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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
avril 2024
12° - 19° // le vent est de retour à ib..
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


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 Ce que veulent les femmes... (Parker & Noa)

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MessageSujet: Ce que veulent les femmes... (Parker & Noa) (#)   Ce que veulent les femmes... (Parker & Noa) EmptyJeu 15 Juin - 18:09

Vide. Un immense vide. C’est ce que je ressens en traversant les pièces de la maison. Est-ce que je peux dire que j’ai l’impression d’être un fantôme qui erre dans ce qui fut sa demeure cent ans plus tôt et qui n’est maintenant que des murs sans histoires à écrire ? Non, j’ai mes os et ma chair par dessus, un fantôme c’est un fantôme, il a l’éternité pour attendre de nouveaux locataires. Lukas est partie et Lenny par la force des choses. C’est Kenzo qui m’a appris la nouvelle d’un ton dépité, “Elle est partie”. Comment j’ai pu raté ça ! C’est vrai que je passe moins de temps ici depuis que j’ai emménagé dans la maison d’amis. C’est vrai aussi que cette dernière semaine j’ai été absorbée par ce projet de voyage d’une quinzaine de jours auquel je ne participerai pas. D’ailleurs pourquoi c’est moi qui me suis collée à faire le parcours et chercher les hébergements. Un comble ! Certes, j’ai eu l’idée, mais les dates, votées à main levée, majorité absolue plus une voix, n’étaient pas les mieux pour moi, donc privée de sortie ! Pour dire qu’avec cette histoire, j’ai raté l’événement le plus important.

Kenzo était trop perturbé par la nouvelle pour que je le martèle de questions, dont il n’avait peut-être pas les réponses. Je veux une explication de la part de ma mère. Je pourrais aller la chercher auprès de Lukas, mais non, c’est à elle de me la donner. Compliqué. Elle joue les anguilles et me file entre les doigts. Elle part en voiture quand moi j’arrive. Elle se lève trop tôt ou rentre trop tard. Hier soir, j’étais pourtant décidée à la stopper au passage. J’ai rien trouvé de mieux que m’endormir sur le canapé en regardant la télé. Rageant ! Mais ce matin, pas question qu’elle me fasse le coup du “pas le temps”. J’ai planqué au fond de ma poche ses clés de voiture qu’elle avait laissé traîner sur la table basse à portée de mon nez. Elle est passée, elle m’a vu, elle a éteint la télé, sans dire un mot. C’est gentil de ne pas m’avoir réveillé, d’accord, ç’aurait été vraiment gentil si elle avait posé une couverture sur moi. C’est le froid qui m’a réveillé aux aurores.

J’opte pour la zen attitude. La fille cool qui veut passer un petit moment agréable avec sa chère maman : je prépare un petit déjeuner. J’ai hésité à faire un plateau pour deux et l’apporter dans sa chambre, assorti de la remarque “Ciel ! Mais tu es seule ! Comment est-ce possible ? Où est ta tendre compagne ?”. J’ai hésité durant dix-sept minutes et trente-trois secondes. On serait partie du mauvais pied à coup sûr. Dix-sept minutes et trente-trois secondes c’est le temps qu’il m’a fallu pour faire cramer deux tournées d’oeufs au plat. Je regarde les peaux d’oranges accumulées dans la poubelle, poêle en main. Les pichets remplis de jus sur la table. On va en avoir pour plusieurs jours pour écouler tout. Hum... okay... pas si zen que ça.


Dernière édition par Noa Lane le Ven 23 Juin - 15:57, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Ce que veulent les femmes... (Parker & Noa) (#)   Ce que veulent les femmes... (Parker & Noa) EmptyMar 20 Juin - 19:18

