S'apprivoiser | Drake

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❝ S’apprivoiser ❞
Drake & Rafael

Professionnellement parlant, j'avais mit longtemps avant de trouver ma voie mais parait-il qu'il n'est jamais trop tard. C'est vrai qu'une fois sortit du lycée de Wellington je ne savais pas vraiment quoi faire de mes dix doigts.. J'étais plutôt manuel, plutôt bon en mécanique, plutôt doué dans l'entretien des espaces verts, mes parents n'avaient d'ailleurs pas besoin de prendre de jardiner pour entretenir l'extérieur de la maison mais de là à en faire mon métier c'était tout autre chose.... J'avais donc avait enchaîné divers petits boulots sans y prendre de plaisir mais au moins je ne restais pas sans rien faire à dépenser le fric de papa & maman...

Mon ''road-trip'' m'avait ouvert les yeux sur pas mal de petites choses qu'auparavant je ne prenais pas le temps de voir... La misère était beaucoup plus présente qu'on ne le pensait et pas seulement dans les pays défavorisés alors rendre service à son prochain était alors devenue une évidence, une sorte de vocation... Motivé comme pas deux, je n'avais pas mit très longtemps pour m'inscrire aux formations nécessaires et par la suite à obtenir le diplôme haut la main.... Autant je pouvais mettre des plombes avant de me lancer dans telle ou telle chose autant quand j'y étais, j'avais cette chance de réussir tout ce que j'entreprenais....

C'est donc en toute logique que depuis mon retour à Island Bay, je bossais en tant qu'infirmier au grand hôpital de Wellington. Ayant soif d'apprendre et ne me contentant pas de l'acquis je suivais aujourd'hui une nouvelle formation, un cursus qui me permettrait par la suite de me spécialiser dans la kinésithérapie...

Nous étions mercredi et aujourd'hui j'avais rendez-vous pour la deuxième fois avec Drake , un patient avec lequel je n'étais pas forcément dès pas dès plus à l'aise.... Pourquoi ? Parce que j'étais malheureusement responsable de l'état dans lequel ce dernier se trouvait....

Comme à son habitude mon patient était à l'heure, un point que j'appréciais.... ''Salut Drake'' Si je me permettais quelques familiarités c'est essentiellement parce que nous étions dans la même tranche âge tous les deux et cette façon de l'accueillir rendait la situation un peu plus agréable. ''Je te laisse me suivre... J'ai comme l'impression que tu vas me détester aujourd'hui.... Les exercices que j'ai prévu sont proches de la torture....'' ajoutais-je en souriant. L'humour n'a jamais fait de mal à personne et puis je n'étais pas du genre à adopter un jargon médical trop compliqué, j'utilisais des mots que tout le monde pouvait comprendre.

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S'APPRIVOISER

Wake up and look me in the eyes again. I need to feel your hand upon my face. Words can be like knives they can cut you open. And then the silence surrounds you and haunts you. I think I might've inhaled you, I can feel you behind my eyes. You've gotten into my bloodstream, I can feel you flowing in me. ♫♫ (clique sur les notes de musique)

