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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
avril 2024
12° - 19° // le vent est de retour à ib..
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


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 The heart was made to be broken [Doryan]

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MessageSujet: The heart was made to be broken [Doryan] (#)   The heart was made to be broken [Doryan] EmptyMer 19 Juil - 11:15

The heart was made to be broken



Ce jour était aussi pourri que les autres. Je m’étais pourtant bien réveillé, avec les caresses de la langue de mon chien sur le bout de mes doigts d’un bras ballant hors du lit. J’eus un rire, chatouilleux, et demandai à Chiffon d’arrêter, en vain, avant de me retourner et de pousser un grognement lorsque le réveil se mit à sonner. A croire que ce chien était réglé comme une horloge. J’appuyai sur mon réveil pour l’éteindre et m’assis au bord de mon lit avant de bâiller aux corneilles et de m’étirer longuement. Bon sang ce que ça faisait du bien… Je fis glisser mes pieds dans mes pantoufles et me levai tranquillement, le cœur toutefois serré dans ma poitrine. J’avais peur d’aller au lycée, peur de penser à ce qui m’attendait et en même temps il y avait un petit quelque chose en moi qui priait pour que je revois ce garçon que j’avais rencontré la semaine dernière. Jusqu’à présent, j’avais peur de le croiser dans les couloirs, et peur de me coucher le soir car irrémédiablement mon esprit s’envolait vers lui, vers son beau visage et ses magnifiques yeux plus clairs encore que la topaze. Alors irrévocablement je pensais aux baisers échangés avec Julian ce soir où j’étais pour la première fois totalement ivre, et j’en venais à cette conclusion tellement évidente : oui, j’étais homosexuel. Et oui, ce Doryan me plaisait. Beaucoup même, mais je ne le connaissais pas encore. Peut-être même ne le rencontrerai-je jamais. Etait-ce plus mal au fond ? Je l’ignorais. Peut-être fallait-il que je fuis cette nature… contre-nature ? Peut-être que j’étais à ce point obsédé par l’image lamentable que j’offrais aux autres que j’étais prêt à aller jusqu’à sacrifier ma sexualité pour être moins un martyr ? Oui, j’étais capable d’aller jusqu’à là. C’était idiot, lâche, j’en avais conscience, mais je n’en pouvais juste plus des critiques, fondées ou pas. Bien sûr j’en aurai dans tous les cas, mais je préférais que l’on m’insulte vis-à-vis de ce que je ne suis pas, plutôt que de taper dans le mille et me faire ainsi encore plus de mal. Et puis… non seulement Doryan transpirait la masculinité et la testostérone, et toutes les plus belles filles du lycée étaient à ses pieds, alors comme pourrais-je avoir la moindre chance, moi le gamin risible et inutile ? Je n’avais rien de commun avec lui : je n’étais pas aussi beau, je n’avais pas une ribambelle de copains, je n’avais certainement pas son humour vu comme les gens riaient de bon cœur lorsqu’il était fier de faire une plaisanterie je ne sais de quel ordre, et puis pourquoi s’intéresserait-il à moi ? Ça serait complètement stupide de croire que c’est possible alors qu’il n’avait fait que m’aider à ramasser mes cours répandus dans le couloir après que sa bande soit passée. Ah oui, il est était gentil, aussi. Inutile de le préciser, mais je le fais quand même car son geste m’avait touché. Profondément. Lui, la star, l’inapprochable, le magnifique, il avait fait attention à moi…
Alors je m’étais levé, avais pris un jean et un pull bleu marine qui faisait soi-disant ressortir mes yeux bleus si clairs, ainsi qu’un caleçon et une paire de chaussette, et avais traversé le couloir le pour me diriger vers la salle de bain. Je frappais pour savoir s’il y avait quelqu’un, mais je n’obtins nulle réponse. J’entrai donc et refermai la porte à clé derrière moi, avant de me déshabiller et de me faufiler dans la douche. L’eau était bonne, quelqu’un avait dû passer avant moi, et très vite le débit devint plus chaud encore. Je me lavais tranquillement ayant un peu de temps devant moi, et m’accordant surtout un moment de sérénité avant que je-ne-sais-quoi n’arrive au bahut. Je me lavai les cheveux, puis, une fois prêt et rincé, je sortis de la douche en m’enroulant dans une serviette chaude que j’avais placée sous le chauffage de la salle d’eau pour qu’elle soit vraiment agréable lorsque je m’y essuierai. Une fois sec et habillé tout en étant suffisamment couvert à cause du froid hivernal qui régnait en maître à présent que nous étions plongés en hiver, je frottais vigoureusement mes cheveux avant d’utiliser un séchoir afin de ne pas attraper de rhume dû au choc thermique. Puis je rangeai ma serviette et retournai dans ma chambre pour ranger mon pyjama et prendre mon sac de cours. Je descendis les escaliers imposants de la villa et pénétrai dans la cuisine. Je saluai tout le monde d’une voix faible et mal-assurée, même s’ils étaient devenus en quelque sorte ma nouvelle famille. Je m’installai à table, pris un thé ainsi qu’une orange que je pelai et que je mangeai tranquillement, n’ayant jamais faim les jours de cours tant j’étais angoissé à l’idée d’aller au lycée. Puis je remontai vite-fait tandis que je vis que l’on avait pris soin de Chiffon qui mangeait comme un glouton ses croquettes. Ici, il n’y avait pas à dire : il était vraiment entre de bonnes mains. Retournant dans la salle de bain, je me lavai les dents et, fin prêt, poussai un soupir. Bon, ben quand il faut y aller… J’insistais pour y aller à pieds, même si le froid était mordant. J’enroulai une écharpe autour de mon cou, et enfilai des mitaines noires sans oublier mes Converses noires et blanches, bien entendu. Il ne manquerait plus que j’y aille en chaussettes, merci bien… Redescendant, je saluai les Berenson et les jeunes recueillis au même titre que moi, et pris la direction du lycée. A chaque pas qui m’en rapprochait, mon cœur semblait vouloir s’arrêter. Pourquoi fallait-il autant que j’ai peur des autres et que je ne m’affirme pas, comme l’avais suggéré Doryan et Sasha ? Ah, et Julian aussi, tiens. Ils étaient tous trois de bons conseils, mais je n’étais pas assez courageux. Je n’avais pas assez de bravoure pour refuser de me laisser faire. A vrai dire, j’avais peur que les représailles contre moi soient encore pires. Alors je ne disais rien, et encaissais. A peine avais-je mis un pied dans l’enceinte de l’école que j’entendis déjà que l’on me sifflait comme si je n’étais qu’un chien. Oui, parce qu’ici je n’avais pas de prénom, je n’étais même pas quelqu’un, même pas une personne. Juste une chose que l’on sifflait pour attirer mon attention. Alors, la tête basse, je traçais, je fonçai vers les casiers et pris mes affaires pour en déposer d’autres en un temps records, avant d’aller en classe.
Puis vint l’heure du repas. Le cours s’était déroulé relativement calmement. Je voyais que les élèves se passaient des mots et pouffaient de rire en me regardant, mais j’essayais de ne pas leur prêter d’attention. J’avais obtenu un A+ à mon devoir d’histoire, et j’en étais heureux, chose qui avait dû faire rager les autres étudiants. Et lorsque nous sortîmes de cours, je préférais m’éclipser. J’avais pris soin ce matin de prendre une pomme et de la mettre dans mon sac pour ne pas devoir aller au self et essuyer les actes rabaissant des autres. J’avais une petite idée de l’endroit où je voudrais aller. Un endroit au calme aujourd’hui puisqu’il n’y avait pas d’entraînement, à ce que j’avais pu vérifier sur le tableau. Alors tant pis si j’allais me geler, au moins je serai paisible.
Je pris la direction du terrain de foot américain, et m’installai dans les tribunes en resserrant mon manteau noir contre moi. Bon sang ce qu’il pouvait faire froid… Je sortis ma pomme et mon livre A lesson before dying d’Ernest J. Gaines, merveilleux livre qui traite sur la condition des noirs aux Etats-Unis durant la période de la ségrégation, et qui n’était pas sans rappeler le fameux film La ligne verte avec le grand Tom Hanks. Je mangeai tranquillement ma Golden, lorsque soudain j’entendis quelqu’un m’interpeller. Je levai la tête, priant pour que ça ne soit pas un abruti de sportif. Cependant mon cœur s’emballa tel un fou lorsque mes yeux se posèrent sur lui.

