mon frère a de la chance, il a une soeur extraordinaire + Leeth

La lumière du soleil envahit la pièce, qui est l'idiot qui a mal fermé les rideaux ? Surement moi, faut dire que j'ai plus beaucoup de souvenir de la soirée de hier soir et surtout de comment je suis rentrée chez moi. Ma tête me fait horriblement mal, et mon matelas que d'habitude je trouve si confortable, l'est beaucoup moins et sent vraiment bizarre, une odeur de mec. Oh non. Je me relève d'un seul coup, ma tête ne suit pas le mouvement et ça empire ma gueule de bois. J'ouvre doucement les yeux pour ne pas me faire assommer par la lumière alors que j'observe autour de moi suspicieuse. Voila pourquoi mon lit n'est pas comme d'habitude, ce n'est pas mon lit, et encore moins ma chambre. Un terrible gémissement sort de mes lèvres pendant que je me laisse tomber en arrière, bonne nouvelle : je suis toujours habillée. Je ne reconnais pas tout de suite l'endroit où je me trouve, il faut que je me tourne et regarde la table de chevet pour découvrir une photo de Leeth avec un de ses amis. Un énorme soupire de soulagement m'échappe, mais mon soulagement ne dure pas longtemps. Comment, comment je me suis réveillée ici, et surtout pourquoi. Je lutte contre les bruits de marteau-piqueur dans ma tête et je balance mes jambes sur le côté du lit pour m'asseoir, la tête entre les mains. J'ai vraiment du abuser. Je peux compter sur les doigts d'une main les fois où j'ai réellement fini dans cet état. La première fois c'était quand j'ai compris que Caleb se foutait de ma gueule, et que je n'étais rien pour lui. Les autres fois c'était à peu près pour les mêmes raisons... A dix-neuf ans que voulez vous, on est jeunes, on profite peut-être un peu trop. Mais cette fois j'ai conscience que je suis allée trop loin, je n'ai aucun souvenir de cette soirée, mais absolument aucun, en général je ne pousse pas mes limites aussi loin... Je me suis réveillée chez mon frère, mais la prochaine je n'aurais peut-être pas cette chance. Je me relève et tire sur ma robe encore trop courte, j'essuie le mascara qui a certainement du couler sous mes yeux, je ne prends même pas la peine de me regarder dans le miroir, tout ce que je verrais c'est qu'une pauvre fille complètement à la ramasse. Je souffle, prends mon courage à deux mains et je pousse la porte de la chambre pour entrer dans la pièce à vivre comme une petite souris, presque sur la pointe des pieds pour ne pas montrer ma présence. Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que je vais en prendre pour mon grade. Ca fait un petit moment que je n'avais pas vu Lee, mon frère, nos relations ces dernières années ne sont pas vraiment au beau fixe, même si c'est mon frère et que je l'aime. Alors que je traverse la pièce pour arriver dans la cuisine, un raclement de gorge se fait entendre juste derrière mon dos, je sursaute, puis je me tourne, peu confiante.

tu as littéralement passé une nuit de merde. nuit dont tu te souviendras sans doute pendant quelques jours encore. parce que, clairement, tu t'attendais pas à croiser ta sœur cadette dans un bar, ni de la croiser dans un état assez déplorable du genre à suivre le premier type qui aurait pu l'accoster. t'étais déjà pas mal alcoolisé à ce moment, mais t'as eu la présence d'esprit de l'embarquer avec toi pour la ramener à ton appart, la forçant à se coucher et à dormir dans ton lit alors que tu t'es toi-même écroulé sur le canapé quelques minutes plus tard, en boxer et t-shirt. t'as pas eu le courage de faire quoique ce soit d'autre avant que le sommeil ne te fauche. et en te réveillant ce matin, t'es pas étonné de sentir ton dos te tirer et ton crâne bourdonner. tu pestes contre le soleil levant. il est à peine six heures du matin, t'as terriblement besoin de quelques heures de sommeil en plus, mais tu sais pertinemment que maintenant, c'est mort. alors tu te lèves et te traînes péniblement jusqu'à la salle de bain. tu avales une aspirine et prend une douche brûlante et sans doute trop longue. tu récupères la boite d'aspirine que tu déposes sur le bar de la cuisine et tu retiens un profond soupir en te faisant couler un café. après ta douche, t'as enfilé un haut propre et un pantalon de jogging sans te prendre la tête. tu rejoins rapidement le canapé qui t'as hébergé pour la nuit, afin de ne rien foutre à par trainer sur ton téléphone. finalement, tu te rendors quelques heures, avant de te réveiller une nouvelle fois, groogie. tu passes une main sur ton visage. tu remarques seulement maintenant le léger bruit qui semble agiter l'appartement. tu te relèves et secoues un peu la tête, te raclant la gorge en distinguant la silhouette de ta petite sœur. tu glisses les mains dans les poches de ton jogging. y'a de l'aspirine sur le bar. tu souffles en te grattant la joue. t'es putain de pas réveillé, mais tu sais que t'as une discussion à tenir avec la plus jeune berenson. tu l'observes un moment, sans doute qu'elle se réveille à peine. tu te souviens de ce qu'il s'est passé ? tu termines par demander, la voix totalement neutre comme souvent.