On parle souvent de blessures, de cicatrices, de marques qui font mal dès qu'on les voit, qui nous rappellent des moments de notre vie que l'on aurait voulu oublier. Certaines expliquent le passé des individus qui les portent, d'autres nous rendent plus forts, ou dans le côté négatif de la chose, attire le regard de dégoût des gens parce qu'ils trouvent cela moche. Pourtant, une cicatrice est loin d'être laide, elle fait partie de nous, elle a probablement contribué à ce que nous sommes aujourd'hui. Pourtant, les pires cicatrices ne sont pas physiques, mais psychologiques. Les blessures du cœur, de l'esprit sont probablement les pires, les plus longues à guérir si elles finissent par se résorber. On a beau avoir toute la volonté du monde. Une véritable plaie spirituelle est la pire des choses dont on peut écoper, elle nous tue de l'intérieur petit à petit, comme un feu follet qui s'empare progressivement de notre intérieur en ravageant tout sur son chemin. Elle peut même nous conduire à des extrémités que l'on aurait préférés ne pas envisager, le suicide, la dépravation, la drogue, l'alcool et toute autre chose qui vise à nous détruire doucement ou d'un coup rapide. Ouais, on est beaucoup plus forts après avoir réussi à surmonter une blessure mentale qu'une physique, même si l'on est tout aussi respectables dans les deux cas. Drake n’arrive pas à guérir physiquement car dans sa tête c’est l’horreur. On lui arraché tout ce qu’il aimait, le sport, sa drogue au quotidien qui lui permettait de tenir depuis le décès de sa mère. Et maintenant, il doit faire sans, et regarder sa jambe en ayant la simple envie de se l’arracher pour ne plus avoir à supporter la vue désagréable de cette attèle qui lui donne tant d’idées noires.
Il s’apprête à partir, son père passe le prendre en voiture pour l’amener à l’hôpital. Heureusement que Mr Taylor est là, Drake le sait, son géniteur fait tout pour lui, mais il a aussi remarqué qu’il n’était pas en grande forme ces derniers temps, surtout depuis l’accident. Il faut dire que sa femme est décédée il y a presque vingt ans dans des circonstances similaires. Au début Drake pensait que ça allait passer parce qu’il n’est pas mort, mais quand il voit son père, il se rend compte que quelque chose ne va pas, il essaye de lui remonter le moral, mais il a compris. La personne qu’il aime le plus au monde est en dépression, et il devient urgent de trouver quelque chose pour que la situation change. « Papa, va falloir que tu fasses quelque chose, tu peux pas continuer comme ça à faire comme si j’étais mort à chaque fois que tu me regardes. Je vais bien, enfin ça pourrait être mieux, mais je suis là, et moi j’ai pas envie que tu sois triste tout le temps. D’ailleurs, comment va la nouvelle d’hier ? demande-t-il avec un sourire aux lèvres. » Oui, il n’est pas sourd, hier il a bien entendu ce qui se passait dans le salon. Son père voit enfin une nouvelle femme, peut-être que ça durera, peut-être que non, mais au moins il sait que celui qui l’a élevé ne baisse pas les bras et qu’il est toujours comme avant : vivant, et en bonne santé mentale.
Ils arrivent à l’hôpital, car en effet Drake a un rendez-vous avec le chirurgien orthopédique pour faire de nouveaux scanners de son mollet puis ensuite avec le kinésithérapeute pour tenter de remettre sa jambe en état de marche. L’ancien champion d’escalade déambule en béquilles dans l’immense bâtiment sans poser sa jambe invalide au sol une seule fois avant d’arriver devant la salle où le médecin l’attend pour les clichés. Une fois cela fait, il n’a plus qu’à aller voir le Dr Manning pour sa séance de massage et de rééducation. Il déteste cela, avoir l’impression d’être un enfant à qui on apprend à marcher, même s’il sait que tout seul il n’en est plus capable. Au moins il l’avoue, il y a encore une semaine ce n’était pas faisable. A vrai dire il faut que dans sa tête ça aille mieux pour que ça se voie physiquement, il le sait parfaitement, mais il a trop du mal, car malgré tout, s’il guérit un jour, il ne pourra plus jamais faire du sport à haut niveau. Il finit par arriver pile à l’heure et le kiné en profite pour lui indiquer de le suivre avec un simple bonjour. « Salut Drake. » Oui, le tutoiement est d’usage et l’utilisation des prénoms sont courants. Le jeune Taylor ne se souvient même pas si un jour ils se sont tout simplement vouvoyés car de mémoire ce n’est pas le cas. Cela fait maintenant deux semaines qu’ils se voient trois à quatre fois par semaine pour leurs exercices et ils ont appris plus ou moins à se connaître ; à tel point que Drake finit par avoir le béguin pour son médecin. Mais c’est une autre affaire. « Salut, grommelle-t-il dans sa barbe tandis qu’il avance dans la salle où ses soins vont se réaliser. » Il a dû mal avec les béquilles, du moins il a dû mal tout court avec son nouvel handicap, alors il est essoufflé et s’assied deux minutes le temps de respirer et de se mettre en t-shirt. Alors qu’il commence à peine à reprendre sa respiration et à dire à son cœur de se calmer tellement il fait des bonds dans sa poitrine en voyant le corps de Rafael, ce dernier lui parle pour lui dire de se bouger un peu le derrière. « Je te laisse me suivre... J'ai comme l'impression que tu vas me détester aujourd'hui.... Les exercices que j'ai prévus sont proches de la torture... » Chouette, on va s’amuser. Il lève les yeux au ciel avant de se remettre debout en prenant appuis sur sa jambe valide, attrape ses béquilles et suit son docteur au fessier plutôt bien galbé. S’il n’était pas dans un tel moment, il aurait peut-être tenté quelque chose, mais depuis son accident, sa mentalité a changé, et il devient plus raisonnable, moins porté sur le sexe. « De toute façon, c’est pas comme si les exercices que tu prévois à chaque fois étaient agréables. » Car en effet, à chaque fois qu’il sort de chez le kinésithérapeute, il éprouve de la douleur après tellement il a travaillé sur sa jambe abîmée, voire handicapée, car autant utiliser les bons termes.
Il dépose ses affaires sur une chaise de la salle réservée à Rafael et à lui le temps d’une heure. Il regarde son attèle et soupire longuement, si seulement tout cela n’était pas arrivé, que ferait-il à l’heure actuelle ? Sûrement négocier des sponsors pour une prochaine participation à une compétition. En réalité il devrait être en France et devrait être sur les flancs d’une montagne pour aller grimper le plus vite possible et se qualifier pour des compétitions plus importantes encore. Mais non, il est obligé d’être là, à se farcir des exercices qui le font souffrir parce qu’il a été renversé par une voiture. « Je te préviens, si tu me fais plus de mal que de bien, je vais me venger Rafael, t’as intérêt à me faire du bien à la fin de la séance. » Il se rend compte de ce qu’il vient de dire deux secondes trop tard et commence à se détourner pour rougir. Mais quel crétin, pourquoi faut-il qu’il sorte toujours des bourdes pareilles ? D’autant plus que Drake a déjà eu une érection ou deux en sentant les mains de son kinésithérapeute aller sur ses cuisses lors d’un massage, et il ne sait pas trop si son médecin l’a senti ou non. Enfin quoi qu’il en soit, il doit se reprendre, il a son métier à reprendre en main.

