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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
mars 2024
11° - 22 ° // du soleil est à prévoir !
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


le jardin d'eden est un café/pâtisserie qui commence à se faire un nom à island bay.
si vous voulez rejoindre l'équipe, les portes vous sont grandes ouvertes !

une fratrie de trois enfants attend d'être complétée.
alors si vous désirez jouer l'un d'eux, venez voir ce pré-lien !
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 Paper Mask (Robaël #1)

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MessageSujet: Paper Mask (Robaël #1) (#)   Paper Mask (Robaël #1) EmptyJeu 11 Mai - 23:41

Paper MaskRobyn & Nathanaël
Le département informatique de l'université de Wellington m'avait contacté il y a quelques mois pour effectuer une conférence sur les multimédias et l'infographie début mai. Il m'avait fallu plusieurs semaines avant de me décider d'accepter pour, en fin de compte, tout remettre en question le jour même. J'avais même failli ne pas sortir du lit et me faire porter pâle. Même s'il s'agissait de thèmes que je connaissais et maîtrisais sur le bout des doigts, je me considérais plutôt comme un oiseau de nuit et quelqu'un de très peu social. Je doutais fortement d'être fait pour parler devant un amphithéâtre de trois cent personnes me fixant avec attention. Mais il était trop tard pour que je revienne sur ma décision. Je devais prendre le taureau par les cornes et autant assumer qu'assurer.
J'avais fait un effort considérable de présentation et j'avais même tenté, maladroitement, de nouer un nœud de cravate. Habituellement, c'était le genre de choses que je demandais à Leah, une de mes colocataires, mais en ce moment, elle ne faisait pas parti des personnes que je souhaitais croiser dans le salon et encore moins à qui je voulais adresser la parole. Et j'imaginais que de son côté, c'était la même chose. Notre relation déjà tendue s'était transformée en guerre et comme je n'étais pas près d'assumer mes actes, elle, elle n'était pas prête pour une trêve. Alors, après une demie-heure à regarder des tutoriels sur YouTube et des schémas explicatifs sur internet, j'avais réussi à obtenir quelque chose de potable. Et je n'en étais pas peu fier.
La conférence avait duré deux heures. Je n'avais pas vu le temps passer et j'étais agréablement surpris d'avoir relevé ce challenge qui me semblait insurmontable lorsque j'étais arrivé dans la matinée. Le directeur du département était même venu me féliciter et m'avait proposé de nouvelles dates et de nouveaux sujets. N'étant pas habitué à autant de compliments, j'en avais perdu mes mots et était resté sans voix avant de bredouiller quelque chose qui s'apparentait à une réponse positive. Ensuite, j'avais échangé quelques instants avec des étudiants sur mon métier. Un sujet assez délicat quand on connaissait mon passé. Je n'envisageais pas de faire des études aussi longues et je ne partais pas non plus pour travailler dans ce milieu. À l'époque, je n'aspirais pas à grand-chose. Je souhaitais simplement m'amuser et pour moi, j'avais le temps avant de devenir adulte et responsable. Du plus loin que je me souvienne, j'avais toujours aimé les jeux vidéos, mais comme un passe-temps ou comme une passion. En faire mon métier, pas pour moi. Pourtant, à cause d'un pari des plus stupide, j'étais bel et bien devenu programmeur. Très belle ironie. Ce que je faisais me plaisait, mais je n'étais pas pour autant heureux. Alors, je me cachais derrière le rôle du gamin ayant réalisé l'un de ses rêves et je vendais l'aspect idyllique de mon travail. En soi, rien de compliqué. J'avais l'habitude des masques derrière lesquels me cacher.

Je termine de rassembler mes affaires et me dirige vers la cafétéria de le fac. J'ai le repas offert et je compte bien en profiter. En chemin, je m'arrête à un distributeur pour m'acheter un jus de tomate. Je ne suis pas quelqu'un qui mange très sain, mais j'ai un petit faible pour cette boisson. Et quand on sait toutes les vertus de ce breuvage, on a toutes les raisons du monde pour adorer.
Gobelet et téléphone en mains, je passe la porte du réfectoire et me dirige vers le buffet. Je tente difficilement de taper un SMS quand je bouscule quelqu'un. Mon verre se renverse intégralement sur lui. Dans un français parfait, je peste entre mes dents. « Fais chier ! » Je fourre mon téléphone dans ma poche et relève la tête tout en m'excusant. « Désolé, je ne regardais pas où j'a… » Ma phrase reste en suspends quand mes yeux se posent sur la jeune femme. Je dois vivre un véritable cauchemar ou c'est une caméra cachée, ce n'est pas possible. Ou alors, je suis en enfer. « Encore toi ?! » Je reprends mes esprits et affiche un petit sourire en coin. « Je vais finir par croire que je t'attire comme un aimant. » Je lui tends une serviette en papier, même si je doute qu'elle lui soit très utile. J'aimerais pouvoir me renfermer, récupérer ma carapace, remonter petit à petit ma forteresse, mais ici, devant des étudiants que je vais être amené à revoir, ce n'est pas possible.
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Dernière édition par Nathanaël Kay le Mer 21 Juin - 17:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Paper Mask (Robaël #1) (#)   Paper Mask (Robaël #1) EmptyVen 19 Mai - 17:28

paper mask
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J’ignore s’il s’agit d’une aversion générale pour le corps étudiant ou simplement d’un pur mépris pour les gens stupides, mais quoi qu’il en soit, je suis à deux doigts d’arracher le téléphone des mains de la blonde en face de moi et de le balancer à l’autre bout de la bibliothèque pour mettre fin à sa conversation passionnante sur la sortie du prochain IPhone. A la place, je décide de rassembler toutes mes notes, les fourre dans mon sac et me dépêche de sortir du bâtiment. Quelle abrutie. C’est ma dernière année à l’université, plus que quelques mois et je n’en peux déjà plus. Vivement que j’entre réellement dans le monde du travail, entourée par des adultes matures plus intéressés par leur carrière que par l’équipe gagnante du dernier tournois de basketball. Sérieusement, certains étudiants ont vraiment besoin de revoir leurs priorités.