Prise en flagrant délit, j'observe mon frère qui n'est pas dans un meilleur état que moi. Je me demande sérieusement comment il a fait pour me ramener, d'après les quelques brides de souvenirs qui me restent je m'amusais plutôt bien cette nuit, et surtout j'étais en charmante compagnie ! « y'a de l'aspirine sur le bar » je hoche la tête comme réponse, incertaine de pouvoir parler pour l'instant sans me donner un mal de tête toute seule. Je pourrais lui baiser les pieds de m'en proposer. Je me dirige à la lenteur d'un zombie vers le bar et attrape la boite avant d'en gober un. Je me frotte les yeux et souffle longuement, je déteste avoir la gueule de bois, et pourtant rien ne m'empêche de recommencer les jours qui suivent. Je suis un désastre, et d'après la voix de Lee, c'est ce qu'il pense aussi. « tu te souviens de ce qu'il s'est passé ?  » je me tourne vers lui et grimace, son expression, ou plutôt son absence d'expression me fou carrément les chocottes. Avec lui c'est dur de deviner comment il va réagir, il pourrait tout autant venir me taper dans la main que me tuer. Mais à ce moment précis je pense que c'est plutôt la deuxième option qu'il envisage.  « Euuuuh pas vraiment... » Je tente de me remémorer en vain. « Je sais juste que c'était chez un gars, mince son prénom c'est... Carl ? Calvin ? Truc comme ça... » Je hausse les épaules « Puis que je dansais avec un type mais lui me demande pas son prénom par contre » Je tente un sourire amusé, mais je crois pas qu'il va passer. Je soupire et part m'effondrer à ses côtés dans le canapé. « Je pourrais te retourner la question hein ! » A présent je le fixe dans les yeux, c'est vrai, pourquoi je suis ici ? Je suis majeure et vaccinée, de quel droit il m'arrache à une bonne petite soirée ? Butée, je n'ai pas conscience de ce dont m’on frère m’a surement protégée. J’agis juste comme une gamine en colère car elle n’a pas pu y rester. Sur le coup, énervée, je continue de toiser Lee, l’attaque c’est pas vraiment le meilleur moyen pour avoir des réponses. Mais bon en même temps qu’est ce qui à bien pu se passer ? Certes j’étais bourrée mais c’est pas la fin du monde, lui aussi il prend régulièrement des cuites !  Pourquoi il m’agresse comme ça des le matin.