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❝ S’apprivoiser ❞
Drake & Rafael

Oui cette situation me stressait un peu et ce n'était pas difficile d'en comprendre les raisons... Mettez-vous à ma place un seul instant, imaginez-vous au chevet d'une personne qui se retrouve handicapée à cause de ce que vous avez fait quelques semaines plus tôt... Heureusement mon patient ignorait que le chauffard n'était autre que moi.... Mais le pire dans toute cette histoire c'était sans doute le fait que Taylor soit une crème.... Je ne l'avais vu que quelques fois, six si on voulait être précis mais sa personnalité me plaisait bien tout du moins le peu que j'en avais vu.... Les premières séances s'étaient déroulées dans le silence ce qui n'était pas anodin, c'était la période ''d’acceptation'' mais de au fil du temps nos langues respectives s'étaient déliées... Drake était un battant, il était plus que motivé pour retrouver l'usage normal de ses jambes et il avait un mental d'acier choses, des détails qui contrairement à ce que l'on pourrait penser se faisait de plus en plus rare... Beaucoup dans son cas ce serait plein sans forcément chercher à faire les efforts nécessaires pour améliorer la situation mais le champion d'escalade semblait être l'exception qui confirme la règle.... A moi de faire en sorte de l'aider dans sa démarche.... Je savais qu'à cause de moi il ne pouvait plus vivre comme il souhaitait et encore moins de sa passion... Je n'avais pas seulement bousillé sa jambe, j'avais aussi bousillé sa vie... Pour autant je ne trouvais pas le courage de me dénoncer et encore moins de lui dire toute la vérité, la honte probablement.... Tout le monde sait que la roue tourne et qu'on finit toujours par payer l'addition et je faisais en sorte de repousser l'heure du jugement....