« Doryan ? » Prononçais-je avec étonnement, en le voyant là, seul, un ballon à la main.

Je mis un marque-page dans mon livre et baissai le regard, mes joues s’empourprant. On ne le dirait peut-être pas, mais j’étais furieusement ravi de le revoir…


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MessageSujet: Re: The heart was made to be broken [Doryan] (#)   The heart was made to be broken [Doryan] EmptyMer 9 Aoû - 23:35

The heart was made to be broken
joshyan  The heart was made to be broken [Doryan] 1242777542
Il y a des choses qui deviennent une priorité ; des choses importantes parce que forcément, la vie fout tout en l'air. Tu as dix sept ans ; et tu subis déjà beaucoup de choses qui sont loin d'être normal. Tu n'en peux plus, de toute cette misère qui te tombe dessus. Parce que la nuit est bien trop difficile, que tu n'as pas fermé l'oeil de la nuit, trop occupé à tenir les cheveux de ta soeur qui est dans un état bien trop chaotique. Les larmes te bloquent la vue, la gorge aussi, est bloquée. Tu veux t'en aller, prendre une indépendance précoce mais tu ne peux pas. Alors t'es là, à tenir les cheveux d'une pauvre soeur complètement perturbé par ce qu'il se passe dans le domicile familiale. Tu l'aides à se lever, tu l'aides à s'asseoir sur son lit en lui retirant ses vêtements pour qu'elle se retrouve dans une tenue beaucoup plus confortable. Elle s'allonge, toujours par ton aide, et elle s'endort directement. Tu laisses les larmes, elles tombent rapidement alors que ton corps s'effondre contre le matelas de ton propre lit. Il est tard, quand tu te tournes pour regarder l'heure. Tu frissonnes, un sentiment de solitude qui te bouffe l'âme. Ton esprit part loin. D'abord, tu penses à ta mère, qui a sombré dans le coma depuis désormais une semaine. Ta mère, qui attend son tour dans le train de la faucheuse. Perde ta mère alors que tu n'as même pas la majorité ; putain. T'es pas prêt à ça, à vivre sans elle. T'es loin d'être prêt à te dire qu'un jour tu vas te marier, tu vas avoir des enfants et qu'elle ne sera pas là pour t'aider sur des choses complètement basiques. Non, t'es pas préparé à tout ça. Et ton esprit part encore plus loin, alors que tu retires ton tee-shirt et ton short pour te glisser sous la couette. Tu ne vas pas dormir, parce que ton réveil sonne dans moins d'une heure pour commencer une longue journée de cours. Et Joshua, qui entre dans ta tête. Depuis l'unique fois où tu l'as vu. Tes yeux se ferment, parce que tu revois les yeux bleus de ce Joshua. Tu te souviens de l'émotion qui est tombé sur la gueule sans que tu n'y sois préparé. Et Joshua il est là, dans ton esprit, pendant que tes yeux clos partent loin dans ton imagination. Tu t'imagines l'avoir contre toi, tu imagines son souffle qui caresse ta peau ; qui caresse ton cou. Tu imagines vos lèvres qui se rencontrent, et pour la première fois depuis très longtemps ; ton coeur se réchauffe tant c'est agréable. Et tu vois son corps, contre le tien, tes bras qui renferment son bassin pour ne pas qu'il s'échappe. Inutile de préciser que ta main est descendu le long de ton membre, inutile de préciser que tu t'es laissé aller en pensant à lui. Inutile de préciser que tu as sali tes draps pour quelque chose que tu n'as pas fait depuis très longtemps. Et inutile de préciser qu'au moment où tu as ouvert les yeux, ton corps était en sueurs, et ta respiration saccadée.

