Le passé nous fournit des regrets, le présent des chagrins, et l'avenir des craintes.

Dantre "Dan" Hawker

parce qu'il est seul à pouvoir regarder la mort dans les yeux, seul le soldat est un homme libre

les informations en vrac

la partie anecdotes ○ (un) Il n’a pas vraiment le sens de la famille. Faut dire que son père l’a foutu dehors et l’a envoyé dans un autre pays quand il avait encore seize ans. Elle est belle l’image de la famille lorsque votre paternel s’acharne à absolument tout détruire autour de vous. Et puis vu comment il les a déçus, ses parents, ils n’ont clairement pas eu envie de faire d’autres niards. Ils ont eu bien trop peur d’en chier autant avec les autres ! Alors, un seul s’était déjà bien suffisant. (deux) En fait si. Il a le sens de la famille, puisque sa famille c’est l’armée. Surement bien plus soudée que la sienne, celle du sang… Pourtant, il a quand même fini par la lâcher, l’abandonner après n’avoir connu que ça toute sa vie. Alors est-ce que l’on peut vraiment appeler ça le sens de la famille ? (trois) Il n’aspire qu’à une seule chose ! Vivre en paix. Il veut qu’on le laisse tranquille finir ses jours loin de l’armée, loin des gens, loin des emmerdes. Il veut qu’on le laisse reconstruire ce qu’il peut encore reconstruit. C’est déjà pas grand-chose alors … (quatre) Il vit seul avec sa chienne dans un bateau dans le port. Bien qu’il soit un peu éloigné du reste. Il fait tout, tout seul. Bricolage, ménage, cuisine, mécanique. Il n’y a que l’entretient du moteur du bateau qu’il fait faire pour être sûr de pas se retrouver en rade un jour au milieu de nulle part s’il venait l’envie soudain de se tirer d’ici. (cinq) Sa chienne Bess est tout pour lui aujourd’hui ! Il l’a trouvé dans un état lamentable dans une rue de Santa Monica quelques jours après être rentré et avoir raccroché avec l’armée. Il l’a ramené chez lui et lui a apporté tous les soins nécessaires pour qu’elle se remette sur pattes. Aujourd’hui ils sont inséparables et elle lui obéit au doigt et à l’œil. (six) Lorsqu’il était au front, durant les longues soirées consignées l’un de ses camarades lui a appris quelques airs de guitare. En soit il ne sait pas en jouer, il sait juste reproduire ce qu’on lui a appris. (sept) Il fume et ce depuis le premier jour où il est entré dans l’armée. Pas que ce soit obligatoire, mais de voir les autres, c’est le genre de truc qui vient vite. Sa consommation de cigarette peut varier en fonction de son humeur, de sa fatigue, de plein de choses en fait ! Mais c’est la seule chose à laquelle il touche. Pas de drogue et quant à l’alcool, c’est une bière de temps en temps mais rien d’autre. (huit) Si un jour il a cherché à vouloir changer pour pouvoir plaire aux autres (à sa mère surtout). Il y a bien longtemps qu’il arrêté. Et puis maintenant à son âge, ça va être difficile de le changer.. (neuf) Il a toujours eu une attirance toute particulière pour les motos. Bien que ce soit surement un cliché dégueulasse : un vétéran qui roule en moto pour ressentir sa liberté. Après tout il les emmerde les gens, il s’en branle royal, du moment que ça le fait kiffer ! (dix) Il adore les diabolos grenadine. En effet quand on regarde le bonhomme aussi large qu’une armoire à glace, on ne s’attend pas à le voire boire de la limonade au sirop.. (onze) Depuis qu’il est rentré il y a quatre ans. Il ne passe plus une seule de ses nuits à dormir tranquillement. Chaque fois qu’il ferme les yeux, les bruits des armes et des bombes lui reviennent. Stress post-traumatique. C’est le nom que ça porte. Il a déjà fait pas mal de progrès en quatre ans. Mais il reste encore du chemin et faut l’avouer, aller voir un psy ça le fait chier et jamais il n’avouera que ça lui fait tout de même du bien. (douze) Dan c’est un mec serviable. Avec les mecs ça dépend si leur gueule lui revient ou son niveau d’affinité avec eux. Pour les gonzesses, si c’est une femme seule et qu’il voit qu’elle a besoin d’aide, il retroussera les manches. Genre changer une roue, réparer une porte, porter des choses lourdes… ce genre de trucs quoi !