Le fait d'utiliser un langage plus ou moins famillié peut surprendre au début mais je pars du principe qu'il n'y a pas besoin de mettre de barrières entre mes patients et moi... Nous ne somme pas dans un cadre d'employeur et d'employé.... Je suis là pour aider le jeune homme a retrouver un usage normal de ses jambes, la confiance et même la complicité sont deux critères très importants, ce genre de soins passant aussi par le mental alors autant faire en sorte de bosser dans un climat agréable.... Je n'ai donc pas envie de prendre Drake de haut d'où l'utilisation du ''tu'' et de son prénom.... Chacun sa technique après tout... Ceux de la vieille école ne sont pas pour cette façon de faire mais chez les jeunes médecins et les infirmiers en formation c'est monnaie courante de procéder ainsi....

''Certes mais là on va passer une étape... Jusqu'à présent c'était un peu le Club Med... Maintenant on va doucement se rapprocher de Survivor..'' Ce n'est pas dans mes habitudes de cacher la vérité du moins professionnellement parlant mais lorsqu'une une séance s'annonce un peu difficile je n'hésite pas à le faire savoir... Encore une fois tout est une question de psychologie, lorsque le cerveau sait qu'il va affronter une étape difficile, le corps fait en sorte de suivre.... En soit on ne s'était jamais vraiment ''amusé'' depuis deux semaines, j'avais vu Drake grimacé à plusieurs reprises mais il était maintenant temps de passer aux choses sérieuses et forcément la douleur n'en serait que plus intense... [color=darksalmon]''Est-ce que j'ai pou habitude de me comporter comme un connard ?'' En réalité oui ! ''On terminera par une bonne séance de massage si je vois que t'as fait suffisamment d'effort et pour te motiver d'avantage même si je ne voulais te le dire qu'à la fin de la séance le prochain coup je t’emmène à la piscine...'' Bien évidemment il n'y avait pas de ''conditions'', le massage ainsi que le fait d'aller dans les bassins était prévu depuis la fin de semaine dernière mais c'était une façon comme un autre de motivé Taylor, une sorte de ''carotte'' pour le pousser à se dépasser.. ''Et rassure toi... Je sais donner du plaisir aux gens.'' ajoutais-je non sans rigoler légèrement. Je ne fait qu'entrer dans son jeu... Pour autant je suis loin d'imaginer que Drake en pince pour moi et encore moins qu'il puisse être lui aussi homosexuel.. Peut-être qu'indirectement je me mets des des œillères car je dois bien avouer que le sportif est plus que sexy pour ne pas dire bandant... Comme quoi le karma peut etre un sacré connard quand il s'y met... ''Aller on passe aux choses sérieuses.'' L'exercice sera celui des barres parallèles, se tenir avec les bras et essayer de poser les jambes au sol pour ensuite avancer. ''Je reste de toute façon derrière toi... En selle...'' Comme ça mes yeux pourront encore plus se déposer sur son derrière... Fichu karma again...

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S'APPRIVOISER

Wake up and look me in the eyes again. I need to feel your hand upon my face. Words can be like knives they can cut you open. And then the silence surrounds you and haunts you. I think I might've inhaled you, I can feel you behind my eyes. You've gotten into my bloodstream, I can feel you flowing in me. ♫♫ (clique sur les notes de musique)