Dés que j’entre dans la cafétéria bondée, mes sens sont instantanément happés par la délicieuse odeur de grains de café, de crème fouettée et de caramel. Il m’arrive de penser que la seule raison qui pousse les étudiants à venir ici n’est autre que le parfum de ces boissons coûteuses que leurs maigres portefeuilles endettés ne peuvent s’offrir. Une fois dans la queue, je promène mon regard sur les divers objets à l’effigie de la marque de la boutique exposés à la vente sur une étagère et me fige soudain à la vue d’un mug en céramique représentant un petit renard dont la queue forme la poignée. C’est peut-être enfantin et une addition inutile à mon placard de cuisine, mais je le veux. Je songe à m’acheter ce merveilleux objet tandis que ma conscience tente de m’en dissuader : Robyn, t’as déjà beaucoup trop de bibelots représentant des renards sous toutes leurs formes, ça devient ridicule. Pas faux. Je suis la voix de la sagesse et fais un pas en avant dans la queue. Je passe au barman ma commande habituelle, un capuccino à la noisette saupoudré de chocolat, puis vais m’installer sur une banquette au fond de la boutique. Je sors mon ordinateur portable et les notes correspondantes de mon sac pour reprendre le travail de recherche commencé plus tôt, jusqu’à ce que je me rende compte avoir oublié de prendre une paille au comptoir. Avec un soupir, je me relève et vais me servir mais, alors que je tourne les talons, je suis soudain bousculée par quelqu’un et sa boisson froide se renverse intégralement sur mon fin t-shirt blanc. Evidemment, il fallait que je porte du blanc. « Désolé, je ne regardais pas où j'a… » Une voix masculine me fait relever les yeux du désastre rouge s’étalant sur ma poitrine, et je manque m’étouffer avec ma salive en reconnaissant immédiatement l’individu. « Encore toi ?! » « Je pourrais te dire la même chose, tu me suis ou quoi ?! » Comment oublier ces cheveux frisés et ce sourire en coin qui m’horripile au plus haut point ? « Je vais finir par croire que je t'attire comme un aimant. » Je lève les yeux au ciel, déjà agacée par son petit manège. « C’est ça, crois ce qui te fait plaisir. En attendant c’est mon deuxième vêtement ruiné par ta faute ! Tu le fais exprès ? » Je baisse de nouveau les yeux vers l’énorme tâche sombre et humide qui fait coller le tissu clair à ma peau. Ce n’est qu’à ce moment que je réalise que dans cette situation, mon soutien-gorge bleu est visible par tous. « Merde ! » Je croise vivement les bras en fusillant la grande perche du regard avant de me diriger à grandes enjambés vers la porte des toilettes que je ferme derrière moi. Malheureusement, tous les efforts du monde pour enlever la tâche à l’aide de l’eau du robinet et de serviettes en papier ne sont pas suffisants. Pourquoi a-t-il fallu que ce soit du jus de tomate ? Qui boit du jus de tomate ?! Je fixe mon reflet dans le miroir en réfléchissant aux possibilités limitées qui s’offrent à moi. Appeler une amie qui pourrait m’apporter un change semble la meilleure solution, mais en attendant je- Knock knock knock. Quelques coups à la porte interrompent le cours de mes pensées. « C’est occupé. Et si c’est Mister Bouclettes, j’espère que tu t’es bien rincé l’œil toute à l’heure parce que je n’ai pas l’intention de sortir avant que mon t-shirt soit sec. Et j’espère ne pas te voir à ce moment-là. »
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MessageSujet: Re: Paper Mask (Robaël #1) (#)   Paper Mask (Robaël #1) EmptyVen 19 Mai - 19:37

Paper MaskRobyn & Nathanaël
Je m'apprête à protester, me défendre, et espérer lui fermer le claquet, mais au dernier moment, je me ravise. De toute façon, vu notre première rencontre, j'aurais beau dire quoi que ce soit, elle ne retiendrait que le négatif qui émane de moi. C'est ce que je voulais, mais aujourd'hui, on ne peut pas réellement dire que ça m'arrange. C'est même tout le contraire. Seulement, je l'ai cherché, alors je dois assumer. Que ça me plaise ou non. Seulement, avec elle, il y a quelque chose de différent. Je ne saurais pas dire quoi ni pourquoi, mais en revanche, je peux assurer qu'elle m'énerve et qu'elle a un puissant don pour me taper sur les nerfs. Et puis c'est quoi cette question débile ? Ce sont bien les filles ça, toujours à demander des choses complètements stupides alors qu'elles savent pertinemment la réponse. C'est vrai quoi, comme-ci j'avais que ça à faire de lui saccager ses vêtements. Sans parler du fait que si j'avais su qu'elle se trouvait ici, j'aurais scrupuleusement évité la cafétéria ! Voire même l'université. Je préfère carrément établir une zone de sécurité et me tenir à distance de cette fille. Elle me fait perdre mes moyens et je n'aime pas ça. Mais alors pas du tout. Je soupire, agacé et marmonne entre mes dents. « Je te paierais le pressing, ça te va ? » Je n'ai aucune envie de le faire, mais j'imagine qu'aux yeux des autres, je lui dois bien ça. Au pire, cet argent ne me manquera pas vraiment. Puis il servira pour quelque chose de plus…utile qu'à l'accoutumé. Je n'ai pas le temps d'entendre sa réponse, à vrai dire, je ne suis même pas certain qu'elle m'ait entendu, qu'elle me foudroie du regard avant de se diriger vers les toilettes. Je profite de son départ pour jeter le gobelet vide que j'ai encore dans les mains et me masse les tempes. Je devrais en profiter pour m'éclipser et la laisser se débrouiller sans moi, mais j'en suis incapable. Je me mets alors à réfléchir à haute voix. « Sérieusement, Nath, tu abuses... » Je croise les bras avant de jeter un regard furtif sur la porte close. Non, décidément, je ne peux pas fuir. Pas cette fois. « Je suis sûr que je vais le regretter... » Et je suis prêt à mettre ma main au feu que c'est ce qui va se produire. Mais malgré les avertissements de mon subconscient, je prends mon courage – si on peut vraiment appeler ça ainsi – et part toquer. La réponse est quasi immédiate et elle en profite pour m'attaquer. Encore. À vrai dire, je n'en attendais pas moins d'elle. « Bien que Mister Bouclettes m'aille à ravir, je préfère que tu m'appelles Nath. » Je ne peux pas m'empêcher de sourire avant de poursuivre d'une voix plus basse. « Et sache que tu es trop plate pour que je puisse me rincer l’œil. Alors il n'y a aucun risque pour que ça arrive. » Je passe une main dans mes cheveux. « Puis même si tu parviens à faire sécher rapidement ton tee-shirt, je doute que cette tâche disparaisse. Même si je dois bien avouer que le rouge met ton teint en valeur, je ne crois pas que la tâche de tomate fasse partie des nouvelles tendances. » Et je sais comment me racheter. Je m'appuie, dos contre la porte et lui fait part de mon ingénieuse idée. « Écoute, j'ai des vêtements de rechange dans ma voiture. Et promis, ils sont propres et sentent bons la lessive. Je vais aller te chercher de quoi remplacer ton haut. » Je me redresse et j’enchaîne immédiatement avant qu'elle ne proteste. Parce qu'elle allait protester, je le sais. « Il est inutile de parler, je suis déjà parti ! »

