geek session (billy)

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billy & zola

Depuis notre rencontre, j'avais pris conscience que l'expression selon laquelle les opposés s'attirent était on-ne-peut-plus vrai. Cela faisait désormais quelques mois que notre première rencontre avait eu lieu : Billy était invité à la soirée qu'organisait ma meilleure amie, Billie. Comme le monde est petit, j'avais appris qu'il était un de ses amis d'enfance. Cette mince révélation nous avait instantanément rapprochés, au grand plaisir de Billie, et nous avions passé la soirée à discuter ensemble. Nous étions dans deux mondes différents. Plus encore, il y avait un fossé intergalactique entre ce gars et moi. Et pourtant, ça fonctionnait. Il me parlait de théories de quelques célèbres astrophysiciens, puis me vantait les mérites du tournage de la saga Star wars tandis que je lui montrais comment monter sur une planche de surf invisible. Mais nous avions au moins une passion en commun : le voyage, que nous connaissions chacun sous une forme différente. J'avais fait un road trip en Europe pendant plusieurs années, j'étais une femme fermement accrochée à sa liberté, à la vie en plein air et lui visitait l'espace et les planètes au quotidien. De ces divergences était née une certaine complicité, accrue par les défis que nous nous lancions régulièrement sur les jeux vidéos de Billy. Il n'y avait d'ailleurs qu'avec lui que je supportais de rester devant un écran. Et aujourd'hui, nous avions programmé un petit tournoi dans son salon. Il était à peine vingt heures lorsqu'il m'ouvrit la porte de chez lui. Fièrement, je lui tendis un gâteau en forme de tête de Yoda, ou ce qu'il en restait, à la main. « Tadaaa ! Bon, je te l'accorde, il fait encore plus peur que dans le film. Mais bon... tu es prêt à prendre une raclée sinon ? » C'était ironique puisque les statistiques étaient clairement en faveur de Billy. « On joue à quoi ce soir ? » demandais-je impatiemment.

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Il est inusuel pour le scientifique de côtoyer quelqu’un qui ne trouve pas particulière son obsession avec Star Wars. Hormis son défunt frère, il ne connaissait personne qui soit entièrement confortable à ce qu’il aborde ses théories et critiques de sa série de films préférés. Toutefois, lorsqu’il a connu Zola, il a pu rapidement développer avec elle une amitié geek similaire à celle qu’il partageait avec son jumeau. Certes, rien ne remplacera Thomas. Mais il sent qu’avec cette fille, il peut avoir certaines discussions qu’ils avaient quotidiennement avec son frère et même s’adonner à des soirées de jeux vidéos. Inutile de dire que cette nouvelle amitié a une valeur inestimable pour lui et il considère Zola comme la soeur qu’il n’a jamais eue. Ils ne se connaissent peut-être que depuis quelques mois, mais il a l’impression que sa connaissance lui a apporté un épanouissement dont il a grandement besoin. Depuis ces dernières semaines, il se porte mieux. Avec sa promotion, il ne boit presque plus et ne sort plus en boîte. Son comportement n’est plus aussi déplacé, il ne se comporte plus en enfoiré comme il le faisait toujours. Bref, il redevient peu à peu la personne qu’il était avant le départ de Thomas. Certes, il demeurera toujours le bout-en-train increvable qu’il a toujours été, mais ses mauvaises décisions ont été mises de côté; il se concentre davantage sur sa guérison et sur les belles choses de la vie.
La présence de Zola est bien évidement une source de lumière dans ses journées. Les rires sont proéminents et continuels, et il se sent parfaitement à l’aise d’être sa vraie personne lorsqu’il est avec elle. Il ne craint pas de sembler un peu trop geek; au contraire, il n’a pas besoin de se donner une fausse personnalité pour redorer son image de nerd. Encore ce soir, la paire prévoit se voir. Et quand on sonne à la porte, Billy s’élance dans l’entrée pour accueillir son invitée. Lorsqu’il ouvre, Zola lui présente un gâteau qui, tout compte fait, semble représenter la tronche de Yoda. Le scientifique se met à rire à la vue de ce… chef d’oeuvre. “L’effort était là!”, lance-t-il en prenant l’assiette pour lui débarrasser les mains pendant qu'elle entre dans la demeure. Il observe avec intérêt l’oeuvre de son amie, non sans poursuivre ses rires. “Je voudrais pas briser tes rêves, mais je crois que c’est plutôt toi qui te prendra une raclée. Et même pour la cause, j’ai acheté des mouchoirs”, réplique-t-il en ricanant de plus bel. Il dépose le gâteau dans la cuisine puis rejoint Zola au salon. “Je te laisse choisir! Tu as l’honneur de fouiller dans ma collection!”, lui dit-il en ouvrant la porte d’armoire où se trouve son nombre impressionnant de jeux vidéos.

