hey brother. (tom)

« Franchement, j'étais même pas sûr que tu te réveillerais un jour vu ton état. » Il se marre, mais c'est bien parce que le temps a passé. Autant dire que Tom avait pris la responsabilité de casser les couilles de son frère pour qu'il ne refasse jamais un coup pareil. Pas dit que ça ait fonctionné pour autant. « T'es quand même un sacré trou. Limite tu pourras offrir ton foie à la science, t'as peut-être un gêne de résistance contre l'alcoolémie avec lequel ils pourraient trouver un remède, genre un truc qui t'empêche de mourir dans ton coma éthylique. » Il hausse les épaules. Pourquoi pas, après tout. Pas qu'il approuve, mais Leeth était assez grand pour prendre ses responsabilités vu son âge. Tant qu'il ne se mettait pas en danger en rentrant en voiture ou une connerie du genre, alors Tom n'avait plus son mot à dire. « Elle a qu'à compter les animaux comme ses petits-enfants. Ça m'arrangerait bien pour les refourguer quand je veux partir en vacances. » Il préfère en rire, parce qu'il est plus probable qu'il se crée un zoo chez lui plutôt qu'une nurserie avec quarante-six gamins. Possiblement un accident, c'était déjà bien trop. Et puis c'était bien les animaux, pas contrariants, sauf lorsque le débordement d'amour empêche de se barrer discrètement. Leeth remonte rapidement et Tom ne trouve rien d'autre à faire que d'attraper le collier du chien, le tenir pour éviter que son agitation fasse un trop gros boucan. Et puis, miracle, le cadet revient avec ce qui est une bonne idée, en réalité. Une balle qui attire très rapidement l'attention de Iron qui détale aussi sec. « Bro, j'ai un lévrier. On a quinze secondes. » Il se marre silencieusement en dévalant les escaliers. Rush stratégique avec maman qui a le dos tourné, la porte qui se ferme discrètement au moment où le cabot revient à toute vitesse. « Bien joué. » Il s'étire en s'avançant dans l'allée, comme un prisonnier qui retrouverait sa liberté. « Ta caisse, j'ai laissé mes clés dans le salon moi. Et puis au moins je dirai que c'est toi qui m'a emmené. Ou alors mieux, je leur dirai que je m'inquiétais pour toi, au moins je passe pour l'enfant prodige et toi pour la terreur. T'en dis quoi ? » Lui, il aimait l'idée.