Douche prise, tu te retrouves assis sur le tabouret de la cuisine pour boire un café qui va devoir te tenir pendant cette longue mâtiné. La fatigue est présente, les cernes nagent sous tes yeux et tu sursautes en entendant la porte d'entré qui s'ouvre. Ton père qui embrasse ta tempe, ton père dans le même état de fatigue que toi. Il regarde la chaise vide à côté de toi. « Elle dort encore, Lysandre ? » « Ouais, elle était malade cette nuit. » Tu sais que ton père est loin d'être con ; qu'il commence à comprendre ce qu'il se passe dans cette maison mais que ses priorités sont d'être auprès de sa femme ; auprès de ta mère, dans une étape bien trop difficile. « Toujours pas de nouvelles ? » Tu demandes, la voix qui se casse, les mains qui tremblent, alors qu'il secoue la tête en comprenant très bien le sens de ta question. « Je t'emmène, il commence vraiment à faire froid dehors. » La discussion se termine comme ça; alors qu'il s'éclipse pour prendre une rapide douche et qu'il s'en va enfiler des affaires propres. Tu nettoies et tu ranges tes couverts alors que tu files une dernière fois dans ta chambre pour prendre un pull bien chaud, et pour récupérer ta doudoune. Deux minutes plus tard, tu te retrouves dans la voiture, le chauffage à fond, et la musique de la radio qui brise le silence pesant dans cette voiture. Pas parce que vous n'avez rien à vous dire ; mais parce que toi comme lui, vous n'arrêtez pas. Pourtant, toi, t'aimerais bien lui dire à ton père que tu aimes les hommes. Tu aimerais bien lui dire que tu es complètement paniqué à cette idée, mais la peur qu'il te rejette est bien trop grande. Ton père est homophobe, tu l'as compris. Mais comment ça va se passer, après la mort de ta mère ? Tu vas lui présenter la première fille que tu croises dans la rue pour lui montrer que malgré tout, tu continues à avancer ? T'es pas là pour agir dans le secret, et cette peur est en train de te créer une boule à l'estomac. Tellement, que tu ne réalises même pas que ton père est garé devant le lycée. « J'ai pas envie d'y aller. » Qu'tu murmures, en regardant ton lycée de loin. Non, tu as envie d'être avec ta mère putain. « Tu as ton examen aujourd'hui... Tu peux pas te permettre de le louper, c'est important. » Il murmure alors que tu sens les sanglots qui arrivent d'un seul coup. Mais tu arrives à te maîtriser, cette fois-ci. Tu le sais tout ça, putain ouais. « Doryan... J'viens te chercher ce soir d'accord ? Et tu resteras dormir à l'hôpital, si tu veux, ok ? Mais là c'est trop important pour que je te fasse rater mon bébé. » Tu ne réagis pas au surnom de ton père, parce que c'est malgré tout agréable, même si t'es loin de l'être. Tu récupères la sangle de ton sac, tu fais un rapide câlin à ton père et tu claques la portière. Le vent frappe ton visage, le froid est violent alors tu te dépêches d'entrer dans les couloirs, de récupérer tes affaires et de t'enfoncer dans la salle de classe. C'est juste un gros examen ; après, tu es tranquille.

« Tu viens manger ? » Tu regardes ton pote, en secouant la tête. Tu as une migraine assez impressionnante, sachant très bien que tu as raté ton examen à la seconde où tu sors le pied de cette salle. « J'vais m'entraîner dehors. » Tu dis, alors qu'ils rigolent, te prenant pour un fou parce qu'eux, ils comptent bien profiter de la chaleur du lycée étant donner que vous n'avez pas d'entraînement dans la journée. Tu dis rien, alors qu'ils partent dans une direction, et toi tu pars dans l'autre. Personne dans les vestiaires, tu changes ton jean pour un jogging de sport, en gardant ton pull parce que tu ne peux pas te permettre de sortir sans. Tu as besoin de te défouler, parce que tu ne supportes pas le fait que Lysandre se fout entièrement de la gueule de toi, et de ton père. Tu n'en peux plus qu'elle reste chez toi, comme une princesse alors que tu te fais chier à l'aider toutes les nuits, à enchaîner les nuits blanches parce que, quand ce n'est pas elle qui t'emmerde, c'est les cauchemars qui bouffent tes songes pour te réveiller en panique profonde. De ta mère qui ne se réveille pas, et de trop de choses qui font qu'au moment où tu attrapes le ballon de football, tu t'entraînes seul. Mais ça fait du bien. Aucun élève présent dehors à cause du froid, aucune fille pour glousser quand tu fais un seul pied, c'est agréable. Puis ton regard se pose sur ce garçon. Tu le reconnais, parce qu'au moment où tu entres dans le stade, tes yeux se posent directement sur lui. Et bon sang ; il est beau. Tu récupères ta veste de football, que tu enfiles sur tes épaules en t'approchant de lui. « Joshua ? » Tu demandes, peu assurer, parce que tu peux faire une erreur, on ne sait jamais. Mais c'est lui, parce que ton prénom passe la barrière de ses lèvres et qu'un sourire s'agrandit, et que ton coeur bat fort, très fort. Tu poses tes fesses à ses côtés, et peut-être qu'au final, tu ne vas pas jouer, mais tu t'en fiches. Tu peux pas le laisser partir sans lui adresser la parole ; pas quand tu t'es masturbé en pensant à lui ; putain. « Tu n'as pas trop froid ? » Tu lui demandes en cherchant son regard, et quand tes yeux se plongent sur les siens, bordel que c'est agréable. « Tu as le nez rouge, tu devrais rentrer. » Tu avoues, alors que bordel qu'il est craquant comme ça. Malgré sa veste, malgré tout. « J'peux te passer ma veste si tu veux ? Et tu peux te sentir privilégier, personne n'a le droit de la porter. » Tu t'rends compte que tu parles trop, sûrement la panique, sûrement trop d'choses alors que tes yeux louchent sur ses lèvres. Bordel.
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MessageSujet: Re: The heart was made to be broken [Doryan] (#)   The heart was made to be broken [Doryan] EmptyJeu 10 Aoû - 13:14

