let my fist make love to your ugly face (tracey)

ONGLET 1 ONGLET 2

let my fist make love to your ugly face.
Tracey & Riley

Une frustration immense.
Une haine surdimensionnelle.
Une rancune incrontrôlable.

Y a-t-il vraiment une façon concise d'expliquer la tempête qui sème en Riley? La jeune femme n'a jamais eu la vue aussi brouillée par la rage. Jamais ne s'est-elle sentie aussi furieuse. Elle a laissé Nilo dans l'espoir de retrouver nulle autre que Tracey dans cette fameuse boîte où l'idiote se déhanche dans l'espoir de gagner sa vie. Quelle vie? Voilà une question que l'étudiante se pose bien franchement. La vie d'un être en déchéance. Aucun terme positif n'existe pour qualifier cette femme aux desseins obscures et égoïstes. Elle ne veut en rien le bien-être de Nilo; elle ne le veut que pour elle, quoi qu'elle doive faire pour y parvenir. Le droguer pour coucher avec lui. Le rendre aussi accro à elle qu'à la drogue qu'elle lui procure. Il n'y a rien qu'elle ne ferait pas pour obtenir ce qu'elle veut, et voilà ce qui enrage tant la blondinette. Elle n'y pense pas deux fois avant de sortir de chez elle afin de rejoindre le centre-ville de Wellington. La rage est telle que sa raison est brouillée, voire totalement ignorée par ces idées meurtrières qui règnent en elle. Gonflée à bloc, elle atteint la boîte de nuit vers les onze heures. Ses yeux balaient l'endroit dans le seul et unique but de repérer sa proie qu'elle pourra attraper telle une tigresse assoiffée de sang. Elle a envie de la plaquer sauvagement contre le plancher et de lui faire voir les étoiles dans le mauvais sens du terme, bien sûr. Elle lui en veut terriblement d'avoir ainsi manipulé son petit-ami. Dégoûtante, voilà ce qu'elle est.

Lorsqu'elle la perçoit enfin, ses poings se serrent. Elle peut sentir ses ongles pénétrer la surface de sa peau comme elle peut sentir son coeur qui résonne dans ses temples. Sans plus attendre, ses pieds la mènent à la fameuse Tracey qui, fidèle à son seul et unique talent, effectue une danse pour un client aux allures répulsives. Elle la tire par les cheveux pour qu'elle fasse volte-face. Ni plus, ni moins. "Viens, on va aller se parler", lui lance-t-elle d'une voix sèche. Certaines personnes se retournent pour la regarder, mais la musique est si forte que la majorité n'a pas entendu le cri de surprise poussée par la danseuse. "Oh et puis, tu sais quoi? Laissons voir à tout le monde à quel point tu es une connasse", lui lâche-t-elle avant de lui foutre son poing en plein sur la gueule.

Dernière édition par Riley Harris le Mer 23 Aoû - 23:01, édité 1 fois

ONGLET 1 ONGLET 2

C'était une soirée comme les autres : la musique battait son plein, les lumières se tamisaient de plus en plus, les filles dansaient, charmaient, les clients consommaient et se rapprochaient de plus en plus de leur cible, de celle ou celles qui combleraient à la fin de la nuit leurs ardeurs débridées, en cet endroit où tout devenait subitement possible. J'étais évidemment en sous-vêtements mais j'avais endossé un boléro épais en fausse fourrure bleu pâle, et jouai de ce petit supplément qui déplaisait bien évidemment à ceux qui me lorgnaient déjà. Mais j'étais d'humeur légère et je jouais mon petit jeu à la perfection, taquine et distante à la fois. Ce mec qui me faisait du gringue était un habitué, il venait toujours pour me voir, aussi je lui accordais des petites danses pour lui seul et m'assurait qu'il soit toujours servi à la seconde où il avait terminé son verre. Il était en train de me raconter une histoire dont je me foutais complètement, mais je l'écoutai en riant et en minaudant à souhait, lui donnant sûrement l'impression d'être prodigieusement captivant, tout en me trémoussant à moitié devant lui. À vrai dire ce n'était pas tant que ça une soirée comme les autres : je ne broyais pas autant de noir que j'en avais l'habitude, j'étais en forme et les quelques lignes de coke que j'avais tapées faisaient le reste.