bon. clairement. t'es pas dans ton meilleur état. ton mal de crâne menace de revenir à chaque instant et tu n'as pas la tête à t'embrouiller avec ta sœur. mais aline, c'est ton bébé, que toi, tu le veuilles ou non, qu'elle le veuille ou non, t'as ce besoin presque viscéral de la protéger et de prendre soin d'elle. tu te souviens encore des journées ou c'est toi qu'elle venait voir alors qu'elle n'avait personne avec qui jouer. avec un peu de recul, tu aurais sans doute du être un peu plus ... joueur avec elle. mais bon. t'as toujours eu du mal avec les enfants. et avec ta propre famille. alors avec une petite sœur de sept ans ta cadette alors que tu entrais dans l'adolescence ... cependant, ça ne change rien au fait que tu as toujours eu cet instinct protecteur avec aline. alors quand, la veille, tu l'as retrouvée complétement défaite et prêt à suivre le premier mec dans un bar, tu l'as ramenée chez toi. et t'as passé une nuit de merde sur ton canapé. cette dernière se lève assez tardivement, alors que tu te réveilles toi-même après t'être rendormis un peu comme une merde. tu la toises et termines par lui demander si elle se rappelle de quelque chose. euuuuh pas vraiment... je sais juste que c'était chez un gars, mince son prénom c'est... carl ? calvin ? truc comme ça... tu lèves les yeux au ciel, passant ta main sur ton visage. tu retiens un soupir. puis que je dansais avec un type mais lui me demande pas son prénom par contre. je pourrais te retourner la question hein ! tu la laisses te rejoindre sur le canapé. tu fronces les sourcils à ses mots et tu soutiens son regard sans mal. si elle veut jouer à ça, alors tu peux jouer longtemps. t'es assez doué pour fixer quelqu'un avec un regard flippant, enfin, de ce qu'on a déjà pu te dire. j'ai pas de comptes à te rendre, je me souviens de ma soirée, moi. tu marmonnes en continuant d'observer ta petite sœur. et je sais ce que t'es en train d'te dire. j'me suis pris des cuites sans doute plus monumentales que les tiennes, aline. tu avoues en gardant ton sérieux du mieux que tu le peux. mais tu t'es retrouvée à moitié à poil, en train de te laisser embarquée par un parfait inconnu qui songeait qu'à te baiser, que tu le veuilles ou non, sans doute sans capote parce qu'il était trop bourré pour y penser. un mec qui aurait abusé de toi et qui t'aurait foutue en cloque sans problèmes de conscience parce qu'il allait tout oublier le lendemain matin. tu lâches. t'es franc ? tant mieux si tu peux la faire réagir. t'as pas peur de la brusquer. tu te relèves et passes une main dans tes cheveux en te tournant vers ta sœur. alors ouai, j'ai écourté ta soirée. et fais moi la gueule si tu veux aline, mais en attendant, je n'allais pas laisser ma sœur se faire malmener par un mec sous mes yeux. j'suis pas inhumain à ce point. tu renifles en te dirigeant vers la cuisine pour te faire couler un café. t'es veux un ? tu demandes tout de même à ta sœur. elle est adulte après tout. mais tu trouves ta réaction légitime.

Toujours assise dans le canapé j'attends sa réponse qui ne tarde pas. Yeux dans les yeux, nous nous fixons avec méchanceté, Leeth est doué pour me faire culpabiliser, pour me faire poser des questions, mais à cet instant la seule chose qui m'importe c'est de savoir ce qui s'est passé hier soir pour qu'il réagisse ainsi. Lee c'est un peu la force tranquille, avec moi du moins, il ne m'a jamais jugée pour mes actions, jamais, je sais qu'il me soutiendra toujours mais avec son attitude j'ai compris que hier, j'ai merdé. Et je ne tarde pas à tomber des nues en découvrant la raison de sa colère. « et je sais ce que t'es en train d'te dire. j'me suis pris des cuites sans doute plus monumentales que les tiennes, aline. » Je souffle, tu sais que ton frère n'est pas un enfant de choeur, qu'il à fait beaucoup de connerie, et beaucoup plus grosses que les miennes. Je ne tarde pas à tomber des nues en découvrant la raison de sa colère. « mais tu t'es retrouvée à moitié à poil, en train de te laisser embarquée par un parfait inconnu qui songeait qu'à te baiser, que tu le veuilles ou non, sans doute sans capote parce qu'il était trop bourré pour y penser. un mec qui aurait abusé de toi et qui t'aurait foutue en cloque sans problèmes de conscience parce qu'il allait tout oublier le lendemain matin. » Il aurait pu me mettre une claque, l'effet aurait été le même. Je reste silencieuse, en état de choc, l'esprit encore embrouillé par tout l'alcool ingurgité la veille. Pourquoi je ne m'en souviens pas ? Ce ne serait pas première fois que je couche avec quelqu'un en soirée mais ce qu'il me fait tiquer c'est le "à moitié à poil", en général, j'ai quand même conscience de ce que je fais, et je ne suis pas normalement bourrée au point de ne plus m'en souvenir. Quand je décide de repartir avec un garçon j'arrête de boire, ce n'est pas forcément la bonne manière d'agir, mais c'est la mienne. « alors ouai, j'ai écourté ta soirée. et fais moi la gueule si tu veux aline, mais en attendant, je n'allais pas laisser ma sœur se faire malmener par un mec sous mes yeux. j'suis pas inhumain à ce point. » Je relève la tête vers lui, perdue. J'accepte le café qu'il me propose,  mais, cherchant la confrontation pour changer, je lui tiens tête, sans savoir pourquoi je fais ça « Malmenée, tout de suite les grands mots, qui te dit que j'étais pas consentante ? » Je tourne la tête pour l'observer de sa cuisine. Je ne veux pas perdre la face, je ne sais pas pourquoi je réagis comme ça, parfois j'ai l'impression de vouloir lui montrer que je peux me débrouiller sans lui, que même sans son aide hier soir j'aurais pu m'en sortir. « Qu'est ce que ça peut te faire si je veux coucher avec un inconnu à une soirée ? »

