(+alyx) do all things with kindness

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all things with kindness

Romeo-Clarke n'est jamais en retard. Avant, c'était une question de principe, de contrôle et d'évitement du stress, maintenant, avec Parker Lane comme patronne, c'est une question de survie. Mais ce matin, c'est différent. Elle est en retard. Pour tout, dans tout et c'est la panique. Dans sa précipitation, elle oublie de déjeuner. Elle se dépêche, elle court, elle fonce à son travail, comme si elle pouvait rattraper le temps. Lorsqu'elle pousse les portes des locaux, madame Lane ne l'attend pas de pied ferme pour lui crier dessus. Au lieu de cela, Romeo trouve sur son bureau une montagne de dossiers dont elle doit s'occuper avant midi. Elle se laisse tomber sur son fauteuil, contemplant avec désespoir tout ce qu'elle à faire. Son regard passe successivement de l'horloge, accrochée en face jusque au dessus de la porte, à la tonne de documents occupant presque tout l'espace. Soupir. Elle ne finira jamais à temps, elle va se faire renvoyer, pense l'assistante. Elle ne sait même plus si c'est son pessimisme ou son anxiété qui parle. Dans tous les cas, le résultat est le même. Démoralisée avant même d'avoir commencé, Romeo-Clarke cherche des yeux une issue. Son regard rencontre finalement la photo de son frère encadrée sur le bureau, à peine visible derrière le tas de documents. Un sourire timide ose apparaître sur les lèvres de l'assistante. Faire comme lui. Faire comme lui. Faire comme lui. Oui, il fallait qu'elle fasse ce que lui ferait. S'il avait été sa place, nul doute qu'il aurait considéré ce travail comme une partie gagnée d'avance et il serait lancé dedans son broncher. Alors c'est ce que Romeo fait, elle pense à son frère et elle attaque le premier document, un stylo dans la main, un surligneur dans la bouche et tout le matériel nécessaire à proximité. Deux heures après qu'elle ait commencé, elle arrive déjà à la moitié du boulot et il lui reste encore du temps d'ici midi. L'assistante sourit. C'est fou l'influence que son frère a encore sur elle aujourd'hui. Elle savait qu'elle faisait bien en mettant cette photo de lui là où elle peut toujours la voir.
Lorsque midi sonne, Romeo-Clarke est arrivée au bout de sa tâche. Elle se laisse aller sur son fauteuil, s'autorisant quelques secondes de satisfaction. Les psychologues disent que c'est bon pour éviter le stress et l'anxiété : de temps en temps, il faut savoir s'auto-féliciter. Mais la pause accordée n'est que de courte durée, il faut encore apporter tout ce travail accompli à la patronne. C'est peut-être là la partie la plus compliquée. Une pile plutôt mal équilibrée de papiers et dossiers dans les mains plus tard, Romeo entreprend de se rendre au bureau de Parker Lane. Elle marche bizarrement, tentant tant bien que mal de maintenir le tout en équilibre. Puisqu'elle ne voit pas devant elle, elle bouscule des gens en passant, auprès desquels elle présente à chaque fois ses plus plates excuses. Finalement, arrivée devant le bureau du PDG, elle rentre franchement dans une personne qui en sortait, justement. Dans la collision, tous les documents sont projetés au sol. « Oh mon Dieu, je suis désolée. Toutes mes excuses, je suis navrée, je ne vous ai pas fait mal ? » Romeo se confond en excuses alors qu'elle s'accroupit pour ramasser ce qu'elle a fait tombé. Elle garde les yeux fixés sur le sol, évitant avec précaution le regard de l'inconnue. « Pardonnez-moi encore. Je ne regardai pas où j'allai, c'est ma faute, désolée. » Elle sourit. Timidement.

AVENGEDINCHAINS

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do all things with kindness.

