Baby you're a firework

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Baby you're a firework
enzo & gabriella

"Just call me angel of the morning, Just touch my cheek before you leave me, baby, Just call me angel of the morning, …"

«Then turn away from me» La voix de Chrissie Hynde fut rejointe par la voix chaude et douce de Gabriella, paisiblement allongée dans son bain chaud et mousseux, qui chantait dans un souffle, comme si elle avait peur qu'on ne l'entende. Pourtant, la demoiselle chantait plutôt bien, surtout pour quelqu'un qui n'avait jamais pris un seul cours de chant. Mais elle ne voulait pas gâcher ce sublime morceau qui la touchait droit au cœur. L'euphorie de la période estivale avait laissé place à la douceur de l'hiver depuis un bon mois maintenant. L'hiver était une saison que l'écrivaine appréciait particulièrement, car elle était sans conteste la saison du cocooning. Profiter d'un bon bain bien chaud comme maintenant, ou s'installer sur son canapé avec un bon bouquin et une grande tasse de café fumant étaient synonyme de détente et de bonheur. Elle aimait aussi se préparer des chocolats chauds, le soir, qu'elle dégustait devant un film ou une série. Car si Gabriella appréciait aller flâner dans les rues d'Island Bay, elle devait bien avouer qu'il n'y avait rien de plus agréable au monde que de rester au chaud chez soi. Et puis, parce qu'elle était aussi très gourmande, l'hiver était l'excuse parfaite pour partager une raclette, une fondue ou une tartiflette avec sa famille et/ou ses amis. Oui, l'écrivaine était du genre à penser que l'hiver avait malgré tout de nombreux avantages sur les autres saisons, mais semblait parfois être la seule à s'en apercevoir.

Depuis quelques jours, se déroulait à Island Bay le Winter Festival. Une idée de la Mairesse Hawkins que Gabriella jugeait fabuleuse, car ce festival avait la particularité de mettre l'art à l'honneur: concerts sauvages, spectacles de rue, soirées déguisées, feux d'artifices... Il y en avait pour tous les goûts. Ainsi, l'écrivaine espéra que le Festival soit renouvelé les années suivantes. Le fait que l'art soit mis sur le devant la scène lui plaisait énormément, et puis, l'ambiance était chaleureuse, contrairement aux températures propres à la saison hivernale. Entendre des artistes fredonner un morceau des Beatles lorsqu'elle allait boire un mocha dans son café préféré, ou passer devant deux comédiens en pleine représentation théâtrale au détour d'une rue, lui mettaient du baume au coeur. Aujourd'hui, c'est à la plage que se déroulaient les festivités. Gabriella avait prévu de s'y rendre. Un feu d'artifice y était prévu à la tombée de la nuit. Et la jolie Néo-Zélandaise, pourtant âgée de trente ans, redevenait une enfant devant les feux d'artifice, fascinée et émerveillée par ce mélange de couleurs qui avait un petit quelque chose de magique. Et ce feu sur la plage, Gabriella ne le manquerait pour rien au monde.

Enroulée dans sa serviette, l'écrivaine se rendit jusqu'à sa chambre. Elle avait encore quelques heures devant elle avant de prendre la direction du Sud et de sa plage. D'un geste lent, elle poussa le rideau pour pouvoir regarder par la fenêtre. Cela faisait maintenant trente ans qu'elle vivait à Island Bay, et pourtant, elle ne se lassait en aucun cas de cette banlieue côtière de Wellington. Les rues semblaient encore plus jolies en hiver: la lumière y était magnifique, et les levers et couchers de soleil indescriptibles. Elle avait d'ailleurs hâte d'admirer le coucher de soleil ce soir, à la plage. Gabriella avait ce don de pouvoir s'émerveiller des petites choses de la vie, comme pouvaient l'être les feux d'artifice ou les levers et couchers de soleil. En attendant, elle observait la rue qui s'animait doucement. Des notes de guitare et de synthétiseur se firent entendre. Un petit groupe de musiciens donnait un concert sauvage à quelques pas de chez elle. Toujours sensible à l'art, la demoiselle ouvrit sa fenêtre et s'éloigna afin de s'habiller.

Vêtue d'une longue robe noire fantaisie qui lui arrivait jusqu'aux pieds, Gabriella arpenta la plage en cette fin d'après-midi. Les journées étaient plus fraîches, et les soirées l'étaient davantage. Ainsi, la jeune femme, qui avait posé sur le sommet de sa tête un chapeau Fedora en laissant sa chevelure blonde tomber dans son dos, avait enfilé une petite veste en jean sur ses épaules. Pour son plus grand bonheur, elle vit que les habitants d'Island Bay, et certainement des alentours, avaient répondu présents à l'événement. Car pour l'occasion, la plage était devenue un espace dédié à diverses animations de toutes sortes. Il y en avait partout, de quoi en perdre la tête. Alors, tranquillement, elle flâna sur le sable, très attentive à ce qui se passait autour d'elle. Des danseurs, des musiciens, des comédiens... Et même une démonstration d'hypnose, un peu plus loin. Intriguée, la jeune femme s'avança vers le groupe de personnes réunies autour du professionnel: l'hypnotiseur. Enfin ça, c'était encore à prouver. A vrai dire, elle ne savait pas quoi penser de l'hypnose, n'ayant jamais testé cela. Certaines personnes l'utilisait pour arrêter de fumer, d'autres pour perdre du poids. C'était assez invraisemblable ! Mais encore une fois, Gabriella ne savait pas trop si cela fonctionnait réellement. Ce soir peut-être, elle pourrait se faire sa propre idée. "Quelles conneries" murmura discrètement l'homme qui se trouvait à ses côtés, pensant à voix haute. Sa remarque arracha un sourire amusé à la blondinette, qui ne put s'empêcher de répondre. "Vous pensez ?" demanda-t-elle alors en tournant son joli minois vers l'homme.

electric bird.