J'aurais dû savoir qu'il suffit simplement d'une seconde pour que tout bascule — combien de fois l'avais-je pourtant expérimenté...

Une main me tira violemment en arrière, par les cheveux, et je me retournai en poussant un cri de douleur et de stupeur, pour découvrir face à moi la petite pute de Nilo, celle qui faisait courir dans mes veines un venin brûlant de haine et de dégoût et que je rêvais de mettre à terre une bonne fois pour toutes. Voilà qu’ELLE voulait me parler — j’eus un rire moqueur mais il fut brusquement coupé par le poing qu’elle m’envoya dans la figure et me fit reculer d’un pas.

J’étais souvent hors de moi, hors de mon corps, avec toutes les drogues que je prenais et l’alcool que je buvais, j’étais très souvent dans un état désolidarisé de moi-même, mais je sentis pour la première fois la rage provoquer une scission en moi, le voile rouge de la colère tomber sur mes yeux, et ma salive devenir amère entre mes dents serrées. Par réflexe je l’attrapai aussi par les cheveux — j’étais plus grande qu’elle, perchée en plus sur mes talons immenses, sur lesquels je ne vacillais même pas — alors que tout de suite mon client s’était interposé et que le videur du club était apparu, mais je les congédiai en criant « LAISSEZ-NOUS, JE GÈRE, POUSSEZ-VOUS » d’une voix complètement hystérique et entraînai sans ménagement la petite conne un peu plus loin, dans un recoin plus isolé. Je la poussai à mon tour, contre le mur, et fis un pas en arrière, prête à riposter si elle m’attaquait. « Qu’est-ce qui te prend, tu crois que tu me fais peur, que tu peux me faire du mal ? Mais pauvre conne c’est toi qui souffre ici, c’est toi qui te fait avoir par ton mec qui m’aime MOI, t’as pas encore compris ? Tu crois que c’est avec tes douze ans et tes manières de gros bébé que t’as une chance ? Tu le connais même pas Nil, tu lui payes ton cul c’est tout ce que tu peux lui offrir, viens pas t’en prendre à moi si t’es qu’une petite merdeuse ! »

ONGLET 1 ONGLET 2

let my fist make love to your ugly face.
Tracey & Riley

Pourrait-elle commettre un meurtre et espérer ne pas aller en prison? Ses beaux yeux bleus seraient-ils suffisants pour lui épargner la prison à perpétuité? Ces questions peuvent paraître absolument idiotes, mais sont parfaitement légitimes. Elle rêverait de la décapiter sur place. Elle n'a jamais ressenti autant de haine auparavant et ce sentiment étranger lui donne pourtant tant de force. Elle se sent invincible et prête à tout. Elle ne se doute toutefois par que son adversaire est plus coriace qu'elle ne le pense. Sous cette danseuse à l'allure idiote se cache une femme submergée par la même haine accaparante. Elle agrippe les cheveux de Tracey avec force et ne se retient pas pour lui balancer son poing à la figure. Pourquoi se gênerait-elle de lui faire goûter la douceur de ses jointures? Après tout, ne l'a-t-elle pas cherché? Plus vite qu'elle ne le réalise, elle se retrouve dans un coin de la boîte face à la pimbêche qui, elle ne le comprendra jamais, sert d'amie à son amoureux. Cette même idiote qui lui fournit la drogue qui ne sert qu'à causer la déchéance de sa santé et de son esprit. Cette même drogue qu'elle aurait envie de lui faire avaler jusqu'à ce qu'elle convulse au sol, ne trouvant soulagement que dans la mort qui en suivrait. Ah! Douce vengeance que ce serait! Décidément interpelée par la manière peu orthodoxe de la belle étudiante de l'interpeler, Tracey se met à déblatérer une série de paroles les plus amusantes les unes que les autres. Si amusantes que Riley ne peut retenir le sourire qui se forme sur ses lèvres. Poussée contre le mur, elle s'y accroche et éclate de rire. On pourrait croire qu'elle n'est pas à jeun et pourtant, elle n'a rien consommé si ce n'est que les dernières paroles amoureuses échangées avec son petit copain. "C'est certain qu'entre une prostituée et une fille avec un avenir devant elle, le choix est dur. Je ne parviens même pas à comprendre comment tu peux penser que tu aies des chances." Elle passe une main dans ses cheveux pour les décoller de son cou couvert de sueur. La climatisation n'est définitivement pas sur la liste des priorités du propriétaire de la boîte. "Il revient vers toi parce que tu le manipules avec sa faiblesse. Tu dois utiliser la drogue pour l'obtenir. Tu réalises à quel point c'est pathétique? Il ne t'aime pas toi. C'est la drogue qu'il veut!" L'étudiante gesticule ses bras en accompagnant ses paroles. Elle adopte un ton condescendant, ne voulant pas se laisser écraser par cette pute égoïste et imbécile. "Moi je ne lui offre pas que de la drogue et mon vagin, idiote. Il n'y a pas que ça dans la vie, au cas où tu l'aurais oublié." La jeune femme s'arrête un moment et fixe le sol avant de relever ses yeux vers elle, la transcendant d'un regard électrifié. "Non mais regarde-toi. T'es qu'une danseuse sans avenir. Il est professeur à l'université. T'es vraiment si naïve que ça?" La folie la consume. Elle se met à rire à gorge déployée. Ivre d'une haine sans précédent, la jeune femme est méconnaissable. C'est une pièce de théâtre et elle est le personnage principal.