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Mon gâteau avait vraiment une drôle de tête. En d'autres termes, il était absolument affreux. Il ressemblait à ce vieux Yoda simplement parce qu'il était recouvert de colorant vert jusqu'aux oreilles. Il était moche, mais j'en étais fière parce que je savais que ce clin d'oeil plairait à mon ami. “L’effort était là!” dit-il, par politesse, avant de pouffer de rire. « Hééé ! J'me suis donnée du mal pour toi ! Il ne ressemble pas à une verrue non plus... » ajoutai-je en partageant son rire, avant de me vanter (ironiquement) sur mon niveau de gaming. “Je voudrais pas briser tes rêves, mais je crois que c’est plutôt toi qui te prendra une raclée. Et même pour la cause, j’ai acheté des mouchoirs” Je mimai une expression de petit chaton abandonné sur le bord de la route, pour tenter d'attendrir mon ami... en vain. Ce goujat était un véritable sans coeur lorsqu'il s'agissait de jeux vidéos ! Nos rires se mêlèrent dans une ambiance bonne enfant, comme si nous nous connaissions depuis des années. Ma rencontre avec Billy avait été une évidence, et notre relation s'était considérablement renforcée depuis la tragique disparition de son frère Thomas. Craignant qu'il ne tombe dans de mauvais travers, que ce soit dans le drogue ou que sais-je encore, j'avais essayé de répondre présente chaque fois qu'il en avait besoin. Présente que ce soit pour se vider la tête devant un jeu vidéo bourrin ou simplement pour lui éviter la solitude. Il était même arrivé que nous passions une soirée presque sans nous dire un mot, devant la saga star wars que je ne connaissais que trop peu. Enfin ça, c'était avant. Aujourd'hui, je n'avais plus intérêt à me tromper sur le nom d'un personnage où je me ferais taper sur les doigts. Sagement, je suivais donc Billy dans son salon, et plus particulièrement devant son armoire sacrée. “Je te laisse choisir! Tu as l’honneur de fouiller dans ma collection!” Je soupirais de désespoir. « Il va me falloir des siècles ! » Ironique dans ma complainte, j'entrepris une fouille archéologique dans ces nombreuses étagères. « AH ! J'AI ! » J'attrapai la télécommande de la télé et la boîte qui avait remporté toutes mes faveurs tandis que Billy tournait le dos. Discrètement, j'insérai le disque dans la console et quelques secondes plus tard... la musique de Space Invaders résonna dans le salon. « Y'a rien de mieux que du vintage ! »

Spoiler:

repère pour comptage des points, merci de ne pas retirer.