Une semaine. Sept jours que j’ai commis l’irréparable, et que Lukas a pris la poudre d’escampette. N’importe qui aurait fait la même chose qu’elle, je ne suis bonne qu’à ça de toute manière, faire fuir les gens. A la hauteur de rien d’autre que de tenir une entreprise d’une main de fer, j’en viens à me demander comment mes enfants sont encore là aujourd’hui, comment ils me supportent. Enfin, Kenzo surtout parce que Noa a déjà un peu démissionné depuis quelques temps, et comme je la comprends. J’ai pété un plomb. Depuis la naissance de Lenny, j’ai l’impression que Lukas n’est plus la même, je n’ai pas le recul nécessaire pour me rappeler si j’ai été comme elle après la naissance de Maxen et celle des jumeaux. Toujours est-il que les angoisses de ma compagne ont été plus fortes que notre couple, et qu’après avoir résisté pendant des mois à mon assistante, j’ai fini par craquer. Bien sûr que je n’aurai jamais dû, bien sûr que je regrette. Mais il est trop tard pour tout ça. Le mal est fait, Lukas est partie, et je ne prends plus le temps de prendre mon traitement. Je me sens bien, étonnamment, je ne m’arrête pas à la culpabilité qui devrait pourtant me ronger. Depuis une semaine, je passe mes nuits avec Heaven, tentant au maximum de ne penser à Lukas même si c’est inévitable. Généralement je rentre tard dans la nuit ou très tôt le matin pour prendre une douche, me changer et repartir bosser.

Je ne dors plus, ou seulement une heure ou deux, ça me suffit et j’ai pourtant une énergie débordante. Je suis rentrée assez tard et ai bossé dans mon bureau pendant des heures pour passer le temps avant de dormir deux heures et me lever pour me préparer. C’est déjà chaussée sur mes talons hauts et de mon tailleur cintré que je descends les escaliers. Les odeurs de petit déjeuner font frémir mes narines et je remarque que Noa est levée, ce qui est étonnant vu l’heure. Je me glisse dans la cuisine avec un sourire et dépose un baiser sur la tempe de ma fille encore de dos face à sa poêle. « Dis donc, t’en as fait pour un régiment, tu héberges ta bande de potes dans la pool house ? » Je pique dans la corbeille une biscotte que je glisse entre mes lèvres avant de croquer dedans. « Chérie t’aurais pas vu mes clés de voiture ? Impossible de remettre la main dessus. » Je commence à retourner la cuisine, le bar, je soulève tout, cherche partout, ne me doutant pas une seule seconde que Noa ait envie de parler avec moi ce matin.
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MessageSujet: Re: Ce que veulent les femmes... (Parker & Noa) (#)   Ce que veulent les femmes... (Parker & Noa) EmptyVen 23 Juin - 15:58

Accaparée par mes préoccupations culinaires digne d’un commis de cuisine recalé sans l’ombre d’une passoire, je n’ai pas repéré l’arrivée de ma mère. C’est quand je l’entends derrière moi que je remarque sa présente. J’ai failli sursauter. Je l’aurais raté si elle n’était pas venu jusqu’à moi ! Elle m’embrasse. Une attention qui compte. Je me retournerais presque pour la prendre dans mes bras, faisant fi des querelles sous-jacentes. Lui dire “je t’aime”. Passer mes mains autour de son cou et la serrer contre moi. “Je t’aime, tellement”. Lui dire combien elle compte... mais nous ne sommes pas dans ce film-là. Je hausse les épaules à sa remarque désopilante. Ma bande de potes dans la pool house ! Empilés les uns sur les autres pour caser tout le monde ? Oui, ça tient chaud ! Et ça permettrait une proximité qui... Soupir. Je secoue la tête. — Nan. Sans autre commentaires. J’entends craqué une biscotte alors que je répartis dans quatre assiettes ce qui aurait du être un encas appétissant. Aurait ! J’ai raté ma vocation d’empoisonneur public. Bang ! Elle cherche ses clés. Gagné ! Moi, l’innocence incarnée. — Pas vu. Tu n’as pas une idée où tu les as posées hier soir ? Si tu refais le même chemin... des fois ça marche. Je me retourne pour la regarder. Elle n’a même pas remarqué les quatre couverts, elle est dans sa recherche, prête à partir au plus vite.

Je dois reconnaitre que ma mère a une classe folle. Je n’ai pas hérité d’elle. Mes goûts vestimentaires sont plus... moins... pas les mêmes. Mais c’est une évidence que sur elle, le tailleur avec des talons hauts, ça en jette. Je l’observe un instant. Il faudrait si peu de choses pour que je sois fière d’elle. Il suffirait qu'elle ne parte pas en vrille pour des raisons qui n'appartiennent qu'à elle ! Il suffirait que quatre personnes s’installent à la table, avec un bébé à côté d’elles, qu’elles échangent des rires, des projets. Je regarde la corbeille où elle s’est servie puis la fixe en tentant un sourire qui a du mal à s’exprimer parce que je sais que ce ne sera pas comme dans mon rêve. — Tu ne vas pas partir avec une seule biscotte dans l’estomac. Tu ne tiendras pas la route à ce régime. Je me lance. — Je voulais faire le petit déjeuner pour nous quatre, mais je me suis trompée sur les doses. J’en ai fait pour dix. Au moins. Je sais. Lukas est réveillée ? Elle vient nous rejoindre ? Sinon je vais lui chatouiller les pieds pour la faire sortir du lit. Ce n'est pas tous les jours que je me mets aux fournaux. Ce qui est beaucoup plus prudent pour la santé de tous.
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MessageSujet: Re: Ce que veulent les femmes... (Parker & Noa) (#)   Ce que veulent les femmes... (Parker & Noa) EmptyVen 23 Juin - 19:19