The heart was made to be broken



Assis sur l’un des nombreux bancs de la tribune, je lisais tranquillement mon livre en croquant ma pomme à petites bouchées. Totalement imprégné par ce livre, j’en dévorais chaque page, chaque passage, découvrant au fil de l’histoire celle de ce jeune homme noir accusé à tort d’un crime qu’il n’avait pas commis. Comme moi bien souvent, il n’avait pas été là au bon endroit, au bon moment. Alors il avait été enfermé en prison après cette fusillade - d’un l’une des victimes était un blanc - dont il avait été le seul à pouvoir se protéger, et avait été accusé du meurtre de ces personnes, ce qui lui avait valu un allé simple pour la case « prison ». Une fois enfermé, il fut jugé et condamné à mort, mal défendu par un avocat qui n’avait que bien peu de considération pour la cause noire. Il avait été traité comme un « porc », mot fort mais qu’on lui répétait sans cesse, et devait attendre le jour de sa mort où on l’électrocuterait sur une chaise afin que son cœur ne cesse de battre à tout jamais. Sa famille fit alors appel à un instituteur noir, et le supplia de venir le visiter et de tout faire pour que le garçon comprenne qu’il est un homme au même titre que tout un chacun. Bien sûr, je savais comment cette histoire terminerait, elle n’était sans suspens, mais pour autant elle me captivait. Après tout, il en allait de mon passé d’américain, de l’histoire en partie désastreuse et cruelle de mon pays, et bien rapidement nous avions changés de bourreaux. A présent, j’étais à la place de ce Jefferson, ce garçon que l’on maltraitait, et je me dirigeai moi-même vers cette chaise électrique pour me donner la mort. La seule différence était que, si moi on me traitait non pas seulement de porc mais de tous un tas d’autres insultes infâmes, j’étais ma propre chaise. J’étais ma propre faucheuse. J’étais l’instigateur de ma propre mort, qui avait loupée la première fois. Il y en aurait-il une seconde ? Très honnêtement, je l’ignorais, tout comme je ne savais pas ce qui pourrait continuer à me pousser vers elle. Je voulais mourir, oui, c’était vrai, mais j’essayais de rester en vie à la mémoire de mes parents et mon beau-père disparu. Après tout, Papa était peut-être mort pour son pays et donc pour moi, en un certain sens. Et si jamais il revenait un jour, que découvrirait-il ? Que sa femme et son fils étaient décédés ? Non, non, je ne pouvais pas lui faire cette mauvaise surprise. Quant à Maman et à David, ils avaient pris des risques pour moi, et en avaient payés le prix de leur vie. Alors je ne pouvais pas être aussi égoïste, quand bien même leur disparition et les maltraitances que je subissais me poussaient à vouloir faire le chemin inverse et à aller à la rencontre de la Grande Faucheuse. Mais me pendre chez les Berenson, me noyer dans l’Océan Pacifique, me tailler les veines dans la baignoire… tout cela, je l’avoue, j’y avais songé, et même plus encore. Mais il y avait depuis quelques temps deux choses qui me retenaient en vie. Deux choses qui pouvaient tout autant me rendre heureux que me faire souffrir. Deux choses qui, lorsque j’y songeais, emplissaient mon cœur de bien des sentiments que je n’avais encore jamais connus. Ces deux choses, c’étaient deux perles de topaze. Ces deux choses, c’étaient les deux de Doryan. Je ne le connaissais pas, j’avais à peine échangé avec lui jusqu’à ce que Julian ne nous interrompe, mais cela avait suffi à me bouleverser. Son beau visage, le son de sa voix, mature et apaisant… Il y avait tant de choses chez lui que j’aimais y repenser, mais également tout autant d’éléments qui me faisaient cruellement souffrir. Car je savais qu’un de ces jours – bien que ça ne soit pas encore arrivé – je le retrouverai au bras d’une superbe pompon girl qui s’accrocherait fièrement à lui et qui éclaterait de rire à ses blagues plus ou moins bonnes. Elle serait éperdument amoureuse de lui, et peut-être lui d’elle. Ils s’embrasseraient dans les couloirs, là, juste sous mes yeux, pendant que je le traverserai pour aller en cours. Et alors cela me briserait le cœur, et je ne trouverai plus de raison de vivre. Après tout, que connaissais-je de lui, si ce n’est son extrême gentillesse et sa dévotion ? Au fond, combien y avait-il de chance pour que 1) Doryan se détourne de toute cette multitude de filles qui l’acclament, rient avec lui et passent son temps suspendues à son cou, 2) qu’il soit homosexuel, 3) qu’il s’intéresse à un garçon dans ce lycée, 4) mieux, qu’il s’intéresse à moi ? Cela faisait quatre points, quatre points immenses tous plus idiots les uns que les autres. Idiots, car improbables, et cela faisait bien longtemps que je n’avais pas ou plus cru au… prince charmant. La vérité c’est que je crois que dans toute ma petite vie je n’aurai jamais dit « princesse charmante », car même si mon homosexualité me semblait fausse, impensable, dans le fond je n’avais jamais été attiré par une fille. Pas même la plus jolie fille de l’école primaire qui était à la fois amoureuse de moi, et la seule à être gentille avec le pauvre gamin que j’avais été. Mais jamais je ne lui avais rendu pareille. Je ne me souviens même pas de lui avoir rendu son baiser lorsqu’elle avait approché grossièrement ses lèvres vers moi comme on le fait presque tous maladroitement quand on a quatre ans. Moi, elle ne m’intéressait pas. J’étais amoureux de mon instituteur, c’était déjà bien différent. Chose qui avait toujours fait beaucoup rire Papa lorsqu’il était là et Maman, qui ne voyaient pas encore cela comme de l’homosexualité mais comme un coup de cœur comme l’ont tous les enfants de mon âge à l’époque. Bref, depuis ma naissance, j’étais sexuellement perdu quant à mon identité.
Je continuai de dévorer mon livre, et le posai un instant à l’envers sur mes genoux en bloquant ses pages entre mes deux cuisses afin de me servir de pseudo marque-page de fortune. Je pris un mouchoir et y glissai le trognon à l’intérieur plus proprement avant de le rouler en boule et de le jeter dans la petite poubelle qui était placée au bout de l’accoudoir de chaque siège, un peu comme dans les cinémas. Je repris ma lecture, lorsque tout à coup j’entendis que l’on prononçait mon nom. Relevant le regard, celui-ci se posa sur la personne qui m’obnubilait nuit et jour. Doryan… A mon tour je prononçai son prénom, bêtement, davantage parce que je n’en croyais pas mes yeux. Et en plus il était seul, était-ce mon second jour de chance, après celui de notre brève rencontre ? Je sentis aussitôt mon cœur battre la chamade à tout rompre, et je ne sais s’il s’agissait du froid mais mes mains commencèrent à trembler. A vrai dire, tout mon corps même était parcouru de frissons. Il monta dans les gradins pour pouvoir me rejoindre, et je rencontrai son magnifique sourire qui, je le comprenais aisément, faisait tourner toutes les têtes. Autant que la mienne. Il me demanda si je n’avais pas trop froid, avant d’ajouter que j’avais le nez rouge et que je devrais rentrer. La honte, voilà maintenant que je ressemblais à un clown… et que mes joues s’empourpraient à leur tour lorsque mon regard plongea dans le sien. Je baissai aussitôt les yeux et fixai mes mains. Je mourrai d’envie de le contempler, de l’observer sur ses moindre recoins, que mes yeux bleus n’embrassent chaque pourtour de son visage, mais je n’y arrivais pas. J’étais beaucoup trop timide pour cela… Et là, il me proposa de me passer sa veste. Pouvait-on être aussi galant, même envers un inconnu aussi peu intéressant que moi ? Je relevai lentement mon regard vers lui, et ne me rendais pas compte qu’il observait mes lèvres car j’en faisais tout autant avec les siennes. Si pendant longtemps et il y a peu de temps encore je me demandais si j’étais gay, là ça n’en faisait aucun doute. J’avais… tellement envie de l’embrasser… De laisser mes doigts glisser dans ses cheveux bruns, même noirs et épais, de presser mon corps contre le sien, de sentir son parfum que je pouvais déjà humer à cette distance et qui m’ensorcelait, de sentir chacune de ses courbes de son corps si musclé sous mes mains et contre le mien que je m’étais juré de travailler avec Sasha pour paraître moins ridicule à côté de lui. Car même si cela s’avouait vain, j’avais envie de lui plaire. J’avais envie qu’il me désire autant que je le désirais. J’avais envie qu’il craque pour moi autant que je craquais pour lui, mais pour ça… autant croire au Père Noël, non ?