les indiscrétions sur le joueur

 

Code:

<pris>○ jon bernthal</pris> dan hawker

l'histoire de ma vie

ne me jugez pas, vous pourriez être moi dans une autre vie

« Quelle est votre histoire Mr. Hawker ? » Avachis dans le fauteuil en face de cette femme bien trop strict à mon gout. Elle pourrait être une belle femme si on lui retirait ses lunettes d’institutrice, son chignon trop règlementaire et avec un peu de rouge sur les lèvres. Elle serait même surement, carrément bandante ! Je hausse les épaules tout en tenant mes mains du bout de mes doigts les uns contre les autres. « N’a-t-on pas tous un peu la même histoire Madame… »  « Millers. » « Madame Millers c’est ça. » Je me redresse en faisant grincer ma chaise pour venir poser mes coudes sur la table qui nous sépare tout en la regardant droit dans les yeux, un léger sourire sur les lèvres. « Nous naissons tous en sortant d’entre les cuisses de notre mère. Là où est d’ailleurs passé notre père avant nous et surement après aussi. » Elle soupire se redresse et croise les bras. « Ce n’est pas ce que je vous demande. » Mon sourire s’agrandit et je m’avachis à nouveau, mais je lui fais savoir ma déception en soupirant bruyamment. « J’étais un gamin à problème déjà vers huit ou neuf ans. A seize mon père m’a envoyé en école militaire ici aux États-Unis. Pour que d’autre se charge de me dresser puisque lui n’y avait jamais réussis. Et nous voilà aujourd’hui. » Je lève les mains de chaque côté de moi, mes pupilles toujours dans les siennes. Je reviens à ma position d’avant, coudes sur la table. « Mon histoire Madame Millers, c’est que je vis ici depuis cinq ans, l’armée est ma seule famille. L’Amérique mon seul pays. Et je veux servir mon pays. C’est la seule histoire qu’il faut savoir et retenir. »  Le silence se fait, elle me regarde plusieurs minutes avant de soupirer à son tour. A moins qu’elle ne respire enfin ? « Très bien Monsieur Hawker, j’espère que vous êtes prêt à passer les trente mois les plus longs de toute votre vie pour entrer chez les SEAL, parce que seul les plus courage y arrive. » T'as pas idée bébé ... Elle se lève et me tend sa main. « Bienvenue dans la famille votre entrainement commence à la prochaine session. »


Le moment est venu. Nous voilà tous envoyé là-bas. En Irak. Tous sagement pacqué dans cet avion qui nous dirige tout droit vers la guerre. Vers une mort certaine. L’avantage quand on part, c’est que l’on se connaît tous. Parce qu’on ne peut pas être sûr de savoir avec qui on va rentrer. On prie déjà pour nos propres vies. Est-ce qu’on a vraiment le temps pour prier pour celle des autres ?  Et lorsque l’on est athée, comme moi ! Comment est-ce que l’on fait ? La seule chose qui me rassure dans cette histoire. C’est que comparé à la moitié de ses hommes et je parle uniquement de ceux qui ont mon âge. Je n’ai pas une femme qui m’attend ! Ni enfant. Et voilà bien longtemps que mes parents ne m’attendent plus. Personne ne me pleurera, à par mon unité parce qu’ils vont en perdre un des leurs. Parce qu’au moins, ça on ne peut pas me l’enlever. Ses liens qui se sont tissaient entre ses gars qui comme moi ont profité des entraînements pour apprendre à se connaitre. Pour ce faire confiance et savoir qu’on peut compter les uns sur les autres le jour où il faudra passer à l’action. Les conversations sont un bourdonnement autour de moi. La joie et la gaité règne encore. Tout simplement parce qu’on n’a pas encore goûté à ce sable. A ce sang… Parce qu’aucun de nous ne la connais encore cette douleur, de perdre l’un des notre et de devoir attendre de rentrer pour pouvoir l’enterrer. « Hey Hawker ! Et toi c’pour quand l’mariage ? » Je me redresse un peu tout en me frottant les paumes l’une contre l’autre, un sourire en coin qui vient naitre. « Puisque t’en parle, figure-toi qu’ta femme m’a demandé de faire en sorte que tu ne rentres pas pour que j’puisse l’épouser. » Je rigole avec les autres hommes. « T’as d’la chance que j’préfère ton cul à celui d’ta femme ! » Il m’envoie le premier truc qui lui passe sous la main, à la gueule.  Les gars savent bien qu’ils n’ont rien à craindre de moi. Les histoires d’amour ce n’est pas mon truc. Et encore moins depuis que je suis un Navy SEALS.