Egale à moi-même. Un terme qui ne peut s’appliquer à ma personnalité changeant et pour ainsi dire : malade. Alors évidemment, je suis un personnage difficile à cerner, parfois trop excentrique, parfois trop fermée, parfois douce et parfois dure. Impossible de savoir sur quel pied danser, seule Lukas avait réussi à me cerner correctement, à lire en moi mieux que n’importe qui avant elle. Et j’ai tout fait foirer. Pauvre de moi. A crois que je ne mérite pas le bonheur. « Pas vu. Tu n’as pas une idée où tu les as posées hier soir ? Si tu refais le même chemin... des fois ça marche. » Je hoche simplement la tête, m’arrête puis repars en essayant de chercher où j’aurai pu foutre ces foutues clés de bagnole. Mes talons claquent sur le carrelage et je tourne en rond, grognant parfois ou me parlant à moi même, mais toujours dans une énergie folle alors que je n’ai dormi que deux ou trois heures. « Tu ne vas pas partir avec une seule biscotte dans l’estomac. Tu ne tiendras pas la route à ce régime. » Je souris de sa gentille attention. « T’es un amour mais en ce moment j’ai pas super faim, et puis j’ai pas super le temps non plus. » Me revoilà partie à la recherche de mes clés, dans les endroits les plus improbables qui puissent exister. « Je voulais faire le petit déjeuner pour nous quatre, mais je me suis trompée sur les doses. J’en ai fait pour dix. Au moins. Je sais. Lukas est réveillée ? […] » Je m’arrête net en n’entendant même pas la suite de sa phrase, comprenant simplement qu’une faille vient se s’immiscer en moi. Je reste interdite dans doute une seconde, ou peut-être même deux, avant de me tourner vers ma fille, cherchant à ne pas dévoiler trop les émotions qui pourraient me faire perdre la boule. « Lukas ne déjeunera pas avec nous ce matin Noa. Ni les prochains matins d’ailleurs. » Je vois ses sourcils froncés à la recherche d’une explication un peu plus poussée et je soupire à nouveau. « Elle est partie. Il va falloir faire sans elle maintenant. Je sais que tu l’aimais beaucoup chérie et ça risque d’être dur au début mais il va falloir s’y faire. » Je me décale du bar pour m’approcher d’elle er je viens délicatement passer ma main dans ses cheveux, voyant son regard qui ne me lâche pas et ses yeux humides. « C’est pas grave. On est bien tous les trois non ? On s’en sortira, comme on s’en est toujours sortis. Les trois mousquetaires, tu te souviens ? » Je tente de lui sourire même si j’ai une boule dans la gorge et la peur sans doute qu’elle commence à me demander plus d’explications. Je ne suis pas certaine de vouloir lui en donner néanmoins.
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MessageSujet: Re: Ce que veulent les femmes... (Parker & Noa) (#)   Ce que veulent les femmes... (Parker & Noa) EmptyMar 4 Juil - 0:48

Nous y sommes. Après le carrelage qui a tinté des voyages de ma mère à la recherche de son échappatoire, après le réfrigérateur qui s’est vidé de ce que mon talent de cuisinière offre aux papilles familiales, nous sommes arrivées par nos chemins différents au point de rencontre. Le lieu est facile à reconnaitre, il porte un prénom que chacune chérit à sa façon et pour des raisons différentes. Ou devrait le chérir, si par malheur il ne l’est plus. Son annonce sonne comme quelque chose de naturelle : “c’est pas grave”. Comment peut-elle dire cela ? Comment encaisser cela sans broncher ? S’assoir à la table et déjeuner ? J’ai pressé trop d’oranges, “c’est pas grave, il y aura du jus pour demain”. J’ai oublié de mettre du sel sur les oeufs, “c’est pas grave, passe-moi la salière”. Mais dire “Lukas est partie, c’est pas grave” ! Ma mère a l’air tellement absente de ses phrases et me les assène comme on parlerait tricot. Je prends peur, ça a si peu compté qu’elle prend ce départ à la légère !  