« C’est très gentil, je te remercie mais garde-la. J’ai conscience qu’il y en aurait qui serait prêtes à tuer pour pouvoir la revêtir, mais je ne veux pas que tu attrapes froid par ma faute. » Lui dis-je dans un léger sourire, entendant les battements de mon cœur qui s’acharnait dans ma poitrine, dans mes oreilles.

Il est vrai que j’avais froid, mais je m’en vaudrais sincèrement s’il tombait malade à cause de moi. Cependant j’en aurai rêvé… Pouvoir sentir la chaleur de son corps le quitter pour m’envelopper, et son parfum parvenir jusqu’à mes narines… Bien sûr j’aurai préféré qu’il me prenne carrément dans ses bras, qu’il m’attire contre lui et qu’il m’entoure de ses vaillants bras, mais c’était impossible. Un souhait de plus à écrire dans ma liste des rêves.

« C… Comment vas-tu ? Tu as l’air fatigué. » Lui dis-je en osant peu à peu relever mon regard vers lui.

J’avais déjà pu constater ce phénomène chez lui la première fois que nous nous sommes rencontrés. Peut-être enchainait-il les fêtes, mais… je ne sais pas, il y avait quelque chose qui clochait. Quelque chose qui sonnait faux. Quelque chose qui me faisait pressentir que non, il ne s’amusait pas du tout.

« Je suis surpris de te voir ici tout seul, mais… c’est chouette. On peut un petit peu parler. Enfin, moi… Ça me fait plaisir. » Osais-je lui avouer, alors que j’étais à la limite de l’infarctus.


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MessageSujet: Re: The heart was made to be broken [Doryan] (#)   The heart was made to be broken [Doryan] EmptyJeu 10 Aoû - 19:24

The heart was made to be broken
joshyan  The heart was made to be broken [Doryan] 1242777542
Peut-être qu'au final, c'est mieux d'être assis sur ce banc que d'être sur le terrain. Parce qu'il fait trop froid, parce que tu n'as pas la tête à jouer, parce que tu as besoin de te défouler mais que tu es bien trop fatigué. Tu peux facilement te casser quelque chose ; parce que tu n'es pas entièrement concentré, parce qu'il y a trop de choses dans ta petite tête et que tu n'arrives pas à mettre les choses dans l'ordre, à te concentrer sur une seule et unique chose pour parvenir à éliminer tout ce qu'il te tracasse dans ta tête. Mais Joshua est là, alors tout se chamboule. Tu n'as même plus envie de jouer au football, tu as envie d'être avec lui. Tu as l'impression de ne pas l'avoir vu depuis une éternité alors que ça se joue à simplement une petite semaine. Tu lui adresses un léger sourire, alors que tu cherches le contact de ses yeux parce que tu ressens l'besoin de sentir ce léger apaisement, comme ce que tu as ressenti la dernière fois. Il est plus jeune que toi, sûrement de deux ans, et bordel avec un simple sourire tu as l'impression de t'envoler et de toucher les étoiles. Tu remarques la rougeur de son nez, alors ton coeur bat un peu plus rapidement, en ayant cette impression qu'il ne va jamais s'arrêter tant c'est agréable. Tu lui proposes alors de lui passer ta veste. Celle de l'équipe de football, celle où ton nom de famille est inscrit sur le dos. Tu le lui proposes, alors que tu ne le fais jamais habituellement. Parce que c'est ta veste, parce qu'on a essayé de te l'arracher. Parce que tu ne peux pas parler à une fille sans qu'elle ne s'emballe, sans qu'elle pense directement que tu veux plus avec elle alors que putain ; non. T'es pas intéresse par elles. Parce que Joshua, à côté, il les élimine une par une. « J'ai un gros pull en dessous, alors ne t'en fai t pas pour moi. » Tu avoues, tes yeux brillent alors que tu retires ta veste pour la déposer sur ses épaules. Il est beau Joshua, tellement beau et simplement le toucher te provoque une multitude de frisson. Et même avec le pull, tu sens le vent qui cogne contre ta peau, mais tu t'en fiches. Si tu peux récupérer l'odeur de Joshua en récupérant ta veste, tu ne vas pas te faire prier. Il soulève le trait de ta fatigue, et tu te crispes un peu, parce que tu ne le connais pas mais que tu serais prêt à lui avouer ce qu'il se passe dans ta vie juste parce que t'es certain qu'il va trouver les bons mots pour te rassurer. Mais tu as peur ; peur de faire confiance à quelqu'un, peur de t'attacher. « Je suis fatigué, ouais. Je dors pas très bien. » Un faible sourire sur ton visage, tu ne lui dis pas tout, mais tu lui ouvres une porte. Un sorte de je t'en parlerais plus tard. Une silencieuse promesse. « Les gars voulaient pas venir jouer, mais j'avais pas envie de rester avec eux. Puis... Moi aussi j'préfère être avec toi. » Tes yeux se posent à nouveau sur ses lippes, alors que tu te mords légèrement la lèvre, ayant cette envie de l'embrasser qui devient de plus en plus grande ; de plus en plus forte. Mais tu peux pas ; il va avoir peur, forcément il va fuir. Puis tu ne le connais que depuis une semaine. Une semaine, et il hante déjà tes pensées putain. Une semaine, et il est là, il est bien trop magnifique et ton petit coeur ne le supporte pas. « T'es beau, Joshua. » La phrase qui sort toute seule, mais si tu ne peux pas l'embrasser, tu peux bien ouvrir des portes secrètes. Lui laisser sous-entendre qu'il te plaît sans y mettre les mots exacts. Parce que tu t'es branlé en pensant à lui et que tu aimes l'idée qu'un jour, tu vas pouvoir t'endormir dans ses bras et te réveiller le matin en l'ayant directement contre toi. Tu aimes l'idée d'un possible futur à ses côtés, tout comme tu aimes l'idée d'aller au lycée avec lui le matin en lui laissant l'opportunité de porter ta veste de football, parce qu'elle lui va comme un gant. Alors ouais ; il est beau Joshua, et c'est peut-être trop tard mais tu percutes pas plus que ça que tes lèvres se posent sur les siennes. C'est rapide, c'est trop rapide même parce que tu réalises ton geste et que tu fais un pas en arrière, alors qu'il y a des papillons qui volent dans ton bide. « Pardon, j'sais pas c'qui m'a pris. » Tu dis, la voix faible, la sensation d'avoir chaud malgré ton pull. T'es naze, Doryan.
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MessageSujet: Re: The heart was made to be broken [Doryan] (#)   The heart was made to be broken [Doryan] EmptyJeu 10 Aoû - 20:42