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Alors qu'il révèle sa grande collection de jeux vidéos, le jeune homme retourne rapidement à la cuisine pour préparer deux assiettes de gâteau. Il s'avoue intérieurement se sentir quelque peu mal de détruire le si "joli" visage de Yoda, mais comme il a faim, il ne se questionne pas plus avant de poignarder le grand sage intergalactique. Il revient au salon armé de deux assiettes bien garnies. Alors qu'il les dépose sur la table basse, il reconnait la musique qui soudainement enveloppe toute la pièce. Un sourire sur les lèvres, il regarde son amie. "Tu y vas dans le très vieux, toi! Ça me surprend que tu connaisses", lui dit-il. Il agrippe une manette puis se laisse tomber sur le canapé. "Bon, tu me laisses goûter Yoda avant qu'on lance la partie? Comme ça, je saurai que je ne l'ai pas tué pour rien", dit-il en rigolant. Il s'avance vers la table et prend une bouchée du gâteau. Tout en savourant son morceau, il tourne sa tête vers Zola en hochant frénétiquement la tête en signe d'approbation. "Ouh là, il a peut-être l'air de s'être fait passé dessus par un train, mais il est délicieux!", lance-t-il en rigolant. Une chose est certaine: c'est que son amie est définitivement une meilleure cuisinière que lui.
Le jeune homme s'empresse ensuite à démarrer le jeu, question qu'il entame enfin ce pourquoi la soirée a été organisée. Pendant que la paire s'amuse, Billy brise le silence qui pese depuis un moment déjà. "Et puis, du nouveau dans ta vie?", lui demande-t-il, non sans garder toute sa concentration sur le jeu. Même si Zola et lui ne se voient pas si rarement, ils ont quand même des vies très occupées chacun de leur côté et ils ne manquent jamais de sujets à aborder. De son côté, hormis avoir (encore) couché avec Johanna et créée une situation embarrassante entre les deux, il n'y a rien de très exceptionnel qui se passe dans son quotidien. Il travaille et rentre ensuite à la maison pour manger et dormir. Au moins, il a arrêté de sortir et c'est déjà une bonne chose.

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Jouer à des jeux vidéos n'était pas vraiment mon truc à la base. Mon truc à moi, c'était la vie en extérieur, dans la nature, à l'aventure. Le strict opposé du cliché du geek et pourtant, aujourd'hui je prenais ce rôle avec plaisir. J'avais même l'honneur de choisir le jeu sur lequel nous nous apprêtions à passer une bonne partie de la soirée. Après quelques secondes d'hésitation, j'avais trouvé l'élu. Space invaders, un jeu pour le moins vintage mais dont je connaissais au moins le nom. Evidemment, mon maître en la matière reconnut ce jeu dès les premières notes. "Tu y vas dans le très vieux, toi! Ca me surprend que tu connaisses" J'haussai frénétiquement les sourcils pour (faussement) me la jouer. "Je suis pleine de surprises, tu ne le savais pas encore ?" dis-je en pointant du doigt mon gâteau bionique qui, à en juger par les assiettes bien garnies qu'avait rapporté Billy, faisait sensation. "Bon, tu me laisses goûter Yoda avant qu'on lance la partie ? Comme ça, je saurai que je ne l'ai pas tué pour rien" J'opinai du chef en guise d'approbation, attendant toutefois sa première bouchée avant de me lancer à mon tour. Je savais qu'il n'y avait rien de très mauvais dedans, mais l'aspect très chimique du colorant vert ne m'inspirait vraiment pas confiance. Heureusement, mon ami sembla apprécier le goût. "Ouh là, il a peut-être l'air de s'être fait passé dessus par un train, mais il est délicieux !" Je ris de bon coeur avant de goûter, à mon tour, une première bouchée. Bien que je n'en mangerai pas régulièrement, j'en fus agréablement surprise. Le goût des pommes coupés en petits dés à l'intérieur était suffisamment frais, et le moelleux suffisamment aéré pour contrebalancer le sucre du glaçage fluo. Bien repus, nous jouâmes sur la console pendant un long moment. Notre discussion se résumait à quelques onomatopées en fonction de notre avancée dans le jeu, quand Billy proposa un sujet un peu plus approfondi. "Et puis, du nouveau dans ta vie ?" Je posai la manette quelques secondes pour lui répondre. Le centre se porte plutôt bien, les clients répondent présents et je me sens vraiment à l'aise maintenant." J'aurais pu me contenter de parler de ma vie professionnelle, mais je sentais que Billy en attendait plus. "Oh et puis je sors avec mon employé, aussi. Et toi ?"