Alors qu’elle passe une main dans mes cheveux, je pose la mienne sur mes yeux pour stopper une larme. Je prends une grande respiration pour échapper au malaise qui m’envahit. Je parviens de nouveau à la fixer du regard, même si je vois trouble. Elle esquisse un sourire. — Ils étaient 4, maman. Les mousquetaires. Ils étaient quatre. Et c’est ce qui fait leur force. Ce quatrième. Je parle avec une douceur qui me surprend. Comment est-ce qu’elle peut dire “c’est pas grave, on fera avec”. — Non, on va pas faire avec. Pas comme si de rien était. On peut pas. On ne peut pas passer de quelque chose de génial à quelque chose de cassé, comme on change de tee-shirt. Je crois que je suis en train de happer l’air comme un poisson hors de l’eau. J’étouffe. — Pourquoi ? Je fronce les sourcils tout en cherchant autour de moi un point d’appui pour y poser mon regard, pour m’y retenir, pour éviter de tomber, parce que ma main agrippée à l’évier ne suffit pas. Je ne trouve rien d’assez solide alors c’est sur elle que je reviens. — Qu’est-ce qui s’est passé ? C’est quoi le problème ? Dis-moi parce que je ne comprends pas. On était bien tous ensemble. Je me trompe ? Qu’est-ce qui n’allait pas ? Encore calme, mais je monte en pression comme une cocotte minute qui ne parvient pas à lâcher sa vapeur, parce que moi je trouvais qu’on était tellement bien.
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MessageSujet: Re: Ce que veulent les femmes... (Parker & Noa) (#)   Ce que veulent les femmes... (Parker & Noa) EmptyMar 4 Juil - 13:09

Je ne prends pas le temps de choisir mes mots véritablement, je vis depuis quelques jours avec un voile sur les yeux, des sortes d’oeillères qui m’empêchent de vivre ma vie correctement comme on l’entend. Je préfère encore ne pas voir, ne pas ressentir, je me barricade et donne le change pour faire croire que tout va bien. Mais tout ne va pas bien. Même à ma fille que je tente de rassurer alors que je ne le suis pas moi-même. Je m’efforce de ne pas voir qu’elle est à deux doigts de pleurer, je voudrai simplement qu’elle le vive comme je le vis, qu’elle se dise simplement que la vie continue, que c’est ainsi. Mais si ma fille et moi sommes similaires sur beaucoup de points, nous sommes aussi tout autant différentes sur certains autres points. « Ils étaient 4, maman. Les mousquetaires. Ils étaient quatre. Et c’est ce qui fait leur force. Ce quatrième. » Je comprends ce qu’elle veut dire, et mon coeur se serre légèrement à l’entente de sa voix légèrement cassée par l’émotion bien que d’une douceur encore assez compatissante. J’ai peur que ça ne dure pas. « Non, on va pas faire avec. Pas comme si de rien était. On peut pas. On ne peut pas passer de quelque chose de génial à quelque chose de cassé, comme on change de tee-shirt. » Cette fois je soupire et pose ma main sur le plan de travail sur lequel ma fille est appuyée, et je passe nerveusement une main dans ma nuque comme pour tenter de garder contenance, de donner le change. « Il va pourtant bien falloir. » Si sa voix est restée douce, la mienne est un peu plus sèche dans l’immédiat. Je sais que Noa n’y est pour rien, qu’elle adorait Lukas, mais les choses sont ce qu’elles sont. Elle n’est plus là, et il va falloir se faire à son absence désormais. « Pourquoi ? » me demande-t-elle en fronçant les sourcils, et j’ai une sorte de haut le coeur. « Qu’est-ce qui s’est passé ? C’est quoi le problème ? Dis-moi parce que je ne comprends pas. On était bien tous ensemble. Je me trompe ? Qu’est-ce qui n’allait pas ? » Je fronce alors les sourcils et m’emporte d’un seul coup. « Ce ne sont pas tes affaires Noa. » Je me rends compte immédiatement de la froideur des mots choisis et soupire un peu en fermant les yeux pour me canaliser avant de réouvrir les yeux et les plonger dans son regard qui se trouve plus embué que tout à l’heure. « Chérie s’il te plait. J’ai pas envie de m’énerver. Les choses sont ce qu’elles sont, oui, on était bien tous ensemble, mais ça n’a pas fonctionné, ce sont des histoires de grandes personnes. » Je lui parle comme à une enfant, je ne la vois pas grandir, et si Kenzo lui, aime quand je le traite comme mon grand bébé, Noa ne supporte pas et je le sais pourtant très bien. « Ne cherche pas à rendre les choses plus difficiles. » Remettre la faute sur elle n’est pas non plus une bonne idée, mais je ne réfléchis pas, je cherche seulement à me dépatouiller de cette discussion pour ne pas avouer que tout est de ma faute.
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MessageSujet: Re: Ce que veulent les femmes... (Parker & Noa) (#)   Ce que veulent les femmes... (Parker & Noa) EmptyJeu 6 Juil - 2:08