Alyx & Romeo-Clarke

Mes talons claquent sur le sol alors que je pénètre dans l'ascenseur de verre me menant à l'étage où se situe le bureau de Parker, ma grande sœur que j'ai retrouvé il y a si peu de temps après deux décennies passées loin l'une de l'autre. La vie nous joue parfois bien des tours et nos retrouvailles, bien qu'au départ tumultueuses, furent sans aucun doute possible l'une des meilleures choses qui me soient arrivées depuis bien longtemps dans mon quotidien. Aujourd'hui, j'ai décidé de mettre mon apprentie à l'épreuve en lui confiant l'entière responsabilité du cabinet pour une après-midi entière, après-midi que je m'apprêtais désormais à consacrer à ma sœur. J'avais plus que besoin de souffler un peu et quoi de mieux que de passer un moment en sa compagnie. C'est une visite à l'improviste, je ne sais même pas si elle apprécie les surprises mais je n'ai toujours pas son numéro de téléphone et je me voyais mal appeler l'accueil de la concession pour l'obtenir. J'ai très envie de la voir, depuis qu'elle est revenue dans ma vie, je ne peux m'empêcher de constamment penser à elle et de nourrir l'espoir de lui devenir un jour indispensable. Notre relation se déroule parfaitement bien jusqu'ici mais on ne sait jamais ce que l'avenir nous réserve.

J'entends mon smartphone sonner dans mon sac et fulmine en tentant de mettre la main dessus. Je fronce les sourcils et constate que c'est Reagan qui est en train d'essayer de me joindre. « Le cabinet est déjà en feu ? » J'émets un petit rire en décrochant et entends mon apprentie embarrassée à l'autre bout du fil. Elle ne veut pas me déranger mais elle n'arrive pas à retrouver un dossier dont elle a besoin concernant un patient, je lui indique qu'il se trouve peut-être dans l'effroyable tas traînant dans mon bureau et lui conseille de fouiller dedans pour l'obtenir. Sinon, dans la salle des archives mais c'est largement moins probable vu que je n'ai pas encore vraiment eu le temps de m'atteler à l'organiser. Elle me remercie brièvement, s'excuse une nouvelle fois puis s'empresse de raccrocher pour me ficher la paix. Je l'aime bien cette petite, elle est organisée, a une excellente éthique de travail et est très sympathique envers les patients et moi-même. C'est l'élément dont j'avais besoin et je sais pertinemment que je peux lui faire confiance, je ne me serais pas risquée à la laisser gérer l'établissement sinon.

Un léger tintement me confirme que je suis arrivée au bon étage, je sors de l'ascenseur et cherche activement le bureau de Parker. Je n'en connais que le numéro et bien qu'elle m'ait expliqué comment l'atteindre l'autre jour, mon sens de l'orientation me fait parfois défaut. Je m'arrête face à une porte, quasiment persuadée d'être devant la bonne et toque trois fois. Au pire, je me retrouve nez à nez avec un inconnu et je reste fière dans la gêne, c'est une situation qui ne m'est pas étrangère. J'entends la voix de ma sœur tonner, c'est bien le bon endroit. « Surprise ! Je me suis libérée pour l'après-midi et je me suis dit du coup qu'on pourrait déjeuner ensemble. Ça faisait un petit moment que j'étais pas venue sur Wellington. » En se rendant compte de mon identité, elle affiche un grand sourire sur sa bouche et se lève en hâte de son fauteuil en cuir. Elle semble débordée compte tenu de tous les dossiers étalés sur son bureau de verre. Tout semble être fait de verre ici d'ailleurs, ce sont des locaux d'une modernité sans égal. Elle m'enlace et m'invite peu après à prendre place sur un des sièges disponibles.