tu n'as pas peur d'être brusque, ou quoi que ce soit. aline a besoin d'entendre ça, sans doute, t'as besoin de lui faire comprendre l'état dans lequel elle se trouvait hier soir. t'as besoin qu'elle se rende compte. tu joues pas souvent aux grands-frères protecteur. ou peut-être que si. mais cette fois, t'as besoin de l'exprimer une bonne fois pour toute. tu lui fais couler une tasse de café en même temps que pour toi. tu sucres ta tasse - sans doute trop - avant de tendre la sienne à ta sœur. malmenée, tout de suite les grands mots, qui te dit que j'étais pas consentante ? tu arques un sourcil. ton sang bouillonne et tu te sens parfaitement réveillé à présent. tu ne te souviens même pas de la soirée aline ! ne me dis pas que t'étais consentante, putain ! tu bois une longue gorgée de café, savourant le liquide chaud. tu passes une main sur ton visage en retenant un soupir. qu'est ce que ça peut te faire si je veux coucher avec un inconnu à une soirée ? tu relèves la tête vers aline, de nouveau furieux. tu te mords l'intérieur de la joue. ton poing se crispe involontairement. mais j'en ai rien à foutre de ta vie sexuelle aline. j'en ai rien à branler que tu te tapes des inconnus. putain j'ai eu ton âge, je sais ce que c'est. j'continue de me taper des inconnus à longueur de nuit. tu souffles en soupirant. mais pas, en étant inconsciente de tes propres mouvements. crois-moi. j'm'en fou de ta vie sexuelle. tu ajoutes en t'appuyant contre le plan de travail de ta cuisine. tu essayes de rester calme et un minimum ... normal. surtout avec ta petite sœur. écoute aline. j'suis pas parfait, j'suis loin d'être le meilleur frère du monde. mais, pour cette fois, fais moi confiance. c'était pour ton bien. je n'ai jamais voulu que ton bien. tu souffles en te rapprochant d'elle, sans oser initier un geste affectif. t'y arrives pas, t'as du mal avec tout ça. tu te mords l'intérieur de la joue. t'es paumé avec les autres toi. tu l'as toujours été.