Je reste bouche bée en l’entend dire que ce ne sont pas mes affaires. Enorme ! Autant par le ton qu’elle emploie que par sa tournure de phrase, elle me jette complètement hors de l’histoire. Nous sommes quoi, Kenzo et moi ? Des marionnettes qui font jolies dans le décor ? Okay dans le lit, ce que Lukas et ma mère font ne nous regarde pas, mais là, nous parlons d’une famille qui s’émiette. Nous sommes concernés. Ou alors ce n’était qu’un gros mensonge. Elle a amené Lukas à la maison en nous faisant croire monts et merveilles alors que ce n’était qu’une affaire de cul entre elles. Nous n’étions rien, absolument rien. J’ai du mal à imaginer Lukas dans cette combine. Ma mère... je ne sais plus quoi penser, j’en sais rien, j’en crois pas mes oreilles. Même pas le temps de me remettre de sa cinglante réplique qu’elle en sert une autre, “une histoire de grandes personnes”. Je suis dans un cauchemar ! Pincez-moi que je me réveille. Il faut en plus que je ne “rende pas les choses plus difficiles”. C’est sérieux ? Elle est sérieuse ? J’ai bien entendu ? La soupape de sécurité vient d’exploser. — Mais tu t’entends parler ? Finie la douceur, ma colère a pris le dessus. — Tu nous as offert une famille, tous les quatre, tous les cinq. Il faut qu’on accepte que tout s’efface du tableau, en disant merci ? C’est n’importe quoi. Oui je veux une explication, oui ça nous concerne, parce qu’on parle de NOTRE famille. Comment ça, je rends les choses plus difficiles en demandant des explications ? Mais c’est le minimum que d’avoir une explication. Et ne me prends pas pour une gamine, j’ai quitté l’enfance depuis longtemps. Je peux comprendre si on m’explique, si c’est Lukas qui ne nous supportait plus Kenzo et moi, si c’est toi qui ne supportais plus Lenny, si vous ne gagnez pas assez d’argent pour entretenir cinq personnes ou si vous avez cessé de vous aimer. J’en sais rien et c’est ce qui pèse et j’ai besoin de savoir. Je ne sais pas à quel moment de ma tirade c’est arrivé, mais je serre la bras de ma mère. Je la lâche pour poser mes mains sur ma tête. Je suis à bout de souffle et je pleure. — Tu peux dire quand même ce qui se passe, c’est notre vie qui se joue là. Notre vie à nous tous. Ce n’est pas un papier qu’on chiffonne et qu’on jette à la poubelle.
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MessageSujet: Re: Ce que veulent les femmes... (Parker & Noa) (#)   Ce que veulent les femmes... (Parker & Noa) EmptyLun 10 Juil - 15:02