Il me faut bien cinq minutes pour parcourir le campus et regagner ma voiture sur le parking. J'ouvre le coffre et regarde les cartons qui commencent à s'entasser à l'intérieur. Quelques jours après que les sœurs Farrow me soient tombées dessus pour m'annoncer qu'elles portaient toutes les deux mes enfants, j'ai songé à prendre la fuite le plus loin possible. Partir sans les prévenir, sans laisser de mots explicatifs et surtout partir sans avoir à assumer mes actes. Cette idée me semblait alléchante alors j'ai commencé à faire mes cartons. Finalement, je suis toujours là. Pourtant, ce n'est pas l'envie de m'enfuir qui me manque. Mais avec une avocate sur le dos, je me méfie. Elle est capable de me retrouver et de me coller un procès. C'est par crainte que je reste. J'attrape une chemise blanche afin d'être sûr que je ne me prendrais pas de réflexion sur l’assortiment raté des couleurs, ferme le coffre, la voiture et part retrouver l'étudiante.
De nouveau devant les toilettes, je donne trois coups à la porte pour lui signaler ma présence. « Ouvre, j'ai de quoi te changer. »
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MessageSujet: Re: Paper Mask (Robaël #1) (#)   Paper Mask (Robaël #1) EmptySam 20 Mai - 14:14

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Comme je m’y attendais, c’est bien lui qui est derrière la porte et déjà ses remarques douteuses me font renverser la tête en arrière dans un geste des plus dramatiques, un long soupir s’échappant de mes lèvres.  Ce type est irrécupérable. « Merci pour ces précieux conseils Monsieur Propre mais je vais me débrouiller. » Comme si j’avais besoin qu’il me rappelle à quel point la tomate est un aliment qui tache et que je ne risque pas de parvenir à nettoyer avec de l’eau du robinet. J’aurais pu parvenir à ces conclusions toute seule, merci bien. Je lève les yeux au ciel avant de m’appuyer bras croisés contre l’évier, face à la porte où je devine qu’il s’est adossé. « Écoute, j'ai des vêtements de rechange dans ma voiture. Et promis, ils sont propres et sentent bon la lessive. Je vais aller te chercher de quoi remplacer ton haut. » Bien que sa proposition me surprenne agréablement, c’est la méfiance qui prime et me pousse à refuser en bloc. « Quoi ?! Non ! Je ne- » « Il est inutile de parler, je suis déjà parti ! » Ma phrase est coupée par la sienne et je n’ai d’autre choix que de me résigner à attendre son retour. Est-ce qu’il vient sérieusement de m’offrir son aide, en toute générosité ? J’ai du mal à y croire, ce type est tellement… trop… Ugh. Ses motivations me sont floues et ça m’agace. Je déteste ne pas avoir le contrôle sur la situation. Il pourrait très bien me laisser là en plan et ne jamais revenir avec son fameux vêtement de rechange. Au moins je serai définitivement fixée sur son compte.

Une dizaine de minutes plus tard, je l’entends de nouveau toquer contre le bois peint. « Ouvre, j'ai de quoi te changer. » Je déverrouille la porte et l’ouvre juste assez pour laisser passer ma tête. Si je pouvais éviter qu’il voie mon soutif une seconde fois, ou n’importe qui d’ailleurs, ça m’arrangerait. Je me suis déjà donnée en spectacle, pas la peine de faire un encore. Mister Bouclettes – qui s’appelle donc Nath apparemment – me tend ce qui ressemble à une chemise blanche. Propre. Mes yeux dérivent du vêtement à son visage, puis de son visage au vêtement. Finalement, je balaye toute hésitation d’un léger soupir résigné et attrape la chemise en marmonnant un remerciement. De nouveau dans les toilettes, je retire mon haut souillé et le remplace par celui qu’il vient de m’apporter. Je n’arrive pas à croire qu’il ait respecté sa parole, peut-être qu’il n’est pas si terrible comme mec… Non non, ça ne veut rien dire. Son geste est normal après tout, il a ruiné mes fringues. Dans le miroir, j’ajuste la chemise trop grande en remontant les manches aux trois-quarts et en faisant un nœud avec les pans de devant. Si on m’avait dit un jour que je porterais un truc lui appartenant, je lui aurais ris au nez mais, étonnamment, c’est plutôt… confortable. Et ça sent bon la lessive. Je secoue la tête et quitte mon reflet des yeux avant de sortir de la petite pièce. Nath est toujours là, adossé au mur adjacent, téléphone en main. « Merci, pour la chemise. » Je suis toujours méfiante mais je ne suis pas ingrate non plus. « T’étais pas obligé. » Après un instant d’hésitation, je lui adresse un très léger sourire et tourne les talons en direction de la banquette où je m’étais installée. Personne n’est venu voler mes affaires, c’est déjà ça. Je reprends ma place derrière mon ordinateur portable et porte le capuccino un peu plus tôt abandonné à mes lèvres, notant avec une grimace que le breuvage est désormais froid. « Forcément. C’est vraiment pas ma journée aujourd’hui, décidément. » Je repose le verre en carton et soupire une nouvelle fois d’un air fatigué. C’est alors que mon regard croise à nouveau celui de Nath, dont je n’avais pas remarqué la présence. « Alors c’est vrai ? Tu me suis ? » Moqueuse, je hausse un sourcil comme pour le mettre au défi de nier.
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MessageSujet: Re: Paper Mask (Robaël #1) (#)   Paper Mask (Robaël #1) EmptySam 20 Mai - 17:27