Spoiler:

ONGLET 1 ONGLET 2

Quelque chose avait muté, comme un virus, comme une plaie qui se gangrène, je devenais folle et elle aussi et tout mon sang pulsait et bourdonnait dans mes tempes, plus rien ne comptait autour de moi, j'avais tout oublié, le club, les clients, la musique, tout. Cette petite conne me mettait hors de moi et je sentais que plus rien n'était sous contrôle ; elle touchait à ce que j'avais de plus cher et de plus beau et je ne pouvais pas imaginer un instant la laisser s'en sortir indemne, tandis qu'elle continuait à me cracher son venin comme un serpent. Ses mots m'auraient fait mal si j'avais été réellement consciente mais je n'étais plus moi-même, prostituée ou pas ce n'était plus moi, je voyais juste son visage plein de haine et j'entendais juste son rire de hyène et la frustration augmentait de seconde en seconde. Qui était-elle pour me parler ainsi et surtout que savait-elle de Nilo et moi, quand Nilo m'aimait justement pour tout ce que j'étais, et depuis le début ? Quand justement nos travers et nos vies de paumés étaient tout ce qui nous avait si intimement lié, quand elle n'était qu'une jolie petite poupée sans problème et sans travers qu'il utilisait comme un pansement, quand je savais tout de lui et qu'il savait tout de moi et qu'elle ne savait rien ?

« Mais pauvre conne, même pour quelqu'un comme toi c'est tellement bas de s'attaquer à moi comme ça, tu n'as aucune idée de ce qui se passe, tu ne connais pas la moitié de sa vie et de ses secrets et c'est toi qui vient me faire la leçon ? Oh mais chérie, demande lui donc de te raconter ce qu'il a fait ces vingt dernières années et ce qu'il se traîne à la patte, et on rigolera bien ! »

J'avais l'impression que mon corps en entier battait et se consumait dans un brasier monstre, que j'allais exploser, littéralement, pour la brûler toute entière.

« Tu n'auras jamais ce que moi j'ai avec lui, et c'est ça qui te rend dingue, il revient toujours vers moi et tu penses que c'est pour la drogue mais tu te trompes, il revient parce qu'il m'aime et qu'il est lié à moi d'une manière que tu ne pourras JAMAIS comprendre et ça te fait mal ça, hein ? Tu te dis que tu vaux tellement mieux qu'une pute et pourtant Nil est toujours à moi, et ça te fait péter un câble ça ma pauvre, pas vrai ? »

Elle me rendait toute puissante avec son dédain et son mépris et je m'avançai vers elle un méchant sourire aux lèvres, la toisant de toute ma hauteur, et j'attrapai sa gorge pour y planter mes ongles et la serrer sans la lâcher du regard, sentant courir dans mes veines une onde choc indescriptible que j'étais toute prête à diriger vers elle.