Je sens que je n’utilise pas les bons mots, et à mesure que je m’exprime d’une manière visiblement inappropriée, Noa semble se refermer comme une huitre et pire que ça, je peux presque voir la fumée sortir de ses oreilles comme dans les dessins animés tellement elle semble en colère. J’ai encore fait les choses de travers, je commence à en prendre l’habitude. Mes mots ne sont pas choisis et ils ont tendance à blesser, même les personnes que j’aime. Ma fille perd toute once de calme et voilà qu’elle déverse sur moi toute sa haine et son amertume concernant l’issue de mon histoire avec Lukas. Elle parle, elle hurle presque, les mots sortent à une vitesse folle et je sens l’agression dans sa voix, une défense agressive parce qu’elle est blessée j’imagine. « Oui je veux une explication, oui ça nous concerne, parce qu’on parle de NOTRE famille. » Je soupire un peu et l’écoute continuer sans la couper dans son argumentaire. J’imagine qu’elle en a besoin et je la laisse faire. « Je peux comprendre si on m’explique, si c’est Lukas qui ne nous supportait plus Kenzo et moi, si c’est toi qui ne supportais plus Lenny, si vous ne gagnez pas assez d’argent pour entretenir cinq personnes ou si vous avez cessé de vous aimer. J’en sais rien et c’est ce qui pèse et j’ai besoin de savoir. » J’ai mal au coeur de l’entendre penser tout ça, simplement parce qu’elle est dans le flou. Mais quoi lui dire, mettre des mots sur ce que je ressens, sur ce que j’ai fait, mes tords, c’est tellement difficile. Sa main se referme sur mon bras et la pression me fait comprendre à quel point elle m’en veut, j’ai bien peur que ça ne puisse être pire de toute manière. « Tu peux dire quand même ce qui se passe, c’est notre vie qui se joue là. Notre vie à nous tous. Ce n’est pas un papier qu’on chiffonne et qu’on jette à la poubelle. » Je serre les dents en soupirant. « Arrête Noa. » J’attrape sa main et la retire de mon bras avant qu’elle n’y laisse une marque. « Ça n’a rien à voir avec vous et tu le sais très bien. Lukas vous adore et ça ne changera rien. Notre séparation n’a rien à voir avec vous, c’est personnel et c’est… » Elle me fusille déjà du regard et je sens que je ne vais pas pouvoir m’échapper bien longtemps. « Je suis désolée chérie, je ne voulais pas vous faire de mal ni à toi ni à Kenzo, ni même à Lukas d’ailleurs… » En avouant ça, j’avoue un peu que tout est de ma faute, en grande partie en tout cas. « C’est une histoire de couple, je sais pas quoi te dire de plus, je suis pas douée pour les histoires d'amour faut croire… » Cette fois ce sont mes yeux qui s’embrument, parce que pour la première fois depuis le départ de Lukas je prends conscience véritablement de mes tords.
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MessageSujet: Re: Ce que veulent les femmes... (Parker & Noa) (#)   Ce que veulent les femmes... (Parker & Noa) EmptyJeu 13 Juil - 1:11

Je repasse ses phrases dans ma tête pour être sûre d’avoir bien compris. Des mots et des expressions s’en détachent, «c’est personnel», «une histoire de couple», «pas douée pour les histoires d’amour». Que faut-il comprendre de cela, qu’elle a fait foirer leur couple, qu’elle est responsable ? Mais qu’est-ce qu’elle a bien pu faire ! Elle n’aime plus Lukas ? Alors qu’elle est au bord des larmes, je me dis que ça a été plus loin, plus grave. Cette responsabilité que je soupçonne entre les phrases, ne peut pas être un simple arrêt des sentiments, on peut rester avec quelqu’un par tendresse quand la passion s’est atténuée. La déchirure est plus importante. Elle ne voulait pas faire de mal à Lukas, mais elle lui en a fait. Je crains le pire. Je n’ai pas envie de voir pleurer ma mère parce que quand ça commence, on ne sait pas comment ça finit, ou plutôt si, on le sait. Je tente de me calmer, au moins j’essaie de ne pas l’agresser verbalement et reprend un ton qui, faute d’être pleinement chaleureux, est au moins plus neutre que mon coup de colère. — Si tu as déconné, tu peux réparer. Je me sens être l’adulte qui tente de minimiser une querelle amoureuse d’adolescence, sans savoir ce qui s’est passé mais l’image d’un truc pas beau pour que Lukas fasse ses valises me fait peur. J’évite d’exprimer cette sensation. — Des coups durs dans un couple, il y en a. S’il y a encore des sentiments, tout n’est pas perdu. Avec un bouquet de fleurs, un diner aux chandelles et un «pardon, je t’aime, je recommencerai plus», enfin tu vois ce que je veux dire. Tu peux le faire. Tu sais user de ton charme pour la séduire, non ? Ça me va bien de donner ce genre de conseil, moi qui n’est jamais été réellement en couple. Le truc qui a duré le plus longtemps c’est quelques mois et avec le recul je me dis qu’entre nous ce n’était pas de l’amour mais du désir physique, rien de plus. — Si tu as envie de pleurer, c’est que tu tiens encore à elle. Arrête et va la reconquérir. C’est un ordre. Parce que si elle plonge dans la déprime, c’est la catastrophe assurée.
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MessageSujet: Re: Ce que veulent les femmes... (Parker & Noa) (#)   Ce que veulent les femmes... (Parker & Noa) EmptyJeu 13 Juil - 23:28