Je devine à son expression embarrassée que je ne tombe pas franchement au moment le plus propice, j'aurais peut-être dû appeler tout compte fait. C'était stupide de conduire jusqu'ici sans même savoir si elle ne croulait pas sous le travail. Soupirant longuement, elle se frotte l'arête du nez et me dit que c'est une sale journée, qu'il y a toute une tonne de dossiers à traiter et que c'est impossible qu'elle ait une seule seconde pour moi aujourd'hui. Mes épaules se relâchent tant je suis déçue par la nouvelle, je jette un rapide coup d'oeil à ma montre et constate qu'il est presque midi. Mon ventre commence à gargouiller et si je n'ai aucun moyen de passer plus de temps avec ma sœur, je décide du coup de la laisser retourner s'occuper de ses papiers, il est hors de question que je la dérange plus que de raison. « Tant pis, on fera ça une autre fois alors. Si tu as besoin que je t'apporte à manger, n'hésite surtout pas à me le dire. » Manifestement touchée par l'attention, elle secoue la tête et me répond qu'elle commandera quelque chose dans un restaurant si elle en ressent le besoin. Elle est sincèrement désolée mais je comprends, et puis c'est de ma faute. J'acquiesce, reprends mon sac à main et enlace de nouveau Parker en lui souhaitant bien du courage avec tout cet infâme bordel. Je remets mes lunettes de soleil sur mon nez et tourne les talons en direction de la porte que je franchis et referme derrière moi. Un léger soupir s'échappe de ma bouche avant que je ne continue ma route et ne percute de plein fouet une masse se ruant sur moi.

Un cri s'échappe de ma bouche, je ne suis clairement pas faite pour les rebondissements et je suis sûre et certaine que je suis cardiaque. Des bruits de feuilles s'éparpillant parvient jusqu'à mes oreilles et je secoue la tête pour reprendre mes esprits avant de regarder ce qui vient de me percuter. C'est une jeune femme, très élégante et au physique remarquable, sans doute la nouvelle assistante de direction de Parker. Elle aime les choisir bien galbées et largement plus jeunes qu'elle. D'après ma sœur, ses employés du genre ne durent jamais bien longtemps alors je me sens automatiquement mal en voyant tous les dossiers qu'elle transportait étalés sur le sol. « Oh mon Dieu, je suis désolée. Toutes mes excuses, je suis navrée, je ne vous ai pas fait mal ? » « Non, non… Ne vous en faites pas, je vais très bien. Vous m'avez juste fait atrocement peur. » Je ris nerveusement et m'accroupit avec elle pour l'aider à rassembler tous ses papiers, qui étaient probablement destinés à être amenés dans le bureau de la patronne, ma sœur. Un dossier complété, je le referme grâce à l'élastique attaché dessus et le dépose dans les bras de la jeune femme en face de moi. « Attendez, vous vous êtes blessée. Donnez-moi ça. » Je m'empare des dossiers qu'elle tient entre ses mains et les dépose à mes pieds puis inspecte son front. Ça semble être une petite coupure, rien de bien grave, mais ça saigne plutôt méchamment. Un des dossiers a dû s'écraser contre son visage dans la percussion. Je pose ma main sur son visage, comme une mère attentionnée le ferait et fait un peu pivoter sa tête pour observer sa blessure.

« Ce n'est pas grand-chose mais il va falloir qu'on vous soigne, ça pourrait s'infecter. » « Pardonnez-moi encore. Je ne regardais pas où j'allais, c'est ma faute, désolée. » Elle m'adresse un timide sourire, elle est adorable... comment lui en vouloir. « Mais non, ce n'est rien ne vous inquiétez pas. Je n'ai rien, c'est vous qui êtes blessée… » Je réfléchis quelques secondes, rassemble en vitesse les derniers documents puis me relève avant de l'aider à en faire de même. « Amenez-moi jusqu'à l'infirmerie. Enfin du moins jusqu'à une petite armoire à pharmacie que vous auriez dans les bureaux. Je vais m'occuper de vous et Parker attendra. » Penchant un peu la tête sur le côté, je lui souris sincèrement et dépose l'ensemble des dossiers sur une console à côté de la porte du bureau de Parker. Ça semblait urgent mais tant pis, je donnerai toujours plus d'importance à l'humain plutôt qu'à l'objet. Elle m'en voudrait terriblement si elle savait que je viens d'abîmer son employée, c'est un risque que je ne prendrai pas. Je suis alors la jeune femme qui engage le pas dans le grand couloir.