franchement, j'étais même pas sûr que tu te réveillerais un jour vu ton état. t'es quand même un sacré trou. limite tu pourras offrir ton foie à la science, t'as peut-être un gêne de résistance contre l'alcoolémie avec lequel ils pourraient trouver un remède, genre un truc qui t'empêche de mourir dans ton coma éthylique. tu lèves les yeux au ciel et esquisses un sourire amusé. tu préfères le prendre à la rigolade que de te prendre la tête avec tom. pas aujourd'hui, tu auras tout le loisir de le faire chier un autre jour et de lui rappeler que ta vie est sans doute bien plus palpitante que la sienne, si rangée et ennuyante. mon foie va très bien, et puis j'compte pas clamser de suite t'sais. tu lances, taquin. 'puis j'ai jamais fais de coma éthylique, abuse pas non plus. bon. ça t'es déjà arrivé de perdre connaissance quelques minutes, mais c'était pas vraiment un coma éthylique. tu secoues la tête. pourquoi est-ce que vous parlez d'enfants maintenant ? tu te pinces les lèvres. elle a qu'à compter les animaux comme ses petits-enfants. ça m'arrangerait bien pour les refourguer quand je veux partir en vacances. ils arrivent déjà pas à gérer le chien, qu'est-ce que tu veux qu'ils fassent de tes tortues et des perroquets ? tu lances avant de remonter à l'étage, fouillant dans ta vieille chambre d'ado ou traîne encore quelques affaires - des trucs qui te servent plus depuis un bail - pour trouver une balle de tennis à moitié bouffée. tu reviens vers ton frangin et balance la balle que le chien s'empresse d'aller récupérer. enfin, essayer. bro, j'ai un lévrier. on a quinze secondes. tu dévales les escaliers derrière tom, le plus discrètement possible, c'est-à-dire en évitant les marches qui grinces et en te retenant de pouffer de rire. tu soupires doucement une fois la porte fermée derrière vous. bien joué. tu hoches la tête et glisse une cigarette entre tes lèvres, l'allumant dans la foulée. on va s'faire tuer quand m'man s'en rendra compte. tu pouffes de rire en t'avançant dans l'allée à ton tour, avisant la voiture de tom, puis la tienne. ta caisse, j'ai laissé mes clés dans le salon moi. et puis au moins je dirai que c'est toi qui m'as emmené. ou alors mieux, je leur dirai que je m'inquiétais pour toi, au moins je passe pour l'enfant prodige et toi pour la terreur. t'en dis quoi ? tu te retournes à moitié vers tom en cherchant tes clés dans tes poches, lui offrant un magnifique doigt d'honneur, un sourire sur les lèvres. tu récupères ta clope pour souffler la fumée dans l'air. comme d'hab quoi ? de toute manière, tout l'monde sait que le prodige, c'est matthew, attends, c'est le seul qui a été capable de repartir dans la même branche que p'pa. on est tous des ingrats à côté. tu pouffes de rire et traverse la rue en direction de ta voiture, écrasant ton mégot sur le sol. par contre, une seule remarque sur ma façon de conduire et j'te laisse sur le bas-côté. tu lances, arquant un sourcil. t'es complètement sérieux quand tu dis ça. tu déverrouilles ta caisse avant de grimper à l'intérieur, attendant que tom face de même. tu baisses un peu la musique que tu écoutes outrageusement fort en temps normal et attaches ta ceinture avant de démarrer.

Ils en entendront parler de cette escapade, et ce très vite. Tom savait pertinemment qu'en rentrant, il aurait à faire à sa mère furax qui lui demanderait des comptes. Mais bon, pourquoi pas après tout, cette sortie improvisée avec son petit frère ne pouvait que faire du bien. C'était déjà bien assez rare pour être notifié. « J'promets pas de te couvrir d'ailleurs, je vais déjà tenter de sauver ma peau. » Il se marre en grimpant dans la voiture, répondant au doigt d'honneur par un large sourire du style ''cause toujours tu m'intéresses''. Il voulait bien être solidaire mais bon, ils étaient deux à avoir eu cette idée de merde alors il n'y aurait aucune raison pour que l'un d'eux deux subisse pour l'autre. Une fois installé, il entrouvre la fenêtre, recule son siège pour s'étirer les jambes et s'installer comme un gros pacha sur le siège. « J'préfère être un gosse ingrat qu'être notaire. T'imagines comme ça doit être casse-burnes ? Même ton boulot a l'air cool à côté, mais à choisir, je suis très bien avec mes éléphants, mes girafes et mes chimpanzés. » En fait, il n'y avait pour ainsi dire aucun job au monde qui pourrait convaincre le blond d'en changer, pas même pour quelques mois. C'était une de ses chances, dans la vie. Il avait fait les bons choix au bon moment, assez pour ne rien regretter. La seule chose qu'il supposait pouvoir regretter en fait, c'était d'être monté dans la voiture de Leeth. Il fronça légèrement les sourcils en entendant le moteur démarrer brusquement et se mettre en branle sans la moindre délicatesse. « T'sais, je préfère rester sur le bas côté que mourir ans un accident de la route. Si c'est toi au volant, t'es condamné aux cocktails sans alcool pour aujourd'hui ! » Comme si cela allait fonctionner. Il soupire, secoue la tête avec un air résigné. « Allez roule champion avant qu'on se fasse rattraper. »