Les mots raisonnent dans mon oreillette alors que nous sommes une vingtaine à avancer en direction de la cible. Voilà des années qu’on la traque, dix pour être exact !  Et nous n’avons jamais été aussi près du but que cette nuit. L’assaut va être bref et décisif ! Pas de droit à l’erreur et les ordres sont clairs. Il doit revenir aux États-Unis les pieds devants. Nous sommes des SEAL. Nous ne sommes pas l’élite pour rien. Il a fallu des années d’entrainement pour pouvoir être ici un jour. Je me poste au pied des fortifications entourées de deux de mes coéquipiers. Notre communication ne passe que par gestes. Il n’y a pas d’autre bruit que la nuit et ce qu’il se passe de l’autre côté du mur. Et malgré toute la sécurité mise en œuvre par la cible. Nous avançons sans encombre, laissant tomber les gardes les uns après les autres. L’étau qui se resserre à chacun de nos pas. Et soudain c’est l’assaut final, dès l’instant ou la porte principale est enfoncée, les coups de feux retentissent autour de moi. Mélange des alliés et des ennemis. Mais aucun d’entre nous ne perd l’objectif de vue. Il nous le faut ! Je ne sais pas ce qui est le pire. Les fumigènes dont la fumée irrite les yeux et les sinus malgré les masques ou le fait qu’ils se ressemblent quasiment tous avec leurs barbes noires et longues. Ce n’est pas faute d’avoir imprimé sa photo dans ma rétine en préparation de ce jour. Et si les secondes durent des heures, il n’aura pourtant pas fallut plus d’une demi-heure pour atteindre la cible et tout ce qu’il se trouvait autour. Les heures d’après le corps était ramené en Afghanistan afin d’être remis à d’autres autorités compétentes. Avant l’aube était annoncé la mort d’Oussama ben Laden dans le monde entier. Et nous avions enfin pu regagner notre pays et partir en permission.


Les détonations sont lentes. Au rythme du vétéran qui appuie sur la gâchette. Lentement. Il s'exerce a quelque chose dont il n'y pas eu le loisir de faire sur le terrain. Dans cette putain de guerre.  Pourtant ça se sent qu'il a toujours aimé faire ça. Ça irradie de lui aussi clairement qu’une envie de chier. Je crois qu'on est tous un peu pareil. Lorsque l'on s'engage, c'est pour notre pays. Mais pas que. Pas qu'on ait besoin de prouver quelque chose. Mais une fois qu'on y est, ce qui nous fait tenir, s'est ces gars. Avec lesquels on partage tout finalement... « J'vais rentrer Bennett.» Alors qu'il s'apprêtait à tirer il retire son œil de la visée. « Tu reviens quand du coup ? » A sa question j'ai compris que lui non. « Non, j'm'en vais vraiment. J'rentre chez moi. J'en peux plus d'ici, de cette ville... ce bruit ! » Il ricane tout en se redressant venant caler son dos dans le fauteuil roulant. « Mais c'est ici chez toi Dan ! T'as donné ta vie pour ce pays. Et pour aller où ? » Je retire la casquette qui couvre mon crane pour jouer avec de mes deux mains. « Nouvelle-Zélande. C'est de là-bas que j'viens. Et c'est justement parce que j'ai donné ma vie pour ce pays que j'reviendrais pas. » Il me regarde un peu paumé. C'est peut-être difficile à comprendre pour lui, c'est un pur américain. Moi. Moi je sais que finalement ça a toujours été une ville d'adoption. J'ai juste eu de la chance que ma mère était américaine, sinon mon père n'aurait jamais pu m'envoyer ici. Et si ça n'avait pas été ici ? Est-ce que je serais mieux, ou pire aujourd'hui ? Est-ce que je serais ce gamin abîmé par la vie qui a été forgé par la guerre ? « Au pire tu viendra m'voire un peu d'air frais ça t'ferais pas d'mal à toi aussi. » Nous nous sommes mis a rigolé tout en nous adonnant à une poignée de main affective. Sûrement quelque chose de banal pour nombreux. Mais pour nous ça voulait dire beaucoup.