J'ai l'impression d'être une enfant, je dépose la tasse de café sur la table basse, je m'enfonce dans le canapé de mon frère et je croise les bras, boudeuse. Je suis contrariée, je me comporte comme une gamine, mais après tout c'est comme ça qu'il me traite alors autant le conforter dans son idée. «mais j'en ai rien à foutre de ta vie sexuelle aline. j'en ai rien à branler que tu te tapes des inconnus. Putain j'ai eu ton âge, je sais ce que c'est. J'continue de me taper des inconnus à longueur de nuit. » Je grimace, je me serais bien passé de ces détails à propos de ce qu'il fait de son corps. Je me tais et le laisse continuer dans son discours paternaliste  « Mais pas, en étant inconsciente de tes propres mouvements. crois-moi. j'm'en fou de ta vie sexuelle. » Je le regarde s'appuyer contre le plan de travail et j'en profite pour enfin ouvrir la bouche « Alors fou moi la paix Lee ! T'es pas mieux, comme tu le dis. Si je veux faire ce genre de truc je le fais, et t'avais pas le droit d'intervenir. » Je lui lance un regard noir. « écoute aline. j'suis pas parfait, j'suis loin d'être le meilleur frère du monde. mais, pour cette fois, fais moi confiance. c'était pour ton bien. je n'ai jamais voulu que ton bien. » Je ne sais même pas quoi penser de ce qu'il me dit. J'aimerais le croire mais il ma laissée de côté tant de fois, que la gamine mise de côté qui est encore enfouie en moi a du mal à se confier à lui, il faut dire que c'est si difficile de l'apercevoir avec toutes les barrières qu'il met entre nous que je ne sais pas par quel bout commencer. Même lorsqu'il s'approche de moi je sens cette retenue dans ses gestes, les larmes me viennent aux yeux sans que je sache pourquoi, surement le trop plein d'alcool de la veille qui est toujours bien présent dans mon sang. Je me lève et laisse un léger espace entre nous, je pourrais presque le voir tressaillir, je me mords la lèvre inférieur dans l'espoir de ne rien laisser paraitre sur le mal que ça me fait. « J'aimerais bien te croire Lee, mais tu vois, t'es incapable de t'ouvrir à nous. De lâcher prise, j'suis ta soeur et t'arrives même pas à me prendre dans tes bras sans devoir y réfléchir » Mais ma voix me trahit, se cassant à la fin de ma phrase. « T’aimerais que je te fasse confiance, mais t’as pas confiance en moi. Ce genre de chose ça marche dans les deux sens » Je fais un pas en arrière, pour lui laisser cet espace qu’il convoite tant. « Comme tu dis, t’arrives à te taper des inconnus, être proche d’eux, mais de moi t’y arrives pas. » Je souffle, et passe les mains sur mon visage, j’étais pas prête à avoir ce genre de conversation.

alors fou moi la paix lee ! t'es pas mieux, comme tu le dis. si je veux faire ce genre de truc je le fais, et t'avais pas le droit d'intervenir. tu passes une main fébrile sur ton visage, retenant un soupir. tu ne sais pas comment t'y prendre avec aline. c'est encore une adolescente, d'une certaine manière, elle n'est encore qu'une très jeune femme en train de se construire. est-ce que tu aurais vraiment du laisser passer tout ça ? tu n'en est plus certain. t'essayes de te rapproche d'aline pourtant. t'essayes de la prendre spontanément dans tes bras. mais tu peux pas. t'y arrives pas. j'aimerais bien te croire lee, mais tu vois, t'es incapable de t'ouvrir à nous. de lâcher prise, j'suis ta sœur et t'arrives même pas à me prendre dans tes bras sans devoir y réfléchir. t’aimerais que je te fasse confiance, mais t’as pas confiance en moi. ce genre de chose ça marche dans les deux sens. comme tu dis, t’arrives à te taper des inconnus, être proche d’eux, mais de moi t’y arrives pas. tu fronces légèrement les sourcils. elle a pas faux. tes épaules se fléchissent involontairement et tu soutiens le regard de ta sœur. tu te trompes aline. j'en ai rien à branler des inconnus, c'est à peine si je retiens leurs prénoms. tu marmonnes faiblement. tu serais pas en train d'essayer de te trouver des excuses ? je ... j'suis comme ça et tu le sais très bien. je m'ouvre pas aline. à personne. c'est pas juste toi, ou tom, ou p'pa. c'est tout le monde comme ça. j'y arrive juste pas. on a tous nos points faibles, bah, les sentiments et tout c'bordel de démonstration, c'est le mien. tu souffles en te laissant tomber sur le canapé, soupirant longuement. tu passes une main sur ton visage. tu te souviens de ses longues discussions avec tes parents. avec le médecin de famille. à essayer de comprendre cette indifférence générale. tu prends une légère inspiration. ça s'appelle l'apathie. c'est de l'indifférence à l'émotion, un manque d'intérêt émotionnel et l'insensibilité qu'on me connaît tant. c'est pas une volonté d'être comme ça. tu lâches finalement. t'as l'impression de recracher les mots qu'on a pu te sortir y'a quinze ans et de te réduire à un seul trait de caractère qui, certes, est envahissant, mais qui n'est pas le seul. alors que ça te fasse chier ou pas, j'continuerais de veiller sur toi. de loin, ok, p'être. mais s'il faut que je veille jusqu'à trois heures du matin pour t'éviter de te faire violer par le premier inconnu, alors j'le ferais. toute les nuits s'il le faut. tu récupères ta tasse de café et la termines en quelques gorgées, retenant ton soupir.