La prise de conscience est difficile, sûrement nécessaire, mais je me suis voilé la face jusqu’à aujourd’hui et ma fille est en train de me mettre devant le fait accompli. Oui. Lukas est partie. Non. Elle ne reviendra pas. Je déglutis avec difficulté lorsque je sens une vague d’angoisse m’envahir, et une envie de vomir aussi puissante. « Si tu as déconné, tu peux réparer. » Je plonge mon regard dans celui de ma fille et me demande comment je vais pouvoir lui dire que non, je ne peux pas réparer ça. « Des coups durs dans un couple, il y en a. S’il y a encore des sentiments, tout n’est pas perdu. Avec un bouquet de fleurs, un diner aux chandelles et un «pardon, je t’aime, je recommencerai plus», enfin tu vois ce que je veux dire. Tu peux le faire. Tu sais user de ton charme pour la séduire, non ? » je lève les yeux au ciel et soupire. « Non Noa. Excuse-moi mais tu ne sais pas comment fonctionne un couple. » Je suis blessée, profondément, ça n’a rien à voir avec ma fille même si c’est elle qui me met devant la réalité de ma condition. « Si tu as envie de pleurer, c’est que tu tiens encore à elle. Arrête et va la reconquérir. » Je soupire encore et secoue la tête, serrant les mâchoires pour me retenir au maximum de pleurer mais je sens que les larmes ne cherchent qu’à rouler sur mes joues. « Bien sûr que je tiens à elle, bien sûr que je veux qu’elle revienne. Mais c’est pas possible Noa je… » Je ferme les yeux et pour la première fois, je pose les mots sur ce qu’il s’est passé. « Je l’ai trompée. » Noa connaît mieux que personne à quel point ma maladie régit ma vie, notre vie, et me fait faire des conneries monumentales. Je recule un peu et mon dos heurte le plan de travail. Je sens le regard de Noa devenir à nouveau plus dur, elle m’en veut elle aussi, et je peux le comprendre, mais je n’ai pas besoin qu’elle me fasse la morale, pas besoin qu’elle se positionne comme étant ma mère. « Ne me regarde pas comme ça. Je crois que je me sens assez mal comme ça. » Je passe ma main dans mes cheveux et secoue la tête. « Bon on arrête de parler de ça, de toute manière on y changera rien. Je suis désolée pour toi que tu te sois attachée à elle et qu’elle ne fasse plus partie de notre famille. Mais on s’en sortira. Tous les trois comme avant. » Je veux me rattacher à ça, garder espoir qu’on ne va pas sombrer, que je ne vais pas sombrer. Mais au fond je sais que je suis seulement à deux doigts de creuser ma tombe.
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MessageSujet: Re: Ce que veulent les femmes... (Parker & Noa) (#)   Ce que veulent les femmes... (Parker & Noa) EmptySam 15 Juil - 1:12

