no excuses ∂ lizzie

Lizzie Elsinger

petite citation pour faire joli

les informations en vrac

la partie anecdotes ○ 1. Lizzie est traductrice chinois-anglais. Elle a choisi d’étudier le chinois un peu par hasard quand elle avait 16 ans, mais elle ne pensait pas en faire son métier. Elle a déjà fait 3 voyages en Chine. 2. Elle est loin d’être un cordon bleu. Même si ces derniers mois, elle a fait des efforts, depuis ses études, elle se nourrit exclusivement de plats à emporter ou surgelés. 3. Elle était un vrai garçon manqué enfant, entouré de quatre grands frères et vivant avec des parents militaires autoritaires. 4. Avant sa grossesse, elle courait chaque matin pendant au moins une demi-heure. Depuis quelques mois, elle préfère passer ce temps sous la couette. 5. Si les serpents ou les araignées ne lui font pas peur, elle a une vraie phobie des… limaces. Ça peut paraître idiot, mais c’est comme ça. 6. Elle a un vrai caractère volcanique, attention, qui s’y frotte s’y pique ! Et en voiture, elle peut jurer comme un vrai charretier ! 7. Quand elle est stressée, elle mordille le capuchon de ses stylos. Son appartement en est jonché ! 8. Si elle n’avait pas été traductrice, Lizzie aurait adoré faire de la photographie. Elle avait commencé à prendre des cours et s’était révélée plutôt douée. 9. Elle est restée en couple pendant quatre ans avec un certain Matthew, avant qu’ils ne se séparent parce qu’elle ne pouvait supposément pas avoir d’enfants. 10. Lizzie est amicale et altruiste, mais gare à vous si vous la décevez : la belle est rancunière et pardonne très difficilement.

les indiscrétions sur le joueur

 

Code:

<pris>○ mila kunis</pris> lizzie elsinger

l'histoire de ma vie

petite citation pour faire joli

Un soir de janvier 2017

« Non, mais Adam est en ville et tu comprends, non ? » Oh oui, Lizzie ne comprenait que trop bien que Gillian la plantait là pour faire des folies de son corps avec son copain. Elles avaient prévu de se faire une soirée « entre filles », mais voilà que ça tombait à l’eau. Lizzie aurait pu rester chez elle, un pot de glace à la main, un DVD d’une comédie romantique quelconque à la télé, après ça. Mais elle décida malgré tout qu’elle pouvait sortir seule, qu’elle était une femme indépendante, qu’elle avait bientôt 30 ans, après tout. Sa dernière traduction était terminée, elle pouvait s’octroyer une soirée rien qu’à elle. Alors, elle s’habilla d’une petite robe noire, se maquilla discrètement et se dirigea vers le quartier de la ville. Il faisait encore beau, et Lizzie ne regretta pas un instant d’avoir emménagé à Island Bay quelques mois plus tôt, après une rupture amoureuse. De changer d’air, ça lui avait fait un bien fou. Elle était née à Wellington, avait grandi dans la capitale et toute sa vie avait tourné autour de cette ville, si bien qu’elle avait pensé s’y marier, avoir des enfants… Les enfants, c’est ce qui avait consommé la séparation entre Matthew et elle. Il en voulait, elle ne pouvait pas en avoir, voilà tout. Et puis Lizzie devait bien admettre qu’il n’y avait plus beaucoup de passion dans cette relation depuis un moment. Au fond, elle avait été plutôt soulagée quand le mot « rompre » avait été prononcé.

Le pub dans lequel elle rentra ressemblait à tous les pubs du monde. Lizzie s’installa au bar et commanda un verre de vin blanc. Autant commencer léger. De toute façon, elle ne comptait pas rentrer accompagnée, elle devait donc faire attention à ne pas trop abuser. Quelques minutes passèrent avant qu’il s’assoit près d’elle et commence son numéro de tombant. Lizzie devait bien reconnaître qu’il savait y faire, ce Billy Tomson, astrophysicien de son état. Il était charmant, drôle et pas bête du tout. Mais elle avait aussi deviné que derrière les belles paroles, il y avait une blessure chez le jeune homme. Avant qu’elle ne s’en aperçoive, les verres défilèrent, les confidences avec. Quand vient l’heure de sortir du bar, elle n’hésita pas un seul instant et l’invita chez elle.