Paper MaskRobyn & Nathanaël
Quand elle entrebâille la porte pour ne laisser paraître que son visage, je souris d'un petit air amusé. Avec ses réactions, il n'est pas difficile de deviner qu'elle est réticente à l'idée de m'emprunter cette chemise. Ce que je peux comprendre. Quand elle accepte enfin le vêtement, je me félicite d'avoir appris à faire une machine quelques jours plus tôt. D'habitude, je me débrouille toujours pour que l'aînée des Farrow lave, par inadvertance, mes affaires. J'use de tous les subterfuge pour les glisser au milieu des leurs. Ni vu, ni connu. En vérité, je la soupçonne de me laisser faire uniquement pour éviter qu'une troisième guerre mondiale à la maison. Et peut-être aussi pour empêcher que notre habitat se transforme en champ de mine avec mon linge sale. Quoi qu'il en soit, ce problème est maintenant résolu et je suis même surpris d'être devenu tout aussi doué avec une machine à laver qu'un ordinateur. Plus que le lave-vaisselle et le fer à repasser à dompter. Mais j'imagine que ça peut encore attendre quelques années.
Elle ressort quelques minutes plus tard des toilettes et je détache mes yeux de l'écran de mon portable où j'étais en train de planifier mes prochains rendez-vous pour la regarder de haut en bas. Finalement, contrairement à ce que je pensais, elle est plutôt charmante avec ma chemise sur les épaules. Elle me remercie et je hausse les sourcils. « Mais il n'y a pas de quoi. »  Je lui rends son sourire et reprend. « Non, effectivement je n'étais pas obligé, mais il m'arrive d'avoir des réactions d'homme civilisé. » Je la regarde s'éloigner pour rejoindre la banquette où elle s'était installée avant l'accident et j'hésite quelques instants avant de partir en direction de la machine à café. Je m'achète un café et comme je suis un fin détective, je lui prends un cappuccino. Bon, pour être honnête, je suis passée à côté de sa table tout à l'heure en allant à ma voiture et je n'ai eu aucun mal à reconnaître l'odeur de son gobelet. Je suis persuadé que cette montée soudaine de gentillesse me perdra. Tandis qu'elle peste après sa journée qui ne semble pas être des meilleures, je lui tends le gobelet encore fumant. Son regard croise le mien et je pose sa boisson devant elle en levant les yeux au plafond. Va-t-elle lâcher l'affaire un jour ? Je ne sais pas si j'ai envie de rentrer dans son jeu, au risque de provoquer une dispute devant tout le monde ou si je préfère éviter son énième provocation. Indécis, je décide de faire les deux à la fois. « Qui sait ? Peut-être que j'enquête sur toi et que mon job est de te fliquer pour obtenir le plus d'information à ton sujet. » Je lui fais un clin d’œil. « Et je pense que j'en détiens déjà plusieurs. Et pas des moindres. » Sans attendre son autorisation, je décide de m'installer sur la banquette en face de la sienne et je bois une gorgée de mon café noir. La seule chose qui me tiens encore éveillé. Et je vais en avoir besoin vu le retard que je prends en restant ici au lieu d'être à la maison pour travailler. Je sens les nuits blanches se profiler à l'horizon. Bon, ce n'est pas comme-ci ça allait trop changer de mes habitudes, et peut-être que ce n'est pas une si mauvaise chose. Je n'ai jamais essayé de dormir le jour, mais si ça peut me permettre de me reposer sans être sujet aux cauchemars, je suis prêt à signer. En attendant, je devrais peut-être revoir mes priorités. Surtout que je déteste cette fille – comme toutes les autres d'ailleurs, mais celle-ci bien plus encore – et que je n'explique pas pourquoi je reste. J'ai l'impression qu'une force invisible m'empêche de partir. Et ce n'est certainement pas pour être sûr de récupérer ma chemise dans quelques jours. Je peux tirer une croix dessus sans problème.
Je jette un coup d’œil au manuel de cours qui dépasse de son sac et lit l'intitulé dans ma tête. Vraiment super, pensé-je, non seulement il faut que je tombe sur cette fille, mais en plus de ça, elle est étudiante en droit. J'ai déjà assez d'une avocate dans ma vie. Et on ne peut pas vraiment dire que je porte la justice dans mon cœur. Bien que je ne me souvienne pas de grand-chose concernant mon passé, je sais que j'ai été enlevé à mes parents pour maltraitance. Grâce aux réseaux sociaux et aux nombreuses heures de recherches sur le net, j'ai pu découvrir que ma mère avait été relâché il y a plusieurs années et qu'elle vivait, d'après ses photos Facebook, une existence heureuse auprès de sa nouvelle famille. Même si j'ai essayé de me mentir, de faire semblant que cette nouvelle ne m'atteigne pas, j'étais révolté et surtout profondément blessé. Dans un premier temps, j'en avais voulu à la justice de l'avoir laissé sortir. J'avais peur que ses nouveaux enfants vivent le même enfer que le mien, mais en fait, ce n'était pas ça qui me rendait le plus fou. Elle avait fondé une nouvelle famille et n'avait jamais cherché à reprendre contact avec moi. Pourtant, j'étais son fils. Je pouvais tout accepter, comme je l'avais fait jusqu'à présent, mais pas ça. J'étais visiblement passé aux oubliettes, je faisais sans doute parti d'une vie qui était révolue et avec qui elle ne souhaitait pas renouer. Et bien malgré moi, ça me faisait mal. Bien plus que ce que j'avais pu imaginer. « Pourquoi le droit ? » Je sursaute légèrement en même temps que les mots franchissent ma bouche. J'avais posé cette question de manière automatique, sans même m'en rendre compte. Je détourne le regard vers la baie vitrée de la cafétéria et observe le ciel. J'espère que je n'ai pas posé une mauvaise question.
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MessageSujet: Re: Paper Mask (Robaël #1) (#)   Paper Mask (Robaël #1) EmptyLun 22 Mai - 14:10