Tous les rêves qui se brisent et toutes les envies de grandeur et de gloire qui s’évanouissent en l’espace de dix secondes. Imaginez-vous voir votre vie être explosée en morceau de cette manière, essayez de comprendre que votre métier qui se trouve être votre passion vous être arraché de la pire des manières. Les médecins prennent des gants avec Drake, ils essayent de lui donner de l’espoir, de lui dire qu’un jour il pourra peut-être reprendre le sport de haut niveau et briller comme avant, mais il n’est pas idiot. Il a compris en voyant les radios, en voyant la mine déconfite des spécialistes que c’était foutu pour lui. Un de ses amis lui a même parlé des jeux paralympiques. Conneries. Mais au fond de lui Drake Taylor garde un espoir, aussi infime que ce soit. Peut-être qu’un jour il y arrivera, peut-être qu’un jour il pourra à nouveau emprunter une piste d’escalade comme avant. En attendant il doit bien suivre ses séances de rééducation. Certes l’opération s’est extrêmement bien passée selon sa colocataire qui était en train de l’opérer, mais il reste beaucoup de travail, le muscle a été abîmé et il doit le faire travailler, le remodeler pour qu’l puisse à nouveau fonctionner de façon correcte voire optimale. Alors il doit suivre un régime particulier, beaucoup de protéines animales donc beaucoup de viande, prendre des cachets qui justement aident à accélérer le processus de guérison, mais c’est long, beaucoup trop long. Et il doit se trimbaler avec ses béquilles ou pire, son fauteuil roulant quand il est trop fatigué, et ce sont ses amis qui doivent le pousser, l’aider au quotidien. Lui qui a toujours aimé son indépendance et le fait d’être autonome, le voilà bien embarrassé par tout cela. Sauf que Drake serre les dents et ne dit rien, car il a son père et qu’il ne veut pas lui faire peur en baissant les bras.
En tout cas Rafael en a de bonnes, dire que c’était le Club Med avant, il ne faut pas abuser non plus, tout ce que le kinésithérapeute lui a fait faire était douloureux et compliqué pour un infirme. Mais s’il annonce la couleur en disant que ce sera pire aujourd’hui, que prévoit-il ? Drake commence à prendre légèrement peur, mais il renonce immédiatement. C’est comme quand il appréhende une piste horriblement compliquée à prendre mais qu’il s’élance quand même parce que c’est ce qu’il adore, repousser ses limites, atteindre l’adrénaline. Du moins c’est ce qu’il adorait. Puis cette bourde que le jeune blessé lui lance avant de se détourner en rougissant parce qu’il a honte de ce qu’il a dit. D’accord Drake aime draguer, mais là c’est sorti tout seul sans qu’il ne le veuille et il n’aime pas trop ça. Manning lui fait perdre tous ses moyens et il sort des énormités qu’il ne devrait pas. « Est-ce que j'ai pour habitude de me comporter comme un connard ? » Ca il ne jugera pas, avec lui il ne l’a jamais été, mais avec les autres c’est une toute autre affaire. En réalité ils ne se côtoient que par le biais de ces séances de rééducation, alors pour se connaître c’est forcément limité. « On terminera par une bonne séance de massage si je vois que t'as fait suffisamment d'effort et pour te motiver d'avantage même si je ne voulais te le dire qu'à la fin de la séance le prochain coup je t’emmène à la piscine... » Ah enfin un domaine où il se débrouille très bien, quand il était petit Drake allait deux fois par semaine nager avec son père suite au décès de Mrs Taylor, et il a appris à se déplacer dans l’eau grâce à cela. Il sait faire toutes les nages, passant de la brasse, au crawl, dos crawlé et le papillon. Mais avec sa jambe dans le sac, il ne sait pas s’il y arrivera. En tout cas Rafael sait y faire, le massage ne sera fait que si Drake fait assez d’effort dans la séance. Foutue carotte. « Et rassure-toi... Je sais donner du plaisir aux gens. » Là cette fois-ci Drake devient écarlate, il ne peut pas se contenir et commence à avoir du mal à regarder son kiné dans les yeux sans se sentir gêné voire complètement embrassé. Euh, embarrassé.
Il commence à regarder les équipements dans la salle pour défaire le rouge de ses joues, et ses yeux se posent sur des barres parallèles. Il a déjà eu l’occasion de se muscler avec cela, mais avec sa jambe dans l’attèle, cela risque d’être plus compliqué. « Aller on passe aux choses sérieuses. » Ah oui ? On est obligé ? Merveilleux, Drake s’approche avec les béquilles de la machine et les lâche avant de se tenir aux deux barres. Sa jambe blessée ne fait que frôler le sol et il redoute déjà le moment où elle le touchera totalement. « Je reste de toute façon derrière toi... En selle... » Il y a intérêt qu’il reste derrière lui, comment il fera s’il tombe ? Il sera dans de beaux draps. Drake finit par se rendre compte de la proximité de son kiné dans son dos, à tel point qu’il sent son souffle chaud dans sa nuque et que cela lui insuffle des dizaines de frissons dans tout son corps, et il se sent serré dans son pantalon. Il souffle longuement, tentant de garder contenance mais c’est dur sacrément dur. « Si tu restes trop collé à moi ça va pas le faire Rafael, laisse-moi un peu d’espace j’arriverais peut-être à bouger comme ça. » Il fait passer ça sur le compte de l’ordre pratique et de l’espace restreint alors qu’en réalité c’est juste parce qu’il n’arrive pas à se concentrer avec une personne aussi attirante à même pas deux centimètres de son corps. Il commence alors à avancer, petit à petit, au début il ne met pas sa jambe, juste le temps d’appréhender l’exercice. Puis il fait le grand test et pose son pied à terre, mais il ne peut retenir un gémissement de douleur.
Drake devient subitement blafard et il serre les dents pour ne pas crier, il souffre, il a mal, mais il doit continuer. S'il abandonne à la première difficulté, arrivera-t-il à guérir un jour ? Non. Alors il faut avancer. Tandis que son pied à la jambe valide fait un pas en avant, il se force à bouger l’autre pour avancer, mais il tremble terriblement, il a peur. Devant un objectif aussi facile en apparence mais si compliqué en réalité, il a la trouille. « Rafael, ça va pas là… J’ai peur de ne pas tenir… » Il retombe avec cette voix juvénile qu’il avait quand il était tout petit. Un traumatisme comme celui de la perte de sa mère, et il se revoit tomber dans l’escalier, se relever et dire qu’il n’a pas mal. Où est le petit garçon dur à la douleur ? Il est mort, décédé lui aussi, mais son enveloppe corporelle est toujours là, et il doit tenter de faire revivre le fantôme du passé, celui qui n’abandonnait pas. Alors il fait un pas en plus et c’est tellement douloureux qu’il en a la tête qui tourne, que tout autour de lui tangue et qu’il est à deux doigts de s’effondrer au sol comme une vulgaire poupée de chiffon.

