ou mata e matagi , ou loto mamaina toa [leeroy]

Ce fut sous un sursaut que Sonny McCree se réveilla ce jour là. L’esprit pas encore très clair, il mit un certain temps avant de se rendre compte qu’il se trouvait dans sa voiture et qu’il y avait passé la nuit. A l’origine, il s’était installé là afin d’observer un couple habitant à quelques pâtés de maison de là, et une fois qu’il avait eu les clichés qui lui convenait, il avait décidé d’attendre un peu avant de repartir… Sauf que voilà, il s’était endormi entre temps. Cela lui arrivait souvent, il faut dire que les médicaments qu’il injectait ne l’aidait en rien pour vaincre sa fatigue permanente, au contraire. La plupart d’entre eux étaient fait à la base de somnifère et de calmant, il ne fallait donc pas s’attendre à déborder d’énergie telle une pile électrique.
En fait, Sonny se trouvait très mou et surtout très terne. Il estimait qu’il avait perdu ses couleurs et sa vivacité d’antan. Il n’a jamais été un homme très enjoué, mais il l’était encore moins dès à présent.

Il rangea son appareil photo dans la boite à gants et entreprit de démarrer la voiture. Bien évidement, le moteur refusa de démarrer correctement. Épuisé (il était toujours dans les choux), il posa sa tête contre le volant et soupira un grand coup. Aujourd’hui, il n’avait envie de rien, et certainement pas faire des efforts. Il resta là, un long moment sans rien faire, prêt à se rendormir. Ce fut uniquement lorsque quelqu’un vient tapoter à sa fenêtre qu’il se réveilla de nouveau brusquement. La personne derrière recula d’un pas, surprise par sa réaction. Un enfant d’environ quinze ans et qui passait par là pour son jogging matinal. Quand Sonny abaissa la vitre, l’adolescent lui confia qu’il voulait s’assurer qu’il était bien en vie avant de continuer sa course. L’air frais qui s’était engouffré à l’intérieur du véhicule lui permit d’avoir la tête sur les épaules et d’être de nouveau bel et bien conscient.

« Ok. Il faut que je fasse quelque chose » réfléchit-il à voix haute. L’instinct de survie lui fit prendre son téléphone portable et sélectionner le contact de Leeroy. Au moins une chose qu’il savait faire avec ce fichu appareil. Il dût rappeler trois fois pour avoir une réponse.

« Leeroy ? C’est moi Sonny, je m’excuse de te déranger si tôt… dis moi, je suis à quelques pas de chez toi et j’ai un problème avec la bagnole, tu pourrais m’aider ? Genre… si t’as une batterie qui marche et de quoi brancher la mienne… Désolé si je t’en demande trop à une heure pareille. »

Il jeta un coup d’œil à sa montre qui lui indiquait qu’il était sept heures et demi passées. D’habitude, il était encore en train de dormir lui aussi, ou bien déjà à l’heure du travail, selon sur quoi il était. En attendant son ami, il pianota ses doigts de manière régulière sur le volant, tout en fixant un point devant lui. De nouveau déconnecté de la vie réelle, il ne s’aperçut pas non plus lorsque Leeroy arriva finalement jusqu’à lui. Ça n’était décidément pas son jour.