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La musique de Space Invaders ne faille pas à rejoindre sa mémoire, ravivant automatiquement les souvenirs qui y sont affiliés. Son frère et lui qui passaient des après-midis à jouer à ce jeu alors qu'ils étaient petits gamins, c'était chose récurrente. Si bien que ses parents avaient dû leur confisquer le jeu afin qu'ils cessent de négliger leurs devoirs. Un petit sourire au coin des lèvres, il se remémore cette partie de sa tendre enfance, à l'époque où il ne se doutait pas que les années avec son frère étaient comptées. Son amie qui lui parle le tire de sa rêverie, et il ne peut s'empêcher de rire. "Ne t'inquiètes pas, avec ce gâteau je crois que plus rien ne me surprendra dorénavant!", lance-t-il à la blague. Que son amie ait pensé cuisiner un gâteau lui fait énormément plaisir, et il se rend compte que peu de gens en feraient autant pour lui.
Après avoir engouffré le pauvre Yoda, la paire se met enfin à jouer. Même si la rigolade est au rendez-vous, cela n'affecte en rien l'esprit compétitif du scientifique. La langue serrée entre ses dents, il accorde une concentration impressionnante à son jeu. Une fois la partie terminée, il demande à son amie ce qu'elle devient. Après tout, ne sont-ils pas là pour reprendre le temps perdu? Certes, ils ont développé une très belle amitié, mais ils n'ont pas l'occasion de se voir aussi souvent qu'ils le souhaiteraient. Elle lui parle instantanément de son centre, et il se réjouit bien d'entendre que celui-ci se porte bien. Il s'y ait rendu qu'à une seule occasion, car n'étant pas un féru des sports, il se voit mal passer des heures à magasiner pour des articles qu'il n'utilisera même pas. Le seul sport qu'il a pratiqué, c'était le football alors qu'il était encore enfant. Désormais, il préfère le jogging et s'entrainer à la maison avec le peu d'équipement qu'il possède. C'est efficace et économique, alors pourquoi se prendre la tête? "C'est génial. Je suis content que ta business se porte bien", lui répond-il tout en lui souriant. Puis elle lui parle de son employé et il ne peut s'empêcher de sourire encore, réjoui par la nouvelle. "J'espère que tu lui as dit que s'il te fait du mal, je vais lui défoncer la tronche!", dit-il en rigolant. Billy n'a rien d'un type violent, sauf peut-être quand il boit beaucoup trop d'alcool. "Moi? Pas grand chose, je te dirais. Je travaille sur un gros projet au boulot et c'est pas mal ce qui occupe mon emploi du temps"... Et ce qui occupe ses pensées, c'est ce qui s'est passé dans la salle de meeting de la presse de Thomas avec Johanna. En effet, cela ne lui sort tout simplement pas de la tête.

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"Ne t'inquiète pas, avec ce gâteau je crois que plus rien ne me surprendra dorénavant!" Deux rires d'enfants résonnèrent dans le salon après cette taquinerie. Certes, je n'avais jamais été élue meilleure pâtissière de la ville (et je ne le serai certainement jamais) mais ne dit-on pas que c'est l'intention qui compte ? Quoiqu'il en soit, nous partageâmes un petit moment de complicité avant de nous plonger dans cet univers virtuel que Billy affectionnait tant. Lorsque notre partie prit fin, nous retrouvâmes goût à la parole. Des questions classiques vinrent égayer la conversation, et c'est avec une certaine fierté que j'annonçais que mon entreprise se portait bien. "C'est génial. Je suis content que ton business se porte bien." Et il l'était vraiment, je le savais. Je rendis son sourire à Billy, celui-là même qui venait de me réchauffer le coeur, avant de lui confier mon dernier scoop personnel : ma relation avec un de mes employés, Troy. Et comme prévu, la réaction ironique (mais pas trop quand même) de mon ami ne se fit pas attendre. "J'espère que tu lui as dit que s'il te fait du mal, je vais lui défoncer la tronche!" Je fis mine de réfléchir avant de lui répondre à mon tour. "Hm... eh bien non ! Je ne voudrais pas le faire fuir tout de suite, tu comprends... Je plaisantais à mon tour, n'imaginant pas du tout une dispute entre ces hommes. Billy était bien trop gentil pour cela, et Troy n'était pas du tout le bad boy que les rumeurs laissaient courir. "Je crois que c'est un gars bien, tu sais. Mais je ne manquerai pas de sortir mon bouclier-billy si jamais il se comporte mal, chef !" Le dos droit, je lui adressai cette fois un salut militaire. Sauf cas d'extrême urgence, nous avions l'habitude de ne pas nous prendre au sérieux. Quand nous étions tous les deux, rien ne semblait avoir plus d'importance d'une boîte de sardines à l'huile. Et c'était peut-être ça qui nous faisait tenir, parfois. Je repris un tant soit peu mon sérieux pour m'enquérir de son état."Moi ? Pas grand chose, je te dirais. Je travaille sur un gros projet au boulot et c'est pas mal ce qui occupe mon emploi du temps." J'opinai du chef en guise d'approbation. "Un gros projet ?" Cela m'intriguait, mais certainement pas autant que le fait qu'il omette de me parler, à son tour, de sa vie sentimentale. Mais il n'était pas sorti d'affaires : j'attendais simplement qu'il me réponde sur le plan professionnel avant de contre-attaquer avec des questions plus intimes... et donc passionnantes !