ONGLET 1 ONGLET 2

let my fist make love to your ugly face.
Tracey & Riley

La pute. La salope. La vermine. La plaie de la société. La vipère. Schlampe. Puta madre. Whore. Toutes les insultes qui existent se fracassent dans l’esprit de l’étudiante. Elle a envie de lui transpercer la gorge et de la voir saigner jusqu’à ce que la vie quitte le déchet qui lui sert de corps. Elle a envie de la voir souffrir, de la voir crier de douleur, d’implorer pour qu’elle lui épargne sa vie. Toutes ces choses qu’elle ferait s’il n’y avait aucun risque qu’elle se retrouve derrière les barreaux… Toutes ces choses qui lui offriraient une douce satisfaction quasi-jouissante. Elle ne s’est jamais sentie aussi violente. Les paroles que Tracey lui crache au visage comme un puissant venin la pulvérisent et la rendent malade. La seule et unique façon de se soigner, c’est de la pulvériser à son tour. De la rendre malade à son tour. De l’aplatir sous son pied et de la faire souffrir de la plus tortueuse des façons. Lorsqu’elle sent ses ongles qui s’enfoncent dans la peau de sa gorge, l’étudiante sourit. C’est l’appel de la violence. C’est l’appel de la force. Légitime défense. Elle peut enfin frapper plus fort qu’elle ne l’a déjà fait. Comme si des ailes poussaient dans son dos, Riley se défait de son emprise et la pousse violemment contre le mur. Son poing s’élance en un crochet qui atterrit droit sur sa tempe, là où l’impact aurait pu être dramatique. Il ne faut jamais frapper quelqu’un sur la tempe, sauf si on est prêt à subir les conséquences d’un homicide involontaire. La jeune photographe n’a toutefois pas la chance de la voir s’écrouler sans le souffle; la danseuse est encore bel et bien vivante et plus folle que jamais. Son poing récidive et s’écrase cette fois-ci sous son oeil en un direct bien lancé. L’étudiante a beau n’être pas très costaude, ses bras ont une force pourtant bien maîtrisée. Son père a toujours été amateur de boxe et a toujours voulu apprendre à Riley à se défendre si celle-ci se retrouvait dans une situation mettant sa vie en danger. Certes, il n’a jamais cautionné la violence gratuite, mais il faut croire qu’il n’a aucun pouvoir sur les actions de sa fille bien aimée. “Et pourtant, il n’a pas eu de misère à me dire qu’il ne te reverrait plus”, lui dit-elle un sourire aux lèvres. “Si tu étais plus importante que moi, pourquoi serait-il revenu vers moi? Pourquoi aurait-il mis un frein à votre baiser avant que les choses n’aillent plus loin? Pourquoi m’aurait-il dit maintes et maintes fois qu’il m’aime ce matin même? Ma pauvre, si l’une de nous est aveugle, c’est bien toi”, souffle-t-elle en observant le sang couler sous son oeil. Une magnifique oeuvre d’art se dessine sur sa joue. Signée Riley Harris.

ONGLET 1 ONGLET 2

Quelque part peut-être que c'était comme ça que j'allais finir de toute façon, au trou, prise sur le fait avec ma came ou bien entraînée dans une histoire sordide au vu de tous les hommes louches que le club de coltinait... Peut-être que j'allais la tuer là, maintenant, ce soir, peut-être que je n'allais plus jamais desserrer les doigts de sa petite gorge d'idiote et qu'elle allait s'étouffer pour de bon — moi je voyais rouge et j'imaginais la scène et le sang battait si fort à mes oreilles, tout bourdonnait, j'avais envie de la tuer, mais j'avais envie de la tuer pour voir Nil réapparaître dans ma vie, à mes côtés. Elle ne comptait pas. C'était lui, au bout du compte.