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Etre avec lui me procurait un bonheur indescriptible, en même temps que cela me torturait l’esprit. Et si sa gentillesse n’était qu’une tentative déguisée pour gagner ma confiance, me faire avouer je ne sais quoi, peut-être mes faiblesses qui, elles, n’apparaissaient pas aux yeux de tout le monde, et lui permettre de se moquer de moi avec ses amis, voire avec le lycée tout entier ? Mais très honnêtement, j’en doutais. Je ne le connaissais pas encore, n’en aurait d’ailleurs jamais peut-être l’opportunité, mais une chose était sûre : il y avait un je ne sais quoi qui me poussait à lui faire confiance. Comme si sa parole était de l’or, elle valait tout ce qu’il y avait de plus précieux au monde. Lorsqu’il me proposa sa veste de football américain, je me sentis rougir un peu plus encore. Je savais combien ces vestes étaient précieuses pour ceux qui les obtenaient. Après tout, c’était des mois d’entrainement, des années même, et avant cela un panel de tests pour savoir si oui ou non le joueur est apte à entrer dans l’équipe. Cette veste, c’était tout une fierté. Cette veste, c’était un nom qui s’affichait fièrement dans la grande photo placardée sur le mur des trophées de l’école. Et il me proposait de la porter ? Je ne pouvais l’accepter. Alors non, je ne lui avais pas menti en lui répondant que je préférais qu’il la garde pour ne pas attraper lui-même froid, même si je devais avouer que la raison de la fierté de son patronyme, je la taisais. Mais il me contredit qu’il avait un gros pull en dessous, la retira et la passa sur mes épaules. Je fermais un bref instant les yeux à ce contact, en sentant ses bras passer de part et d’autre de mon corps pour la déposer sur moi. Et lorsque les mains se posèrent sur moi… j’eus envie de le supplier pour que jamais il ne les retire. Je sentis alors des effluves de son parfum pénétrer mes narines. Bon sang, il sentait tellement bon… Oui, tellement bon que j’avais envie de me blottir contre lui, de partager sa veste avec moi pour que ni l’un ni l’autre n’ait froid, et pouvoir demeurer contre ses muscles d’acier. Mais je ne le pouvais décemment pas… Alors, d’une petite voix profondément apaisée par ce toucher, je lui dis presque dans un murmure :

« Merci… merci beaucoup. »

Un sourire aux lèvres, je relevais lentement mon regard vers lui et déposai mes prunelles faites d’un océan si clair et si calme pour une fois dans la myriade d’étoiles qui composait le sien. Cependant ces constellations ne relevaient rien qui m’emplissait de joie. Au contraire, j’aurai tout fait, soulevé toutes les montagnes et même le Mont Blanc et la Stromboli pour le voir aussi calme et paisible que je pouvais l’être. Mais il ne l’était pas. Non, aujourd’hui comme à l’autre jour, quelque chose clochait chez lui. Il n’était pas heureux, et je ne pouvais que le constater. Seulement qui étais-je pour pouvoir m’immiscer dans sa vie et lui demander de me rendre des comptes ? Ça n’était bien entendu pas ce que je désirais, mais faire comme si de rien n’était n’était pas non plus une solution. En fait… oui, je voulais qu’il comprenne qu’à travers ma question, je me préoccupais pour lui. Alors je lui demandais comment il allait, car il avait l’air bien fatigué. Il me répondit alors qu’il ne dormait pas très bien, et sa seule réponse me suffit, car à travers ses mots, je comprenais le message. Ça n’était pas le moment de l’interroger ses peines et ses souffrances. Et puis qui étais-je, pour cela ?

« Excuse-moi, ce… ça ne me regarde pas. Saches juste que si un jour tu as besoin de parler, même si on ne se connait pas encore vraiment… je serai là. On a parfois beau avoir une nuée d’amis, on n’en a pas toujours à qui parler. Enfin, je suppose, c’est vrai que question « amis » je ne suis pas le mieux lotis. » Lui dis-je dans un petit sourire qui se voulait plaisantin et auto-dérisoire.

Mon absence quasi-totale d’amis, hormis la naissante avec Andrew et celle plus vieille de Julian, n’était un secret pour personne. Tout le bahut savait que j’étais seul au monde, et savait en profiter. Doryan m’expliqua alors que ses complices ne désiraient pas venir jouer au foot par un temps pareil. Tu m’étonnes. Il n’y avait bien que deux fous comme nous pour oser mettre un pied dehors. Mais lorsqu’il avoua que lui aussi préférait rester avec moi, mon cœur qui, jusqu’à présent, s’était emballait comme un fou, sembla s’arrêter net. Avais-je bien entendu ce qu’il m’avait dit. La bouche légèrement entrouverte, je le regardais avec une stupeur que je tentais de modérer pour ne pas avoir l’air d’être l’idiot du village. Je vis alors son regard se poser sur mon lèvre, et mon rythme cardiaque s’emporta comme un fou lorsque je vis ses dents si blanches et parfaitement aligner mordiller sa lèvre inférieure. Bon sang que j’avais pu être stupide d’avoir passé autant de temps sur le net à savoir si j’étais gay ou pas… Vu le niveau avec lequel j’avais terriblement envie qu’il m’embrasse, il était clair que je l’étais. Moi, je n’étais pas sûr de pouvoir y arriver, malgré que cette envie me dévore le ventre et les entrailles. Mais c’était trop tôt, je ne le connaissais pas, et je ne savais même pas s’il était homo. Et ce même s’il m’avait dit que j’étais quoi… beau ? Moi ? Vraiment ?