Ma mère m’annonce qu’elle tient à Lukas et dans la foulée, qu’elle l’a trompée. J’hallucine ! Quelle splendide manière de prouver à quelqu’un qu’on tient à lui. On va dire que ce n’est pas la première connerie de ma mère, mais celle-là... S’il y en avait une à ne pas faire c’était exactement ça. Je comprends la disparition brutale de la maison de ma belle-mère avec fils et bagages. Ma colère est remontée d’un cran. Notre vie est un immense château de cartes, une seule qui vacille et tout l’édifice s’effondre. Bizarrement, c’est toujours la même carte qui flanche. J’ai envie de l’engueuler, de crier ma déception. Elle doit le sentir pour me demander de changer de regard. J’en n’ai pas envie. Elle se sent mal, tant mieux, moi aussi. Pourtant au fur et à mesure que je l’observe, mes idées se brassent dans ma tête et certains faits remontent à la surface. Elle a trompé Lukas, voilà qui a une étrange résonance en moi. J’ai trompé la confiance de ma meilleure amie en couchant avec son ex petit copain. Nous avions une raison, la plus nulle qui existe au monde, l’alcool. Qu’elle motif avait ma mère ? J’ai envie de savoir et à la fois cela me fait peur. Je suis mal placée pour lui faire la morale à ce niveau, même si j’en meurs d’envie. Elle demande de changer de sujet. — Une minute, s’te plais que je range mes illusions. Impossible de bâtir quelque chose de stable et de durable. On en est là. Retour à la case départ. Nous trois. Je secoue la tête en regardant le sol. — Oui, bien sûr qu’on va s’en sortir. Bien sûr. Comme toujours. Je garde le silence parce que j’ai trop de mal à avaler cette histoire. La digérer, il va me falloir du temps. Je relève la tête mais je ne parviens pas à la regarder en face. — Des amis avaient prévus une virée de plusieurs jours. Je pensais ne pas y aller, mais je crois que je vais le faire. Je vais les accompagner. J’ai besoin de m’oxygéner l’esprit. Est-ce que ça te dérange ? Tu avais peut-être prévu des sorties restos et cinés pour nous trois durant les soirs à venir. Ou bien la version toi au boulot et Kenzo et moi à tenter de maitriser le dernier jeu vidéo sorti que tu te seras fendue d’acheter pour nous occuper sagement. Un bon bol d’air océanique et des rires amicaux, rien de tel pour changer de l’ambiance glauque qui va s’instaurer entre ma mère et moi si je reste à ruminer ici.
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MessageSujet: Re: Ce que veulent les femmes... (Parker & Noa) (#)   Ce que veulent les femmes... (Parker & Noa) EmptyLun 17 Juil - 14:47

Avouer à proprement parler que je suis responsable du départ de Lukas est aussi difficile que douloureux. Jusqu’à présent j’avais tout fait pour occulter ma responsabilité dans toute cette histoire, et ma discussion avec Noa semble m’ouvrir les yeux alors que j’aurai largement préféré les laisser fermés. « Impossible de bâtir quelque chose de stable et de durable. On en est là. Retour à la case départ. Nous trois. » Ça fait mal, bien sûr. Elle me ramène à ma condition d’incapable, comme si cette simple situation se répétait depuis toujours. Incapable d’élever mon premiers fils, incapable de rester avec le père de mes jumeaux, incapable de prendre mon traitement correctement, incapable d’être une bonne mère, incapable de garder une assistante, incapable de résister à la dernier, incapable d’être une personne de confiance, en somme. La boule dans ma gorge ne cesse de grossir sous les paroles de ma propre fille qui me font me sentir comme une moins que rien. « Oui, bien sûr qu’on va s’en sortir. Bien sûr. Comme toujours. » Elle n’y crois pas, je le sens bien, je le sais, et c’est légitime. Comment lui en vouloir ? Elle ne fait que mettre des mots sur ce qui est. C’est alors qu’elle me demande si elle peut aller s’oxygéner l’esprit avec ses amis. Mais la fin de sa tirade n’est pas agréable à entendre. Comme si j’avais l’habitude d’acheter mes enfants pour qu’ils ne voient pas mes absences à répétition. Suis-je une si mauvaise mère que ça ? Je retiens mes larmes du mieux que je peux même si ça commence à s’avérer beaucoup plus difficile qu’il n’y paraît. « Vas-y. Va avec tes amis. Je resterai avec Kenzo le temps que tu reviennes. » Après tout, je ne suis plus à ça près, tout le monde me fuit, il ne reste plus que mon fils qui semble supporter ma présence. Je hoche la tête, dans le vide, comme pour encaisser cette discussion, cette prise de conscience, et un nouveau départ, même s’il ne s’agit là que de quelques jours selon ses dires. Elle est en âge de partir seule avec ses amis, et même en âge de prendre un appartement. Alors pourquoi l’en empêcher. Je me racle un peu la gorge comme pour tenter de me débarrasser de cette boule désagréable qui m’empêche de parler correctement. Mais en vain. C’est avec une voix serrée et vacillante que je déclare calmement. « Je vais prendre un taxi pour aller au boulot. Je suis à la bourre. Amuse-toi bien avec tes amis. » Une esquisse de sourire plus tard, aucun geste affectif, je me dirige vers la porte d’entrée après avoir attrapé mon sac à main. C’est une fois sur le perron que je lâche mes larmes et la pression qui va avec. Tout s’écroule et je m’effondre.
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