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Mes yeux s’écarquillent de surprise lorsqu’il dépose un nouveau gobelet fumant devant moi, sourire charmeur illuminant son visage. « Tu m’as acheté un café ? Ok, maintenant tu commences à me faire peur. Es-tu véritablement la même personne que ce type ivre mort que j’ai croisé il y a quelques semaines ? Un jumeau maléfique peut-être ? » Je ris légèrement, ayant encore la plus grande difficulté à croire à la sincérité de toutes ses galanteries. Son changement d’attitude est radicalement différent, non pas que je m’en plaigne, mais c’est à se demander laquelle de ces deux personnalités opposées est véritablement la sienne. Ce n'est peut-être qu’un vulgaire stalkeur, ce qui expliquerait pourquoi il connaît mon type de café préféré et pourquoi je l'ai croisé si souvent dans un si court laps de temps. Je lui fais part de mes observations sur ses gestes douteux, et il me répond en levant les yeux au ciel. « Quoi ? Admets que c’est plutôt étrange comme coïncidence. » « Qui sait ? Peut-être que j'enquête sur toi et que mon job est de te fliquer pour obtenir le plus d'informations à ton sujet. » De nouveau, je hausse un sourcil, intriguée par ses mots. Je n’ai pas l’habitude d’une réaction si détachée face à mes piques, c’est agaçant et en même temps… intéressant. « Et je pense que j'en détiens déjà plusieurs. Et pas des moindres. » Cette fois, je ne peux m’empêcher de rire alors qu’il prend la liberté de s’asseoir sur  la banquette adjacente. « Ah oui vraiment ? Je serais curieuse de connaître les résultats de cette fameuse enquête. » Je plante mes yeux dans les siens avant de tremper mes lèvres dans le capuccino brûlant. Il paraît bien confiant pour un mec dont je ne connais même pas le nom de famille. Alors, ego surdéveloppé ou énième technique de drague moisie ? Les paris sont ouverts. Je repose mon gobelet et efface tout résidu mousseux de mon visage du bout de la langue, le tout sans jamais briser le contact avec son regard clair. « Je ne suis pas si facile à cerner. » Je conclus par un clin d’œil, mimant son geste précédent.

Un silence s’installe alors que je jette un œil aux notes manuscrites rangées à côté de mon ordinateur. Il faudrait que je me replonge dans mon travail si je veux pouvoir le remettre à temps, mais pour une raison obscur, tout mon intérêt semble concentré sur ce garçon agaçant en face de moi. Pourquoi le droit ? » Sa question me tire de mes pensées et, prise au dépourvue, je suis son regard jusqu’à poser le mien sur les manuels dépassant de mon sac de cours. Je vois. Il n’a donc pas des dons de voyance, il est juste observateur. « Je ne m’attendais pas à cette question. Hmm, je ne sais pas… » Si, je sais parfaitement. Je le sais depuis que j’ai treize ans et mon ambition est toujours la même. Mais évidemment, il n’est pas dans mes intentions de lui déballer ma vie privée et les raisons de mon choix d’études. Ni maintenant, ni probablement jamais. Seul un cercle très fermé d’amis proches est au courant de ce qui est arrivé à ma mère, de ce terrible accident qui lui a couté la vie et a changé la mienne à tout jamais. « Pour rendre le monde meilleur, j’imagine. » Une excuse bateau, celle que je ressors à chaque fois qu’on me pose la question. J’attrape une serviette en papier qui traîne sur la table et mes doigts s’activent machinalement à l’effriter, me donnant une excuse pour baisser les yeux et ainsi éviter qu’il n’y voit ne serait-ce qu’une once de ce que je m’efforce d’enfouir au plus profond de moi-même depuis tant d’années. « Attraper ces gens qui se croient au-dessus des lois et m’assurer que ceux qui le méritent finissent leurs jours derrière les barreaux. » Un laïus rempli de platitudes et pourtant, tellement sincère. Je suis peut-être une idéaliste naïve, mais j’y crois dur comme fer. Cette quête de la justice parfaite est ce qui me porte depuis toutes ces années, je ne lâcherai rien avant d’avoir atteint mon but. Je pousse un petit soupir, clôturant le sujet, avant de relever la tête vers Nath. « Et toi ? Tu fais quelque chose dans la vie à part renverser des boissons sur les gens ? » Nouveau sourire moqueur, mais aussi curieux d’en connaître davantage sur ce mec qui m’intrigue autant.
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MessageSujet: Re: Paper Mask (Robaël #1) (#)   Paper Mask (Robaël #1) EmptyDim 11 Juin - 19:01