L'air frais me fouette la gueule dès l'instant où je pose le pied sur le sol. Il me faut quelques minutes pour réaliser. La dernière fois que je suis venu ici, c'était pendant une perm' et j'ai enterré ma mère. Sans adresser le moindre mot à mon père. C'était en octobre 1997. Pourtant il a bien essayé de renouer le lien. Mais il l'avait cassé définitivement le jour où il avait pris la décision de m'éloigner d'ici. De me faire quitter la Nouvelle-Zélande pour m'envoyer en école militaire aux États-Unis. Selon lui, j'allais y devenir un homme et surtout apprendre à suivre des règles. A rentrer dans le rang. S'il était encore présent aujourd'hui, je lui montrerais bien ces cicatrices sur mon corps abîmé. A quel point il m'a fait devenir un homme en m'y envoyant. Je ne connaissais finalement pas assez mon père pour être en capacité de lui en vouloir. Dans le fond, il n'a peut-être pas eu tort. Qu'est-ce que j'aurais bien pu devenir sans l'armée...


Les pleures de ma mère se mêlent au bruit des balles. Des bombes. Les tympans qui prennent cher, au point de n'entendre plus qu'un bourdonnement insupportable. Pourtant, lorsque j'ai les yeux ouverts. Je la vois là. Le visage dans les mains et ses épaules secouées de sanglots. C'est à ce moment-là qu'il apparaît dans le décor. Je reste muet alors que je le vois remuer les lèvres en même temps qu'il lève la main pour l'abattre sur ma joue. Le coup plus puissant que je ne l'aurais cru et me fait tomber à la renverse. Le son revient peu à peu et j'entends de nouveau les sanglots. Les hurlements de mon père contre moi s'y ajoutant. Je me remets sur mes pieds, serrant les poings pour ne pas lui en coller une. Je sais parfaitement que je le maîtrise sans trop de difficultés si je décide de m'en prendre à lui. Et lui aussi d'ailleurs. C'est sûrement de ça dont il a peur. C'est sûrement pour ça qu'il m'envoie là-bas, dans un pays qui n'est pas le mien. Pas vraiment...

Je me redresse d'un coup, désorienté. Et il faut plusieurs battements de cils avant que ma vue ne s'habitue à l'obscurité et que je reconnaisse enfin que je suis sur mon bateau. Bess a levée la tête et me regarde. Ne se demandant sûrement plus ce qu'il se passe. Après quatre ans dans ma vie. A partager mes nuits, elle a finie par comprendre que c'était devenu normal. Ces terreurs nocturnes. Il ne se passe pas une nuit sans que je me réveille en nage, les draps trempés et le cœur qui bat comme si j'étais encore sur le terrain.  Je rabats le drap pour me sortir de là et vais dans la salle de bain pour ouvrir le robinet et me passer un coup d'eau sur la gueule. Après quoi j'enfile un jogging et le premier haut qui me passe sous la main. Et je vais finir ma nuit en allant courir pendant des kilomètres. Histoire de passer le temps jusqu'à ce que le soleil daigne se lever.


Une chaise entre les mains, je remontais cette dernière chaise avant de pouvoir quitter le pub. Dwight s’occupant avec son balai entre les paumes. « C’était pas trop mal pour une première, t’en pense quoi ? » Je pose délicatement la chaise tout en tournant le visage vers mon ami. Surement l’un des seuls que j’ai ici ! « J’pense qu’on était pas trop mal pour une première. » Je m’avance jusqu’au tas de cadavre de bouteilles posé là dans l’attente d’être jeté dans la benne à l’arrière. « Va falloir que t’accélère la cadence mine de rien, t’es sûr que t’es pas trop vieux pour ça ? ». J’ai envie de lui jeter la bouteille de bière que je tiens dans la main à ce petit con. « J’t’ai déjà dit que j’avais tué des mecs pour moins que ça par le passé ? » Je lui tourne le dos, un sourire affiché sur les lèvres. Dwight est bien l’un des rares gars sur lequel je n’éclaterais pas mon poing, sauf s’il file du mauvais coton et qu’il a besoin d’un recadrage. Un peu comme un père le ferait, quoi qu’un peu plus violemment ! Et ce, même si je ne suis pas son père. « J’t’offre une bière ? C’est la maison qui paye il parait. » Je me tourne à demi vers lui, rigolant franchement, trouvant la vanne drôle. Ce soir ça avait été la première de l'Hurricane's Pub. La première d’une longue suite. La première d’une nouvelle vie.