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En parfait ami protecteur, il ne peut s'empêcher de chercher à protéger son ami. Zola a tellement apporté de bien dans sa vie qu’il ne peut tout simplement pas l’imaginer tomber sur un mauvais type. Elle mérite tout ce qu’il y a de mieux et tout homme qui aura la chance de prendre son coeur devra lui vouer un amour sincère et le respect qui vient avec. Il espère au moins que son amie est consciente de sa valeur et qu’elle ne tombera pas dans les bras du premier venu, quoiqu’il est persuadé qu’elle soit suffisamment intelligente pour savoir ce qu’elle veut dans la vie et surtout, qui elle veut. Conséquemment, il ose faire une petite remarque qui se veut taquine, à savoir qu'il ne se gênera pas pour lui faire passer un mauvais quart d'heure s’il brise le coeur de son amie. La jeune femme accueille la blague en rigolant et Billy l'accompagne dans son rire. Évidemment, elle réplique que ce n'aurait pas été la première chose à dire! C’aurait eu hors de tout doute l’effet de le faire fuir loin, très loin. Il est néanmoins content de l’entendre dire que son prétendant est un type bien. C’est en réalité tout ce qu’il veut savoir. Il ne cherche que son épanouissement. “Je suis heureux de l’entendre, alors. J’espère qu’il est conscient de la chance qu’il a”, lui dit-il en souriant. “Et n’hésite pas à m’appeler, hein!”, lance-t-il en rigolant en sortant ses poings, adoptant la position boxe. Leurs éclats de rires ne faillent pas à créer un sentiment de bien-être chez le scientifique. C’est ce genre de moment de simplicité qu’il a besoin pour se sentir bien, pour sentir qu’il a des amis sur qui il peut réellement compter.
Le sujet dévie ensuite vers sa vie professionnelle. Billy n’en parle en général que très peu, préférant épargner ses interlocuteurs des complexités de son emploi. Il est un scientifique, après tout. Il ne faut pas s’attendre à ce que son boulot soit emprunt d’aventures trépidantes aux péripéties nombreuses. “Je suis responsable d’un projet de recherche sur une galaxie que l’on doit étudier au peigne fin, si on veut”, lui explique-t-il. Il ne veut pas trop s’engager dans les détails qui s’avéront sans aucun doute trop compliqués pour son amie. “J’ai beaucoup de pain sur la planche, mais je ne m’en plains pas du tout! C’est une très belle opportunité”, termine-t-il en souriant. Il n’a pas obtenu son diplôme depuis longtemps. En réalité, il n’est sorti de l’université que deux ans auparavant. Son dossier académique sans faille lui a valu une place de rêve dans une agence des plus réputées. Et le voilà maintenant qui navigue dans la gestion d’un projet de grande envergure. Son dévouement et sa passion pour son emploi sont sans équivoque, et c’est sans aucun ce pourquoi il monte les échelons aussi rapidement.