« Oh, moi ? Non pas vraiment… Mais venant du garçon le plus beau de tout le lycée et certainement de la Nouvelle-Zélande, c’est flatteur… merci… » Lui dis-je, sentant mes pommettes virer au cramoisie.

Non mais quel idiot… Quel idiot ! Pourquoi avais-je dit ça, moi ? Parce que je le pensais, certes, mais aussi et surtout parce que… Oh je n’en sais rien, tout ce que je savais c’est que je venais d’enfouir mon visage entre mes mains, ne pouvant m’empêcher de m’excuser.

« Pardon, je… je ne voulais pas dire ça. Enfin si, je le voulais parce que… bah parce que c’est vrai, mais… Je dois avoir l’air d’un parfait crétin, et puis je dois terriblement te gêner maintenant… Pardon, ça n’était pas ce que je voulais. Si je t’ai gêné, vraiment, je m’en excuse. »

Mais à peine eussé-je le temps de finir ma phrase, que je sentis ses lèvres incroyablement douces se poser sur les miennes. Sur le moment, je ne pus réagir. Je n’en revenais tout simplement pas de ce qu’il venait de se passer. La première fois que l’on m’avait embrassé, c’était Julian, durant la période automnale. Il avait voulu m’aider à savoir si j’étais homosexuel ou pas, et l’essai avait été plutôt concluant, même si l’absence de sentiment réciproque me laissait presque autant de question. Je m’étais toujours dis qu’il faudrait peut-être que j’embrasse une fille un jour pour comparer que j’avais continué à m’interroger. Cependant, lorsque j’eus ce… oui, on peut le dire : ce coup de foudre pour Doryan, les choses s’étaient amenuisée. Les questions avaient commencées à s’éteindre ou presque. Et à présent… à présent tout était clair. Alors c’était ça, être gay ? Alors c’était ça, … l’amour ? Vu tous les nœuds que mon ventre s’amusait à faire, j’en doutais de moins en moins. Mais ce type était magnifique, avait un charme dingue, et toutes celles et ceux qu’il voulait. Dans un premier temps, je m’étais attendu à ce qu’une horde de spectateurs n’arrivent et n’enflamment le stade pour éclater de rire face à ma réaction suscitée par une farce moqueuse. Mais ça n’était pas le cas. Le vent continuait de siffler, et nous étions toujours tous les deux. Il semblait même être aussi gêné que moi, embarrassé par ce geste précoce dans une relation qui n’existait pas encore.

« Ce… ce n’est pas grave… Au contraire, même… » Lui dis-je en baissant les yeux, fixant le bout des manches d’une veste trop grande qui recouvraient mes mains

Alors je me souvins de cette soirée où Julian m’avait embrassé. Je me souviens que j’étais totalement ivre, et que je n’avais visiblement pas la grande faculté de tout oublier lorsque cela m’arrivait. Certainement parce que ç’avait été trop important pour moi. Parce que ce soir-là j’en avais appris plus sur mon identité encore. Mais s’il y avait bien une chose que j’avais retenue, c’était que je n’avais pas été capable d’embrasser à mon tour, même sous le coup de l’alcool. A chaque fois j’avais été un spectateur passif, certainement incapable de bouger par peur. Comme toujours. Et dire que j’avais osé tenter de me suicider en plongeant dans un lac gelé, et que je n’avais pas réussi à embrasser même pour de faux un ami. N’étais-je pas le plus grand des crétins ? Alors, le cœur tambourinant, je regardais Doryan sans sourciller, ne sachant que faire. Pourtant, une voix me dictait, me hurlait même de le faire. Allais-je oser ? Tant pis, si je ne le faisais pas, je m’en voudrais toute ma vie. D’un dernier regard qui balaya tout le stade pour vérifier qu’il n’y avait personne, je posai doucement, comme une plume, ma main sur son genou, et l’embrassai à mon tour avec grande émotion. Il n’était pas temps d’aller plus loin, juste de lui faire comprendre ce que je voulais moi aussi. Alors, me reculant, je lui dis dans un léger rire tout en continuant de rougir :

« Voilà. On est deux idiots, maintenant. »


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MessageSujet: Re: The heart was made to be broken [Doryan] (#)   The heart was made to be broken [Doryan] EmptyJeu 10 Aoû - 21:57

