Sometimes it's just good to talk ~ Rhys & Sam

Il avait rencontré Samara peu après son arrivée à Island Bay. Il avait empêché son fils de s’attirer plus d’ennuis que nécessaire lors d’une soirée dans un bar. Il était plus qu’alcoolisée, Rhys n’était pas bien loin derrière lui. Il avait d’autres motifs, d’autres raisons que lui de se mettre mal. Pourtant Rhys n’était pas encore si entamé, pour avoir eu la présence d’esprit de s’interposer entre le jeune homme et sa victime. Il l’avait fait pourtant, il s’était même porté garant le temps que quelqu’un vienne le récupérer. Le jeune homme, alcoolisé, n’avait pas été très bavard, Rhys n’avait pas insisté, ça lui changeait les idées de s’occuper des autres – encore une fois – plutôt que de penser à lui-même et de se lamenter sur ses regrets passés. Il y avait des choses qu’il avait faites et qu’il ne pourrait défaire. Il n’a aucun pouvoir sur cela, il avait du mal à comprendre cela. Il ne se pardonnait pas bien sûr. New-York ne l’accueillerait plus jamais à bras ouvert. La Grosse Pomme ne serait plus jamais sa maison, pas après qu’il y ait fait couler le sang. Légitime défense ou non, Rhys ne se pardonnerait peut-être jamais ce geste qu’il avait commis pour protéger les siens. C’était des souvenirs qui le hantaient ce soir-là, encore après être intervenu, alors qu’il attendait silencieusement avec le garçon que ses proches viennent le chercher. Ce soir-là, il avait rencontré Samara, bouleversée, inquiète. Il avait fait de son mieux pour la rassurer. Le garçon ne risquait pas de poursuite et l’autre gars n’avait qu’une égratignure – un bel œil au beurre noir. Quelques jours plus tard, il était retombé sur elle, ses sombres pensées l’habitaient encore, et l’inquiétude brillait encore dans le regard de la rousse. Hésitant, il avait fini par l’apostropher pour prendre de ses nouvelles, d’elle et de son fils. La conversation s’était terminée par un café. Depuis lors, il n’était pas rare de les voir se téléphoner, s’écrire pour prendre des nouvelles l’un de l’autre. Cela faisait du bien d’avoir des conversations plus adultes, sans que ça ne tourne autour des crises de jalousies inappropriées, du sexe, de l’insouciance des cadets. Une conversation d’adulte.

Ainsi, quand la jolie rousse lui téléphone plus tôt dans la matinée pour lui demander de passer, il n’hésite pas plus d’une seconde. Un regard sur Mack et la petite Emily lui suffit pour le convaincre. Prendre un peu de recul ne serait pas mal venu, bien au contraire. Un rendez-vous est convenu dans l’après-midi et il n’y a plus qu’à embrasser la jolie blonde de seize ans sa cadette avant de s’occuper du poupon qui n’est même pas le sien. Cette ménagerie est bien compliquée pour être heureuse. L’équilibre est précaire et pourtant, le monde y trouve son compte. Pour le moment. Quant à savoir ce que tout ça signifie vraiment, il a encore du mal à le dire. Se donnent-ils vraiment une chance ? Beaucoup de questions planent au-dessus de leurs têtes. Les réponses, ils devront les trouver seuls. Mais l’oreille attentive d’une amie n’en était pas moins tout aussi précieuse. Bien sûr, il venait pour elle. Il prendrait le temps pour l’aider s’il le peut. Mais leur amitié était à double-sens depuis ses débuts. C’était quelque chose de vrai qui se créait entre eux, petit à petit. Bientôt l’heure de se mettre en route, Rhys abandonne la villa et ses habitants pour venir retrouver Samara dans ce nouvel appartement dans lequel elle venait d’emménager. Elle avait récemment dû changer de train de vie, les travaux s’étaient terminés il y a peu, c’était donc tout naturel qu’il désire voir les lieux enfin finit. Il ne l’avait pas trouvée très enthousiaste, mais il pouvait comprendre. Lui aussi vivait un train de vie d’enfer. Et si l’argent ne lui faisait pas encore défaut, sa vie ne serait plus jamais la même qu’à New-York. Rhys, avait dû apprendre à vivre dans de grands espaces, alors qu’il était plus familier des appartements haut standing. Luxueux, mais beaucoup moins vastes. Il frappe à la porte et elle n’est pas loin derrière car la porte s’ouvre à la volée. Le sourire sur son visage est si radieux que lui-même ne peut s’empêcher de le lui retourner, tout aussi sincère et resplendissant. « Je suis content que tu aies appelé, moi aussi. » Il s’approche alors pour embrasser ses joues dans une demi étreinte. Il coule un regard chaleureux vers elle, ravi de cette bouffée d’air frais. « Tu veux bien me faire visiter ? » Au fond de ses yeux, il peut lire les tracas qui troublent ses pensées. « Et me raconter ce qui trotte dans ta tête et assombri ton regard. » Il ponctue d’un clin d’œil avant d’entrer pour de bon et jeter un coup d’œil autour de lui. C’était plus petit que son appartement à New-York, mais il s’y sentait déjà plus à l’aise que dans la trop grande villa qu’il habitait avec Mack.