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C'était déjà la seconde fois que je couvrais mon petit ami d'éloges, et cela était d'autant plus étonnant que c'était inédit. Avant lui, jamais je n'aurais envisagé de réduire un minimum mon indépendance pour partager une histoire, plus ou moins sérieuse, avec quelqu'un. Troy semblait être un gars bien, oui, et il était peut-être celui qui m'avait fait changer. Quand je fis part de mes espoirs à mon ami, il sembla ravi.  “Je suis heureux de l’entendre, alors. J’espère qu’il est conscient de la chance qu’il a” Je hochai de la tête, de droite à gauche, amusée par la protection que m'octroyait Billy. “Et n’hésite pas à m’appeler, hein!” « Tu penses, j'ai déjà ton numéro sur ma liste d'urgence ! » répondis-je du tac au tac. Je n'avais pas à proprement parlé de liste d'urgence, mais le numéro de Billy faisait clairement parti des plus importants de mon répertoire, et je savais que je pouvais le contacter à n'importe quel moment. Je lui en avais toujours été particulièrement reconnaissante, mais ni lui ni moi n'avions envie de nous enfermer dans une discussion mielleuse. Naturellement, le sujet dévia sur nos occupations professionnelles. Curieuse, je m'enquis de savoir sur quoi travaillait mon ami ces derniers temps. “Je suis responsable d’un projet de recherche sur une galaxie que l’on doit étudier au peigne fin, si on veut” Bouche bée, les yeux exagérément écarquillés, je demeurais silencieuse. “J’ai beaucoup de pain sur la planche, mais je ne m’en plains pas du tout! C’est une très belle opportunité” Ma bouche était si grande ouverte qu'on aurait pu croire que je m'étais décrochée la mâchoire. « Je suis toujours ébahie d'entendre ça. Ça claque quoi ! » lançai-je avec excitation. « Si jamais tu cherches un nom pour ta galaxie, pour une constellation ou même juste pour une étoile, quelque chose du genre, mon prénom est tout à toi hein... » Quelques gloussements amusés s'échappèrent de ma gorge. C'était une proposition un peu particulière, mais que quelque chose d'inaccessible porte mon nom avait un côté mystique qui m'attirait pas mal. « Et qu'as-tu découvert pour le moment ? Si tu me sors "l'étoile noir", je te préviens : je me barre. » ajoutai-je avec ironie. Star Wars, ça allait deux minutes.

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Entendre que les choses vont bien pour son amie le rassure grandement. Il est toujours plaisant de voir que ses proches se portent bien et que la vie leur gratifie de bonnes choses. Sa propre vie recommence tout juste à bien aller; il se remet lentement mais sûrement sur le droit chemin, et il ne peut qu'en être réjoui. Il a vécu une période très sombre à la suite de la mort de son frère qui l'a laissé profondément blessé. Il est conscient que la plaie ne se guérira pas de sitôt, mais il fait des pas en avant. Il a cessé de stagner dans un état de léthargie mentale qui lui faisait faire des conneries sans qu'il ne se soucie des conséquences. Il buvait comme un trou, couchait avec tout ce qui bouge, se comportait en parfait débile... Bref, il n'était pas beau à voir. En l'espace de quelques semaines, il était devenu un homme méconnaissable. Sa soeur ne le reconnaissait pu et ses amis cherchaient désespérément à le ramener sur Terre. Il s'en veut terriblement d'avoir agi de la sorte, d'avoir préféré fuir la réalité plutôt que de l'affronter malgré la douleur que celle-ci lui provoquait. Ce serait mentir que de dire qu'il ne souffre pas encore, mais les choses vont mieux et c'est l'important. Son boulot lui permet de se concentrer sur autre chose le jour, et ses amis sont présents le soir pour ramener un sourire franc sur son visage d'homme en peine. Billy est passionné par ce projet sur lequel il travaille depuis un petit moment et ne peut s'empêcher d'en discuter avec Zola. "Je tâcherai de m'en souvenir. Ce serait quand même pas mal, non? L'Étoile Zola plutôt que XY987T-STJ", lance-t-il en rigolant. Poussée par sa curiosité, elle lui demande ensuite ce qu'il a découvert. N'étant pas encore très avancé dans le projet, il ne peut malheureusement faire l'éloge de ses incroyables talents de scientifique aventurier. "Rien de très excitant pour le moment. On étudie une galaxie peu explorée en espérant trouver une ou des planètes avec des composantes atmosphériques similaires à celles de la Terre. On verra bien!", lui répond-il avec simplicité. Rentrer dans tous les détails s'avéreraient beaucoup trop complexe, et il ne veut pas lui foutre un mal de crâne. "On a toutefois découvert l'existence d'un immense astéroïde dont la trajectoire mène tout droit vers la Terre. Que quelques chanceux, dont moi, auront une passe pour le vaisseau spatial qui nous en sauvera. Si t'es gentille, je te ferai peut-être monter à bord", lui dit-il avant d'éclater de rire.