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joshyan  The heart was made to be broken [Doryan] 1242777542
Elle lui va bien, ta veste. Tu n'as même pas envie de la reprendre parce que tu veux qu'elle prenne l'odeur de Joshua. Tu veux que son parfum s'intègre dans ta veste pour sentir son odeur le restant de la journée. Certes, elle est beaucoup trop grande parce qu'il est plus petit, parce que tu es un peu plus costaud aussi. Ouais, au final, il nage dedans mais ça le rend encore plus craquant. Ton coeur bat un peu trop, pour tout et rien au final. Tu secoues légèrement la tête, pas la peine de te remercier pour ça, c'est pas grand chose. Juste une veste sur ses fines épaules, juste lui qui a un privilège que personne d'autre ne peut avoir. Tu aimes sa présence, tu aimes cette sensation que loin des autres lycéens, il brise un peu la carapace et qu'il s'ouvre un peu. Tu aimes le fait qu'il prenne des initiations sans que tu ne lui demandes quelque chose. Parce qu'il est là ; à parler de ta fatigue sans qu'il ait des joues qui deviennent rouges. Sans tout ça. Bordel ; il est tellement craquant que tu sens une tornade de papillon dans ton bide. Le flirt est présent, avec des phrases innocentes qui signifient beaucoup de choses. Il s'excuse, il bafouille, et au final il y a vos lèvres qui se rencontrent. C'est fort agréable, le vent qui calme légèrement la chaleur qui se remplit de plus en plus dans ton organisme, les mains qui se mettent à trembler alors que c'est à ton tour, le moment des excuses. Et il prend les devants, vos lèvres se retouchent et cette fois-ci, on te perd. Sa main sur ta jambe, ta main qui se pose dans sa nuque alors que tes yeux se ferment, alors que tu te mets à trembler dans ses bras sans vouloir te séparer de lui. Mais c'est bien trop rapide à ton goût, et quand vos lèvres se décollent, la bulle ne se brise pas pour autant. Tu as les yeux qui brillent, tu as des papillons dans le bide, ton corps tout entier tremble. Tu t'branlais ce matin, sans jamais penser que ça allait arrivé vraiment. « J'sais pas si tes joues sont rouges à cause du froid, ou à cause du baiser.  » Tu le taquines, forcément, alors que tu tires sur son bras pour l'attirer contre toi. « J'sais pas où on va, mais j'ai l'impression de toucher les étoiles et c'est tellement agréable. » Tu murmures, en déposant rapidement un baiser dans son cou. Mais tu peux pas rester comme ça, pas quand on peut vous surprendre, pas quand ton semblant portrait de garçon hétéro est en train d'officiellement s'effondrer. Tu sens ton téléphone qui vibre dans ton jean, et ta main dans ta poche tire sur le mobile pour regarder ton message. Tu souffles un peu ; ta soeur, qui va décider d'te faire chier jusqu'à la fin. « J'vais devoir y aller. » Tu murmures à contre-coeur, alors que tu n'oses plus te blottir contre lui. « Promets-moi que tu vas pas te laisser faire s'ils t'emmerdent, d'accord ? J'veux pas te retrouver avec la gueule en vrac. » Tes doigts qui touchent sa joue, qui caresse sa peau. « Et un jour, ils arrêteront de s'en prendre à toi, j'te le promets. » Parce que forcément ; qu'tu as peur de le laisser. Parce que tu comptes sécher ton après-midi et que tu seras pas là s'il y a un problème. « Tu peux garder ma veste, s'ils te voient avec, ils viendront pas te faire chier. » Un sourire au coin des lèvres, un coeur qui tambourine fort, t'es en train d'tomber amoureux. Un coup d'coeur pour Joshua.
 
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MessageSujet: Re: The heart was made to be broken [Doryan] (#)   The heart was made to be broken [Doryan] EmptyJeu 10 Aoû - 22:49

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Je n’en revenais pas de croire que lui, le plus beau garçon de tout le lycée, lui si intelligent et compréhensif, empathique si j’ose dire pour le peu que je lui connaisse, venait de m’embrasser. Je n’osais même pas imaginer le nombre de personnes qui rêveraient d’être à ma place. Car oui, il y avait autant d’hétéros que de gays ou de bi dans l’histoire. Nous n’étions pas les deux seuls homos de l’histoire de ce lycée, et ce depuis sa création. Mais peu avaient le charisme de Doryan, son succès auprès d’un tas d’amis très fidèles et pas tous réellement sympas à mon égard. Aucun même, à vrai dire. Je ne pus m’empêcher de rire lorsqu’il me taquina sur mes joues rouges ou bien par le froid, ou bien par notre baiser.

« Tu ne le sauras jamais. » Lui répondis-je en riant, détournant la tête pour essayer de reprendre mon souffle et retrouver une couleur normale pour l’hiver, c’est-à-dire pour ma part blanche avec le bout du nez rose. Oui, comme je vous l’ai dit : un vrai clown. La honte…

Et lorsqu’il prononça ces paroles, j’eus l’impression de m’envoler avec lui direction les cieux étoilés. Je hochai la tête, un tendre sourire sur les lèvres, bien d’accord avec lui, avant de ressentir un frisson me parcourir tout le corps lorsqu’il déposa un baiser dans mon cou, un soupir s’échappant d’entre mes lèvres à ce contact alors que je fermai les yeux. Mais tout à coup, j’entendis un portable vibrer, et ça n’était pas dans ma poche. Je le vis soupirer à son tour, mais pas de ce même plaisir qui nous avait fait décoller quelques instants plus tôt. J’ignorais ce qu’il se passait, mais cela semblait être bien embêtant pour lui. Là, il me dit alors qu’il devait y aller. Je hochai la tête d’un air entendu, un peu déçu. Bon, d’accord : très déçu. Mais il fallait bien que romance se perde, que la magie cesse, et peut-être que dans un sens, la briser ainsi, alors qu’elle venait à peine d’opérer, était une bonne « idée » pour la faire perdurer.
Je me levais avec lui pour le saluer (bon sang ce qu’il était grand, pas des masses non plus car je n’étais pas nain, mais plus grand que moi tout de même), et lorsqu’il me demanda de lui promettre que je ferai tout mon possible pour ne pas me laisser faire aux prochaines remontrances de la part de ses collègues, je ne pus m’empêcher de sourire légèrement lorsqu’il caressa ma joue et lui répondis :

« Ce n’est pas à moi de faire ce genre de promesses, mais plutôt à eux, cependant… oui, je ferai tout pour les éviter. Je te le jure. »

Et lorsqu’il me promit qu’un jour ils arrêteront de se défouler sur moi, je lui souris légèrement à nouveau, en baissant les yeux. Ça, je n’en étais pas entièrement convaincu. Pour cela, il faudrait sauvegarder la popularité de Doryan. Ainsi, je ne pourrai pas me faire passer pour son petit copain, si c’était là ce que je devenais pour lui. Il faudrait donc qu’il me fasse passer pour son ami, mais comment faire ? Surtout si tous se doutent que je suis gay, et ainsi que j’ai logiquement des vues sur leur leader. Comment pourrait-il en être autrement ? Alors il faudrait que je me forge une image d’hétéro, mais faire semblant de sortir avec des filles me paraissait impossible, et le voire en faire de même… non, pas après cet après-midi. Pas après ces baisers que nous avons échangés.
Je fis glisser sa veste de quaterback sur mes épaules pour la lui rendre, mais fus interrompus dans mon geste lorsqu’il me dit que je pouvais la garder pour prouver aux autres qu’ils n’avaient pas intérêt à m’embêter. Un rictus sur les lèvres, je renfilai la veste et lui répondis :

« Merci, j’y ferai très attention, promis. »

Et c’est alors que je le vis s’en aller. Je restai debout jusqu’à le voir totalement disparaître. Puis je me laisser retomber sur le fauteuil vide en lâchant un soupir, mes mains caressant sur mes bras le tissu de sa veste si douce sur le dos de laquelle était écrit en grand le nom de Thomas. Je n’en revenais pas de ce qu’il s’était passé. Tout était allé si vite. Un large sourire sur les lèvres, je me laissai aller à fermer les paupières et revivre ces merveilleux instants auprès de lui.
Pouvait-on tomber si vite amoureux ?


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