Inconsciemment il me blesse, je sais qu'il s'en rend pas compte, que c'est pas de sa faute, mais je ne peux m'empêcher de ressentir cette petite flèche dans mon coeur. C'est blessant de savoir que malgré que votre frère puisse soulever des montagnes pour vous faire plaisir, il est incapable de vous prendre dans ses bras pour montrer qu'il est là, et qu'il ne te laissera jamais tomber. « tu te trompes aline. j'en ai rien à branler des inconnus, c'est à peine si je retiens leurs prénoms. » Pourtant tu arrives bien à franchir cette barrière physique... Je le regarde continuer sa tirade, en silence. « je ... j'suis comme ça et tu le sais très bien. je m'ouvre pas aline. à personne. c'est pas juste toi, ou tom, ou p'pa. c'est tout le monde comme ça. j'y arrive juste pas. on a tous nos points faibles, bah, les sentiments et tout c'bordel de démonstration, c'est le mien. » Il se laisse tomber dans le canapé, comme dépassé par les événements. J'ai envie d'en finir, avec cette foutue discussion qui ne mènera à rien. « Tu crois pas que je m'en suis pas rendue compte ? J'ai plus huit ans, Leeth, je sais pourquoi t'es comme ça, je sais que c'est plus fort que toi, mais c'est pas pour autant que moi, ça me laisse insensible. » Je hausse les épaules, résignée. « ça s'appelle l'apathie. c'est de l'indifférence à l'émotion, un manque d'intérêt émotionnel et l'insensibilité qu'on me connaît tant. c'est pas une volonté d'être comme ça. alors que ça te fasse chier ou pas, j'continuerais de veiller sur toi. de loin, ok, p'être. mais s'il faut que je veille jusqu'à trois heures du matin pour t'éviter de te faire violer par le premier inconnu, alors j'le ferais. toute les nuits s'il le faut. » Je passe les mains sur mon visage, en soupirant, j'en ai marre de son discours paternaliste, j'ai bien compris qu'il est là pour moi, mais s'il répète encore une fois le mot violé, je ne serais pas responsable de mes poings. « Je t'aime Lee, mais si tu répètes encore une fois que j'étais à deux doigts de me faire violer, je te tape » Je me laisse tomber à côté de lui sur le canapé après cette remarque un peu légère suite à ses aveux, mais je ne sais pas comment me comporter avec lui. Il répond avec des mots, alors que moi mon point fort, c'est les actions. Je ne sais pas quoi lui répondre, alors je me contente de dissiper la gêne autour de nous comme je peux, en passant sur ses dernières phrases, tout en espérant qu'il ne reviendra pas dessus, mais avec lui on peut s'attendre à tout... S'il décide que la conversation n'est pas finit, elle ne l'ai pas. Et je n'aurais pas d'autres choix que de l'affronter, avec des mots, mots que je redoute tant pour une seule raison, je ne sais pas comment me contrôler, énervée, je peux balancer tout et n'importe quoi sans y réfléchir, et j'ai tellement peur qu'il puisse encore plus se refermer que je n'ose pas lui répondre franchement. Avec un câlin et une bataille de guilli j'aurais peut-être tout pu effacer, mais une fois encore je prendrais pas le risque. Tout était plus simple avant...