Paper MaskRobyn & Nathanaël
Sa remarque ne fait qu'étirer un peu plus le sourire qui s'affiche sur mon visage. Mais je la comprends, j'aurais presque peur de moi si je n'étais pas moi et que j'ignorais ma façon de fonctionner. Je secoue la tête par la négative. « Non, je suis fils unique, désolé. » Et sans famille. Enfin, j'ai bien une mère biologique qui vit tranquillement sa vie et coule des jours heureux quelque part dans ce foutu pays, mais elle ne représente plus rien pour moi. Alors je suis seul. Il n'y a que moi pour me tenir compagnie. C'est assez triste dit comme ça, mais je pense que je m'en sors plutôt bien. Je n'ai pas besoin de qui que ce soit de toute façon. « Mais je vais te faire part de mes résultats sans plus attendre. » Je croise les mains devant moi, tentant de prendre une expression la plus sérieuse qui soit. « Pour commencer, je sais que tu aimes le cappuccino. Ensuite, je pense pouvoir affirmer, avec l'aide de mes nombreuses ressources, que tu ne m'aimes pas beaucoup. » Bon, en même temps, pas besoin d'être magicien ou télépathe pour savoir ce qu'elle pense de moi. Je me suis vraiment comporté comme un gros con la première fois, mais c'est ce que je suis, un con. Même sans être ivre mort, comme elle me l'a si bien rappelé il y a quelques secondes, je me serais comporté avec elle de la même façon. Je ne peux même pas me défendre en expliquant qu'il s'agit d'un mauvais jour. Primo, parce que ma vie ne la regarde pas. Secundo, parce que même si c'est vrai, j'aurais pu être le mec le plus heureux et le plus joyeux de la terre, mon comportement n'aurait pas changé d'un iota. « Et je crois même que je t'intrigue. » Et c'est réciproque. Je dois me faire violence pour ne pas briser le contact avec elle et pour retenir mon regard d'aller regarder le -sans l'ombre d'un doute- magnifique spectacle entre ses lèvres et sa langue. Je ravale ma salive en me répétant un nombre insensé de fois que cette fille va me rendre fou. À moins que ce soit déjà le cas. « Je n'aurais pas la prétention de dire que je t'ai cerné. Du moins, pas maintenant. » Et oui, je suis fou. Fou de croire que je pourrais un jour la comprendre. Fou de croire que je l'intéresse. Et encore plus fou de m'imaginer que j'arriverais à l'avoir. Rien que pour moi.

Pendant un court instant, je crains vraiment d'avoir posé la question de trop. Mais elle me brûlait les lèvres. Toutefois, elle finit par me répondre. Mais avec une réponse toute faite, celle que n'importe quel étudiant en droit peut te sortir. Je ricane et hausse les épaules. « J'ai l'impression d'avoir déjà entendu cette raison quelque part… » Et non, ce n'est pas parce que je me suis déjà retrouvé face à un juge ou un avocat pour délinquance ou que sais-je d'autre. Mais il me semble que lorsque j'avais posé la question à Leah, c'est très exactement ce qu'elle m'avait répondu. J'avais eu le droit à un exposé en trois parties et six sous-parties sur les merveilleux sujets qui sont ; rendre le monde meilleur, supprimer les injustices, que la vie soit faite de peace et de love et j'en passe. En l'écoutant, j'ai la ferme conviction que jamais ô grand jamais, je souhaite me retrouver face à elle lors d'un procès. Je ne crois pas que ça puisse arriver un jour, je suis plutôt droit dans mes baskets. Je sais que c'est difficile à croire, mais c'est la vérité. Il m'arrive de fumer quelques joints de temps à autres, mais pas de quoi me retrouver derrière les barreaux. « Tu es faite pour ce métier. » Mon ton se veut plus ironique que je le voudrais. En réalité, je n'ai aucun doute là-dessus. Elle sera excellente dans ce milieu, elle a l'aplomb pour. Et elle est suffisamment chiante pour arriver à ses fins. Je bois une nouvelle gorgée et hausse les sourcils quand elle me demande ce que je fais dans la vie. Tiens, il semblerait que finalement, je l'intéresse suffisamment pour qu'elle me pose des questions sur moi. Plutôt bon signe. « Je tiens un pressing à Island Bay. Ironique, non ? » Devant son regard éberlué, je suis bien obligé de contenir mes éclats de rire. J'essaie de me calmer avant de reprendre. « Je suis concepteur de jeux vidéos. » Et je suis sûr que ça, ça lui en bouche un coin. « Comme quoi, le dépravé de l'autre soir n'est pas si stupide que ça. »
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MessageSujet: Re: Paper Mask (Robaël #1) (#)   Paper Mask (Robaël #1) EmptyMar 20 Juin - 13:30

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Mon sourire en coin masqué derrière le gobelet en carton que je tiens du bout des doigts pour en éviter la brûlure, j’écoute avec intérêt ce mec encore inconnu il y a quelques semaines me faire part des résultats de son apparente enquête sur ma personne. Persuadée qu’il bluff, c’est la curiosité qui me pousse à l’écouter, amusée d’avance par ce qu’il pourrait bien me raconter. « Pour commencer, je sais que tu aimes le cappuccino. Ensuite, je pense pouvoir affirmer, avec l'aide de mes nombreuses ressources, que tu ne m'aimes pas beaucoup. » Je hausse un sourcil alors que mes lèvres se pincent l’une contre l’autre pour réprimer un rire franc. « Ça, je ne peux pas dire le contraire. Bien vu, Sherlock. » Je m’étais attendue à une analyse bancale sur de potentiels goûts vestimentaires ou musicaux, mais qu’il opte pour me lister des évidences, c’est plutôt malin. « Et je crois même que je t'intrigue. » Mon regard toujours planté dans le sien, je repose mon café et croise les bras sur la table afin de me pencher légèrement en avant, un air de vainqueur habillant mon visage. « Perdu ! Ta carrière de détective n’a pas fait long feu. Je ne suis pas intriguée. Agacée ? Méfiante ? Curieuse à la limite, mais intriguée sûrement pas. » Pourquoi est-ce qu’une fille comme moi serait-elle intriguée par un type comme lui ? Il se fait des films. Refusant d’admettre l’évidence, je ne peux qu’approuver lorsqu’il me confie son incapacité à me cerner. C’est bien Bouclettes, t’auras au moins appris une chose sur mon compte aujourd’hui. « Pas maintenant, ni jamais. »