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❝ S’apprivoiser ❞
Drake & Rafael

De base tous mes patients étaient logés à la même enseigne, je ne faisais aucune différence et essayais de faire ressortir le meilleur d'eux mêmes après bien évidemment il fallait que l'envie d'accéder à la guérison soir réciproque.... C'est triste à dire mais 60 % des personnes souffrant d'un problème comme celui de Drake baissaient très rapidement les bras où ne faisait pas ce qu'il fallait pour se soigner rapidement... Ce n'était arrivé qu'une seule fois depuis que j'avais démarré cette formation en kinésithérapie mais j'avais malheureusement du mettre fin à une collaboration voyant que la personne ne faisait rien de ce que je demandais.... Oui les médecins, les spécialistes et les infirmiers sont là pour subvenir au désir des patients mais sans pour autant se mettre à genoux si ils se rendent compte que derrière ça ne suit pas...

Tout ça pour dire que le jeune Taylor faisait partit des patients pour lesquels j'étais content de me lever le matin... Il était sympathique, motivé, mignon ce qui ne gâchait rien mais Drake avait surtout un but celui de pouvoir un jour gravir de nouveau un mur d'escalade.... Je n'aimais pas mettre des gens dans des cases mais généralement les sportifs avaient cette ''niaque'' que le ''Monsieur Tout le Monde'' n'a pas forcément... On ne va pas se mentir ce serait totalement impossible pour qu'il retrouve le niveau qu'il avait avant l'accident mais je mettais un poing d'honneur à ce qu'il puisse enfiler son baudrier et ses chaussons et retrouver le plaisir d'arpenter les via ferrata... Devant un gars comme lui j'avais donc envie de tout faire quitte à ne plus compter mes heures et à le voir en dehors du cadre de l'hôpital.... Mais chaque chose en son temps... C'était encore tôt pour penser à toutes ces petites choses...

