'amour à une personne. Abraham était donc bien le seul homme permanent dans sa vie, ils vivaient sous le même toit, et elle était bien contente d'avoir cette présence masculine tous les soirs. « Et toi ? Dis moi tout. » Elle attrapa le grand plaid à ses côtés et s’enroula dedans avant de se rapprocher de Braham pour écouter ses petites histoires.

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abraham&lorena.

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Braham attrape sa bière, bière qu'il accepte volontiers. Pour la suite, il en a besoin, il boit plusieurs gorgées après sa révélation sur sa mère. Elle était tout pour lui, il voudrait revenir en arrière et trouver une solution, une solution contre la nature, contre la personne qui l'a obligé à vivre tout cela. Il s'en veut toujours. Ce n'est, certes, pas de sa faute, mais il le prend ainsi, comme une punition. Sa maladie, sa bipolarité, va peut-être finir par l'emporter, mais quand ? Voilà, une question, qu'il se pose parfois, quand va-t-il mourir ? Quand est-ce que tout cela va s'arrêter un jour ? Il arrive à sortir de ses pensées, lorsqu'il entend sa voix. Il secoue légèrement la tête avant de l'observer. Il ne connaît pas tellement son passé, cela en vaut de même pour elle, Lorena ignore qu'il est bipolaire, qu'il fait parfois des crises, qu'il doit avaler des comprimés, à chaque jour et que ça le rend dingue. « Je suis désolé.. » Trop souvent, ce sont les seuls mots qui nous viennent à l'esprit, il ne sait pas comment la réconforter, alors, il pose sa main sur celle qu'elle venait de poser sur sa jambe. Il la serre doucement et sourit un peu, par compassion. L'ambiance devenait un peu déprimante, parce que la mort, c'est morbide, c'est dépriment, ça donne souvent envie de pleurer. Braham décida de changer de sujet et à sa façon. Mais aussi, c'est un truc qui voulait savoir depuis un certain temps. « Ah, ben, tant mieux. Je n'aurai pas voulu revenir un jour du boulot et entendre des trucs que je n'ai pas envie d'entendre. Tu vois le topo. » Il fait une grimace. Et aussi, il aurait sûrement ce sentiment de jalousie, d'être abandonné, parce que souvent, les femmes abandonnent leurs amis pour le nouveau petit copain.
Il bouffe de rire lorsqu'elle lui retourne la question. Il se met à boire sa bière avant de la déposer sur la table, un coup terminé. Braham s'installe mieux sur le canapé en la regardant. « Il y a cette blonde, mais je ne sais plus son nom. » Dit-il en faisant semblant d'être un coureur de jupons, mais ce n'est pas lui ça. Il a trop de respect pour les femmes, il n'arrive pas à les traiter comme de la merde, sûrement une bonne chose, sûrement le fait d'avoir appris les bonnes valeurs par sa maman. Il finit par hausser les épaules. « Je ne sais pas, on dirait que je ne cherche pas l'amour, comme tous ses jeunes de notre âge, qui veulent à tous pris être casé. Moi, non, mais j'attends, peut-être trop la bonne. » C'est un peu la vérité, là, il est bien avec elle, mais c'est tout, il ne va pas plus loin, peur d'être rejeté, peur de tout gâcher et de se retrouver tout seul. « J'espère que toi, tu m'aimes au moins. » Il a tenté de dire cela en blague, mais elle n'est pas drôle, car elle est sortie d'une façon franche. Comme une question dont il a besoin de la réponse. Il la regarde dans les yeux un court instant avant de détourner le regard.

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