Le sujet dérive ensuite sur mes études de droit et je lui sers l’excuse bidon de vouloir rendre le monde meilleur, telle une future Nelson Mandela. Honnêtement, je n’en ai rien à carrer de l’humanité et de sauver la veuve et l’orphelin. Devenir procureur ou mieux, juge, serait plutôt une façon d’extérioriser de vieux démons en me donnant une tache noble à accomplir. Ecarter les criminels, les enfermer loin de toute civilisation afin qu’ils n’aient plus l’occasion de briser des vies et des familles entières. Une vengeance brûlante que je nourris depuis de trop longues années. « Tu es faite pour ce métier. » Je me détends un peu et lève mon gobelet comme pour trinquer à ces paroles. « Je sais. » Après avoir esquivé la question gênante d’un Nath peu impressionné par ma réponse, je cherche à détourner le sujet en l’interrogeant sur son job à lui. Je ne m’intéresse pas à lui, me répète ma conscience, je ne fais que me renseigner par pur… professionnalisme. « Je tiens un pressing à Island Bay. Ironique, non ? » Je plisse les yeux et fais la moue, peu sensible à ce trait d’humour douteux. S’il espère m’avoir avec ce genre de blague, on n’est pas sorti de l’auberge. Heureusement pour lui, il ne se fait pas prier pour enchaîner sur un ton plus sérieux. Quoique, j’ai toujours un peu de mal à le croire. Être concepteur de jeux-vidéos nécessite un sacré niveau d’études et de qualifications, ce métier n’est pas à la portée du premier geek venu. Et je parle en connaissance de cause, étant loin d’être une gameuse débutante. « Comme quoi, le dépravé de l'autre soir n'est pas si stupide que ça. » « Ça veut juste dire que tu sais compter, calme tes grands chevaux, Bouclettes. » En réalité, je suis plutôt impressionnée, mais ce n’est pas demain que je troquerai ma légendaire mauvaise foi avec de l’honnêteté devant ce mec. Ça lui ferait beaucoup trop plaisir. « Et mon opinion sur toi n’a pas changé, tu viens juste de passer de "stupide dépravé agaçant" à "stupide dépravé agaçant et geek". Félicitations ! » Un sourire satisfait retrousse de nouveau mes lèvres tandis que je finis ma dernière gorgée de café. Une part de moi – la part raisonnable – voudrait arrêter cette conversation où elle en est et me remettre au travail, mais une autre plus discrète et pourtant si attirante souhaite assouvir ma curiosité piquée. Après quelques secondes de débat intérieur, j’abandonne finalement, non sans une multitude de reproches de la part de ma conscience. « Alors, monsieur le concepteur, sur quels genres de jeux est-ce que tu bosses ? Je te préviens, si tu me sors FIFA je plie bagage et me casse sur le champs. »
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MessageSujet: Re: Paper Mask (Robaël #1) (#)   Paper Mask (Robaël #1) EmptyMar 20 Juin - 17:26

Paper MaskRobyn & Nathanaël
J'hausse un sourcil en l'écoutant me répondre et je me concentre sur ses paroles pour éviter de ricaner. Je me penche à mon tour vers elle, les deux coudes sur la table et me contente, dans un premier temps de lui rendre son sourire. Moqueur, narquois. Voilà comment le décrire. Je ne suis peut-être pas le mec le plus brillant de la planète quand je suis ivre mort ou complètement défoncé, mais quand je suis clean, c'est une tout autre histoire. Alors soit elle me prend pour un imbécile, soit elle s'imagine me duper et se duper elle-même en même temps. Les deux solutions me semble plausible, mais j'avoue préférer la seconde. Parce que ça signifierait que j'ai raison et j'aime avoir raison. Pour l'heure, je ne me laisserais pas rouler dans la farine par cette fille. Mais ça, c'est une spécialité des étudiants en droit. Ils aiment nous baratiner et ils ont cette fâcheuse tendance à vouloir nous entourlouper là où ils ne devraient pas. « Est-ce que tu vois une très grande différence entre la curiosité et l'intrigue ? Parce que, personnellement, il me semble que ce sont simplement deux termes voulant dire la même chose. Mais si tu ne veux pas chipoter sur les mots, j'accepte volontiers que tu sois juste curieuse. » Je me remets correctement dans mon siège et je lève les yeux au ciel. Oui, ça, c'est ce qu'elle croit. Mais je suis quelqu'un de tenace et avec beaucoup de patience. Quand je veux quelque chose, je parviens toujours à mes fins. Si je décide d'apprendre à la cerne, j'y arriverais. Mais pour le moment, j'ai décidé que je la voulais et je l'aurais. Peut importe combien de temps ça me prendra, mais j'aime jouer avec le feu, j'aime prendre des risques et surtout, j'aime encore plus quand une fille me résiste. Ça met un peu plus de piment dans ma vie.

