how deep is your love

Je savourais l’instant, mais au fond de moi je savais que dans la minute ou nous nous quitterions pour rentrer chez nous, chacune d’entres nous allait réfléchir a ce qui venait de se passer. Moi, je sais que je ne regretterais rien, mais elle ? Je ne sais pas. Après tout, avant elle était persuadé d’être hétéro j’imagine. En tout cas, elle m’a jamais parlé d’une quelconque attirance pour une femme, ou même une relation. Du coup, je commençais a avoir peur. Et si demain, elle décidait de ne plus jamais me revoir, se sentant trop honteuse après ce baiser. Tout comme je devrais me sentir en sachant que je venais d’embrasser une femme en couple. Mais que dire d’un homme qui n’est même pas dans le même pays qu’elle et qui n’a pas l’air de la rendre plus heureuse que ça. J’avoue pourtant, je continuais a la draguer, même si je savais que je ne devais pas trop la brusquer. « C'est pas difficile d'avoir plus d'expérience que moi, si tu vois ce que je veux dire. » C’est compréhensible quand on est une femme hétéro et en couple depuis longtemps oui. Moi, ça fait un moment que je sais que les femmes me plaisent plus que les hommes. Depuis ma rupture avec mon premier amour, celle qui m’a fait découvrir les plaisirs d’être avec une femme. Je hochais la tête, puis proposait à mon amie d’aller nous baigner, avant de rentrer sur la terre ferme. Aussi vite, je vois Sage courir jusque dans l’eau, ne m’attendant même pas. Je me déshabille de nouveau, dévoilant mon corps maigre. « Alors, t'attends quoi ? » Demande mon amie, impatiente de me retrouver. Je cours la rejoindre aussitôt, courant dans l’eau, n’ayant pas peur qu’elle soit froide au premier abord. Je me trouve derrère elle et je l’entends prononcer mon prénom, me faisant sourire suite a ce mot si doux. Elle attrape ma main et se tourne, son visage se trouvant juste devant le mien. Je m’imagine déjà tous les films possibles. « Je... » dit-elle doucement, et je meurs d’impatience, rentrant dans son jeu dans les secondes qui suivent. « Attention à la vague ! » Dit-elle et je n’ai même pas le temps de réaliser que nous sommes déjà sous l’eau, puisque Sage m’a tiré avec elle pour éviter cette vague imaginaire. Je remonte, reprenant ma respiration rapidement et cherchant du coin de l’œil cette fourbe. « Sage Tomson, tu n’aurais jamais du faire ça ! » Je nage a la vitesse d’un dauphin vers elle et nous jouons ainsi jusque la fin de la journée, nous éclaboussant, nous coulant et nous cherchant sans rien dire, ou en riant à vive voix. Lorsque je la quitte, je la regarde partir, le cœur serré de peur de ne plus jamais revoir cette femme qui m’a fait vivre la meilleure journée de ma vie.

end.