tu sais que t'es pas mature. que t'es pas très proche de tes frères et sœurs. surtout d'aline. la petite dernière. celle dont t'as été proche durant plusieurs années, avant de partir de la maison. et tu sais très bien que tu l'as laissé tomber. tu retiens un soupir. tu aimerais être plus proche d'elle. vraiment. mais ... tu n'y arrives pas. tu crois pas que je m'en suis pas rendue compte ? j'ai plus huit ans, leeth, je sais pourquoi t'es comme ça, je sais que c'est plus fort que toi, mais c'est pas pour autant que moi, ça me laisse insensible. tu retiens un soupir, passant ta main sur ton visage, frottant l'arête de ton nez du bout des doigts. je t'aime lee, mais si tu répètes encore une fois que j'étais à deux doigts de me faire violer, je te tape. tu retiens un léger rire et l'observes s'asseoir prêt de toi. tu te grattes la joue, réfléchissant à toute vitesse. c'est pas toi, tu ... tu sais que ta sœur à besoin d'affection. tu ravales la boule qui s'est formée dans ta gorge et te rapproches d'aline, passant ton bras autour de ses épaules et l'attirant contre toi, contre ton torse. j'suis désolé 'line. tu souffles en frottant doucement son dos pour essayer de la réconforter comme tu peux. tu sais que tu lui as fais du mal, d'une manière ou d'une autre. et tu t'en veux. parce que tu ne veux pas blesser ta sœur. parfois t'aimerais retrouver le lien que vous aviez quand elle était gosse et toi adolescent. c'était sympa à cette époque. on ... on peut passer l'après-midi ensemble si ça te dit ... tu souffles d'une voix que tu espères douce. parce que t'as vraiment envie de te rattraper, de te faire pardonner. ta frangine, tu l'adores même si tu le montres pas forcément. tu retiens un soupir, fermant les yeux et profitant de votre étreinte.

je me rattrape au prochain sur la longueur, désolée

Ses bras s'enroulent autour de moi et je me tends, je reste immobile les bras ballants, ne sachant pas comment l'aborder. Lorsqu'il commence à caresser tendrement mon dos je me détends et laisse ma tête reposer sur son torse, en entourant sa taille de mes bras sans trop le serrer. Cette étreinte me fait plus de bien que je ne le laisse paraître, il s'excuse, et ça me touche. Le voir dépasser sa peur me rend heureuse car je sais qu'au fond de lui il en est capable, il a peut-être juste pas conscience de sa capacité à aimer, et les sentiments qu'il éprouvent lorsqu'il se laisse aller le paralyse, mais pas cette fois à priori. Il a l'air de même réussir à se détendre, je le vois soupirer et s'enfoncer encore plus dans le canapé en m'entrainant. Je lève les yeux pour l'étudier pendant que lui ferme les siens, totalement détendu, la gêne qu'il y a eu n'existe plus. Il me propose de passer l'après midi ensemble, comme avant, sauf qu'à l'époque, même s'il ne l'avouera jamais devant témoin... Nos après midi se résumaient à boire du thé glacé et jouer aux barbies et aux voitures. Malgré la différence d'âge, Lee c'est toujours amusé à jouer avec moi à des jeux de mon âge, et jamais, jamais il a eu l'air de s'ennuyer. Alors que Tom ou Carolyn eux, s'estimant trop vieux, n'ont jamais voulu accorder la moindre importance aux barbie, Lee lui a toujours joué avec moi. Puis les années ont passés, je voulais tout le temps être avec lui, mais ce n'était pas de son avis... Nombre de fois j'ai essayé de m'incruster à ses après midi entre garçon, et ça n'a jamais marché.

J'accepte avec plaisir sa proposition de passer l'après midi ensemble, j'aurais été folle de refuser. Il décide de me faire une surprise, il ne me dit pas notre destination, juste de mettre des baskets. Intriguée, je le regarde en haussant un sourcil, il me dit de ne pas m'inquiété, que je vais aimer, et que je ne risque pas d'oublier cette après midi. Je rigole et me détache de ses bras, il faut que je rentre chez moi me changer, et enlever cette tonne de mascara qui coule encore sous mes yeux. Heureuse, je lui fais des grands sourires, je sautille partout comme une gamine de cinq ans malgré ma méchante gueule de bois que la dispute n'a malheureusement pas arrangée. Je sors rapidement de son appartement alors qu'il me dit qu'il passe me prendre à 14h pétante devant la maison familiale.