Je secoue la tête de droit à gauche. Cette fille m'exaspère à avoir réponse à tout, mais au moins, j'ai trouvé quelqu'un à ma digne hauteur. C'est parfois ennuyant de faire du sarcasme quand la personne en face de toi n'est pas réceptive ou ne cherche même pas à se défendre. Mais avec elle, j'ai l'impression que je vais être servie. Peut-être même un peu trop. Je n'ai pas l'habitude qu'on me tienne tête autant. « Tu as raison, ne chipotons pas sur les mots, compter ou programmer, c'est la même chose. Il n'y a qu'un pas entre les deux. Mais je vais prendre cette réflexion comme un compliment. Je me sens flatté de voir que tu me crois capable de compter jusqu'à dix. » Je l'écoute me parler de son opinion et je prends une mine sincèrement blessée. Non pas que je le sois, loin de là. Après tout, c'est un peu comme les jeux vidéos. Un jour, je finirais par changer de niveau, par monter en grade, gravir les échelons de son estime. Il faut juste que je continue de défendre ma cause. Elle n'est peut-être pas si perdue que ça. Je m'attendais à ce qu'elle change de sujet, vu qu'elle prétends ne pas s'intéresser à moi, mais elle me demande enfin sur quels genres de jeux vidéos je bosse. Sans oublier de me préciser que si je lui réponds FIFA, notre histoire qui n'a jamais réellement commencé, prendra fin sur-le-champs. « Alors tu vas pouvoir rester en ma compagnie encore un moment. » Honnêtement, je n'ai rien contre les jeux vidéos basé sur le sport, je n'ai rien contre le foot non plus, mais je ne prendrais aucun plaisir à concevoir et imaginer un jeu pareil. Il n'y a pas d'intrigues, pas d'enjeu, rien. Et pour marquer des ballons dans un but, il suffit de mettre des baskets et de partir sur le premier stade du coin. Moi, je préfère m'enfermer dans l'imaginaire et créer des choses que je ne pourrais jamais vivre en tant que simple mortel. « J'ai bossé sur ION. C'est un MMO de science-fiction dont le principe est de coloniser l'espace. » Le jeu est sorti en 2016 et à plutôt bien marché, pour mon plus gros étonnement. Je ne dirais pas que je ne croyais pas en ses capacités, mais il faut quand même bien avoué que c'est du vu et du revu. « Et depuis quelques temps, je travaille sur les Final Fantasy. » Et ça, c'est un rêve de gosse devenu réalité. Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours joué à ces jeux vidéos alors participer à la création de ces derniers, ça été bien plus qu'une immense satisfaction et qu'un immense honneur. C'est peut-être la seule chose dont je suis réellement fier.
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MessageSujet: Re: Paper Mask (Robaël #1) (#)   Paper Mask (Robaël #1) EmptyLun 26 Juin - 18:38

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Loin de moi l’idée de dénigrer totalement FIFA et ses joueurs de la sphère gameuse élitiste à laquelle j’aspire, mais… Si. Si, en fait c’est totalement ce que je fais. Je n’en comprends pas le concept et encore moins l’intérêt qui semble réservé aux légumes lunetteux n’ayant pas enfilé de jogging depuis plusieurs années si ce n’est pour rester affalé dans leur canapé et dont le seul sport consiste en quelques aller-retour périodiques vers le frigo. Mon avertissement, bien que lancé d’un ton humoristique, reste donc parfaitement sérieux : je n’hésiterai pas à me lever et quitter la cafétéria avant même qu’il n’ait le temps de finir sa phrase. Comme s’il lisait dans mes pensées, Nath ne mets pas longtemps avant de se dédouaner de tout lien avec le jeu que j’ai en horreur. « Alors tu vas pouvoir rester en ma compagnie encore un moment. » Un haussement de sourcil appréciateur salue sa réponse, seul geste visible capable de lui montrer mon intérêt pour cette discussion. « Dommage, il va falloir que je songe à une nouvelle tactique de repli. » Je ne peux pas m’en empêcher, je pratique le sarcasme LV1 depuis ma plus tendre enfance. Contre toute attente, ce mec peut en effet tenir une conversation civile et intéressante en mettant de côté les remarques arrogantes dont je sais qu’il a le secret. Espérons que ça continue. « J'ai bossé sur ION. C'est un MMO de science-fiction dont le principe est de coloniser l'espace. » Etant plus adepte des aventures individuelles plutôt que des concepts multi-joueurs, je n’ai qu’une vague idée de ce qu’est la nature de ce jeu, mes connaissances se limitant aux magnifiques graphismes proposés par la bande-annonce. Etaler mon ignorance devant l’un des concepteurs n’étant donc pas dans me objectifs, je préfère garder le silence, un signe de tête solitaire témoignant de mon écoute attentive. « Et depuis quelques temps, je travaille sur les Final Fantasy. » La fierté est évidente dans sa voix et je ne peux cacher une lueur impressionnée traverser mon regard. Merde alors, ce type joue dans la cour des grands. À moins qu’il ne se foute de moi, ce qui serait beaucoup plus plausible. Je plisse les yeux, soudain méfiante de nouveau. Je ne le connais pas, pourquoi devrais-je croire ne serait-ce que le moindre mot qui sort de sa bouche ? Pourquoi est-ce que je l’ai seulement laissé prendre place sur la banquette d’en face ? J’aurais dû appeler une amie pour m’apporter un t-shirt de rechange, comme prévu. « C’est hyper intéressant. » Sans autre commentaire qu’un sourire de façade, je rassemble mes notes et mes affaires que je fourre ensuite dans mon sac avant de l’accrocher à mon épaule et de sortir de la banquette d’un souple mouvement. « J’aurais adoré poursuivre cette passionnante conversation, or ma pause café est terminée et j’ai un cours qui devrait commencer dans… » Coup d’œil à la montre ornant mon poignet gauche. « Une dizaine de minutes. » Quelle coïncidence bienvenue. Une excuse ajoutant la profondeur manquante à la raison initiale de mon départ précipité. J’ajuste rapidement la chemise qui s’est plissée sous la hanse de mon sac avant de me tourner une dernière fois vers un Nath pris de court. « Sur ce, Mister Bouclettes. » Mon index et mon majeur joignent brièvement mon front en un salut militaire moqueur avant que je ne m’éloigne d'un pas maîtrisé vers la porte de sortie de la boutique. « Et merci pour la chemise ! » Je lance derrière mon épaule en haussant un peu la voix, sans même daigner lui adresser un regard. Le sourire qui joue au coin de mes lèvres est lui, cependant, bien présent.
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