14 février 2017

Lizzie n’avait jamais eu aussi peur de sa vie. Elle n’osait pas regarder le bâtonnet posé sur le lavabo de la salle de bains. De toute façon, ça serait négatif. Évidemment que ça serait négatif. À 19 ans, elle avait eu un cancer des ovaires avec pour conséquence l’ablation de l’un d’entre eux. Après cela, le monde médical ne lui avait pas donné beaucoup d’espoir qu’elle puisse un jour avoir des enfants. Et puis, elle s’était protégée, elle s’était TOUJOURS protégée. Son crédo pour les coups d’un soir : pas de capote, pas de sexe. Aussi simple que ça. Et même si Lizzie avait bu, elle se souvenait très bien d’avoir sorti un préservatif le mois précédent quand… Elle soupira. Billy n’avait pas rappelé. Oh, non pas qu’elle se soit fait trop d’espoir, elle savait bien qu’elle n’était qu’une proie de plus au tableau de chasse du jeune homme. Mais quand même, elle aurait bien voulu, peut-être, le revoir… Surtout maintenant. L’absence de règles, les nausées, les douleurs à la poitrine… Elle avait vécu dans le déni pendant quelques jours. Cela arrive à des tas de femmes, un retard de règles ! Mais elle était réglée comme une horloge, habituellement… Bref, elle avait fini par acheter un test de grossesse. Et voilà que le résultat était à portée de main. Lizzie inspira lourdement, attrapa le test et le lâcha aussitôt – il tomba sur le carrelage. Clair et net. Enceinte. Elle était enceinte.

15 février 2017

Il fallait l’annoncer à ses parents maintenant. Car Lizzie, après des heures de réflexion, avait pris sa décision : elle garderait le bébé. Elle le savait, ça serait peut-être sa seule chance de tomber enceinte. Elle pouvait élever cet enfant seule, elle en était certaine. Ça ne serait pas facile, cela lui vaudrait sûrement une surcharge de traductions pendant des mois, mais elle le ferait. Mais sa famille ? Son père et sa mère étaient militaires, elle avait quatre grands frères, dont deux aussi dans l’armée. Elle avait été élevée dans une ambiance stricte. Et dans sa famille, les coups d’un soir, ça n’existait simplement pas (même si elle se doutait que ses frères ne se gênaient pas, eux). Oh non, ce ne serait pas facile à annoncer. Mais comme elle avait décidé de quitter Wellington pour Island Bay, elle aimerait cet enfant, quel qu’il soit.

Mi-juillet 2017

Lizzie soupira et repoussa son dictionnaire. Elle traduisait un roman d’amour qui se passait au XIe siècle dans la Chine impériale. Quand elle avait choisi d’étudier le chinois, elle ne se doutait pas que cela la mènerait à la traduction. Ce n’était pas toujours des plus passionnants, mais la traduction sino-anglaise payait bien et c’était tout ce qui comptait. Surtout qu’elle n’était plus seule à présent. Dans moins de deux mois, elle accoucherait d’une petite fille – en tout cas, c’était ce que l’échographe lui avait annoncé. Elle se leva, se frotta le bas du dos et se dirigea vers la cuisine. Lizzie ouvrit le réfrigérateur et attrapa le plat de moussaka de Mrs. Maupin, sa voisine âgée qui depuis qu’elle avait appris que sa jeune voisine était enceinte, lui apportait chaque jour de nouveaux plats plus copieux les uns que les autres. Ce que Lizzie appréciait, n’étant pas forcément un cordon bleu. Elle alluma le four et mit le plat à réchauffer. Elle se rapprocha de l’ordinateur et comme chaque jour, se rendit sur Facebook. Elle répondit à quelques messages de sa famille et de ses amis, puis retourna sur la page autour de laquelle elle tournait depuis plusieurs jours. Forcément, un Billy Tomson astrophysicien né en France, il n’avait pas été compliqué de le retrouver. Et elle avait gardé son numéro de téléphone, au cas où. Car elle avait décidé de le mettre au courant. Elle avait retourné la situation dans tous les sens, elle se disait que c’était la meilleure chose à faire. Bien entendu, elle ne lui demanderait rien, mais elle se disait que dans la situation inverse, elle aurait aimé être au courant. Enfin, peut-être. Oh, elle ne le savait plus, entre ses parents qui lui disaient de revenir illico à Wellington et ses amies qui lui disaient qu’elle allait gâcher une vie, voire trois…

Non, cette fois, c’était la bonne. Lizzie allait prendre contact avec lui et ensuite… l’avenir le dirait. Bien sûr, elle ne pouvait pas lui envoyer un message lui stipulant tout net qu’elle était enceinte et qu’il était père de l’enfant. Elle composa le numéro, le regard fixé sur sa photo de profil Facebook où il souriait d’un air incroyablement charmeur. Elle attendit et au moment où elle allait raccrocher, une voix masculine essoufflée tinta à son oreille : « Allô ? » Lizzie poussa un long soupir. Il était temps.