Par contre si il y a bien une chose dont le grimpeur est le seul à bénéficier c'est l'humour dont je fais preuve lors de nos séances... Ce n'est pas avec Miss Loretta Caldwell, octogénaire, venant pour un mal de dos que je vais parler de mes prouesses sexuelles et du fait que je sais donner du plaisir aux gens.... On sait bien que depuis quelques temps les Cougars sont partout mais tout de même..... Disons que comme un caméléon je fais en sorte de me comporter de façon différente selon tel ou tel patient... Un manque de personnalité ? Sûrement pas ! C'est juste une question de respect... Forcément nous étions dans la même tranche d'âge et forcément certains sujets nous faisaient rire... On ne va pas se mentir mais l'humour situé en dessous de la ceinture faisait toujours son petit effet et puis merde les exercices étaient tellement difficiles pour Taylor qu'il fallait bien prendre du temps pour rigoler....

''En même temps si tu chutes faut bien que je sois là... Et t'es pas un poids plume alors si tu flanches faut bien que je sois là mais ok je me recule un peu..'' Hmm ! Est-ce que mon corps contre le sien lui posait problème ? Possible ! Peut-être que Taylor aurait préféré bosser avec une femme pour le coup ! Et oui certains mecs avaient encore un peu de mal avec la proximité d'un autre homme.... C'était dommage mais je pouvais aisément le comprendre.... N'oublions pas que de base j'évoluais dans une famille homophobe et que ce n'est pas pour rien que je m'entais à mon entourage au sujet de qui j'étais vraiment ! J'en ferrai pas de cas pour autant.. S'énerver pour si peu de rime à rien et avec mes parents je suis de toute vacciner quant à tout ça.. ''Vas-y doucement.. C'est très bien pour le moment...'' Mes yeux scrutent chacun de ses mouvements de façon à pouvoir intervenir dès qu'il le faut... Hélas je ne peux m’empêcher de bloquer quelques secondes sur les fesses rebondies du sportif...

Toujours très attentif je le le vois essayer de se servir de son pied malade mais sa jambe le jeune homme ne met pas longtemps avant de trembler.... Rien de surprenant.. ''Je vais poser mes mains au niveau de tes hanches...'' Autant prévenir ! Sans attendre plus longuement je viens donc à son secours... Mes mains se posent là où je l'avais dit et je le tire jusqu'à l'endroit où se trouve ses béquilles... Nos corps sont donc collés l'un contre l'autre et même si Drake est plutôt à mon goût je ne vois pas ça comme quelqu'un chose de sexuelles, mon cerveau étant bien trop occupé à vouloir lui éviter toute souffrance. ''Dis-toi que t'as franchit une étape... Fallait pas s'attendre à des miracles... Tu peux etre fière de toi... Sincèrement..'' Je ne suis pas là pour le brosser dans le sens du poil et il le sait très bien. ''Encore un exercice et on passe aux massages... On va sur le tapis de sol...'' Bien évidemment je l'aide à s’allonger... Nous sommes plus sur un travail de gainage... La jambe malade est soulevé par un coussin en mousse l'autre quant à elle est posé à plus ou moins 80 degré. Mine de rien Drake m'a touché... Son appel à l'aide ne m'a pas laissé totalement de marbre et pourtant c'est lors de chaque séance qu'on sollicite mon aide allez savoir pour quelles raisons cette fois-si c'était un peu différent... ''Ca risque de tirer... On part sur une série de trois... 5 si tu veux te la jouer warrior et après promis je sors l'huile de massage.'' Je m'autorise à lui sourire et à lui adresser un petit clin d’œil.

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