Une seconde d'inattention me suffit à perdre l'avantage et une douleur brusque me déchira le côté de la tête ; j'eus à peine le temps de réunir toutes mes forces pour ne pas valser sur mes hauts talons et m'étaler par terre que la petite pute envoya une seconde fois son poing dans ma figure, en direction de mon oeil cette fois. J'étouffai un cri de colère et sentis presque immédiatement un liquide chaud et épais couler sur mon visage, entre mes doigts écartés contre ma peau. Je saignais. Je ne sentais rien, mais j'avais compris que la violence du coup ne m'avait pas été bénéfique. Je ne sais pas pourquoi je me mis à sourire ; en souriant je la regardais et je pensais oh mais tu ne sais rien ma pauvre, tu ne sais rien de moi, je ne sens même pas tes bêtises de gamine enragée, je n'ai même pas mal parce qu'il n'y a plus rien à l'intérieur de moi pour réagir, plus rien à part Nil et ce qu'il éveille au fond de mes entrailles.

« SÉCURITÉ ! » appelai-je alors, sans la quitter des yeux, la toisant avec mépris. Elle oubliait qu'elle était sur mes terres. Je me rapprochai d'elle et lui murmurai : « Crois ce que tu veux, pauvre cruche. Tu vas découvrir un jour qui il est. Tu vas comprendre un jour combien il te ment et combien tu n'es rien. Ce jour-là tu te rendras enfin compte de ta bêtise et de ton inutilité. Tu mesureras ce que ça fait de se faire sauter uniquement pour avoir un toit et une vie un peu stable, et tu n'auras plus que ta sale gueule pour pleurer. Ce qu'il y a entre Nilo et moi, tu ne le voleras jamais. Maintenant dégage, pauvre gamine, et va bien te faire mettre puisque ça te fait tant plaisir. »

Je tournai les talons et fis un signe de tête en direction des deux armoires à glace qui attendaient mon signal, et ils s'emparèrent d'elle dans le but de la jeter dehors, et sans ménagement.

ONGLET 1 ONGLET 2

let my fist make love to your ugly face.
Tracey & Riley

Il était évident dès le début que les choses n’allaient pas tourner en faveur de l’étudiante. Se trouvant en terres inconnues, il est inconcevable qu’elle puisse avoir le dessus sur cette abomination. Elle est aussi enragée que son adversaire, celle-ci étant surtout éperdument amoureuse d’un homme qu’elle n’aura jamais. Elle peut se faire croire que les sentiments qu’il porte pour elle le pousseront directement dans ses bras, mais la danseuse a tout faux. Nilo est accroché à son étudiante et rien ne le fera quitter les bras de la belle blonde. Il n’y a rien qu’il ne ferait pas pour la garder que pour lui, rien qu’il ne dirait pas pour la soumettre perpétuellement à son charme. Riley est ensorcelée par un homme qui, aussi authentique soit-il en sa présence, lui cache un énorme secret. Un secret si grand qu'il détruirait tout ce qu’ils ont construit, aussi solide soit-il. Étonnement, l’étudiante ne cherche pas à comprendre les avertissements que lui lance son interlocutrice, trop envahie par une haine certaine qui voile l’importance de ses paroles. Elle ne cherche pas à démêler ce qu’elle entend, persuadée qu’il ne s’agit de balivernes dites pour la faire douter des sentiments de son petit copain. Si seulement elle savait ô combien elle se fait en effet manipuler par cet homme qui préfère cacher son passé plutôt que d’être honnête avec elle, craignant de la perdre à jamais. Peut-être pourrait-elle accepter d’être en couple avec un homme ayant purgé une peine pour trafic de drogue, mais un meurtrier… La chose semble inconcevable. C’est le secret ou la perte de sa belle, et il semble que pour Nilo, le choix n’est pas difficile.
Toujours sous l’ivresse de sa rage, la jeune femme se montre violente envers Tracey, à un point tel que celle-ci appelle la sécurité avant de lui cracher au visage des paroles contenant un fond de vérité que la jeune femme ne tardera pas à découvrir. Avant même qu’elle n'ait le temps de répliquer, deux grands hommes costauds s’emparent d’elle comme si elle était aussi lourde qu’une plume. Son corps est poussé hors du club avec une aisance surprenante, si bien que l’étudiante atterrit au sol, retenue par ses deux mains écorchée par le gravier. Son coeur bat encore furieusement dans sa poitrine, elle sent son pouls jusque dans sa tempe. La folie se dissipe difficilement, car elle sait que quoi qu’elle fasse, elle détestera Tracey avec la même vivacité.

FIN

ONGLET 1 ONGLET 2